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SECTION DISCIPLINAIRE DU CONSEIL ACADÉMIQUE

DE L’UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHEON-SORBONNE


COMPÉTENTE A L’ÉGARD DES USAGERS

Formation de jugement du 10 juillet 2020

Poursuites engagées contre Arash DERAMBARSH


N° étudiant : 11541770
N° INE :0198902231C

La section disciplinaire était composée de :

Mme la Professeure Florence DEPREST, Présidente ;


M. Jérôme GLACHANT, Professeur des Universités ;
Mme Christine PAUTI, Maître de conférences ;
Mme Irène POLITIS, Enseignante ;
M. Valécien BONNOT GALLUCCI, Représentant étudiant.
M. Yoel CHEMAMA, Représentant étudiant ;
M. Esteban RENAUDEAU, Représentant étudiant ;

M. Valentin BRANSOL, en qualité de secrétaire de séance.

LA SECTION DISCIPLINAIRE

Vu le code de l’éducation notamment ses articles L.712-4, L.811-5, L.811-6 et R.712-11 et suivants ;
Vu le décret n° 92-657 du 13 juillet 1992 modifié, relatif à la procédure disciplinaire dans les
établissements publics d’enseignement supérieur placés sous la tutelle du Ministre chargé de
l’enseignement supérieur ;
Vu l’arrêté 2019/149 du 29 janvier 2019 portant modification de la composition de la section disciplinaire
compétente à l’égard des usagers ;
Vu le décret n° 2015-79 du 28 janvier 2015 modifiant les dispositions relatives à la procédure disciplinaire
applicable dans les établissements publics d'enseignement supérieur placés sous la tutelle du ministère
chargé de l'enseignement supérieur et devant le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la
recherche statuant en matière disciplinaire ;
Vu les statuts de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ;
Vu la lettre de saisine du Président de l’université en date du 11 juillet 2019 ;
Vu les lettres recommandées avec accusé de réception envoyées à M. DERAMBARSH ;
Vu les rapports de la Commission d’instruction en date du 05 novembre 2019, 14 janvier 2020,
03 mars 2020, 11 mars 2020 et 16 juin 2020 ;
Vu les observations écrites produites par M. DERAMBARSH et son conseil ;
Vu les autres pièces produites et jointes au dossier ;

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M. Arash DERAMBARSH, régulièrement convoqué, était présent lors des séances d’instruction :
- le 5 novembre 2019, accompagné de Maître Marie PETREMENT, avocate à la Cour,
- le 14 janvier 2020, accompagné de Maître Thierry VALLAT, avocat à Cour,
- le 11 mars 2010 accompagné de 3 conseils :
Maître Thierry VALLAT, avocat à Cour,
Maître Besma MAGHREBI-MANSOURI, avocate à la Cour,
M. Mikaël BENILLOUCHE, MCF HDR et avocat à la Cour,
- le 16 juin 2020, accompagné de Maître Besma MAGHREBI-MANSOURI, avocate à la Cour, et
de M. Mikaël BENILLOUCHE, MCF HDR et avocat à la Cour ;

M. Arash DERAMBARSH, régulièrement convoqué, était présent lors de la séance de jugement,


accompagné de 4 conseils :
M. Mikaël BENILLOUCHE, MCF HDR et avocat à la Cour,
Maître Besma MAGHREBI-MANSOURI, avocate à la Cour,
Maître Nicolas REBBOT, avocat à Cour,
Maître Thierry VALLAT, avocat à Cour ;

Après lecture de l’ensemble des rapports d’instruction et d’audition de témoins, et l’intéressé et ses
conseils entendus en leurs observations ;

M. Arash DERAMBARSH ayant eu la parole en dernier ;

Considérant que Monsieur Arash DERAMBARSH, inscrit en doctorat de droit privé au sein l’Ecole
Doctorale de Droit de la Sorbonne (EDDS), le 5 novembre 2015, est poursuivi par une décision du
Président de Paris 1 Panthéon Sorbonne pour être suspecté d’avoir commis une fraude ou tentative de
fraude, sous la forme d’un plagiat, en empruntant, sans en citer explicitement les sources, plusieurs écrits
lors de l’élaboration de sa thèse intitulée « Fichiers de police, un encadrement légal et sociétal dans un
environnement controversé ».
Cette thèse, soutenue le 11 décembre 2015 au sein de l’établissement, pour laquelle l’intéressé a obtenu
la mention honorable, lui a notamment permis de valider son diplôme de doctorat et de devenir avocat
via l’Ecole de formation professionnelle des barreaux (EFB).
Les faits litigieux ont été découverts en début d’année 2019, dans le contexte d’une mise à jour de la
procédure de dépôt des thèses au sein de l’EDDS, après que cette dernière ait été avisée par M.
, lanceur d’alerte, de la circonstance selon laquelle le résumé de la thèse de M.
DERAMBARSH, alors opportunément protégée par une clause de confidentialité, consistait en une
reprise pure et simple de l’introduction d’un rapport public relatif aux fichiers de police et de gendarmerie.
Cette information a été à l’origine de la remise en cause de la clause de confidentialité précitée, et dont
la légitimité est apparue de plus en plus contestable eu égard aux conditions de son obtention. Au regard
de ces éléments, il a alors été décidé, en accord avec M. DERAMBARSH, de substituer à cette clause
de confidentialité une procédure de diffusion restreinte de sa thèse.
C’est dans ces conditions que l’EDDS a procédé à la vérification informatique de l’ensemble de la thèse
de M. DERAMBARSH à l’aide du logiciel Compilatio, révélant un taux de plagiat s’établissant à 76%.
Dans le prolongement de cette première analyse, les services administratifs de l’EDDS ont ensuite
procédé au contrôle approfondi des résultats affichés par le logiciel précité. Cet examen, réalisé à partir
du support papier, a confirmé le taux élevé de plagiat, avec sur un certain nombre de pages un taux
avoisinant les 100 % ;
L’ensemble des faits susmentionnés constitue l’exposé des faits motivant la saisine ;

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CONSIDERANT L’INSCRIPTION EN THÈSE DE M. DERAMBARSH
À PARIS 1 PANTHÉON SORBONNE

1. Considérant que M. Arash DERAMBARSH a été inscrit en thèse de Doctorat en Droit à l’Université
Paris 2 Panthéon-Assas en octobre 2012, sous la direction de M. , Maître de Conférences,
dans le cadre de l’Institut de Criminologie de Paris dirigé par M. (PIÈCE n°55) ;

2. Considérant que l’inscription de M. DERAMBARSH à l’Ecole Doctorale de Droit de Paris 1 Panthéon-


Sorbonne a été autorisée administrativement le 05 novembre 2015, suite au transfert de son dossier
depuis Paris 2 Panthéon-Assas (PIÈCE n°56) ;

3. Considérant que M. , Professeur des Universités à Paris 1 Panthéon-Sorbonne a


accepté d’être le directeur de la thèse de M. DERAMBARSH à partir de la rentrée universitaire 2015-
2016 (PIÈCE n°77) ;

4. Considérant que M. DERAMBARSH a soutenu à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne le


11 décembre 2015, une thèse de Doctorat en Droit intitulée « Fichiers de police, un encadrement légal et
sociétal dans un contexte controversé » (PIÈCE n°39) ;

*
***

CONSIDERANT LE VERSEMENT DE TROIS VERSIONS DU MANUSCRIT DE THÈSE


AU DOSSIER D’INSTRUCTION

5. Considérant que la Section disciplinaire a été conduite à examiner trois versions différentes de la
thèse ;

6. Considérant que la première version est celle archivée numériquement au Service Central de la
Documentation (SCD) de l’Université, qui a été soumise par l’Ecole Doctorale de Droit au logiciel
Compilatio et à partir de laquelle a été opérée la saisine de la Section Disciplinaire en date du 11/07/2019 ;
et que, par commodité, la Section Disciplinaire convient de l’appeler « V1 », en référence à son ordre
d’apparition dans la procédure d’instruction ;

7. Considérant que cette version est archivée par le SCD comme fichier PDF pérenne non modifiable
intitulé « 2015-12 DERAMBARSH Fic », qui correspond à la dénomination standardisée « “Année-Mois
de soutenance” + NOM du docteur + 3 premières lettres du titre de la thèse » (PIÈCE n°33) ;

8. Considérant qu’une deuxième version a été transmise directement sur clé USB par
M. DERAMBARSH à la Section Disciplinaire le 05/11/2019, lors de la première séance d’instruction, et
qu’elle était enregistrée sous deux formats, l’une sous format WORD et l’autre sous format PDF, intitulés
tous les deux « These Arash Derambarsh MAJ » (PIÈCES n°30 et 31);

9. Considérant que M. DERAMBARSH a affirmé, lors de la première séance d’instruction le 05/11/2019,


que cette version était la version mise à jour de sa thèse selon les recommandations du jury de
soutenance (PIÈCE n°40) ;

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10. Considérant que, par commodité, la Section Disciplinaire convient d’appeler « V2 », la version
« These Arash Derambarsh MAJ », en référence à son ordre d’apparition dans la procédure ;

11. Considérant que, suite à une observation de la Section Disciplinaire lors de l’instruction du
11/03/2020 concernant les caractéristiques d’horodatation des fichiers WORD et PDF de la version
« V2 », M. DERAMBARSH a transmis à la Section Disciplinaire le 27 mai 2020, un autre fichier
uniquement sous format PDF, intitulé « These Arash Derambarsh Mise à jour – Janvier 2016
VO.pdf » (PIÈCE n°81) ;

12. Considérant que cette dernière version transmise par M. DERAMBARSH est accompagnée d’un
constat d’huissier de justice réalisé par le Cabinet en date du 12 mars 2020, visant
à authentifier par l’analyse d’un fichier intitulé THESE.zip, que cette mise à jour sous format WORD et
PDF, datée du 15 janvier 2016, a bien été effectuée quelques semaines après sa soutenance (PIÈCE
n°83) ;

13. Considérant que l’aléa de la crise de la COVID-19 explique que le courrier postal envoyé par
M. DERAMBARSH le 21 avril 2020, et contenant la clé USB avec ce fichier PDF de la thèse ainsi que
plusieurs constats d’huissier réalisés par le Cabinet , n’a pu être réceptionné par les
services de l’Université pendant la période de confinement, et qu’une clé USB contenant les susdits
documents a été finalement remise en main propre au service de la DAJI le 27/05/2020, deux mois et
demi après la séance d’instruction du 11/03/2020 (PIÈCE n°81) ;

14. Considérant que le service de la DAJI a réceptionné le 02/06/2020 le colis postal envoyé le 21 avril
2020, contenant la clé USB mise sous enveloppe par l’huissier de justice (PIÈCE n°82) ;

15. Considérant qu’il est établi que le contenu du manuscrit « These Arash Derambarsh Mise à jour –
Janvier 2016 VO.pdf » sur la clé USB transmise en main propre le 27/05/2020 est identique à celui sur la
clé USB mise sous enveloppe par l’huissier et reçue par la poste le 02/06/2020 ;

16. Considérant que, par commodité, la Section Disciplinaire convient d’appeler « V3 », la version du
manuscrit « These Arash Derambarsh Mise à jour – Janvier 2016 VO.pdf », en référence à son ordre
d’apparition dans la procédure d’instruction ;

17. Considérant que la Section disciplinaire a examiné les caractéristiques des trois manuscrits qui lui
ont été soumis, afin d’établir avec certitude leur traçabilité et de déterminer la version de référence sur
laquelle devaient porter les débats contradictoires visant à établir les faits reprochés ;

*
***

CONSIDERANT LA TRAÇABILITE DE LA VERSION


« 2015-12 DERAMBARSH Fic »

18. Considérant que le fichier intitulé « 2015-12 DERAMBARSH Fic » ou V1 (PIÈCE n°33), a été
définitivement archivé au Service Commun de la Documentation le 23 mars 2017 sous format PDF, et
comprend 498 pages numérotées de 1 (page de couverture) à 498 ;

19. Considérant que ses propriétés ACROBAT indiquent qu’il a été créé le 19/11/2015 à 17 :37, et
modifié une dernière fois le 10/02/2017 ;

4
20. Considérant que M. , actuel directeur de l’Ecole Doctorale de Droit, auditionné
comme témoin (PIÈCE n°63), a indiqué qu’en 2015-2017, il y avait un important retard pris dans l’archivage
électronique définitif des thèses de Droit, ce qui explique qu’un fichier déposé en 2015 n’ait été traité par
les services de l’Ecole Doctorale de Droit et du SCD qu’en 2017 ;

21. Considérant que M. , agent contractuel recruté pour rattraper ce retard pris
dans l’archivage des thèses de Droit et chargé de cette mission en 2017, auditionné comme témoin (PIÈCE
n°78), a indiqué qu’un certain nombre de fichiers électroniques de thèses soutenues en Droit n’avaient
pas été conservés correctement entre 2015 et 2017, et qu’il avait dû prendre contact avec les docteurs
pour leur demander de renvoyer le fichier de leur thèse, et que le fichier de M. DERAMBARSH en faisait
partie ;

22. Considérant que M. a transmis à la Section Disciplinaire une série de courriels


échangés d’une part, entre lui et M. DERAMBARSH, et d’autre part, entre lui et plusieurs agents et
responsables du SCD et de l’Ecole Doctorale de Droit, et que cette correspondance électronique permet
d’établir le suivi des opérations de traitement du dossier de M. DERAMBARSH entre le 08/02/2017 et le
23/03/2017 (PIÈCES n°71, 72-1 à 72-26);

23. Considérant que cette correspondance électronique permet d’établir que M. DERAMBARSH a
renvoyé le fichier de sa thèse à M. le 10/02/2017 par un courriel que M. a
transmis à la Section Disciplinaire (PIÈCE n°72-3) ;

24. Considérant que M. , directeur de la thèse, auditionné comme témoin, transmet


à la Section Disciplinaire ce courriel en date du 10/02/2017 adressé par M. DERAMBARSH à
M. , strictement identique à celui transmis par M. , et qu’il l’accompagne du
fichier PDF de la thèse joint, dont il avait été aussi le destinataire en copie (PIÈCES n°69-4 et 69-5) ;

25. Considérant que le fichier de thèse reçu en copie par M. lors de son envoi à
M. le 10/02/2017 et que M. a transmis à la Section Disciplinaire, est en tous
points identique au fichier de la thèse archivé par le SCD ;

26. Considérant que la date de création du fichier PDF, 19/11/2015 à 17 :37, correspond à la période
de dépôt légal de la thèse qui doit être effectué dans un délai de trois semaines avant la soutenance au
Service des Thèses par le doctorant, en vertu de l’Article 1 de l’Arrêté du 7 Août 2006 relatif « aux
modalités de dépôt, de signalement, de reproduction, de diffusion et de conservation des thèses ou des
travaux présentés en soutenance en vue du doctorat » alors en vigueur ;

27. Considérant que la date de dernière modification du fichier PDF, 10/02/2017, correspond
exactement à la date d’envoi par M. DERAMBARSH suite à la demande de l’Ecole de Droit,
préalablement à la procédure d’archivage numérique à laquelle il a été procédé définitivement le 23 mars
2017 ;

28. Considérant que la Section Disciplinaire établit que le nombre de pages, le plan et la pagination
des parties et sections de la version de la thèse contenu dans ce fichier, sont en tous points identiques à
la description qu’en a fait M. , Maître de Conférence HDR dans son pré-rapport de
soutenance (PIÈCES n°27 et 36) ;

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29. Considérant que la Section Disciplinaire établit, dès lors, avec certitude que cette version « 2015-
12 DERAMBARSH Fic » dite V1, est la version du manuscrit soutenue devant le jury de thèse le
11/12/2015 ;

30. Considérant que, en vertu de l’arrêté du 7 Août 2006 relatif « aux modalités de dépôt, de
signalement, de reproduction, de diffusion et de conservation des thèses ou des travaux présentés en
soutenance en vue du doctorat », tout nouveau dépôt de fichier de thèse s’accompagne obligatoirement
du dépôt d’un nouveau bordereau d’enregistrement renseigné et signé par le doctorant ;

