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ECONOMIE MONETAIRE ET TECHNIQUES

BANCAIRES
Cours résumé

BENJELLOUN FAHD
ENCG CASABLANCA
Benjelloun Fahd Cours éco monétaire résumé

Introduction

La monnaie joue un rôle important dans l’activité économique


C’est un phénomène complexe
Le rôle de la monnaie ne peut être analysé que par sa connexion avec
l’ensemble des agents économiques et leurs comportements.
La monnaie doit faire face aux évolutions et mutations des systèmes
financiers modernes
Par le biais de ce cours nous allons développer les notions suivantes :
La notion de la monnaie, la masse monétaire
L’évolution des institutions financières et des théories monétaires
Le processus de la création monétaire par le système bancaire
La demande de la monnaie
La politique monétaire
Cas d’illustration

Plan

Chapitre 1 : Pourquoi la monnaie ?


Chapitre 2 : La création monétaire par le système bancaire
Chapitre 3 : La demande de la monnaie monétaire
Chapitre 4 : La politique monétaire 
Chapitre 5 : La monnaie dans les modèles macroéconomiques
Chapitre 6 : La politique monétaire dans le modèle IS-LM

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Chapitre 1 : Pourquoi la monnaie ?


Qu’est-ce que la monnaie ?
Au sens strict « La monnaie désigne l’ensemble des moyens de paiements c.-à-d. la
somme des billets, des pièces en circulation et des dépôts bancaires à vue ».
Au sens large « La monnaie comprend aussi des actifs qui ne peuvent servir directement à
régler des achats ou à rembourser les dettes mais convertibles rapidement en moyens de
paiement ».

I- L’origine de la monnaie
1) La nécessité de la monnaie
a) La monnaie n’a pas toujours existé
Le troc a été l’un des premiers moyens d’échange mais il fallait respecter plusieurs
conditions :
Double coïncidence : Il faut trouver une réciprocité des besoins : J’ai 100 grammes de
sel et j’ai besoin d’un kilo de patates, l’autre personne doit avoir besoin des 100
grammes de sel et doit disposer du kilo de patates ;
Risque de changement de valeur : La valeur du bien troqué peut différencier de la
valeur du bien obtenu.
Multiplicité des prix : Une multitude de prix pour un ou plusieurs mêmes biens.
Toutefois le troc comporte des limites notamment dans :
Le développement des échanges
La multiplicité des prix
b) La naissance d’intermédiaires aux échanges
La naissance de biens intermédiaires aux échanges ont permis la suppression de la double
coïncidence et l’établissement de l’unicité du prix (un seul prix) et donc la suppression de la
multiplicité des prix.
Ces biens intermédiaires appelés biens marchandises étaient acceptées de façon universelle
comme moyen de paiement.
Néanmoins, ces biens marchandises comportaient également certaines limites :
Encombrant (parfois difficiles à transporter)
Indivisibles (têtes de bétail)
Périssables (Céréales)
Pour faire face à ces limites, on a créé le bien monnaie qui était :
Durable
Divisible
Réserve de valeur

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c) Apparition des métaux précieux


On fit ensuite appel aux métaux précieux comme moyen d’échanges considérés comme :
Relativement inaltérables (ne peut être modifié ou transformé)
Facilement divisibles
Rares et recherchés
Les métaux précieux ont donc servi de monnaie sous plusieurs formes :
La monnaie pesée : On pèse l’objet métallique (blocs, lingots, pièces) afin de déterminer son
contenu en métaux précieux pour ensuite définir sa teneur en cas de mélange avec d’autres
métaux.

La monnaie comptée : Afin de pallier aux défauts de la monnaie pesée (poids, lenteur), on a
transformé le métal précieux en pièce de petite taille sous forme de disques afin de normaliser
et faciliter les échanges (il suffit de compter les pièces pour déterminer la quantité de
« monnaie ») / Risque de fraude : Des métaux non précieux au sein des pièces.

