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30/6/2019 Droit des actes juridiques : les contrats (réforme) - Cours de droit
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Accueil >> Fiche - résumé de Droit des Contrats>> Droit des actes juridiques : les contrats (réforme)
Les actes juridiques sont des manifestations de volonté destinées à produire des effets
juridiques qui ont été voulus. Exemple : le contrat de vente (acte bilatéral), la donation (acte
unilatéral)
Les faits juridiques sont des évènements, des faits volontaires ou non, dont les conséquences
juridiques n’ont pas été voulues. Exemple : un accident de la circulation, la naissance. Voici le plan
du cours de droit des actes juridiques :
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Le droit des contrats relève en grande majorité du pouvoir législa f, la réforme aurait donc du relevé du Parlement après
débat devant l'Assemblée Na onale et le Sénat. Pourtant on a préféré l'ordonnance qui relève du Gouvernement (à condi on
que le Gouvernement soit habilité par le Parlement à prendre des règles de droits, on parle de loi d'habilita on).
Les grandes ma ères du droit civil sont déba ues devant les représentants du peuple. Ce e méthode (ordonnance) passe
donc à la trappe le débat parlementaire.
Ce qu'il y a à savoir :
· Ce e ordonnance a été adopté le 10 février 2016 et a pour nom « ordonnance du 10/02/2016 portant réforme
du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obliga ons »
· Les contrats conclus avant le 1/10/2016 resteront soumis à la loi ancienne et ceux conclu après ce e date seront
soumis au droit nouveau.
· Seule quelques très rares disposi ons sont directement applicable aux contrats en cours.
Il faut savoir aussi que la procédure d'adop on de l'ordonnance n'est pas totalement achevée.
La ra fica on n'a pas encore eu lieu. Le projet de loi de ra fica on a été déposée le 6 juillet 2016. Mais pour le moment le
Parlement n'a pas encore ra fié l'ordonnance.
· Une ordonnance non ra fié n'a qu'une valeur réglementaire (si on le conteste on doit le faire devant le Conseil
d’État, la QPC n'est pas encore envisageable puisque la réforme n'a pas de valeur législa ve).
· La réforme peut encore évolué, car à l'occasion de la ra fica on les parlementaires peuvent suggérer des
amendements, certains sont même a endus.
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Le Droit des Contrats relève du Droit Civil et plus par culièrement d'une discipline appelée Droits des Obliga ons.
L'étude du Droit de Contrats dans le Code Civil sont envisagés au Livre 3 (« des différentes manières dont on acquière la
propriété »)
L'ancien Titre 3 « Des contrats ou des obliga ons conven onnelles en générale » est désormais renommé « Des sources
d'obliga ons » avec comme Sous Titre 1 « Le Contrat ».
Ces règles qu'on trouve dans le Code Civil sont les règles de droit communs du contrat, c'est-à-dire des règles qui s'appliquent
à tous les contrats de droit privé (cela exclu donc les contrats administra fs) quelque qu'ils soient.
Il existe d'autres règles régissant les contrats car certains d'entre eux (comme par exemple les contrats de vente), en plus
d'être soumis à ce droit commun des contrats, font l'objet de règles spécifiques qui s'ajoutent aux règles communes. C'est ce
qu'on appelle le « Droit des Contrats Spéciaux »
Le contrat est défini à l'ar cle 1101 du Code Civil : « Le contrat est un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes
des né à créer, modifier, transme re ou éteindre des obliga ons. »
L'ancien ar cle 1101 : « le contrat est une conven on par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent envers une ou
plusieurs autre à donner, à faire ou ne pas faire quelque chose »
Points communs :
Différences :
· Le mot conven on disparaît : jusqu'à présent on considérait que si le contrat était une conven on, toutes les
conven ons n'étaient pas des contrats. Le contrat était la seule conven on (accord de volonté) qui pouvait faire
naître une obliga on.
· On préféré appeler conven on les autres accords de volonté qui avaient pour effet par exemple d’éteindre une
obliga on ou de transférer ou modifier une obliga on.
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Par e 1 : La no on de contrat
Titre 1 : La défini on du contrat
La défini on donnée a l'ar cle 1101 du Code Civil fait le lien entre la no on de contrat et la no on d'obliga on. Pour bien
comprendre ce qu'est un contrat il faut donc rappeler ce qu'est un rapport d'obliga on.
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· Dans un sens large, le mot obliga on désigne tout ce qu'une personne est obligé de faire en vertu d'une règle de
droit sous peine de subir une sanc on éta que. Il s'agit alors d'un devoir juridique.
Il y a devoir juridique puisqu'il est assor d'une contrainte juridique, d'une sanc on émanant de l’État (ex : l'obliga on de
rouler à droite ou l'obliga on de déclaré un enfant à l’État civil sont des devoirs juridiques).
C'est l'existence d'une sanc on éta que qui permet de dis nguer le devoir juridique du simple devoir moral ou religieux par
exemple.
· En droit civil le terme obliga on a un sens plus précis qui désigne une catégorie par culière de devoirs juridiques de
sorte que l'obliga on est bien un devoir juridique mais qu'au sens stricte tout les devoirs juridiques ne sont pas des
obliga ons.
· En droit des contrats l'obliga on désigne un devoir juridique dont une personne est bénéficiaire et dont elle peut
exiger d'une autre l'exécu on par la contrainte.
Le rapport d'obliga on est donc un lien de droit entre au moins deux personnes, lien en vertu duquel l'une d'elle (que l'on
appelle le créancier) peut exiger de l'autre (que l'on appelle le débiteur) une presta on ou une absten on.
Le terme obliga on désigne l'ensemble du rapport entre le créancier et le débiteur c'est-à-dire à la fois l'aspect ac f (créance)
et l'aspect passif (de e) du rapport.
--> C'est ainsi qu'on peut dire que le contrat est une des sources de la forma on d'un rapport d'obliga on.
Exemple : contrat de vente est un contrat synallagma que puisque les par s sont à la fois créancier et débiteurs (obliga on
réciproque).
L'obliga on est un droit subjec f, un droit patrimonial dans son aspect ac f (la créance).
· Le débiteur peut aussi être tenu à l'égard du créancier à une obliga on de faire. Dans ces cas là, il s’engage à
effectuer une ac on au bénéfice du créancier.
· Un débiteur peut enfin prome re au créancier une obliga on de ne pas faire. Il s'engage alors à l'égard du créancier
à ne pas accomplir un acte qu'il est normalement en droit de faire (on peut s'engager par contrat à ne pas faire
concurrence par exemple)
· Les autres obliga ons de donner ne portant pas sur une somme d'argent sont appelées les obliga ons en nature.
· Une obliga on est dite de moyens lorsque les débiteurs s 'engagent seulement à l'égard des créanciers à employer
tous les moyens appropriés à faire du mieux possible pour a eindre le résultat.
· « les obliga ons qui naissent d'un délit (fait illicite et inten onnel, il s'agit de causer un dommage
inten onnellement à autrui) » --> Le délit fait naître un rapport d'obliga on entre le responsable et la vic me (le
responsable/débiteur est tenu d''une obliga on de répara on envers la vic me/créancier).
· « le quasi-délit qui est un fait illicite mais non inten onnel » . C'est le fait de causer un dommage à autrui par
imprudence ou négligence.
--> La responsabilité civile est l'obliga on de réparer les dommages créés suite à un délit ou à un quasi-délit dont le but est
d'obtenir des « dommages et intérêts » donc de « réparer » //
· « le quasi-contrat est un fait volontaire et licite mais qui ne repose pas sur un accord de volonté » .
Il y a 3 types de quasi-contrats :
L'ordonnance de 2016 règle simplement la classifica on des obliga ons en n'en retenant que 3 :
Le contrat, la responsabilité civile et les autres sources d'obliga ons (Sous -Titre 1, 2 et 3)
Pour rappelle l'acte juridique est une manifesta on de volonté accomplie dans le but de produire des effets de droits, nous ne
sommes donc pas surpris de devoir classer le contrat parmi les actes juridiques car le contrat suppose bien une manifesta on
de volonté (et même de deux volonté suite à un accord de volonté entre deux par es). L'effet de droit recherché par la
conclusion du contrat est la forma on d'un rapport d'obliga on.
Le contrat est le seul acte juridique, en principe, en France, suscep ble de créer un rapport d'obliga on.
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Il ne faut donc pas le confondre avec l'acte juridique unilatéral qui est toujours une manifesta on de volonté dans le but de
produire des effets des droits mais qui est tout d'abord la manifesta on d'une seule volonté et dont l'effet va être autre que la
créa on d'un rapport d'obliga on (ex : le testament où une seule volonté est exprimée)
Il ne faut pas confondre l'acte juridique unilatéral et contrat unilatéral : un contrat unilatéral est d'abord un contrat c'est-à-
dire qu'il implique la rencontre d'au moins deux volontés mais c'est un contrat qui ne fait naître, à la différence d'un contrat
synallagma que, une obliga on seulement pour une seul par e.
Ces classifica ons représentent un intérêt car si tout les contrats sont soumis à des règles communes, certaines catégories de
contrats font l'objet de règles spécifiques.
• Un contrat nommé est un contrat auquel la loi, le règlement, ou l'usage ont donné un nom.
• Un contrat innomé est un contrat qui ne fait l'objet d'aucune réglementa on par culière, ils sont donc soumis au
droit commun des contrats.
L'intérêt de ce e dis nc on est qu'en présence d'un contrat nommé, si les par s n’ont pas tout prévus, on pourra
l'interpréter en se référant aux règles spéciales qui le régisse.
« Le contrat est consensuel lorsqu'il se forme par le seul échange de consentement quel qu’en soit le mode d'expression. »
« Le contrat est solennel lorsque sa validité est subordonnée à des formes déterminées par la loi. »
« Le contrat est réel lorsque sa forma on est subordonné à la remise d'une chose. »
La dis nc on fondamentale puisque elle permet de déterminer si un contrat est valablement formé et si il peut produire ses
effets.
--> L'immense majorité des contrats sont consensuels càd un contrat qui se forme par le seul accord de volonté des
cocontractants sans qu'aucune condi ons de forme ne soit imposées.
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Quand on exige un écrit par exemple, ce n'est pas une condi on de forma on mais une condi on de preuve. Au dessus de
1500€ il faut prouver un contrat par écrit par exemple, c'est une preuve à fournir et non une condi on de validité.
Si on exige un écrit ce n'est pas ad validatem (condi on de validité) mais ad proba one (condi on de preuve).
Les contrats non consensuels sont ceux dont la forma on nécessite par excep on, en plus de l'expression du consentement,
l'accomplissement d'une formalité par culière.
Lorsque la formalité supplémentaire est la rédac on d'un écrit on dit que le contrat est solennel.
--> L'écrit n'est donc pas seulement exigé pour la preuve, sans cet écrit on considère que le contrat n'a pas était formé.
· Par exemple la dona on est un contrat solennel, puisque pour qu'il soit formé il faut en plus de l'échange de
consentements, il faut que le contrat soit passé par acte authen que (devant un notaire)
· Le bail rural (donner à un fermier des loca ons de terres) --> doit être rédigé par écrit (mais peut être
seulement un acte sous seing privé).
Le contrat réel est aussi un contrat non consensuel puisqu'en plus de l'accord des volontés il nécessite pour être formé
l'accomplissement d'une formalité par culière qui est la remise de la chose (c'est la cas pour les contrats de dépôt ou les
contrats de prêt à usage).
« Le contrat de gré à gré est celui dont les s pula ons sont librement négocié par les par s »
« Le contrat d'adhésion est celui dont les condi ons générales, soustraites à la négocia on, sont déterminées à l'avance par
l'une des par es »
--> Dans les contrats d'adhésion il n'y a pas de négocia on : une par e a rédiger le contrat et l'autre n'a pas le choix que de
dire oui ou non. On assiste à une mul plica on de ce type de contrats, la plupart du temps imposé par des professionnels à
des consommateurs
Dans ce type de contrats il y a un pus grand risque d'abus de la part du rédacteur du contrat qui profite de sa posi on
économique forte pour imposer à son cocontractant des disposi ons déséquilibrées.
C'est contre ce type de contrat et ce risque d'abus que lu e le droit de la consomma on en édictant des règles protectrices
de la par e économiquement faible.
3- La dis nc on entre les contrats avec intuitus personae et contrats sans intuitus
personae
Ce e dis nc on existe depuis très longtemps l'ancien comme le nouveau Code Civil n'en donne pas de défini on alors que
pourtant ils édictent des règles spécifiques aux contrats conclus intuitu personae.
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Un contrat conclu intuitu personae est un contrat conclu en considéra on des qualités essen elles du cocontractant. La
personnalité du cocontractant est une condi on essen elle du consentement.
Certains contrats sont par nature des contrats conclus intuitu personae (Ex : le contrat de travail)
Tout contrat peut devenir intuitu personae dès lors que l'on prouve que la personnalité du cocontractant a été déterminante
dans la conclusion du contrat.
· Les contrats conclus intuitu personae sont soumis à des règles par culières. Notamment ils prennent fin au
décès du cocontractant dont la personnalité était déterminante. --> Ils ne sont donc pas transmissible.
· Dans ce type de contrats et seulement dans ce type de contrats, l'erreur sur la personne peut-être une cause de
nullité du contrat (ar cle 1132 du nouveau Code Civil)
« le contrat est synallagma que lorsque les contractants s'obligent réciproquement les uns envers les autres. Il est unilatéral
lorsqu'une ou plusieurs personnes s'obligent envers une ou plusieurs autres sans qu'il y ait d'engagement réciproque de celle-
ci »
Dans un contrat synallagma que chaque par e est à la fois créancière et débitrice de l'autre, elles sont tenues à des
obliga ons réciproques (ex : la vente).
Le contrat unilatéral lui ne fait naître d'obliga on qu'à la charge d'une des par es.
La preuve des contrats synallagma que ont des règles spéciales (notamment la règle de la double preuve : autant
d'exemplaires que de par es). En cas d'inexécu on il y a des sanc ons spécifiques aux contrats synallagma ques.
« Le contrat est à tre onéreux lorsque chacune des par es reçoit de l'autre un avantage en contrepar e de celui qu'elle
procure. Il est à tre gratuit lorsque l'une des par es procurent à l'autre un avantage sans recevoir de contrepar e. »
Il y a une volonté de s'appauvrir dans le contrat à tre gratuit puisqu'un service est fourni sans contrepar e.
Les contrats à tre gratuit sont soumis à des règles spéciales. Ainsi en ma ère fiscale, les transferts de propriété résultant
d'un acte à tre gratuit sont d'avantage taxés et surtout les contrats à tre gratuit sont soumis à des condi ons de validité et
surtout de capacité plus sévères car il s'agit d'acte dangereux pour le patrimoine de celui qui s'appauvrit.
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« Le contrat est commuta f lorsque chacune des par es s'engagent à procurer à l'autre un avantage qui est regardé comme
l'équivalent de celui qu'elle reçoit. Il est aléatoire lorsque les par es acceptent de faire dépendre les effets du contrat quant
aux avantages et aux pertes d'un événement incertain (l'aléa) »
Dans un contrat aléatoire les par es acceptent un risque qui tournera soit en leur faveur soit en leur défaveur.
--> Ex : la vente moyennant un rente viagère. Le contrat d'assurance aussi est un contrat aléatoire.
L'intérêt de ce e dis nc on c'est qu'à par r du moment où les par es ont acceptés à risque de pertes, ils ne peuvent pas par
la suite invoquer le déséquilibre pour obtenir la nullité du contrat.
« Le contrat cadre est un accord par lequel les par es conviennent des caractéris ques générales de leur rela on contractuelle
future. Des contrats d'applica on en précisent les modalités d'exécu on »
« Le contrat à exécu on instantané est celui dont les obliga ons peuvent s'exécuter en une presta on unique. Le contrat à
exécu on successive est celui dont les obliga ons d'au moins une par e s'exécutent en plusieurs presta ons échelonné dans
le temps »
Ex : la vente au comptant est un contrat à exécu on instantanée. La vente à crédit ou le bail sont des contrats à exécu on
successive puisque l'acheteur n’exécute pas son obliga on en une seule fois mais son obliga on est échelonnée dans le
temps.
