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FSJES MARRAKECH Cours Histoire de la pensée économique semestre 5 Branche : Economie et gestion 2014/2015 Prof.ASSI Driss

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FSJES MARRAKECH Cours Histoire de la pensée économique semestre 5 Branche : Economie et gestion 2014/2015 Prof.ASSI Driss

Histoire de la pensée
économique
Disponible uniquement sur le site www.univergestion.com

Semestre : 5
Branche : Economie et gestion

Prof : ASSI Driss

Année universitaire 2014-2015


Il est disponible uniquement sur :

 www.univergestion.com : site instructif et éducatif en


matière de gestion, d'économie et de comptabilité

 B.ESPACE ADAM

L‟objectif de ce cours est de fournir aux étudiants, les éléments nécessaires à la mise en
perspective historique des connaissances acquises au cours de leur scolarité en sciences
économiques.

On retiendra ainsi quelques auteurs majeurs qui ont marqué l‟histoire de la discipline et dont
la connaissance fait partie du patrimoine intellectuel des économistes.

La présentation du cours sera faite de manière chronologique. Nous commencerons avec les
précurseurs (mercantilistes et physiocrates) puis les classiques. Nous poursuivrons avec F. List
et K Marx, après nous entamerons la révolution Marginaliste avec les néoclassiques puis
l'apparition du Keynésianisme et enfin nous terminerons avec les néolibéraux et les
contemporains.

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Plan du cours

 Introduction générale

 Les précurseurs : mercantilistes et physiocrates

 Classiques : Adam Smith, Ricardo, Say et Malthus

 F. List

 Karl Marx

 Les néoclassiques

 Keynes

 Les néolibéraux

 Les contemporains

Introduction générale
1-l'intérêt de l'étude de l'histoire de la pensée économique : pourquoi faire de la
pensée économique ?

2-comment étudier la pensée économique ?

3-formation de la pensée économique comment la pensée économique s'est-elle


constituée ?

1-l'intérêt de l'étude de l'histoire de la pensée économique

L‟HPE se trouve comme son nom l'indique, au carrefour de deux grands domaines de la
connaissance, l'histoire et l'économie, c‟est l'étude et l'analyse des pensées et théories
économiques du passé.

-pourquoi faire l'histoire de la pensée économique ?

L’étude de la pensée économique présente un intérêt pour plusieurs raisons :

L‟HPE fait partie intégrante de la science économique, l‟étude de la pensée économique est
l‟étude de l‟économie elle-même, l‟économie n‟est pas une discipline aboutie, les principaux
auteurs se sont situés par rapport à leurs prédécesseurs sous forme de la synthèse, du
recouvrement ou de la critique. Par exemple, Ricardo s‟est situé sur le terrain balisé par Smith.
Marx a construit son œuvre économique par rapport à Smith et Ricardo. Walras, fondateur de
l‟école néoclassique, s‟est situé par rapport à l‟école classique. Keynes grand économiste du
20ème siècle a croisé les fers avec les continuateurs des néoclassiques comme Pigou mais
aussi avec les mercantilistes comme De Mondeville. En économie les idées ne meurent pas
mais elles dorent, exp depuis les années 70 on assiste à un retour au libéralisme.

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L‟étude la pensée économique permet de faire le bilan des tentatives d‟explications de


phénomènes et en tirer enseignements pour comprendre la réalité actuelle, Autres motifs :

« Les hommes d‟action restent les esclaves de quelques économistes passés, dit Keynes »

( cette citation souligne à quel point le poids du passé de la discipline est important)

2-Comment étudier la pensée économique ?

L‟étude de l‟histoire de la pensée économique ne consiste pas seulement à étudier et


commenter les écrits des économistes décédés, mais surtout de s‟efforcer de saisir le
mouvement par lequel leur pensée s‟est constituée, à savoir replacer les développements
dans leur contexte historique et tenter de comprendre les motivations des auteurs et les
reconstruire. C‟est à dire , savoir ce qu‟ont pensé les gens avant nous, mais il ne s‟agit pas
seulement de revisiter les théories et pensées économiques du passé, mais aussi et surtout de
voir quels enseignements peut-on en tirer pour comprendre la réalité actuelle et les discours
et débats actuels sur les problèmes économiques et sociaux contemporains, c‟est-à-dire voir
ce qui reste d‟actualité dans ces théories et qu‟on peut utiliser aujourd‟hui

3-La formation de la pensée économique

Les premières réflexions sur l‟économie remontent à l‟antiquité. Trois auteurs se sont
particulièrement illustrés par leurs réflexions économiques : PLATON et ARISTOTE dans
l‟Antiquité et THOMAS D‟AQUIN au Moyen-âge

Afin de cadrer chronologiquement les faits on peut retenir les étapes suivantes

Le néolithique s‟achève avec l‟invention de l‟écriture, vers 3500 ans av. J.-C, mais aussi le
passage des outils de pierre aux outils de fer, l‟âge des outils dits de « bronze », constituant
une phase intermédiaire entre les outils de pierre et les outils de fer.

La période qui lui succède est l’Antiquité : Elle commence avec l'invention de l'écriture (3
500 ans avant J.-C.). Elle se termine avec les invasions barbares ou migrations eurasiennes,
entre 300 et 600 après J.-C.

Le Moyen Âge : période située entre l‟Antiquité et la Renaissance, soit entre 476 (chute de
l'Empire romain d'Occident) et 1453 (chute de l'Empire byzantin) après Jésus-Christ, du Ve au
xve siècle. Il s‟étend sur une période de mille ans.

La renaissance: début, la découverte de l‟Amérique par Christophe COLOMB en 1492.

Pour ce qui est de la fin, on peut prendre comme point de repère les débuts de la révolution
industrielle en Angleterre, vers 1750.

-deux questions concernant l'économie vont faire débat entre Platon et Aristote

- La première question est celle de la propriété : faut-il que celle-ci soit collective, comme le
pense PLATON, ou privée, ainsi que le soutient ARISTOTE ?

- La seconde question est celle de la répartition de la richesse : celle-ci doit-elle être


distribuée égalitairement, comme l‟exige PLATON, ou faut-il qu‟elle soit distribuée
proportionnellement à l‟effort de chacun comme va l‟expliquer ARISTOTE ?

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Par la suite, Thomas d‟Aquin réfléchissant sur la pensée d‟aristote, va largement reprendre à
son compte les idées du penseur grec et tenter, dans un autre domaine, celui du taux
d‟intérêt, de faire évoluer la pensée de l’église.

Cependant, durant le moyen âge, la pensée économique était dépendante de la


morale et de la religion, c'est à travers la morale et la religion que l'on va aborder certaines
questions économiques. En effet, l'Eglise condamne la richesse matérielle, l'accumulation
d'argent, l'économie n'existe donc pas vraiment en tant que discipline autonome (...). Les
travaux de Saint Thomas d‟Aquin en témoignent. Il s‟agit de déterminer quelles sont les
pratiques économiques « justes » selon la religion chrétienne et la volonté de Dieu. Cette
démarche conduit Saint Thomas d‟Aquin à considérer qu‟il existe un « juste prix », un « juste
profit », un « juste salaire » et à condamner comme immoraux les prêts avec intérêt.

Avec la Renaissance, (1450-1789) ( vaste mouvement de transformations intellectuelles,


morales, économiques et politiques, caractérisé par le développement de l‟art, la science et la
réforme de l‟église, découvertes, Etat nation,…) l’économie apparaît comme discipline
autonome, séparée de la théologie, de la philosophie et de la morale. L‟économie
abandonne alors les préceptes moraux et religieux.

La science économique, en tant que discipline ayant sa finalité, son objet et sa


méthode propres, est née avec l’apparition du capitalisme et s‟est développée avec
l‟expansion de ce dernier dans la mesure où le profit et l‟intérêt ne sont plus condamnés, mais
valorisés.

A partir du 16ème siècle, le développement de la pensée mercantiliste (1450-1750) puis des


physiocrates (1758-1776) marquera l‟essor de l‟économie politique comme science autonome
ayant son objet et sa méthode propres.
Depuis plusieurs écoles et courants de pensée économique se sont développés.
Historiquement, on peut successivement distinguer le mercantilisme, le libéralisme de l‟école
classique, le marxisme, le courant libéral néoclassique, le keynésianisme et enfin des
développements contemporains de la pensée néolibérale.

Chapitre 1 : Les Mercantilistes

Introduction

Place des mercantilistes dans la pensée économique


Le mot "mercantiliste" vient de l'italien "mercante" qui signifie "marchand. Les
mercantilistes n’ont pas une grande place dans la pensée éco, ils ne forment pas
une école de pensée au sens strict. Certains auteurs (A.Smith par exemple) ne parlent que
de mercantilisme ou d‟écrits mercantilistes. Cette pensée ne sera reconnue que par certains
auteurs tels que K Marx et Keynes. Keynes les considère comme ses précurseurs.

L'intérêt qu’on peut tirer de la pensée mercantiliste


En fait plusieurs enseignements peuvent être tirés de l‟étude de la pensée mercantiliste:

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Savoir comment la pensée économique s‟est constituée historiquement. Evaluer le rôle du


Tiers Monde (périphérie) dans le développement de l‟occident (centre) et surtout pourquoi
certains pays se sont développés alors que d‟autres non , Comprendre certains aspects du
fonctionnement du capitalisme contemporain qui demeurent largement mercantilistes : rapport
aux ressources naturelles et comportement des FMN.

Apport et limites de la pensée mercantiliste


Pour comprendre la pensée mercantiliste, il faut la replacer dans son contexte historique
avant de s‟interroger sur son apport et sa pertinence

Le contexte historique des mercantilistes


La doctrine mercantiliste a évolué sur une longue période (1450-1750) (phase de transition
du féodalisme au capitalisme). C‟est une période marquée par des transformations radicales et
de grands bouleversements Ces principales mutations peuvent être résumées ainsi :
L’émergence de nouvelles mentalités (l‟émancipation de l‟homme à l‟égard de la religion
et de l‟église) favorables à l‟activité économique et à la recherche scientifique
L’affirmation de l’Etat nation : naissance d‟‟une nouvelle conception de l‟Etat
indépendante de la morale et de la religion
Les grandes découvertes et élargissement du commerce international:
L‟invention de la boussole et du télescope s‟est traduite par une nouvelle ouverture du
monde : 1456, les portugais atteignent l‟Afrique ; 1492, Christophe Colomb découvre
l‟Amérique ; 1498, Vasco de Gama atteint l‟Inde ; 1519, Fernand Magellan fait le premier
tour du monde. C‟est l‟époque d‟exportation d‟esclaves et du commerce triangulaire entre
l‟Afrique et l‟Amérique. Tous ces faits ont favorisé l‟apparition du mercantilisme dont le but
principal est d‟enrichir la nation.
Fondements et formes de la pensée mercantiliste
Fonds commun des mercantilistes
La problématique commune aux mercantilistes : Comment enrichir la nation désignée par
l‟Etat ? Pour eux, le but de l‟économie politique est d‟enrichir la nation.Il s‟agit donc d'une
analyse essentiellement normative : les mercantilistes se sont fixés un objectif et préconisent
des moyens pour y parvenir. Ce sont par nature des interventionnistes

Les principales formes de la pensée mercantiliste


Cette doctrine, dont la pierre d'angle est l'identification de la richesse aux stocks d'or et
d'argent, s'est traduite par des politiques fort différentes selon la façon de procéder pour
accumuler la richesse. Nous allons donc étudier successivement :
Le mercantilisme espagnol ou bullioniste
Cette forme initiale du mercantilisme s‟est développée en Espagne et au Portugal. Ces
auteurs estiment que la richesse d‟une nation se mesure par la quantité des métaux précieux
dont elle dispose (pillage des métaux précieux de l‟Amérique latine). Ce système a échoué
parce que:

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D‟une part l‟afflux d‟or et d‟argent sur le marché espagnol a provoqué une violente hausse de
prix. Comme les prix des produits espagnols sont plus élevés qu‟à l‟extérieur, leurs
exportations sont défavorisées, alors que les produits étrangers étaient attirés en Espagne. Il
s‟ensuit un déséquilibre de la balance commerciale de l‟Espagne et par conséquent une sortie
de l‟or espagnol vers les divers pays d‟Europe. D‟autre part, l'activité agricole et l'activité
industrielle sont réduites à presque rien. Ce qui a engendré en définitive un appauvrissement
de l'Espagne et contribué à retarder durablement le développement de ce pays.
Le mercantilisme anglais ou commercialiste: reflet de la situation géographique de la
grande Bretagne qui était à l‟époque la reine des mers. Pour s‟enrichir, la Grande Bretagne qui
ne peut compter sur l‟afflux de métaux précieux, doit dominer le commerce mondial. La
richesse d‟une nation se mesure par l‟étendue de son commerce international
Le mercantilisme français ou industrialiste: c‟est un courant de pensée qui s‟est
développé en France au 17ème siècle. C‟est l‟expression du contexte français. En effet, la
France qui ne maitrise pas le commerce maritime et n‟ayant pas de colonies, préconisait le
développement des manufactures (c'est le nom que l'on donnait aux usines). Il s'agit toujours
d'enrichir l'Etat, mais par le développement industriel.

