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Pratiques langagières de l’« événementialisation » :

illustrations dans le discours médiatique

Georgeta Cislaru, Syled Cediscor, Paris 3

Citation: Cislaru, Georgeta (2013), “Pratiques langagières de


l’« événementialisation » : illustrations dans le discours médiatique”, E.
Ballardini, R. Pederzoli, S. Reboul-Touré, G. Tréguer-Felten (éds.), Les facettes
de l’événement : des formes aux signes, mediAzioni 15,
http://mediazioni.sitlec.unibo.it, ISSN 1974-4382.

Cette étude s’intéresse aux mécanismes langagiers de l’événementialisation


dans le discours médiatique, en s’appuyant sur une démarche analytique
(analyse de discours) et une analyse sémantique. En utilisant le terme
d’ « événementialisation », je me situe d’emblée dans une perspective plutôt
constructiviste, qui – sans nier l’existence de faits et choses qui arrivent – voit
l’événement comme un produit de toute une série de mécanismes cognitivo-
discursifs. L’événement est appréhendé comme ontologiquement non
autonome, dans le sens où la mise en discours et l’impact sur l’humain
constituent des facteurs nécessaires à la configuration-validation de
l’événement1. On peut opportunément citer ici Ricœur :

dans un contexte d’action, donc d’intérêt, tout ce qui arrive ne fait pas
événement, mais seulement ce qui surprend notre attente, ce qui est
intéressant, ce qui est important ; par là l’ordre des choses est vu du point
de vue de notre préoccupation, de notre souci, donc, sous un horizon

1
Ce positionnement s’éloigne de la tradition purement philosophico-linguistique (dans l’optique
des travaux de Davidson 1980), où l’événement est désagentivisé, par opposition à l’action, qui
est le fait d’un agent.

1
d’historicité qu’il faudra considérer plus loin. […] L’événement c’est le
nouveau par rapport à l’ordre institué. (Ricœur 1991 : 43, je souligne)

Le point de vue adopté dès lors considère que tout événement est
nécessairement (aussi) un événement discursif (cf. Guilhaumou 2006) et que
les mécanismes langagiers qui entrent en jeu dans sa configuration vont au-
delà du verbe et du nom habituellement convoqués par les travaux linguistiques
sur l’événement.

1. L’habit fait-il le moine ? De quelques marqueurs événementiels

Le travail sur l’événement implique une double contrainte, qui revient à situer
l’événement dans une perspective à la fois statique et dynamique. Étant celui
qui entraîne un changement dans ce qu’on pourrait appeler d’une manière
conventionnelle le continuum monotone du réel, l’événement s’inscrit
nécessairement dans une dynamique. En même temps, en interrompant le
continuum, il s’oppose au mouvement que présuppose celui-ci. C’est bien là un
des paradoxes de l’événementialisation, car il faut saisir ce qui advient, figer ce
qui modifie un continuum ; il y a par ailleurs une contradiction entre la
nécessaire catégorisation et un « interdit de stéréotypisation », le stéréotype
étant habituel et répétable, alors que l’événement est non répétable 2, selon
Ricœur (1983 : 152) : l’événement est une occurrence singulière, imprévue, non
répétable (Neveu et Quéré 1996).

Au niveau langagier, ce paradoxe est bien représenté par les formes


linguistiques que l’on associe généralement à l’événement : le verbe (chez
Vendler 1957, Corre 2009, Davidson 1980, Ricœur 1983) et le nom (chez Van
de Velde 2006, Calabrese 2010, Krieg-Planque 2009, Lecolle 2009a et b,

2
Bien qu’il existe des événements répétables, tels les festivals, jeux olympiques, sommets,
etc. ; ceux-là s’inscrivent dans une routine que l’on pourrait qualifier de circulaire et, dans ce
cadre-même, sont à l’origine d’une rupture et restent non répétables en tant qu’occurrences
singulières.

2
Veniard 2007). Dans les travaux sur l’événement, on peut donc identifier les
positionnements suivants :

Verbe Nom
Récit Réduction

Discursivité Figement

Nominalisation

Tableau 1. Le verbe et le nom comme marqueurs langagiers de l’événement

L’ « opposition » verbe / nom représente de fait deux versants du processus


d’événementialisation, deux regards différents sur la dynamique
événementielle. Or ni le verbe tout seul, ni le nom tout seul n’est en mesure de
saisir le processus du début à la fin ; par ailleurs, d’autres marqueurs semblent
intervenir également.