Les contrats à exécu ons successives soulèvent des difficultés par culières puisque ces contrats sont exposés aux risques de
devenir déséquilibré suite à des changements de situa on économique intervenant au cour de leur exécu on.
Ces contrats sont donc soumis à des règles par culières en cas de nullité ou de résolu on du contrat car les res tu ons ne
sont pas toujours possible.
Le droit des contrats a donc beaucoup évolué depuis 1804 pour s'adapter aux muta ons de la société. Pour comprendre
l'esprit de ces muta ons et leur impact il faut procéder de manière chronologique en étudiant les différentes étapes de
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Ce principe repose sur l'idée que l'homme, étant libre de naissance, ne peut s'obliger que par sa propre volonté. C'est en ce
sens qu'on parle de volonté autonome : une volonté qui re d'elle même sa force créatrice d'obliga on et non pas d'une
autorité supérieur qui lui aurait conféré.
On considère alors que la liberté de l'Homme étant fondamentale, les contraintes imposées par la société à ce e liberté
doivent être excep onnelle. En ma ère contractuelle cela ce traduit par le principe que l'homme est obligé que parce qu'il l'a
voulu et dans la mesure où il l'a voulu.
Puisque l'Homme est libre et puisqu'il ne peut pas agir contre ses propres intérêts, les obliga ons qu'il aura volontairement
consen es sont dès lors nécessairement justes. Formule de Fouillée « qui dit contractuel dit juste ».
Les rédacteurs du Code Civil vont s'inspirer des idées héritées du siècle des Lumières.
Le fondement philosophique de ce principe est la philosophie individualiste du 19ème siècle qui prône la liberté et l'égalité
des hommes et surtout l'affirma on des libertés individuelles contre l’État.
Le fondement économique c'est la doctrine du libéralisme économique du 18ème qui considérait que perme re aux Hommes
d'aménager comme il l'entendait leurs échanges de richesses et de services était le meilleur moyens d'établir entre eux des
rapports justes et u les. On considérant alors que l’État devait laisser faire, laisser passer, car l'addi on des intérêts par culier
avait nécessairement pour somme l'intérêt général.
Appliquée au contrat, ces idées emportent des conséquences déterminantes et vont abou r à la mise en place de principes
directeurs du droit des contrats.
· Le premier de ces principes est la liberté contractuelle c'est-à-dire la liberté de chacun de contracter ou non et si on
décide de contracter, la possibilité de choisir librement son contractant et de décider librement du contenu du contrat.
Ce e liberté doit également se refléter dans la forme du contrat, elle implique donc le rejet de tout formalisme car
imposer une forme dans laquelle devrait se couler le consentement reviendrait à reme re en cause la souveraineté
de la volonté. En découle alors le principe du consensuallisme : la volonté suffit à donner naissance au contrat
quelque soit la manière dont ce e volonté s'exprime.
· Le deuxième de ces principes est le principe de la force obligatoire du contrat. Puisque les par es sont libre de
contracter, qu'elles le décident librement, si tel est leur volonté, elles doivent respecter leur engagement car elles sont
liées par leur volonté. Conséquence : le contrat devient pour elle une loi, il a force obligatoire (ancien ar cle 1134 -->
nouvel ar cle 1103)
--> Seul un nouvel accord de volonté entre les par es permet de modifier le contrat ou de le révoquer. Mais la force
obligatoire du contrat ne s'impose pas qu'aux par es mais aussi aux ers qui doivent également respecter le contrat, comme
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le législateur qui, s'il promulgue une loi nouvelle, ne peut pas en principe la déclarer applicable aux contrats en cours car cela
reviendrait à porter a einte à ce que les par es ont voulu --> à la force obligatoire donc.
Ce e dernière s'applique aussi au juge qui ne peut pas modifier le contenu du contrat de sa propre ini a ve. De la même
manière, le juge qu interprète le contrat doit rechercher quelle à été la volonté des par es.
· Le troisième principe est celui de l'effet rela f du contrat. Puisque le contrat repose sur la volonté et qu'on est
obligé parce qu'on l'a voulu, alors le contrat ne peut produire des effets qu'à l'égard des par es car elles seules ont
consen au contrat. C'est le principe de l'effet rela f : le contrat ne peut pas avoir d'effet à l'égard des ers dans le
sens où il ne peut pas engager un ers ni faire naître un profit à l'égard d'un ers.
La volonté est bien considéré comme l'élément déterminant mais le code civil dès l'origine pose des limites à sa toute
puissance.
Mais il apporte tout de suite des aménagements et des limites. Tout d'abord à propos de la liberté contractuelle, le Code Civil
précise qu'elle s'exerce dans les limites fixées par le législateur (art 6 du Code Civil) :
« on ne peut déroger par des conven ons par culières aux lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs »
--> Cela signifie qu'on ne peut pas prévoir librement tout ce que l'on veut par contrat. L'art 6 fixe une interdic on : on ne
peut pas prévoir par contrat une mesure qui serait contraire à la Loi.
De même le consensuallisme est le principe posé par le Code Civil mais dès 1804 on prévoit quelques excep ons à ce
principe.
De la même manière, le Code Civil consacre le principe de la force obligatoire du contrat, ancien art 1134 devenu l'art 1103.
La limite est donnée par l'expression « légalement formé » qui sous-entends que la force obligatoire ne vient pas directement
de la volonté mais de la loi qui reconnaît cet effet de l'accord des volontés. Le contrat à force obligatoire parce que le droit
objec f a ache une telle force au consentement.
Enfin le Code Civil proclame également l'effet rela f à l'art 1200 mais dès le départ il envisage des excep ons comme la
s pula on pour autrui.
Le principe d'autonomie de la volonté est bien le principe qui a inspiré les règles rela ves aux contrats du Code Civil de 1804.
C'est ce principe qui explique les trois principes directeurs que nous avons exposé qui restent aujourd’hui encore les principes
directeurs du droit des contrats. Mais avant même la réforme de 2016 ce principe de l'autonomie de la volonté et les
principes qui en découlent ont du être aménagé pour s'adapter à l'évolu on de la société. On a assisté à un déclin rela f du
principe de l'autonomie de la volonté qui va perdre de sa puissance.
que les Hommes sont toujours égaux, et qu'ils contractent donc en toute égalité, revient à nier les inégalités économiques et
les dangers qui en résultent pour la par e la plus faible.
Le constat a pu d'abord être fait dès le début du 20ème siècle avec le contrat de travail qui est un contrat comme les autres
d'abord. Très vite, des lois spécifiques sont entrées en vigueur pour soume re ce contrat par culier à des règles protectrices
du salarié. La liberté contractuelle s'en trouvant très largement a énuée. L'employeur ne peut pas conclure le contrat avec le
contenu qu'il veut, il doit respecter les condi ons fixées par la loi. Si bien qu'aujourd'hui le contrat de travail fait l'objet d'un
droit spécifique qui est le droit du travail.
Pour les autres contrats également, le législateur a réalisé le danger du libéralisme économique ce qui l'a conduit peu à peu à
diriger l'ac vité contractuelle dans le sens qui lui semblé le plus u le à la société.
Enfin, l'idée selon laquelle ce qui a été voulu est nécessairement juste a montré ses limites et il est apparu nécessaire de
rechercher une jus ce plus effec ve que ce e jus ce théorique Ainsi l'évolu on postérieur au code civil du principe directeur
du droit des contrats est marqué par deux phénomènes :
--> Tout d'abord un certains déclin du principe de l'autonomie de la volonté et d'autre part la recherche d'une meilleure
jus ce contractuelle
Les raisons sont diverses mais la raison essen elle ent à l'essor de l'ordre public. L'ordre public peut être défini comme
l'ensemble des règles impéra ves inspirées par une considéra on d'intérêt général.
Au départ, ce e no on d'ordre public était assez restreinte. En effet, l'ordre public classique est un ordre public uniquement
poli que (protec on des valeurs qui sont « la personne » , « la famille » et « l’État »)
A l'époque moderne est apparu, en plus de l'ordre public classique, un nouvel ordre public économique et social. Ce dernier
est des né à protéger l’économiquement faible mais également à orienter l'économie conformément à l'u lité sociale et on
parle d'ordre public de direc on.
Or, avec l'appari on de ce nouvel ordre public, le législateur va intervenir de manière croissante dans le domaine contractuel
en fixant des règles impéra ves et notamment des interdic ons qui vont restreindre d'autant le rôle de la volonté des par es.
a) La protec on du faible
Il y a toujours eu des inégalités entre les contractants mais à l'époque moderne certaines de ces inégalités sont apparues
comme dangereuse.
Inégalités employeurs / salariés mais aussi entre consommateurs / professionnels car ces deux cocontractants n'ont pas la
même force économique.
Le législateur a donc pris acte de ces inégalités et a donc décider de lu er contre les risques d'abus de la faiblesse
économique du contractant faible. Or, pour être efficace, ce e lu e a porté a einte au principe d'autonomie de la volonté.
On retrouve ces a eintes à tous les stades du contrat.
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Élabora on --> Pour remédier à l'absence de négocia ons qui caractérise trop souvent les contrats passés entre par es de
puissance économique inégale, le législateur a eu de plus en plus recours à la standardisa on du contrat : il élabore des
contrats types protégeant les intérêts de la par e faible.
Un modèle étant imposé, cela porte a einte à la liberté contractuelle mais ce e a einte est jus fiée par la protec on du
faible.
On assiste notamment à la négocia on collec ve des contrats : les faibles se regroupent pour négocier.
Conclusion --> Le consensualisme reste le principe mais est en recul. On assiste à une renaissance du formalisme : le
législateur impose de plus en plus que le contrat soit conclu par écrit à peine de nullité.
De la même manière, le législateur impose parfois des men ons manuscrites ou encore il exige une certaine présenta on par
exemple avec une men on obligatoire avec une taille de caractère définie.
On assiste également à un déclin de la parole donnée. --> Toujours dans le but de protéger l’économiquement faible,
certains textes donne la possibilité au consommateur à revoir son jugement (parole donnée). Seul un nouvel accord de
volonté peut délier le contrat.
Cet ordre public s'est un peu affaibli notamment avec l'abroga on de l'ordonnance du 30 juin 1945 qui organisait la taxa on
des prix et qui a donc était abrogée par l'ordonnance du 1/12/1986 rela ve à la liberté des prix et à la concurrence.
Cet ordre public limite encore aujourd'hui la liberté contractuelle. Il explique certaines interdic ons qui demeurent, par
exemple : il est interdit de conclure un contrat en France en prévoyant que la monnaie échangée soit une monnaie étrangère.
Ex : le Code Civil, encore aujourd'hui, pose le principe de la « non-sanc on de la lésion ». La lésion est un déséquilibre qui
existe dès la conclusion du contrat entre les obliga ons des par es : une par e ne reçoit pas l'équivalent de ce qu'elle donne.
--> On considère que conclure un contrat déséquilibré sans pouvoir le reme re en cause au nom de ce déséquilibre est
injuste. Mais pour le Code Civil, selon le principe de l'autonomie de la volonté, cela ne l'est pas.
C'est pour la même raison que, si certains types d'erreurs peuvent entraîner la nullité du contrat, mais en aucun cas l'erreur
sur la valeur.
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Autre ex : l’imprévision --> la force obligatoire du contrat interdit également au juge de réviser un contrat qui était au départ
équilibré et qui devient déséquilibré en cours d'exécu on en raison d'un bouleversement des circonstances économique. A
par r du moment où les deux par es ne sont pas d'accord pour modifier le contrat, la par e désavantagée par le déséquilibre
doit respecter les termes du contrat ini al.
--> Ce e ques on est réglée par la réforme qui a tenté de trouver un compromis entre l'impéra f de jus ce contractuelle et
le respect de la force obligatoire du contrat, soit le principe de l'autonomie de la volonté.
Le législateur est assez peu intervenu pour garan r une plus grande jus ce (de 1804 à la réforme). On peut tout de même
considérer que l'interdic on des clauses abusives c'est d'abord protéger l'économiquement faible mais c'est aussi imposé une
certaine loyauté entre les cocontractants et donc apporter plus de jus ce.
C'est surtout le juge qui a lu é pour apporter une plus grande jus ce contractuelle. Mais ce e lu e ne devait pas conduire le
jus ce a outrepasser ses fonc ons. Il ne peut notamment pas contredire directement un texte clair et précis.
En s'appuyant sur certaines disposi ons du Code Civil, comme l'obliga on d'exécuter de bonne foi.
Le juge a également joué sur la défini on des vices du consentement en retenant une concep on plus extensive que celle des
rédacteurs du Code Civil.
L'ou l le plus important pour le juge pour améliorer la jus ce contractuelle a été la no on de cause prévue à l'ar cle 1131. Il
n'a pas hésité a déformé la no on de cause ou a en faire un usage excessif pour garan r aux contractants une plus grande
jus ce contractuelle. Ce n'est donc pas totalement un hasard si la no on de cause a disparu avec la réforme du Code Civil.
La réforme a fait rentrer dans le Code Civil beaucoup de ces solu ons plus justes inventées par les juges.
1- Historique de la réforme
On pensait que ce e réforme ne viendrait jamais. Projet Terré et Catala sont des projets dont le gouvernement s'est inspiré
pour ses avants projets. Le débat sur l'ordonnance a animé ce e réforme.
On a eu la démission de la garde des sceaux ainsi qu'un remaniement ministérielle le jour de la publica on de ce e réforme
et on a ends encore la loi de ra fica on de l'ordonnance. On sait aussi que ce e loi peut être encore une occasion
d'apporter quelques modifica ons à la réforme.
Pour que ce e sécurité juridique soit garan il fallait absolument simplifier les textes datant pour la majorité d'entre eux de
l'époque du Code Civil.
--> On remanie le style u lisé par les anciens rédacteurs, on remanie le plan de ce e par e du Code Civil et actualiser le
contenu en tenant compte de toute la jurisprudence élaborée depuis 1804.
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Le second objec f de ce e réforme est la plus grande a rac vité du droit français qui passe par la simplifica on et
l'harmonisa on et donc par la mise en place d'un cadre juridique adapté aux enjeux d'une économie mondialisée.
Pour montrer l'a achement a ce principe, dans les disposi ons liminaires qui introduisent les règles du contrat, rappelle ce
principe directeur du droit des contrats qui est désormais énoncé à l'ar cle 1102 du Code Civil.
· Le principe de bonne foi fait son appari on. Elle n'était pas totalement absente de l'ancien droit des contrats et, en
effet, l'ar cle 1134 – 2 précisait déjà que les contrats devaient être exécutés de bonne foi.
La réforme va cependant plus loin plus le nouvel ar cle 1104 dispose que les contrats doivent être négociés, formés et
exécutés de bonne foi.
En consacrant la bonne foi comme un nouveau principe directeur du Droit des Contrats, le législateur s'inscrit dans la lignée
de la jurisprudence qui avait déjà largement étendu ce e no on. Par exemple pour les pourparlers, qui n'étaient pas jusqu'à
lors réglementé par le Code Civil, la jurisprudence a depuis longtemps imposée une obliga on de négocier de bonne foi.
A l'époque ce e valeur de loyauté et de bonne foi devient une valeur première au même tre que les principes directeurs
originaires.
--> Ce e nouvelle no on qui entre dans le Code Civil inquiète un peu les pra ciens puisqu'elle n'est pas définie et qu'elle
reste suffisamment large pour se demander légi mement comment le juge va l'appliquer.
· On constate également que les a eintes au principe de la force obligatoire du contrat con nues à s'étendre. De
nouvelles excep ons à ce principe sont en effet introduites dans le Code Civil par ce e réforme : la plus
embléma que reste l'hypothèse de l'imprévision.