La monnaie frappée : Des autorités religieuses vont décider de frapper les pièces de métaux
précieux par un seau ou un signe garantissant leur légitimité. On tend également vers une
dématérialisation de la monnaie en dissociant la valeur faciale de la valeur marchandise des
pièces d’or et d’argent.

2) La monnaie dématérialisée
Malgré les progrès atteints avec la monnaie frappée et cette dissociation entre la valeur faciale et la
valeur marchandise ; les pièces de monnaie demeuraient précieuses mais volumineuses, difficilement
transportables et indiscrètes.
On créa donc ce qu’on a appelé la monnaie fiduciaire (fiducia : confiance) par le biais de ce procédé :
L’or et l’argent étaient déposés chez des orfèvres qui donnaient en retour des certificats de
dépôts.
Il eut donc l’apparition des premiers billets de banque (certificats de dépôt) convertibles en or ou en
argent auprès de chaque émetteur.
Cette monnaie fiduciaire se basait sur la confiance en la banque émettrice qui s’engageait sur une
simple présentation du certificat de dépôt de la conversion du billet en métaux précieux.
Les agents économiques n’échangeaient donc plus de pièces de métaux précieux mais des billets.
Néanmoins, ce système comportait une faille sachant que la probabilité pour que tous les détenteurs de
billets demandent au même temps la conversion en métaux précieux. Il est donc possible pour eux
d’émettre plus de billets qu’ils ne détiennent de métaux précieux (problème de déséquilibre).

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2) La monnaie hiérarchisée
Afin d’ordonner le système monétaire, les pays d’Europe ont créé chacun une banque centrale qui
émet des billets dont la valeur en métaux précieux était garantie par l’Etat.
Exemples :
Banque de Suède (1668)
Banque d’Angleterre (1694)
Banque de France (1800)
Banque des Pays Bas (1914)
La création des banques centrales a décrédibilisé la monnaie émise par les banques ordinaires qui ont
laissé tomber la monnaie fiduciaire pour développer une nouvelle monnaie : la monnaie scripturale.
Les banques ordinaires ou commerciales n’avaient donc plus la fonction de la conversion des
billets en métaux précieux (rôle des banques centrales) mais simplement la collection des dépôts
des pièces ou billets utilisables par chèques de virements.
Au milieu de XIXème siècle, les billets de banque reçoivent le statut de cours légal.
Monnaie hiérarchisée
L’Etat Les Banques Commerciales
Emet des billets Emettent la monnaie scripturale
Détient des réserves en métal précieux Détiennent les billets
Convertit les billets en métal précieux Convertissent la monnaie scripturale en billets.

L’étape ultime de la monnaie hiérarchisée est le cours forcé, établi après la première guerre
mondiale (1914-1918), en France (1936) : les billets ne sont plus convertibles en métaux précieux.

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II- Les fonctions de la monnaie


Les fonctions de la monnaie sont les suivantes :
Un moyen de paiement
Une unité de compte
Une réserve de valeur

1) Un moyen de paiement
La monnaie sert au règlement d’un achat ou l’extinction d’une dette (pouvoir libératoire).
Toutefois, cette fonction de la monnaie est limitée et régulée par la loi :
La loi prévoit la possibilité pour le créancier de refuser certains supports
Ce pouvoir n’est valable que sur le territoire de souveraineté de l’Etat concerné par la monnaie
en question (l’euro ne peut être utilisé qu’en zone euro)
2) Une unité de compte
La monnaie permet l’unicité des prix c’est-à-dire exprimer la valeur de tous les biens dans une seule
échelle de valeurs.
Problème : Un système de prix monétaire (prix unique) est-il l’équivalent d’un système de prix
relatif ? Les économistes sont divisés sur cette question.
Pensées économiques :
Les classiques : Pour eux, la monnaie est neutre : elle permet de multiplier les échanges en
valeur sans introduire aucune distorsion dans les prix relatifs. La pensée classique stipule que
tous les prix augmentent dans la même proportion.

