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Jour-1 Derval PDF
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Dyson
James Dyson, inventeur génial et entrepreneur malgré lui, a par-
faitement cerné le marché pour son Dyson Airblade™ : le marché
du séchage de mains. Qui ne s’est pas battu dans les toilettes
publiques avec des serviettes en papier insaisissables ou des sèche-
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Jour 1
L’épopée Dyson.
Répondre à un besoin
Samy Liechti, directeur général de Blacksocks.com, a bâti un
empire de la chaussette sur une anecdote plutôt embarrassante.
Alors qu’il est encore jeune cadre, il doit assister à un dîner d’af-
faires important et se met donc sur son trente et un. En arrivant,
il découvre que le restaurant est japonais et que la coutume exige
d’ôter ses chaussures pour passer à table. Grand moment de soli-
tude lorsqu’il réalise que : a) ses chaussettes noires sont l’une gris
foncé, l’autre gris clair et b) qu’une chaussette a même un trou.
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2. l’assortiment en chaussettes des magasins change trop souvent ;
il est impossible de retrouver la paire aimée ;
3. personne ne veut être embarrassé à cause de chaussettes trouées
ou usées.
Samy Liechti souligne : « La création d’une offre doit partir d’un pro-
blème à résoudre qui concerne plusieurs personnes. »
Sur la base de cette opportunité, Samy Liechti a conçu Sockscrip-
tionTM un système d’abonnement qui rend l’achat de chaussettes
aussi facile que la livraison de journaux : tous les quatre mois, vous
recevez votre ration de chaussettes par la poste. Souvent copiée,
jamais égalée, l’entreprise qui a plus d’un million de chaussettes
vendues à son actif révèle son secret :
• des produits de qualité. Blacksocks.com a gagné plusieurs tests ;
• des conseils. Chaque livraison est accompagnée d’une lettre per-
sonnalisée avec des trucs et astuces et toutes les règles de bonne
conduite associées au bon port des chaussettes en société, par
exemple le fait que les chaussettes se doivent d’être plus sombres
que le pantalon ;
• un service après-vente disponible. Chaque question ou sugges-
tion est considérée avec la plus grande attention.
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Blacksocks.com et la Sockscription
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de marché sont souvent trop macro : elles décrivent un marché
générique au lieu de quantifier le marché réel cible. Le fameux
« On n’a pas de concurrents directs » – trop souvent entendu ! – est
forcément faux, car il y a toujours des produits de substitution. En
dix ans, ESSEC Ventures a permis la création de 100 entreprises –
et de 600 emplois – et affiche un taux de survie à cinq ans de 90 %.
Le plus délicat selon Julien est d’identifier le maillon de la chaîne
de valeur où se situer : « Un projet immature va essayer de tout faire
soi-même, mais gagnerait à se positionner sur le maillon le plus
rentable et à s’appuyer sur des partenariats pour le reste. »
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Chaîne de valeur de Blacksocks.com
À VOUS DE JOUER !
Projet « flou »
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• Point fort : séduisant
• Point à creuser : qui sont les clients ?
Interview des clients cibles
Analyse des produits de substitution
Projet « copier-coller »
Le projet « copier-coller » est la transposition d’une success story à
un nouveau marché ou pays. Si le contexte a bien été compris, le
projet est prometteur et facile à mettre en œuvre du fait des expé-
riences passées. Dans le cas contraire, la solution va mal répondre
aux besoins locaux ou ne pas correspondre à un besoin du tout.
• Point fort : implémentation
• Point à creuser : quel est le contexte ?
Interview des clients cibles
Analyse des produits de substitution
Interview d’experts
Projet « secret »
Le projet « secret » est un projet probablement génial, mais il est
difficile d’en être sûr au début car il est… secret. Les barrières à l’en-
trée sont fortes, du moins en cours de projet. Le risque est qu’une
fois le projet dévoilé, des éléments basiques aient été négligés faute
d’avoir suffisamment échangé avec les experts compétents.
• Point fort : barrières à l’entrée
• Point à creuser : quels sont les avantages compétitifs ?
Interview d’experts
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Projet « techno »
Le projet « techno » met en œuvre une avancée technologique. Il
peut permettre à l’entreprise de distancer ses concurrents. Il peut
aussi se révéler superfétatoire si l’amélioration technologique n’a
pas d’impact sur les bénéfices clients.