Les principales idées mercantilistes


L‟économie fonctionne comme un jeu à somme nulle ( stock de ressources limité, intérêts des
nations sont antagoniques, un pays ne peut s‟enrichir qu‟au détriment d‟un autre); Le
mercantilisme, en conséquence, aura tendance à dresser les pays les uns contre les autres.
Balance commerciale excédentaire: Pour se procurer de l‟or et de l‟argent, un pays doit
avoir une balance commerciale favorable ou excédentaire (X supérieures aux M)
Le protectionnisme: Pour favoriser la réalisation d‟une balance commerciale excédentaire et
développer l‟activité manufacturière, ils préconisaient l‟élévation des droits de douane pour
taxer l‟importation des produits finis, interdisaient l‟exportation des matières premières
nécessaires à l‟industrie nationale et encourageaient l‟exportation des produits manufacturés
ainsi que l‟importation des matières premières et du blé une fois la production nationale est
insuffisante
Termes de l’échange favorables: prix des exportations doivent être supérieurs aux prix des
importations (commerce colonial).
Croissance démographique, bas salaires et armée: Les mercantilistes sont
populationnistes, c'est-à-dire favorables à l'augmentation de la population dans un pays.
L‟abondance de la main-d'œuvre (bas salaires) favorise le développement de l'industrie et du
commerce, notamment des exportations. Par conséquent les industriels et les marchands
s'enrichissent. Cela permet aussi de lever des armées puissantes, ce qui bénéficie à l'Etat
L’interventionnisme et le nationalisme économiques (Etat doit être fort et capable de
défendre les intérêts de la nation).
Division du travail entre la métropole et les colonies (fournitures de matières premières
et débouchés pour les biens d‟équipements) Pour eux, les bas salaires ne sont pas seulement
un moyen de réduire les coûts de production et d‟augmenter les profits des manufactures mais
également le moyen d‟obliger les gens à l‟abondance de la monnaie pour faciliter les échanges
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et le financement des manufacturiers. Le taux d‟intérêt ne peut être bas que si l‟offre de
monnaie s‟y prête. La monnaie est jusqu‟ici assimilée au capital. Ce n‟est que plus tard qu‟on
parle de la monnaie fiduciaire.

Conclusion
Avant sa réhabilitation par Keynes, le mercantilisme a fait l‟objet de plusieurs critiques. Mais
pour comprendre la pensée mercantiliste, il faut la replacer dans son cadre historique. Le
mercantilisme peut être considéré comme la première ébauche d‟une science économique.
Cette pensée a contribué à l‟autonomie de l‟économie des autres disciplines notamment la
philosophie et la religion, etc. Elle nous permet de comprendre comment les pays d‟Europe
occidentale ont pu s‟enrichir et comment ils ont structuré les autres pays notamment sous
développés en fonction de leurs besoins. Elle nous enseigne également que le sous
développement des pays du Tiers Monde est le résultat de leur subordination aux pays
développés et que leur développement passe nécessairement par le refus de cette soumission.
La pensée mercantiliste est encore actuelle dans la mesure où elle peut nous aider à
comprendre certains aspects du fonctionnement du capitalisme actuel comme le cas de la lutte
acharnée des différentes puissances mondiales sur le contrôle des ressources naturelles,
comportement agressif des firmes multinationales, division internationale du travail quasi-
coloniale, etc. Certains parlent du néo-mercantilisme. Ainsi, la pensée mercantiliste mérite
d‟avoir une place importante dans la pensée économique

Les physiocrates
A la différence des mercantilistes, la pensée physiocrate s‟est développée sur une courte
période (1756-1776) et uniquement dans l’espace français. C‟est une véritable école
avec un maître (F. Quesnay) et des disciples.
Contrairement aux mercantilistes, la pensée physiocrate occupe une place importante dans la
pensée économique. La pensée physiocrate, à travers le tableau économique de F.Quesnay a
exercé une grande influence sur beaucoup d‟économistes. Cette pensée a contribué à la
formation de la comptabilité nationale et de la macro-économie.
L‟étude des physiocrates présente un intérêt particulier non seulement par l‟importance de sa
contribution dans la formation de la pensée économique, mais aussi et surtout par l‟actualité
de certains de ses enseignements. Elle peut aider à comprendre certains problèmes de
l‟économie moderne tels que les famines et la dégradation de l‟environnement.
Le contexte historique des physiocrates
La pensée physiocrate est apparue en France dans une période d‟avant la révolution
industrielle comme réaction au mercantilisme. Son agriculture était en crise à cause des
politiques mercantilistes (Colbertisme) ayant favorisé l‟industrie et le commerce extérieur. La
faiblesse des prix du blé jointe à une fiscalité lourde ont entrainé la multiplication des terres
incultes et l‟exode des ouvriers en ville. Face à cette situation économique et sociale
préoccupante, la pensée physiocrate s‟est développée pour le développement de l‟agriculture.
La pensée physiocrate est apparue en France dans une période d‟avant la révolution
industrielle comme réaction au mercantilisme. Son agriculture était en crise à cause des
politiques mercantilistes (Colbertisme) ayant favorisé l‟industrie et le commerce extérieur. La
faiblesse des prix du blé jointe à une fiscalité lourde ont entrainé la multiplication des terres
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incultes et l‟exode des ouvriers en ville. Face à cette situation économique et sociale
préoccupante, la pensée physiocrate s‟est développée pour le développement de l‟agriculture
L'école des Physiocrates a introduit dans la science deux idées nouvelles qui étaient
précisément à l'antipode du système mercantile : l‟existence d‟un ordre naturel, la
prééminence de l‟agriculture sur le commerce et l‟industrie

L'ordre naturel
L’ordre naturel : Cet ordre naturel est le meilleur possible et le seul capable de permettre
à une nation de prospérer. Il est donc nécessaire d‟en découvrir les lois et de s‟y conformer,
car toute société qui ne s‟adapte pas à cet ordre ne peut que régresser.
Pour les physiocrates, l‟ordre naturel est fondé sur trois principes : la propriété, la liberté et
l‟autorité :
-La propriété : La propriété est un droit naturel. S‟il n‟ y a pas de propriété privée,
personne ne cultive la terre au delà de l‟autoconsommation.
-La liberté : Ce principe trouve sa pleine expression dans le « laisser faire, laisser aller »
-l’autorité : Ce principe complète les deux premiers. L‟autorité sert à préserver les droits de
propriété et de liberté. Sans sûreté, les propriétaires fonciers n‟oseraient faire des avances
primitives
Agriculture : source de richesse
A la différence des premiers, la richesse d‟une nation ne dépend pas de la quantité des
métaux précieux dont elle dispose, mais des biens matériels nécessaires à la satisfaction des
besoins de première nécessité de la nation. L‟argent n‟est qu‟un simple intermédiaire
d‟échange. Pour les physiocrates, La terre est donc la seule source de richesse. Par son
travail, l‟homme ne fait que solliciter la générosité de la terre. L‟industrie ne fait que
transformer les richesses existantes et le commerce les transmet.
Pour eux les vraies richesses doivent remplir trois conditions:
Renouvelables : c‟est-à-dire qu‟on peut consommer sans altérer le principe de leur
reproduction. Les ressources naturelles non renouvelables ne sont donc pas des richesses
pour les physiocrates.
Vendables: échangeables
Nécessaires à la satisfaction des besoins de l’homme

L‟agriculture crée les richesses car elle produit un excédent appelé produit net (la
différence entre richesse produite et richesse consommée est toujours positive : (1 quintal de
semences pourrait donner la production de 100 quintaux).

Structures sociales est liée à la structure économique


Les classes de la société autres que la classe agricole sont des classes stériles. Ils distinguent
trois classes d‟importance variable :
La classe souveraine des propriétaires fonciers: Les propriétaires fonciers ne participent
pas directement à la production, c-a-d ne créent pas la richesse, mais ils jouent un rôle
fondamental en assurant les avances foncières. Ils vivent des rentes que leurs versent les
fermiers.
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La classe productive des fermiers: c‟est elle qui crée la richesse en exploitant la terre
La classe stérile: Elle comprend toutes les personnes ayant une activité autre que
l‟agriculture. Elles sont qualifiées de stériles, car elles ne participent pas à la création de la
richesse, elles ne font que transformer les produits que leurs fournissent les agriculteurs .

La politique économique
La pensée physiocrate cherche à découvrir les moyens qui permettent à la société de se
conformer à l‟ordre naturel, condition nécessaire à prospérer. Comme toute pensée
économique normative, la pensée physiocrate débouche sur une politique économique
articulée autour de trois axes :
- Une politique libérale qui favorise l’échange
- Une politique de modernisation de l’agriculture
- Une politique fiscale qui n’affecte pas les conditions de reproduction

Une politique libérale qui favorise l'échange


A la différence des mercantilistes, les physiocrates recommandent le libéralisme. Ils sont pour
le laisser faire et laisser aller. Ils recommandent la concurrence et insistent par conséquent sur
la suppression des privilèges de monopole, de droits de douane et de toute mesure qui gène
la libre circulation des marchandises. Ils développent des moyens et des infrastructures de
communication (routes, canaux, flotte,...).

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Pourquoi cette politique libérale ? Quelle est sa justification ?

Cette liberté des échanges se justifie parce qu‟elle favorise la production des richesses. En
effet, sur un marché plus vaste (mondial), le prix des produits agricoles est élevé, stable et
non fluctuant. Ce bon prix favorise la production des richesses parce que la hausse des prix
des produits agricoles accroit le produit net.

