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CHAPITRE II

OSCILLATEUR SIMPLE
CARACTERISTIQUES DYNAMIQUES

1- INTRODUCTION

Nous ne traitons dans cette partie que les systèmes ne comportant qu’un seul degré de liberté, c’est-
à-dire des systèmes pour lesquels le déplacement peut être représenté par une seule coordonnée.
Nous étudions cette classe de problèmes de manière assez complète pour deux raisons :
• Le comportement de nombreuses structures rencontrées dans la pratique peut être exprimé par
l’intermédiaire d’une seule coordonnée avec un résultat final acceptable par résolution du
problème à un seul degré de liberté qui en découle.

• Dans les structures linéaires de formes plus complexes la réponse totale peut être exprimée
comme la somme des réponses d’un ensemble de systèmes à un seul degré de liberté.

La technique de calcul s’appliquant au cas d’un seul degré de liberté constitue ainsi la base d’une
des techniques déterministes et probabilistes en dynamique des structures.

2 – DEFINITION
Un oscillateur simple est idéalisé par un système à un degré de liberté dont les caractéristiques
physiques tels que masse (m) rigidité (k) amortissement ( c) et chargement p(t) interviennent dans
le mouvement dynamique.

c Déplacement x(t)
m p(t)

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La loi de comportement d’un oscillateur simple dépend principalement du déplacement x(t) de la
masse m et de sa vitesse x’(t) par rapport au support.

3 - EQUATION DU MOUVEMENT
La force de rappel peut être linéaire et ne dépendre que du déplacement x(t). Si à tout moment il y a
proportionnalité entre la force et le déplacement l’oscillateur est élastique. C’est le cas typique du
ressort F = k.x
La dépendance de la force sur le déplacement peut cependant être non linéaire. Au départ il y a
proportionnalité entre force et déplacement puis au delà d’un certain seuil de déplacement, la
relation cesse d’être linéaire : F = f(x)

x x

F= k.x F= f(x)

 Dans ce chapitre nous n’analyserons que le cas de l’oscillateur simple linéaire caractérisé par
l’équation F=k.x

Dans les graphiques précédents, le temps n’intervient pas. La relation est la même que le cycle soit
réalisé rapidement ou lentement. Dans la pratique, on constate que l’amplitude décroît au cours du
temps et que la masse retrouve au bout d’un certain temps une position d’équilibre :

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Une partie de l’énergie élastique emmagasinée dans le ressort est dissipée au cors du temps, ce
phénomène est appelé Amortissement dont l’équation est la suivante : f d = c. x& (t)
Cette force dépend du paramètre c, l’amortissement et de la vitesse de l’oscillateur dans le temps
x& ( t )

On constate également que lorsque la force est « dynamique » c’est à dire qu’elle se produit
rapidement elle met en œuvre une force en opposition appelé force d’inertie : f i = m. x&&(t)
Cette force dépend du paramètre m, la masse et de l’accélération de l’oscillateur dans le temps &x&( t )

L’application des théorèmes généraux de la dynamique fournit l’équation différentielle traduisant le


comportement du système :

L’équation des forces en action est exprimée par l’égalité : f i + f d + f s = p( t )

f i est la force d’inertie tel que f i = m. &&(t)


x
f d est la force d’amortissement f d = c. x& (t)
f s est la force de rappel du ressort f s = k. x (t)

Soit m.&x&( t ) + c.x& ( t ) + k.x ( t ) = p( t ) (formule 2.3.a)

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4 – RIGIDITE D’UN OSCILLATEUR SIMPLE

Dans le cas de bâtiment modélisé comme un système à 1 seul DDL, et soumis à des charges
latérales dynamiques, le coefficient de rigidité k représente la rigidité latérale totale de la structure.

Les bâtiments modélisables par un seul DDl sont rares, on peut noter :

- Les mâts ayant une masse importante en tête :

- Les structures poteaux qui peuvent être considérées comme infiniment liées aux extrémités :

Dans ce cas il est utile de rappeler la valeur de k pour des cas structuraux communs :

Poteau à appuis fixes Poteau rotulé à sa base et encastré Contreventement en diagonale


à l’étage bi-articulé

12 EI 3.EI EA
k= k= k= . cos ²θ
l3 l3 lD

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5 – REPONSE GENERALE D’UN OSCILLATEUR SIMPLE

La réponse dynamique d’un oscillateur simple peut être décomposée en plusieurs phases :

Force p(t)

temps t

vibration forcée vibration libre p(t)=0

La réponse de l’oscillateur se résout à l’aide de l’équation différentielle 2.3.a.