• Point fort : barrières à l’entrée
• Point à creuser : bénéfices clients ?
Interview des clients cibles
Analyse des produits de substitution
Projet « boiteux »
Le projet « boiteux » peut soudain décoller et devenir une « killer
application » dès lors que tous les éléments du marketing mix sont
cohérents, en particulier les canaux de distribution et la stratégie
de promotion.
• Point fort : produit
• Point à creuser : quel est le canal de distribution pertinent ?
Interview de vendeurs
Test terrain
Projet « bébé »
Le projet « bébé » part de l’expérience du porteur de projet, ce qui
lui permet d’être pointu sur l’offre et l’implémentation. Le risque
est qu’il ne soit pas adapté à d’autres clients ou pas à suffisamment
d’autres clients pour être rentable. Il est aussi très difficile pour le
porteur d’intégrer des remarques, même constructives.
• Point fort : implémentation
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Projet « mouvant »
Le projet « mouvant » a du mal à se positionner sur la chaîne de valeur,
car les options sont nombreuses. L’ avantage, c’est que le positionne-
ment est bien réfléchi. Le risque est de ne pas livrer à temps ou toutes
les fonctionnalités du fait de fréquents changements de périmètre.
• Point fort : positionnement optimal dans la chaîne de valeur
• Points à creuser : quel périmètre ?
Analyse du ROI
Projet « dépassé »
Le projet « dépassé » est attractif, mais peut manquer de visibilité
sur le marché à long terme. Le risque est d’arriver avec une offre
obsolète sur le marché.
• Point fort : implémentation
• Point à creuser : comment sera le marché dans cinq ans ?
Interview d’experts
Feuille de route
Projet « repoussé »
Le projet « repoussé » est un projet solide mais imparfait – comme
tout projet. La conception ou le lancement sont reportés réguliè-
rement avec le risque de se transformer en projet « dépassé » ou
« flou » qui s’ignorait.
• Point fort : qualité
• Point à creuser : quid d’un projet pilote sur le terrain ?
Prototypage
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Micromax Mobile
Micromax Mobile en Inde illustre parfaitement le concept de « killer
application ». Vous n’en avez jamais entendu parlé et pourtant cette
entreprise vient, en l’espace de trois ans, de rafler les parts de
marché de géants comme Nokia en vendant chaque mois 1 million
de téléphones mobiles. Alors que les marques mondiales tentent de
vendre aux consommateurs indiens ce dont ils n’ont pas besoin,
Vikas Jain et ses trois associés à la tête de Micromax Mobile, alors
un petit fournisseur de cartes prépayées, décident d’aider leurs
compatriotes à résoudre des vrais problèmes. À l’instar de Dyson
ou de Blacksocks.com, l’entreprise innovante voit bien que le souci
majeur des utilisateurs est de charger leur téléphone : un quart des
foyers en Inde n’a pas l’électricité ! Du coup, les files d’attentes
s’allongent devant les points de chargement de fortune organisés
par des voisins ayant le sens des affaires. Défiant les lois de l’esthé-
tique mobile, ils lancent leur
premier mobile, le Xti, avec
une batterie offrant une
autonomie de cinq jours et
de trente jours en veille. Ça,
c’est de la batterie ! En pre-
nant le pari de résoudre des
problèmes réels, Micromax
Mobile a introduit sur le
marché des produits indis-
pensables comme le mobile
dual qui permet de swit-
cher entre deux cartes SIM en secouant le téléphone comme une
ardoise magique – astucieux quand on sait que 100 millions d’In-
diens jonglent entre plusieurs opérateurs pour optimiser les coûts –
ou encore le téléphone mobile qui fait aussi office de manette de
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jeu.