Les keynésiens : Pour eux ; la demande augmente dans une plus grande mesure pour les
titres, ce qui fera baisser les taux d’intérêts. Cette baisse des intérêts favorisera les
investissements et les achats de facteurs de production. Les keynésiens s’opposent donc à
l’idée de neutralité de la monnaie dans la mesure où selon eux, la monnaie agit sur les valeurs
de titres.

3) Une réserve de valeur


La monnaie permet de reporter à plus tard un achat ou le paiement d’une dette. Ainsi, les
transactions n’ont nul besoin d’être immédiates ou simultanées.
Néanmoins, la monnaie est en concurrence avec certains biens (immobiliers) ou titres (actions,
obligations) pour cette fonction puisqu’ils bénéficient également de la réserve de valeur.
Par ailleurs, il est notable de remarquer que la monnaie voit son pouvoir d’achat diminuer au cours
du temps à cause de l’inflation (hausse des prix). On parle d’érosion monétaire.
On peut dire que la capacité de la monnaie à remplir la fonction de réserve de valeur dépend
essentiellement du taux d’inflation.

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III- La monnaie d’aujourd’hui


Actuellement la monnaie dispose de plusieurs formes :
La monnaie fiduciaire ou manuelle
La monnaie scripturale
La monnaie électronique

A) Les types de monnaie


1) La monnaie manuelle
La monnaie manuelle est composée de pièces de monnaie et de billets.
La banque centrale émet des billets et des pièces en les vendant aux banques commerciales ou au
Trésor public contre des titres.
2) La monnaie scripturale
La monnaie scripturale est composée de dépôts à vue dans les banques.
On parle de jeu d’écriture dans les comptes des banques
Transformer la monnaie scripturale sans délai et sans coût en monnaie fiduciaire.
Mobiliser la monnaie scripturale à l’aide de différents supports : chèque bancaire ; carte
bancaire ; virement ; Avis de prélèvement et TIP
Ses composantes sont les suivants :
Chèque bancaire : C’est le support traditionnel et reste le principal moyen de paiement. Il
permet à la fois les paiements de proximité et à distance.

Carte bancaire : Elle permet le paiement de proximité et le retrait d’espèces. Elle a été
introduite en France en 1967, et a connu son explosion au début des années 70 avec la mise
en place des retraits d’espèce. En 1984, la carte bancaire a évolué puisqu’elle permettait
dorénavant au titulaire de la carte d’accéder aux différents établissement du crédit du
Groupement carte bancaire.

Virement : C’est un ordre donné à la banque de payer, par début du compte du payeur, une
certaine somme d’argent au profit du compte du bénéficiaire, dans la même banque ou dans
une autre banque.

Avis de prélèvement : Sur l’initiative du bénéficiaire et seulement après l’autorisation du


payeur (ordre permanent), le montant à régler est prélevé directement sur le compte. Sa
progression s’explique par le développement de la mensualisation des règlements effectués
principalement au bénéfice d’organisations étatiques (Trésor public, Lydec).

La TIP (titre interbancaire de paiement) est le fait de payer directement de banque à banque. C’est
une formule établie par le créancier accompagnant le plus souvent une facture informatisée.

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3) La monnaie électronique
C’est une valeur monétaire qui est stockée sous une forme électronique et magnétique. On
parle de carte à puce ou de porte-monnaie électronique, ou d’ordinateur miniaturisé permettant
de stocker des unités monétaires.
Contrairement à la monnaie scripturale, le siège de la monnaie n’est plus un dépôt
individualisé mais bien la carte elle-même qui est la preuve de la créance du porteur sur
l’émetteur.
La monnaie scripturale est donc une nouvelle forme de monnaie apparue avec le
développement des nouvelles technologiques qui apporte de nouvelles possibilités de
paiement.
B) Les agrégats monétaires et leurs contreparties
La masse monétaire (disponibilité monétaire) est représentée par M1.
M1 = MF + MS
MF = Monnaie fiduciaire = pièces et billets en circulation détenus par les agents non
financiers
MS = monnaie scripturale = dépôts à vue des non financiers auprès des banques et du centre
de chèques postaux (CCP).