Ar cle 1195 --> si, en cours d'exécu on du contrat, le contrat devient déséquilibré en raison de changement des
circonstances économiques, l'ar cle 1195 prévoit que la par e qui souffre de ce déséquilibre peut demander à l'autre une
renégocia on du contrat. Si il y a refus ou échec de la négocia on l'ar cle 1195 prévoit que soit les par es sont d'accord pour
me re fin au contrat, soit demander d'un commun accord au juge de procéder à l'adapta on du contrat.
Enfin, si les par es n'arrivent pas à se me re d'accord, le Code Civil autorise le juge à réviser ou a me re fin au contrat suite à
la demande de l'une des par es. Au final, le juge est autorisé par la loi à modifier la volonté des par es et c'est donc bien une
nouvelle a einte au principe de la force obligatoire même si ce e nouvelle excep on est jus fiée par la recherche d'une plus
grande jus ce contractuelle.
· D'autres a eintes au principe de la force obligatoire apparaissent qui corresponde a l'accroissement des pouvoirs
juges. Ex : Art 1222 permet d'écarter l'exécu on forcée du contrat si son coût est manifestement déraisonnable. //
L'art 1167 autorise également le juge, lorsque le prix ou un autre élément du contrat doit être déterminé par
référence à un indice, à subs tué un indice qui se rapproche le plus choisi par les par es lorsque l'indice choisi par
les par es n'existe plus ou a cessé d'exister.
· De manière générale on constate que le rôle du juge est renforcé par la mul plica on de no ons très générales qui
laissent une grande place à l'apprécia on du juge. On laisse le juge s'immiscer dans le contrat en le laissant jouer un
rôle de plus en plus important sur le sort du contrat.
· L'objet de ce e réforme consiste également a consacré le travail énorme de la jurisprudence qui depuis 1804 a veillé
à combler tous les oublies du législateur. Ainsi la période pré-contractuelle était complètement absente du Code Civil
de 1804 et c'est donc la jurisprudence qui peu a peu a fixé les règles qui devaient gouverner les négocia ons
contractuelles. En ma ère de pourparler la jurisprudence de la Cour de Cassa on avait posé le principe de loyauté et
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de liberté. C'est également la jurisprudence qui a créé l'obliga on pré-contractuelle d'informa on en imposant aux
cocontractants, sous peine de sanc ons, de donner toutes les informa ons u les à leur partenaire avant l'accord de
volonté.
--> La réforme ne fait que reprendre ces principes et ainsi dans une nouvelle par e du Code Civil consacré aux négocia ons
contractuelles le législateur consacre purement et simplement les solu ons jurispruden elles.
La réforme en a également profité pour remédier à certaines imprécisions de l'ancien Code Civil. Par exemple les no ons
essen elles d'offre et d'accepta on n'étaient pas définis dans le Code Civil et c'est la doctrine et la jurisprudence qui ont
proposé ces défini ons. Le législateur consacre ces défini ons en les faisant entrer dans le Code Civil tout en réglant des
difficultés qui divisaient encore la doctrine et la jurisprudence.
Un des buts revendiqué par ce e réforme est enfin de simplifier notre droit des contrats pour faciliter une éventuelle
harmonisa on européenne. Tout d'abord la langue u lisée change (plus moderne ou plus pauvre selon certains). L’aspect le
plus marquant de ce soucis d'adapta on est la dispari on d'une no on jusque là jugée essen elle au Droit des Contrats : La
no on de cause. --> Dans l'ancien droit elle était une des quatre validité du contrat posées à l'ar cle 1108 : le nouvel ar cle
1127 préfère désormais parler d'un contenu licite et certain. On verra toutefois que ce e dispari on de la cause n'est pas
totale car si le mot disparaît, son esprit hante encore le nouveau Droit des Contrats.
Un contrat est légalement formé quand il est formé dans le respect des condi ons posées par la loi. Si une de ces condi ons
fait défaut, le contrat est alors nul et le juge pourra être saisi en une demande en annula on du contrat qui entraîne la
dispari on rétroac ve de ce contrat.
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Encore faut-il déterminer à quel moment ces volontés vont concorder. En réalité, l'accord de volonté c'est plus qu'une
condi on de validité du contrat, c'est une condi on de son existence. Tant que les volontés ne se sont pas rencontrées, le
contrat n'existe pas.
Mais pour que le contrat soit valable et n'encoure pas la nullité il faut une condi on supplémentaire : il faut que chaque par
est consen en toute connaissance de cause. Il faut que le consentement de chaque par e est étaient intègre. Il y a en
réalité deux condi ons rela ves au consentement : le consentement doit exister pour que le contrat se forme et le
consentement doit être intègre, non-vicié pour que le contrat qui a été formé soit valable.
La réforme insère désormais le Code Civil dans la sec on 1 --> sous sec on 1 consacrée essen ellement aux négocia ons et
qui reprend pour l'essen elle les règles posées par la jurisprudence.
La lecture du nouveau Code Civil fait apparaître 2 obliga ons : l'obliga on de bonne foi et l'obliga on précontractuelle
d'informa on.
En effet les deux premiers ar cles consacrés aux négocia ons (ar cle 1112 et 1112-1) fixent chacune de ces obliga ons.
La vic me dans un acte de mauvaise foi peut donc engager la responsabilité civile délictuelle de son partenaire pour obtenir
de sa part des dommages et intérêts. En ma ère de responsabilité civile on dis ngue la délictuelle et contractuelle. Dans les
deux cas il s'agit d'indemniser la vic me d'un dommage injustement causé. Il existe cependant un principe de non cumul
entre la responsabilité civile délictuelle et contractuelle : une vic me de ne peut agir en responsabilité civile délictuelle que si
les condi ons de la responsabilité civile contractuelle ne sont pas remplies, plus précisément que si son dommage ne résulte
pas de l'inexécu on d'un contrat. Si le dommage résulte du manquement par le responsable à une obliga on d'un contrat
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conclu à la vic me, ce e dernière doit obligatoirement agir en responsabilité civile contractuelle. Si le dommage ne résulte
pas de l'inexécu on d'un contrat passé avec le responsable, la vic me doit obligatoirement u lisé la responsabilité civile
délictuelle.
Ce e volonté de promouvoir l'informa on du contractant avant la conclusion du contrat est commune à la loi et à la
jurisprudence qui l'une comme l'autre ont imposé un devoir d'informa on précontractuelle à la par e sachante au profit de
la par e ignorante.
Mais jusque-là la loi n'imposait ce devoir d'informa on que de manière ponctuelle, que pour certains contrats spécifiques.
C'est la jurisprudence qui la première a imposé une obliga on générale d'informa on et pas spécialement spéciale propre à
certains contrats. Ce e obliga on a été consacré par la réforme si bien qu'aujourd'hui on peut désormais dire qu'elle est elle
aussi imposée par la loi.
De la même manière, le code de la conso impose aux professionnels d'informer le consommateur par voie de marquage,
d'é quetage, d'affichage ou tout autre procédé, sur les prix mais également les informer sur les prix, sur les limita ons
éventuelles de responsabilité contractuelle et enfin sur les condi ons par culières de vente.
Dans le même esprit, une loi du 31/12/1989 impose à l'assureur de fournir au futur contractant une fiche d'informa on sur le
prix et les garan es offertes par le contrat avant la conclusion de ce contrat. On oblige par une loi certains professionnels à
donner toutes les informa ons u les au futur contractant.
Le législateur va même plus loin puisqu'il peut obliger le professionnel à faire figurer des clauses des nées à informer le
contractant dans le contrat qui va être conclu.
Ce e obliga on d'informa on ne concernait cependant pas tous les contrats mais seulement ceux conclus entre
professionnels et consommateurs et parfois même seulement un type par culier de contrat comme le contrat d'assurance. La
Cour de Cassa on a considéré que c'était insuffisant et à côté de ces obliga ons spéciales d'informa ons il fallait poser une
obliga on générale d'informa on.
Longtemps, on a présumé que c'était à celui qui voulait contracter d'aller chercher les renseignements u les pour décider son
consentement.
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Mais par la suite, et notamment avec le développement de la société de consomma on on a réalisé qu'il était parfois difficile
pour certains contractant d'obtenir ces infos. C'est pourquoi la loi à commencer à imposer ce e obliga on pour certains
contrats par culiers et c'est aussi la raison pour laquelle la jurisprudence a peu à peu posé le principe d'une obliga on
générale de renseignements qui est aujourd'hui reprise dans l'ar cle 1112-1. Ce e obliga on est générale, elle concerne donc
tous les contrats. Elle consiste en l'obliga on de fournir au futur cocontractant toutes les informa ons rela ves à l'objet du
contrat envisagé pour lui perme re d'apprécier l'u lité de ce contrat et de s'engager en toute connaissance de causes.
Quand la jurisprudence a posé ce e obliga on générale d'informa on elle a dans le même temps posé les condi ons
d'existence de ce e obliga on et précisé sa sanc on --> ar cle 1112-1 aujourd'hui reprend l'essen el de ces condi ons et
adopte la même sanc on que celle appliquée par la jurisprudence.
--> Il faut que l'informa on soit per nente, cela signifie qu'il faut que ce soit une informa on dont la connaissance pouvait
avoir une incidence sur la volonté de contracter de son partenaire. Ce e exigence est repris à l'ar cle 1112-1 « exige une
informa on dont l'importance est déterminante pour le consentement de l'autre ».
La jurisprudence peut décider que celui qui dé ent l'informa on devait savoir qu'elle était déterminante pour son partenaire.
Cela signifie que si le cocontractant des nait l'objet acheté à un usage par culier, il devait en avoir informé le vendeur.
Pour pouvoir donner ce e informa on faut-il encore la connaître. Toutefois le futur cocontractant, quand il s'agit d'un
professionnel et surtout d'un spécialiste est sensé connaître ce e informa on et ne pourra donc pas invoquer son ignorance.
Il doit si c'est nécessaire, s'informer pour informer.
Toujours à propos de l'informa on qui doit être donnée, l'ar cle 1112-1 ajoute une précision :
· La deuxième condi on est rela ve au créancier, celui à qui est dû l'informa on. La jurisprudence comme le nouvel
ar cle 1112-1 exige que ce créancier ignorait le fait dont il n'a pas été informé et son ignorance doit être légi me.
--> Ignorance légi me : la jurisprudence considérait que l'ignorance était légi me si le cocontractant avait rencontré des
difficultés sérieuses pour découvrir par lui-même l'informa on ignorée. Elle considérait également que l'ignorance était
légi me si le futur cocontractant avait pu penser, qu'en raison des condi ons par culières de confiance qui l'unissait à son
partenaire, que celui-ci prendrait l'ini a ve de l'informa on.
--> Cela signifie également que le créancier ignorant n'est pas toujours légi me d'ignorer. Il a donc une obliga on, hormis ces
cas par culier, de s'informer.
--> Le dommage subi du fait de l'inexécu on de l'obliga on d'informa on n'est pas la conséquence de l'inexécu on du
contrat. C'est donc une ac on en responsabilité délictuelle et plus précisément d'une ac on en responsabilité pour faute
fondée sur l'ancien ar cle 1382.
La responsabilité délictuelle pour faute, pour être engagée, suppose que soit réuni 3 condi ons :
– Il faut prouver la faute du responsable. La faute est un comportement contraire à celui qu'aurait eu dans les
mêmes circonstances l'homme raisonnable. L'homme raisonnable respecte les obliga ons posées par la loi et
notamment l'obliga on d'informa on. Le manquement à une telle obliga on est donc bien une faute.
– Il doit exister un lien de causalité entre la faute et le dommage. La faute doit être la cause directe du dommage
causé à la vic me. Si ce e preuve est apportée, la vic me a le droit à l'indemnisa on de son dommage.
En revanche, l'ar cle 1112-1 précise que ce n'est pas à la vic me de prouver qu'elle n'a pas reçu l'informa on mais au
cocontractant de prouver qu'il a donné l'informa on.
Mais ce n'est pas la seule sanc on prévue à l'ar cle 1112-1. Il est également prévu que le manquement au devoir
d'informa on peut entraîner l'annula on du contrat dans les condi ons prévues aux ar cles 1130 et suivants. La
jurisprudence retenait déjà ce e autre sanc on possible car elle es mait déjà que si le manquement à l'obliga on
d'informa on était à l'origine d'un vice du consentement.
Ces deux principes ont été repris à l'ar cle 1112 : « l'ini a ve, le déroulement et la rupture des négocia ons précontractuelle
sont libre. Ils doivent impéra vement sa sfaire aux exigences de bonne foi »
--> Les négocia ons précontractuelle sont libres = elles ne lient pas les par es. Les par es sont libres d'entrer ou non en
pourparlers.
--> La liberté concerne également le déroulement des pourparlers = Les par es sont libre dans la manière de mener leur
négocia on. Elles peuvent notamment mener plusieurs négocia ons parallèles pour comparer les proposi ons.
--> Ce e liberté implique également la possibilité de me re fin aux négocia ons à tout moment.
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--> Elles doivent négocier loyalement, ce qui implique également de rompre loyalement si elles ne sont pas intéressées. La
rupture en elle-même n'est pas déloyale mais elle peut suivant les circonstances dans lesquelles elle intervient être
considérait comme déloyale car révélant la mauvaise foi du cocontractant.
On parle alors de rupture abusive des pourparlers, de la rupture fau ve des pourparlers.
– Quand elle est faite dans le seul but de nuire à son partenaire ou plus généralement quand elle intervient sans mo f
légi me à un stade avancé des négocia ons alors que le partenaire pouvait légi mement croire que le contrat a été
conclu.
Si la rupture est déclarée abusive, celui qui est vic me de la rupture pourra engager la responsabilité délictuelle de son
partenaire en négocia on (ar cle 1140)
La faute ici est d'avoir rompu de manière déloyale, au niveau du dommage dont on peut demander répara on en cas de
rupture abusive des pourparlers, la jurisprudence a restreint très fortement le type de dommage réparable et la réforme
reprend ce e restric on.
En général en ma ère de responsabilité délictuelle, on exige que pour qu'un dommage soit réparable qu'il soit certains (que
sa réalisa on ne fasse aucun doute).
Pourtant, alors que par défini on une chance n'est jamais certaine, la jurisprudence, dans de nombreux domaines, admet
l'indemnisa on la perte d'une chance c'est-à-dire le fait de faire réparer au responsable la perte d'une chance de voir un
événement favorable se produire.
Ex : Un cheval est favori pour le ercé, est blessé juste avant la course. Le propriétaire va agir en responsabilité contre la
personne à l'origine de la blessure en demandant la répara on de la perte de son bien et la jurisprudence a également admis
la perte d'une chance de gagner le ercé (à condi on que la chance soit sérieuse). S’il y avait par exemple 8 chances sur 10 de
gagner, l’indemnisa on sera calculée par rapport à cela.
--> Puisque la jurisprudence admet l'indemnisa on de la perte d'une chance, on pourrait envisager que la vic me de la
rupture abusive des pourparlers demande répara on de la perte d'une chance de rer des avantages du contrat qui ne sera
pas conclu.
Dans le domaine des pourparlers, dans un arrêt de la chambre commerciale de la Cour de Cassa on (arrêt Manoukian) 26
novembre 2003 --> la jurisprudence a refusé d'indemniser la perte d'une chance de percevoir les gains espérés par la
conclusion du contrat.
--> On ne peut demander répara on que des autres préjudices effec vement subis.
La réforme a repris ce e jurisprudence puisque l'ar cle 1112 alinéa 2 prévoit qu'en cas de faute commise dans les
négocia ons, la répara on du préjudice qui en résulte ne peut avoir pour objet de compenser la perte des avantages a endus
du contrat non-conclu.
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Il faut enfin dire que ce e obliga on de bonne foi dans les pourparlers implique une nouvelle obliga on qui est énoncée à
l'ar cle 1112 – 2 : « celui qui u lise ou divulgue sans autorisa ons une informa on confiden elle obtenue à l'occasion des
négocia ons engage sa responsabilité dans les condi ons du droit commun » --> responsabilité délictuelle
--> Le législateur considère que la loyauté dans les négocia ons implique une obliga on de confiden alité et le fait
de ne pas respecter ce e obliga on est une faute suscep ble d'engager la responsabilité délictuelle de son auteur.