31. Considérant qu’en vertu de l’arrêté du 7 Août 2006 susmentionné, M. adresse par
courriel à M. DERAMBARSH le 16/03/2017, ce formulaire d’enregistrement pour qu’il le renseigne et lui
renvoie (PIÈCE n°72-14) ;

32. Considérant qu’après avoir été relancé par M. le 20/03/2017, M. DERAMBARSH


retourne le bordereau de dépôt électronique rempli et signé le 23/03/2017 à 12h33 (PIÈCES n°72-15 et
72-19);

33. Considérant que, suite à la réception du bordereau de dépôt électronique, qui indiquait « Thèse
corrigée dans un délai de 3 mois après la soutenance », M. écrit immédiatement à
M. DERAMBARSH, par retour de courriel (23/03/2017 à 12h40), pour s’assurer que le fichier transmis
comprenait ces corrections, en l’interrogeant de la façon suivante : « Question. La version que vous
m’avez transmise est celle qui a été corrigée après les corrections suggérées par le jury ? » (PIÈCE n°72-
20) ;

34. Considérant que M. déclare avoir reçu par téléphone une réponse positive de la part
de M. DERAMBARSH à cette question, et qu’il a donc aussitôt adressé le 23/03/2017 à 12h57 un courriel
à M. DERAMBARSH, envoyé en copie à M. , directeur de la thèse, pour les informer qu’il
venait « d’effectuer le dépôt légal » du fichier transmis, selon les modalités de diffusion inscrites sur le
bordereau à savoir le statut de confidentialité pour une période de 30 ans (PIÈCE n°72-21) ;

35. Considérant que, en vertu de l’article 9 de l’arrêté du 7 Août 2006 relatif aux modalités de dépôt,
l’apport de modifications qui seraient exigées par un jury sur le texte d’une thèse soutenue doit être réalisé
dans un délai de trois mois après la soutenance, et qu’au-delà de ce délai réglementaire de trois mois,
en l’absence de versement par le docteur d’un nouveau fichier au Service des Thèses, le fichier
électronique déposé avant la soutenance est enregistré et archivé en tant que document authentique ;

*
***

CONSIDÉRANT LES CARACTÉRISTIQUES DE LA MISE A JOUR


« These Arash Derambarsh MAJ »

36. Considérant que M. DERAMBARSH déclare, lors de la séance d’instruction le 05/11/2019, que le
fichier « These Arash Derambarsh MAJ » qu’il vient de remettre à la Section Disciplinaire est la version
mise à jour de sa thèse selon les recommandations du jury de soutenance, et que, ce faisant, il fait valoir
que les éléments ayant conduit à la saisine n’auraient pas été établis sur la bonne version de la thèse
(PIÈCES n°30, 31 et 40) ;

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37. Considérant que M. DERAMBARSH affirme, lors de la séance d’instruction du 05/11/2019, que la
mise à jour qu’il a opérée, l’a été pour corriger « des problèmes de méthodologie » qui avaient été
signalés par les membres du jury pendant la soutenance, et réaffirme lors de la séance d’instruction du
14/01/2020 qu’il reconnaît que son travail de thèse comporte des « erreurs de méthode » et de formes
qui ont justifié la demande de corrections et que ces corrections ont été intégrées dans la mise à jour de
la thèse déposée à l’Ecole Doctorale (PIÈCES n°40 et 62) ;

38. Considérant que cette version « These Arash Derambarsh MAJ », appelée par commodité V2,
dans sa forme WORD comme PDF, comprend 482 pages, mais numérotées de 1 à 498 dans la table des
matières, et qu’il existe une différence de 16 pages avec la version V1 soutenue devant le jury ;

39. Considérant que le contenu des pages initialement numérotées 326 à 341 dans la version de
soutenance ont intégralement disparu de la version V2 ;

40. Considérant qu’à partir de la page 329 de cette version mise à jour, le texte reprend à l’identique la
version de soutenance à partir de la page 345 ; et qu’en conséquence, les pages suivantes 330 à 401 de
cette seconde version sont ainsi les pages 346-417 de la version de soutenance ;

41. Considérant que le plan du manuscrit a été modifié au niveau de la Seconde Partie de la thèse,
dans laquelle le chapitre 2 du Titre 1, qui s’étendait initialement des pages 309 à 341, ne comprend plus
que 2 sections au lieu de 3 ;

42. Considérant que ces transformations ne sont pas rigoureusement corrigées dans la table des
matières : le titre de la seconde partie de la thèse est indiqué comme étant la page 328, alors que de
manière incohérente, le début du premier chapitre de cette même partie continue d’apparaître dans la
table des matières comme la page 345, alors qu’elle est numérotée 329 dans le corps du texte ;

43. Considérant que, en raison des 16 pages manquantes par rapport à la V1, le texte et les annexes
de la V2 se terminent à la page 474, et non plus à la page 490 ;

44. Considérant que la numérotation des pages de la V2 présente une solution de continuité, passant
ainsi directement de la page 474 à la page 491, car la première page de la table des matières qui est, de
fait, la 475ème page du document PDF, porte toujours le n° 491 comme dans la version de soutenance ;

45. Considérant qu’une profonde altération du texte peut se constater à l’œil nu dans les pages qui
précèdent le passage de la V1 qui a été coupé (p.326-341), car des pages initialement remplies de texte
dans la version de soutenance ne comportent plus que quelques phrases très espacées dans la V2 (par
exemple, p. 322) ;

46. Considérant que, prenant en compte le texte compris entre des sous-titres structurants similaires,
les pages 311 à 314 de la V2 comportent environ 30% de mots en moins par rapport à la V1 ; que les
pages 315 à 320 de la V2 comportent environ 36% de mots en moins par rapport à la V1 ; que les pages
321 à 325 de la V2 comportent environ 48% de mots en moins par rapport à la V1 ;

47. Considérant que, de la mise à jour des pages 311 à 325, il résulte un affaiblissement du contenu
du texte de la V2, dans sa précision comme dans sa portée analytique, soit sur une quinzaine de pages
de texte qui précède une coupe de 16 pages ;

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48. Considérant que la mise à jour du manuscrit a produit une forte dégradation de sa mise en page
par rapport à la version V1, et que par exemple, des éléments de ponctuation tels les tirets pour la
structuration des listes, de même que certaines structurations de l’information en A) B) C), ont disparu à
de multiples endroits de la version V2, comme à la page 40 où l’on passe directement de A à D, ou encore
aux pages 47, 48, 49, et suivantes, ce qui rend le texte du manuscrit à la limite du compréhensible ;

49. Considérant que s’il s’avérait qu’un jury universitaire ou qu’un universitaire Habilité À Diriger des
Recherches (HDR), Professeur ou Maître de Conférence, ait recommandé à un docteur de faire
disparaître purement et simplement 16 pages de son manuscrit et d’en tronquer par réécriture une
quinzaine d’autres en en amoindrissant la qualité et la précision, au motif de problèmes méthodologiques
mineurs n’ayant pas vocation à remettre en cause l’issue positive de la soutenance, il aurait commis une
faute professionnelle passible de sanctions disciplinaires ;

50. Considérant que les 16 pages manquantes et la quinzaine de pages tronquées se situent dans la
seconde partie de la thèse, et plus exactement dans le chapitre 2, du Titre 1 de la partie II, et que ce
chapitre 2 s’étend ainsi des pages 309 à 344 dans la version de soutenance (V1) ;

51. Considérant que ledit chapitre 2 (V1, p. 309-344) est intitulé « Droit d’accès aux fichiers et recours
administratifs », et qu’il précède immédiatement les chapitres consacrés aux propositions d’amélioration ;

52. Considérant que Mme , Maître de Conférence Habilitée à Diriger les Recherches en
Droit, second rapporteur de la thèse et membre du jury, fait les observations suivantes dans son pré-
rapport (PIÈCE n° 45) :

« Dans la première partie, […] le lecteur n’est pas conduit par un fil directeur lui permettant de
comprendre la logique suivie. Si ce n’est à la toute fin de la première partie où la pertinence d’un
des fichiers est mise en relation avec la législation relative à l’informatique et aux libertés. Cette
question est véritablement fondamentale en la matière et mérite davantage de développement.
Dans la seconde partie, le candidat apporte le plus d’éléments personnels dans la démonstration.
[…] il nous semble que l’impétrant a une opinion sur le sujet et c’est ce qu’il démontre quelques
pages après notamment sur le droit d’accès et surtout sur les propositions d’amélioration » ;

53. Considérant que Mme , Maître de Conférence Habilitée à Diriger les Recherches en
Droit, observe dans son pré-rapport écrit, transmis par M. DERAMBARSH à la Section Disciplinaire, que
la question de la législation relative à l’informatique et aux libertés est centrale pour le traitement du sujet
de la thèse et qu’elle identifie la seconde partie de la thèse comme celle où le docteur donne des
interprétations personnelles « notamment sur le droit d’accès », droit effectivement lié aux compétences
et à l’action de la CNIL ;

54. Considérant que M. DERAMBARSH qui affirme s’être appliqué à suivre les recommandations
orales du jury, a ainsi corrigé des « erreurs de méthode » commises dans la version de soutenance, en
tronquant et coupant une trentaine de pages du chapitre « Droit d’accès aux fichiers et recours
administratifs » que l’un des rapporteurs avait identifié, préalablement à la soutenance et par écrit, comme
un des chapitres de la thèse où l’œuvre de l’esprit de M. DERAMBARSH se manifestait le mieux ;

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55. Considérant que l’authenticité du fichier électronique « These Arash Derambarsh MAJ » (V2) est
douteuse en tant que ledit document nouvellement remis serait une version transformée selon les
modifications requises par le jury de soutenance ;

56. Considérant, de surcroît, que le fichier électronique « These Arash Derambarsh MAJ » (V2), sous
format WORD, a été créé le 04/11/2019 à 15:27, et que sa dernière modification est enregistrée le
04/11/2019 à 19 :19 ; et que la version PDF, issue directement de ce fichier WORD et portant le même
nom, a été créée le 04/11/2019 à 20:19 et que sa dernière modification est enregistrée le 04/11/2019 à
20:20, et qu’en conséquence, le fichier électronique de la V2 a donc été créé et modifié pendant une
durée de 4H00, le jour précédant la première séance d’instruction du 05/11/2019 ;

57. Considérant que, suite à son analyse des caractéristiques intrinsèques de la version 2 du
manuscrit, la Section Disciplinaire est, avec entière certitude, fondée à poursuivre son instruction
concernant les soupçons de plagiat en établissant les faits à partir du fichier « 2015-12 DERAMBARSH
Fic » (ou V1) ;

58. Considérant que l’ensemble des questionnements adressés par la Section disciplinaire dans sa
formation d’instruction, s’est appuyé sur la base de cette version du fichier « 2015-12 DERAMBARSH
Fic », version de soutenance déposée au SCD, les membres de ladite section ayant pris soin d’en
informer M. DERAMBARSH accompagné de son Conseil ;

59. Considérant que M. DERAMBARSH accompagné de son Conseil, ne l’a pas contesté jusqu’à la
séance d’instruction du 11/03/2020 (PIÈCE n° 79) ;

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CONSIDÉRANT LES CARACTÉRISTIQUES DE LA MISE A JOUR


« These Arash Derambarsh Mise à jour – Janvier 2016 VO.pdf »

60. Considérant que, suite à une observation faite par la Section Disciplinaire dans sa formation
d’instruction le 11/03/2020, concernant l’horodatation automatique du fichier électronique de la V2 qui
situe la mise à jour en date du 04/11/2019, M. DERAMBARSH a produit une 3e version du manuscrit de
la thèse sous format PDF qui serait le fichier original de la mise à jour réalisée par ses soins le 15 janvier
2016 ; et que cette datation a été authentifiée à partir des propriétés informatiques du fichier PDF contenu
dans le répertoire THESE.zip et constatée à partir de l’explorateur WINDOWS par un huissier de justice
du Cabinet le 12/03/2020 (PIÈCES n° 81, 82, 83) ;

61. Considérant que, à propos de cette 3e version, M. DERAMBARSH affirme dans un courrier adressé
à la Section Disciplinaire en date du 24/05/2020, que « cette thèse est la bonne version mise à jour le 15
janvier 2016. Et c’est sur cette version que la commission d’instruction doit porter jugement. Les
précédentes versions n’étaient pas les bonnes versions comme je vous l’ai indiqué lors de la dernière
audition à l’orale [sic]. » (PIÈCE n° 89) ;

62. Considérant la comparaison entre le contenu du manuscrit réputé avoir été mis à jour le 15 janvier
2016 (V3) et le contenu du manuscrit qui avait été transmis le 05/11/2019 (V2) et que M. DERAMBARSH
présentait jusqu’alors comme la version corrigée authentique selon les recommandations du jury de
soutenance ;

9
63. Considérant que la première différence entre V2 et V3 se situe sur la page de garde sur laquelle
on observe que la date de mise à jour est précisée « Janvier 2016 », alors qu’elle ne l’était pas sur la V2,
le sous-titre étant simplement « Mise à jour » ;

64. Considérant que la deuxième différence entre V2 et V3 est le nombre de pages total du manuscrit :
la version V3 comprend 484 pages, numérotées de 1 à 498 dans la table des matières, et qu’elle comporte
donc 2 pages de plus que la version de mise à jour V2 ;

65. Considérant que la différence de 2 pages « supplémentaires » dans la V3 s’explique comme suit :

- Il y a l’introduction d’une page blanche au niveau de la 40e page de la V3. Il en résulte que le
contenu de la page 40 des 2 premières versions examinées devient la page 41 dans cette 3e
version. Ceci est rattrapé par le fait qu’il y a deux fois la page 45 : une page 45 qui a le même
contenu que la page 44 des versions V1 et V2, et une seconde page 45 qui a le même contenu
que la page 45 des versions V1 et V2 ;

- Il y a deux pages numérotées 304. Un décalage a été introduit dans la mise en page au niveau
de la page 302. La note de bas de page n°161, référençant « L’Express, 19 janvier 2009 » a ainsi
été décalée, et apparaît en haut d’une page blanche numérotée 303 dans la 3e version. Pour
rattraper ce décalage, l’ancienne page 303 de la V2 devient la première page 304 de la V3 ; et
l’ancienne page 304 de la V2 est également numérotée 304 dans la V3 ;

66. Considérant que ces deux décalages de mise en page dans la V3 s’expliquent comme suit :

- À la page 39, la référence bibliographique (Le Figaro, 11 mars 2012) et la mention du nom d’un
témoin interrogé (le criminologue Christophe Soulez) apparaissent dans le texte de la V3, alors
qu’elles sont absentes de la V2. Une ligne blanche supplémentaire qui n’existe pas dans la V2
s’intercale à la fin de ce même paragraphe. Cela a engendré un problème de gestion de la
pagination avec une page blanche numérotée 40 ;
- À la page 302, deux lignes supplémentaires apparaissent dans la V3 entre les intertitres « b)
Conséquences d’un fichier STIC » et « 1) Le cas d’une victime ». Ces deux lignes absentes de
la V2 sont : « De nombreux scandales ont été régulièrement dénoncés. Notamment par le
journaliste François Koch dans l’Express qui démontre les controverses du Fichier STIC ». La
présence de cette référence bibliographique dans le corps du texte à la fin de la page 302 crée
un problème de mise en page qui engendre, dans la V3, le basculement de la note 161 sur le
haut de la page 303 par ailleurs blanche ;