La masse monétaire au sens strict est représentée par M2 


M2 = M1+ QM
QM = quasi-monnaie = épargne liquide

La masse monétaire au sens large est représentée par M3


M3 = M2 + EA
EA= Epargne affectée = M3-M2

La masse monétaire au sens de M4


M4 = M3 + ATCN
ATCN = M4-M3 = Autres titres de créances négociables qui sont composés des titres émis
par l’Etat auprès du public et les billets de trésorerie.

C) Les systèmes de paiement


Un système de paiement est l’ensemble des mécanismes qui vont permettre aux différentes opérations
de paiement, qu’elles émanent des agents non financiers ou des institutions financières de s’effectuer
concrètement.
Un paiement par monnaie scripturale met en œuvre 4 acteurs :
1. Le payeur
2. Le bénéficiaire
3. La banque du payeur
4. La banque du bénéficiaire
5. La banque centrale

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Compte tenu du nombre important d’opérations effectuées par les banques quotidiennement, le
système bancaire interbancaire se doit d’être sûr et efficace permettant de grouper certaines opérations
pour n’effectuer que le règlement net via des chambres de compensation.
NB : Pour les gros montants ; le système de paiement interbancaire européen utilisé est le système TARGET
(transfert express automatisé transeuropéen à règlement brut en temps réel).

Chapitre 2 : La création monétaire par le système bancaire

Plan :
I- Les mécanismes de création monétaire
II- Le système bancaire marocain
III- Le comportement des banques

Qu’est-ce que la création monétaire  ?


La création monétaire consiste à accroître la quantité de monnaie détenue par les agents non
financiers.
Par qui est-elle créée  ?
La création monétaire est créée par le système bancaire dans son ensemble : Banque Centrale et
Banques commerciales.

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I- Les mécanismes de création monétaire


1) La mise en circulation des billets et des pièces

La banque centrale est la seule banque pouvant émettre des pièces et des billets. Elle vend ses pièces et
billets aux banques commerciales en échange d’actifs financiers ou contre la monnaie des autres pays.
Ces banques commerciales mettent par la suite ces pièces et billets à la disposition des clients en
débitant leur compte.

Schéma de la mise en circulation de la monnaie


Banque Centrale Banque Commerciale Client

Actif Passif Actif Passif Actif Passif


Actif Billets Billet Dépôt 100 Dépôt
financier 100 100 -100
100 Actif Billet
-100 100

Les billets constituent des titres de créance sur la Banque Centrale. Les billets et pièces de monnaie ne
constituent qu’une petite partie de la masse monétaire.
L’essentiel de la monnaie est créé par les banques commerciales.
2) La création monétaire par les banques de second rang (Banques commerciales)

Les banques créent de la monnaie lorsqu’elles effectuent des opérations de crédit.

Banque Client

Actif Passif Actif Passif


Billet Dépôt 100 Billet +100
100
Dépôt 100

Billet

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Dépôt
Commentaire :
Les banques déposent un « dépôt » aux clients qui demandent la conversion de leurs dépôts en
billets. Dans ce cas il y a création monétaire.
Néanmoins, il est peu probable que tous les clients d’une banque viennent demander la conversion
de leur dépôt en billets en même temps.

Les crédits font les dépôts


Banque Client
Actif Passif Actif Passif
Créance 100 Dépôt à vue 100 Dépôt à vue 100 Créance 100

Commentaire
Lors d’une demande de crédit d’un client auprès d’une Banque, celle-ci crédite son compte du
montant emprunté (Actif Client : Dépôt à vue 100) en échange d’une promesse de remboursement aux
échéances prévues. La Banque inscrit à son actif la créance contractée avec le client.
La Banque crédite le compte du montant du prêt accordé au client = tout crédit donne lieu à la
création d’un dépôt = « les crédits font les dépôts »

Les crédits font les dépôts (suite)


Banque Entreprise
Actif Passif Actif Passif
Créance 100 Dépôt à vue 100 Dépôt à vue 100 Créance 100

La Banque accorde un crédit de 100 DHS à une entreprise. En contrepartie, la banque crédite
son compte en inscrivant le dépôt à vue de l’entreprise au passif de son bilan.