A l'issu des pourparlers soit les par es n'arrivent pas à s'entendre et le contrat ne sera jamais conclu, soit l'une d'elle va
formuler une proposi on assez précise et défini ve pour être considéré comme une offre et si son partenaire l'accepte le
contrat est conclu.
A) Le pacte de préférence
La no on de pacte de préférence est connue, seulement le code civil n'avait jamais trouvé nécessaire d'en donner une
défini on. Avec la réforme, le pacte de préférence entre dans le Code Civil à l'ar cle 1123 alinéa 1 « c'est le contrat par lequel
une par e s'engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de
contracter »
• C'est donc un contrat conclu entre deux personnes : le prome ant et le bénéficiaire.
• Le prome ant ne s'oblige pas à conclure le contrat, il s'oblige seulement à, si il décide de conclure ce contrat, à le
proposer prioritairement au bénéficiaire.
• Le bénéficiaire n'a aucune obliga on. Si le prome ant respecte sa promesse et le jour où il décide de contracter
propose en priorité au bénéficiaire ce contrat, ce dernier est libre d'accepter ou de refuser la proposi on.
• Si le prome ant ne respecte pas ses obliga ons, il engage sa responsabilité contractuelle.
--> S’il conclut le contrat à un ers sans préalablement en avoir discuté avec le bénéficiaire la sanc on est différente selon
que le ers est oui ou non de bonne foi.
--> Si le ers est de bonne foi (il ne connaissait pas l'existence du pacte de préférence, alors la seule sanc on est la
responsabilité contractuelle du prome ant qui devra verser des dommages et intérêts au bénéficiaire pour réparer le
préjudice subi.
--> Si le ers est de mauvaise foi, la sanc on est plus sévère. Pour déterminer la mauvaise foi du ers, la jurisprudence avait
posé deux critères (repris dans l’ar cle 1123) :
Dans ce cas-là, la sanc on est que non seulement le bénéficiaire peut demander la nullité du contrat conclu avec le ers ou
demander au juge d'être subs tuer au ers dans le contrat conclu.
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Le problème est que le ers prend un risque. La réforme a donc pris en considéra on ce risque en lui offrant le moyen
d'éviter de tels ennuis. L’ar cle 1123 alinéa 3 et 4 prévoit que le ers puisse demander par écrit au bénéficiaire du pacte de
confirmer dans un délai qu'il fixe et qui doit être raisonnable l'existence d'un pacte de préférence et s'il entend s'en prévaloir.
L'écrit men onne qu'a défaut de réponse dans ce délai, le bénéficiaire du pacte ne pourra plus solliciter sa subs tu on au
contrat conclu avec le ers ou la nullité du contrat.
Ces disposi ons des alinéas 3 et 4 sont par excep on applicable à tous les pactes de préférences, même ceux conclus avant le
1er octobre 2016.
« la promesse unilatérale est le contrat par lequel une par e, le prome ant, accorde à l'autre, le bénéficiaire, le droit d'opter
pour la conclusion d'un contrat dont les éléments essen els sont déterminés et pour la forma on duquel ne manque que le
consentement du bénéficiaire. »
Exemple : Je suis d'accord pour te vendre ma maison au prix de 300.000€ si dans les 6 mois tu me donnes ton consentement.
• C'est donc bien un contrat unilatéral puisque seul le prome ant est obligé. Il donne son consentement au futur
contrat dont les condi ons sont fixées par la promesse : il ne peut donc plus refuser de contracter
• Le bénéficiaire reste quant à lui libre : il peut décider de ne jamais conclure ce contrat ou au contraire lever l'op on
c'est-à-dire u liser le droit que lui a consen le prome ant et, en levant l'op on, il donne son consentement au futur
contrat, ce qui suffit à former le contrat.
• On prévoit une indemnité d'immobilisa on que devra payer le bénéficiaire au prome ant à l'issu du délai si il décide
de ne pas lever l'op on.
• Si le prome ant ne respecte pas sa promesse avec un ers sans a endre que le délai soit écoulé, il engage dans ce
cas-là sa responsabilité contractuelle et il pourra être condamné à payer des dommages et intérêts au bénéficiaire.
--> Si le ers est de mauvaise foi (condi on : il doit connaître l'existence de la promesse), le contrat conclu
en viola on de la promesse est alors nul. C'est pourquoi le bénéficiaire à tout intérêt à quand même lever l'op on dans les
délais car si le premier contrat est annulé, il deviendra le cocontractant du prome ant.
Les deux par es consentent par la promesse d'un contrat défini f mais retarde la conclusion de ce contrat et le subordonne la
plupart du temps à l'accomplissement d'une formalité supplémentaire qui devrait être accomplie dans l'avenir. Ex : les par es
constatent immédiatement leur accord dans la promesse et conviennent de renouveler cet accord devant un notaire (dans le
cas d'une promesse de vente).
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Au lieu de procéder à des négocia ons libres, les par es se fixent par contrat des obliga ons à tenir au cours des
négocia ons. Ex : Ce qu'on appelle un accord de principe est un accord par lequel les par es s'engagent à poursuivre les
négocia ons et à faire leur possible pour obtenir un accord défini f.
--> L’intérêt ici est de sanc onner des comportements qui ne le serait pas forcément dans le cadre des pourparlers. La
sanc on ici est la responsabilité contractuelle puisqu'un contrat a été conclu et que c'est son non-respect que l'on sanc onne.
On peut très bien imaginer prévoir dans un tel contrat une clause de négocia on exclusive (je m'engage à ne négocier avec
personne d'autre).
Souvent ces contrats prévoient également une clause de confiden alité par laquelle les par es s'interdisent de divulguer les
secrets qu'elle pourrait apprendre sur son partenaire pendant les négocia ons. Mais depuis que l'ar cle 1112-2 prévoit que
même dans le cadre des pourparlers la divulga on sans autorisa ons d'une informa on confiden elle est sanc onnée, ce
type de clause présente moins d'intérêt.
L'ar cle 1113 alinéa 1 dispose que « le contrat est formé par la rencontre d'une offre et d'une accepta on par lesquelles les
par es manifestent leur volonté de s'engager »
En effet la rencontre des volontés s’opère toujours de la même manière : l'une des par es exprime son consentement à un
contrat en formulant une offre de contracter ; l'autre ou les autres par es expriment leur consentement en acceptant ce e
offre. L'offre et l'accepta on sont donc les deux éléments de l'accord de volonté.
Avant la réforme la no on d'offre n'était pas présente dans le code civil même si depuis très longtemps la doctrine et la
jurisprudence en donnaient une défini on précise et fixaient les condi ons de ce e dernière.
La réforme fait rentrer dans le Code Civil l'essen el de ces règles posées par la doctrine et la jurisprudence.
§1- L'offre
Exemple :
• L'invita on à entrer en pourparlers est aussi une proposi on de contracter mais c'est une proposi on qui invite
d'abord la négocia on du contrat. Il ne s'agit pas pour l'instant d'exprimer une volonté défini ve de contracter.
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• L'appel d'offre est aussi une proposi on de contracter qui détermine avec précision le contrat envisagé mais qui
laisse au des nataire le soin d'en préciser les condi ons et les modalités. Ce n'est pas, encore une fois, une
proposi on qui manifeste une volonté défini ve de contracter.
Ce qui dis ngue l'offre des autres proposi ons de contracter est qu'elle présente certain caractère :
On peut s'étonner que ces trois caractères n'ont pas été clairement posées par le législateur, mais on retrouve ces 3 exigences
dans le Code Civil en lisant entre les lignes.
L’ar cle 1113 dit que l'offre, comme l'accepta on, manifeste la volonté de s'engager. Il faut donc que ce e proposi on soit
déclaré extériorisée pour qu'il ne puisse pas y avoir de doute sur la volonté de son auteur.
En vertu du principe du consensualisme, peu importe la manière dont ce e offre est porté à la connaissance d'autrui pourvu
qu'il n'y ai pas de doute sur la volonté de l'offrant de s'engager.
Ainsi l'offre peut tout d'abord être express : c'est le cas lorsqu'une ac on est spécialement accomplie en vue de porter ce e
proposi on à la connaissance de son des nataire. (Ex: un écrit, une parole ou bien une simple a tude --> me re des
vêtements en vitrine avec un prix dessus est considéré comme une offre de contracter)
L'offre peut égalent être tacite (=/= express) c'est le cas lorsqu'elle peut être déduite d'une a tude qui, bien qu'elle ne soit
pas spécialement observée dans le but de faire connaître une volonté de contracter, présuppose ce e volonté. (Ex : le
locataire qui reste dans les lieux après expira on du bail : il souhaite que le bail con nu et qu'il propose donc une proposi on
de renouveler le bail)
Ce qui est important, c’est que le comportement ne soit pas équivoque. L’ar cle 1113-2 rappel d'ailleurs ces deux manières
d'extérioriser l'offre « ce e volonté peut résulter d'une déclara on ou d'un comportement non équivoque de son auteur ».
Le des nataire de l'offre peut être soit une personne déterminée soit à une personne indéterminée: on parle alors d'offre
faite au public. Ce que rappelle d'ailleurs l’ar cle 1114 du Code Civil.
C'est ce qu'exprime l'ar cle 1114 du Code Civil lorsqu'il dispose que « l'offre comprend les éléments essen els du contrat
envisagé »
--> L'offre doit être assez précise pour que d'un simple oui les volontés s'accordent.
L’ar cle 1114 nous dit donc que l'offre doit indiquer les éléments essen els du contrat :
La nature du contrat proposé et ses condi ons essen elles. Ces dernières ne sont pas les mêmes pour tous les contrats.
Lorsque le contrat proposé est une vente l’ar cle 1583 du Code Civil précise que les éléments essen els de ce contrat sont la
chose et le prix.
Une offre de vente / d'achat n'est précise que si elle décrit avec précision la chose vendue et le prix demander
Pour les autres contrats c'est le juge qui apprécie au cas par cas quels sont les éléments essen els pour pouvoir consen r à ce
contrat.
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Par exemple : la cour d'appel de Paris a considéré que lorsque le contrat proposé portait sur l’engagement d'une actrice, la
descrip on du rôle et la rémunéra on n'était pas les seuls éléments essen els : la précision de la date du tournage était
également un élément essen el.
On entend par ferme que la proposi on doit manifester la volonté de son auteur d'être lié en cas d'accepta on (cf. art 1114)
Pour être ferme, l'offrant ne doit pas avoir posé de restric on à sa volonté de contracter, il ne doit pas avoir fait de réserves.
Toutefois, il faut dis nguer, selon le type de restric on apportée à la volonté de contracter, selon le type de réserve. On
appelle « réserve » de manière générale toutes restric ons apportées par l'auteur de la proposi on à sa volonté de
contracter.
La restric on peut également porter sur les condi ons du contrat. (Ex : je me réserve le droit, dans ma proposi on, de
modifier le prix)
La réserve peut également être express ou tacite. Par exemple, pour les contrats conclus intuitu personae, quand on propose
un tel contrat, cela implique tacitement une réserve d'agrément.
Toutes les réserves n’empêchent pas de considérer la proposi on comme ferme. On dis ngue en effet les réserves rela ves
et les réserves absolues.
Les réserves rela ves sont celles qui perme ent au final à l'auteur de la proposi on de choisir son cocontractant. Ce ne sont
pas des restric ons imposées à tous (ex : réserve d'agrément). Une telle réserve est incompa ble avec la qualifica on d'offre
et donc l'accepta on de la proposi on ne suffit pas a conclure le contrat.
Les réserves absolues sont celles qui sont imposable à tous sans dis nguer la personne ;
Le commerçant offre la vente de marchandise à un prix déterminé et men onne « jusqu'à épuisement des stocks. »
On considère qu'une telle réserve est compa ble avec la qualifica on d'offre. Et donc tant qu'il y aura la marchandise en
stock, l'accepta on de ce e offre suffira à former le contrat.
Que se passe-t-il entre le moment où l'offre est émise et le moment où elle est acceptée ? Est-ce que l'offrant est libre de
revenir sur son offre alors même que le des nataire en a eu connaissance ?
Est-ce qu'une fois que l'offre est arrivée à son des nataire, l'offrant peut-il rétracter son offre ?
--> La jurisprudence dis nguait 2 cas repris aujourd'hui par le Code Civil.
La logique voudrait que l'offre soit librement révocable en vertu de la liberté contractuelle: tant qu'il n'y a pas accepta on, il
n'y a pas de contrat et donc pas d'obliga on. Parfois c'est la loi qui impose à l'offrant de maintenir son offre (ex : une loi du
10/01/1978 sur le crédit mobilier impose au préteur de maintenir son offre pendant 15 jours.)
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L'offrant a lui-même précisé dans son offre, de manière express ou implicite, qu'elle serait maintenue dans un certain délai.
(Ex : Je propose d'acheter mon appartement tel prix / telle adresse dans un délai de 2 mois. Après c'est deux mois je ne suis
plus tenu de maintenir mon offre. L'offrant est donc obligé de maintenir son offre jusqu'à écoulement du délai fixé par lui-
même.)
La réforme n'a pas souhaité retenir une telle solu on et l'art 1116 du Code Civil prévoit que si la rétracta on de l'offre se fait
avant l'expira on du délai fixé, cela empêche la conclusion du contrat et engage seulement la responsabilité extra-
contractuelle (délictuelle) de l'offrant.
--> Sanc on si ni l'offrant ni la loi n'ont fixés de délai ? Peut il librement la révoquer ?
• Depuis longtemps, la jurisprudence considère que même si l'offrant n'a pas fixé de délai, il doit tout de même
maintenir son offre pendant un délai raisonnable pour que le des nataire puisse réfléchir et répondre à ce e
offre. La durée de ce délai relève de l'apprécia on souveraine des juges du fond et varie en fonc on des
circonstances, des usages et de la nature du contrat proposé.
Si ce délai raisonnable n'est pas respecté et que l'offrant re re trop rapidement son offre il pourra voir sa responsabilité
délictuelle engagé.
--> L'ar cle 1116 précise que toutefois, dans tous ces cas de sanc ons de l'offrant pour la rétracta on de son offre, qu'il ne
peut pas être condamné à réparer la perte des avantages a endus du contrat.
--> Le même ar cle 1116 consacre la jurisprudence sur le délai raisonnable en affirmant que l'offre ne peut pas être
rétractée avant l'expira on d'un délai raisonnable sans donner de précision sur ce qu'il faut entendre par « délai
raisonnable »
En ma ère d'offre, la réforme n'a donc rien changée mais seulement éclairé certains points.
On peut s'étonner quand même de ce e obliga on de l'offrant de maintenir son offre soit durant le délai prévu, soit durant
au moins un délai raisonnable.
--> D'où vient ce e obliga on puisqu'il n'y a pas encore de contrat mais seulement une
manifesta on unilatérale de volonté ?
On considère que c'est une excep on au le principe par lequel seul le contrat peut faire naître un rapport d'obliga on : dans
ce e hypothèse, un acte juridique unilatéral comme l'offre fait naître pour son auteur une obliga on, l'obliga on de
maintenir sa proposi on pendant un certain temps.
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• Est-ce que, si l'offrant ne rétracte pas sa proposi on, l'offre reste éternellement valable ?
C'est la ques on de la caducité de l'offre : existe-t-il des événements qui font que l'offre cesse d'être efficace ?
--> Oui, lorsqu'elle est assor e d'un délai : à l'expira on de ce délai l'offre n'a plus de valeur.
--> Cependant, si aucun délai n'est prévu, la jurisprudence considérait que l'offre restait valable tant qu'elle n'avait pas était
révoqué tout en interdisant une accepta on exagérément tardive.
La réforme apporte une réponse plus précise puisque l'ar cle 1117 considère que l'offre est caduque quand l'offrant n'a pas
fixé de délai à l'issu d'un délai raisonnable.
· Est-ce que si l'offrant fait une offre et décède juste après, le décès rend l'offre caduque ou est-elle transmise aux
héri ers ?