Dans un premier temps, il faut résoudre l’équation sans second membre, nous sommes en vibration
libre, et ensuite la réponse complète en vibration forcée est obtenue avec le second membre p(t) .

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6- VIBRATION LIBRE OSCILLATEUR NON AMORTI

Nota : par simplification d’écriture nous ne mentionnerons pas dans les équations le temps mais le
déplacement écrit x s’entent x(t), la vitesse &x&& &x&& (t), l’accélération &x& , &x& (t)

Nous considérons l’amortisseur non amorti, c’est à dire que c=0 et nous sommes en vibration libre,
le chargement est nul : p (t ) = 0
L’équation du mouvement (2.3.a) s’écrit : m.&x& + k .x = 0

k
ou &x& + .x = 0
m

k k
Nous avons ω = valeur de la pulsation en rd/s dans l’équation du mouvement : ω2 =
m m

L’équation du mouvement devient : &x& + ω .x = 0


2
(formule 2.7.a)
Cette équation est du type : r 2 + ω 2 x = 0
La solution donne ∆ 〈 0 :
soit r"= α + iβ avec α = 0 on a r" = ± i. ω

La solution est de la forme générale : x (t ') = eαx .(c cos β t '+ c'sin β t ')

x (t ') = C.cosω t '+ D.sin ω t ') formule (2.6.a)

Dans l’expression ci-dessus les constantes C et D peuvent être exprimées en fonction des conditions
.
initiales qui sont les déplacements v(0) et la vitesse v( 0 ) à l’instant t’=0 où commencent les
vibrations libres. On voit immédiatement que les conditions limites donnent :
à t ' = o temps début de l’oscillateur libre
x ( 0 ) = x 0 et x& ( 0) = x& 0

Nous obtenons aisément la solution de l’équation du déplacement :


x& 0
x ( t ' ) = x 0 .cos ωt '+ .sin ωt ' (2.6.b)
ω

L’équation peut également s’écrire : x( t ) = ρ . cos( ω t − ϕ ) (2.6.c)


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x&0
ρ = [( )2 + x02 ] 1 / 2
ω
avec
x&0
ϕ = Arctg
ω . x0

Cette équation correspond à un mouvement harmonique simple représentée par la figure suivante :
La quantité ω s’appelle la fréquence circulaire ou vitesse
angulaire .
La vitesse cyclique f du mouvement appelée tout
ω
simplement fréquence est donnée par f =
2. Π

2 .Π 1
Son inverse est la période T= =
ω f

7- VIBRATION LIBRE OSCILLATEUR AMORTI

Nous sommes en vibration libre, le chargement est nul : p (t ) = 0


x + c. x& + k . x = 0
L’équation du mouvement (2.3.a) s’écrit : m. &&
c k
ou x&& + . x& + . x = 0
m m

k k
Nous avons ω = valeur de la pulsation en rd/s dans l’équation du mouvement : ω2 =
m m

c
x+
L’équation du mouvement devient : && . x& + ω 2 . x = 0 (formule 2.7.a)
m

La résolution de cette équation différentielle fait appel à un coefficient ξ appelé facteur

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c c
d’amortissement tel que : ξ = = ( cc amortissement critique )
2. m. ω cc

• Si ξ = 1 amortissement critique (cas théorique)


Il n’y a pas d’oscillation.
La solution de l’équation homogène est de la forme : x ( t ' ) = ( A + B. t ' ). e −ωt '

[ ]
ou x ( t ' ) = x 0 .(1 + ω . t ' ) + x& 0 . t ' . e −ωt '

Tel que x 0 et x& 0 sont respectivement les valeurs initiales du déplacement et de la vitesse.

x(t)

• Si ξ > 1 Amortissement sur-amorti. (cas non réel pour des structures)


Il n’y a pas d’oscillation

Appelons ω d la pseudo-pulsation ou la pulsation amortie tel que ωd = ω . 1 − ξ 2