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Mécanisme à trois agents


Banque
Actif Passif
Crédit 100 Dépôt à vue entreprise 0
Dépôt à vue des salariés 100

Entreprise Salarié
Actif Passif Actif Passif
Salaire 100 Crédit 100 Dépôt 100 Salaire 100
Actif
-100

Commentaire 
L’entreprise paie ses salariés sous forme de virement bancaire, le compte de l’entreprise est
donc débité de 100 DHS, les comptes des salariés sont crédités de 100 DHS
Les paiements entre agents s’effectuent par le biais de transferts de comptes à comptes au
passif de la banque.

NB : Il est peu probable que tous les salariés de cette entreprise aient un compte dans la même
banque. La monnaie créée par une banque peut donc être redéposée dans une autre banque.
On parle de transfert de fonds.

Une Banque Commerciale peut se trouver dans l’incapacité d’exécuter un ordre de


virement par manque de liquidité. Dans ce cas, deux solutions s’offrent à elles :
1- Emprunter sur le marché interbancaire
2- Refinancement auprès de la banque centrale
Le refinancement sera payant dans les deux cas :
1- Emprunt sur le marché interbancaire → Taux interbancaire
Refinancement auprès de la Banque Centrale → Taux directeurs fixés par la BC

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Emprunt sur le marché interbancaire


Banque 1 Banque 2
Actif Passif Actif Passif
Compte BC 100 Dette 100 Compte BC 100 Dette 100
Créance 100

Actif Passif
Compte Banque1 +100
Compte Banque 1 -100

Refinancement auprès de la Banque Centrale


Banque 1 Banque Centrale
Actif Passif Actif Passif
Compte BC 100 Dette 100 Créance 100 Compte banque1 100

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3) La création de la monnaie par la banque centrale et la base monétaire

La banque centrale crée de la monnaie sous forme fiduciaire (pièces et billets). Elle détient le
monopole de l’émission de billets ainsi que la monnaie scripturale (chèques etc.).
Cette monnaie est créée quand un moyen de paiement apparait en contrepartie d’une créance inscrite à
son actif.

La monnaie créée par la banque centrale est appelée monnaie de banque centrale ou monnaie
centrale, par opposition à la monnaie créée par les banques commerciales appelée monnaie de
banque.
La monnaie centrale est également appelé liquidité bancaire.
Les banques ont également un compte comme les agents non financiers sous forme de réserves
bancaires à la banque centrale qui leur permet d’effectuer leurs règlements réciproques en monnaie
centrale ?

Comment la monnaie centrale est-elle créée ?

La monnaie centrale est créée en échange d’actifs

Trois possibilités
Opération de Opération Opération de
refinancement D’open market change

Opération qui consiste, à Opération consiste pour Opérations impliquant


remplacer les ressources la banque centrale à un échange de 2 devises.
financières utilisées intervenir sur le marché C’est une opération de
jusqu’à présent par de monétaire pour acheter conversion d’une devise
nouvelles ressources en ou vendre des titres en une autre.
provenance du marché contre de la monnaie
monétaire ou de la banque centrale.
centrale. Par cette procédure, la
Le but est de distribuer à banque centrale cherche
nouveau des crédits et à modifier, à la baisse ou
assurer le remboursement à la hausse, le taux du
des dettes déjà contractées. marché monétaire.

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Opération d’Open Market


Banque Centrale Banque Commerciale
Actif Passif Actif Passif
Titres 100 Compte 100 Compte 100
Titres - 100

Opération de change
Banque Centrale Banque Commerciale
Actif Passif Actif Passif
Devise 100 Compte 100 Compte 100
Devise -100

Qu’est-ce que la base monétaire ?


La base monétaire est la somme de la monnaie centrale et de la monnaie créée par le Trésor public.
Il est courant d’assimiler la base monétaire à la monnaie centrale et de négliger la monnaie créée par le
Trésor public.