Inspiré par les travaux de Gustave Guillaume, chez qui « verbe » et


« événement » se confondent régulièrement, Ricœur (1991 : 43) considère le
verbe comme le « lieu linguistique » de l’événement. L’environnement verbal
(« survenir », « avoir lieu », etc.) est en effet souvent mentionné – suite
notamment aux travaux de Vendler (1957) – comme un des lieux de
construction linguistique de l’événement. L’on constate cependant que le
marquage prédicatif est loin d’être omniprésent : ainsi, en mars 2011, on repère
seulement 9 occurrences de « la grippe A survient » sur Google, alors que
l’usage des différents noms de la grippe est particulièrement fréquent ; la
dimension prédicative est plutôt implicite, présupposée par la nomination.

L’usage du nom (de la dénomination, en fait), grâce au pouvoir catégorisant de


celui-ci, confère à l’événement son identité et son individualité : « Dès lors
qu’un événement a été identifié sous une description3 (un attentat politique, une
grève, une émeute, un krach boursier, etc.), son explication et son interprétation

3
Pour moi, ici il s’agit de dénominations spécifiant la typologie événementielle.

3
sont orientées et délimitées par la teneur sémantique des termes utilisés par
cette description » (Neveu et Quéré 1996 : 15).

La diversité des types et origines des noms d’événements n’est plus à


démontrer : depuis deux décennies, les travaux de Moirand (2007, pour une
synthèse), Calabrese 2010, Lecolle 2009 a et b, Veniard 2007, etc. ont étudié
de près les stratégies dénominatives et le matériau linguistique utilisé à cet
effet. Je me suis moi-même intéressée à la nomination d’événements
moyennant des toponymes, en tant que localisateurs d’événements qui
finissent par dénommer ces derniers (Cislaru 2003, 2005).

On soulignera cependant la dynamique discursive du processus de nomination


tel qu’on peut l’observer dans le discours des médias, que ce soit autour des
crises sanitaires ou alimentaires, des conflits, des catastrophes naturelles ou,
plus pacifiquement, d’événements mondains comme les festivals.

Les discours constructeurs d’événements non seulement remplissent le rôle du


verbe (et font que l’événement arrive) mais aussi inscrivent la temporalité de la
période événementielle dans les noms. Le nom et le verbe sont ainsi
inexorablement liés dans le processus d’événementialisation. On peut en effet
retracer les étapes d’un tel processus en discours (voir aussi Cislaru & Lecolle
20094) et enregistrer, dans certains cas, le passage de la prédication à la
nomination, d’après le modèle ils se sont mariés en mai  le mariage a été
beau ; des jeunes ont sifflé la Marseillaise  les sifflets [du Stade] :

Étape 1: un énoncé localise un événement à l’aide d’un groupe adverbial


contenant un nom de lieu  Le prochain sommet se tiendra à Durban

Étape 2: une désignation polylexicale, où le nom de lieu est en position de


complément d’un nom d’événement  le sommet de Durban

4
Un autre travail avec Michelle Lecolle est en cours : Lecolle, Michelle, Cislaru, Georgeta,
Place-names, reference and meaning evolution. Je remercie par ailleurs Michelle Lecolle pour
ses commentaires sur ce texte.

4
Étape 3: le nom propre seul, qui devient toponyme événementiel  après
Durban

La catégorie d’appartenance de l’événement est nommée dès la première


occurrence (sommet), mais c’est uniquement au bout du processus discursif
que l’événement est individué et qu’il acquiert son statut singulier. De fait, le
paradoxe du dynamisme-statisme de l’événement est entièrement concentré
dans ce processus qui montre la dualité de l’événement. Ce processus de
condensation discursive relève, me semble-t-il, du même principe que la
nominalisation et le figement, et montre que la nominalisation dévérbale ne
détient pas le monopole de l’événementialisation, même si, au final, c’est cette
catégorie qui actualise le mieux la présupposition de réalisation et la
présupposition d’existence de l’événement. Il montre par ailleurs que le statut
d’événement n’est pas acquis au préalable, et que le discours a le pouvoir
d’instituer ou non des événements, ou de « désévénementialiser ».