Une politique de modernisation de l'agriculture


Etant la seule activité qui produit des richesses, l‟agriculture doit être l‟objectif de la politique
économique. Celle ci doit viser à la moderniser et doit veiller à ce que l‟affectation des
dépenses des propriétaires fonciers et de l‟Etat favorise le secteur :
-Modernisation de l’agriculture signifie la substitution du fermage au métayage, des
grandes exploitations aux petites exploitations familiales et l‟utilisation des techniques
modernes et le salariat à la place des pratiques traditionnelles
-l’affectation des dépenses des propriétaires fonciers et de l‟Etat doit favoriser la classe
productive et par conséquent les conditions de reproduction car toute augmentation de
dépenses au profit de la classe productive, est considérée comme additionnelle aux avances
de la classe productive, et par conséquent un accroissement de la production de richesses et
partant, une amélioration du niveau de vie. Par contre, tout excès de dépenses au profit de la
classe stérile risque de réduire le montant des avances de la classe productive et partant, le
montant du produit global. L‟idée essentielle qu‟il faudrait retenir à ce niveau et qui est
toujours actuelle, c‟est que pour les physiocrates le niveau de vie est articulé aux conditions de
reproduction de la richesse

Une politique fiscale n'affecte pas les conditions de reproduction


Pour les physiocrates, le système d‟imposition est le premier facteur qui affecte négativement
la production. A l‟époque, la perception de l‟impôt se faisait d‟une manière indirecte par le
biais du fermage (location du prélèvement à des financiers qui versaient par avance des
sommes à l‟Etat et se chargeaient de se faire rembourser auprès des populations avec des
gains considérables). Pour que l‟imposition n‟altère pas la production des richesses, les
physiocrates proposent un impôt unique, direct et assis sur le produit net. Pour eux, toute
autre forme d‟impôt est susceptible de réduire le volume du produit net.
Conclusion
Les physiocrates ont contribué à la formation de la science économique. Ils ont découvert la
notion de produit net et révélé le caractère stratégique de sa reproduction. Ils ont analysé et
souligné le rôle primordial du capital dans la production des richesses et ont montré
l‟interdépendance entre les différents secteurs économiques. Ces différents points seront
développés par des auteurs ultérieurs. Mais la pensée physiocrate n‟échappe pas aux erreurs
dont la principale est la productivité exclusive de l‟agriculture et la stérilité des autres
secteurs.

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Les classiques

Introduction

Le qualificatif d’école classique regroupe un certain nombre d’économistes


favorables au libéralisme économique. Cette économie politique classique est
représentée par les plus célèbres des économistes : Adam SMITH (1723-1790) et la fameuse
"main invisible" et l'analyse de la division du travail, David RICARDO (1772-1823) et la
rente foncière ainsi que de la loi des coûts comparés, Thomas MALTHUS (1766-1834) et
la loi de la population, Jean-Baptiste SAY (1767-1832) et la loi des débouchés.

Les points fondamentaux qui caractérisent ces auteurs classiques sont:

-Liberté des individus (liberté d'entreprendre, liberté de contracter, liberté de travailler de


consommer épargner etc.).
-La propriété privée
-L‟individualisme et l‟égoïsme, les agents économiques recherchent leur intérêt personnel „ le
consommateur cherche à maximiser sa satisfaction et le producteur maximiser son profit.
-La concurrence est à la base du fonctionnement efficace des économies. Grâce à la
concurrence entre les intérêts individuels les prix sont compétitifs, selon le principe de l‟offre
et la demande.
-Non intervention de l'État dans la vie économique. (l‟Etat gendarme: doit veiller à la
sauvegarde de la propriété privée et la liberté des individus et la concurrence respect des lois
du marché),
-Equilibre est automatique et naturel: Marché comme régulateur de l'économie, (main
invisible qui guide les agents à prendre des décisions conforme au marché.

Adam Smith
La main invisible : premier concept que l'on doit à Adam SMITH

La main invisible est un mécanisme social grâce auquel les intérêts individuels sont guidés
dans la direction la plus favorable aux intérêts de la société tout entière (intérêt général) .
C'est le célèbre exemple du boucher et du boulanger qui poursuivent chacun leurs intérêts
individuels, mais qui sont utiles à la société toute entière.
Grâce à la concurrence entre les intérêts individuels les prix sont compétitifs
« Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger, que
nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous
adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n'est jamais de nos besoins que
nous leur parlons, c'est toujours de leur avantage. »
Fondements et causes de la richesse
A Smith rejette les thèses mercantilistes qui considèrent que la richesse consiste dans
l‟accumulation des métaux précieux. Il s’oppose également aux physiocrates sur la notion
de productivité exclusive de l‟agriculture.

Nature et origine de la richesse


Pour lui la richesse est l‟ensemble des biens matériels et nécessaires à la vie humaine.
Le travail est source de la richesse , Cependant il ne s‟agit pas de n‟importe quel travail
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(Le travail productif) : « la totalité du produit annuel, à l'exception des productions


spontanées de la terre, étant le fruit du travail productif. »
Travail productif et travail improductif
Le travail productif se fixe sur les biens matériels
Le travail improductif périt immédiatement sans laisser de traces, exp ( le travail
domestique), « Il y a une sorte de travail qui ajoute à la valeur de l'objet sur lequel il
s'exerce; il y en a un autre qui n'a pas le même effet. Le premier, produisant une valeur, peut
être appelé travail productif, le dernier, travail non productif. » Le salaire versé sur un travail
productif est une avance et pas une dépense, car il sera récupéré, avec du profit, sur la vente
du produit fabriqué. Par contre le salaire versé pour le travail d‟ un domestique est une
dépense définitive Il veut montrer ici que l‟aristocratie limite la richesse des nations alors que
le capitalisme est productif . « Un particulier s'enrichit à employer une multitude d'ouvriers
fabricants; il s'appauvrit à entretenir une multitude de domestiques. »

Les facteurs d’accroissement de la richesse


Pour lui, le travail productif est le facteur essentiel qu‟il faut utiliser avec efficience pour
développer la richesse. C‟est l‟objet de la division du travail .

La division du travail et ses limites


A smith distingue la spécialisation par métiers de la division du travail qui fractionne le métier
lui-même en plusieurs tâches. Pour lui la division du travail est un moyen d‟accroitre l‟efficacité
du travail productif. Ce qu‟il a expliqué à partir de la manufacture des épingles: un homme
seul face aux différentes tâches à accomplir arrive difficilement à produire une seule épingle
par jour, alors que dix travailleurs se partageant les tâches obtiennent 48.000 épingles dans la
journée Cette augmentation considérable de la production est due, selon A.Smith à trois
facteurs:

1. Le développement de l’habilité des travailleurs spécialisés dans une tâche


2. L’économie du temps réalisée, car l‟ouvrier ne passe pas d‟un travail à un autre
3. L’augmentation de la propension à innover, car en faisant la même tâche, l‟ouvrier la
comprend bien et il est en mesure de l‟améliorer et delà faire des inventions
La division du travail accroît la productivité, mais elle présente quelques problèmes,
comme: la grande spécialisation des ouvriers, la monotonie du travail et
l’abrutissement de l’homme ;

La théorie de la valeur travail


L‟une des préoccupations d‟A.Smith est de déterminer la loi qui explique le phénomène des
prix. Pour lui, toutes les marchandises sont le fruit du travail humain. Ce dernier peut donc
constituer le fondement de leur valeur. Il distingue deux types de valeur: valeur d‟usage et
valeur d‟échange.

VU et VE
La valeur d‟usage : l‟utilité d‟un objet
La valeur d‟échange: faculté que donne la possession d‟un objet d‟en acheter d‟autres (cad,
sa capacité à s‟échanger contre d‟autres produits). Dans l’esprit d’A. Smith il n’y a aucune
relation entre VU et VE (paradoxe de la valeur). Exemple de l’eau et du diamant : Rien
n'est plus utile que l'eau; mais on ne peut presque rien acheter avec... Au contraire un
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diamant n'a presque pas de valeur d'usage, mais on peut obtenir en échange une très grande
quantité de biens.» .Dans la mesure où il analyse la société marchande, Smith ne va
s’intéresser qu’à la valeur d’échange qui correspond à la mesure des marchandises
produites et échangées. Le problème principal pour lui fut donc celui de la valeur
d'échange: de quoi dépendrait celle-ci sur les marchés?

La mesure de la valeur d’échange et la notion de travail commandé


Pour lui toutes les marchandises sont le fruit du travail humain. Ce dernier peut donc
constituer le fondement de leur valeur , Dans une société où la division du travail est
développée, la satisfaction des besoins de l‟individu dépend du travail d‟autrui. Ainsi, le degré
de richesse ou de pauvreté de chacun dépend de sa capacité à se procurer le fruit du travail
d‟autrui, Ainsi, la valeur d’une denrée quelconque pour celui qui la possède et qui
n‟entend pas en user ou la consommer lui même, mais qui a l‟intention de l‟échanger pour
autre chose, est égale à la quantité de travail que cette denrée permet d’acheter ou
de commander ;
1) Travailleur indépendant

ou

1 journée = 4 daims = 2 castors  1 daim = 0,25 journée = 0,5 castors

Les éléments constitutifs de la valeur


Bien que le travail soit le meilleur étalon de la valeur, cela n‟implique pas qu‟il est le seul
élément constitutif de la valeur. Cela ne serait le cas que dans une société primitive, où la
terre ne ferait pas l‟objet d‟une appropriation et où les capitaux ne seraient pas utilisés
Dans une société avancée où le travail est assisté par le capital, le fournisseur de ce
dernier a droit à un profit en compensation du risque encouru. De même là où le sol est
approprié, les propriétaires fonciers prélèvent une partie du produit du travail appliqué à la
terre. Smith fait donc référence à trois facteurs de production auxquels correspondent
trois catégories de revenu: salaire, profit et rente. La valeur réelle de la marchandise
est équivalente à la rémunération des trois facteurs.

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Prix naturel et prix du marché


En plus du prix réel et prix nominal, A Smith distingue prix naturel et prix du marché
Le prix du marché correspond au prix courant tel qu’il est établi par la loi de l’offre
et de la demande ,Le prix naturel correspond au coût de production, cad un prix qui
ne serait déterminé que par l‟offre et autour duquel gravite le prix du marché . Le prix naturel
correspond aux niveaux normaux de salaire, de profit et de rente, Quant au prix de marché,
c'est-à-dire au prix courant, il peut être, au-dessus, ou au-dessous ou précisément au niveau
du prix naturel». Mais la différence entre prix de marché et prix naturel paraissait à Smith ne
pouvoir être que temporaire. « Le prix naturel est donc pour ainsi dire le point central
vers lequel gravitent continuellement les prix. »

La théorie de répartition
Une fois que la richesse est produite et évaluée, elle doit être répartie. Smith reconnait que
dans les sociétés évoluées, le travail n‟est pas la seule source de valeur, il se combine avec le
capital et la terre. Chaque facteur reçoit une rémunération pour sa contribution à la valeur:
salaire, profit et rente.
Le salaire du travail est déterminé à court terme par la loi de l‟offre et de la demande, mais
à long terme, il s‟établit au minimum vital ou de subsistance (rapport de force est en faveur
des entrepreneurs).
Le profit du capital est conçu comme la rémunération du capital. C‟est un prélèvement sur
le produit du travail ;
La rente de la terre est présentée également comme un prélèvement sur le produit du
travail. Elle résulte du monopole de la terre, Mais sa valeur n‟est pas déterminée par le prix
des marchandises. La rente est le prix payé pour l‟usage de la terre. Son prix dépend donc de
la demande de la terre. En fait, toute la construction de Smith est de justifier un salaire de
subsistance et la nécessité de fournir une rente aux propriétaires fonciers.