Bilan simplifié de la Banque Centrale

Actif Passif
Contrepartie : Base monétaire
Réserves de change Billets
Prêts à l’économie Réserves des banques (comptes)
Titres publiques
Titres privés
Prêts aux banques

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II- Le système bancaire Marocain (résumé)


Le principal acteur est constitué par le réseau public des Banques Populaires.
Viennent ensuite les autres banques et celles contrôlées majoritairement par des actionnaires étrangers,
parmi lesquelles la BMCI, filiale de BNP-Paribas, et le Crédit du Maroc, filiale du groupe Crédit
Lyonnais-Crédit Agricole.
Enfin, la Caisse de Dépôt et de Gestion est extrêmement active dans les secteurs de l'immobilier et du
tourisme, en accompagnant les projets d'intérêt général et en intervenant dans une logique d'amorçage
pour des projets plus modestes.

Il faut ajouter à ceci que le système bancaire marocain est caractérisé par une forte présence de
banques étrangères de ce fait toutes les grandes banques privées du royaume comptent dans leur
actionnariat des banques étrangères

Les principaux acteurs du système bancaire Marocain


Bank Al Maghreb Les banques commerciales

Ses missions Les banques de dépôt classiques


L'émission des billets de Parmi lesquelles on trouve les cinq grandes banques
banque et des pièces de privées qui réalisent près des deux tiers de la collecte
monnaie des dépôts bancaires, à savoir : ATTIJARIWAFA
Mise en œuvre des BANK, BMCE, SGMB, BMCI et CREDIT DU
instruments de politiques MAROC.
monétaires
Elle veille au bon Le crédit populaire du Maroc
fonctionnement du marché Leader historique du secteur, est constitué de la banque
monétaire centrale populaire(BCP) et son réseau de banques
Elle assure le contrôle du populaires régionales (BPR).
marché monétaire
Elle assure la publication des Les anciens organismes financiers spécialisés
statistiques sur la monnaie et Il s'agit du crédit immobilier et hôtelier (CIH), du
le crédit crédit agricole du Maroc (CAM) et de la banque
Elle fixe le régime de change nationale pour le développement économique (BNDE).
Elle veille à l'application des
dispositions législatives et
réglementaires

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III- Le comportement des Banques


La quantité de monnaie en circulation dépend du comportement de crédit des banques et de la liquidité
fournie par la Banque centrale.
Il existe une controverse (discussion et questionnement) autour de cette quantité de monnaie en
circulation :
Caractère exogène

Banque Base
Crédits
Centrale monétaire

OU

Caractère endogène

Les Offre de Base


banques crédit monétaire

La théorie de la monnaie exogène vous dit la chose suivante :


- Lorsque la banque centrale (BC) prête 1 euro aux banques, celles-ci peuvent prêter 10 euros
aux agents économiques.
- La BC est à l'initiative de la création monétaire. Si on suppose qu'elle souhaite qu'il y ait 100
euros de plus dans l'économie, elle va donc prêter aux banques 10 euros.  

La controverse et la problématique qui s’offre à nous est la suivante :


Est- ce la base monétaire qui déclenche la masse monétaire (pièces et billets) ou
l'inverse ?
Ce questionnement a donné lieu à une opposition entre le multiplicateur de crédit et le
diviseur de crédit.

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1) Le multiplicateur de crédit
Dans le cadre du modèle du multiplicateur de crédit, on suppose que les banques ont besoin
de détenir au préalable une certaine quantité de réserves pour prêter.
Comme nous l’avons vu précédemment, la base monétaire est la somme de la monnaie
fiduciaire (F) et des réserves totales des banques de second Rang (Ri)
Soit : B= F+ Ri
La masse monétaire (M) est la somme de monnaie fiduciaire (F) e et l’ensemble des dépôts
des agents non financiers auprès de la Banque Centrale (D)
Soit M= F+D
Supposons que seuls les agents non financiers détiennent des billets en fraction fixe f de la
masse monétaire.
F=f M
Supposons également que les banques commerciales détiennent seulement des réserves
obligatoires en proportion fixe r des dépôts :
R= r D
Par conséquent la base monétaire se calcule de la manière suivante :
B= Fm + rD
D+ (1-f) M
Or
Ce qui n’est pas détenu en billets (à exclure)
D’où
B= f M+ r (1-f)
M= (f+ r-r f)
M= [f+ r(1-f)]M
M= (1/f+r(1-f))
B= m B
m= (1/f+r(1-f)) est appelé le multiplicateur de crédit
M= Mb
La masse monétaire est donc un multiple de la base monétaire. Une hausse de la base
monétaire d’une unité entraîne une hausse de la masse monétaire de m unité.
Voir exemple sur Polycopie p50