L’expression verbale est là pour assurer la dimension dynamique de


l’événementialisation, et l’inscrire dans un cadre temporel. À côté des verbes,
d’autres marqueurs comme le couple prépositionnel « avant / après »
permettent de saisir le surgissement de l’événement : ainsi, « après le 11
septembre 2001, rien ne sera plus comme avant » dote la date d’une saillance
événementielle qui lui permettra de devenir, très vite, un nom d’événement (cf.
Veniard 2009, Calabrese 2010). L’usage d’avant / après a le même pouvoir
instituant dans le cas des événements discursifs, comme le « karcher » et le
« destop »5 :

(1) Après le karcher, on propose le bateau (titre) ne pensez vous pas que
de tels propos ne doivent pas être tenus par des personnalités politiques?

5
Ces noms de marques commencent une nouvelle vie lorsque N. Sarkozy promet de nettoyer
au karcher la cité des 4000 dans le 93 suite à un règlement de comptes ayant fait une victime
et, respectivement, lorsque F. Amara parle de « coup d’estoc » (selon ses dires) / « coup de
Destop » (selon ce qu’entendent beaucoup de téléspectateurs) à l’encontre des jeunes ayant
sifflé la Marseillaise au Stade de France en octobre 2008. Une double interprétation est parfois
possible notamment hors contexte, « instrument » vs événement.

5
et ne croyez vous pas que ca va finir par mettre un peu la pagaille de
monter les gens contre les autres […] je veux dire que Madame brunel-
ump-veut-remettre-les-immigres-dans-les-bateaux (twikeo.com)

(2) Cinq ans après le « kärcher », Sarkozy revient dans le 9-3 (TF1 news,
24/06/2010)

(3) Après le Karcher, maintenant, le Destop


(http://lamauragne.blog.lemonde.fr/2008/10/21/apres-le-karcher-
maintenant-le-destop/)

Cependant, ce marquage n’est pas dénué d’ambiguïté. Dans le cas des


toponymes événementiels, on a affaire à une ambiguïté espace / temps,
« après Tchernobyl » pouvant signifier une portion d’autoroute ou une période
succédant à la tristement célèbre explosion. Même en préservant la valeur
temporelle, le marquage peut rester ambigu, et signifier soit l’événement, soit
une étape de la vie d’un commandant des armées, par exemple : « après
l’Afghanistan ce fut la Tchétchénie ». Mais l’ambiguïté la plus intéressante met
en regard l’événement et le « méta-événement », ou le discours sur
l’événement : « après Tchernobyl, Fukushima : comment on nous embobine »
ou encore « après la grippe aviaire, la grippe porcine : comment on nous
embobine ». Discours qui peut devenir événement à son tour, comme dans le
cas du kärcher et du destop, où l’événement discursif finit par estomper
l’événement déclencheur du discours.

Ces derniers exemples pointent une stratégie de validation / invalidation de


l’événement par le biais de l’analogie6. La comparaison directe ou l’emploi d’un
nom d’événement en tant que parangon mettent en place des séries
d’événements :

(4) C’est comme Tchernobyl (à propos de Fukushima)

(5) Un nouveau / deuxième Vietnam (à propos de l’intervention en Irak)

6
A. Krieg-Planque (2009) envisage l’analogie comme une nécessité médiatique.

6
Mais il est possible que l’analogie bloque l’interprétation en termes d’événement
– ici, le fait de siffler La Marseillaise ne semble pas être reconnu comme un
événement compte tenu de l’historique des sifflets lors de divers matchs :

(6) Des incidents de ce genre étaient déjà survenus lors des matchs
France-Algérie en octobre 2001 et France-Maroc en novembre 2007. Mais
aussi lors de la finale de la Coupe de France, en mai 2002, entre Lorient et
Bastia, ce qui avait conduit Jacques Chirac à quitter la tribune officielle.
Hier, plusieurs députés, de l'opposition comme de la majorité, ont reproché
à Bernard Laporte d'être resté dans le stade. (Les Échos, 16/10/2008)

(7) On croit rêver ! Non qu'il soit ici question d'excuser ces sifflets contre
l'hymne national, devenus une sorte de déplorable rituel depuis les
matchs France-Algérie de 2001 et France-Maroc de 2007. Est-il pertinent,
pour autant, d’opposer des déclarations aussi excessives à la bêtise des
spectateurs ? (Le Monde, 17/10/2008)

L’analogie fournit ainsi des critères pour l’évaluation du statut d’événement.