La jurisprudence dis nguait selon ou non que l'offre était assor d'un délai :
--> Si délai : offre est alors transmise aux héri ers qui avaient l'obliga on de la maintenir jusqu'à l'expira on du délai.
La réforme n'a pas suivie la jurisprudence puisque l'ar cle 1117 alinéa 2 ne dis ngue plus, et considère que quelque soit les
hypothèses, le décès rend l'offre caduque.
L'offre proposée en étant juridiquement capable puis offrant devient incapable par la suite : l'offre devient caduque
§2- L'accepta on
Parfois ce e accepta on ne peut pas être donnée immédiatement et on impose au des nataire de l'offre un délai de
réflexion. Ce délai peut être imposé par la loi : le des nataire n'a pas le droit d'accepter l'offre avant de conclure la
proposi on. Parfois ce peut être la proposi on elle même qui impose ce e réflexion.
--> L'ar cle 1122 lie ce e ques on à la ques on de la rétracta on de l'offre en précisant que la loi ou le contrat peuvent
prévoir soit un délai de réflexion, soit un délai de rétracta on.
Pour que l'agrément de l'offre soit réellement considéré comme une accepta on, il doit également présenter certains
caractères :
· L'accepta on doit être pure et simple. Elle doit pouvoir consister en un simple « oui ».
· L'agrément doit être parfaitement conforme à l'offre. Si l'acceptant n'accepte pas ce dernier dans les mêmes
termes que l'offre ce n'est plus une accepta on mais une contre-proposi on. C'est que précise le dernier alinéa
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de l'ar cle 1118 qui dispose : « l'accepta on non conforme à l'offre est dépourvu d'effet sauf à cons tuer une
offre nouvelle ».
· Comme l'offre, l'accepta on doit être extériorisée, puisqu'elle doit manifester la volonté de son auteur d'être
obligé dans les termes de l'offre. Comme pour l'offre, l'accepta on peut être express mais peut également être
tacite lorsqu'elle se déduit d'un comportement qui implique l'accepta on de l'offre. Par exemple, le des nataire
de l'offre exécute le contrat proposé (ce qui permet d'en déduire qu'il a accepté l'offre)
Une ques on soulève quand même des difficultés : Est-ce que le silence peut valoir accepta on ?
Ce e ques on est parfois envisagée par la loi qui fixe elle-même la solu on. Mais lorsque la loi ne donne aucune précision :
· Est-ce qu'on peut considérer que, passé un certain temps sans réponses, le silence du des nataire vaut
accepta on ?
--> Arrêt du 25/05/1870 pose le principe selon lequel le silence ne vaut pas accepta on.
Ce principe est aujourd'hui repris à l'ar cle 1120 du Code Civil. On considère en effet que l'a tude de celui qui conserve le
silence est trop équivoque pour en déduire son inten on de contracter (ne pas confondre silence et accepta on tacite).
Dès le départ toutefois, la Cour de Cassa on a admis des excep ons à ce principe et donc des hypothèses où le silence peut
valoir accepta on. Longtemps, elle s'est limitée à trois cas :
· Elle considérait que le silence valait accepta on lorsqu'il existait entre les par es des rela ons d'affaires antérieures
et que l'offre portait sur un type de contrat habituellement conclu entre les par es.
· Elle a également considérait que le silence valait accepta on lorsque les par es appar ennent à un milieu
professionnel dont les usages confèrent au silence ce e significa on.
· Le dernier cas est que le silence valait accepta on lorsque l'offre était fait dans l'intérêt exclusif de son des nataire.
Par exemple, en 1938, la Cour de Cassa on a considérait qu'alors qu'une offre de remise de de e avait été adressé par le
créancier à son débiteur, le silence conservé par le des nataire devait être considéré comme valant accepta on.
Par un arrêt en date du 24/05/2005 la Cour de Cassa on a décidé que il ne s'agissait pas des seules hypothèses où, par
excep on, le silence pouvait valoir accepta on. Cet arrêt dit que : « Si en principe le silence ne vaut pas en lui même
accepta on, il n'en est pas de même lorsque les circonstances perme ent de donner à ce silence la significa on d'une
accepta on ».
La réforme a suivi l'esprit de ce e jurisprudence puisque, après avoir rappelé qu'en principe le silence ne vaut pas
accepta on, l'ar cle 1120 ajoute « à moins qu'il n'en résulte autrement de la loi des usages, des rela ons d'affaires ou de
circonstances par culières »
Excep onnellement pourtant, comme le prévoit l'ar cle 1122, l'acceptant peut rétracter son accepta on :
· La loi autorise l'acceptant à revenir sur son accepta on : c'est ce qu'on appelle le droit de repen r accordé au
consommateur, pour différente sorte de contrat, par la loi. En générale, ce droit de repen r est de 7 jours,
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l'acceptant peut donc revenir sur son accepta on (et donc sur la conclusion du contrat) pendant 7 jours. Ex :
démarchage à domicile, achat par correspondance, crédit à la consomma on,...
· Lorsque ce e rétracta on est-elle même prévu dans le contrat. --> Cela signifie que les par es s'autorisent
l'une ou l'autre à revenir sur leur accep on (par exemple : la clause de dédit), mais que celle qui a renoncer à son
engagement devra verser à l'autre des indemnisa ons correspondant au montant des arrhes.
Ex : Des par es peuvent conclurent un contrat en prévoyant un versement d'arrhes à tre de crédit. --> on monnaye la
faculté de revenir sur son accepta on.
Dans ces cas-là, les par es prévoient dans le contrat que l'une comme l'autre pourra renoncer à son engagement.
--> Si c'est l'autre par e qui renonce au contrat, elle doit alors verser le double des arrhes. Si elle ne fait que rendre la
somme ini ale, le dédommagement n'est pas pris en compte, c'est pour ça que le double doit être versé.
Par ce procédé-là, les par es peuvent par contrat s'autoriser à revenir sur leur accepta on et donc à révoqué un contrat qui
a été conclu.
L'ar cle 1122 du Code Civil prévoit ce e faculté de rétracta on dès lors qu'elle est prévu par la loi ou par le contrat. Ce même
ar cle prévoit également que la loi ou le contrat peuvent accorder un délai de réflexion au des nataire de l'offre qui n'aura
pas le droit d'accepter l'offre avant expira on de ce délai.
C'est aussi valable en cas de changement de la loi : on sait que la loi nouvelle ne s'applique qu'aux contrats conclus
postérieurement à son entrée en vigueur.
Autre cas : pour les contrats transla fs de propriétés, comme pour les contrats de vente = transfert de la propriété d'une
chose : le transfert s'opère au moment précis de la conclusion du contrat même si le nouveau propriétaire ne l'a pas encore en
sa possession. En tant que propriétaire, c'est lui qui assume les risques de perte de la chose.
De manière plus générale, le moment de la conclusion du contrat est le point de départ de nombreux délais comme par
exemple le délai de 5 ans pour agir en nullité du contrat.
Il est tout aussi important de connaître le lieu du contrat car cela peut être un critère de la compétence territoriale de la
juridic on. Pour le contrat de travail par exemple, l'employeur peut saisir soit le Conseil des Prud'homme là où le contrat a
été conclu, soit celui du lieu où l'employeur à son domicile.
De même, en droit interna onal privé, quand le contrat est conclu entre des personnes de na onalités différentes, c'est le
lieu de conclusion du contrat qui détermine la loi applicable aux condi ons de formes.
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que l'accepta on de l'offre est émise et le système de la récep on selon lequel le contrat est formé au moment de la récep on
de l'offre.
Pour les ventes interna onales de marchandises, la France a ra fié la conven on de Vienne du 11 avril 1980 qui re ent le
système de la récep on. Mais le législateur n'avait prévu aucunes solu ons pour les ventes non interna onales et la
jurisprudence semblait très hésitante. Grâce à l'ar cle 1121, le réforme règle le problème puisqu'il prévoit que « le contrat est
conclu dès que l'accepta on parvient à l'offrant et dans le lieu où ce e accepta on est parvenue »
En effet, si l'échange de volonté suffit à former le contrat, ce n'est qu'à la condi on que les par es est consen es en toute
liberté et en toute connaissance de causes. Si le consentement qu'elles ont donné est vicié, alors le contrat qu'elles ont conclu
n'est pas valable et il pourra faire l'objet d'une ac on en annula on.
Il y a plusieurs moyens de protéger l'intégrité du consentement : on peut agir de manière préven ve en faisant en sorte que
les cocontractants disposent bien, avant de donner leur consentement, de toutes les informa ons nécessaire. C'est pourquoi
la jurisprudence et maintenant le Code Civil font peser sur les futurs contractant une obliga on précontractuelle
d'informa on pour éviter que le consentement qui est donné ne soit pas une erreur.
--> Mais ce e protec on préven ve ne suffit pas et c'est pourquoi dès 1804 le Code Civil a mis en place la théorie des vices
du consentement qui, elle, n'a pas pour but d'éviter le vice (but préven f) mais a pour but de le sanc onner et d'en effacer les
conséquences (elle a donc un but cura f).
Avec la réforme, les vices suscep bles suscep ble d'altérer le consentement sont les mêmes et sont énumérés à l'ar cle
1130 : « l'erreur, le dol et la violence » vicient le consentement lorsqu'ils sont de telle nature que sans eux l'une des par es
n'aurait pas contracté ou aurait contracté à des condi ons substan ellement différentes. C'est pourquoi on doit considérer
que dans ce cas, le contrat n'est pas valable.
A côté de ce e théorie, on a découvert plus tard un « quatrième » vice du consentement : le trouble mental.
Avec la réforme, l'ar cle 1129 se réfère à l'ar cle 414 – 1 du Code Civil qui, justement, envisage le trouble mental et rappelle
que pour contracter valablement, il faut être sain d'esprit, il ne faut pas que le consentement soit vicié par le trouble mental.
La première est bien sûr de protéger le consentement en s'assurant que le consentement qui a été donné était bien intègre
car si la volonté suffit à s'engager, c'est à condi on qu'elle soit libre et éclairée.
S’ils avaient choisi de sanc onner la moindre a einte au consentement en annulant systéma quement le contrat, ils auraient
alors négligé un second objec f tout aussi important, la sécurité du commerce juridique. Ils ne devaient pas prendre le risque
de faire du contrat un engagement instable que l'on peut très facilement reme re en cause car sans sécurité, sans confiance
en la stabilité des conven ons, plus personne n'oserait s'engager par contrat. Les rédacteurs ont donc dû faire en sorte que le
contrat ne soit pas trop facilement remit en cause en limitant les causes de nullité au stricte nécessaire.
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La troisième préoccupa on, ce e fois d'ordre moral, qui consiste à tenir compte de la bonne ou mauvaise foi du
cocontractant. Il faut mériter la protec on du Code Civil.
La réforme n'a pas changé ces trois objec fs et la théorie des vices du consentement essaye toujours de les concilier.
Sous-Sec on 1 : l'erreur
Elle est désormais envisagée aux ar cles 1132 et suivants du Code Civil. Même si le Code Civil ne lui donne pas de défini on,
l'erreur peut être définie comme une fausse représenta on de la réalité.
Le cocontractant s'est trompé, c'est fait une idée fausse de tel ou tel élément du contrat et son consentement n'est donc pas
éclairé.
Toutes les erreurs ne peuvent cependant pas conduire à l'annula on du contrat car ce serait comprome re la sécurité
juridique et la stabilité des contrats.
Le Code Civil ne décide de sanc onner que celles qu'il considère comme les plus graves.
Il y a donc des erreurs opérantes et des erreurs inopérantes.
· Elle doit être tout d'abord déterminante. C'est une condi on commune à tous les vices du consentement posé à
l'ar cle 1130 du Code Civil. Cela signifie que sans ce e erreur, le cocontractant n'aurait pas contracté ou aurait
contracté à des condi ons différentes.
Les erreurs déterminantes sont donc des erreurs sans lesquelles le consentement n'aurait pas était donné ou donné
différemment. Le Code Civil dans son ar cle 1132 envisage 2 types d'erreurs qu'il considère comme déterminante :
Tradi onnellement la jurisprudence ajoute une troisième sorte d'erreur que la réforme n’intègre pas dans le Code Civil mais
dont on peut penser que la jurisprudence va con nuer de la sanc onner. Il s'agit de ce qu'on appelle l'erreur obstacle.
L'erreur obstacle et plus qu'un vice du consentement, c'est un obstacle au consentement. Elle peut être définie comme
l'erreur d'une telle gravité qu'elle a empêché la rencontre des volontés. Les par es n'ont pas voulu la même chose de sorte
qu'il n'y a pas eu réellement d'accord de volonté.
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Une telle erreur peut d'abord porter sur la nature du contrat : l'une des par es a cru recevoir une dona on alors que l'autre
était par e sur une vente ; ou l'autre croyait acheter une maison et l'autre pensait la louer.
L'erreur obstacle peut porter sur l'objet du contrat : c'est une erreur sur la désigna on de la chose.
Par exemple, une personne à deux terrains, elle pensait vendre le premier alors qu'elle désignait le second.
--> Elle peut être une erreur sur l'existence de la cause. Par exemple une personne fait une dona on parce qu'elle croyait
qu'elle n'avait plus d'enfant et découvre qu'en fait que son fils est toujours vivant. Elle s'est donc trompée sur la raison pour
laquelle elle conclut ce e dona on.
Ces erreurs sont assez rares puisqu’elles sont extrême et la jurisprudence les a toujours sanc onné en prononçant
l'annula on du contrat.
Elles sont tellement graves qu'à la différence des erreurs prévues par le Code Civil, elles n'ont pas besoin d'être excusable pour
être une cause de nullité du contrat.
--> La no on d'erreur sur les qualités essen elles a subi de nombreux changement. C'est une no on emprunté au droit
romain et quand en 1804 les rédacteurs du Code Civil l'intègre dans ce dernier, ils re ennent la même défini on qu'en droit
romain c'est-à-dire « une erreur sur la ma ère de la chose objet du contrat ».
Très vite, ce e défini on a semblé très restric ve. La Cour de Cassa on a donc retenu une interpréta on plus extensive de
l'erreur sur la substance notamment par un arrêt du 28 janvier 1913 où elle définit ce e erreur comme l'erreur sur les
qualités substan elles de la chose objet du contrat c'est-à-dire une erreur qui porte sur les qualités de la chose qui ont
déterminé le consentement du cocontractant, les qualités essen elles pour lui. C'est pourquoi la réforme adopte une nouvelle
appella on pour ce type d'erreur et l'appelle désormais erreur sur les qualités essen elles de la presta on.
Il faut que la presta on promise par le contrat ne dispose pas de la qualité que le cocontractant pensait qu'elle avait et qui
été déterminante pour lui. Il peut s'agir de n'importe quelle qualité comme la ma ère de la chose ou l'authen cité de la chose
objet de la presta on ( --> en effet de nombreux contrat portant sur des œuvres d'arts ont été annulé parce que l'un des
cocontractant s'est trompé sur l’œuvre d'art objet du contrat. Or, l'authen cité est bien une qualité essen elle.)
--> Célèbre affaire POUSSIN qui a donné lieux à 2 arrêts de la Cour de Cassa on. La qualité essen elle peut être une erreur
sur toute qualité essen elle pour le cocontractant. --> On achète un terrain en se trompant sur le caractère construc ble de
ce terrain par exemple.
Peu importe lequel des cocontractants s'est trompé, l'erreur est une cause de nullité rela ve (art 1133 alinéa 2) qu'elle porte
sur la presta on de l'une ou l'autre des par es.
L'erreur peut être une pure erreur de fait (art 1132) ou également une erreur de droit. En effet, l'erreur sur les qualités
essen elles peut avoir sa source dans une fausse représenta on des faits (on parle alors d'erreur des faits) ; mais elle peut
également avoir sa source dans une méconnaissance de la loi (on parle alors d'erreur de droit).
En dépit du principe selon lequel « nul n'est censé ignorer la loi », si la méconnaissance de la loi conduit à se tromper sur les
qualités essen elles de la presta on, la nullité du contrat pourra être demandée.