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Pour les monétaristes, B est exogène et M est endogène


Les banques (B) ne consentent de crédit que si elles ont une liquidité excédentaire.

2) Le diviseur de crédit
Contrairement au modèle du multiplicateur de crédit, dans le modèle du diviseur de crédit, les
banques prêtent d'abord, puis se refinancent ensuite. Ainsi elles créent la quantité de monnaie
correspondante à la demande de crédit qui leur est adressée, et la quantité de réserves (et donc
la base monétaire) s'ajuste en conséquent. Ce modèle s'inscrit dans un schéma où la monnaie
est endogène, c'est-à-dire que ce sont les agents économiques eux-mêmes qui déterminent la
quantité de monnaie en circulation et non la banque centrale comme le modèle du
multiplicateur le suppose implicitement.
B= (f+r(1-f)) M
B= (1/m) M
ΔB= (1/m) ΔM
Voir exemple sur Polycopie p52

3) Un modèle de comportement bancaire


On considère que les banques sont des entreprises qui cherchent à maximiser leurs profits.
Dépôt : D = (1-f)) M
Reserve : R=r D=r(1-f)) M
Mais ici, en plus de ces réserves, les banques font appel au refinancement de la Banque
Centrale en cas de besoin.
Refinancement total de la Banque Centrale
B = C-(1-f)) M+r(1-f) M
On suppose que C= M
On a : B = [f+r(1-f)]C
Le coût de refinancement dépend de la politique pratiquée par la BC sur le marché
interbancaire. On suppose que plus la demande de refinancement est importante plus la BC
durcit les conditions de ce refinancement.
(Voir les cas sur polycopie p53)

4) Le comportement des banques face au risque

Lorsqu’une banque accorde un crédit, elle tient compte du risque de non


remboursement que présente l’emprunteur. Ce risque est plus important pour le prêt à
une petite entreprise (instabilité, fonds insuffisant) que pour une grosse entreprise.

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Il existe deux moyens de prendre en compte le risque, en modulant le taux d’intérêt


débiteur (taux des crédits) et en ne prêtant pas (rationnement du crédit).

5) Les spreads de taux d’intérêt


Les taux d'intérêt appliqués aux emprunts des entreprises sont généralement différents de ceux
consentis aux États
L’Etat en cas de menace d’insolvabilité, peut faire appel à l’impôt. Les Etats bénéficient des
taux d’intérêt les plus bas qui servent de référence pour les autres emprunteurs. Ces derniers
payent un taux plus élevé.
L’écart entre le taux des emprunteurs et le taux des Etats est appelé spreads.
Ces spreads compensent le risque de défaut de l'emprunteur, c'est-à-dire le risque que
l'emprunt ne soit pas servi aux conditions prévues dans le contrat.

6) Le rationnement de crédit
Le terme rationnement est fréquemment utilisé dans la littérature économique. Il
signifie qu'une banque refuse de prêter à un emprunteur potentiel aux conditions
demandées (quantités et taux d'intérêt).
Asymétrie d’information : Les banques ne peuvent pas évaluer correctement la qualité
des emprunteurs, car elles n’ont pas tenté et testé les informations : d’où l’asymétrie
d’informations entre prêteurs et emprunteurs.
Conséquence, les banques peuvent refuser de prêter au lieu d’accepter à un taux
d’intérêt très élevé.

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