67. Considérant que la Section Disciplinaire observe, au total, 12 différences entre la version V3 et V2,
et que 11 d’entre elles concernent des précisions concernant le référencement de sources, présentes
dans la V3 et absentes de la V2, et dont la liste est la suivante :
p. 38 REFERENCE DANS LE CORPS DU TEXTE : « ce “superlogiciel” comme l’a baptisé le journaliste Jean-Marc Leclerc
(11 mars 2011- Le Figaro) »,
p. 39 REFERENCE DANS LE TEXTE ET MISE ENTRE GUILLEMETS D’UNE CITATION DE TÉMOIN EN PRÉCISANT
SON NOM : « Dans le Figaro (11 mars 2012), le criminologue Christophe Soullez explique “qu’un commissaire […]
plus de dix heures” »,
p. 234 RÉFÉRENCE SUPPLEMENTAIRE DANS LA NOTE 131 : Rapport de la CNIL, 20 janvier 2009,
p. 252 RÉFÉRENCE SUPPLEMENTAIRE DANS LA NOTE 141 : Dalloz, 9 mai 2014,
p. 252 RÉFÉRENCE SUPPLEMENTAIRE DANS LA NOTE 141 : Blog « Pérégrinations » juridiques », 2013, alors que la
note porte sur un autre thème,
p. 257 REFERENCE DANS LE CORPS DU TEXTE : « relayé par le journaliste Jean-Marc Manach »,
p. 295 RÉFÉRENCE SUPPLEMENTAIRE DANS LA NOTE 158 : L’Express, 20 novembre 2013,

10
p. 296 REFERENCE DANS LE CORPS DU TEXTE : « Dans une analyse sur le site ”Eurojuris” (22 mars 2013),
Maître Florence Boucher, avocate au barreau de Paris »,
p. 298 REFERENCE DANS LE CORPS DU TEXTE : « Comme le rapporte l’Agence France Presse (1 mars 2012) »,
p. 299 § MANQUANT,
p. 302 REFERENCE DANS LE CORPS DU TEXTE : « De nombreux scandales ont été régulièrement dénoncés.
Notamment par le journaliste François Koch dans l’Express qui démontre les controverses du Fichier STIC »,
p. 306 RÉFÉRENCE SUPPLEMENTAIRE DANS LA NOTE 162 : ZDnet, le 16 août 2004 ;

68. Considérant que M. DERAMBARSH, interrogé sur les éléments qui différencient, selon lui, la V3
qu’il a transmise à la Section Disciplinaire en mai 2020 et la V2 transmise en novembre 2019, déclare
lors de la séance d’instruction du 16/06/2020 que « la mise à jour fournie le 05/11/2019 n’était pas la
bonne, et que ces deux versions sont différentes, mais ne se rappelle pas exactement ces différences
[…] qu’il y a des annotations retravaillées complémentaires », et que son Conseil soutient que
« M. DERAMBARSH ne peut pas répondre à des questions aussi précises car cela date de plus de 3
ans » (PIÈCE n° 101) ;

69. Considérant que M. DERAMBARSH revient ensuite, lors de la même séance d’instruction du
16/06/2020, sur sa première réponse, et précise qu’il a notamment fait des modifications pour les notes
du bas des pages 290, 306, 308, 320 et 321, qui précise notamment les arrêts « Lochak » et « Moon »,
dans la version V3 ;

70. Considérant que la note page 290 est strictement identique dans la V1 et la V3, que la note page
308 est strictement identique dans la V1 et la V3, que l’arrêt « Moon » était déjà cité dans la note de la
V1 (p. 321), que l’arrêt « Lochack » (p. 320) n’est pas une précision ajoutée, mais une précision retirée
du texte original soutenu devant le jury et passée en note de la page 321 qui fait partie des pages
tronquées de la V1, et que par conséquent, la seule modification complémentaire citée par
M. DERAMBARSH est la note page 306 à propos de ZDnet ;

71. Considérant que les 11 « annotations retravaillées complémentaires » selon les termes de
M. DERAMBARSH, absentes de la V2 et présentes dans la V3 authentifiée par le Cabinet
du 15 janvier 2016, ne constituent pas une différence substantielle par rapport à la V2
précédemment examinée ;

72. Considérant que cette version V3, authentifiée par le cabinet comme le
manuscrit mis à jour en date du 15 janvier 2016, présente les mêmes caractéristiques substantielles de
contenu que celle du fichier V2, à savoir que :
1/ le manuscrit présente une flagrante dégradation de la mise en forme, identique à celle
observée dans la V2, par rapport à la V1 ;
2/ la pagination du manuscrit n’est pas cohérente avec son nombre de pages ;
3/ le manuscrit a subi une amputation de 16 pages par rapport au manuscrit de thèse soutenu ;
4/ le manuscrit a été profondément remanié des pages 310 à 325, ces dernières ayant perdu
entre environ 30 et 48% du nombre initial de mots selon les passages considérés par rapport à
la V1 ;

73. Considérant que, quelle que soit la date à laquelle il a été procédé à cette mise à jour, date
authentifiée ou non par huissier, date apposée ou non en page de garde, les conclusions sur la qualité
intrinsèque de la version V3 du manuscrit, mis à jour, sont identiques à celles établies pour la version
mise à jour V2 :

« M. DERAMBARSH qui affirme s’être appliqué à suivre les recommandations orales du jury, a
corrigé des « erreurs de méthode » commises dans la version de soutenance, en tronquant et
coupant une trentaine de pages du chapitre “Droit d’accès aux fichiers et recours administratifs”

11
que l’un des rapporteurs avait identifié, préalablement à la soutenance et par écrit, comme un
des chapitres de la thèse où l’œuvre de l’esprit de M. DERAMBARSH se manifestait le mieux »,
Cf. supra ;

74. Considérant que l’authenticité du fichier électronique « These Arash Derambarsh Mise à jour –
Janvier 2016 VO.pdf » (V3) est douteuse en tant que ledit document nouvellement remis serait la version
transformée selon les modifications requises par le jury de soutenance ;

75. Considérant que, suite à son analyse des caractéristiques intrinsèques de la version V3 du
manuscrit, la Section Disciplinaire est, avec entière certitude, fondée à poursuivre son instruction
concernant les soupçons de plagiat en établissant les faits à partir du fichier « 2015-12 DERAMBARSH
Fic » (ou V1) ;

76. Considérant que, par conséquence, la Section Disciplinaire utilise la pagination de la version V1
pour référencer les extraits de la thèse, et qu’elle indiquera néanmoins la pagination de la V2, voire de la
V3, si la démonstration l’exige ;

*
***

CONSIDÉRANT LA DÉFINITION DU PLAGIAT ACADÉMIQUE

77. Considérant que le « plagiat académique et scientifique » est défini par le fait qu’un membre de la
communauté universitaire (chercheur, enseignant-chercheur ou étudiant) s’approprie le travail d’un autre
membre de ladite communauté, ou bien qu’un membre de la communauté s’approprie une œuvre de
l’esprit d’un auteur extérieur à la communauté universitaire ;

78. Considérant que le « plagiat académique et scientifique » est une catégorie de la pratique
professionnelle et non un concept juridique, mais que sa définition professionnelle se conforme aux
éléments de droit énoncés dans le Code de la Propriété intellectuelle ;

79. Considérant qu’un plagiat, au sens académique et scientifique du terme, est constitué dès qu’une
source est recopiée sans que soit indiqué clairement le nom de l’auteur et de la source originale,
conformément aux dispositions de l’article L122-5 du Code de la Propriété intellectuelle encadrant le droit
à la citation ;

80. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, une source est considérée clairement
identifiée au moyen de quatre dispositifs :
- l’utilisation des guillemets pour distinguer les passages cités du contenu original rédigé par
l’auteur ;
- la référence de l’auteur et de la source, citée dans les notes infrapaginales,
- la référence de l’auteur et de la source, précisée dans le corps du texte,
- la référence de l’auteur et de la source, citée en bibliographie ;

81. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, l’usage des guillemets pour délimiter
une citation dans le corps du texte est toujours associé aux dispositifs de référencement, eux-mêmes
combinés : note infrapaginale et/ou référence dans le corps du texte, associé au référencement dans la
bibliographie en fin de l’œuvre ;

12
82. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, référencer une source uniquement en
bibliographie alors que le passage cité ou paraphrasé dans le corps du texte ne serait pas clairement
identifiable, ou référencer une source dans le corps du texte mais de manière éloignée du passage cité,
est considéré comme une pratique plagiaire, et enfreint les règles qui encadrent le droit à la citation du
Code de la Propriété intellectuelle ;

83. Considérant l’exception pédagogique et de recherche au titre de l’article L122-5.3°e du Code de la


Propriété intellectuelle et son domaine d’application qui permet, qu’à des fins scientifiques, la production
d’une œuvre de l’esprit originale s’appuie sur le commentaire et l’analyse critique de sources antérieures ;

84. Considérant que l’exception pédagogique et de recherche au titre de l’article L122-5.3°e du Code
de la Propriété intellectuelle autorise à reproduire intégralement ou par extraits lesdites sources, mais
dans la stricte mesure où celles-ci font aussi l’objet des dispositifs de référencement définis plus haut , et
à des fins d’analyses scientifiques et de commentaires critiques développés par l’auteur ;

85. Considérant que, suivant les dispositifs du protocole d’accord du 6 novembre 2014 et du 22 juillet
2016 (NOR: MENE1400726X et MENE1600684X) qui définissaient, respectivement jusqu’au 31
décembre 2015 et du 1er janvier au 31 décembre 2016, l’application de l’exception pédagogique et de
recherche au titre de l’article L122-5.3°e du Code de la Propriété intellectuelle, la notion d'extrait
« s'entend d'une partie, d'un fragment d'une œuvre d'une ampleur raisonnable et non substituable à la
création dans son ensemble » ;

86. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, même lorsqu’il a été procédé à un
référencement, le fait qu’une source textuelle originale soit reproduite, sans guillemets, sur plusieurs
pages consécutives, si bien qu’un lecteur ne peut plus la reconnaître clairement comme un « extrait »
issu d’une source autre, constitue un fait plagiaire ;

87. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, sont considérées comme plagiaires,
les procédés d’écriture qui recopient une source originale, non clairement identifiée selon l’ensemble des
règles sus-décrites, en en modifiant légèrement la forme, sans créer une œuvre de l’esprit originale ;

88. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, est ainsi considéré comme faisant
partie des pratiques plagiaires, le fait de ne pas recopier strictement à l’identique une source originale en
découpant un paragraphe par des sauts à la ligne séparant les phrases qui le composent, ou
inversement en créant un paragraphe avec des phrases séparées par des sauts à ligne dans le texte
original ;

89. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, est ainsi considéré comme faisant
partie des pratiques plagiaires, le fait de recopier une source originale en introduisant sporadiquement
des mots ou en substituant sporadiquement des mots par d’autres équivalents ;

90. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, le fait de recopier une ou plusieurs
sources originales, en créant des phrases de transition pour assembler les différents extraits recopiés,
est une pratique plagiaire et, non une pratique de compilation, dans la mesure où n’est pas respecté
l’ensemble des règles sus-décrites de la citation et du référencement des sources ;

13
91. Considérant que, dans le monde académique et scientifique, ces procédés d’écriture
précédemment décrits, ne créent pas une œuvre de l’esprit originale, et sont suspectés comme procédés
de détournement textuels qui visent à rendre moins détectable le fait plagiaire ;

92. Considérant que les pratiques plagiaires concernent tout autant des éléments textuels, que d’autres
formes d’écriture tels que les graphiques, les tableaux, les cartes, qui constituent des modalités
d’organisation et de formalisation de données, dans lesquelles se manifeste un acte auctorial original ;

93. Considérant que, dans une société de la connaissance transformée par les humanités numériques,
des communautés ouvertes comme WIKIPEDIA, mettent en forme de multiples contenus informationnels
qui ne sont pas nécessairement en eux-mêmes spécifiques et attribuables, mais que les réseaux de liens
hypertextes qu’elles créent entre diverses informations et notices, constituent une modalité d’organisation
des données dans laquelle se manifeste un acte auctorial original ;

94. Considérant que la Section Disciplinaire distingue les sources plagiées, au sens académique, selon
les différents procédés décrits ci-dessus, en fonction du contexte de production de la source originale :
- les productions scientifiques de la communauté académique (chercheurs, universitaires,
étudiants) dont l’Université a vocation, en tant qu’institution d’enseignement supérieur et de
recherche, à protéger l’intégrité par tous les moyens à sa disposition ;
- les productions institutionnelles (organismes publics, parlementaires, auteurs de rapports
commandés par l’État ou par des institutions publiques…) ;
- les productions issues d’autres auteurs (journalistes, avocats, associations, citoyens…) qui
contribuent, individuellement ou collectivement, aux côtés de la communauté scientifique et
parfois en association avec elle, à la construction et la diffusion des savoirs, notamment via des
blogs ou des plateformes participatives, selon des régimes de production et de circulation du
savoir qui leur sont propres ;

*
***

CONSIDÉRANT LES SOURCES PLAGIÉES

95. Considérant que la Section Disciplinaire établit que des sources scientifiques produites par des
membres appartenant ou ayant appartenu à la communauté académique au moment de leur publication,
ont été plagiées selon un ou plusieurs des procédés susmentionnés, aux pages suivantes de la thèse
(V1) reportées à droite:

David LARBRE, « Les fichiers de police : une catégorie juridique incertaine », Terminal, 33-36
2011, 108-109, p.141-151. https://journals.openedition.org/terminal/1364
Doctorant en Droit à l’université Paris 10 Nanterre en 2011.

DALLOZ-ACTU-ETUDIANT, « TAJ : égalité du nouveau fichier de police », 9/05/2014. 250-252


https://actu.dalloz-etudiant.fr/a-la-une/article/taj-legalite-du-nouveau-fichier-de-
police/h/3d82ea1ace07f78c04e0ed3ed759acfe.html

335-336

14
Adrien PITTION, « Données à caractère personnel : la loi Hamon renforce les pouvoirs
de contrôle de la CNIL », Economie numérique,19/03/2014.
http://blog.economie-numerique.net/2014/03/19/donnees-a-caractere-personnel-la-loi-
hamon-renforce-les-pouvoirs-de-controle-de-la-cnil-et-de-la-dgccrf/
Etudiant en Master 2 à l’université de Strasbourg en 2014.