Le commerce extérieur
A Smith condamne le mercantilisme et les différents monopoles et restrictions douanières dont
il s‟accompagne. Pour lui le commerce extérieur est avantageux car il permet d‟obtenir des
marchandises qui satisfont mieux les besoins en échange de marchandises pour lesquelles la
demande intérieure est faible. Plus précisément, le commerce extérieur contribue au
développement de la richesse de la nation en accroissant le travail productif et en améliorant
sa productivité:
 Accroissement du travail productif
Le commerce extérieur accroit le travail productif en permettant une utilisation efficiente
des ressources de l’ensemble de la nation et une valorisation des excédents de
chaque nation (offre des débouchés à des productions excédentaires).

 Développement de la puissance productive


Le commerce extérieur permet d‟élargir le marché et delà favorise l‟augmentation de la
production et l‟amélioration de la productivité ,Le commerce extérieur pallie donc à l‟étroitesse
du marché intérieur. Il est donc un facteur de développement à partir du moment où les
échanges se font conformément aux avantages absolus.

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La spécialisation selon les avantages absolus


Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à un prix inférieur à notre coût de
production, il vaut mieux l‟acheter de ce pays. L‟exemple classique suivant permet d‟illustrer
comment la spécialisation internationale suivant l‟avantage absolu, engendre une plus grande
efficience dans l‟emploi des ressources économiques.
Le coût (hommes/an)

Drap Vin

Angleterre 80 120

Portugal 100 90

Limites de la théorie des avantages absolus


Superficielle et aléatoire
Aléatoire car il est possible que deux pays soient à des niveaux de développement inégaux ;
l‟un absolument avantagé et l‟autre absolument désavantagé. Cela suppose une autarcie car le
pays avantagé ne peut rien acheter pour compenser ses exportations et le pays désavantagé
ne peut rien exporté pour payer ses importations , A.Smith ne prend pas en considération la
notion de l‟Etat nation. Il raisonne dans le cas de deux pays comme s‟il s‟agit de deux régions
d‟un même pays.
Superficielle, car elle ne fait que rendre compte de ce qui existe sans explication et sans
analyse

D.Ricardo
La pensé économique de D.Ricardo peut être étudiée à travers les points suivants:
 La valeur
 La répartition
 Le commerce extérieur et la croissance économique

La théorie de la valeur
Ricardo reprend la distinction de Smith entre la valeur d’usage et la valeur d’échange et
adhère au principe de la valeur travail, mais son raisonnement est différent
Pour lui un bien doit avoir une valeur d’usage pour posséder une valeur d’échange.
C‟est-à-dire que les objets ne sont échangés que s‟ils sont utiles.

La source de la valeur d’échange est double


Il distingue alors deux types de biens :
ceux qui tirent leur valeur de leur rareté, tels les objets d‟art, les tableaux, les vins de
qualité, etc. Ces biens ne peuvent être reproduits par le travail, leur valeur dépend donc de
leur rareté.
Les biens qui sont reproductibles par le travail. Toutefois la première catégorie de biens ne
pèse que très faiblement dans les objets échangés sur le marché.Ainsi, D.Ricardo délimite le
champ de sa théorie de la valeur aux marchandises reproductibles dans un régime de libre
concurrence, D. Ricardo, situe la détermination de la valeur d‟échange dans la sphère de la
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production , Selon lui la valeur d’échange d’une marchandise se trouve dans la


quantité de travail nécessaire à sa production, c‟est-à-dire quantité de travail
incorporée dans la marchandise et non pas la quantité de travail que cette marchandise
permettrait d‟acheter. Il rejette donc l‟analyse de Smith , Par la suite, D Ricardo précise que la
quantité de travail dont il faut tenir compte doit inclure celle qui a servi à la fabrication des
outils, machines et bâtiments indispensables pour la production( amortissement): « La valeur
échangeable des objets produits est proportionnée au travail employé à leur production, et je
ne dis pas seulement à leur production immédiate, mais encore à la fabrication des
instruments et machines nécessaires à l‟industrie qui les produit. »

Travail direct et indirect


Le travail à prendre en considération dans la détermination de la valeur des marchandises
n‟est pas seulement le travail immédiatement appliqué à leur production, mais aussi le travail
consacré à la production des outils et bâtiments qu‟utilise le travail immédiat. Par conséquent
la valeur d’échange d’une marchandise dépend du travail direct (mod) et indirect
(travail nécessaire à la fabrication des moyens de production utilisés dans la production de la
marchandise) que nécessite sa production. Le rapport d’échange entre deux
marchandises A et B est déterminé par le rapport des quantités de travail
nécessaire à leur production : VA/VB= LA/LB.

Prix naturel et prix courant


A la suite d’A Smith D. Ricardo distingue deux catégories de prix: naturel et courant
Le prix naturel correspond à la quantité de travail nécessaire à la production de la
marchandise.
Le prix courant est fonction de l’offre et de la demande. Le prix courant peut s‟écarter
de façon accidentelle et temporaire du prix naturel. Mais le prix courant tend à se rapprocher
du prix naturel.
En effet, si le prix courant augmente, l‟offre s‟accroit et les prix tendent à diminuer et vice
versa jusqu‟au niveau du prix naturel , Ainsi, il y a une tendance à l’égalisation des taux
de profit lorsque les marchandises sont à leur prix naturel.

La théorie de la répartition
L’un des apports originaux de D.Ricardo consiste dans sa contribution à l’étude de
la répartition ,D. Ricardo, reprend la distinction faite par Smith entre trois catégories de
revenus: le salaire, le profit et la rente.

La rente foncière
 La définition de la rente
Pour D. Ricardo, la rente correspond au prix que paient les fermiers aux propriétaires fonciers
pour pouvoir utiliser la terre ,L‟existence de la rente tient aux différences dans les qualités des
terres: c‟est pourquoi la théorie de Ricardo est dénomée : théorie différentielle de la rente

La formation de la rente
Dans un pays qui dispose d’une quantité de terres fertiles pour nourrir toute la
population, il n’ y aurait pas de rente. La valeur du blé serait strictement déterminée par
la quantité de travail nécessaire à la production du blé, Mais, supposons maintenant que la
pop de ce pays augmente de telle sorte que pour continuer à nourrir la population, il faudrait
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mettre en valeur d‟autres terres moins fertiles. Celles-ci demandent une quantité de travail
plus importante pour produire la même quantité de blé et la valeur de ce blé sera élevé. La
rente est donc payée parce que la terre est rare, Comme la terre est limitée, les
rendements sont décroissants. On admet ainsi que les nouvelles terres qui seront mises
en chantier, seront de moins en moins fertiles. Exemple: on a trois terrains 1, 2, 3 qui
fonctionnent grâce un capital égal, un produit net de 100,90 et 80.
- La rente après la mise en oeuvre du terrain n°1:

Terrain Produit net Rente

1 100 0

- La rente après la mise en oeuvre du terrain n°2:

Terrain Produit net Rente

1 100 10

2 90 0

- La rente après la mise en oeuvre du terrain n°3:

Terrain Produit net Rente

1 100 20

2 90 10

3 80 0

Loi des rendements décroissants


Comme le prix d‟une marchandise est le même, tout le blé quelle que soit la qualité de sa
terre se vend au prix qui correspond à la quantité de travail nécessaire pour l‟obtenir sur les
terres les moins fertiles. Le prix du blé augmente au fur et à mesure qu‟on fait appel à des
terres de moins en moins fertiles ,La rente est ainsi appelée à s‟accroitre avec le progrès
naturel de la population.

Les salaires: prix du travail


Comme toute marchandise, le travail a un prix naturel et un prix courant ,Le prix courant est le
prix que reçoit réellement l‟ouvrier, en fonction de l‟offre et la demande, Le prix naturel
dépend des prix des subsistance et des objets nécessaires à l‟entretien de l‟ouvrier et de sa
famille.

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Loi de l’évolution des salaires


L‟évolution des salaires dépend de deux facteurs:
de l’offre et de la demande ,et du prix des denrées que l’ouvrier achète par son
salaire. La demande de la mod dépend du rythme de l‟accumulation, lequel est à son tour
tributaire de la disponibilité des terres fertiles. Or celles-ci sont limitées; une fois mises en
culture le rythme d‟accumulation ralentit et devient inférieur au rythme de la croissance
démographique. Les salaires tendront donc à baisser. Mais, comme le niveau des
salaires dépend également des denrées contre lesquelles s’échangent les salaires,
les salaires en argent sont appelés à hausser. Les prix de ces denrées s‟élèvent, en effet,
à mesure que la population s‟accroit.

Tendance à la baisse des salaires


Ainsi, c‟est la difficulté de production des subsistances qui fait élever la rente et les salaires.
Toute fois, une différence importante existe entre les deux hausses. La hausse de la rente est
réelle alors que celle des salaires est fictive. Le sort de ces derniers est appelé à se dégrader.

Les profits
D. Ricardo n‟a fourni aucune explication du profit, il s‟est limité à l‟examen des variations
permanentes du taux de profit , Le salaire ne peut augmenter qu’au dépens du profit et
vice versa.

Croissance économique
Pour D. Ricardo, la dynamique de la croissance dépend du taux de profit. Ce taux dépend
lui-même du niveau plus ou moins élevé du salaire et les salaires à leur tour dépendent des
prix des produits agricoles. Ces derniers dépendent des difficultés de production dans
l’agriculture. Il y a donc une menace sur la croissance (état stationnaire). Le commerce
extérieur peut toutefois contrecarrer cette menace,

Le commerce extérieur : la spécialisation selon les avantages comparatifs


La thèse de Ricardo est différente de celle Smith qui est basée sur les avantages absolus. Pour
D. Ricardo, même en l‟absence d‟avantages absolus, les pays tirent profit de l‟échange
international à condition qu‟ils détiennent des avantages comparatifs, Pour démontrer cette
idée, D.Ricardo prend un exemple simplifié (uniquement deux pays, Portugal et Angleterre et
deux biens le vin et le drap).
Drap Vin

Angleterre 100 120

Portugal 90 80

En appliquant la loi des avantages absolus, il n‟y aurait pas de commerce entre ces deux pays.
Or les deux pays ont intérêt à échanger leurs produits. En effet l‟Angleterre, en situation de
désavantage absolu pour les deux produits, possède un avantage relatif sur le portugal dans la
fabrication du drap.
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Démonstration
- Si l‟Angleterre produit du vin et drap sur son territoire, le travail nécessaire sera de 220h/an
(120+100). En revanche si l‟Angleterre se spécialise dans la fabrication du drap qui nécessite
le travail de 100 h/an pour l‟exporter et importe en échange du vin, elle obtiendra la même
quantité de produits avec le travail de 200h/an (100x2). Ce qui lui permet d‟économiser
20h/an par rapport à la situation où il n‟y a pas d‟échange , Si le Portugal produit les deux
biens (vin et draps) cela nécessitera le travail de 170h/an (80+90). ). En revanche s‟il se
spécialise dans l‟activité la plus avantageuse ( production du du vin), il lui faudra uniquement
160h/an (80x2). Ce qui lui permet d‟économiser 10h/an par rapport à la situation où il n‟y a
pas d‟échange, Ainsi, pour D.Ricardo, L‟origine du commerce extérieur entre deux pays n‟est
pas dans la différence entre les coûts d‟un même bien (dans deux pays) mais dans la
différence dans l‟échelle de prix de revient de différents biens, Ainsi, chaque pays doit se
spécialiser dans la production des biens pour lesquels il dispose de l‟avantage comparatif le
plus grand. Bien sûr l‟intérêt de toute nation est d‟acheter à coût minimum, mais son intérêt
fondamental est le développement. Ainsi on peut se poser la question est ce que D.Ricardo ne
confond pas les intérêts à court terme et à long terme. Comme le note F. List, un pays qui
veut se développer doit rejeter la thèse de D Ricardo et protéger ses industries naissantes de
la concurrence destructrice des pays plus développés.