Évoquer un précédent peut viser la désévenementialisation, comme dans le cas
de l’affaire des sifflets du Stade de France ; ou bien l’événementialisation,
comme dans le cas de Tchernobyl. On comprend comment fonctionne ici la
désévénementialisation : l’événement étant par définition unique, la réitération
annule le statut d’événement et rapproche davantage le phénomène concerné
du stéréotype, qui, lui, est fondé sur la répétition. En revanche, comment
justifier l’événementialisation par le biais du même mécanisme ? Car la mise en
série peut de fait poser des catégories d’événements: « après la vache folle
anglaise, voici le porc irlandais » (déc. 2008). L’arme est à double tranchant,
comme dans le cas de la grippe porcine puisqu’elle sert aussi bien les
« attention, c’est dangereux, on l’a vu avec la grippe aviaire et le nombre de
morts » que les « on nous l’a déjà faite celle-là, avec la grippe aviaire, bientôt
ce sera la grippe des tortues, etc. ».

Il y a lieu de distinguer dès lors deux types d’analogie. Ainsi, l’« analogie
intrinsèque », basée sur les effets de l’événement, conduit à la validation du
statut d’événement, alors que l’« analogie expérientielle », basée sur les
réactions à l’événement, conduit à son blocage. Le nom (la « grippe porcine »)

7
ne fait donc pas toujours l’événement, et on le verra plus particulièrement dans
l’étude de cas qui suit.

Force est de constater que ni le verbe ni le nom ne représentent une condition


linguistique suffisante pour la sémiotisation d’un événement. Ainsi, l’évaluation
(en termes de conséquences pour « nous ») et l’expérience (le précédent7) sont
intégrées à la catégorisation s’opérant par l’intermédiaire de l’analogie.

2. Étude contrastive8. L’événement « H1N1 » dans les presses roumaine et


française

Dans cette partie je propose une étude de cas autour de l’événementialisation


de la grippe porcine en tâchant d’identifier et de décrire les données
langagières qui contribuent à ce processus. L’analyse s’appuie sur un corpus
d’articles de presse française et roumaine portant sur la grippe H1N1 ; les
articles, parus entre fin avril et fin juin 2009, soit dans la période où le seuil
pandémique est passé de 2 à 6, ont été recueillis dans des archives en ligne.

2.1. La grippe H1N1

Si tout le monde se souvient de la grippe « porcine » (ou « mexicaine »),


appelée officiellement la grippe H1N1, déclenchée en 2009, il est cependant
difficile de cerner et de nommer l’événement la concernant : épidémie ?
pandémie ? Si l’on se penche sur l’historique de l’« affaire », on constate que

7
Sur l’usage du précédent dans la construction discursive de l’événement je renvoie à
Chateauraynaud & Doury 2011.

8
Comme le souligne Michele Pordeus Ribeiro dans ses travaux comparant des discours
français et brésiliens portant sur le même type d’événements, les concepts convoqués ne sont
généralement pas identiques, ce qui rend ce genre de comparaison particulièrement complexe ;
la prise en compte de la dimension affective et le caractère mondialisé de la pandémie H1N1
permettent de pallier en partie ces difficultés.

8
c’est la déclaration officielle de la pandémie qui tend à assumer le rôle
d’événement. C’est donc un discours (une déclaration, acte performatif s’il en
est) qui fait figure d’événement ; la déclaration est faite par un énonciateur
habilité (l’Organisation Mondiale de Santé) et un nom-catégorie d’événement –
[pandémie] H1N1 – est utilisé.

La mise en place de la désignation événementielle dans le cas de la grippe


H1N1 traverse plusieurs étapes ; on observe ainsi que la réduction du terme
événementiel doit se faire en deux temps avant de déboucher sur la
désignation H1N1 :

La déclaration de (la) pandémie (de grippe H1N1)  (la) pandémie de grippe


H1N1

Grâce à l’OMS, l’événement acquiert un statut mondialisé (on ne discute pas ici
de la grippe elle-même), ce qui rend possibles les études contrastives. Par
ailleurs, l’utilisation d’une dénomination imposée-stabilisée peu sujette aux
variations linguistico-culturelles (H1N1) rend l’événement facilement repérable
dans une perspective contrastive. Je m’intéresse à son traitement discursif
dans la presse française et dans la presse roumaine.

