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Le texte de Mary Ann Doane sur Gilda est rapport à la mise en scène, la critique féministe décente?» est imm
un exemple élégant de la manière dont la criti- anglo-américaine retourne les tables et permet cadre vide dont la fon
que féministe est allée « puiser du sens » dans enfin l'insertion d'un regard féminin - que ce définir un espace et d(
le « texte » du cinéma classique, en cette ins- soit celui de l'héroi'ne ou de la spectatrice, Tout Hayworth, rejetant s

tance dans un film noir devenu pratiquement un comme le western, le film noir dépeint l'élabo- d'un geste presque v
objet cinéphilique-fétiche. Ce que les Français ration douloureuse de l'identité sexuelle de ses cadre et répond : << i
en particulier voyaient dans leur engouement personnages. Les meilleurs !vesterns font le contre-champ sur Joh
pour le film noir, c'était, au-delà d'une marque récit de la manière dont une femme domesti-
de l'aliénation américaine, un non-sens aux que un homme « sauvage ), rou inadéquat). Les
ramenant la bretelle
effets libérateurs par rapport à toute approche meilleurs films noirs racortent comment épaule : << Bien sûr t
un
littéraire ou psychologisante. En se focalisant homme atteint ou regagne sa dignité en domes- Cette fois, le mouvel
sur la présence des femmes dans le film noir, tiquant (ou en tuantt une « fe,Trme fatale ». Bref fournit un contenu a
et en s'attachant à décrypter l'intrigue dans son en mettant fin au scanoâle oue cause la seule la caméra sur Gilda.

24
par Mary Ann Doane
présence de la sexualité féminine dans cette his- gens. Un vieil employé le tue tandis que Johnny
toire d'hommes. et Gilda, s'avouant leur amour, rentrent ensem-
Gilda se déroule vers la fin de la guerre à ble « à la maison », c'est-à-dire aux États-Unis.
Buenos Aires. Un jeune joueur professionnel, Mary Ann Doane analyse Gilda comme une
Johnny (Glenn Ford), sauvé par le propriétaire série d'opérations visant à insérer l'héroihe dans
d'un casino illégal, Ballen (George McCready), les paramètres d'une fiction patriarcale, assurant
qui arbore une dangereuse canne-épée, se fait ultimement (et paradoxalement) sa soumission
embaucher par ce dernier. Ballen rentre d'un à un homme. La critique classique avait exagéré
voyage marié à une jeune Américaine, Gilda la fétichisation de l'héroihe. De la fameuse
(Rita Hayworth). Gilda et Johnny ont dû être scène du strip-tease, il f ut même écrit que
amants, et se séparer en très mauvais termes, « après que Gilda eut lentement retiré son gant,
et Gilda fait son possible pour rendre la vie on a l'impression qu'elle est complètement
impossible à Johnny. Dans son attachement nue ». Doane insiste au contraire sur l'aspect
trouble à Ballen, il essaie d'épargner à ce der- de coitus interruptus de ce strip-tease manqué :
nier le spectacle des infidélités de son épouse. il marque le moment où la fétichisation de Gilda
lmpliqué dans des tractations financières avec rate, où l'inadéquation sexuelle de Johnny se
d'anciens nazis, Ballen met en scène sa propre sublime, constituant un prélude pour l'improba-
mort et disparaît. Johnny épouse Gilda. mais ble happy end. Si le strip-tease n'a jamais lieu,
refuse de consommer le mariage et l'enferme c'est que le rapport sexuel n'existe pas, sauf
pour la forcer à une fidélité post-mortem à Bal- sous forme d'un leurre. Sous la plume de Mary
len. A bout, Gilda entame un strip-tease dans Ann Doane, GrTda devient une magnifique médi-
le casino, que Johnny interrompt en la giflant. tation sur l'impasse sexuelle,
Mais Ballen revient, décidé à tuer les jeunes B.R.