--> Ex : Un homme vend son appartement à une personne parce qu'il était persuadé que ce e personne disposait d'un droit
de préemp on. Il découvre par la suite qu'il s'est trompé sur le statut de son cocontractant à qui la loi n'accorde pas de droit
de préemp on. --> Il a obtenu la nullité du contrat de vente pour erreur de droit.
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Il faut donc que l'erreur porte sur une qualité essen elle de la presta on. Le risque c'est qu'il suffit qu'une par e prétende
que telle ou telle qualités qui fait justement défaut à la presta on était pour elle essen elle et ob enne ainsi facilement
l'annula on du contrat. --> La jurisprudence ne pouvait pas tolérer un tel risque qui me rait en péril la stabilité des
conven ons et donc la sécurité juridique. Pour ce e raison, la jurisprudence a posé une limite à l'admission de l'erreur sur les
qualités essen elles de la presta on.
En effet, pour invoquer une telle erreur, il faut que le cocontractant est eu connaissance du caractère essen el pour l'auteur
de l'erreur de la qualité qui fait défaut à la chose.
Il faut donc que les qualités essen elles de la chose aient été convenu entre les par es, ce que rappelle aujourd’hui l'ar cle
1133 qui consacre ce e jurisprudence qui dispose que les qualités essen elles de la presta on sont celles qui ont été
expressément ou tacitement convenues et en considéra on des quelles les par es ont contracté.
--> Comment prouver que mon cocontractant a bien été aver du caractère essen el pour moi de telle ou telle qualité ?
- Soit le contrat prévoit expressément qu'une telle qualité soit essen elle ou con ent des éléments qui perme ent de le
déduire. Dans ces cas-là, l'annula on pourra être facilement obtenue.
- A l'inverse, ce sera à la vic me de l'erreur de montrer que son cocontractant connaissait l'importance qu'elle accordait à
ce e qualité précise.
Pour faciliter la tâche de la vic me, la jurisprudence dis ngue 2 situa ons :
· Si l'erreur porte sur une qualité objec vement essen elle = essen elle pour tout un chacun, pour tout le monde,
alors elle est présumé avoir été convenu entre les par es.
· SI en revanche il s'agit d'une qualité essen elle qu'aux yeux de l'auteur de l'erreur et donc subjec vement
essen elle, ce dernier devra prouver qu'il avait informé son cocontractant du caractère pour lui essen el de ce e
qualité.
Le Code Civil réformé ne fait pas allusion à ce e jurisprudence mais il n'y a a priori aucune raison pour que ces règles rela ves
à la qualité essen elle ne soit plus appliqué par les juges.
L'ar cle 1133 alinéa 3 prévoit une excep on, un cas où l'erreur sur une qualité essen elle de la presta on ne peut pas
entraîner la nullité du contrat :
« L'accepta on d'un aléa sur une qualité de la presta on exclu l'erreur rela ve à ce e qualité »
Il s'agit encore une fois de la consécra on d'une solu on jurispruden elle qui a notamment été appliqué dans la célèbre
affaire du VERROU DE FRAGONARD : dans ce e affaire, le tableau a été vendu avec, dès le départ, connu des deux par es, un
aléa sur l'auteur véritable du tableau. Or, par la suite, est apparue la possibilité d'iden fier à 100% l'auteur du tableau et la
preuve a rapporté que c'était vraiment un FRAGONARD.
--> Le vendeur a voulu obtenir l'annula on du contrat en invoquant une erreur sur la qualité essen elle de la chose. La Cour
de Cassa on a refusé de prononcer l'annula on au mo f que les par es avaient accepté un aléa sur l'authen cité et qu'elle
ne pouvait plus désormais invoquer une erreur.
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30/6/2019 Droit des actes juridiques : les contrats (réforme) - Cours de droit
Ce e règle ancienne, exprimée par un adage « l'aléa chasse l'erreur ». --> Les par es ont accepté un risque en contractant :
si le risque se réalise elles ne peuvent plus demander la nullité du contrat.
Or, les qualités du cocontractant ne sont déterminantes que dans un type par culier de contrat : les contrats conclu intuitu
personae.
C'est d'ailleurs ce qu'affirme l'ar cle 1134 qui dispose que ce type d'erreur est une cause de nullité que pour les contrats
conclus en considéra on de la personne.
--> Ce type d'erreur a donc une portée beaucoup moins importante d'où la nécessité de savoir si on est en présence d'un
contrat conclu intuitu personae ce qui veut dire :
· Il existe des contrats à tre onéreux qui sont par nature des contrats conclus intuitu personae comme le contrat de
bail ou le contrat de travail.
--> Mais tous contrats peut devenir un contrat intuitu personae si on démontre qu'il a été conclu en considéra on de la
personnalité du cocontractant.
Ex : La vente n'est apparemment pas un contrat conclu intuitu personae mais un homme avait vendu une maison à son épouse
pour être certains que ce e maison resterait dans la famille. Par la suite, son mariage est annulé. Il a pu obtenir l'annula on
de la vente en invoquant une erreur sur la personne de son cocontractant avec l'argument suivant : « je croyais vendre à ma
femme alors qu'en réalité ce n'était pas ma femme ».
- En quoi peut consister une erreur sur les qualités essen elles du cocontractant ?
Ce doit être une erreur sur un élément de la personnalité du cocontractant, élément qui a été déterminant pour celui qui
invoque l'erreur.
--> Il peut donc tout d'abord s'agir d'une erreur sur l'iden té physique de la personne. On peut par exemple s'être trompé sur
l'iden té de la personne en cas d'homonymie.
--> Ce peut être également une erreur sur l'iden té civile du cocontractant. Sa na onalité, son sexe, son âge, sa situa on
matrimoniale,...
--> Ce peut être une erreur sur certaines qualités essen elles, personnelles, du cocontractant. Son honorabilité, son
expérience professionnelle,...
En revanche, pour l'erreur sur les qualités essen elles de la presta on ou l'erreur sur les qualités essen elles du
cocontractant, l'ar cle 1132 reprends une ancienne exigence jurispruden elle en disposant que, pour être cause de nullité,
ces erreurs ne doivent pas être inexcusables.
Il ne suffit pas que l'erreur soit déterminante pour qu'elle soit sanc onnée, il faut qu'elle soit excusable.
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Une erreur inexcusable selon la jurisprudence est une erreur qui est dû à une faute de négligence de celui qui l'a commise. La
jurisprudence a trouvé injuste d'annuler le contrat et de priver son cocontractant des avantages qu'il espérait re rer du
contrat lorsque l'erreur n'est due qu'à cause de la négligence de son cocontractant.
On considère qu'il y a faute de négligence quand le cocontractant n'a pas pris avant de contracter toutes les précau ons
élémentaires.
L'erreur excusable s'apprécie in concreto c'est-à-dire en tenant compte des circonstances, de l'âge, de la profession de celui
qui a commis l'erreur.
Les tribunaux seront plus sévères pour un professionnel qui contracte dans le domaine de son ac vité habituelle, ils
l'excuseront moins facilement.
Le Code Civil envisage 2 types d'erreurs inopérantes pour rappeler qu'elle ne soit pas cause de nullité :
· La première est l'erreur sur la valeur, c'est-à-dire lorsque l'un des cocontractants se trompe sur la valeur de la
presta on.
Ex : il achète un bien et découvre que sa valeur réelle est bien inférieure au prix où il l'a payé.
On sait que le Code Civil depuis 1804 refuse de sanc onner la lésion, c'est-à-dire refuse de considérer que les déséquilibres
entre les presta ons au moment de la conclusion du contrat soit une cause de nullité du contrat. Si on admet que l'erreur sur
la valeur peut être une cause de l'annula on du contrat, cela reviendrait à autorisé l'annula on du contrat pour lésion.
Toutefois, l'erreur sur la valeur peut être indirectement sanc onnée lorsqu'elle résulte d'une erreur sur les qualités
essen elles de la presta on.
--> Ex : si j'ai cru acheter un tableau authen que et qu'en fait c'est une simple copie, je me trompe sur l'authen cité et,
indirectement, sur la valeur de l'objet.
L'ar cle 1136 du Code Civil rappel ce principe : « la simple erreur sur la valeur par laquelle, sans se tromper sur les qualités
essen elles de la presta on due, un contractant fait seulement de celle ci une apprécia on économique inexacte n'est pas en
soit une cause de nullité »
17/10/2016
· La deuxième est l'erreur sur les mo fs, c'est l'erreur qui porte sur un simple mo f étranger aux qualités
essen elles de la presta on ou du cocontractant. C'est un mo f personnel à l'errans (vic me de l'erreur). Ce n'est
pas une cause de nullité même si ce mo f à été déterminant et été connu de l'autre par e.
Il n'est pas toujours de dis nguer une erreur sur les mo fs d'une erreur sur les qualités essen elles de la presta on. Ce n'est
pas la presta on qui est en cause : l'errans ne s'est pas trompé sur les presta ons mais sur les raisons pour lesquelles il a
conclu le contrat.
Ex : Un homme achète une caravane et découvre en rentrant qu'il ne peut pas l'accrocher sur sa voiture. Il s'est donc trompé
sur les qualités de la chose objet du contrat, sur les qualités essen elles de la presta on.
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Si il achète la même caravane pour par r en vacance et qu'il apprends le lendemain qu'il n'aura plus de vacances d 'été pour
les 3 ans à venir, alors la caravane ne lui sert à rien. Ce n'est donc pas sur les qualités de la caravane qu'il s'est trompé, mais
sur les raisons personnelles qui l'ont poussé à contracter, donc sur les mo fs
--> La fron ère peut être très fine entre les deux types d'erreurs notamment quand ce e dernière porte sur une erreur
subjec vement essen elle.
Depuis les années 2000, la réforme ne fait que reprendre la jurisprudence : (art 1135) l'erreur sur les mo fs ne peut être une
cause de nullité du contrat que si les par es en ont fait expressément un élément déterminant de leur consentement. Il faut
qu'il y ait sur le contrat le mo f pour lequel il est conclu et qu'il soit une condi on du consentement si bien que si il ne se
réalise pas, le consentement n'est pas donné.
L'ar cle 1135 alinéa 2 considère au contraire que l'erreur sur les mo fs de libéralité est une cause de nullité si sans ce e
erreur l'auteur de la libéralité n'aurait pas disposé.
On entends par libéralité un acte à tre gratuit, sans contrepar e. Quand une personne fait une libéralité en se trompant sur
les raisons pour lesquelles il fait ce e libéralité.
Ex : Un homme donne de l'argent à un homme qu'il croyait être son sauveur, sauf que c'était son frère --> on peut demander
la nullité du contrat.
Avant la réforme, il était possible de demander la nullité de la dona on dans ce e hypothèse mais celle-ci était alors fondée
sur l'absence de cause. Dans la libéralité, la cause = inten on libérale = volonté de donner sans contrepar e. Or, on es mait
que dans ces cas là la volonté n’existait pas et donc que le contrat était nul.
§2 : La sanc on de l'erreur
L'ar cle 1131 du Code Civil prévoit qu'en cas de vice du consentement quel qu'il soit, la sanc on est la nullité rela ve du
contrat. A la différence du dol, l'erreur ne peut pas demander en plus des dommages et intérêts car, puisque c'est une erreur
spontanée, le cocontractant n'y est en général pour rien. Toutefois l'errans peut s'être trompée en raison d'une faute de
négligence de son cocontractant (faute de négligence = on ne voulait pas le résultat = faute non inten onnelle). Si la nullité du
contrat ne suffit pas à réparer le préjudice de l'errans, alors il pourra excep onnellement, en plus de la nullité, demander des
dommages et intérêts au cocontractant sur le fondement de la responsabilité délictuelle (parce que la faute a eu lieu avant la
forma on du contrat)
Ex : J'achète un tracteur pour mes champs à une entreprise spécialisée et il s'avère que ce tracteur ne peut pas être u lisé sur
un terrain sablonneux --> Erreur sur les qualités essen elles. Et si en u lisant ce tracteur j'ai détruit toutes mes planta ons,
l'annula on ne suffira pas à réparer tous mes préjudices. SI je prouve une faute de négligence du cocontractant (en tant que
spécialiste, il aurait dû me dire que le matériel n'est pas adapté) je pourrais lui demander des dommages et intérêts pour la
perte de mes cultures.
Le délai d'ac on en nullité (art 1144) ne coule qu'à compter du jour où l'erreur est découverte (délai de 5 ans)
Au sens strict le dol est donc le comportement qui provoque le vice du consentement. Mais ce qui altère le consentement
dans ce e hypothèse est toujours une erreur mais ce n'est plus une erreur spontanée mais une erreur inten onnellement
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Le consentement est donc vicié car le consentement n'est pas éclairé --> Le contrat doit donc être annulé.
L'intérêt est que, quand l'erreur est provoquée par le dol, par un comportement déloyale, le droit la sanc onne plus
durement car on peut systéma quement demander des dommages et intérêts en plus de la nullité du contrat.
Dans la mesure où l'erreur est provoquée par le dol, elle est toujours une cause de nullité du contrat, elle est toujours une
erreur opérante même si c'est une erreur sur les mo fs ou sur la valeur.
Un contractant doit donc avoir mis en œuvre des moyens matériels pour tromper l'autre. Il peut s'agir de manœuvre, d'une
mise en scène, d'une machina on, d'un acte matériel extériorisé comme par exemple le fait d'avoir trafiqué le compteur
kilométrique d'une voiture.
Après avoir ainsi très largement étendu la no on de dol en élargissant la no on d'élément matériel de dol, à par r des
années 2000 la jurisprudence a semblait vouloir faire marche arrière.
Elle a commencé avec l'arrêt BALDUS en date du 03/05/2000 ( --> Une personne vends des photos faites par Baldus au
proprio d'une galerie qui lui en avait déjà acheté quelques années auparavant. Il les vends au même prix ignorant qu'entre
temps la valeur de ces photos avait énormément augmenté.)
--> Il ne pouvait pas demander la nullité du contrat puisque il s'est trompé sur la valeur des photos qui est une erreur
inopérante. Il tente donc d'agir en nullité du contrat sur le fondement du dol : pas de mensonges ici, ni de mise en scène mais
le galeriste savait que la côte de BALDUS avait explosé et n'a rien dit. C'est donc bien le silence qui est l'élément matériel du
dol. Il invoquait donc un dol par ré cence.
La Cour de Cassa on a cependant refusé d'annuler le contrat pour le mo f que l'acheteur n'était tenu d'aucune obliga on
d'informa on à l'égard du vendeur. Elle fait donc un lien entre l'obliga on pré-contractuelle d'informa on et le dol par
ré cence.
Pour qu'il y ai dol, il faut qu'il y ai eu manquement à l'obliga on pré-contractuelle d'informa on. La Cour de Cassa on
considère comme le fait l'ar cle 1112 – 1 que le devoir d'informa on ne porte pas sur la valeur de la presta on.
En 2007, la Cour de Cassa on renouvelle ce e solu on et réaffirme, pour écarter le dol par ré cence, qu'aucune obliga on
d'informa on sur la valeur du bien ne pèse sur l'acheteur même si il est professionnel.
La réforme, contre toutes surprise, ne semble pas consacrer ce e évolu on jurispruden elle. En effet, si l'ar cle 1112 – 1 ne
dispose pas qu'il y a obliga on d'informa on pré-contractuelle sur la valeur de la presta on, l'ar cle 1137 ne fait plus de lien
entre le dol par ré cence et l'obliga on pré-contractuelle d'informa on et considère que cons tue également un dol la
dissimula on inten onnelle par l'un des contractants d'une informa on dont il sait le caractère déterminant pour l'autre
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30/6/2019 Droit des actes juridiques : les contrats (réforme) - Cours de droit
par e. La seule exigence pour pouvoir obtenir l'annula on pour dol par ré cence et que le silence ai été gardé sur une
informa on déterminante.