2.2. Evénementialisation et désévénementialisation

Afin de rendre compte des manières dont le cas de la grippe H1N1 est
représenté et traité dans les presses des deux pays, trois entrées d’analyse
m’ont semblé pertinentes, compte tenu des observations faites dans la
première partie de l’article :

 Premièrement, les outils de localisation géographique de la pandémie


H1N1 – étant donné que tout événement est situé dans l’espace-temps,
et notamment la manière d’évaluer un événement globalisé à l’échelle
locale : « en France » et « în România ».

9
 Deuxièmement, les marqueurs d’analogie qui permettent de caractériser
et de catégoriser un événement : « comme » et ses équivalents
roumains.
 Enfin, « déjà » et ses équivalents, marqueurs argumentatifs d’un seuil
qualitatif, indices d’aspectualité inscrivant l’événement dans la
temporalité.

2.2.1. Les localisateurs

Comme montré dans la première section de cet article, la localisation d’un


événement joue un rôle important dans la constitution discursive de ce dernier,
le nom du lieu étant par ailleurs susceptible de devenir le nom de l’événement-
même. Dans le discours médiatique, la localisation des faits et des événements
est assurée entre autres par les expressions cadratives, qui ont pour
particularité de favoriser la mise en contraste : « en France, X ; en Roumanie,
Y ». Les expressions cadratives (Charolles 1997, Charolles et Vigier 2005) sont
des syntagmes localisants détachés en tête de phrase et dont la portée
référentielle couvre l’ensemble de l’énoncé qui suit. Le détachement à gauche
facilite l’exploitation du critère spatial ; l’on voit ainsi se configurer une
localisation qui renforce le principe de proximité de l’information médiatique
(Fowler 1995) en situant à l’échelle locale / nationale un phénomène globalisé.
Le statut d’événement ou de « non-événement » est ainsi validé au fil des
discours par le contenu des énoncés introduits par des cadratifs du type « en
France / în România ». Dans les extraits qui suivent, on note des différences
significatives entre les deux corpus, une polarité négative à orientation
argumentative « il y a danger, il faut être vigilant » se développant sous la
portée du cadratif « en France », alors que le cadratif « în România » introduit
une évaluation positive ou au moins une concession qui amoindrit la possible
évaluation négative grâce à une orientation argumentative « il n’y a pas de quoi
s’alarmer » :

10
(8) En France, nous ne sommes mêmes pas capables d’enrayer des
épidémies comme la gastro-entérite et la grippe traditionnelle. (Le Monde,
27/04/2009)

(9) En France, trente-deux cas suspects dont deux probables (titre, Le


Figaro, 30/04/2009)

(10) En France, nous avons un plan, des médicaments, des masques.


Tout le monde répète que l'on a le meilleur plan. Il ne faut pas être lénifiant.
(Le Figaro, 30/04/2009)

(11) În România, numărul cazurilor de îmbolnaviri a ajuns la 11, dar nouă


persoane deja sunt date ca vindecate de Ministerul Sănătaţii (România
liberă, 12/06/2009)

En Roumanie, le nombre de cas de maladie est de 11, mais neuf


personnes sont déjà mentionnées comme guéries par le Ministère de la
Santé

(12) În România, ieri a fost confirmat cel de-al treilea caz de infectare din
această saptamână. Aşadar, numărul persoanelor confirmate cu noua
gripă, pe teritoriul României, se ridică la 12, nouă dintre acestea fiind deja
externate saptamâna trecută. (Ziua, 13/06/2009)

En Roumanie, hier, a été confirmé le troisième cas d’infection de la


semaine. Ainsi, le nombre de personnes infectées se monte à 12, dont neuf
déjà sorties de l’hôpital la semaine dernière.

L’emploi non-détaché des localisateurs « en France / în România » enregistre


le même type de différences dans les deux corpus :

(13) De nouveaux cas avérés ont été annoncés hier en Nouvelle-Zélande,


au Canada... Même chose pour les cas suspects en France, en Colombie,
en Australie... (Le Figaro, 29/04/2009)

(14) Deşi nici un caz de gripă nu s-a confirmat în România, procesatorii din
industrie susţin că românii panicaţi vor consuma mai mult pui, vită şi carne
de oaie. (Gardianul, 06/05/2009)

Même si aucun cas de grippe n’a été confirmé en Roumanie, les acteurs de
l’industrie soutiennent que les Roumains paniqués vont consommer
davantage du poulet, du bœuf et de l’agneau.