Maud KORNMAN, Les fichiers de polices au cœur de la dérive sécuritaire, DEA de 311-341
Droit pénal et politiques criminelle en Europe, sous la dir. Christine LAZERGUES, Paris 418-419 ;
1, 2004, 134 p. http://www.droit-tic.com/pdf/fichier_police.pdf

96. Considérant que la Section Disciplinaire établit que des sources institutionnelles, ont été plagiées
selon un ou plusieurs des procédés susmentionnés, aux pages suivantes de la thèse (V1) reportées à
droite :
Alain BAUER et alii, Fichiers de police et de gendarmerie. Comment améliorer leur 13-14
contrôle et leur gestion, 2006, La Doc. Française.
https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/064000885.pdf
Introduction, p. 9
Alain BAUER et alii, Mieux contrôler les fichiers de police pour protéger les libertés, 103-107
2008-2009, La Doc. Française, 2009.
https://www.viepublique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/084000748.pdf
STIC et STIC-CANONGE, 55-58
BAUER, 2008-2009, JUDEX, 107-116
50-55
BAUER, 2008-2009, OCTOPUS, 137-139
66-68
BAUER, 2008-2009, FIJAIS, 139-143
59-61
CNIL, https://www.cnil.fr/fr/fijaisv-fichier-judiciaire-automatise-des-auteurs-dinfractions- 144-147
sexuelles-ou-violentes
BAUER, 2008-2009, FAED, 147-149
61-63
BAUER, 2008-2009, FNAEG, 149-152
63-65
CNIL, FAED, https://www.lececil.org/node/40 153-155
https://www.cnil.fr/fr/faed-fichier-automatise-des-empreintes-digitales
BAUER, 2008-2009, FPR, 155-157
65-66
CNIL, FPR, https://www.cnil.fr/fr/fpr-fichier-des-personnes-recherchees 158-160
BAUER, 2008-2009, SALVAC 161-162
68-69
BAUER, 2008-2009, ANACRIM 162-167
69-72
BAUER, 2008-2009, FSDRF 176-180
76-79
BAUER, 2008-2009, SNPC 180-186
79-83
BAUER, 2008-2009, PPL 188-190
84-86

15
BAUER, 2008-2009, PULS@R 191-195
86-88
BAUER, 2008-2009, ARDOISE 195-197
89-90
BAUER, 2008-2009, FOVES 198-199
90-91
BAUER, 2008-2009, STIVV 199-201
91-92
BAUER, 2008-2009, LAPI 201-205
92-94
BAUER, 2008-2009, AJDRCDS 206-210
95-97
BAUER, 2008-2009, CORAIL 210-214
97-99
BAUER, 2008-2009, ARI@NE 215-217
99-101
BAUER, 2008-2009 ATHEN@ 217-221
101-104
CNIL, Conclusions du contrôle du STIC, 20/01/2009. 233-237
https://www.cnil.fr/sites/default/files/typo/document/Conclusions des controles STIC
CNIL_2009.pdf
CNIL, Conclusions du contrôle des fichiers d’antécédents du Ministère de
l’intérieur,13/06/2013.
https://www.cnil.fr/sites/default/files/typo/document/Rapport_controle_des_fichiers_ante
cedents_judiciaires_juin_2013.pdf
CNIL, Présentation du rapport d’activité 2013, 19 mai 2014. 334
https://fr.slideshare.net/KezhanSHI/rapport-cnil-2013-19-05-
14dossierdepresserapportdactivite2013
CNIL, Conclusions du contrôle du système de traitement des infractions constatées, 363-366
20/01/2009.
https://www.cnil.fr/sites/default/files/typo/document/Conclusions des controles STIC
CNIL 2009.pdf
CNIL, Conclusions du contrôle des fichiers d’antécédents du Ministère de
l’intérieur,13/06/2013.
https://www.cnil.fr/sites/default/files/typo/document/Rapport_controle_des_fichiers_
antecedents_judiciaires_juin_2013.pdf
Alain BAUER et Christophe SOULLEZ, Fichiers de police et de gendarmerie. Une 349-356
nouvelle étape nécessaire vers la transparence , 2009-2011, 2011.
https://docplayer.fr/113810481-Fichiers-de-police-et-de-gendarmerie-en-france.html
Chapitre 4, p. 49-59
BATHO & BENISTI, Rapport d’information n° 4113, 2011. 367-368
http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i4113.asp
10-14
BATHO & BENISTI, 2011, 368-383
136-154
BATHO & BENISTI, 2011, 384-390
27-34
BATHO & BENISTI, 2011, 390-417
95-116
BATHO & BENISTI, 2011, 435-472 ;
155-171

16
97. Considérant que les productions issues d’autres auteurs (journalistes, avocats, associations,
citoyens…), publiées notamment via des blogs ou des plateformes participatives, ont été plagiées, selon
un ou plusieurs des procédés susmentionnés, aux pages suivantes de la thèse (V1) reportées à droite :
Jean-Marc LECLERC, « Un superlogiciel pour les commissariats », Le Figaro, 38-40
11/03/2012.
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/03/11/01016-20120311ARTFIG00189-un-
superlogiciel-pour-les-commissariats.php

Réseau de liens hypertextes issu de la notice Wikipedia, « L’office central de lutte 56


contre le crime organisé », note 46

Sabine HADDAD, « Fusion des fichiers STIC et JUDEX», LEGAVOX, publié pour la 119-135
première fois le 11/07/2013.
https://www.legavox.fr/blog/maitre-haddad-sabine/fusion-fichiers-administratifs-judex-
stic-12140.htm

Louise FESSARD, « Les fichiers de police en pleine croissance », Mediapart, 7 octobre 222-225
2014.
http://ekladata.com/FzBnuEj1-Tbz12UVizFb9cLaED8/article_458461.pdf

« Les députés votent l’interdiction de sortie pour les djihadistes présumés », Le Monde 225-226
avec AFP , 17 septembre 2014.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2014/09/17/les-deputes-votent-l-interdiction-de-
sortie-de-territoire-pour-les-djihadistes-presumes_4488674_3224.html

Guillaume CHAMPEAU, « Le fichier LUPIN contre les cambriolages validé à l’arraché 227-229
par la CNIL », Numerama, 24 octobre 2014
https://www.numerama.com/magazine/31044-le-fichier-lupin-contre-les-cambriolages-
valide-a-l-arrache-par-la-cnil.html

« Empreintes digitales et fichage: condamnation par la CEDH», Pérégrinations 252-256


juridiques, 17 mai 2013
https://peregrinationsjuridiques.wordpress.com/2013/05/17/empreintes-digitales-et-
fichage-condamnation-par-la-cedh/

Jean-Marc MANACH, « Pour la CNIL, 18% des Français sont “suspects”, Bug Brother. 256-258
Qui surveillera les surveillants ?, 03 février 2014.
https://www.lemonde.fr/blog/bugbrother/2014/02/03/pour-la-cnil-18-des-francais-sont-
suspects/

PIECES ET MAIN D’ŒUVRE, « L’invention du sécuritaire – ou la liquidation de la 262-290


gauche militante », 20 avril 2007, 13 p.
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Securite.pdf

WIKIPEDIA, Article « STIC », paragraphe « Fuites ». 290-308, Notes :


Sources référencées par WIKIPEDIA dans les notes du paragraphe « Fuites ». 149,150, 151, 152,
153, 155, 156, 158
« Espionnage en kit chez Ikea, qui a fait quoi ? », L’Express, 20/11/2013. 295
https://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/espionnage-en-kit-chez-ikea-qui-a-fait-
quoi 1407044.html

296-297

17
Florence BOUCHER, « Espionnage du salarié en entreprise : les droits de
l'employeur », 22/11/2013.
https://eurojuris.fr/articles/espionnage-du-salarie-en-entreprise-les-droits-de-
lemployeur-9723.htm

« Euro Disney renvoyé en correctionnelle pour enquêtes illégales avant embauche », 297-299
L’Express-AFP, 01/03/2012.
https://lexpress.fr/actualites/1/societe/euro-disney-renvoye-en-correctionnelle-pour-
enquetes-illegales-avant-embauche_1088673.html
« Euro Disney aurait illégalement enquêté sur des candidats à l'embauche entre 1997
et 2004 », Le Monde-AFP, 01/03/2012.
https://lemonde.fr/societe/article/2012/03/01/enquetes-illegales-a-l-embauche-euro-
disney-renvoye-en-correctionnelle 1650819 3224.html

François KOCH, « Victimes du Stic », L’Express, 19/01/ 2009. 302-304


https://lexpress.fr/actualite/societe/victimes-du-stic_732755.html

Jérôme JADOT, « L’activiste pro-israélien Ulcan visé par une enquête de police », 304-306
Radio France, 08/08/2014.
https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/l-activiste-pro-israelien-ulcan-vise-par-une-
enquete-de-police 1695955.html

Christophe GUILLEMIN, « Le fichier STIC montre à nouveau ses effets pervers », 306-308
16/08/2004.
https://www.zdnet.fr/actualites/le-fichier-stic-montre-a-nouveau-ses-effets-pervers-
39166414.htm

Quentin GOOSSENS, « INDECT : le nouveau Big Brother européen ? », Geeko, Le 358-359


Soir, 24/01/2013.
https://geeko.lesoir.be/2013/01/24/indect-le-nouveau-big-brother-europeen/
WIKIPEDIA, Extrait de la notice « Minority Report »

Jean-Marc MANACH, « Le cadeau empoisonné des fichiers policiers”, OWNI, 18 mai 473-474 ;
2012. http://owni.fr/2012/05/18/le-gros-bug-des-fichiers-policiers/index.html

98. Considérant que, depuis son introduction reprise d’un Rapport BAUER (2006, p. 9) jusqu’à sa
conclusion reprise au mémoire de DEA de Maud KORNMAN (2004, p. 111-112), en passant par ses
notes, ses annexes, sa bibliographie, le manuscrit de thèse M. DERAMBARSH est quasi intégralement
composé d’un assemblage de textes, produits dans un contexte académique ou publiés, par d’autres
auteurs que lui-même, et recopiés selon un ou plusieurs des procédés plagiaires visant à faire accroire
au lecteur que M. DERAMBARSH en est l’auteur ;

99. Considérant que les trois listes de références bibliographiques susmentionnées ne sont pas un
recensement exhaustif des sources plagiées dans le manuscrit, mais qu’elles mentionnent les éléments
questionnés dans le respect du débat contradictoire, le volume cumulé de tous ces éléments représentant
près de 110 pages de la thèse ;

100. Considérant que M. DERAMBARSH est interrogé le 14/01/2020 par la Section Disciplinaire dans
sa formation d’instruction afin qu’il donne sa version des faits sur les passages recopiés dans sa thèse,
issus des œuvres originales de David LABRE, Adrien PITTION, Maud KORNMAN, Jean-Marc LECLERC,
Sabine HADDAD, Louise FESSARD, Jean-Marc MANACH, Pièces et Main d’Œuvre, et des rapports
BAUER et BATHO & BENISTI (PIÈCE n°62) ;

18
101. Considérant que M. DERAMBARSH réfute alors toute forme de plagiat concernant les rapports
BAUER dans la mesure où il s’agit de rapports officiels sur lesquels chacun peut s’appuyer, et que la
description des différents fichiers sont des textes de droit dont la reproduction ne constitue pas un plagiat ;

102. Considérant que, le nom de BAUER est cité 9 fois dans chacune des trois versions de la thèse
(V1, V2, V3) qui correspondent aux pages numérotées (V1) 20, 25, 224, 234, 349, 351, 394, et 2 fois en
page 430 (Bibliographie), et que les pages 103-116, 137-143, 147-152, 155-157, 161-167, 176-221 de la
thèse recopient, quasiment mot à mot sous-titres compris, les pages 50-70 et 76-104, soit 50 pages du
rapport « Mieux contrôler les fichiers de police pour protéger les libertés, 2008-2009, La Doc. Française,
2009 » dont M. BAUER était responsable ;

103. Considérant que les 50 pages susmentionnées recopiées sans guillemets ne font l’objet d’aucune
identification, que la référence « BAUER » la plus proche se situe environ 70 pages avant, ou 3 pages
après, mais incluse alors à l’intérieur du texte et dans un contexte différent ce qui ne permet nullement
de l’identifier comme l’auteur des 50 pages recopiées précédentes ; et que de surcroît, cette mention de
M. BAUER apparaissant à la page 224 est elle-même incluse dans une phrase recopiée de l’article de
Louise FESSARD publié dans MÉDIAPART ;

104. Considérant que M. DERAMBARSH transmet à la Section Disciplinaire un courriel qu’il a adressé
à M. , Professeur titulaire au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) en date du
15/01/2020, par lequel il lui adresse sa thèse pour vérification et lui demande s’il se considère comme
victime ou si son travail est pour lui un cas de plagiat, et auquel M. répond en date du 16/01/2020
que, selon lui, les fautes et les erreurs commises par M. DERAMBARSH n’entrent pas dans le domaine
délibéré du plagiat puisque les rapports dont il est l’auteur, le co-auteur ou le responsable sont cités et
que cela lui paraît « exclure la volonté délibérée d’ignorer la propriété intellectuelle des
signataires » (PIÈCE n° 51);

105. Considérant que, dans le courrier susmentionné en date du 16/01/2020, M. déclare qu’il
n’a pas l’intention de donner suite en matière pénale ou disciplinaire ;

106. Considérant que, interrogé à propos de rapport BATHO & BENISTI dont plus de 90 pages (p. 10-
14, 27-34, 95-116, 136-171) sont recopiées mot à mot sur 50 pages du texte de la thèse de la thèse (367-
417) et sur près de 40 pages dans l’annexe 1 (435-472), alors que la source n’est mentionnée clairement
qu’une fois au début de l’« extrait » (p. 367), M. DERAMBARSH déclare qu’il n’a pas recopié l’intégralité
de ce rapport, mais a pris appui sur ses tableaux (p. 368-383) ;

107. Considérant que, interrogé à propos de l’article de Pièces et Main d’Œuvre constituant 30 pages
du manuscrit de thèse, qu’il cite mais sans en faire aucun commentaire, M. DERAMBARSH affirme qu’il
était nécessaire de reprendre l’intégralité de contenu de l’article dont il a donné la source au début du
texte (p. 262) ;

108. Considérant que, interrogé sur le post de Sabine Haddad dans LEGAVOX, M. DERAMBARSH
déclare qu’il n’y a pas de monopole du fondement juridique du droit ;

109. Considérant que, interrogé sur l’article de Louise FESSARD dans MÉDIAPART et d’Adrien
PITTION dans Economie Numérique, M. DERAMBARSH déclare qu’il n’y voit aucun plagiat puisqu’il
s’agit de phrases en langue française et de textes de droit ;

19
110. Considérant que, interrogé à propos de l’article de Jean-Marc LECLERC dans Le Figaro qu’il a
recopié quasi intégralement, mais en faisant disparaître les guillemets qui, dans l’article original,
signalaient la réponse de témoins enquêtés par le journaliste, M. DERAMBARSH répond que les
journalistes s’appuient sur des sources de police et qu’il a les mêmes sources ;

111. Considérant que, interrogé à propos de l’emprunt au blog de Jean-Marc MANACH,


M. DERAMBARSH répond que M. MANACH est référencé dans la liste des personnes interrogées, mais
qu’il reconnaît ici un « problème de méthodologie » ;

112. Considérant que, interrogé à propos de sa reprise d’une phrase précise du mémoire de Maud
KORNMAN concernant l’interprétation de la jurisprudence Moon : « Cette jurisprudence marque le
progrès de la démocratie, de l’évolution de la société et de la transparence de l’Administration à l’égard
des administrés » (p.324), M. DERAMBARSH affirme qu’il n’y a pas beaucoup de manière d’exprimer
une opinion commune ;

113. Considérant que, interrogé à propos de plusieurs passages de la thèse où sont recopiés de longs
morceaux du mémoire de DEA de Maud KORNMAN (PIÈCE n° 32), et notamment la conclusion de cette
dernière qui constitue plus de 90% de la conclusion de le thèse, M. DERAMBARSH reconnaît avoir fait
une « erreur de méthodologie » qu’il a corrigée dans la mise à jour de sa thèse où le mémoire de Maud
KORNMAN est cités à 4 reprises, y compris la conclusion, et cité en bibliographie de la mise à jour ;

*
***

CONSIDÉRANT LES ÉLÉMENTS DE LA MISE A JOUR


CONCERNANT LE MÉMOIRE DE MAUD KORNMAN

114. Considérant qu’il est établi que le mémoire de Maud KORNMAN, qui n’était pas cité dans la
version de soutenance (V1), est cité à 4 reprises dans les versions mises à jour V2 et V3 :
- à la page 310 dans la note 166,
- à la page 319 dans le texte et en note 182,
- à la page 402 dans le texte (page 418 de la V1),
- à la page 409 dans la bibliographie (page 425 de la V1) ;

115. Considérant qu’il est établi que M. DERAMBARSH a profondément remanié la partie qui
correspond aux pages 310 à 343 du manuscrit de soutenance, commençant ledit remaniement avec
l’introduction de la référence au mémoire de Maud KORNMAN dans la note 166 de la page 310 ;

116. Considérant que les pages 311 à 314 de la thèse correspondent aux pages 65 à 67 du mémoire
KORNMAN qui, dans la version soutenue (V1) ont été déstructurées par une multiplication de sauts à la
ligne et des insertions sporadiques d’informations factuelles, notamment sous forme de liste ;

117. Considérant que les pages 311 à 314 de la V2 contiennent environ 30 % de mots en moins par
rapport à la version de soutenance, le calcul étant effectué entre des sous-titres équivalents ;

20
118. Considérant que les pages 311 à 314 de la version V2 présentent une altération quasi-totale du
contenu du texte subsistant, notamment par insertion d’éléments presque hors-sujet comme la
description factuelle du Conseil de l’Europe (p. 313) ;

119. Considérant que les pages 315 à 320 de la version V1 de la thèse intitulées « Section 1, Un droit
dérogatoire au droit commun », correspondent aux pages 67 à 71 intitulées « Un droit dérogatoire au
droit commun » dans le mémoire KORNMAN ;

