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Plan

Introduction Générale
CHAPITRE I : Généralités sur la Régionalisation

Section 1 : Evolution historique de la régionalisation au MAROC


1. les Principaux Phases du découpage

2. les limites de l’ancien découpage

Section 2 : Les Concepts au tour de la régionalisation :


1. Définition de la régionalisation
2. Termes et Typologie

CHAPITRE II : La Régionalisation Avancée au Maroc

Section 1 : le Projet de la régionalisation avancée


1 .la régionalisation avancée : initiative et orientation royale
2. L’action de la (CCR) et sa conception de ce projet
3. Une lecture dans la loi organique sur les régions
Section 2 : Enjeux et Limites du projet
1. Le problème des prérogatives
2. Limites

Conclusion Générale
Introduction Générale

Le processus de décentralisation engagée au Maroc depuis l’indépendance semble prendre de


plus en plus d’ampleur ces dernières années. En effet, les différentes réformes opérées pendant la
dernière décennie laissent entrevoir le passage d’une vision essentiellement sécuritaire du
territoire (la région) à une vision où ce dernier est considéré comme un acteur majeur de
concrétisation et de conception des politiques de développement.

L’évolution historique du Maroc milite pour une régionalisation avancée. Dans le Maroc
historique, l’existence affirmée des régions territoriales a coïncidé avec des périodes de stabilité
politique et généralement de progrès.

La régionalisation avancée a pour ambition de constituer le levier indispensable à la


modernisation du système de gouvernance territoriale en place, en le débarrassant de son
caractère centralisateur, de ses multiples dysfonctionnements et de ses nombreuses incohérences.

Avec cette nouvelle ère de changement, de nombreux actes de gestion, mais aussi des
programmes entiers, avec les pouvoir et les moyens associés, vont être transférés aux régions ou
aux autres collectivités territoriales ce qui donne à ces entités le caractère dynamique.

Pourtant les défis auxquels le Maroc se trouve confronté ; de mondialisation et de conjoncture


internationale, d’ouverture sur le monde et particulièrement sur l’Europe, d’intégration
maghrébine recherchée, et de réalités sociopolitiques et économiques nationales ; requièrent un
nouveau regard sur la régionalisation. C’est une opportunité, également, pour l’Etat central de
revoir sa relation avec les pouvoirs régionaux et locaux et d’accepter un nouveau partage des
compétences.

Dans ce travail nous essayons de présenter la régionalisation dans son contexte historique et
conceptuel en premier chapitre, ensuite le projet de la régionalisation avancée et les enjeux et
limites de ce projet en deuxième chapitre.

1
CHAPITRE I : Généralités sur la Régionalisation :

La région actuelle au Maroc, est née d’une longue gestation et apparaissait comme le ressort d’une nouvelle
dynamique de développement, avait en fait des ambitions limitées. Dans ce chapitre nous commençant
d’ailleurs par l’évolution historique de La régionalisation qui n’a pas donné de résultats tangibles (section 1),
puis nous présentons quelques concepts qui entourent la régionalisation (section 2).

Section 1 : Evolution historique de la régionalisation au MAROC

1. les Principaux Phases du découpage


L’histoire Marocaine est incompatible ni avec un système fédéral ni avec un système de
régionalisme ethnique. Certes, le Maroc contient des zones à majorité berbérophone mais cela ne
fait pas des régions berbères. Le Rif et le Souss correspondent à une certaine réalité identitaire mais
leurs spécificités ne se définissent pas par rapport à une identité interne, mais par leurs rôles à
l’échelle du Royaume. Ce sont deux zones de garde par rapport à l’Europe au Nord et face et en
liaison avec le Sahara au Sud.

Le processus de régionalisation ne date pas d’aujourd’hui. C’est ainsi qu’en 1940, le Maroc a subi
un découpage sous le protectorat en 7 régions. Ce découpage était purement militaire, sécuritaire
destiné à assurer le contrôle du territoire, à partir des places de cantonnement.