1. Rien à faire ' ! Les deux plans entretiennent entre eux deux
types différents de rapports qui constituent en
Dans le premier plan de Gilda, la caméra définitive des modèles de l'institution cinéma-
pivote lentement vers le haut pour faire face tographique elle-même. On a le sentiment que
à l'assaut frontal d'une paire de dés lancés le premier plan a été composé rétrospective-
.!r, :. --;-:: OOr, 1946) par Johnny/Glenn Ford; on entend alors ces ment, selon la logique de << l'après coup »> de
mots en voix off : << Pour moi, un dollar Freud et Lacan, comme la négation du
c'étoit toujours un dollar, dans n'importe deuxième. Cette négation ou exclusion du
quelle longue, »» Ce plan constitue la présen- féminin (que le film concentre sous une forme
tation d'un personnage principal ainsi que extrême et excessive dans le personnage de
I'expression d'un thème central du film, la Gilda) s'effectue quand Ballen énonce,
rencontre explosive de l'argent, du risque et comme condition pour embaucher Johnny, le
cliché << Il ne fout pas mélonger le jeu et les
)gique du désir que représente le jeu. Plus tard dans
le film, il est mis en parallèle avec le plan qui
présente Gilda elle-même. Seulement cette
femmes », précédé de << Je dois être sûr qu'il
n'y a de femme nulle part. >» Au sein du
fois, c'est Gilda qui exécute le mouvement. patriarcat capitaliste, le jeu et les femmes ne
Le plan dans lequel Ballen/George McCready se mélangent pas parce que tous deux exigent
demande à sa nouvelle épouse, << Es-tu une concentration totale (ils « brûlent » de
décente 2 >> est immédiatement suivi d'un l'énergie), tous les deux sont risqués et leurs
: .-' t-i f éministe enjeux sont considérables. Le désir du joueur
-- - '-::.s at permet cadre vide dont la fonction est simplement de
pour l'argent et son désir pour une femme
l li,il:

:- - - - que ce définir un espace et de s'y arrêter. Gilda/Rita


, ::t::::rice. TOUt Hayworth, rejetant ses cheveux en arrière sont incompatibles précisément parce que
n : ::: -t l'élabo- d'un geste presque violent, émerge dans le l'argent et la femme sont des objets qui peu-
: :::-: g dg SeS cadre et répond : << Moi 2 r> (puis, après un vent se substituer à I'intérieur de ce qui est
\ ; i::'- s f ont le contre-champ sur Johnny, elle ajoute tout en essentiellement le même système et la même
in:r - ':--: domesti- ramenant la bretelle de sa robe sur son Iogique d'échange. Plus tard, lorsque Ballen
" - ::::;at). Les épaule : << Bien sûr que je suis décente »),
-,-lent un Cette fois, le mouvement vers le haut, qui
: :' -- :^ domes- l. L'expression « no dice t » (littéralement « pas de dé »t)
- - : 'a'.-. e ». Bfef fournit un contenu au cadre, se déplace de signifie « rien à fuire ». D'oit le jeu de mots qui opparaît dans
-. ::--:: a SgUle la caméra sur Gilda. tout le texte. [Ndt.J

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'inrérieur du cadre. Les ment qui l'amène dans le cadre est donc para-
la même fonction, celle doxalement la représentation « en mouve- Pendant les années 40, les litats-
nnage principal, ou de ment »3 de l'immobilité. Unis ont produit une série de films
;adre comme au récit. C'est un autre mouvement qui amorce policiers qui étaient nettement plus
e au signifiant non dié- l'histoire du film, le lancement des dés, qui
sombres tant sur le plan de
r: de révélation déteint
plan et se greffe
traverse le cadre d'une façon différente, invi-
tantlcommandant I'attention du spectateur.
-
I'imoge que du pessimisme de leurs
'e;ond
les produits
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la femme. Le spectacle Ce n'est pas un hasard si ce geste, qui con- thèmes
.a se transforme imper- siste à jeter et à ramasser sans arrêt les dés, hollywoodiens les avaient
::1e de la femme grâce nous fait penser à une version particulière-
:.: du sens. Cette rela- précédés. Ce sont les François qui
ment « adulte » du jeu de fort/do, décrit par
I'institution les appelèrent films noirs.
"Jigme de Freud. [...] Le jeu d'argent acquiert un sta-
:e sa représentation de tut exemplaire dans Gilda parce que ses ges-
, :.1;l remarquer Laura tes compulsifs et répétitifs l'excitation qu'il
:,--anl article « Plaisir - microcosme ceux au crime le problème posé par la femme
engendre reproduisent en
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: u Allqnt bien au- -
du cinéma lui-même. Car le cinéma, tout
comme énigrne (ou crime). On a souvent noté
.,: en raleur du "fait- que ce qui caractérise la femme fatale du film
comme le jeu de fort/da se constitue comme noir, c'est qu'elle est insondable (et c'est pré-
'a',:,4e, le cinéma cons- une recherche sans cesse renouvelée d'une plé-
:..: doit être regardée cisément là le piège de sa séduction). Le fait
nitude perdue. qu'elle soit insondable va de pair avec un
-.--:irne. En jouant sur Néanmoins, Johnny Farrell contrôle tou-
' -',t:rne ,noyen de con- positionnement socioculturel de la femme qui
. -::,,:corelle (montage, jours la situation lorsqu'il joue. Ses dés sont lui attribue un rapport privilégié avec la phase
pipés. pré-ædipienne ou pré-symbolique. La sexua-
-''r'"'e tnoyen de con-
:::;le lchangements lité féminine implique le corps tout entier ;
- -,des cinématogra- toutes les parties du corps la signifient. Et
. :in monde et un 2. Les apporences c'est le manque de localisation précise de cette
:..':.tsion taillée à la peuvent être trompeuses sexualité qui la définit réellement comme
(( autre )) pour l'homme dont le sexe est en
. - :-e le cinéma met Pendant les années 40, les États-Unis ont place et constitue une assurance répétée de
. - r.:t Sç-ro spectateur, produit une série de films policiers qui étaient maîtrise et de contrôle. La femme devient
. : .: :. . se fixent et nettement plus sombres sur le plan de donc l'autre côté du savoir tel qu'on le con-
.