120. Considérant que les pages 315 à 320 de la version V2 de la thèse sont rebaptisées « Section 1,
La procédure exceptionnelle » et contiennent environ 36% de mots en moins que dans la version de la
thèse soutenue, le calcul étant effectué entre des sous-titres équivalents ;

121. Considérant que les pages 320 à 329 de la version V1 de la thèse constituent une Section 2
intitulée « Consécration du droit d’accès indirect aménagé » qui correspond aux pages 72 à 80 intitulées
« Consécration du droit d’accès indirect aménagé au détriment du droit indirect » dans le mémoire
KORNMAN ;

122. Considérant que le remaniement des pages 320 à 329 se décompose en deux parties :
- les pages 320 à 325 qui correspondent aux pages 72 à 77 du mémoire KORNMAN ont été
tronquées et comportent environ 48% de mots en moins dans la mise à jour par rapport à la V1,
le calcul étant effectué entre des sous-titres équivalents ;
- les pages 326 à 329 correspondant aux pages 77 à 80 du mémoire KORNMAN, soit 4 pages de
la V1, ont été coupées dans la mise à jour ;

123. Considérant que les pages 330 à 343 de la version V1 composaient une Section 3 intitulée
« Conditions d’une régulation des fichiers de police par le droit d’accès » et que cette section n’existe
plus dans la version mise à jour ;

124. Considérant que les pages 330 à 342 de la version V1 correspondaient aux reprises plagiées des
références suivantes :

KORNMAN, p.80-83 330-332


KORNMAN, p.83 334
CNIL (2014), p. 6 334
PITTION 335-336
KORNMAN, p. 84-88 337-341
CNIL(2013), p. 12-14 341-342

125. Considérant que ces pages 330 à 341, soit 12 pages, ont été coupées dans la mise à jour de la
thèse ;

126. Considérant que, dans la mise à jour, il ne subsiste de l’ancienne Section 3 que les pages 342 et
343 – la page 342 étant un extrait du rapport de la CNIL (2014) –, et que ces deux pages sont devenues
les pages 326 et 327 de la Section 2 de la version mise à jour ;

127. Considérant que la mise à jour de la thèse a substantiellement consisté, au total, à couper 16
pages et à altérer le texte de 15 autres pages de la version de soutenance dans lesquelles Maud
KORNMAN était la principale auteure recopiée sans être citée : 311-314, 315-320, 320-325, 326-329,
330-332, 334, 337-341 ;

21
128. Considérant que M. DERAMBARSH qui affirme s’être appliqué à suivre les recommandations
orales du jury, a donc corrigé des « erreurs de méthode » commises dans la version de soutenance, en
tronquant et coupant une trentaine de pages du chapitre « Droit d’accès aux fichiers et recours
administratifs » où l’œuvre de l’esprit de Mme se manifestait le mieux et dont Mme
, dans son pré-rapport, avait loué la pertinence en l’attribuant par erreur à M. DERAMBARSH
(PIÈCE n° 45) ;

129. Considérant que, suivant la chronologie des faits et des pièces administratives, le premier
document administratif faisant mention du mémoire de DEA de Maud KORNMAN est le compte-rendu de
l’examen de la thèse de M. DERAMBARSH par les responsables de l’Ecole Doctorale de Droit,
Mesdames , suite aux éléments fournis par le rapport automatisé
COMPILATIO, annexé à la lettre de saisine, et qui identifie les pages de la thèse : 310-341, 418-419,
ainsi que la bibliographie, comme étant intégralement recopiées du mémoire de DEA de Mme KORNMAN
(PIÈCES n° 5 et 32) ;

130. Considérant que Mme , Professeure des Écoles et habitante de Courbevoie,


dans une attestation signée sur formulaire CERFA n°11527*03 en date du 21/10/2019 et présentée à la
Section Disciplinaire par M. DERAMBARSH, déclare qu‘elle a assisté à la soutenance de thèse du
11/12/2015 et qu’elle se souvient que « M. DERAMBARSH a lui même reconnu des problèmes de
méthodes et l’oubli d’un mémoire universitaire sur lequel il s’était fondé pour étayer sa pensée » (PIÈCE
n° 26) ;

131. Considérant que M. , directeur de la thèse interrogé comme témoin le 3/03/2020 à


propos de la soutenance, déclare qu’il ne garde pas le souvenir que le mémoire de Maud KORNMAN ait
été cité ou discuté durant la soutenance, et confirme, après qu’on lui ait donné lecture du témoignage
susmentionné, qu’il ne pense pas que cette question ait été évoquée durant la soutenance (PIÈCE n° 77) ;

132. Considérant que Mme , dans une seconde attestation signée sur formulaire CERFA
n°11527*03 en date du 11/03/2020 et présentée à la Section Disciplinaire par M. DERAMBARSH, déclare
qu’elle prend systématiquement des notes dans tous les colloques, conférences ou réunions auxquels
elle assiste, et affirme : « C’est par ce biais que je peux attester que M. DERAMBARSH a reconnu l’oubli
de nombreuses sources du fait, selon ses propos “d’un problème méthodologique”. Il a ainsi évoqué le
mémoire universitaire de Maud Kornman, les rapports d’Alain Bauer ou encore les rapports
parlementaires des députés “Benisti et Batho” » (PIÈCE n°87) ;

133. Considérant que Mme , Professeure des Écoles et habitante de Courbevoie, dans
chacune des deux attestations sur formulaire CERFA n°11527*03 susmentionnées, déclare qu’elle n’a
pas de « lien de parenté, d’alliance, de subordination, de collaboration ou de communauté d’intérêt avec
les parties » en ce qu’elle n’a pas coché la case dédiée (PIÈCES n° 26 et 87) ;

134. Considérant qu’il est établi que Mme , habitante de Courbevoie, appartient au comité
directeur d’une association sportive locale aux côtés de M. DERAMBARSH, que cette information est
publique aaaa aaa a a a a a aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa consulté
en novembre 2019, vérifié le 13/07/2020) ; et que ce fait serait susceptible d’être considéré comme une
communauté d’intérêt manifeste ;

135. Considérant que, par une attestation signée sur formulaire CERFA n°11527*02 en date du
17/01/2020 et présentée à la Section Disciplinaire par M. DERAMBARSH, Mme déclare
qu’après avoir pris connaissance de la thèse de ce dernier, elle « ne se considère absolument pas comme
victime de plagiat et ne souhaite pas s’associer à une quelconque procédure disciplinaire à son

22
encontre » et « observe en outre qu’[elle est] citée à plusieurs reprises dans la mise à jour de sa thèse »
et qu’elle « figure dans la bibliographie, ce qui semble établir la bonne foi de M. DERAMBARSH » (PIÈCE
n°50) ;

136. Considérant que, interrogé lors de la séance d’instruction du 11/03/2020 à propos de la version
soumise à l’examen de Mme , M. DERAMBARSH répond que les deux versions, soutenue et
mise à jour, lui ont été envoyées (PIÈCE n°67) ;

*
***

CONSIDÉRANT LES IRREGULARITES RELATIVES À LA COMPOSITION DU JURY


DE SOUTENANCE DE LA THÈSE

137. Considérant que, conformément à l’organisation des Ecoles Doctorales de Paris 1 Panthéon-
Sorbonne, une autorisation de soutenance de la thèse de M. DERAMBARSH a été délivrée le 02/12/2015,
par le Professeur Délégué aux Thèses de Droit, en l’espèce M. , qui a définitivement
validé la composition du jury soumise par le Directeur de thèse, en l’espèce M. , et sur la base
des pré-rapports positifs rendus par M. et Mme (PIÈCE
n°44);

138. Considérant que l’autorisation de soutenance a été délivrée avec la composition de jury présentée
comme suit :
M. , Directeur de la thèse, Professeur à l’Université Paris 1 ;
M. , Député, ancien Ministre,
M. , Avocat,
M. , Maître de Conférences à l’Université de Paris 13 ,
Mme , Maître de Conférences à l’Université de Cergy-Pontoise ;

139. Considérant que, en vertu de l’article 19 de l’arrêté du 7 Août 2006 relatif à la formation doctorale
alors en vigueur, la composition du jury n’est pas régulière, car le jury n’est pas composé au moins pour
moitié « de professeurs ou assimilés au sens des dispositions relatives à la désignation des membres du
Conseil National des Universités ou d’enseignants de rang équivalent qui ne dépendent pas du ministère
chargé de l’enseignement supérieur » ;

140. Considérant qu’au sens du CNU, un Directeur de Recherche du CNRS, un Directeur d’Etudes de
l’EHESS ou de l’EPHE sont assimilés et de « rang équivalent » aux Professeurs des Universités ; et qu’un
Professeur dans un établissement telle qu’une Ecole Nationale du Paysage ou une Ecole Militaire
Supérieure comme Polytechnique est de rang équivalent aux Professeurs des Universités, tout en
dépendant respectivement du Ministère de l’Agriculture ou du Ministère de la Défense ;

141. Considérant que le seul Professeur des Universités présent dans le jury de thèse de
M. DERAMBARSH était M. , le directeur de la thèse, et que les Maîtres de Conférence HDR,
Mr et Mme , ne sont pas de rang équivalent au sens du CNU ;

23
142. Considérant que l’article 19 de l’arrêté susmentionné indique que le président du jury « doit être
un professeur ou assimilé ou un enseignant de rang équivalent » au sens du CNU, et précise que le
Directeur de la thèse « ne peut être choisi ni comme rapporteur de soutenance, ni comme président du
jury » ;

143. Considérant que la composition du jury de thèse de M. DERAMBARSH ne comportant qu’un seul
Professeur des Universités ou assimilé ou enseignant de rang équivalent, et que ce dernier étant aussi
le directeur de la thèse, la présidence du jury serait de facto irrégulière puisque confiée à une personnalité
non qualifiée au titre du l’article 19 de l’arrêté susmentionné ;

144. Considérant que M. , directeur de la thèse, interrogé comme témoin, affirme à propos
de la composition du jury qu’il avait la responsabilité de soumettre au Professeur Délégué aux Thèses de
Droit, qu’il n’a pas fait attention aux contraintes réglementaires, et qu’il considérait alors qu’un maître de
conférences habilité à diriger des recherches (MCF HDR) était de rang équivalent à celui de Professeur
des Universités (PIÈCE n°77);

145. Considérant que, en vertu l’article 19 de l’arrêté susmentionné, le Président du jury de thèse est
dans presque tous les cas l’auteur du rapport de soutenance, mais que M. , interrogé comme
témoin, déclare à propos de cette fonction que présider un jury est une position symbolique, sans rôle
particulier dans la direction des débats (PIÈCE n°77) ;

146. Considérant que la composition du jury soumise par M , directeur de la thèse, serait
susceptible d’être qualifiée d’erreur manifeste d’appréciation ;

147. Considérant que l’autorisation de soutenance validant la composition de ce jury soumise par le
directeur de thèse, serait susceptible d’être qualifiée de violation de la réglementation prescrite par l’article
19 de l’arrêté du 7 Août 2006 relatif à la formation doctorale alors en vigueur (PIÈCE n°44) ;

*
***

CONSIDÉRANT, DE SURCROÎT, LE MANQUE DE PROXIMITE SCIENTIFIQUE DU JURY


AVEC LE SUJET DE LA THÈSE

148. Considérant que, de surcroît, la composition du jury de la thèse de M. DERAMBARSH contrevient


aux usages et pratiques académiques en matière de spécialisation et de proximité scientifiques des
membres d’un jury avec le sujet de la thèse ;

149. Considérant que M. , interrogé comme témoin sur le choix des membres du jury,
déclare qu’il a contacté Mme en sa qualité de spécialiste de droit pénal pour lui proposer
d’être rapporteur, et que M. DERAMBARSH de son côté a suggéré M. comme second
rapporteur en raison de ses compétences en gestion et traitement de l’information, et Messieurs
et M comme autres membres du jury, ce choix de deux professionnels reconnus
et expérimentés ayant paru pertinent à M. puisqu’il s’agissait d’une soutenance de thèse
« professionnelle » (PIÈCE n°77);

150. Considérant que M. , pré-rapporteur de la thèse, est Maître de Conférence à


l’Université Paris 13 et spécialiste du Marketing, et que ses recherches portent principalement sur le rôle

24
des connaissances et les compétences des consommateurs, son HDR s’intitulant Co-creation based on
the Knowledge and Skills of Customer: from Knowledge to Quantum Interpretation of Marketing, et
secondairement sur la question de la gouvernance universitaire ;

151. Considérant qu’il est très inhabituel de désigner comme pré-rapporteur d’une thèse un
enseignant-chercheur qui n’appartient pas à la discipline dans laquelle est soutenue la thèse, et que ce
choix n’est pas, en l’espèce, justifié par la nécessité d’une évaluation pluridisciplinaire du sujet de la thèse
dont le pré-rapporteur serait notoirement spécialiste ;

152. Considérant que M. et Mme sont tout deux spécialistes du Droit des
Affaires, respectivement des questions de Droit des sociétés et de Droit commercial pour le premier, et
des questions portant sur le Droit boursier et financier, pour la seconde ;

153. Considérant que Messieurs , ancien Secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de


l’Artisanat, des PME… auprès du Ministre de l’Economie (2010-2012), et , avocat pénaliste, ne
sont pas auteurs de publications de référence, scientifiques ou institutionnelles, sur la thématique des
fichiers de police ;

154. Considérant que l’absence de spécialistes au sens académique du terme dans la composition du
jury n’est pas justifiée par le fait que de tels spécialistes – Professeurs d’Université, ou assimilés de rang
équivalent, ou Maître de Conférence HDR – n’existeraient pas, cas de figure qui se produit parfois
lorsqu’un sujet d’une thèse relève de l’avant-garde, ou d’un nouveau « paradigme » au sens de l’histoire
et de la sociologie des sciences ;

155. Considérant que, dans un courrier en date du 16/01/2020 adressé en réponse à


M. DERAMBARSH et que ce dernier transmet à la Section Disciplinaire, M. , Professeur
titulaire au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) déclare : « Si j’avais dirigé ou été invité au
jury de votre thèse, j’aurais pu, comme je le fais avec mes propres doctorants, vous demander de la revoir
et de procéder à des citations entre guillemets avec notes de bas page ou références en fin de
thèse » (PIÈCE n°51);

156. Considérant que M. , Directeur de la thèse, dans une attestation écrite en date du
17/09/2019 et présentée à la Section Disciplinaire par M. DERAMBARSH, déclare que ni lui ni les autres
membres du jury n’ont décelé de plagiat dans le manuscrit soumis à leur examen ; et qu’interrogé comme
témoin le 03/03/2020, il réitère sa déclaration, en précisant qu’à aucun moment, avant ou pendant la
soutenance, il n’a repéré de plagiat (PIÈCES n°24 et 77) ;

157. Considérant que M. , Avocat, Président du jury de thèse, dans une attestation signée
sur formulaire CERFA n°11527*03 en date du 10/10/2019 et présentée à la Section Disciplinaire par M.
DERAMBARSH, « atteste sur l’honneur qu’aucun membre du jury n’a décelé le moindre indice permettant
de supposer que la thèse […] puisse être un plagiat » (PIÈCE n°23) ;

158. Considérant que M. , Maître de Conférence HDR, pré-rapporteur de la thèse, dans


une attestation signée sur formulaire CERFA n°11527*03 en date du 07/09/2019 et présentée à la Section
Disciplinaire par M. DERAMBARSH, déclare que « Cette thèse a été rédigée avec rigueur, méthodologie
et sérieux », que « le travail de M. DERAMBARSH a été fondé sur une démarche originale et sur de
multiples travaux et textes intégrés dans le corps de l’écrit » mettant ainsi à la disposition immédiate du
lecteur l’intégralité des éléments juridiques (PIÈCE n°25) ;

25
159. Considérant que M. , Avocat, membre du jury de la thèse, atteste en date du
11/02/2020, avoir accepté de participer à cette soutenance dans la mesure où il a été pendant 15 ans
membre de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) dont il a été le Vice-
Président pendant 6 ans, et qu’à ce titre, la question des fichiers de police a toujours retenu son attention,
et déclare que les membres du jury n’ont « à aucun moment décelé le moindre plagiat » (PIÈCE n°73-4) ;