En 1971, un nouveau découpage s’est opéré en se basant sur des critères économiques. Il s’agissait
de concevoir des régions en mesure d’impulser le développement, et c’est ainsi que le Maroc a été
reparti en 7 régions qui sont1:

La région du Sud : composée par les provinces d’Agadir, Tarfaya et Ouarzazate.

La région du Tensift : comprend les provinces de Marrakech et Safi.

La région du Centre : regroupe les provinces d’El Jadida, Settat, Khouribga, Béni Mellal et
Casablanca.

La région du Nord-Ouest : regroupe les provinces de Tanger, Tétouan, Kenitra et la préfecture de


Rabat-Salé.

La région du Centre-Nord : comprend les provinces de Fès, Taza et El Hoceima.

https://sites.google.com/site/collectivitesaumaroc/rsum-du-rapport-sur-la- régionalisation--avance-au-maroc1

2
La région de l’Oriental : inclut les provinces de Nador et Oujda.

La région du Centre-Sud : regroupe les provinces de Meknès et Ksar Es-souk.

En 1997, il y a eu le découpage du territoire marocain en 16 régions en basant sur des


critères de la complémentarité sociale, économique, historique et géographique.

 Chaouia-Ouardigha  Meknès-Tafilalet
 Doukkala-Abda  L'Oriental
 Fès-Boulemane  Oued ed Dahab-Lagouira
 Gharb-Chrarda-Beni Hssen  Rabat-Salé-Zemmour-Zaër
 Grand Casablanca  Souss-Massa-Drâa
 Guelmim-Es Semara  Tadla-Azilal
 Laâyoune-Boujdour-Sakia el Hamra  Tanger-Tétouan
 Marrakech-Tensift-Al Haouz  Taza-Al Hoceïma-Taounate

Aujourd’hui et dans le cadre de ce projet, le rôle de la région serait de contribuer de façon


effective au développement économique, politique, social, culturel et environnemental,
sachant que cette entreprise ne peut se concrétiser sans la mobilisation de nouvelles ressources, la
mise à niveau des ressources humaines et la mise en place de fonds de soutien financier ayant pour
objectif de réduire les disparités entre les régions. Pour faire aboutir ce chantier de réforme, la
CCR2 (Commission Consultative de la Régionalisation) a proposé un découpage régional
fonctionnel capable de contribuer au renforcement de la démocratisation de l'Etat et d'amorcer une
nouvelle conception de la relation qui lie la région à l'Etat et aux collectivités territoriales. Ce
découpage régional a fixé le nombre des régions à 12.
Figure 1 : Récapitulation Historique de la régionalisation

• Création des 7 régions militaires protectorat


Phase 1 (1940)
Phase 2 • Création des 7 régions économiques (1971)

Phase 3 • Un nouveau découpage de 16 régions (1997)

Phase 4 • Un découpage de 12 régions (2010)

2
Le 3 janvier2010, la CCR est installée par le roi Mohammed VI. Sous la présidence d’Omar Azziman ;elle est composée de 22 membres
dont trois femmes, elle avait un délai précis pour présenter son rapport au souverain.

3
2. les limites de l’ancien découpage
Trois régions s’accaparent 44% de la production nationale : le Grand Casablanca, Tanger
Tétouan et RSZZ avec des parts respectives de 21%, 9% et 14%. Elles concentrent à elles seules
72% de la production industrielle nationale et emploient 67% de l’effectif du secteur. Quatre
régions, regroupant plus de 5,1 millions d’habitants, enregistrent l’absence d’hôpitaux
spécialisés. Il s’agit, en fait, du Gharb-chrarda-bnihssen, guelmim-semara, Oued dahab-lagouira
et taza- houceima-taounate. Les régions dont le ratio des routes non revêtues comparées au total

des revêtues comparées au total des routes dépasse la moyenne nationale(40%),sont : Oued‐

Ed‐Dahab‐Lagouira(76%),MeknèsTafilalt(72%),Souss‐Massa‐Drâa(64%),Guelmim‐

Es‐Semara(64%), et l’Oriental (61%).

Après avoir mis l’accent sur l historique et les limites de l’ancien découpage administratif nous
allons nous intéresser dans le point suivant au principe, et concept de la régionalisation au
Maroc.