:: . .::r.me - S'y affê- l'image que du pessimisme - tant


de leurs thèmes çoit dans une logique phallocentrique. Elle
: - .:,::.::euf maSCUlin, que les produits hollywoodiens qui les avaient- représente un problème épistémologique. [...]
- -. i ::!surer. Le pro- précédés. Ce sont les Français qui les appe- Prenons par exemple le célèbre strip-tease
:.:ge aSsocie la lèrent films noirs. Gilda appartient très clai- où Gilda ne retire rien d'autre qu'un gant et
: -.: - --- .'argUment de rement à ce groupe. L'image de ces films, où une rivière de diamants. Johnny intervient
l'ombre prédomine, se définit par un éclai- avant que « l'acte » ne soit consommé. Le
- :- - -':.::e de la force rage très contrasté ; le plus souvent une voix décor et les stéréotypes du strip-tease sont
:" :::.::3^ par l'intef- off désillusionnée y raconte le passé de façon tous là mais pas son « produit », le corps mis
-.. -::.: :a:rative peUt systématique, donnant à l'essentiel du film la à nu. D'un point de vue structurel, ce strip-
- :1r-.:: ;e dernief forme d'un flash-back. Christine Gledhill a tease modifié représente le point culminant du
. I :i::i L-rJ la punit fait remarquer que << certoines inflexions très récit; tout ce qui suit fait partie du dénoue-
- :'.:---'Llrporef aU formalisées de I'intrigue, des personnages et ment. Il marque aussi un retour textuel au
- - ':-: ::s relatiOnS du style visuel dominent fie film noirJ au plan qui présente Gilda au début du film, oir
' --:.:,: l: l'image de détriment de la cohérence norrative et d'une la question de savoir si elle est habillée ou
- ":. -:.-: nenaçantS solution intelligible du crime, ce qui est pas, si son corps est couvert, s'exprime
...-::: ,la femme d'habitude le but auquel tend le film poli- comme une question ayant trait aux codes de
: ..:: de la cas- cier »»4. Au contraire, le film noir se consti- comportement moral (< Es-tu décente ? »).
: :: .: préSenta- tue comme un détour, une entorse au code Le strip-tease fournit une iconographie par-
. --:..:.-.n aVgC la herméneutique, substituant aux questions liées faite pour le film noir, incarnant de façon
: : .3 mOUVe- économique la dialectique complexe du visi-
3, « Moving ,» ÿeut dire aussi bien << en mouÿement », ble et du caché qui le structure à tous les
qu'« émouÿant ». [Ndt-]
- .- 'j..'parliede 4, Christine Gledhill, « Klute », dans Women in Film noir, de niveaux, particulièrement en ce qui concerne
- : :.: [.\'dlr-J E. Ann Kaplan (ed), London, BFI, 1978. l'éclairage et l'intrigue. La fascination d'une

27

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20 ans de théories féministes sur le cinéma