160. Considérant que Mme , Maître de Conférence Habilitée à Diriger des Recherches en
Droit, dans son pré-rapport, pointe trois passages de la thèse où M. DERAMBARSH s’illustre
particulièrement par la pertinence de ses propos, passages qu’elle situe à la toute fin de la première partie
où un des fichiers est mis en relation avec la législation relative à l’informatique et aux libertés, et dans la
seconde partie, sur le droit d’accès et les propositions d’amélioration, mais que n’étant pas suffisamment
familière avec la bibliographie sur les fichiers de police, elle ne reconnaît pas lesdits passages comme
étant respectivement les articles de Louise FESSARD et Guillaume CHAMPEAU (p. 222-229), les
extraits du mémoire de Maud KORNMAN et l’assemblage des propositions des rapports BAUER, de la
CNIL et de BATHO et BENISTI (PIÈCE n°45) ;

161. Considérant qu’aucun membre du jury n’a donc identifié le fait que M. DERAMBARSH a recopié
sans les citer, ou sans les citer clairement, plus d’une vingtaine d’auteurs, reprenant parfois leurs œuvres
sur plusieurs dizaines de pages consécutives ;

162. Considérant qu’en l’espèce, Messieurs et attestent


respectivement que le jury n’aurait évoqué que des erreurs formelles et de méthodes ayant conduit à
décerner seulement la mention honorable ; Messieurs et précisant à ce sujet que
M. DERAMBARSH aurait reconnu lui-même l’oubli de certaines sources ;

163. Considérant que l’absence de proximité scientifique avec le sujet de la thèse pourrait expliquer
que les membres du jury n’avaient pas les connaissances bibliographiques requises pour identifier les
sources plagiées, et notamment les nombreux extraits des rapports officiels bien connus des personnes
s’intéressant au sujet des fichiers de police (Rapports BAUER, BATHO & BENISTI, CNIL), par ailleurs
largement commentés dans la presse d’opinion (Le Figaro, Le Monde, L’Express, MEDIAPART, etc…) ;

164. Considérant que le manque de familiarité avec la littérature sur les fichiers de police, cumulé au
manque de familiarité avec les règles de l’écriture académique pour deux des membres du jury non
Docteurs, pourraient expliquer qu’un problème récurrent de structure énonciative qui se manifeste sur
une trentaine pages du manuscrit de soutenance, à partir de la page 384 et aux pages 385, 386, 388,
389, 390, 395, 396, 405, 410, 411, 415, 416, dans lesquelles M. DERAMBARSH utilise à de multiples
reprises les formulations : « Vos rapporteurs ont souhaité… », « la déclaration faite à vos rapporteurs… »,
« En 2009, vos rapporteurs avaient recensé…. », n’ait pas été repéré et n’ait alerté aucun membre du
jury ;

165. Considérant qu’un fait d’une telle nature, répété sur une trentaine de pages de la thèse, signale
un problème d’instance d’énonciation qui ne peut être celle de la situation doctorale dans laquelle les
membres du jury, et plus largement les lecteurs d’une thèse, n’entretiennent pas de relation de
possession avec les auteurs d’un rapport qui justifierait l’utilisation de l’adjectif possessif « vos » par le
doctorant ;

166. Considérant qu’un fait d’une telle nature, propre à alerter n’importe quel-le homme ou femme de
l’art, n’ayant pas immédiatement conduit a minima à l’ajournement de la soutenance d’un manuscrit

26
présenté en vue la délivrance d’un grade universitaire de Docteur, serait susceptible d’être qualifié
d’erreur manifeste d’appréciation ;

167. Considérant que M. , Maître de Conférence HDR, dans son attestation sur formulaire
CERFA n°11527*03 susmentionnée, déclare qu’il n’a pas de « lien de parenté, d’alliance, de
subordination, de collaboration ou de communauté d’intérêt avec les parties », en ce qu’il n’a pas coché
la case dédiée (PIÈCE n°25) ;

168. Considérant qu’il est établi que M. préside une association culturelle domiciliée
depuis 2007 dans la municipalité de Courbevoie où il habite et où M. DERAMBARSH est lui-même élu
municipal depuis 2014, que cette information est publique (Curriculum Vitae en ligne :
/; Journal Officiel de la République française, 17 mars 2007, p. 1347, article
1929) ; et que ce fait serait susceptible d’être considéré comme une communauté d’intérêt manifeste ;

169. Considérant que M. , Avocat, dans son attestation signée sur formulaire CERFA
n°11527*03 susmentionnée, déclare qu’il a un lien avec M. DERAMBARSH en ce qu’ils ont « partagé le
combat contre le gaspillage alimentaire ensemble » (PIÈCE n°23) ;

170. Considérant qu’il est notoire qu’un ouvrage de M. a été édité par M. DERAMBARSH
aux éditions du Cherche Midi en 2011, que cette information a été publiée dans la presse au moment de
la sortie du livre (Liberation.fr, 17/03/2011, Slate.fr, 23/03/2011 et 26/03/2011, L’Express.fr, 24/03/2011 et
04/04/2011, Le Figaro.fr, 25/03/2011) ; et que ce fait serait susceptible d’être considéré comme un lien
de collaboration et de communauté d’intérêt plus ancien, et en l’espèce plus probant, que celui déclaré ;

171. Considérant que M. , Directeur de la thèse interrogé comme témoin, réfute


catégoriquement que la thèse de M. DERAMBARSH soit une « thèse de complaisance » (PIÈCE n°77);

*
***

CONSIDÉRANT L’ABSENCE DE RAPPORT DE SOUTENANCE DE LA THÈSE

172. Considérant que ni l’Ecole Doctorale de Droit de Paris 1, ni M. DERAMBARSH, ne sont en


capacité de remettre à la Section Disciplinaire le rapport de soutenance signé par le Président et
contresigné par l'ensemble des membres du jury, conformément aux dispositions de l’article 20 de l’arrêté
du 7 Août 2006 relatif à la formation doctorale alors en vigueur ;

173. Considérant que M. , actuel directeur de l’Ecole Doctorale de Droit, interrogé en tant que
témoin, confirme que seul un procès verbal issu du registre des thèses est disponible concernant la
soutenance de M. DERAMBARSH, et déclare qu’en Droit à Paris 1, l’usage est que le président de jury
rédige un rapport de soutenance complet (PIÈCE n°63) ;

174. Considérant que, M. , directeur de la thèse, interrogé en tant que témoin, déclare qu’il
croit se souvenir avoir rédigé lui-même un tel rapport, mais que malheureusement, il a été victime d’un
vol de ses affaires et notamment de son ordinateur portable et qu’il ne dispose plus de traces
électroniques d’un tel document (PIÈCE n°77) ;

27
175. Considérant que la rédaction du rapport de soutenance est une obligation réglementaire dont les
modalités sont strictement définies par les articles 19 et 20 de l’arrêté du 7 Août 2006 relatif à la formation
doctorale, alors en vigueur ;

176. Considérant que, en vertu de l’article 19 de l’arrêté susmentionné, seul le Président du jury ou un
rapporteur désigné collégialement par le jury en son sein, à l’exception du Directeur de thèse, est autorisé
à rédiger le rapport de soutenance de thèse ;

177. Considérant que, en vertu des articles 19 et 20 de l’arrêté susmentionné, et du rôle du rapport de
soutenance de thèse dans la tradition académique et scientifique, le choix de son rédacteur est
strictement encadré par la loi et que le Président de jury, Professeur ou assimilé, est désigné, dans
presque tous les cas, pour être l’auteur de cet acte ; mais qu’en l’espèce, le Président du Jury n’est pas
lui-même docteur en Droit ;

178. Considérant que M. , dans le cadre du protocole d’archivage électronique de la


thèse de M. DERAMBARSH, a adressé un courriel à M. le 16/03/2017, également transmis
en copie à la direction et administration de l’Ecole Doctorale de Droit de Paris 1 (M. , Mme
et Mme ), pour lui demander qu’il restitue le dossier de soutenance, dans la
mesure où une note d’archive indiquait qu’il était en sa possession (PIÈCE 72-13) ;

179. Considérant que le dossier de M. DERAMBARSH transmis à la Section Disciplinaire par l’Ecole
Doctorale de Droit de Paris 1 comporte une note manuscrite en première page indiquant « M. a
gardé le dossier » (PIÈCES 37 À 39, cf. page de garde) ;

180. Considérant que Mme , responsable du Service des Thèses en Droit de Paris 1,
interrogée comme témoin, confirme être l’auteur de ladite note manuscrite et déclare que, s’il n’est pas
exceptionnel qu’un rapport de soutenance soit rendu avec retard, il est très rare qu’il ne le soit jamais, car
le rapport est réclamé par le docteur, et il est donc finalement transmis (PIÈCE 102) ;

181. Considérant que, en vertu de l’article 20 de l’arrêté susmentionné, le rapport de soutenance est
communiqué au candidat, mais sans que soit précisé de délai réglementaire ;

182. Considérant que, lors de la séance d’instruction du 16/06/2020, M. DERAMBARSH affirme tout
d’abord qu’une réunion a eu lieu après la soutenance avec ses rapporteurs pour voir ce qui n’allait pas,
puis se ravise en précisant que ladite réunion n’a eu lieu qu’avec un seul des rapporteurs, M.
, afin de réaliser le travail de mise à jour effectué page après page entre le 11/12/2015 et le
15/01/2016 (PIÈCE 101) ;

183. Considérant que, s’il était avéré qu’un enseignant-chercheur Habilité À Diriger des Recherches
(HDR), rapporteur d’une thèse et membre du jury de soutenance, ayant été sollicité par le nouveau
docteur dans les semaines suivant immédiatement la soutenance, ne lui ait pas recommandé instamment
de réclamer, dans un premier temps à l’Ecole Doctorale, le rapport de soutenance de thèse, qui est le
seul document légal à partir duquel des modifications importantes peuvent être réalisées dans un délai
de trois mois après la soutenance, et en cas d’échec de cette première démarche, de recontacter son
Directeur afin qu’il règle au plus tôt le problème, il aurait alors commis une faute professionnelle grave
en outrepassant sa compétence et en violant la souveraineté collective du jury ;

184. Considérant que Mme , responsable du Service des Thèses de l’Ecole de Droit, auditionnée
comme témoin, déclare catégoriquement qu’elle n’a eu aucun contact téléphonique ou par courriel avec
M. DERAMBARSH après sa soutenance en décembre 2015 (PIÈCE 102) ;

28
185. Considérant que M. , interrogé sur l’absence de rapport de soutenance dans le
dossier, indique que, parmi les quelques 300 thèses qu’il a traitées, la thèse de M. DERAMBARSH était
la seule à ne pas avoir le dossier complet et, à sa connaissance et dans son souvenir, la seule où
manquait le rapport de soutenance (PIÈCE 78) ;

186. Considérant que l’absence de rapport de soutenance de thèse serait susceptible d’être qualifiée
de violation de la réglementation prescrite par l’article 20 de l’arrêté du 7 Août 2006 relatif à la formation
doctorale alors en vigueur ;

187. Considérant que le rapport de soutenance de thèse est un acte administratif et symbolique
fondamental, qui doit faire état des débats lors de la soutenance ; si il y a lieu, de la nature et de l’ampleur
des modifications demandées par le jury avant le dépôt définitif de la thèse ; et si il y a lieu, de la décision
du jury en matière de confidentialité de la thèse ;

*
***

CONSIDÉRANT L’OCTROI DU STATUT DE CONFIDENTIALITE DE LA THÈSE

188. Considérant que la soutenance de la thèse a été publique, et non à huis clos, M. DERAMBARSH
ayant lui-même transmis plusieurs témoignages de personnes qui avaient assisté à la soutenance en tant
que public (PIÈCES 26, 87, 91, 92) ;

189. Considérant que M. , directeur de la thèse, auditionné comme témoin, affirme qu’il n’a
pas été discuté avec M. DERAMBARSH, avant ou durant la soutenance, d’une éventuelle demande de
confidentialité de la thèse, et que le jury n’a pris aucune décision concernant le statut de confidentialité
de la thèse (PIÈCE 77) ;

190. Considérant que M , contractuel qui avait pour mission en 2017 de traiter le retard
accumulé depuis 2015 dans le traitement de dépôt informatisé des thèses de l’Ecole Doctorale de Droit,
auditionné comme témoin, transmet à la Section Disciplinaire le courriel qu’il a reçu le 10/02/2017 de la
part de M. DERAMBARSH dans lequel ce dernier lui demande « de prendre en considération la
confidentialité de la publication de cette thèse », aux motifs qu’il a « signé un protocole d’accord avec les
ministères de l’Intérieur et de la Défense concernant des informations et des éléments considérés comme
‘secret Défense’ » et qu’il « ne souhaite donc pas que ces éléments soient publiés sur internet » (PIÈCE
72-3);

191. Considérant que M. a répondu à M. DERAMBARSH, immédiatement par retour de


courriel, pour l’informer qu’il allait se rapprocher de Madame , coordinatrice du
Service Commun de la Documentation pour que la thèse ne soit pas diffusée aussi bien sur Internet que
sur l’Intranet (PIÈCE 72-4) ;

192. Considérant que M. , dans son susmentionné courriel du 16/03/2017 demandant à


M. la restitution du dossier de soutenance, lui explique que la situation administrative de
M. DERAMBARSH doit être régularisée car ce dernier a indiqué que sa thèse était confidentielle, et que
d’après le Service Commun de la Documentation que M. a préalablement consulté, la
confidentialité doit être indiquée dans le rapport de soutenance et doit comporter une date butoir (PIÈCE
72-13) ;

29
193. Considérant que M. déclare qu’en l’absence de réponse de M. , les
services administratifs de l’EDDS de manière conjointe avec le SCD ont accepté la confidentialité à titre
de prudence en pensant qu’il s’agissait d’une décision sur laquelle il était possible de revenir ensuite, une
fois une réponse obtenue (PIÈCE 78) ;

194. Considérant que M. a transmis à la Section Disciplinaire deux courriels en date du


23/03/2017, envoyés à quelques minutes d’intervalle : l’un à M. DERAMBARSH, et en copie à
M. , à 12h57, et l’autre à Mme (SCD), et en copie à M. et Mme
(Ecole Doctorale), à 13h01, pour les informer que le dépôt de la thèse de
M. DERAMBARSH venait d’être effectué et que la clause de confidentialité s’appliquait jusqu’au
23/03/2047 (PIÈCES 72-21, 72-22 );

195. Considérant que M. , directeur de la thèse, auditionné comme témoin, déclare ne pas
avoir été consulté sur cette demande de confidentialité et avoir été surpris ensuite par sa durée qu’il a
apprise par le courriel du 23/03/2017 adressé par M. à M. DERAMBARSH, dont il était en
copie (PIÈCE 72-21);

196. Considérant que M. , répondant à une question de la Section Disciplinaire en


formation d’instruction concernant les raisons objectives qui auraient présidé à la durée de 30 ans plutôt
que d’autres standards légaux concernant les documents « classés Défense » (50 ou 100 ans), déclare
que cette durée a été suggérée par M. DERAMBARSH au téléphone (PIÈCE 78) ;

197. Considérant que M. DERAMBARSH lors de la séance d’instruction du 16/06/2020 réfute avoir
suggéré lui-même cette durée et considère que cette affirmation du témoin est diffamatoire dans le cadre
d’une instruction menée à charge contre lui (PIÈCE 101);

198. Considérant que M. , répondant à une question de la Section Disciplinaire en


formation d’instruction concernant une éventuelle demande adressée à M. DERAMBARSH par les
services de l’université de justificatifs sur le protocole d’accord qu’il aurait signé avec les Ministères de
l’Intérieur et de la Défense, déclare qu’aucun justificatif n’a été demandé, ni produit (PIÈCE 78);

199. Considérant que M. DERAMBARSH, lors de la séance d’instruction du 16/06/2020, dénonce


l’encadrement insuffisant des doctorants en droit et l’incapacité de l’administration universitaire à gérer et
enregistrer les thèses, et se déclare être la victime des problèmes de l’administration (PIÈCE 101);