Section 2 : Les Concepts au tour de la régionalisation :

Pour rendre compte à la fois de la tendance générale à la régionalisation, il est primordiale de


d’essayer de préciser les rapports qu’entretiennent les notions de régionalisation et de région puis
les différentes typologies de la régionalisation.

1. Définition de la régionalisation3
La notion de la régionalisation est généralement comprise dans un sens étroitement
institutionel.on l’oppose ainsi au régionalisme qui est un courant politique ou idéologique.
Par régionalisation on entend généralement la création d’un nouvel échelon dans l’organisation
territoriale de l’Etat ; les nouvelles institutions peuvent beaucoup varier en ce qui concerne les
organes, les compétences et les pouvoir de la région, mais elles se superposent toujours aux
institutions locales existantes. On peut en donner une définition large, incluant les régions qui
sont simplement des échelons subordonnés de l’administration étatiques, ou au contraire une
définition étroite qui ne retient, comme expression de le régionalisation, que les régions

3La régionalisation et ses conséquences sur l'autonomie locale janvier 1998 edit Conseil d’Europe « Communes et Régions d’Europe
N°64 »

4
collectivités territoriales, qui peuvent encore se différencier en fonction de leur statut
constitutionnel.

Le régionalisme au contraire correspond à l’idée que la région se définit par un ensemble de


caractéristique humaine, culturelle, linguistique ou autre qui justifient d’en faire un corps
politique auquel une autonomie plus ou moins large doit être reconnue.

La tendance à la régionalisation telle qu’elle se manifeste aujourd’hui conduit à abandonner ces


définitions classiques. Cette tendance se manifeste en effet même dans des pays où l’on ne créera
pas un nouvel échelon territorial, et même où les conseils élus existent déjà à chaque niveau. La
régionalisation correspond plus généralement à une façon nouvelle de considérer l’organisation
territoriale de l’Etat, mais plus précisément le niveau intermédiaire, les fonctions qu’elle doit
remplir, et le type de finalité auquel elle doit répondre.

Comment caractériser alors la régionalisation ? il convient de la définir à partir de la région des


géographes et de la région des économistes. Si on veut bien faire abstraction des débats
théoriques dont cette notion fait l’objet dans les deux disciplines, on peut retenir quelques points
peu contestés4 :

 La région est un espace intermédiaire : elle désigne un espace plus vaste que celui des
relations locales ( tel que le bassin d’emploi ou le bassin de vie), mais qui s’intègre lui-
même dans un espace plus vaste , national ou étatique.
 Si la définition de la région dépend du critère que l’on retient, il n’en reste pas moins que
l’on observe souvent la coïncidence approximative da variables différentes (naturelles,
sociales, culturelles, économiques) qui justifie l’identification de tels espaces comme
régions, sur la longue période.
 L’organisation économique comporte aussi une logique territoriale : dans la mesure oû
les agents économiques modifient leur environnement territorial en développant leur
activité, ils contribuent à accroitre l’attractivité de la structure territoriale par les
ressources qu’ils y ajoutent.
 Le développement est un processus interterritorial qui combine la différenciation et
l’interdépendance des niveaux. La région peut alors être définie comme un niveau
intermédiaire d’organisation territoriale des rapports économiques. Le développement

4 On se réfère ici à Perrin J-C (1985) « la région revisité »pp.175-195 dans : Région et Aménagement du territoire

5
étant produit par la combinaison des différents systèmes territoriaux, les opportunités de
mobilisation des ressources du système régional doivent être exploitées5.

2. Termes et Typologie de la Régionalisation :


 Termes :

 La décentralisation6 :
La décentralisation est une politique de transfert des attributions de l'Etat vers
des collectivités territoriales ou des institutions publiques pour qu'elles disposent
d'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière. Le transfert de ces attributions, qui restent
néanmoins sous la surveillance de l'Etat, permet à ce dernier de décharger
ses administrations centrales et de confier les responsabilités au niveau le plus adapté.