J.B. Say
JB. Say a été rendu célèbre par la fameuse "loi des débouchés, souvent énoncée sous sa
forme concise :« Toute offre crée sa propre demande », Pour JB .Say la possibilité d'un
déséquilibre global causé par une insuffisance de la demande par rapport à l'offre est
impossible, Pour justifier cette affirmation, l'argumentation de Say est très simple:
Les produits fabriqués, et vendus, donnent naissance à un revenu (produit des ventes). Ce
revenu sera lui-même utilisé pour l‟achat des produits qui sont sur le marché. Une partie sera
affectée à l‟acquisition des biens de consommation et l‟autre partie non consommé (Epargne)
sera utilisée pour l‟achat des biens de production. En fait, cette affirmation repose sur deux
hypothèses:
Monnaie neutre: « la monnaie n'est qu'un voile » ; instrument d‟échange « les produits
s'échangent contre des produits ». Elle ne peut donc être détenue pour elle-même, c‟est-à-dire
thésaurisée (mise provisoirement de côté ) .
Epargne = investissement.

Critiques de la loi de Say


D‟abord par Malthus et après par Keynes, L‟ajustement de la production et du revenu n‟est pas
automatique. En effet, une partie de l'épargne peut être thésaurisée et donc retirée du circuit
économique. Les décisions d'épargne et d'investissement sont largement autonomes, et n'ont
aucune raison de s'ajuster spontanément.
T.R. Malthus
Malthus est profondément attaché au capitalisme. C‟est l‟un des défenseurs du système
capitaliste. Sa loi de la population défend l‟idée que le capitalisme n‟est pas responsable de la
pauvreté qui a accompagné l‟industrialisation au début du 19ème siècle. « Nous pouvons tenir
pour certain que lorsque la population n‟est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous
les 25 ans, et croît de période en période selon une progression géométrique. » La pauvreté
est donc un phénomène naturel qui dépend du déséquilibre structurel entre le rythme
d‟accroissement des produits alimentaires ( progression arithmétique: 1, 2, 3, 4, 5, 6… ) et le
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taux d‟accroissement démographique de plus en plus rapide ( progression géométrique :


1,2,4,8,16,32,64…) .

En contestant la loi des débouchés, il affirmera la possibilité des crises générales de


surproduction (demande insuffisante: Un revenu n‟engendre pas nécessairement une
demande de même montant en insistant sur la tendance des capitalistes à freiner leur
consommation et à augmenter leur épargne (dans le but d'investir).
Mais, l'argumentation de Malthus n'est pas toujours claire: Il prétend implicitement, que
l'épargne des capitalistes ne constitue pas une demande ; il ignore ainsi la demande en biens
de production, c'est-à-dire l‟investissement.

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Freiderich. List

Introduction

Depuis le milieu du 19ème siècle, Friedrich List (1789-1846) est généralement présenté comme
un des plus ardents défenseurs du protectionnisme éducateur, Les manuels de la
pensée économique ne font que rarement référence à l’œuvre de F.List, alors que
son ouvrage principal, « le Système National d‟Economie Politique », publié en 1841, comporte
des ébauches théoriques extrêmement actuelles en matière de développement
économique. C‟est essentiellement à ce niveau que F.List nous intéresse.

L’œuvre de FList

Préoccupé par le retard de l‟Allemagne par rapport à la G.B, F.List va analyser ce retard et
chercher les meilleurs moyens (pol éco) pour dépasser ce dernier. C‟est-à-dire: Déterminer le
chemin que l‟Allemagne va suivre pour arriver au stade de développement de la GB. Pour lui
si la nation (Allemagne) suit les constructions de Smith et Ricardo, elle ne peut être que
dépendante de la GB. Dans ce sens, il s‟est livré à une révision des doctrines libérales de son
époque (A Smith et D.Ricardo). Dans sa démonstration, il va essayer de construire son
économie politique en opposant l’économie nationale à l’économie cosmopolite des
classiques, et en se basant sur une analyse historique des phénomènes. Comme toute
construction nouvelle, F. List va essayer de détruire les fondements des conceptions classiques
et fonder les siennes sur de nouvelles bases et en tirer les enseignements qui s‟imposent.

Les principaux apports théoriques de F. List

F List ne croit pas aux vertus du libre-échange, ou ce qu‟il nomme la théorie « cosmopolite »
des classiques (A. Smith et D.Ricardo), car pour lui, ces derniers nient complètement la
situation inégale de développement qui existe entre les nations (Angletterre et Potugal) .Pour
List, l‟erreur (ou l‟hypocrisie) des économistes classiques serait de faire croire que l‟analyse
des relations économiques internationales est comparable à l‟analyse des échanges qui se font
entre régions au sein d‟un même pays (Seul Etat, et mêmes institutions). (derrière leur
universalisme se cache un certain nationalisme).Or les relations interétatiques ne sont pas
nécessairement caractérisées par la paix et des institutions communes. Dans un monde non-
coopératif, la guerre est toujours possible. Ainsi, un Etat qui dépend de l‟étranger pour ses
approvisionnements stratégiques (en biens manufacturés par exemple) se place dans une
situation fort dangeureuse (et à tout le moins de dépendance).

Remise en cause de la conception classique de la richesse et de l’individu

La conception abstraite de l’individu: List reproche aux classiques de fonder leur analyse
sur une conception abstraite de l‟individu ( personne isolée qui n‟appartient à aucune société).
Ce type d‟individu n‟existe nulle part, car l‟homme appartient toujours à une collectivité. Dés
lors, il serait difficile de généraliser les enseignements tirés d’un individu à
l’ensemble de la société. Ce qui est valable pour une personne n‟est pas valable pour tous.
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Il n’existe pas d’individu pour List, mais des individus appartenant à des
civilisations différentes. La nation n’est pas la somme des individus. On ne peut pas
faire l‟économie politique pour un individu mais pour une nation. Dès lors il faut remplacer
l’individu par la nation (la prise en compte de la nationalité) .

La conception statique et limitée de la richesse

Pour List, la notion de richesse chez les classiques est très statique et limitée car elle est
réduite aux biens matériels négligeant les biens immatériels (formation, savoir,
institutions, etc). Statique dans la mesure où elle se limite aux biens existants et ne
tient pas compte des potentialités. Pour lui ce n’est pas la richesse qui est
intéressante mais comment cette richesse est obtenue. C‟est donc la force de travail
qui est intéressante. Ainsi, pour lui la richesse est un ensemble de forces productives

C‟est pour ces raisons que List entend substituer sa théorie des forces productives à la
théorie de la richesse et de la valeur.

La théorie des forces productives

Pour list, le pouvoir de créer la richesse est infiniment plus important que la richesse elle-
même.List ne conteste pas l‟idée que la richesse est le fruit du travail, mais il entend aller plus
loin en se posant la question suivante: quelle est la cause du travail et quelle est celle
de la paresse?

Les éléments constitutifs des forces productives

Pour List, la notion de forces productives est tous les éléments matériels et immatériels
susceptibles de permettre ou d‟accroitre la production. Ils peuvent être regroupés ainsi:

- Les ressources naturelles

- Les forces de travail

- Les forces intellectuelles

- Les forces sociales (lois, coutumes, institutions, etc)

- Les forces instrumentales

Les forces productives ne sont pas indépendantes mais interdépendantes entre elles. C‟est
donc une combinaison d‟éléments qui contribuent à la création des richesses. Une telle donnée
implique pour toute nation qui voudrait se développer d‟associer les différentes forces
productives. Pour list, la notion de division de travail développée par Smtih est incomplète
d‟une part, car elle se limite à la fabrique alors qu‟elle doit être étendue à l‟ensemble de
l‟économie et d‟autre part, parce qu‟elle ne rend pas compte à elle seule du niveau de
développement des forces productives. C‟est pourquoi List se propose de généraliser la notion
de division de travail à l‟ensemble de l‟économie et d‟adjoindre à celle-ci la combinaison de ces
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forces productives. En dépit de cette combinaison d‟éléments, F.List insiste sur le rôle
stratégique de l‟industrie car c‟est elle qui permet d‟élever la productivité générale du travail:
l‟élévation du niveau culturel et scientifique de la population, elle produit les machines
(augmentation de la productivité), moyens de transport (réduction de l‟étroitesse du marché).

La nécessité du protectionnisme

La grande idée qui restera de List est incontestablement la défense du protectionnisme,


vue comme une nécessité pour le développement économique des jeunes nations.
Pour lui, la théorie du libre-échange ne sert qu‟à masquer l‟impérialisme britannique de
l‟époque, qui tire profit des inégalités de développement entre nations. Pour List, l‟évolution de
chaque nation passe par des phases successives : de l‟état sauvage à l‟état pastoral, puis
agricole, agricole-manufacturier (avec la naissance de l‟industrie), et enfin agricole-
manufacturier-commercial, qui marque l‟étape ultime du progrès économique. S‟intéressant au
cas Allemand, List va s‟intéresser au quatrième stade où était arrivé l‟Allemagne. Le passage
aux deux derniers stades ne peut se faire sans deux conditions importantes: une
taille optimale de la nation et le protectionnisme

- L‟intervention de l‟Etat, qui doit instaurer un protectionnisme transitoire pour aider les
usines naissantes à se développer hors de toute concurrence étrangère.

Une taille viable et des institutions favorables au développement: la nation doit


d‟une part, avoir une taille normale ( population, espace), d‟où le besoin, de réunir les petites
nations, plus vulnérables, pour leur garantir une place dans le jeu économique. Ce qui
explique le soutien de List au projet d‟union douanière et d‟autre part avoir des institutions
favorable au développement de l‟initiative privée et veiller à ce que les intérêts privés ne
soient au détriment des intérêts de la nation et aux intérêts à long terme. Il faut que cette
nation se protège mais il ne s‟agit pas d‟un protectionnisme total mais d‟un protectionnisme
qui permet le développement de l‟industrialisation basée sur le marché interne. List était donc
un libéral mais protectionniste par nécessité, car c‟est le seul moyen qui permet à une nation
en retard de s‟industrialiser. Une fois le retard comblé et les forces productives ont atteint un
certain niveau de développement, on peut revenir au libre échange défini par les classiques

Quels enseignements peut on tirer de l’œuvre de F.List

Chercher à tirer les enseignements de l‟œuvre de Smith revient à poser la question de


l‟actualité de F. List. L‟ouvrage central de List, le Système National d‟Economie Politique
(1841), peut être considéré comme un manuel de rattrapage économique pour tout
gouvernement désireux d‟industrialiser son économie nationale et d‟éviter de subir une
hégémonie économique – et donc politique - étrangère qui entraverait son développement.
Se basant sur une analyse historique d‟étude du cas allemand, List s‟oppose donc
farouchement aux doctrines économiques libérales de Smith et Ricardo .

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L’état arriéré ou avancé d’une nation est le résultat d’un processus historique:

Pour List, la situation d‟une nation n‟est pas une donnée fatale mais le résultat de l‟histoire.
L‟auteur a montré comment la GB s‟est servie des autres nations pour se développer. Cette
idée de base se retrouve chez les économistes contemporains comme G. Frank; S. Amin; G.D.
Bernis, pour qui le sous développement et le développement sont le résultat d‟un processus
historique. Pour souligner les possibilités de développement, List est amené à critiquer la
notion de richesse qu‟il considère limitée et lui substitue la notion de forces productives qui
tient compte évidemment des potentialités de la nation. Cette idée est également actuelle. La
distinction faite par P.Baran entre le surplus effectif (mobilisé) et le surplus potentiel prolonge
en quelque sorte l‟idée de F. List. Baran a montré que le développement nécessite la
mobilisation du surplus potentiel c‟est-à-dire de l‟ensemble des forces productives dans le
langage de F.List. Ce qui exige une action volontariste de l‟Etat, une primauté des intérêts
nationaux sur les intérêts privés, intérêts à long terme sur ceux du court terme. Mais cela ne
sera possible que si la condition préalable est remplie à savoir l‟indépendance de la nation .