*
***

CONSIDÉRANT LES ÉLÉMENTS JUSTIFIANT LA CONFIDENTIALITE DE LA THÈSE

200. Considérant que M. DERAMBARSH met au cœur de la problématique de sa thèse qu’elle « a


donc pour objectif d’informer le lecteur, et plus globalement le citoyen de l’utilité des fichiers de police »
(p. 31), et de manière cohérente avec cette déclaration, consacre toute la seconde partie du manuscrit
aux « problèmes et solutions » qui adresse des propositions d’amélioration respectivement à
l’administration et au législateur ;

201. Considérant que le statut de confidentialité d’une thèse qui interdit complètement sa diffusion en
ligne, sur l’internet comme sur l’intranet, est incompatible avec l’objectif déclaré par M. DERAMBARSH
d’informer le citoyen, l’administration et le législateur ;

30
202. Considérant que M. DERAMBARSH, interrogé par la Section Disciplinaire en formation
d’instruction le 14/01/2020, sur les éléments de la thèse qui justifiaient l’obtention de la confidentialité, a
expliqué qu’il avait obtenu un contrat de travail qui lui avait permis d’accéder à des informations
confidentielles (statistiques, affaires en instruction…) pour lesquelles il était toujours tenu par le secret
professionnel, en raison des clauses du contrat qu’il avait signé au Ministère de l’Intérieur (PIÈCE 62);

203. Considérant que M. DERAMBARSH fournit un contrat de travail du Ministère de l’Intérieur,


accompagné de la notification de l’affectation en date du 26/06/2006, ainsi qu’une attestation délivrée en
date du 03/07/2006 par le service du contentieux du Ministère de l’Intérieur prouvant son emploi dans
ledit service pour la période 03/07/2006 au 31/08/2006, et à laquelle s’ajoute une attestation de vacations
rémunérées au Ministère de l’Intérieur pour la période du 4/09/2006 au 30/09/2006 (PIÈCES 15, 16, 17) ;

204. Considérant que M. DERAMBARSH produit devant la Section Disciplinaire des attestations
personnelles du Capitaine de Police, M. en date du 09/06/2006 (PIÈCE 18), de
l’Ex- commandant de Police, M. , sans date (PIÈCE 47), de M. Kamel BADAOUI,
assistant du service statistique ministériel de la Sécurité intérieure en date du 02/03/2020 (PIÈCE 75-1),
de M. du syndicat UNSA Police en date 26/02/2020 (PIÈCE 76-2), du Commandant de
Police , M. L en date du 29/06/2020 (PIÈCE
108), qui déclarent bien le connaître ou l’avoir déjà rencontré ;

205. Considérant que M. DERAMBARSH, interrogé le 14/01/2020 sur les éléments précis qui
justifieraient un classement confidentiel de la totalité du manuscrit, donne l’exemple de la restitution qu’il
fait de l’affaire du hacker Gregory Chelli dit ‘Ulcan’ (p. 304-305), qui présente, selon ses dires, des
éléments confidentiels de l’enquête (PIÈCE 62);

206. Considérant que les éléments les plus précis donnés par M. DERAMBARSH dans sa thèse sur
cette affaire sont les dates auxquelles Gregory Chelly a hacké par téléphone des commissariats de police,
et que ces mêmes informations ont été données par Jérôme JADOT dans l’article « L’activiste pro-
israélien Ulcan visé par une enquête de police », (Radio France, 08/08/2014) dont M. DERAMBARSH a
recopié, sans les référencer, plusieurs paragraphes ;

207. Considérant que M. DERAMBARSH, réinterrogé le 11/03/2020 sur d’éventuels autres éléments
justifiant la confidentialité, répond qu’il en fera parvenir la liste à la Section Disciplinaire ; et que cette liste
d’éléments, et des pages de sa thèse dans lesquelles sont contenus des éléments justifiant la
confidentialité de son manuscrit, est produite devant la Section Disciplinaire le 16/06/2020 (PIÈCE 96);

208. Considérant que M. DERAMBARSH indique dans le courrier associé à cette liste que ces pages
contiennent des informations obtenues grâce à des autorisations des services du Ministère de l’Intérieur,
et qu’en vertu de l’article 226-13 du code pénal, il pourrait être poursuivi pour atteinte au secret
professionnel par le Ministère de l’Intérieur s’il venait à les divulguer (Courrier adressé à la DAJI, en date
du 16/06/2020, PIÈCE 96) ;

209. Considérant que la liste des éléments et pages, communiquée par M. DERAMBARSH et
justifiant la confidentialité est la suivante :
103-136, Fichiers STIC, JUDEX, TAJ ;
139, OCTOPUS ;
143-144, FIJAIS ;
148-149, FAED ;
152-153, FNAEG ;
156-159, FPR ;

31
161-162, SALVAC ;
179-180, FSDRF ;
180, SNPC ;
187-227, PPL ;
187-227, PULS@R ;
187-227, ARDOISE ;
187-227, FOVES ;
187-227, STIVV ;
187-227, LAPI ;
187-227, PERICLES /AJDRCDS ;
187-227, CORAIL ;
187-227, ARI@NE ;
187-227, ATHEN@ ;
187-227, LUPIN ;
233-237, Problèmes liés aux fichiers;
246-257, Problèmes liés aux fichiers;
256-261, Problèmes liés aux fichiers;
290-308, Problèmes liés aux fichiers;
327, Renseignements généraux ;
352-356, OLCDI ;
358-360, INDECT ;
414-417, FIJAISV et FPR ;
473-475, Dessin, croquis, statistiques ;
476-479, Rédaction LUPIN ;

210. Considérant que les descriptions des fichiers susmentionnés entre les pages 103 et 227 de la
thèse correspondent à des reprises intégralement plagiées des sources suivantes :

STIC (103-107) > BAUER, 2008, 55-58


JUDEX (108-116) > BAUER, 2008, 50-55
TAJ (116-135) > HADDAD, 11/07/ 2013 +Texte de loi in extenso
OCTOPUS > BAUER, 2008, 66-68
FIJAIS > BAUER, 2008, 59-61 et CNIL en ligne
FAED > BAUER, 2008, 61-63 et CNIL en ligne
FNAEG > BAUER, 2008, 63-65
FPR > BAUER, 2008, 65-66 et CNIL en ligne
SALVAC > BAUER, 2008, 68-69
FSDRF > BAUER, 2008, 76-79
SNPC > BAUER, 2008, 79-83
PPL > BAUER, 2008, 84-86
PULS@R > BAUER, 2008, 86-88
ARDOISE > BAUER, 2008, 89-90
FOVES > BAUER, 2008, 90-91
STIVV > BAUER, 2008, 91-92
LAPI > BAUER, 2008, 92-94
PERICLES /AJDRCDS> WIKIPEDIA et BAUER, 2008, 95-97
CORAIL > BAUER, 2008, 97-99
ARI@NE > BAUER, 2008, 99-101
ATHEN@ > BAUER, 2008, 101-104
LUPIN > CHAMPEAU, 2014

32
211. Considérant que les pages 233-237, 246-257, 256-261, 290-308 sont catégorisées sans plus de
détails par M. DERAMBARSH par la mention « Problèmes liés aux fichiers », et qu’il est établi par la
Section Disciplinaire que lesdits passages recèlent les éléments suivants susceptibles d’être
confidentiels : statistiques sur le fichier STIC (233-237), affaires traitées par la CNIL et par des juridictions
(246-256), analyses de controverses (256-261), description d’une série d’affaires précises qui ont
alimenté les controverses concernant les mésusages et les détournements des fichiers de police (290-
308 : Affaire Philippe Pichon, Affaire de la franc-maçonnerie, Affaire de la Charente, Affaire de Saint-Nazaire,
Affaire du Var, Affaire IKEA, Affaire Euro Disney, Blocage à l’aéroport Roissy , Victimes du STIC, Affaire
Grégory Chelly dit « Ulcan », Affaire de Flamanville) ;

212. Considérant que les pages 233-237 correspondent à un mélange de paragraphes issus de deux
rapports de la CNIL (2009, p. 4 et 2013), auquel sont rajoutés des rappels de textes de lois, et que les
informations les plus précises de ces pages sont des statistiques contenues dans les notes 134 à 139 de
la thèse qui sont identiques aux notes 6 à 11 du rapport de CNIL (2013) ;

213. Considérant que dans les pages 246-248, sont décrites des affaires précises où des personnes
ont requis l’aide de la CNIL car elles étaient pénalisées par leur inscription dans un fichier de police,
notamment le fichier STIC, qui sont exposées par M. DERAMBARSH de la manière suivante : Monsieur V
(p. 246), Monsieur B (p. 246), Monsieur G (p. 246), Monsieur R (p. 246-247) , Madame T (p. 248),
Mademoiselle P (p. 248) ;

214. Considérant qu’il est établi que Monsieur V est un mélange des cas de Monsieur C et Monsieur
D exposés par la CNIL (2012, p.4) ; que Monsieur B est Monsieur B traité par la CNIL (2008, p. 34) ; que
Monsieur G est le cas simplifié de Monsieur B traité par la CNIL (2009, p. 38) ; que Monsieur R est
Monsieur R traité par la CNIL (2008, p. 34), que Madame T est Madame T traitée par la CNIL (2008,
p. 34) ; que Mademoiselle P est Mademoiselle P traitée par la CNIL (2008, p. 34) ;

215. Considérant que dans les pages 248-249, M. DERAMBARSH commente l’arrêt Brunet et que ce
commentaire ne comporte pas d’information confidentielle car il s’agit d’éléments précis présentés dans
plusieurs « post » d’avocats publiés en ligne au moment où l’affaire est jugée,
notamment www.thierryvallatavocat.com/2014/09/arret-brunet-du-18-septembre-2014-la-france-
condanmee-par-la-cedh-pour-le-fichage-stic-d-infractions-classees-sans-suite.html ;

216. Considérant que dans les pages 249-252, M. DERAMBARSH commente les décisions du Conseil
d’Etat sur le fichier TAJ, et que ces pages sont plagiées d’un article du DALLOZ-ACTU-ETUDIANT
(2014), qui n’est pas cité dans la version soutenue de la thèse (V1) ;

217. Considérant que dans les pages 252-256, M. DERAMBARSH commente l’Arrêt M.K. c/France
rendu par la CEDH sur le fichier FAED , et que ces pages sont intégralement plagiées d’un article publié
sur blog « Pérégrinations juridiques », qui n’est pas cité dans la version soutenue de la thèse (V1) ;

218. Considérant que dans les pages 256-261, l’analyse des controverses au sujet des fichiers de
police est la reprise quasi-intégrale d’un article de Jean-Marc MANACH sur le blog BUG BROTHER
(2014), qui n’est pas cité dans la version soutenue de la thèse (V1) ;

219. Considérant que les pages 290-308 concernent une série d’affaires, notamment dans lesquelles
étaient impliqués des fonctionnaires de police ayant détourné des informations des fichiers auxquels ils
avaient accès, et que la plupart de ces affaires sont évoquées dans le paragraphes « Fuites » de l’article
STIC de WIKIPEDIA, M. DERAMBARSH ayant ici recopié une série de notes de bas de page (dans la

33
version V1, n°149, 150, 151, 152, 153, 155, 156, 158) qui correspondent très exactement aux sources
référencées par WIKIPEDIA dans les notes du paragraphe « Fuites » afférentes auxdites affaires Pichon,
Charente, Saint-Nazaire, IKEA ;

220. Considérant que les pages 291-292 et 293-294 où M. DERAMBARSH traite respectivement les
affaires « de la franc-maçonnerie » et « du Var », ne comportent que des informations factuelles déjà
contenues dans les jugements ayant été rendus respectivement le 20 juin 2006 et le 5 février 2013, et
dûment référencés en notes n°154 et 156 de la version V1 de la thèse ;

221. Considérant que dans les pages 290-308 apparaissent également des éléments de précision sur
ces affaires, directement plagiés de l’Express, 20/11/2013 et Eurojuris, 22/03/2013 (Affaire IKEA, p. 295-
297), d’une dépêche de l’AFP du 01/03/2012 traitée respectivement par L’Express et Le Monde (Affaire
Euro Disney, p. 297-299), sans que la source ait été citée dans la version de la thèse V1 ;

222. Considérant que les témoignages de victimes du STIC aux pages 300-304 sont recopiés de
l’article de François KOCH, « Victimes du Stic », (L’Express, 19/01/ 2009) sans que la source ait été citée
dans la version de la thèse V1, et qu’elles sont paginées 302-304bis dans la version mise à jour (V3) ;

223. Considérant que les pages 304-306 concernent l’Affaire Gregory Chelli susmentionnée, l’article
de Jérôme JADOT n’étant cité dans aucune version de la thèse ;

224. Considérant que les pages 306-308 concernent l’Affaire de Flamanville sont plagiées de l’article
de Christophe GUILLEMIN sur ZDnet (16/08/2004) sans que la source ait été clairement citée dans la
version de la thèse V1 ;

225. Considérant que la page 327 sur les renseignements généraux était plagiée du mémoire de Maud
KORNMAN (p. 77-78), et que dans la version mise à jour, le contenu précis et substantiel de la page 327
de la V1 n’existe plus et qu’il ne subsiste plus qu’une mention du fichier des renseignements généraux
en page 325 de la mise à jour, avec une note infrapaginale n° 186 qui correspond à l’ancienne note 184
de la page 327 de la V1 ;

226. Considérant que les pages 352-356 qui portent sur l’OLCDI, sont plagiées du rapport BAUER et
SOULLEZ, 2011 (p. 49-59) et qu’elles sont paginées 333-340 dans la version mise à jour ;

227. Considérant que les pages 358-360 qui portent sur INDECT, sont plagiées d’un article de Quentin
GOOSSENS (Geeko, Le Soir, 24/01/2013) auquel est mélangé un extrait de la notice de WIKIPEDIA
consacré au film Minority Report, et notamment à son interprétation par les Cahiers du Cinéma, et qu’elles
sont paginées 342-343 dans la version mise à jour ;

228. Considérant que les pages 414-417 qui portent sur les fichiers FIJAISV et FPR, sont plagiées du
rapport BATHO & BENISTI (2011, p. 113-116), et sont paginées 400-403 dans la version mise à jour ;

229. Considérant que les dessins, croquis et statistiques des pages 473-475 sont issus
respectivement, d’une infographie publiée dans un article de J.-M. MANACH publié sur le site OWNI
(18/05/2012) et d’un tableau de données publié par la CNIL (2012), et que ces pages portent les n°457-
459 dans la version mise à jour ;

34
230. Considérant que l’annexe des pages 476-479 est le texte d’un arrêté ministériel du 15/10/2014
que LEGIFRANCE publie sous la référence NOR : INTD1422187A ;

231. Considérant que M. DERAMBARSH avait déclaré lors de la séance d’instruction du 14/01/2020
que sa description des fichiers de police dans la première partie de la thèse relevait de textes de droit et
de rapports officiels, notamment les rapports BAUER, sur lesquels chacun pouvait s’appuyer et pour
lesquels la notion même de plagiat ne s’appliquerait pas, et que cette déclaration est incompatible avec
celle du 16/06/2020 qui prétend que les descriptions de ces mêmes fichiers STIC, JUDEX, TAJ,
OCTOPUS, FIJAIS, FAED, FNAEG, FPR, SALVAC, FSDRF, SNPC, PPL, PULS@R, ARDOISE, FOVES,
STIVV, LAPI, PERICLES /AJDRCDS, CORAIL, ARI@NE, ATHEN@ dans la première partie de la thèse,
contiendraient des informations originales obtenues grâce à des autorisations des services du Ministère
de l’Intérieur, protégées à ce titre par le secret professionnel et propres à justifier le statut de
confidentialité de la thèse ;