 La déconcentration7 :
La déconcentration est le fait de déconcentrer ou de se déconcentrer.
La déconcentration désigne un mode d'organisation de l'administration dans
lequel certains pouvoirs sont délégués ou transférés d'une administration centrale vers des
services répartis sur le territoire, dits services déconcentrés ou services extérieurs. Le but est
d'améliorer l'efficacité de l'Etat en décongestionnant l'administration centrale et en accélérant les
prises de décisions au niveau local.

 L’autonomie 8 :
En politique, l'autonomie est la possibilité, pour un territoire, un groupe ou une communauté,
de s'administrer librement dans le cadre prédéfini d'une entité plus large régie par un pouvoir
central. Ce droit est limité par la tutelle administrative ou constitutionnelle du pouvoir central.

Un pays ou un Etat (cas du fédéralisme) peut être en situation d'autonomie partielle s'il dispose
de larges pouvoirs dans certains domaines comme la culture, l'éducation, le développement
économique, mais dépend d'une autre organisation dans d'autres domaines comme, en général,
les affaires étrangères, la défense et la monnaie.

 Typologies :

 la régionalisation sans création d’un échelon régionale :

On rencontre cette situation ou cette orientation dans des Etat unitaires comme des Etats
fédéraux. A l’échelle européenne, c’est la situation la plus fréquente.la régionalisation ne

5 Marcou G (1988) l’Aménagement du Territoire et les Pouvoirs locaux et Régionaux face aux mutations économiques, Institut
International des Sciences Administratives Bruxelles, P17
6 http://www.toupie.org/Dictionnaire/Decentralisation.htm
7 http://www.toupie.org/Dictionnaire/Deconcentration.htm
8 http://www.toupie.org/Dictionnaire/Autonomie.htm

6
débouche pas ici sur la création d’un nouvel échelon territorial, mais une adaptation des
institutions existantes aux finalités de la régionalisation.

 la décentralisation régionale :

La décentralisation régionale désigne la création ou la substitution d’une nouvelle collectivité


locale au niveau de la région. La régionalisation prend alors une expression institutionnelle
spécifique, qui se caractérise par l’application du régime générale des collectivités locales à la
région ; celle-ci n’a donc pas un statut juridique supérieur, ou une nature différente de ceux des
collectivités locales existantes, mais elle se définit par un cadre géographique plus large et une
vocation essentiellement économique. Elle s’inscrit dans l’ordre constitutionnel d’Etat unitaire9.

 la régionalisation politique (le régionalisme institutionnel) :

Ce type recouvre en fait une grande diversité de situations. Seule l’Espagne est pleinement
représentative. Elle s’est dans une certaine mesure inspirée de la constitution italienne, mais en
réalité en Italie le régionalisme institutionnel répondait à un projet politique national, et non à la
poussée des régionalismes, comme c’était le cas en Espagne.la Belgique entre également dans
ce type, bien qu’elle soit devenue en 1993 un Etat fédéral. Enfin la régionalisation politique peut
trouver des applications territoriales partielles dans certains Etats, comme c’est le cas en France
et au Portugal10.

Après avoir présenté le champ historique et les concepts entourant la régionalisation dans un
premier chapitre, nous consacrant le chapitre suivant pour la régionalisation avancée son
initiative, finalité et conception de ce projet.

9Voir Marcou G(1996) « l’expérience française de régionalisation ( la décentralisation régionale dans l’Etat unitaire » pp.505-520
10
La régionalisation et ses conséquences sur l'autonomie locale janvier 1998 edit Conseil d’Europe « Communes et Régions d’Europe
N°64 » P

7
CHAPITRE II : La régionalisation avancée au Maroc

La régionalisation avancée et démocratie locale au Maroc Le compte à rebours de la


régionalisation avancée au Maroc est désormais lancé. Notre pays se doit de relever le défi
historique de réussir sa régionalisation. Les impératifs de cette exigence majeure sont multiples.
La régionalisation avancée constitue le maillon hautement stratégique de l’inscription du Maroc
dans l’avancée annoncée.

Dans ce chapitre nous présentant le projet de la régionalisation avancée au Maroc dans une
première section, et les enjeux et limites du projet dans une deuxième section.