Est-ce que la jurisprudence va rétablir le lien qu'elle faisait depuis l'arrêt BALDUS entre dol par ré cence et l’obliga on pré-
contractuelle d'informa on ?
Ce e exigence n'est pas clairement posée par l'ar cle 1137 sauf pour le dol par ré cence où l'on parle bien de
« dissimula on inten onnelle »
L'ar cle 1116 n'u lisait pas non plus le terme « inten onnel » mais en parlant de consentement surpris par le dol, cela
impliquait ce e idée de tromper inten onnellement.
A la différence de l'erreur spontanée, peu importe sur quoi porte l'erreur provoquée par le dol. Elle est une cause de nullité
du contrat si elle porte sur les qualités essen elles de la presta on ou du cocontractant, mais également si elle porte sur le
mo f du contrat ou sur la valeur de la presta on.
Parce qu'elle a été provoquée par le dol, une erreur qui serait inopérante si elle avait été spontanée devient cause de nullité
du contrat.
Il suffit que sans ce e erreur la par e n'aurait pas contracté ou aurait contracté à des condi ons substan ellement
différentes. Il faut donc qu'elle soit déterminante même quand elle est provoqué par le dol.
Autre différence : dès lors qu'elle a était provoquée par le dol, l'erreur n'a pas non plus à être excusable.
La jurisprudence, avant la réforme, notamment dans un arrêt de la Cour de Cassa on de février 2001, en affirmant que le dol
rend toujours excusable l'erreur provoqué. Ce e règle est désormais reprise à l'ar cle 1139 du Code Civil qui dispose
« l'erreur qui résulte d'un dol est toujours excusable ».
· le dol principal (celui qui provoque une erreur sans laquelle la vic me de l'erreur n'aurait pas contracter)
· le dol incident (celui qui provoque une erreur en l’absence de laquelle le cocontractant aurait tout de même
contracté mais à des condi ons différentes)
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30/6/2019 Droit des actes juridiques : les contrats (réforme) - Cours de droit
--> Dans les deux cas, c'est un comportement déloyal, fau f, qui peut être sanc onné par une ac on en responsabilité
délictuelle. La jurisprudence considérait en revanche que seul le dol principale pouvait en plus jus fier l'annula on du contrat
à condi on bien sûr que le dol émane du cocontractant.
Ce e dis nc on entre ces deux doles était contesté par une par e de la doctrine et la jurisprudence semblait prendre de plus
en plus ses distances avec ce e dis nc on. On peut se demander si elle n'a pas été abandonnée avec la réforme de 2016. En
effet, si on lit l'ar cle 1130, le dol, comme l'erreur et la violence, vicie le consentement dès lors que l'une des par es n'aurait
pas contracté sans le dol ou aurait contracté à des condi ons substan ellement différentes.
On peut considérer que si il y a dol mais qu'il n'y a eu qu'une faible influence sur les condi ons auxquelles le cocontractant à
conclu le contrat alors il n'y aura pas vice du consentement selon l'ar cle 1130 et donc pas d'annula on possible mais
seulement une ac on en responsabilité délictuelle.
A en on, pour entraîner la nullité du contrat, le dol doit émaner du cocontractant. Il semblerait en effet injuste de faire
supporter au cocontractant des conséquences de l'annula on du contrat alors qu'il n'est pour rien dans le dol.
Si le dol émane d'un ers au contrat, l'annula on du contrat ne peut pas être demandée mais comme cela reste une faute la
responsabilité de l'auteur du dol pourra être engagée sur le fondement de l'ar cle 1240 (responsabilité délictuelle).
( --> Annula on seulement en cas de dol du ers qui conduit à une erreur sur les qualités essen elles.)
La jurisprudence admet des excep ons qui sont reprises aujourd'hui par l'ar cle 1138 du Code Civil :
· Si le dol émane du représentant du cocontractant (son mandataire par exemple), de son gérant d'affaire, de son
préposé (employé) ou de son porte-fort il est alors une cause de nullité parce que soit il le sait, soit il aurait du le
savoir.
· Si le ers est un ers de connivence (il y a une sorte d'entente entre le cocontractant et le ers, qu'il connaît ses
agissements) , l'annula on peut également être demandée.
Il y a donc violence lorsqu'une personne contracte sous la menace, sous la contrainte qui fait naître chez elle un sen ment de
crainte. Comme pour le dol, la violence n'est pas le vice en elle-même mais sa cause :
--> Ici le consentement est peut être éclairé mais il n'est pas libre. L'erreur et le dol empêche un consentement éclairé alors
que la violence porte a einte à se consentement. La par e qui contracte sait que ce contrat ne lui convient pas mais doit
contracter sous peine de subir un mal considérable.
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a) forme de la menace
Il peut s'agir de toute les formes de menace, elle peut être dirigée contre la personne du cocontractant, contre son honneur
ou contre ses biens. Ce peut être une menace physique mais ce peut être également une menace morale comme par exemple
menacer de porter a einte à la réputa on d'une personne.
L'ar cle 1140 précise que la menace peut être dirigée directement contre le cocontractant ou contre ses proches.
b) l'origine de la menace
Ini alement, quand le Code Civil a réglementé la violence, il a certainement envisagé la violence qui viendrait d'une
personne. A la différence du dol, la violence est une cause de nullité qu'elle est était exercé par le cocontractant ou par un
ers.
Mais, avec le temps, on s'est demandé si la menace ne pourrait pas aussi résulter de circonstances qui seraient exploitées par
le cocontractant. Les premiers cas en jurisprudence se sont posés notamment avec l'assurance mari me.
--> Ex : Un navire est perdu en mer en pleine tempête, il appelle les sauveteurs. Négocia on à l'autre bout du fil où le
sauveteur exploite la menace des événements pour en re rer un avantage excessif.
Au début des années 2000, la Cour de Cassa on fait une nouvelle u lisa on de la violence toujours dans l'idée que même si
la contrainte n'émane pas du cocontractant, il en profite. La contrainte dont il va s'agir ici est la contrainte économique. C'est
un arrêt du 30/05/2000 qui pour la première fois consacre ce qu'on a appelé par la suite la violence économique. Elle dit
dans cet arrêt qu'un contrat peut être a aqué à chaque fois qu'il y a violence et la contrainte économique est une forme de
violence.
03/04/2002 nouvel arrêt : c'est l'employé d'une maison d'édi on qui écrit un ouvrage et qui cède ses droits à son employeur.
L'employé regre e son choix et demande l'annula on du contrat : en tant que salarié pesait sur moi la contrainte économique
de mon employeur qui en a profité pour me proposer un contrat désavantageux. La Cour de Cassa on refuse ce e fois
l'annula on du contrat, non pas parce qu'elle conteste la présence d'une contrainte économique, mais parce qu'elle es me
que l'employé ne démontre pas que son employeur a re ré un avantage excessif de ce contrat.
Le nouvel ar cle 1143 est en effet très inspiré de la jurisprudence sur la violence économique puisqu'il dispose « il y a
également violence lorsqu'une par e abusant de l'état de dépendance dans lequel se trouve son cocontractant ob ent de lui
un engagement qu'il n'aurait pas souscrit en l'absence d'une telle contrainte et en re un avantage manifestement excessif »
Comme en jurisprudence, le Code Civil admet désormais que la contrainte peut émaner de circonstances exploitées par le
cocontractant.
Comme la jurisprudence antérieure également, ce e menace ne sera retenu que si l'avantage est manifestement excessif. La
différence c'est qu'ici il ne s'agit pas seulement d'une dépendance économique et donc le Code Civil va plus loin que la
jurisprudence.
Toutefois, elle devient illégi me selon la jurisprudence si celui qui exerce ce e menace abuse de son droit pour obtenir des
avantages excessifs.
Le nouvel ar cle 1141 reprend ce e jurisprudence en disposant que la menace en voix de droit ne cons tue pas une
violence, il en va autrement lorsque la voix de droit est détournée de son but ou lorsqu'elle est invoqué ou exercé pour
obtenir un avantage manifestement excessif.
Quand la menace n'est pas illégi me, c'est l'abus qui l'a rend illégi me.
--> L'ar cle 1130 précise que le caractère déterminant du vice, et donc de la violence, doit s'apprécier in concreto c'est-à-
dire en prenant en considéra on les circonstances et la personne de la vic me. On va tenir compte de son âge, de son sexe,
de son état de santé, …
B) La sanc on de la violence
Comme pour le dol, la sanc on de la violence est double : parce qu'il s'agit d'un comportement déloyale, fau f, la vic me
peut engager la responsabilité délictuelle de l'auteur de la violence et, parce qu'elle entraîne un vice du consentement
déterminant, le cocontractant peut également demander l'annula on du contrat.
Ce dernier dispose que pour faire un acte valable il faut être sain d'esprit, ce qui veut dire que ça ne concerne pas seulement
le contrat mais tous les actes juridiques y compris le contrat.
Il a été inséré dans le Code Civil par une loi du 03/01/1968 rela ve à la protec on des majeurs incapables/protégés. Pourtant
cet ar cle ne concerne pas les personnes frappées d'incapacité car en effet, si une personne contracte alors qu'elle n'en a pas
la capacité juridique, son contrat est nul pour défaut de capacité, on a donc pas besoin d'invoquer un vice du consentement.
On s'est rendu compte à l'occasion de ce e loi que l'incapacité ne protégeait pas tout le monde : une personne peut souffrir
d'un trouble mental passager ou con nu sans pour autant être juridiquement incapable. Elle ne pourra pas obtenir
l'annula on du contrat pour incapacité. Elle ne pourra pas forcément l'obtenir pour violence non plus.
--> Il fallait donc prévoir l'équivalent d'un quatrième vice du consentement : l'hypothèse où le consentement est vicié par une
altéra on des facultés mentales.
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30/6/2019 Droit des actes juridiques : les contrats (réforme) - Cours de droit
Peut importe la cause de ces troubles. Cela peut être la maladie, l'abus d'alcool ou de stupéfiants,... Peut importe également
l'étendu de ce trouble, l'inconscience peut être totale ou non. Peut importe enfin sa durée : il peut s'agir d'un trouble
passager ou d'une altéra on con nue voir défini ve des facultés mentales.
On retrouve comme pour les vices du consentement, l'existence d'un vice déterminant : il faut que ce trouble mental est vicié
de manière déterminante le consentement de la personne a einte du trouble. (On peut se référer à l'ar cle 1130).
Il faut également que le trouble ce soit manifesté au moment même de l'expression du consentement et donc de la forma on
du contrat.
C'est à celui qui invoque la nullité d'un acte / d'un contrat pour trouble mental qui doit prouver l'existence de ce trouble et sa
concomitance avec l'acte. Si l'acte ne révèle pas en lui-même l'insanité d'esprit de son auteur, ce e preuve peut être difficile à
établir car l'auteur de l'acte est en principe juridiquement capable et donc présumé sain d'esprit.
Toutefois, s'agissant d'une simple ques on de fait, la preuve peut être apportée par tous moyens et, pour faciliter ce e
preuve, la jurisprudence se contente depuis longtemps de la démonstra on de l'existence du trouble mental à l'époque, dans
la période de l'acte.
Si entre temps l’auteur de l'acte a été placé sous tutelle, c'est son tuteur qui demandera en son nom l'annula on de l'acte.
L'ar cle 414 – 2 du code civil pose en revanche des condi ons très restric ves pour, après la mort de l'auteur de l'acte,
l'exercice d'une ac on en nullité par les héri ers.
Ce e plus grande sévérité s'explique par la difficulté d'apprécier la réalité du trouble mental après le décès de l'auteur de
l'acte mais aussi par la volonté de ne pas voir se mul plier les ac ons intentés par des héri ers s'es mant lésés.
Ainsi, cet ar cle pose le principe que les actes faits avant la mort, à part la dona on et le testament, ne peuvent pas être
a aqués pour trouble mental.
Toutefois, l’ar cle 414 – 2 prévoit trois excep ons, même si l'acte n'est pas une dona on ou un testament (un simple contrat
par exemple), les héri ers pourront demander son annula on pour trouble mental si :
· Si l'acte a été fait alors que l'auteur de l'acte été déjà placé sous sauvegarde de jus ce (régime de protec on des
majeurs : ils sont capable mais leurs actes sont fragiles)
· Si une ac on avait été introduite avant le décès de l'auteur de l'acte pour placer ce dernier sous curatelle ou
tutelle ou mandat de protec on futur.
En résumer, on peut toujours demander la nullité d'une dona on ou d'un testament pour trouble mental. Pour les autres
actes juridiques, c'est toujours possible du vivant de l'auteur de l'acte, mais après sa mort les héri ers ne peuvent demander
une telle nullité que si l'une des 3 condi ons de l'ar cle 414 – 2 est remplie.
Tout être humain, dès sa naissance, se voit a ribuer la personnalité juridique = l'ap tude générale à être tulaire de droits et
d'obliga on.
Pour pouvoir exercer les droits dont on est tulaire, il faut avoir la capacité d'exercice qui peut être définie comme l'ap tude
à exercer soi-même en personne les droits dont on a la jouissance.
Le principe est que toute personne majeure, à sa majorité, acquiert la capacité d'exercice.
Toutefois, ce e capacité d'exercice de principe peut être excep onnellement remise en cause lorsqu'un majeur est a eint
d'une altéra on de ses facultés intellectuelles.
Les mineurs n'ont donc pas la capacité d'exercice et les majeurs protégés non plus.
Il arrive également, plus rarement, qu'une personne soit frappé d'une incapacité de jouissance spéciale, c'est-à-dire qu'on lui
a re ré la jouissance d'un droit par culier.
L'incapacité de jouissance doit être prévue par la loi et doit être spéciale (= ne concernait que certains droits) car on ne peut
pas enlever à un sujet de droit sa personnalité juridique.
Ce sont parfois des sanc ons (un condamné pour crime peut être privé de son droit à l'autorité parentale ou privés de ses
droits poli que), elles peuvent être aussi une mesure de protec on : on protège contre la tenta on de comme re un acte
irrégulier.
Ex : Ar cle 509 du Code Civil interdit au tuteur, même avec une autorisa on, d'acheter les biens de son protéger ou même de
les louer. Il est frappé d'une incapacité de jouissance
Ex : Ar cle 909 du Code Civil dispose que différente personne énuméré à cet ar cle (médecins, tuteur,...) sont privés du droit de
bénéficié d'une dona on ou d'un lègue de la part de la personne qu'il soigne au cours de sa dernière maladie.
Tout d'abord, un principe essen elle, le principe de capacité : toutes personnes est en principe capable et toute personne peut
en principe contracter sauf en cas d'incapacité prévues par la loi. Et l'ar cle 1146 précise qu'il existe deux catégories de
personnes incapables de contracter dans les condi ons définies par la loi :
Le principe est que le mineur est frappé d'une incapacité générale d'exercice. C'est-à-dire qu'il doit être représenté dans tous
les actes de la vie civil sauf les cas où la loi ou l'usage l'autorise à agir seul
L'incapacité du mineur est générale, cela signifie qu'elle concerne tous les actes. Ce e incapacité se traduit par une
représenta on : il ne peut pas exercer lui-même ses droits. Ce sont ses représentants légaux qui vont les exercer en son nom.
Ex : si le mineur est vic me d'un accident, comme tout sujet de droit il est tulaire d'agir en jus ce mais il ne peut pas exercer
ce droit. Ce sont ses parents qui vont exercer par représenta on son droit d'agir en jus ce.
Un mineur peut être propriétaire d'un immeuble, il a la jouissance du droit de propriété mais il ne peut pas exercer lui-même
les préroga ves liées à ce droit. En revanche, les représentants peuvent vendre en son nom son immeuble.
Toutefois, ce principe connaît des excep ons : le mineur peut être émancipé à par r de 16 ans. Il est alors assimilé à un
majeur, son incapacité d'exercice disparaît sous réserves de certains actes où il doit obtenir une autorisa on (adop on, se
marier).
Il a toujours été admis que, si le principe est l'incapacité générale du mineur, ce principe connaissait des excep ons qui sont
prévues soit par la loi, soit par l'usage.