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Points de vigilance par type de projet
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Nestlé Purina Petcare
Nestlé Purina Petcare génère 16 % du chiffre d’affaires du groupe
Nestlé. Chaque représentant des ventes visite les cliniques vétéri-
naires de son secteur en fonction de leur volume d’affaires et s’as-
sure que les outils de promotion des ventes (affiches, présentoirs,
brochures et surtout échantillons) sont en place. Et cela marche :
« Quand les clients reçoivent des échantillons d’aliments pour ani-
maux de compagnie, le taux de conversion est de 20 % », explique
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les vétérinaires avec leurs propres outils d’aide à la vente ». L’enjeu
est de déterminer le meilleur moment pour interagir avec les vétéri-
naires. Il a suffi de trois interviews avec des vétérinaires aux profils
variés pour identifier les points communs et les différences. Les ques-
tions étaient très ouvertes et aussi vagues que : « Décrivez-moi votre
journée à la clinique » ou : « Quels sont vos hobbies ? ». L’important
est d’écouter l’expert ou le client et de le laisser élaborer. Réponse :
le meilleur moment pour interagir avec les vétérinaires est lorsqu’ils
surfent sur les pistes de ski ou sur Firefox. Mission accomplie.
S’entourer d’experts
Quand Axel Cateland, ex-chef de produit chez LaCie, a démarré
Yoocasa, l’entreprise aurait pu facilement tourner en projet « bébé » :
ce jeune papa divorcé a pensé Yoocasa comme un réseau social
familial pour maintenir un lien resserré entre enfants et parents
divorcés. La plate-forme permet notamment au papa de lire une
histoire à ses enfants à distance, de partager une liste de souhaits ou
un agenda. Très vite Axel a su s’entourer, interviewer des experts –
psychologues pour enfants, médiateurs familiaux, journalistes – et
a élargi son offre aux grands-parents, expats, et familles recompo-
sées, offrant avec Yoocasa « l’intimité d’un foyer… en ligne ». La
jeune pousse vient de faire un premier tour de table pour financer
le développement de sa plate-forme avec la toute dernière techno-
logie collaborative
d’Adobe. Yoocasa fait
déjà la une de La Tri-
bune et de BBC News,
et la plate-forme sert
maintenant de ter-
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Planifier les entretiens avec la grille d’interviews
Pour valider le besoin couvert par Yoocasa, Axel a, en plus d’une
recherche documentaire poussée, interviewé au téléphone ou en
face à face (mais toujours en one to one) cinq médiateurs fami-
liaux, des psychologues pour enfants, des associations de papas
divorcés, et aussi beaucoup de familles recomposées. Pour conce-
voir la plate-forme pertinente pour accueillir ces familles, Yoocasa
a notamment interviewé des experts d’Adobe et de MSN.
À VOUS DE JOUER !
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TomTom
Avec plus de 3 000 employés et un chiffre d’affaires dépassant
le milliard d’euros, TomTom est devenu un acteur incontournable
de la navigation. Arnaud
Pezeron, responsable Com-
munication pour la France,
nous met dans la confi-
dence : « Le processus de
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un langage clair les bénéfices des produits TomTom pour les utili-
sateurs. » Au démarrage de l’entreprise, l’objectif était de conduire
les utilisateurs de A vers B. Aujourd’hui l’enjeu pour la marque est
d’aider les conducteurs à éviter les bouchons. « Le système HD
Traffic, en complétant les données trafic classiques par les infor-
mations en temps réel des déplacements des téléphones portables
et des GPS connectés de la marque, va éviter des heures d’attente
à bien des conducteurs. » TomTom était présent au Mondial de
L’Automobile 2010 pour présenter ses tout nouveaux produits.
À VOUS DE JOUER !
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Décrivez la principale caractéristique de votre projet/produit en
une phrase.
Exemple : « Donne position par GPS » pour TomTom.
À partir de cette caractéristique, identifiez un bénéfice direct pour
le client à l’aide de la question : « Et après ? »
Exemple : « Trouve sa route. »
Posez la question « et après » jusqu’à ce que vous trouviez l’ultime
bénéfice client.
Exemple : « Sauve son mariage. »
À retenir
• Une étude de marché est un processus de réflexion.
• Il est possible de boucler une étude de marché fiable en cinq
jours.
• Un produit ou service doit résoudre un problème.
• Identifier ses produits de substitution est clé.
• Une solution doit être indispensable pour au moins un type de
clients.
• Trois interviews approfondies de clients ou d’experts valent
mieux qu’un long questionnaire.
• Le but n’est pas de poser la question le plus grand nombre de
fois possible, mais de trouver la réponse !
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