Section 1 : le Projet de la régionalisation avancée


La régionalisation avancée est perçue comme un nouvel instrument de développement
économique et social de par l’importance qu’elle accorde aux acteurs locaux, à la participation
des citoyens au processus régional de prise de décision.

1 .la régionalisation avancée : initiative et orientation royale

Le 3 janvier2010 ; Dans son discours, après l’installation de la commission consultative de la


régionalisation (CCR) le Roi a insisté sur la nécessité de :

 Ne pas se contenter de copier ce qui se fait à l’étranger, mais de produire un modèle de


régionalisation, autrement dit un mode de délégation des compétences de l’Etat central aux
régions, notamment dans les domaines administratif, économique ou politique, qui soit
adapté à la réalité marocaine et même susceptible d’inspirer d’autres pays en
développement. « Nous invitons la commission à s’attacher à mettre au point un modèle
maroco-marocain de régionalisation, issu des spécificités de notre pays. » 11
 Il a aussi précisé d’office les quatre piliers sur lesquels cette régionalisation «à la
marocaine» devra être bâtie. Il s’agit, bien entendu :

 De l’unité de l’Etat, de la Nation et du territoire, dont la Monarchie est garante et


protectrice.

11
Discours du roi Mohamed 6 du 3 janvier 2010.
8
 Du principe de la solidarité entre l’Etat et les régions, une régionalisation équilibrée ne
devant «pas se réduire à une simple redistribution des compétences entre le centre et les
régions».
 La commission devra s’attacher à trouver un équilibre entre les compétences et les moyens à
attribuer aux différents acteurs en présence (collectivités locales, autorités, institutions), et
prévenir les difficultés qui peuvent surgir sur ce plan.

 La régionalisation ne peut bien se faire que par une large déconcentration (transfert de
compétences à l’intérieur de l’Etat des administrations centrales à leurs branches locales) ;
pour «l’avènement de régions à part entière viables et stables dans le temps, fondées sur des
critères rationnels et réalistes, inhérents à un système de régionalisation nouveau», ce qui
implique une très probable révision du découpage régional du pays.

On dirait que le Roi Mohamed VI s’est prononcé sur les points directifs de la régionalisation
élargie au Maroc ainsi que ses principes fondamentaux et qu’il reste à la CCR de concevoir le
comment de cette régionalisation pour passer à la concrétisation réelle

2. L’action de la (CCR) et sa conception de ce projet

Les nouvelles avancées en matière de régionalisation avancée au Maroc peuvent, selon la


Commission consultative de la régionalisation (CCR), se matérialiser par les éléments
suivants12 :

 Libérer davantage l’esprit d’initiative et les énergies créatives des citoyens et de leurs
élus.
 Contrecarrer et réduire les pesanteurs et les inhibitions bureaucratiques.
 Promouvoir la proximité et instaurer l’intersectorialité et la territorialisation des
politiques publiques afin d’améliorer l’efficacité de l’action publique.
 Favoriser un environnement bureaucratique largement participatif propice à la bonne
gouvernance, à la responsabilisation et à la reddition des comptes..

De plus, le nouveau projet consacre la région comme collectivité régionale et partenaire


stratégique de l’État. De même, la région, de par sa prééminence au niveau local, est appelée à
assurer la coordination et l’intégration des visions, des plans et des programmes des autres

12
LE MATIN02 Juillet 2015 Article : Régionalisation avancée Le Maroc : Une nouvelle gouvernance territoriale en gestation/Par
Echkoundi Mhammed et Hicham Hafid, Professeurs d’économie à l’Université Mohammed V Institut des études africaines.

9
collectivités territoriales (communes, provinces) dans le respect de l’autonomie et de l’égalité
juridique de ces dernières et leurs compétences respectives.

Toutefois, pour que la région puisse jouer un rôle moteur dans l’exécution des politiques
publiques territoriales et la promotion du développement territorial, il faudra dans le cadre d’une
contractualisation avec l’État qu’elle soit investie de réels pouvoirs de décision et d’initiative.