11
Il semblerait donc que « în România » la grippe H1N1 ne représente pas de
risque majeur et que, en fin de compte, la situation est loin d’être vécue comme
une pandémie, à l’inverse de « en France ».

2.2.2. L’analogie

L’analogie met en relation une « source » et une « cible » (Ripoll et Coulon


2001), ou un cas connu et un nouveau cas, moins bien connu. La comparaison
des deux cas analogiques vise la recherche du maximum de mises en
correspondance possibles (le mapping). De cette manière, l’opération
d’analogie pourra au final révéler des traits justifiant la catégorisation d’un fait
en tant qu’événement, ou, au contraire, la mise en place de catégories9.
Comme beaucoup de mécanismes langagiers, l’analogie est ambivalente et
peut donc déboucher sur le résultat escompté ou sur son contraire, d’où l’intérêt
d’une analyse sémantico-discursive de l’analogie.

L’usage de « comme » et de ses équivalents roumains révèle des différences


intéressantes entre le corpus en français et le corpus en roumain. Ainsi, dans le
premier, « comme » est souvent employé pour mettre en place des analogies à
polarité négative entre la situation pandémique et d’autres situations à risque
(ex. 15), ou encore pour suggérer une proximité entre le virus H1N1 et des virus
de maladies infectieuses graves (ex. 16) :

(15) Comme à chaque fois, la grippe, qu’elle soit saisonnière ou pas,


surprend dans son déroulement. (Libération, 29/06/2009)

(16) […] l’internaute Bettablue a publié une note intitulée « Niveaux d’alerte
rouge et orange », dans laquelle il indique que des échantillons de virus
auraient disparu à l’Institut de recherches médicales de l’armée des États-
Unis pour les maladies infectieuses, laboratoire qui étudie des virus
comme l’ebola, l’anthrax ou la peste. (Le Monde, 28/04/2009)

9
Cf. la valeur typifiante de « comme » (Fuchs et Le Goffic 2008).

12
Dans le corpus roumain, à l’inverse, « precum » est employé sous la portée de
négations permettant de remettre en cause toute analogie entre le virus H1N1
et d’autres virus et maladies à risque élevé, ou dans des contextes minimisant
les risques de la grippe :

(17) Gripa nouă (sau porcină), fie ea si pandemică, nu este nici pe


departe atât de înfricoşătoare precum sumedenia de maladaii
prezentate, pe scurt, în continuare, pentru care nici cele mai sclipitoare
minţi ale medicinei moderne nu au găsit, încă, leacuri, şi care provoacă
cumplite suferinţe fizice si psihice. (România liberă, 15/06/2009)

La nouvelle grippe (ou la grippe porcine), fût-elle pandémique, n’est point


aussi effrayante que la multitude de maladies présentées brièvement dans
ce qui suit, pour lesquelles même les têtes les plus brillantes de la
médecine moderne n’ont pas encore trouvé de remède et qui provoquent
d’atroces souffrances physiques et psychologiques.

(18) Pandemii precum SIDA sau paludismul provoacă deja ele singure trei
milioane de morţi anual. (Ziua, 13/06/2009)

Des pandémies comme le SIDA ou le paludisme provoquent à elles seules


trois millions de morts chaque année.

On repère également dans le corpus des analogies indirectes qui servent dans
la plupart des cas à rappeler des précédents :

(19) ALORS que certains accusent les pouvoirs publics d’en avoir trop fait
contre la grippe porcine, Canal + diffuse un documentaire sur la gestion
d'une crise sanitaire presque oubliée, la vache folle, qui a ébranlé la
France entre 1996 et 2000. Certains experts prédisaient 300 000 morts en
2010. À ce jour, la maladie a causé 200 décès connus dans le monde, dont
23 en France, soit « moins de victimes que la varicelle », expliquent
Agnès Hubschman et Julien Daguerre, qui signent l’enquête. (Le Figaro,
29/05/2009)

…ou à invalider des précédents, dans le corpus en roumain :

(20) Când se vorbeşte despre o pandemie, oamenii se sperie şi cred că ar


fi vorba despre o repetare a gripei spaniole, care a provocat 50 de milioane
de decese. (România Liberă, 12/06/2009)

13
Quand on parle de pandémie, les gens ont peur et pensent qu’il s’agit
d’une reproduction de la grippe espagnole, qui s’est soldée par 50 millions
de morts.