La solution de l’équation est de la forme : x ( t ' ) = ( A. e −ω d t ' + B. e −ω d t ' ). e −ωt '


où les constantes A et B peuvent être déterminées au moyen des conditions initiales.

x (t ' )
.
x0
x0

t
Amortissement critique

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• Si ξ 〈1 Amortissement sous-amorti
Seul cas intéressant en dynamique des structures
La solution de l’équation différentielle homogène est de la forme :

x( t' ) = ( A. sin ω d . t' + B .cos ω d . t' ). e − ξωt' (2.7.b)

2. π
Le mouvement est périodique de : T ' = (Pseudo-période ou période amortie)
ωd

Avec ωd = ω . 1 − ξ 2

Recherchons les conditions limites de l’équation (2.7.b) pour obtenir les constantes A et B :

Au temps t ' = 0 x ( t ' ) = x 0 et x&( t ' ) = x& 0

Donc l’équation devient x ( 0 ) = B = x 0 ⇒ B = x 0 (2.7.c)

Dérivons l’équation (2.7.b) nous obtenons la formulation de la vitesse :

x& ( t ' ) = ( A.ω d .cos ω d . t '− Bω d sin.ω d . t ' ). e −ξωt '


(2.7.d)
− ξ.ω ( A.sin ω d . t '+ B.cos ω d . t ' ). e −ξ .ω .t '
Equation de la vitesse

x& 0 + x 0 . ξ. ω
A t ' = 0 x&( t ' ) = x& 0 ⇒ A= (2.7.e)
ωd

Pour obtenir la formulation de l’accélération il suffit de dériver l’équation (2.7.d) :

x t ' ) = e −ξ .ωt ' .[(ξ 2 .ω 2 − ω d2 ).( A sin ω d . t '+ B cos ω d . t ' ) − 2.ω .ω d .( A cos ω d . t '− B sin ω d . t ' )] (2.7.f)
&&(
Equation de l’accélération

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Les constantes A et B définies en (2.7.c) et (2.7.e) sont valables pour les expressions du
déplacement, de la vitesse et de l’accélération en prenant comme repère initial le temps t’ égal au
temps de l’oscillation libre à partir de t’(0)=0.
.
x0 + ξ .ω . x0
L’équation (2.7.b) s’écrit donc x( t' ) = ( .sin ωd . t' + x0 .cos ωd . t' ). e − ξωt' .
ω0
− ξ .ω .t
Elle peut aussi s’écrire sous la forme x( t ) = ρ . e .cos( ω d t − ϕ ) (2.7.g)
x&0 + ξ .ω . x0
ρ = [( )2 + x02 ] 1 / 2
ωd
avec
x&0 + ξ .ω . x0
ϕ = Arctg
ω d . x0

x(t)

ω
2πξ . .j
x
Le rapport entre J cycles est : n +1 = e ω d
xn

L’examen de la courbe du déplacement montre que la réponse passe par extrema espacés d’un
temps T, l’amplitude des extrema, égale à ρ .e −ξ .ω .t , décroît en fonction du temps pour tendre vers
0 au bout d’un temps infini ;

Le système revient à l’équilibre en oscillant autour de la position neutre correspondant à un


déplacement nul.
Ce retour à l’équilibre est d’autant plus rapide et avec moins d’oscillations que le pourcentage
d’amortissement critique ξ est élevé :

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On notera que pour les faibles valeurs de ξ (ξ <20%) que l’on retrouve dans la construction on
peut sans préjudice confondre ω et ωd La figure suivante présente la variation ω/ωd en fonction
de ξ qui est représentée par un cercle de rayon unité :

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8- VALEUR DE L’AMORTISSEMENT

c
Soit ξ valeur de l’amortissement tel que ξ =
2. m.ω

avec ω = pulsation de l’oscillateur ω = k


m

Nous pouvons adopter les valeurs forfaitaires suivantes (Ref. PS92)

Nota : contrairement à la masse et à la rigidité qui se déterminent de façon aisée les mécanismes de
déperdition d’énergie des structures sont difficiles à maîtriser.
Pour cette raison de nombreuses méthodes expérimentales ont été développées pour déterminer le
facteur d’amortissement :

• Décroissance des oscillations libres.


• Amplification résonnante .
• Méthode de la demie-puissance (largeur de bande).
• Déperdition d’énergie par cycle (essai en résonance).
• Amortissement hystérésique.

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