À ce niveau, il convient de souligner que le nouveau modèle de régionalisation avancée insiste


sur la mise en place d’un nouveau rapport entre l’État et la région basé sur la contractualisation.
C'est-à-dire l’abandon du modèle traditionnel basé sur la tutelle. Le passage d’un modèle de
tutelle vers celui de contractualisation est un tournant majeur dans la gouvernance territoriale au
Maroc. Ainsi, en plus des droits et obligations des collectivités régies par la loi, la
contractualisation sera le mode privilégié de partenariat entre l’État et la région. Ce qui suppose
une clarification de la relation entre l’État et la région afin d’éviter les chevauchements et de
préciser les attributions qui demeureront du ressort de l’État unitaire qui est le Maroc et les
attributions propres aux régions ainsi que les attributions pouvant être partagées entre l’État et
les régions.

Ainsi, le renforcement du rôle des régions passera nécessairement par une réforme électorale afin
que les membres du conseil régional puissent être élus au suffrage universel direct. L’objectif
étant de substituer les élus du peuple aux élus des élus. De cette manière, l’exécutif de la région
sera élu directement. Ce qui peut être considéré comme une avancée majeure dans la
gouvernance territoriale. En effet, les élus de la région auront à rendre compte directement à leur
électorat régional.

La régionalisation avancée est considérée comme une nouvelle gouvernance territoriale dans la
mesure où elle repose sur les éléments suivants :

 La promotion de la pratique contractuelle.


 La convergence des politiques nationale et régionale.
 Une bonne articulation du national et du régional au niveau de la conception des projets.
 L’existence de véritables programmes régionaux.
 La responsabilité des porteurs de projets sur la base d’objectifs précis.
 Revitalisation du projet démocratique et réconciliation du citoyen avec la politique.
 Un découpage qui donne aux régions une véritable cohérence économique et une
convivialitéhumaine.

10
Toutefois, et comme souligné plus haut, la mise à niveau sociale des régions est perçue comme
un préalable à l’opérationnalisation du nouveau modèle de gouvernance territoriale. En effet,
nombre de régions accusent des déficits énormes en tous points de vue (social, économique,
infrastructurel et culturel). Les politiques d’aménagement du territoire mises en place auparavant
ne sont pas arrivées à bout de ces déficits. Cependant, l’Initiative nationale pour le
développement humain, mise en place depuis 2005, se donne pour objectif principal de réduire
les inégalités régionales, communales et, partant, l’amélioration de l’indicateur de
développement humain par une forte mobilisation des acteurs locaux et une implication directe
de l’État, aussi bien financière qu’en matière d’élaboration des politiques de lutte contre la
précarité, la vulnérabilité et la dotation de certaines régions ou communes des infrastructures
nécessaires. Cependant, des inégalités intolérables persistent à la fois entre les régions et entre
celles-ci et les communes se situant dans leur périmètre. D’où l’importance d’une nouvelle
politique d’aménagement du territoire afin de garantir à toutes les régions le même point de
départ. En effet, des politiques d’équité territoriales s’avèrent la condition sine qua non à la
réussite de nouveau modèle de régionalisation avancée.

Section 2 : Enjeux et Limites du projet


1. Le problème des prérogatives13 :
Quels sont les décisions institutionnelles qui garantiraient à la fois l’unité du pays et la diversité
des régions avancées ? Cette interrogation débouche sur les équilibres entre les prérogatives du
représentant de l’Etat et le chef de l’exécutif régional, élu au suffrage direct sur un projet de
développement par l’ensemble de la population de la région. La recherche de cette adéquation
entre Unité du pays et pouvoir régional passe par deux moyens : l’évolution constitutionnelle et
la gestion administrative du territoire et de la région.

L’affectation des ressources humaines et matérielles est un défi pour la réussite d’une
régionalisation véritable du pays.

En effet, le point de départ de la réforme régional part d’une réalité fort contrastée : les
disparités régionales sont très fortes et l’allocation des ressources aux régions actuelles reste
globalement dérisoire. Comment organiser la solidarité entre les futures régions, dans le cadre de
la régionalisation avancée ? Par exemple, entre la dimension atlasique et la dimension atlantique,

13
Revue des études internationale Méditerranée Numéro :9 DECEMBRE 2010
11
les motifs de la solidarité sont évidents : la première produit de l’eau et la deuxième en est le
principal consommateur ; comment envisager la solidarité dans ce domaine, étant donné que
l’ensemble atlasique est pourvoyeur de ressources pour l’ensemble atlantique.

