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planification territoriale de
« théorie » au Sénégal
Par
Mame Diaara SAMB
-
28 février 2018
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Les études sur l’aménagement du territoire en Afrique ont fait état de l’absence de véritables
politiques dans ce domaine. C’est-à-dire, des politiques issues d’un diagnostic rigoureux du
comportement des différents secteurs de l’économie et de leurs rapports avec l’espace, et
débouchant sur un plan qui repose sur une véritable vision d’avenir assorti d’un projet de société
exécuté selon une périodicité définie. Le Sénégal ne fait pas exception à ce constat, mais a
néanmoins une tradition pluri-décennale de planification dans le domaine de l’aménagement du
territoire.
Dès 1967 est élaborée l’esquisse du Plan National d’Aménagement du Territoire (PNAT)
horizon 1995, suivi en 1968 par le premier schéma d’aménagement pour le même horizon.
Depuis lors, se sont succédés schémas et plans dont l’actuel Plan national d’aménagement et
de développement territorial (PNADT) qui vise l’horizon 2040. Son objectif global étant de
promouvoir le développement du Sénégal à partir de ses territoires par une bonne structuration
de l’espace et une valorisation durables de ses ressources et potentialités.
Ces outils distinguent les plans de développement qui définissent les axes stratégiques du
développement socio économique local et les schémas d’aménagement qui donnent les
orientations stratégiques de l’aménagement du territoire local. Ils sont normalement élaborés en
référence au Plan Sénégal émergent (PSE), au PNADT et autres plan sous-jacents. Ils intègrent
également les orientations de différentes lettres de politique sectorielle de l’Etat du Sénégal. Ci-
après une brève mise en cohérence des outils prévus par la Loi d’orientation d’aménagement et
de développement territorial (LOADT).
Le rêve inaccessible
Les actions concrètes en aménagement du territoire sont limitées et/ou inefficientes. Entre autres
raisons de ces difficultés, nous noterons l’insuffisance des moyens techniques et financiers
alloués à son fonctionnement, l’instabilité institutionnelle, la domination de l’approche projet etc,
comme pour dire que l’aménagement du territoire, malgré les instruments mis à sa disposition
n’a pas l’autonomie nécessaire et semble ne pas finalement avoir les moyens de ses ambitions.
Ceci nous conforte dans l’idée que l’aménagement du territoire au Sénégal est un aménagement
de « théorie ».
L’aménagement du territoire de « théorie », traduit le manque de volonté politique en vue d’une
meilleure organisation de l’espace national, objet même de l’aménagement. La cohérence des
contenus, l’éloquence et la pertinence des textes et travaux sur l’aménagement sont sans
commune mesure avec les réalités du terrain qui paraissent statiques voire régressives. De l’avis
de certains acteurs de l’aménagement, les plans malheureusement servent le plus souvent à garnir
les tiroirs, ou de documentation qu’à être exécutés et servir de documents de références pour les
politiques de développement. C’est comme si l’infrastructuration cohérente des besoins, des
desseins, des logiques et contraintes spatiales des acteurs… est un rêve inaccessible.