On constate ainsi que le mécanisme de l’analogie est différemment utilisé dans


les deux corpus et peut donner lieu à des effets interprétatifs opposés quant à
la gravité de la situation. Après cet examen, et notamment suite à des
exemples comme (17) et (20), il apparaît que le statut d’événement de la
[pandémie de] grippe H1N1 est mis à mal dans le discours médiatique roumain.

2.2.3. Le seuil qualitatif

D’autres marqueurs, tel « déjà », semblent pouvoir indiquer le seuil à partir


duquel un événement est institué. L’interprétation de « déjà » en termes de
présupposition (c’est déjà X  ce n’était pas X avant le moment de
l’énonciation, Martin 1980) intègre la nouveauté et permet de rendre compte
des attentes vis-à-vis d’un fait. Mais c’est l’interprétation en termes
d’aspectualité – le surgissement de quelque chose de nouveau envisagé
rétrospectivement (Fuchs 1971, Fuchs & Léonard 1979, Martin 1980) – qui,
dans sa lecture durative (= c’est déjà installé, au passé), permet d’indiquer que
la borne initiale est située plus tôt que prévu par l’énonciateur et que, du point
de vue de l’énonciateur, on peut considérer qu’un événement a eu lieu.

Les exemples ci-dessous, tirés du corpus français, correspondent bien à


l’usage aspectuel duratif de « déjà », qui marque ainsi l’avènement de
l’événement H1N1 :

(21) Près de 200 cas ont été d’ores et déjà recensés dans l’Hexagone (Le
Figaro, 26/06/2009)

(22) D’ores et déjà, des mesures ont été prises pour identifier en France
les cas qui viendraient du Mexique. (Le Figaro, 208/04/2009)

(23) Le virus était déjà signalé depuis plusieurs semaines au Mexique (Le
Figaro, 27/04/2009)

14
La situation est différente dans le corpus roumain, où l’usage aspectuel duratif
de « déjà » (roum.) est réservé aux discours de l’Organisation mondiale de la
Santé ou de l’Agence France Presse :

(24) OMS şi-a justificat alerta de grad maxim prin faptul că în 74 de ţări
există aproape 30.000 de cazuri de gripă nouă, care a provocat deja zeci
de morţi. (România liberă, 15/06/2009)

L’OMS a justifié l’alerte maximale par le fait que presque 30000 cas de
grippe nouvelle se sont déclarés dans 74 pays et ont déjà provoqué des
dizaines de morts.

(25) AFP lansează o ipoteză îngrijorătoare: gripa porcină a infectat deja


peste 1.000 de persoane în New York, dintre care 63 de cazuri au fost
confirmate de testele de laborator. (Evenimentul Zilei, 03/05/2009)

L’AFP lance une hypothèse inquiétante : la grippe porcine a déjà affecté


plus de 1000 personnes à New York, dont 63 cas confirmés par des tests
de laboratoire.

Le discours des médias roumain préfère l’emploi itératif (= c’est déjà arrivé) de
« déjà », emploi qui met en place des séries stéréotypées, plutôt récalcitrantes
à l’événementialisation (ex. 18 plus haut), ou bien étend la portée du « déjà »
duratif à des faits qui atténuent l’importance de l’événement (ex. 26-27) :

(26) Dacă îi scadem pe cei care s-au vindecat deja […] (România liberă,
15/06/2009)

Si l’on enlève de la liste ceux qui sont déjà guéris…

(27) […] numărul persoanelor confirmate cu noua gripă, pe teritoriul


României, se ridică la 12, nouă dintre acestea fiind deja externate
saptamana trecută. (Ziua, 13/06/2009)

[…] le nombre de personnes ayant officiellement contracté la nouvelle


grippe se monte à 12 sur le territoire de la Roumanie, neuf ayant déjà quitté
l’hôpital la semaine dernière.

La schématisation ci-dessous rend compte de l’impact de « déjà » sur le


processus d’événementialisation et montre comment, selon que l’on active la
valeur aspectuelle durative ou itérative, selon que l’on fait suivre « déjà » par un

15
énoncé à polarité positive ou négative, on franchit le seuil événementiel ou bien
on fait demi-tour.

déjà X (ex. 21-25)

NON EVENEMENT EVENEMENT

déjà Y (ex. 26-27)

Figure 1. Le seuil événementiel.