2. Limites
Politiquement, une régionalisation sur des bases ethniques finirait par mettre à mal l’unité du
pays et raviver les querelles ancestrales. Il est évident que les dévolutions de compétences ne
peuvent concerner l’éducation nationale parce que l’école doit rester un creuset d’intégration et
les diplômes garder leur caractère national.

La régionalisation au Maroc et partout dans le domaine vise un transfert de pouvoirs


administratifs aux régions pour décharger le centre du pays de certaines responsabilités. Il y a
derrière un autre objectif qui est le développement économique, social et culturel. En effet, la
proximité d’une région aide les responsables à prendre les bonnes décisions aux bons moments
sans qu’il y ait une contrainte de l’accord du centre de pays. Bien évidemment, ces décisions
sont le plus souvent opérationnelles et tactiques c.-à-d. qu’elles ne nécessitent pas un processus
long pour être prises.

Même si la régionalisation a été toujours présente au Maroc comme un projet, elle n’a pas encore
donné les fruits qu’on attendait d’elle. Elle se limite depuis toujours à une décentralisation
administrative, et une délégation des activités « routinières ». Le fait qu’une région plan
d’activités sur une durée déterminée ne signifie pas qu’elle le fait indépendamment ; ce plan
s’inscrit souvent dans un cadre national, ou une stratégie globale du pays. Ce n’est pas mauvais.
Si ce plan est bien conçu, bien exécuté et surtout qu’il engage des ressources humaines et
matérielles susceptibles de créer une « différence » par rapport à une situation actuelle, il sera le
bienvenu.

La régionalisation élargie est un défi que le Maroc a pris avec courage, c’est un projet qui doit
donner ses premiers fruits sur le court et moyen terme pour motiver les responsables à continuer
dans leurs efforts afin d’atteindre les objectifs estimés.

12
Conclusion Générale

La régionalisation au Maroc et partout dans le domaine vise un transfert de pouvoirs


administratifs aux régions pour décharger le centre du pays de certaines responsabilités. Il y a
derrière un autre objectif qui est le développement économique, social et culturel. En effet, la
proximité d’une région aide les responsables à prendre les bonnes décisions aux bons moments
sans qu’il y ait une contrainte de l’accord du centre de pays. Bien évidemment, ces décisions
sont le plus souvent opérationnelles et tactiques c.-à-d. qu’elles ne nécessitent pas un processus
long pour être prises.

Le devenir du Maroc national est dans sa région. C’est en régionalisant plus que l’Etat marocain
sera plus unitaire. Le Maroc a aujourd’hui pour priorité de conduire avec succès son passage de
la région unidimensionnelle à la région pluridimensionnelle. L’objectif étant de mettre au point
le cadre régional de référence qui permettra a chaque région marocaine de s’épanouir. L’Etat
unitaire au Maroc a visiblement atteint aujourd’hui ses limites. L’Etat à organisation régionale
doit prendre la relève. Le potentiel local des différentes régions du royaume est étouffé par les
lourdes structures de l’esprit étatique centralisateur.la régionalisation bien conçue et bien menée
contribuera au bon règlement des grands défis du Maroc de ce 21 siècles. le développement des
atouts de l’économie, la lutte contre la pauvreté, l’éradication de l’analphabétisme, la
dynamisation de l’emploi la réalisation effective de l’Etat de droit seront mieux conduit et
efficacement implantés dans le cadre de la régionalisation avancée.

La régionalisation avancée ne peut réussir qu’au moyen d’une action réfléchie afin d’assurer le
renouvellement et l’élargissement des élites. Elle est également tributaire de la capacité d’une
telle élite à faire face aux problèmes que vivent les différentes régions du Royaume. C’est un
passage incontournable pour réconcilier le citoyen avec la politique

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