L’indépendance de la nation: condition préalable au développement

Pour List, dans un monde caractérisé par des antagonismes internationaux, la nation ne peut
accéder au développement que si elle est indépendante. La question de taille normale sur
laquelle l‟auteur insiste n‟est autre que celle d‟indépendance. Une petite nation qui ne peut
développer convenablement toutes ses forces productives ne pourrait jamais amorcer son
développement. Le développement exige un espace économique d‟autant plus vaste que les
unités de production sont plus grandes .

Le développement exige une action globale et combinée

Dans la pensée de F.List, le développement exige une action globale qui découle de
l‟interdépendance des éléments constitutifs des forces productives. Ainsi, la question soulevée
récemment de l‟importance respective des facteurs économiques et non économiques dans le
développement est déjà posée par List. La nécessité de combiner les forces productives est
toujours actuelle, elle est au cœur des stratégies: articulation de l‟agriculture et de l‟industrie,
industrie légère et industrie lourde, etc…, est toujours actuelle. En insistant sur la primauté,
dans cette interdépendance générale de l‟industrie, F.List sera précurseurs des auteurs qui
insisteront plus tard sur les effets d‟entrainement de l‟industrie (F. Perroux) ou sur le caractère
industrialisant de certaines industries (G.D.Bernis) . En somme, on peut dire que l‟œuvre de
F.List peut être considéré comme un manuel de rattrapage économique pour tout
gouvernement désireux d‟industrialiser son économie nationale et d‟éviter de subir une
hégémonie économique – et donc politique - étrangère qui entraverait son développement.
Il n‟est pas un économiste partisan du protectionnisme, mais plutôt un économiste du
développement, cherchant le meilleur moyen pour une nation peu avancée de se développer.

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La pensée marxiste, une critique du capitalisme

Théorie élaborée au 19ème siècle par MARX et ENGELS, C‟est une critique du fonctionnement
du capitalisme , Cette critique est contenue dan l‟œuvre principale de K Marx « Le capital »
publié en quatre tomes. Le livre I du capital publié en 1867, les autres tomes, inachevés par sa
mort en 1883, étaient publiés par F. Engels. Marx est un philosophe du 19e siècle qui observe
que le monde est plein d‟inégalités: Certains sont ultra-riches et d'autres meurent de faim.
Marx cherche à comprendre pourquoi le monde est injuste et comment faire pour le
transformer . Pour ce faire, Marx va découvrir les trois instruments qui vont lui permettre de
comprendre le monde et comment le changer.

Fondements de la doctrine de Marx


Ces trois instruments constituent la doctrine de Marx ou du marxisme:
 Le matérialisme dialectique et la loi du développement de l‟histoire humaine (le
matérialisme historique)
 La plus-value et l‟exploitation de l‟homme par l‟homme
 La lutte de classes pour atteindre une société sans exploitation
Marx était influencé par Hegel et Feuerback:
Il va retenir le matérialisme dialectique chez Hegel et matérialisme athés chez Feuerbach pour
élaborer le concept du matérialisme historique pour montrer que l‟histoire des sociétés n‟a été toujours
que l‟histoire de la lutte des classes. La dialectique de Hegel considère que le devenir de toute
réalité se comprend dans la triade suivante : l‟affirmation (la thèse), la négation (l‟antithèse),
et la négation de la négation (la synthèse), cad la négation de la négation ne revient pas au
point de départ, mais donne naissance à une nouvelle réalité, L‟athéisme Feuerbach
considère que la croyance en Dieu n‟est qu‟une aliénation : le sujet se coupe de quelques
choses en lui pour dépendre de quelqu‟un d‟autre.

Matérialisme historique
- se base sur la réalité pour étudier le monde (matérialisme)
- étudie le monde comme un monde en mouvement (dialectique)
- se base sur la méthode scientifique pour étudier le monde
L'histoire selon Marx est d‟étudier comment les hommes se sont organisés pour produire la
richesse, comment cette richesse a été distribuée et comment le monde a été influencé par la
production. Pour Marx « l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de
luttes de classes. » Pour lui, l'histoire est une succession de modes de production
(esclavagisme, féodalisme, capitalisme et communisme). Les contradictions d'un système
engendrent la mise en place d'un nouveau système. La lutte des classes entre les esclaves et
les maîtres, les serfs et les seigneurs ou entre les prolétaires et les capitalistes constitue
l‟aspect primordial de la contradiction de chaque mode de production.

Lutte de classes dans le capitalisme


Les deux classes principales du mode de production capitaliste sont :
 les capitalistes (ou bourgeois) qui possèdent le facteur capital (machines, bâtiments…)
 les prolétaires (ou ouvriers) qui ne possèdent que leur force de travail et doivent donc la
“vendre” aux capitalistes
L‟affrontement de ces deux classes s‟effectue dans le cadre du processus de production. Marx
distingue deux sphères importantes : celle de l‟échange de marchandises et du cycle M-A-M‟
(marchandises, argent, marchandises). La circulation M-A-M‟ aboutit à échanger un produit

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contre un autre par l‟intermédiaire de l‟argent. Le but final de l‟échangiste, qui après avoir
vendu quelque chose dont il n‟a pas besoin, est d‟acheter la marchandise qu‟il désire. En
revanche, celle de la production et du cycle A-M-A‟ (capital avancé, marchandise, produit
obtenu) renferme en elle un objectif tout autre qui est celui d‟acheter des marchandises pour
les vendre plus cher. Le but final n‟est pas la consommation mais l‟enrichissement, faire avec
l‟argent plus d‟argent, c‟est faire du capital (A < A'). cette différence est due à l‟exploitation
des ouvriers ( plus-value). Ce qui donne : A' = C + V + pl. Le capitalisme repose donc sur un
mode de répartition où une classe sociale en exploite une autre. L‟idée de base consiste à
distinguer la valeur du travail (valeur, en temps de travail, des marchandises vendues par le
capitaliste) et la valeur de la force de travail (salaire reçu par le salarié, supposé égal au temps
de travail nécessaire pour reproduire sa force de travail), qui conduit à la notion de plus-value,
puis à celle d‟exploitation économique.

Exploitation de la force de travail et principe de la plus value


Cette exploitation résulte de ce que le profit des entrepreneurs provient d'un prélèvement sur
la valeur créée par les travailleurs.
Démonstration de l’exploitation de la force de travail
L‟idée de base consiste à distinguer la valeur du travail (valeur, en temps de travail, des
marchandises vendues par le capitaliste) et la valeur de la force de travail (salaire reçu par le
salarié, supposé égal au temps de travail nécessaire pour reproduire sa force de travail), qui
conduit à la notion de plus-value, puis à celle d‟exploitation économique.
La démonstration de Marx de cette exploitation repose sur :
 sa théorie de la valeur
 et celle de la plus-value
La théorie marxiste de la valeur
Le point de départ de la formulation de la loi de la valeur est constituée par la marchandise
Pour Marx ce qui caractérise une marchandise est qu‟elle est reproductible et destinée à la
vente, et possède une valeur d‟usage et une valeur d‟échange. Mais comment mesurer la
valeur d‟une marchandise?
Le travail est à l'origine de la valeur des marchandises

Supposons que Dix dhs est le prix d'un cornet de glace, d'un camembert, de quelques
milligrammes d'or ou d'un verre. Pourquoi toutes ces marchandises ont-elles le même prix?
C'est certainement qu'elles ont quelque chose en commun, mais quoi? Ce n'est pas l'utilité que
chacun y voit, puisque celle-ci varie d'un individu à l'autre, ce n'est pas le poids ce n'est pas
non plus la couleur ni le volume, ni une quelconque propriété physique ou chimique.
Le point commun le plus évident, c'est qu'il a fallu, pour produire chaque marchandise, une
certaine quantité de travail humain. .Si deux biens valent le même prix, ne serait-ce pas alors
qu'il a fallu à peu près la même quantité de travail pour les produire? . Bien sûr , Pour produire
un bien Il faut en plus du travail, des «matières premières» et des machines, c'est-à-dire ce
que l'on appelle du « capital . Mais, derrière la machine et les matières premières, on retrouve
toujours du travail. En somme, on peut dire que la théorie de la valeur travail de Marx est une
version revue et corrigée de celle de Ricardo :
Marx accepte l‟héritage ricardien :
-la valeur d‟échange s‟applique à des marchandises qui ont une valeur d‟usage pour avoir une
valeur d‟échange) ;
-le travail est la substance de la valeur ;

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-le travail transmet l‟intégralité de sa valeur aux marchandises, sous forme de travail direct ou
indirect (au travers des machines et des consommations intermédiaires).
Mais contrairement à Ricardo, Marx souligne que ce qu'il faut prendre en compte pour
déterminer la valeur d'échange d'une marchandise n'est pas la quantité de travail
individuellement nécessaire à sa production pour tel ou tel travailleur pris isolément, mais la
quantité de travail socialement nécessaire, cad, la quantité de travail moyenne, nécessaire
dans un certain état de développement des techniques et dans un état donné d'organisation
du travail. Car les hommes n'ont pas tous la même capacité de travail, la même énergie, la
même maîtrise de leur métier. La « productivité du travail » est différente d'un travailleur à
l'autre: En une heure, chaque ouvrier ne produit donc pas la même quantité de pains, de
briques, de boutons ou de transistors.
La VE d’une marchandise: quantité de travail socialement nécessaire
Il serait donc absurde de mesurer la valeur d'échange d'une marchandise par le temps de
travail qui a été effectivement dépensé pour la produire. (...) Ce qu'il faut prendre en compte
pour déterminer la valeur d'échange d'une marchandise n'est donc pas la quantité de travail
individuellement nécessaire à sa production pour tel ou tel travailleur pris isolément, c'est la
quantité de travail moyenne, nécessaire dans un certain état de développement des
techniques et dans un état donné d'organisation du travail.
La théorie de la plus-value
A partir de sa théorie de la valeur-travail, Marx va déduire sa théorie de l‟exploitation de la
force de travail. Pour ce faire, Marx affirme que les ouvriers ne vendent pas le produit de leur
travail, mais leur force de travail. Ce que le propriétaire de l'entreprise achète, c'est leur
capacité physique et intellectuelle à faire un travail : c'est leur force de travail. La force de
travail est donc une marchandise
La force de travail: une marchandise
Comme toute marchandise, la force de travail a une valeur d‟usage et une valeur d‟échange.
La VE d‟une marchandise est déterminée par la quantité de travail nécessaire pour la
produire, cad le temps de travail socialement nécessaire pour produire les marchandises
nécessaires à entretenir au minimum cette force de travail.
Le salaire et valeur de la force de travail
Le salaire est le moyen par lequel le propriétaire du capital achète cette marchandise
particulière, la force de travail. Ce qu'il paie, c'est la force musculaire, l'énergie nerveuse et
cérébrale, la qualification professionnelle des ouvriers: le salaire est le prix de la force de
travail. Nous savons que la valeur d'une marchandise: le temps moyen de travail nécessaire
aujourd'hui à sa production. Or, la force de travail d'un homme, c'est tout ce qui lui permet de
revenir jour après jour au travail, c'est la nourriture, le logement, les transports, c'est le coût
de sa reproduction. Pour Marx, la force de travail est une marchandise exceptionnelle car elle
permet de créer plus de valeur qu‟elle n‟en a coûté (c‟est la plus-value)
Explication de surtravail ou plus-value
Le capitaliste achète la force de travail à sa valeur. Le salaire qu‟il verse permet d‟entretenir et de
reproduire la force de travail . Mais, le capitaliste utilise cette force de travail pour créer une valeur
supérieure à la valeur de cette force de travail.
Exemple : si le salarié travaille 9 heures par jour et que le salaire ne représente que 4 heures de travail
la plus value sera de 5 heures. Ce temps de “surtravail” est à l‟origine du profit du capitaliste
La plus value s‟analyse donc comme une exploitation de la force de travail par le capital parce
qu‟elle est créée par le travail et appropriée par le capitaliste. Pour Marx, ce prélèvement de la
plus-value du travailleur est en quelque sorte la condition d'existence des capitalistes. Le
capitalisme ne peut donc pas vivre sans l'exploitation des prolétaires. Les relations entre
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classes sociales ne peuvent être qu'antagonistes puisque les unes (capitalistes) n'existent que
par l'exploitation des autres (prolétaires).
Les moyens d’accroitre la plus value
Les capitalistes cherchent toujours à accroitre la plus value. Ils disposent à cet effet de deux
moyens:
Accroitre la pl absolue en augmentant la durée du travail et par conséquent le travail gratuit
Accroitre la pl relative en développant la productivité ou l‟intensification du travail dans les
secteurs nécessaires à l‟entretien de la force de travail (baisse du salaire de subsistances), et
en diminuant de ce fait le temps de travail nécessaire à la production des biens et services
destinés à la reproduction de la force de travail .
Les contradictions du système capitaliste
Pour Marx, le capitalisme est un système historiquement daté et fondé sur l‟exploitation de la
force de travail, qui est appelé à disparaitre la disparition à causes de ses contradictions
internes qui ne peuvent être résolues que par le passage à un régime fondé sur la propriété
collective des moyens de production.
Ces contradictions sont au nombre de trois:

 Prolétarisation et paupérisation de la classe ouvrière:


 Crises de surproduction
 Baisse tendancielle du taux de profit
Prolétarisation et paupérisation de la classe ouvrière:
Marx cherche à montrer qu‟avec le développement du capitalisme, on assistera à une
opposition croissante entre une majorité misérable (prolétaires)et une minorité de riches
propriétaires des moyens de production. La condition de la classe ouvrière doit se dégrader
davantage avec le progrès technique et la concentration du capital . Cette dégradation
débouchera un jour sur la révolte « expropriation des expropriateurs »
Tendance à la baisse des taux de profit:
Le taux de profit selon Marx s‟écrit: PL/C+V
Le taux de profit s‟écrit alors: PL/V / C/V + 1
PL/V: taux de Plus value
C/V: composition organique du capital
Avec le progrès technique la cok tend à augmenter. Au contraire, le taux de plus value tendra
à baisser (l‟utilisation de la machine à la place de l‟homme) . D‟où Le taux de profit tend à
baisser.
Crises de surproduction
Marx rejette l‟idée selon laquelle les produits peuvent toujours être vendus et affirme que le
système capitaliste ne peut être à l‟abri de crises de surproduction. Ces crises résultent d‟un
développement disproportionné entre le secteur qui fabrique les biens de production et celui
qui fabrique les biens de consommation (secteur 1 et secteur 2)

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LA BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT DANS LA PENSÉE MARXISTE

Concurrence entre les entreprises

 Baisse du profit et
Intensification de la Investissement pour substituer
concurrence pour écouler du capital au travail
la production accumulation du capital
Baisse des salaires afin
d’augmenter la plus value en
embauchant femmes, enfants…
Chômage ; la masse de
chômeurs est appelée armée de
réserve industrielle
SURPRODUCTION
PAUPÉRISATION

Effondrement de la demande Diminution du pouvoir d’achat

Ces contradictions peuvent être freinées par la conquête de débouchés extérieurs. Mais en
définitive, pense Marx, le capitalisme est condamné à disparaitre
Conclusion
L‟apport de Marx en matière d‟analyse économique est considérable, on ne peut pas
comprendre le fonctionnement du monde contemporain en l‟ignorant. Cependant, pour ce qui
est de ses prédictions concernant l‟évolution du système capitaliste, on ne peut que constater
un écart entre les prévisions de Marx et la réalité historique:
D‟une part la révolution qui devrait toucher les pays capitalistes avancés n‟a pas vu le jour,
mais au contraire ce sont d‟autres pays comme l‟URSS qui ont connu des bouleversements.
D‟autre part, la paupérisation n‟a pas touché les pays capitalistes développés où les conditions
de vie de la classe ouvrière se sont améliorées.

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La pensée de keynes

 Le contexte de la crise de 1929

 Les grands principes de la théorie keyesienne

 La politique économique d‟après keynes

Le contexte historique et son reflet dans la pensée de keynes

Keynes a publié son ouvrage (thie générale de l‟emploi de l‟intérêt et de la monnaie) en 1936
dans un contexte de grande dépression économique des années 30 crise économique des
papys capitalistes (1929) et de révolution russe. Par exemple, Aux États-Unis, le nombre de
chômeurs passe de 1,5 millions en 1929 à 12 millions en 1932
C'est la première crise structurelle du XXe siècle. Elle aura des répercussions dans le monde
entier.: crise violente et soudaine, générale et mondiale. Cette crise a remis en cause
l‟analyse classique de l‟équilibre automatique.
L‟objectif de Keyens est de trouver une solution à cette crise, c‟est-à-dire sauver le capitalisme

Les explications de la crise


Sur les causes de la crise de 1929, deux thèses étaient en présence:
 La thèse marxiste de la surproduction liée aux « contradictions internes » du
capitalisme
 La thèse de l‟insuffisance de la demande globale, développée par John Maynard
KEYNES

1) La thèse de la surproduction

La crise de 1929 était selon les marxistes le révélateur des contradictions internes du
capitalisme. Les marxistes y voyaient la preuve de leurs analyses. Ils considéraient donc que le
capitalisme conduirait à des crises sans cesse plus violentes, jusqu'à sa destruction complète.
Et ils se frottaient doctement les mains devant les difficultés des Etats-Unis.

2) La thèse d'une insuffisance de la demande globale

C'est la thèse de KEYNES, selon laquelle, il peut arriver que l'économie de marché soit
"coincée" dans une situation de sous-emploi des capacités de production du fait de
l'insuffisance de la demande globale et principalement à cause du pessimisme des
investisseurs privés. Mais ce blocage n‟est que conjoncturel et peut être dépassé, Selon
Keynes si le capitalisme veut survire il doit respecter le libéralisme et la justice sociale

Cela n‟est possible sans une intervention de l‟Etat. Pourtant ce n'était pas un socialiste ni un
partisan de l'économie administrée. Fondamentalement, c'était un libéral qui croyait aux
bienfaits d‟une intervention ciblée et mesurée de l‟Etat dans l‟économie.
Les grands principes de keynes
Keynes conteste totalement les fondements de l'analyse libérale classique et noéclassiue :
(l‟équilibre automatique, la non intervention de l‟Etat, l‟analyse en termes de l‟offre, l‟analyse
micro….)
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Libéraux kenes

Analyse micro Analyse marco


Offre crée la demande (JB Say Demande détermine l‟offre (demande
effective C+ I

Marchés autorégulateurs (flexibilité Equilibre non automatique (rigidité des


des prix) prix)

Non intervention de l‟Etat (Etat Nécessité d‟intervention de l‟Etat ( Etat


gendarme) providence)

Epargne détermine l‟investissement L‟investissement détermine l‟épargne

Chômage volontaire Chômage involontaire

Salaire est un coût Salaire est un revenu

Analyse à long terme Analyse à court terme

Raisonnement keynésien
Selon keyens, s‟il y a du chômage c‟est que le niveau de la production et donc de la demande
effective est insuffisante (C+I)

Pour keynes, seul l„Etat est en mesure de stimuler la demande effective lorsque celle-ci est
insuffisante. En effet, en période de crise les agents économiques ne dépensent pas et les
entreprises n'investissent pas. L'investissement ne peut donc «repartir» que si les anticipations
des entreprises sont positives. Keynes préconise donc des mesures de relance.

Les politiques de relance keynésiennes:

Pour relancer la demande effective, keynes va mettre en œuvre des politiques incitant les
agents économiques à consommer et à investir. A cet égard, trois types d‟action sont
privilégiées par keynes:
Une politique monétaire c‟est à dire une politique d‟argent à bon marché qui se base sur des
taux d'intérêts faibles que l‟efficacité marginale du capital pour stimuler l‟investissements.

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une politique de redistribution de revenu (imposition des riches et aides aux pauvres)
permettant aux catégories sociales «défavorisées» de dépenser pour mieux relancer la
machine économique.
Une politique de déficit budgétaire par investissements et grands travaux publics ce qui
provoquera un effet multiplicateur de revenus et accélérateur d'investissements. C‟est à dire
lorsque la demande augmente les entreprises sont incitées à mettre en œuvre un volume de
production et donc d‟emploi plus importants !
Le rôle de l‟Etat consiste donc à injecter des revenus pour «doper» l‟activité économique. La
reprise de la consommation entraînera une augmentation des investissements donc la
situation de l'emploi s'en trouvera améliorée.

Conclusion
Keynes est sans doute l‟économiste qui a eu le plus d‟influence sur la pratique des politiques
économiques des pays industrialisés depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Les
politiques keynésiennes ont été appliquées dans les pays occidentaux à partir des années 40.
L'économie n'était pas aussi mondialisée qu'aujourd'hui et les politiques de relance étaient
souvent très efficaces pour relever le niveau de demande. De telles politiques ont été menées
en 1954,1957,1966,et 1969. Mais, hélas, le keynésianisme n'a pas connu que des succès et
connaît lui aussi certaines limites. Les échecs ont commencé à partir des années 70.

Les limites du modèle Keynesien

Tout d'abord la théorie keynésienne raisonne en économie fermée. À l'heure actuelle,


l'internationalisation croissante des économies constitue une sérieuse limite au modèle
keynésien de relance. Ensuite, il n'est pas si aisé d'agir sur le niveau de consommation globale
car la consommation dépend de facteurs économiques et psychosociologiques qui ne sont pas
toujours facilement identifiables ni maîtrisables. (Même avec un taux d'intérêt à 0 % un
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couple de chômeurs ne sera pas incité à s'endetter pour acheter un logement). Par ailleurs, si
le revenu augmente, la propension à épargner augmente également . En d'autres termes plus
le revenu est important plus la consommation est importante mais plus l'épargne augmente
également. Un excès d'épargne pourra à nouveau déséquilibrer la machine économique. Le
modèle keynésien ne raisonne donc qu'à court terme. Le paradoxe consommation - épargne
constitue également une limite au keynésianisme :
Les entrepreneurs n'investissent que si le coût du capital est faible donc si les taux d'intérêts
sont faibles car la rentabilité du capital doit être supérieure au taux d'intérêt. Dans le cas
contraire les entrepreneurs n'investissent pas. Or, les taux d'intérêt faibles supposent une
épargne abondante, et une épargne abondante est incompatible avec une forte consommation
L'équilibre entre la consommation et l'épargne est très difficile à trouver.

Enfin il est impossible ou tout au moins très difficile de prévoir certains facteurs qui peuvent
influencer la production donc le niveau de revenus, donc la consommation : inflation
étrangère, catastrophes naturelles, les comportements d'anticipation, les mouvements
sociaux, etc....