2.2.4. Synthèse des données contrastives

Corpus FR Corpus RO
Comparaison à orientation aggravante Comparaison à orientation minimisante
Attentes négatives (« déjà ») Attentes positives (« déjà »), excepté
citations de l’OMS et AFP
En France, etc. (20 occ., dont 3 en série à În România (9 occ., contre 13 attendues
effet d’analogie généralisante) proportionnellement au corpus français,
dont 5 à valeur atténuante)

Tableau 2. Synthèse des points de vue sur l’événement dans les deux corpus.

On note par ailleurs une tendance au cumul des marques, la localisation et


l’emploi de « déjà » allant souvent de pair, par exemple.

2.3. Points de vue sur la grippe H1N1 dans les corpus français et roumain,
dimension émotionnelle

Une étude comparative préalable (Cislaru 2009) révèle par ailleurs des
différences intrigantes quant à la représentation que les discours de presse

16
français et roumain construisent de la grippe H1N1, différences qui semblent
aller dans le même sens que les observations ci-dessus. L’expression
d’émotions comme la peur ou la colère est souvent présente dans les discours
portant sur des événements négatifs et semble contribuer à confirmer et
pérenniser le statut d’événement (cf. aussi Cislaru 2011, 2012). Courant mai
2009, alors que la grippe H1N1 semble atteindre son apogée et que les
échelles d’alerte s’emballent, les deux discours n’adoptent pas la même mise
en scène de l’événement d’un point de vue émotionnel : cristallisation d’un
discours de la peur dans la presse française, négation ou mise à distance de la
peur dans la presse roumaine ne préfigurent pas de configurations et
évaluations similaires de l’événement. Ainsi, on constate que les médias
français s’axent davantage sur la peur, alors que la presse roumaine s’axe
davantage sur le stimulus de la peur (la grippe), les deux accordant une place
comparable aux expérienceurs de l’émotion (citoyens lambda, experts, etc.). De
même, le discours de la presse française use plus volontiers d’intensifieurs
portant sur l’émotion, tandis que le discours de la presse roumaine associe plus
souvent la négation à l’expression émotionnelle. On a tendance à interpréter
ces données comme un indice de représentations différentes de l’événement (y
a-t-il événement du point de vue des médias des deux pays, d’ailleurs ?).

FOCUS Corpus FR (79) Corpus RO (41)


Experienceur 33 (41,8%) 16 (39%)
Cause / stimuli 15 (19%) 13 (31,7%)
Emotion 31 (39,2%) 12 (29,3%)

Tableau 3. Focus discursif de la peur.

Corpus FR Corpus RO
Négation 10 (12,8%) 7 (23,3%)
Intensifieurs 7 0

Tableau 4. Assertion de la peur.

Une autre différence concerne la dénomination de l’événement. Au-delà de la


dénomination officielle donnée par l’OMS, les discours médiatiques s’accordent
en effet une marge de liberté en matière de désignation. Ainsi, la « grippe

17
porcine » est omniprésente dans le corpus français, tandis que le corpus
roumain use volontiers de « nouvelle grippe ». Cette différence rend peut-être
compte de manières diverses de percevoir l’événement et demanderait une
étude approfondie des stratégies de dénomination événementielle dans une
perspective contrastive.

* * *

On est en droit, suite à cette brève étude de cas, de considérer que les
procédés langagiers d’événementialisation relèvent d’un mécanisme complexe,
qui ne se limite pas à l’emploi de certaines formes verbales et / ou des noms
d’événement. Le verbe et le nom apparaissent d’ailleurs comme non
nécessaires et non suffisants dans certains contextes, là où la mise en discours
prend la relève sous la forme d’un événement discursif tel qu’il a pu être décrit
par J. Guilhaumou. Et d’autres marqueurs linguistiques contribuent à
l’événementialisation ou à la désévénementialisation. Seule une mise en
réseau de plusieurs phénomènes discursifs, comme la nomination, l’expression
émotionnelle, la modalisation, la localisation spatio-temporelle, etc. est à même
de rendre compte du fonctionnement des mécanismes discursifs qui mettent en
place des événements et contribuent à leur pérennisation.

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