232. Considérant que M. DERAMBARSH déclare le 16/06/2020 que les pages 233-237, 246-257, 256-
261, 290-308, consacrées aux problèmes liées aux fichiers de police, contiendraient des informations
obtenues grâce à des autorisations des services du Ministère de l’Intérieur, protégées à ce titre par le
secret professionnel et propres à justifier le statut de confidentialité de la thèse, et que cette déclaration
présente une incompatibilité avec le fait d’ajouter des précisions sur les sources, principalement
journalistiques, d’où sont issues lesdites informations « confidentielles », lesdits passages contenant 9
des 11 « annotations retravaillées complémentaires » de la version mise à jour V3 authentifiée du 15
janvier 2016 par le cabinet VENEZIA ET ASSOCIES, (pagination V3) :
p. 234, Rapport de la CNIL, 20 janvier 2009, supplément dans la note 131,
p. 252, Dalloz, 9 mai 2014, supplément dans la note 141,
p. 252, Blog Pérégrinations juridiques, 2013, supplément dans la note 141,
p. 257, Jean-Marc Manach, supplément dans le corps du texte,
p. 295, L’Express, 20 novembre 2013, supplément dans la note 158,
p. 296, Florence Boucher, Eurojuris (22 mars 2013), supplément dans le corps du texte,
p. 298, Agence France Presse (1 mars 2012), supplément dans le corps du texte,
p. 302, François Koch, L’Express, supplément dans le corps du texte,
p. 306, ZDnet, 16 août 2004, supplément dans la note dans la note 162 ;

233. Considérant qu’aucun des éléments de la liste fournie par M. DERAMBARSH ne comporte de
données confidentielles pour la divulgation desquelles ce dernier pourrait être poursuivi par la justice,
puisque tous les éléments les plus précis qu’il cite, ont été publiés par d’autres auteurs bien avant
décembre 2015, auteurs dont M. DERAMBARSH recopie partiellement ou en totalité lesdites
publications ;

234. Considérant que, si le manuscrit de thèse avait contenu quelques informations confidentielles et
secrètes, il aurait pu être légitimement procédé à une opération de « caviardage » sporadique desdites
informations sensibles, sans en passer par un classement confidentiel de la totalité du manuscrit ;

235. Considérant que, en conséquence de ce qui précède, la demande de M. DERAMBARSH de


prendre en considération le caractère confidentiel de sa thèse, est indue ;

*
***

35
CONSIDÉRANT LA VOLONTÉ DÉLIBÉRÉE
D’IGNORER LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE DES AUTEURS RECOPIÉS

236. Considérant qu’en l’espèce, l’intention résulte des faits ;

237. Considérant qu’un courriel a été envoyé le 27/07/2014 aux encadrants de l’Université Paris 2
Panthéon-Assas, Messieurs et , dans lequel M. DERAMBARSH affirme
« ma thèse est en voie d’être finalisée » et propose de composer un jury de soutenance en suggérant M
comme membre (PIÈCE 69-2) ;

238. Considérant qu’un an et deux mois plus tard, le 23/09/2015, Messieurs et de


Paris 2 Panthéon-Assas n’ont toujours pas accédé à sa demande de soutenir sa thèse, et sont alors
informés par M. DERAMBARSH de son choix de changer de directeur, et qu’il précise en les quittant :
« J’ai bien noté toutes vos remarques concernant ma thèse de droit sur les fichiers de police. Et je vais
les intégrer bien évidemment », courriel transmis par M. mais dont il ne semble pourtant pas
avoir été destinataire en copie (PIÈCE 69-3) ;

239. Considérant que les deux courriels susmentionnés permettent d’établir qu’une première version
d’un manuscrit a donc été soumise à l’examen d’au moins un encadrant à Paris 2 entre le 27/07/2014 et
le 23/09/2015, et que ce manuscrit n’a pas été accepté en l’état pour une soutenance à l’Université Paris 2
Panthéon-Assas à l’automne 2015 ;

240. Considérant que M. DERAMBARSH se tourne alors, parmi tous les directeurs de thèse possibles,
vers un encadrant qui n’est notoirement pas spécialiste du Droit afférant à la Sécurité intérieure ou à
l’Informatique et aux libertés, et lui soumet son manuscrit ;

241. Considérant que M. , n’ayant vu dans ledit manuscrit, selon ses déclarations, que des
problèmes de mise en forme, consent sur le champ à organiser la soutenance, et ceci dans une
chronologie extrêmement serrée, et parallèle à l’opération de transfert administratif du dossier depuis
Paris 2 Panthéon-Assas engagée le 23/09/2015 (PIÈCES 53 à 56 et 69-1) , qui implique que le fichier de
la thèse n’a pas été déposé 3 semaines avant la soutenance selon l’obligation réglementaire, mais
seulement 14 jours avant celle-ci :
- Autorisation d’inscription à l’Ecole Doctorale de Droit de Paris 1 délivrée le 05/11/2015,
- Dépôt du fichier électronique au service des thèses de Droit, le vendredi 27/11/2015 (PIÈCES 75-
5 à 75-8),
- Pré-rapport de M , le lundi 30/11/2015,
- Autorisation de soutenance signée le mercredi 02/12/2015,
- Soutenance en date du 11/12/2015 ;

242. Considérant que M. DERAMBARSH présente lui-même à la Section Disciplinaire un ensemble


de documents qui témoignent que, durant toute cette période, entre le printemps et l’automne 2015, il est
occupé par le lancement de sa campagne internationale contre le gaspillage alimentaire (Le Monde, 25
mars 2015 ; The Gardian, 25 mai 2015, BBC Mundo, 29 mai 2015, AFP Japon, 9 juin 2015, France24,
11 juin 2015) et la préparation d’un ouvrage Manifeste contre le gaspillage qui paraît le 28 octobre 2015,
ce qui prouve qu’entre le 23/09/2015 et le 27/11/2015, il n’a ni le temps, ni la sérénité nécessaires à
l’achèvement d’un travail doctoral qui porte sur un sujet complètement différent de son autre ouvrage en
voie de paraître (PIÈCES 98-3, 98-4, 98-5, 98-6, 98-8, et 97-3) ;

36
243. Considérant que, même mal encadré par Messieurs et , même « médiocre » –
terme que la défense de M. DERAMBARSH emploie pour qualifier sa compétence en tant
qu’étudiant (PIÈCE 79) –, voire pressé d’en finir avec ses études universitaires, un doctorant en Droit
n’ignore pas que recopier mot à mot, parfois quasi intégralement, jusqu’à plusieurs dizaines de pages
consécutives, des œuvres originales écrites par d’autres auteurs, sans que soit cités les noms des
auteurs et les sources, est pénalement qualifiable de contrefaçon ;

244. Considérant qu’a fortiori, un étudiant puis doctorant en Droit qui travaille dans le milieu de l’édition
depuis 2002, successivement aux Presses du Management et Jacques-Marie Laffont, chez Ramsay et
au Cherche Midi (PIÈCE 14), et qui a déjà été confronté à l’occasion de son expérience professionnelle
dans ce milieu à un soupçon de plagiat concernant un livre qu’il a lui-même édité – en l’espèce, un
ouvrage écrit par le Président du jury de la soutenance de ladite thèse, pour lequel M. DERAMBARSH a
reconnu devant la presse des oublis de sources qui seraient corrigés lors d’une future réimpression
(Slate.fr, 26/03/2011, L’Express.fr, 24/03/2011, Le Figaro.fr, 25/03/2011) –, ne saurait ignorer les règles
du droit à la citation du Code de la Propriété Intellectuelle qui s’appliquent dans le monde de l’édition, et
jusque dans l’exception pédagogique et scientifique ;

245. Considérant qu’il est établi que le jury souverain, n’ayant pas découvert le plagiat, et ayant par la
voix d’un des rapporteurs apprécié à sa juste valeur un passage de la thèse où le mémoire de Mme
KORNMAN est massivement plagié en l’attribuant de manière erronée à M. DERAMBARSH, ne peut par
conséquent avoir recommandé au docteur d’altérer et de couper 30 des meilleures pages de son
manuscrit de thèse ;

246. Considérant qu’aucune des versions des « mises à jour » du manuscrit qui ont été
successivement remises à la Section Disciplinaire, et dont M. DERAMBARSH a affirmé successivement
de chacune d’elles qu’elle était la « bonne » version du manuscrit de la thèse, n’a donc pu être mise en
œuvre selon les recommandations du jury souverain ;

247. Considérant que lesdites « mises à jour » de M. DERAMBARSH consistent substantiellement à


minimiser ou faire disparaître purement et simplement, des éléments de preuve du plagiat du mémoire
de DEA de Maud KORNMAN ; et que ce constat vaut pour toutes les versions dites « mises à jour »
quelle que soit la date de leur mise à jour, authentifiée par le Cabinet (15 janvier
2016) sur la V3 ou observée par la Section Disciplinaire (4 novembre 2019) sur la V2 ;

248. Considérant, en outre, qu’examinant le fichier « These Arash Derambarsh Mise à jour – Janvier
2016 VO.pdf » (V3) contenu dans l’exemplaire de la clé USB reçu par colis postal le 02 juin 2020, la
Section Disciplinaire observe que ce fichier aurait été copié sur ladite clé USB le 15 janvier 2016 à
22:26:44 ; et que ses propriétés-attributs associées à l'explorateur WINDOWS sont incompatibles avec
ses propriétés-attributs associées à ACROBAT (PIÈCE 82) ;

249. Considérant que le cabinet a opéré son expertise d’horodatation uniquement


à partir des propriétés-attributs associées à l'explorateur WINDOWS, la copie de l’écran établissant ainsi
que la dernière modification du fichier WORD a été effectuée le 15 janvier 2016 à 21:50, et la dernière
modification de la version PDF qui en est issue, a été effectuée le 15 janvier 2016 à 21:54:38 (PIÈCE 83) ;

250. Considérant que, examinant ce fichier « These Arash Derambarsh Mise à jour – Janvier 2016
VO.pdf » sur l’exemplaire de clé USB reçu par courrier le 2 juin 2020, la Section Disciplinaire observe
qu’une fois ledit fichier ouvert, les propriétés-attributs associées à ACROBAT indiquent que la dernière
modification a été effectuée le 11 février 2020 à 21:54:35 (PIÈCE 82) ;

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251. Considérant que ce fichier électronique, enregistré sur une clé USB, présente donc une
incohérence entre ses propriétés-attributs associées à l'explorateur WINDOWS et ses propriétés-attributs
associées à ACROBAT qui s’observent uniquement une fois le fichier ouvert et qui n’ont pas fait l’objet
du constat d’huissier ; et que cette incohérence réside dans le fait que les dates de création et de
modification des propriétés-attributs associées à l'explorateur WINDOWS sont antérieures de plus de
trois ans avec les dates de création et de modification des propriétés-attributs associées à ACROBAT ;

252. Considérant que, si la « mise à jour » a été faite entre le 11 décembre 2015 et le 15 janvier 2016
comme l’affirme M. DERAMBARSH, il a falsifié le manuscrit qu’il venait tout juste de soutenir ;

253. Considérant que, si les versions « mises à jour » V2 et V3 ont été faites, comme l’observe la
Section Disciplinaire, entre le 4 novembre 2019 et le 11 février 2020, M. DERAMBARSH a produit, au
cours d’une instruction menée par une juridiction, des faux documents qu’il a cherché à faire passer, par
divers stratagèmes et allégations, pour authentiques ;

254. Considérant que, quelle que soit la date de ces « mises à jour », il est donc établi que
M. DERAMBARSH a délibérément voulu tromper le jury et la Section Disciplinaire ;

255. Considérant que M. DERAMBARSH a tiré bénéfice des dysfonctionnements de l’administration


de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qui ont créé une série de circonstances opportunes :
- tout d’abord, en ce que soit autorisé à siéger un jury dont la composition, irrégulière au regard de
la loi, a contribué à ce que les faits ne soient pas découverts au moment de la soutenance en 2015,
- puis, en ce que ne soit pas archivé le rapport de soutenance qui est le document réglementaire
faisant foi sur la teneur des débats ayant réellement eu lieu lors de la soutenance et qui engage
les membres du jury par un acte administratif signé de tous,
- ensuite, en ce que l’archivage des thèses de Droit ayant pris plus d’un an de retard, la thèse n’a
pas été mise en ligne et rendue ainsi publique, au moins sur l’intranet de l’Université, entre janvier
2016 et mars 2017,
- enfin, lorsqu’il a été procédé à l’archivage pérenne en mars 2017, en ce que l’administration de
l’Ecole Doctorale de Droit et le Service Commun de la Documentation, qui avaient alors découvert
l’incomplétude du dossier de soutenance, ont octroyé le statut de confidentialité pour une durée de
30 ans, en dérogeant au circuit normal de la décision dans ce domaine, et sans exiger aucune
pièce justificative, contribuant alors à ce que les faits restent cachés pour longtemps, voire
définitivement ;

256. Considérant que la Section Disciplinaire des Usagers n’a pas compétence pour qualifier et juger
les dysfonctionnements susmentionnés mis au jour à l’occasion de son instruction ;

257. Considérant que, quelle que soit la qualification de ces dysfonctionnements, ces derniers
n’exonèrent pas M. DERAMBARSH de sa responsabilité dans la commission d’un plagiat qui ne peut être
confondu avec des erreurs méthodologiques susceptibles d’être « corrigées » après soutenance ;

258. Considérant que, non seulement M. DERAMBARSH nie les faits reprochés qu‘il a tenté
grossièrement de maquiller par la présentation de deux versions falsifiées de son manuscrit, mais que de
surcroît, il accuse la Section Disciplinaire de vice de procédure, au motif qu’un ou plusieurs de ses
membres se seraient rendus coupables, en plusieurs occasions, de violer le secret de l’instruction en
délivrant des informations sur le contenu de la procédure, voire la date d’une séance, et que ces

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informations se seraient ensuite retrouvées en possession de tiers qui les auraient diffusées sur les
réseaux sociaux ou les auraient utilisées pour l’intimider dans le cadre de la campagne des élections
municipales de Courbevoie où il était membre d’une liste candidate (PIÈCES 79 et 101) ;

259. Considérant que ces allégations sont supposées avoir été étayées par le versement au dossier
de l’instruction de trois pièces matérielles composées de :
- séries de tweets en date du 19/02/2020, 14/02/2020, 02/03/2020, issues du compte « Thèse et
Synthèse », établis sous constat d’huissier en date du 12/03/2020 par le Cabinet
(PIÈCE 85),
- d’une conversation par SMS datant du matin du 11/03/2020 entre M. DERAMBARSH et une
opposante politique de la ville de Courbevoie, Mme , établie sous constat d’huissier
en date du 12/03/2020 par le Cabinet (PIÈCE 86) ;
- d’un échange non daté de tweets, transmis à la Section Disciplinaire le 10/07/2020, et que cette
dernière a identifié comme issu du compte « Thèse et Synthèse » en date du 21/06/2020 (PIÈCE
116),

260. Considérant qu’il est établi que les pièces susmentionnées ne contiennent aucun élément
tangible relatif à la violation du secret de l’instruction par un des membres de la Section Disciplinaire, et
qui concernerait de potentielles fuites issues des travaux de l’instruction et de son agenda ;

*
***

Considérant que les faits reprochés sont établis ;


Considérant qu’ils sont constitutifs d’une fraude ;
Considérant qu’en l’espèce, la confidentialité de la thèse est indue ;
Considérant qu’en l’espèce, l’intéressé ne reconnaît pas s’être rendu coupable de plagiat
et qualifie ses pratiques plagiaires comme relevant exclusivement d’« erreurs méthodologiques »,
ce qui constitue un fait aggravant ;
Considérant qu’en l’espèce, les faits reprochés sont également aggravés par la production de versions
falsifiées de la thèse devant la Section Disciplinaire du Conseil Académique compétente à l’égard des Usagers ;

PAR CES MOTIFS, et après en avoir délibéré et statuant à la majorité absolue ;

DECIDE

Article 1
La section disciplinaire prononce une exclusion définitive de tout établissement public d’enseignement
supérieur.

Article 2
Cette sanction est assortie de l’annulation de l’épreuve de soutenance de la thèse concernée, ce qui
implique de facto le retrait du diplôme de Doctorat en Droit.

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