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La pensée néolibérale

À partir des années soixante-dix, on assiste à une nouvelle étape dans l‟histoire de la pensée
économique avec la fin de la période keynésienne: C‟est la phase néolibérale , Ce changement
a comme cause et comme conséquence l‟application de politiques néolibérales et la
mondialisation, Pour présenter cette doctrine néolibérale nous allons commencer par préciser
le terme de néolibéralisme pour ensuite traiter les rasions de sa formation et enfin analyser
ses principes base :
 Qu‟est ce qu‟on entend par néolibéralisme ?
 Comment il a été mis en place ?
 Quels sont ses principes de base ?
Le néolibéralisme : une version contemporaine du libéralisme
Le terme de néo-libéralisme désigne le renouvellement des thèses économiques libérales, à
partir de la fin des années 1970, qui critiquent le développement d‟un État-providence dans les
pays développés après 1945 .
Contrairement aux keynesiens, les néolibéraux défendent, le retour au marché selon des
considérations qui vont de l'efficacité économique du marché à la liberté de l'individu, et
recommandent la restriction des interventions étatiques dans l'activité économique pour
enrayer le chômage et l'inflation caractéristiques des années 1970 (stagflation)
Le néolibéralisme s’appuie sur une diversité de courants théoriques dont les principaux
sont ; le monétarisme, la nouvelle économie classique , l’économie de l’offre
Au monétarisme de M. Friedman et F Hayek a succédé, dans les années 1980, la « nouvelle
économie classique » (R. Lucas, R. Barro…), en référence explicite à l‟économie classique que
Keynes avait attaquée. Poussant à la limite l‟idée de la rationalité de l‟Homoœconomicus, cette
école fait l‟hypothèse que tous les marchés sont toujours en équilibre, et que les individus
utilisent rationnellement toutes les informations dont ils disposent. Ils peuvent prévoir, en
particulier, les effets de toutes les politiques économiques, qui sont donc inefficaces. Pour la
nouvelle économie classique, tout chômage est volontaire et résulte d‟un choix des
travailleurs. À la frontière extrême du néolibéralisme, on trouve les économistes de l‟offre
(Laffer) qui prônent la réduction des impôts des plus riches et la suppression radicale des
programmes de protection sociale qui servent à protéger paresseux et déviants. Les thèses
néolibérales ont, en large partie, inspiré les politiques économiques appliquées par la plupart
des pays occidentaux durant les trois dernières décennies . (ouverture, libéralisation, etc)
1. - LA FORMATION DU NÉO-LIBÉRALISME
Depuis le XIX' siècle, jusqu'à nos jours, le libéralisme a connu une mutation importante ou
plus exactement il a disparu puis reparu sous une nouvelle forme. Il y a d'abord eu la fin du
libéralisme traditionnel puis l'apparition du néolibéralisme et le développement progressif de
celui-ci.
1.1. - LA FIN DU LIBÉRALISME TRADITIONNEL
Dès le XIX' siècle, l'apparition de crises économiques, la conscience des inégalités et des
injustices sociales avaient suscité une vive critique du libéralisme traditionnel. Les socialistes
contestaient la doctrine du laisser faire.Et dès cette époque, certains auteurs libéraux avaient
révisé certains aspects de la doctrine: c‟est le cas de Stuart Mill puis d'Alfred Marshall en
Angleterre, de Frédéric List en Allemagne, etc. La révision de la théorie économique classique
par les néoclassiques avait également entraîné vers la fin du XIXe siècle des conceptions
nouvelles de l'économie de marché: Léon Walras en particulier avait élaboré toute une théorie
de la « politique sociale » indispensable, selon lui, à la constitution d'une économie de marché
économiquement efficace et socialement juste.
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Cependant
Toutes ces évolutions n'avaient pas réduit l'adhésion, plus ou moins nuancée, de la grande
majorité des économistes aux principes essentiels du libéralisme traditionnel et la confiance
dans les mécanismes de rééquilibre d'une économie du laisser faire et du laisser passer. Le
libéralisme traditionnel n‟est abandonné qu'à la suite des grands événements du XXe siècle (La
première guerre mondiale, la révolution soviétique, et surtout la cris de 1929), En effet, c‟est
la crise mondiale de 1929 qui provoqua l'abandon quasi général de la doctrine libérale en
raison de l'ampleur et de la durée de la dépression, de l'absence de retour automatique à
l'équilibre et de la gravité des conséquences sociales et politiques qu'elle entraîna. Et la
parution en 1936 de la « Théorie générale » de Keynes acheva de détourner définitivement la
grande majorité des économistes de la doctrine libérale. Les trente glorieuses 1945 – 75
(Trente années de croissance soutenue dans les pays industrialisés)
1.2. L’apparition du néolibéralisme
Plusieurs raisons expliquent le virage libéral pris par les politiques économiques au niveau
mondial qu‟on peut résumer dans :
 L‟échec des politiques keyensiennes interventionnistes face aux chocs petroliers des
années 70
 L‟arrivée au pouvoir dans les pays développés de dirigeants se réclamant du libéralisme
 L‟effondrement des économies de l‟Europe de l‟est
Premier choc pétrolier déclenché par l‟OPEP en 1973, en réaction contre l‟offensive israélienne
contre les pays arabes, suivi par la récession de 1974-75, la plus forte depuis les années 30. À
partir de 1978 se produit le second choc pétrolier : la Révolution islamique en Iran conduit à
une interruption des exportations de pétrole de ce pays pendant quelques mois. Sous le
double effet de la spéculation et de la panique, les prix du brut seront multipliés par deux en
quelques mois, passant de 16 à 34 dollars le baril, provoquant des effets analogues au premier
choc pétrolier : inflation galopante, chute de l‟activité, fort accroissement du chômage". En
fait, ce qui cause problème, c‟est surtout la chute du taux de profit moyen dans l‟ensemble des
pays industrialisés et celle des taux d‟intérêt réels, qui deviennent même négatifs à cause de
la forte inflation. L‟inefficacité des politiques keynésiennes pour mettre fin à cette situation
pousse alors les dirigeants à délaisser la lutte au chômage, qui est pourtant en forte
croissance, pour adopter comme priorité la lutte à l‟inflation. C‟est dans cette perspective
qu‟est appliqué, le monétarisme qui prend aux États-Unis une forme plus radicale à partir de
1979 (augmentation des taux d‟intérêts réels à long terme à 15% aux États-Unis), ce qui
provoque la plus grande récession depuis les années 30 en 1981-82. C‟est dans ce contexte
que l‟on assiste à l‟entrée en force du néolibéralisme avec les victoires de Thatcher en 1979 et
de Reagan en 1980. La crise de la dette des années 80 et l‟effondrement des pays de l‟Est ont
ravivé l‟intérêt porté aux solutions faisant appel au marché, L‟endettement augmente dans les
années 70 et finit par exploser en crise de la dette. En août 1982 le Mexique, le premier de
nombreux pays du Tiers-monde à se déclarer incapable de rembourser ses dettes aux banques
des pays du Nord. Pour sauver le système financier mondial directement menacé par ce
blocage et maintenir un minimum de demande dans le débouché que représente le Tiers-
monde, on applique de politiques d‟ajustement structurel par le F.M.I. et la Banque Mondiale,
qui visent à restreindre la demande intérieure, à libéraliser l‟économie (privatisation,
déréglementation, coupures dans les services publics, libéralisation du commerce) et à
développer les exportations pour rembourser les banques en monnaie forte. Ainsi, les
gouvernements nationaux se transforment en "agences de transmission des exigences de la
BM et FMI.

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2. - LES PRINCIPES DU NÉO-LIBÉRALISME


Comme l'historique précédent a permis de le montrer, le néo-libéralisme est né d'abord par
réaction à d'autres conceptions. Il s'agit donc en premier lieu de montrer ce qu'il critique et
de mettre ainsi en évidence sa spécificité. Dans un second point, on examinera l'aspect positif
de son œuvre, c'est-à-dire la proposition d'une certaine organisation économique,
La critique du libéralisme traditionnel.
La passivité de l‟Etat est à l'origine de la dégradation du régime libéral : l'abstention de l'Etat a
permis aux entrepreneurs de réaliser des concentrations et des ententes qui ont éliminé la
libre compétition et par là même supprimer non seulement les avantages économiques et
sociaux du système, mais également ses mécanismes auto-régulateurs . La critique de ces
déviations du libéralisme ne met pas en cause la validité des arguments en faveur d'un régime
reposant effectivement sur la liberté individuelle, la libre recherche de l'intérêt individuel,
l'appropriation privée, la compétition économique et le mécanisme des prix. Au contraire, les
néo-libéraux croient peut-être encore plus que les classiques aux vertus d'un système
économique de libre disposition des biens et de concurrence parfaite, susceptible, selon la
théorie, de réaliser l'optimum économique et social. lIs reprochent donc essentiellement aux
anciens libéraux d'avoir laissé se perdre le vrai libéralisme
- L'opposition au collectivisme et au dirigisme qui lui est inhérent est plus radicale.
La liberté est indivisible et la suppression de la liberté économique entraîne généralement celle
de la liberté politique. le collectivisme est une organisation économique des sociétés
relativement sous-développées. Ce n'est qu'une forme modernisée de l'ancien mercantilisme.
Prétendre qu'une évolution fatale entraîne les sociétés vers cette forme d'organisation, c'est
admettre que l'humanité puisse connaître la régression. Certes les monopoles et les ententes
qui compromettent l'économie de marché pourraient mener tôt ou tard vers la collectivisation
et l'étatisation, mais rien n'empêche, au nom du progrès économique et social, de les freiner,
voire de les éviter, ou au moins d'en éviter les abus. La vraie solution aux problèmes
économiques et sociaux des sociétés développées du XXè siècle est, selon les néo-libéraux,
celle d'une économie de concurrence.
2.2. - LA PROPOSITION D'UNE ÉCONOMIE CONCURRENTIELLE
La conception néo-libérale d'une économie concurrentielle est celle d'une économie de
marché, organisée en vue de la concurrence réglée par une politique économique adéquate.
Pour eux Keynes s‟est trompé dans son diagnostic et son remède. L‟inflation est due à la
relance, les dépenses de l‟Etat ont augmenté et l‟économie privée est étouffée. Ce qui
implique le chômage. Il faut de nouveau faire un autre diagnostic de type classique. M.
Friedman oppose à l‟interventionnisme keynésien le désengagement de l‟État, la privatisation
et la déréglementation, l‟affaiblissement du pouvoir syndical et plus généralement des
contraintes qui pèsent sur le marché du travail, telles que l‟assurance-chômage et le salaire
minimum. Ces contraintes sont responsables du niveau élevé de ce que M. Friedman a appelé
le « taux naturel de chômage ».
c/c
Les politiques néolibérales ont mené à une impasse, génératrice d‟un nouveau retournement
idéologique. L‟injection massive de liquidités dans les économies, le sauvetage d‟entreprises
financières en péril n‟ont pas suffi à prévenir la crise économique actuelle. Des dirigeants
politiques connus pour leur adhésion au néolibéralisme deviennent brusquement partisans
d‟une soumission de la finance à l‟entreprise, d‟une réglementation de la spéculation et même
de nationalisations d‟entreprises. Ce n‟est pas un retour intégral aux idées de Keynes, mais à
un interventionnisme important. Il est impossible de prévoir le futur avec certitude, mais il y a
tout lieu de croire que la domination de l‟idéologie néolibérale a fait son temps.
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