Gilda, c'est celle du coup d'æil furtif plutôt « bien » en dessous, celle qui « rentrera au
que la fascination ambivalente d'un regard foyer » avec Johnny. La description que Bar-
franc et prolongé. Car un regard frontal est thes fait du strip-tease est tout à fait perti-
à la fois plein de plaisir et plein de menace, nente pour analyser la trajectoire narrative de
la menace émanant de la construction qui Gilda : le processus et la progression de l'intri-
impose le corps de la femme comme site de gue consistent à démontrer que ce n'est pas
négativité, d'absence et donc de possibilité de la nudité mais la (( vertu » qui est l'habit
castration. Et le fétichisme, auquel le strip- naturel de la femme. Chez la femme le mal
tease est inévitablement lié, consiste précisé- n'est qu'un vêtement jetable, elle peut perdre
ment à éviter ce regard franc, c'est une hési- son aspect menaçant en le retirant comme les
tation prolongée en bordure, à la marge du couches qui entourent un noyau fondamenta-
désir. Le strip-tease présuppose de la part du lement << bon ». Telle est la logique qui sous-
spectateur une immersion dans le processus tend la représentation de la fille « mi-bonne,
d'« effeuillage » d'une accumulation d'épais- mi-mauvaise >» (<< the good-bad girl ») : le mal
seurs. En un sens le moment final, le corps féminin n'est pas une condition fondamentale
mis à nu, qui structure Ia façon dont la mais un accessoire, un accident. C'est la logi-
que du « si seulement » : si seulement elle ne
femme est regardée, ne peut qu'être une
déception. [...]
s'était pas retrouvée en compagnie de gangs-
ters, si seulement elle ne travaillait pas dans
Comme le fait remarquer Roland Barthes,
la fonction du strip-tease, c'est de rendre la un saloon. Mais au fond, elle n'est pas si
mauvaise que cela. Les apparences peuvent
nudité de la femme naturelle et d'en neutra-
être trompeuses.
liser ainsi la menace. Cependant, dans Gilda la logique dérape,
I'apparence est trop forte et la fin manque
de crédibilité. La fin du film ébranle tout ce
Comme le fait remorquer Roland qui s'est passé auparavant, la construction
Barthes, la fonction du strip-teose, compliquée et prolongée de I'image mena- o
.o
c'est de rendre la nudité de la çante et explosive de la sexualité féminine et O
l'effet dévastateur de cette image sur Johnny. o
.femme naturelle et d'en neutraliser
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Gilda est trop bonne actrice : et même si ce Ë
ainsi la menoce. [...J n'est qu'un « numéro », elle devient insépa- ':
rable de ce numéro. La fin ne « marche » pas o
I

précisément parce que I'image de sexualité


On reconnaît Gilda « dès le début comme explosive attachée à Gilda est trop convain-
un objet déguisé >». Comme nombre d'héroi- cante (les soldats américains qui donnèrent le
nes de film noir, son seul pouvoir vient de sa nom de Gilda à une bombe de Bikini ne prê-
capacité à manipuler sa propre image. Gilda tèrent aucune attention à la scène finale du
confirme littéralement les propos de Johnny film). Gilda n'est pas prête à se laisser domes-
qui la compare à la canne-épée de Ballen, car tiquer, ou (( retourner sens dessus dessous faa
elie ne cesse de construire, avec une certaine
duplicité et pour le compte de Johnny, sa pro-
pour exposer sa vertu intérieure. Car la
caméra prouve qu'elle n'est que surface.
>>

F emrntsr
pre image comme celle d'une femme déver-
gondée et légère. Quand elle s'offre en spec-
tacle c'est toujours pour le regard potentiel de
L'incohérence du récit, la qualité décevante
de sa fin, sont autant de démonstrations du
pouvoir que l'institution cinématographique
etn
Johnny, et son interprétation de « Put the investit dans le regard. [...]
Blame on Mame » pendant le « strip-tease »
est le plus raffiné et le plus convaincant de Mary Ann DOANE
ces spectacles. Le détective [...] dit à Johnny,
,, Elle n'a rien foit de tout ça. C'étoit juste n" ll Corédactrice en chef c
(fondée en 1976 comme la
un numéro. Et je vous I'accorde, vous étiez Hopkins
Doane. ricaine entièrement consacr
un public parfait. >> On a I'impression que le niste du cinéma), Constanc
récit lui-même prend la forme d'un strip-tease, métaphore de la « machir
qui retire i'une après l'autre les épaisseurs du analyser les rapports entre
déguisement de Gilda afin de révéler la femme cinéma (le texte séminal d

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Féminisme, théorie du cinéma


- - -..::e décevante
. -:-::.rlrations du
" - ::.;:Ographique et mac hine cétibataire
:.,;t DOANE
, l.
=,-O*, *a" I
Corédactrice en chef de Camera Obscura ayant été traduit dans le no 1 de la revue) et
[[r a:rr.:s University (fondée en 1976 comme la première revue amé- la théorie féministe. « Les féministes ... ont
,irrlr:.i;c I
ricaine entièrement consacrée à la théorie fémi- trouvé ... productif de se demander si la [théo-
i niste du cinéma), Constance Penley utilise ici la rie du dispositif], avec son extrême insistance
*-:'ïï=] métaphore de la « machine célibataire » pour "célibataire" sur l'homogénéité et la clôture, ne
analyser les rapports entre le dispositif » du souscrit pas elle-même à un systématisme théo-
"
cinéma (le texte séminal de Jean-Louis Baudry rique qui ferait impasse sur les mêmes questions

29

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