Les actes autorisés par la loi au mineur, pour lesquels il aurait donc la pleine capacité, sont rarement des contrats. Il s'agit
pour la plupart d'acte extrêmement personnels et pour lesquels on considère donc que la représenta on est probléma que
parce qu'ils sont tellement a achés à la personne que elle seule peut exercer ces actes.
Il y a également les actes autorisé par l'usage : un mineur de 16 ans se voit reconnaître par l'usage la capacité de conclure
seul un contrat de travail et de la même manière, un mineur se voit également reconnaître excep onnellement la capacité de
conclure des contrats portant sur des sommes raisonnables.
Si le mineur conclu seul un acte qui n'est ni autorisé par l'usage ni autorisé par la loi : il n'avait pas la capacité de conclure cet
acte est cet acte encours la nullité rela ve.
Si en revanche le mineur conclu seul un contrat pour lequel la loi ou l'usage lui donne la capacité : dans ce cas là, le contrat
est valable car la condi on de capacité posé à l'ar cle 1128 est remplie. Toutefois ce contrat est fragile car en effet, si il est
valable, il peut tout de même être rescindé pour lésion (rescision = annula on dont la cause est la lésion)
Cela veut dire que ce contrat pourra être rescindé et donc annulé si il est déséquilibré au désavantage du mineur. Ici la lésion,
par excep on au principe générale est une de nullité du contrat et elle s'apprécie de manière subjec ve : on ne ent pas
seulement compte d'un déséquilibre objec f entre les presta ons, il peut avoir lésions même si les presta ons sont équilibré
mais que l'engagement du mineur est dispropor onné par rapport à ses besoins et à ses revenues.
Toutefois, l'ar cle 425 du Code Civil prévoit que toutes personnes dans l'incapacité de pourvoir seule à ses intérêts en raison
d'une altéra on médicalement constatée soit de ses facultés mentales soit corporelles de nature à empêcher l'expression de
sa volonté peut bénéficier d'une mesure de protec on juridique. A en on, tous les régimes de protec on ne sont pas des
régimes d'incapacité.
Par principe, le majeur placé sous sauvegarde de jus ce conserve l'exercice de ses droits (ar cle 435). Il a donc la capacité
d'exercice et peut librement contracter.
La protec on de se majeur ne réside pas dans l'incapacité (puisqu'il est toujours capable de contracter) mais sa protec on
consiste à reme re en cause plus facilement ses actes : ils sont fragilisés.
En effet, l'ar cle 435 du Code Civil prévoit que tous les actes conclus par le majeur sous sauvegarde de jus ce peuvent être
rescindé pour lésion.
• --> Dès lors que l'acte est pour lui lésionnaire (déséquilibré), il peut en demander la rescision qui est une forme de
nullité du contrat (c'est la nullité pour lésion).
Comme pour le mineur, la lésion n'est pas seulement un déséquilibre objec f des presta ons : l'acte peut être considéré
comme déséquilibré (et donc lésionnaire) parce qu'il est inu le pour le majeur ou déraisonnable par rapport à son train de
vie. On doit aussi tenir compte de la bonne ou mauvaise foi de la personne avec qui il a contracté.
2) La curatelle
Elle est envisagée à l'ar cle 440 du Code Civil. Il prévoit que la curatelle ne peut être prononcée que si la sauvegarde de jus ce
ne cons tue pas une protec on suffisante.
Il prévoit que la curatelle (toujours pour une cause prévues à l'ar cle 425) est u lisée pour des personnes qui, sans être hors
d'état d'agir d'elles-mêmes, ont besoin d'être assistées ou contrôlées pour les actes important de la vie civile.
Le majeur sous curatelle n'est pas frappé d'une incapacité générale d'exercice mais d'une incapacité spéciale : il reste capable
d'accomplir certains actes mais devient incapables d'en accomplir d'autre.
C'est l'ar cle 467 qui définit les actes pour lesquels le majeur sous curatelle est frappé d'une incapacité d'exercice : « la
personne en curatelle ne peut accomplir seule les actes qui, dans le régime de tutelle, nécessite l'autorisa on du juge ou du
conseil de famille »
· Ces actes sont les actes de disposi ons (par opposi on aux actes d'administra on et aux actes conservatoires).
· Le majeur sous curatelle à la capacité d'accomplir seul les actes d'administra on (actes de ges on courante du
patrimoine), il a également la capacité d'accomplir seul les actes conservatoire (actes qui ont pour but de préserver
son patrimoine même si ils impliquent une dépense).
· En revanche, il doit être assisté de son curateur pour les actes les plus graves : les actes de disposi ons qui sont les
actes qui représentent un risque important pour son patrimoine (acte à tre gratuit et les actes à tre onéreux les
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plus important).
A la différence du mineur, on peut noter que le majeur est assisté et non pas représenté. Pour les actes pour lesquels il est
incapable, il intervient avec l'assistance de son curateur.
• Si le majeur sous curatelle accompli seul un acte pour lequel il a la capacité, l'acte est valable mais il est fragile. Il
pourra être rescindé en cas de lésion.
• Si il accompli seul un acte pour lequel il est incapable, l'acte est nul pour défaut de capacité.
• Si il accompli, assisté de son curateur, un acte pour lequel il est incapable, l'acte est valable.
--> Le juge peut renforcer ou alléger la curatelle pour faire un régime de protec on sur mesure.
3) la tutelle
Concerne les majeurs dont l'altéra on des capacités intellectuelles est la plus importante puisque selon l'ar cle 440 alinéa 3 :
c'est une personne dont l'altéra on des capacités intellectuelles nécessite qu'elle soit représenté de manière con nue dans
les actes de la vie civile.
La personne ne peut être placé sous tutelle seulement si on établit que la sauvegarde de jus ce ou la curatelle ne suffit pas.
Le majeur sous curatelle est frappé d'une incapacité générale d'exercice, c'est-à-dire qu'il doit être représenté, en principe,
pour tous les actes de la vie civile (sauf les cas ou la loi ou l'usage l'autorise à agir seul).
Pour les actes patrimoniaux le principe est absolue : le majeur sous tutelle n'a pas la capacité de conclure un contrat : c'est
son représentant (le tuteur) qui devra exercer en son nom le droit de conclure un contrat.
--> Le juge peut ici aussi alléger la tutelle pour faire un régime vraiment adapté à la personne et prévoir dans son jugement
que le majeur sous tutelle conservera la capacité d'accomplir seul certains actes énumérés.
Au premier regard, le Code Civil semble donc rompre défini vement avec le droit ancien puisque l'ancien ar cle 1108 du
Code Civil exigeait, en plus du consentement et de la capacité, un objet certain et une cause licite.
Changement important ? --> Pour en juger, il faut commencer par préciser la no on de contenu du contrat
OUI --> essen el des exigences fondées sur ces deux no ons sont reprises aujourd'hui au tre de l'exigence d'un contenu
licite et certain.
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NON --> La no on de cause a été banni du nouveau Code Civil. Il se réfère à l'objet mais abandonne toute référence à la
cause même si il persiste à poser les condi ons qui autrefois étaient ra achées à la no on de cause.
Surtout car la no on de contenu du contrat retenue par le nouveau Code Civil, si elle englobe les anciennes no ons de cause
et d'objet, est beaucoup plus large et dépasse largement ces deux no ons.
En effet, en lisant les exigences posées par le Code Civil rela ve au contenu du contrat, on perçoit que par contenu du contrat
le législateur a entendu réunir tous les aspects de l'opéra on économique voulus par les par es.
Ce contenu du contrat englobe tout ce qui a été prévus, s pulé par les par es.
– Les exigences rela ves à l'objet de l'obliga on que le nouveau Code Civil appelle presta on.
– Les exigences rela ves au prix de la presta on. En effet, l'ancien Code Civil n'avait pas fixé de règle générales rela ves
au prix, c'est la jurisprudence qui a du remédier à cet oubli.
Le nouveau Code Civil intègre ces règles dans la no on large de contenu du contrat.
– C'est au contenu du contrat qu'est ra aché le principe selon lequel, comme dans l'ancien droit, la lésion n'est pas une
cause de nullité du contrat.
– C'est encore au contenu du contrat que sont associé les interdic ons de certaines clauses.
– Enfin, si la cause a disparu, du moins dans la le re du Code Civil, on retrouve au tre du contenu du contrat les
exigences qui dans l'ancien Code Civil étaient ra achées à la no on de cause
L'ancien Code Civil faisait déjà référence à ce e no on qu'il ne définissait pas non plus. C'est donc la doctrine qui a précisé
ce e no on.
L'objet est ce qui est due par le débiteur : il répond à la ques on « Quoi ? » c'est la presta on que le débiteur doit fournir. Or
ce e presta on, pour que le contrat soit valablement conclu, doit remplir certaines condi ons : l'objet de l'obliga on doit
être possible, déterminé et il doit être licite. (1162 et 1163)
En effet, à l'impossible nul n'est tenu. Pour qu'un contrat soit valablement conclu, la presta on qu'un contractant s'engage à
fournir à l'autre ne doit pas être impossible à accomplir.
A en on toutefois : seule une impossibilité absolue peut perme re d'obtenir l'annula on du contrat. On entend par
impossibilité absolue une impossibilité à laquelle se heurterait n'importe quel débiteur.
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Ex : M. A conclu avec M. B un contrat pour la construc on d'une piscine. M. B ne construit pas la piscine et M. A veut donc lui
demander des D et I pour non exécu ons du contrat. Si B démontre que le contrat est nul car il était dans l'impossibilité
absolue d'exécuter sa presta on, il échappe a toute responsabilité puisque le contrat sera sensé n'avoir jamais existé. C'est le
cas par exemple si il démontre que l'existence d'une ancienne carrière sous le terrain rend impossible la construc on d'une
piscine.
Si il ne s'agit que d'une impossibilité rela ve, c'est-à-dire d'une impossibilité à laquelle se heurte seulement le débiteur, ce
qui implique que la presta on pourrait être exécuté mais par un autre débiteur alors le contrat et valablement formé et devra
être exécuté sous peine d'engager la responsabilité contractuelle du débiteur.
Ex : je me suis engagé à construire un mur mais il s'avère que j'ai besoin d'une grue supérieur à la mienne pour le construire. Il
s'agit d'une impossibilité rela ve puisqu'un autre entrepreneur qui possède ce e grue pourrait construire le mur.
Si la presta on que le débiteur s'engage à fournir porte sur une chose, la possibilité de la presta on s'apprécie autrement. On
considère que la presta on est possible seulement si ce e chose existe. Si la chose a périt au moment de la conclusion du
contrat, qu'elle n'existe plus, le débiteur ne peut donc pas donner la chose promise. Sa presta on est impossible a exécuter et
le contrat est donc nul.
A en on : le fait que la chose objet de l'obliga on doive exister n'interdit pas de conclure des contrats sur les choses futurs.
C'est d'ailleurs ce que rappel l'ar cle 1163 qui parle de presta on « présente ou future »
On peut par exemple acheter un immeuble à construire ou des vêtements qui ne sont pas encore fabriqué.
Si par la suite l'objet n'existera finalement jamais alors le contrat sera considéré comme caduque, c'est-à-dire qu'il perd une
des condi ons de validité et sera considéré comme n'ayant jamais existé sauf si les par es avaient accepté un aléa sur
l'existence future de la chose. Dans ce cas le contrat reste valable.
Ex : J'achète la prochaine récolte de raisin, Au moment ou le contrat est conclu la chose n'existe pas encore mais la presta on
est possible puisque la chose doit normalement exister un jour. SI dans le contrat on a accepté l'aléa lié au climat et que le gel
détruit toute la produc on de raisin, la chose n'existera jamais et pourtant le contrat est valable car les par es avaient
accepté ce risque. Si en revanche elles n'avaient pas accepté cet aléa et que la chose n'existe jamais, le contrat perd une
condi on de validité puisque la presta on est devenue impossible : il est donc caduque.
--> Il faut qu'à la conclusion du contrat la presta on due par le débiteur soit clairement déterminée ou déterminable :
L'ar cle 1163 nous dit : « déterminable par déduc on du contrat ou par référence aux usages ou rela ons antérieurs des
par es sans qu'un nouvel accord soit nécessaire »
Pour cela, la presta on doit être déterminée dans sa nature, dans sa durée et l'ar cle 1166 ajoute « dans sa qualité ». En
effet, en principe, la qualité de la presta on doit être déterminée.
L'ar cle 1166 rajoute une règle supplé ve si la presta on n'est pas déterminée ou déterminable : le débiteur doit fournir au
créancier une presta on conforme aux a entes légi mes des par es en considéra on de ce e nature, des usages et du
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montant de la contrepar e. En principe c'est le contrat qui précise les qualités de la presta on.
Ce e exigence de l'objet de la presta on s'apprécie différemment selon si la presta on consiste à fournir une chose ou un
service.
– Si la presta on porte sur un service : contrat valable que si ce service est clairement déterminé dans le contrat
– Si la presta on porte sur une chose : Pour que l'objet soit déterminé, il faut dis nguer selon le type de chose : selon
si la chose est une chose de genre ou un corps certain.
Les choses de genres (choses fongibles) sont les choses dont il existe un nombre indéfini d'exemplaire iden que : elles sont
donc par conséquent interchangeable (ex : tout appareil construit en série).
Dans ce cas là, on es me que l'objet est déterminé quand la chose est déterminé en son espèce et sa quo té.
En revanche les corps certains (ou choses certaines) sont les chose qui sont unique (ex : œuvre d'art). Elles ne sont pas
interchangeables.
Il peut s'agir d'une chose qui était à l'origine une chose de genre mais qui a été individualisé et qui devient une chose unique
(ex : bijoux en plusieurs exemplaire mais qui devient unique parce qu'il appartenait à notre grand mère). L'objet est donc
déterminé lorsque la chose est précisément désigné.
Si pas déterminé ou pas déterminable au moment de la conclusion du contrat --> nullité du contrat.
Il convient de rapprocher l'ar cle 1162 de l'ar cle 1102 qui commence par poser le principe de la liberté contractuelle mais
qui ajoute que la liberté contractuelle ne permet pas de déroger aux règles d'ordre public.
Comme sous l'ancien droit, l'objet de l'obliga on doit être licite : il ne doit pas être contraire à l'ordre public.
Si la presta on consiste en un service, il ne faut donc pas que ce e dernière soit prohibée par un principe d'ordre public.
Si la presta on consiste à donner une chose, l'ancien ar cle 1128 précisait que la chose ne devait pas être hors du commerce.
Cela signifiait que la loi ne devait pas interdire qu'une telle chose puisse faire l'objet d'un contrat.
Ce e exigence n'est pas expressément reprise par le nouveau Code Civil mais tous les commentateurs s'accordent à
considérer qu'aujourd'hui encore certaines choses ne peuvent pas faire l'objet d'un contrat car il y aurait alors a einte à
l'ordre public.
En effet, les raisons de ce e interdic ons sont mul ples : certaines choses sont hors du commerce du fait de leur caractère
sacré. Elles correspondent à des valeurs fondamentales défendues tradi onnellement par l'ordre public dit classique. Ces
choses sont le corps humain ainsi que l'état des personnes (tout ce qui permet d'iden fier une personne --> nom, sexe,...)
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--> L'état des personnes, en temps qu’a ribut de la personne humaine, se confond avec elle. Il ne peut donc pas faire l'objet
d'un contrat car ce serait porter a einte à une valeur de l'ordre public dit classique : la dignité de la personne humaine.
C'est pour ce e raison que par un arrêt de l'assemblée plénière (31/05/1991), la Cour de Cassa on à considéré le contrat par
lequel une femme s'engage, fusse à tre gratuit, à concevoir et à porter un enfant pour l'abandonner à sa naissance
contrevient au principe de l'ordre public de l'indisponibilité du corps humain.
Par la suite ce e interdic on a été énoncée dans le Code Civil qui interdit tous les contrats portant sur la procréa on ou la
GPA (ar cle 16-7) --> le corps humain ne peut pas faire l'objet d'un contrat.
Interdic ons aussi des contrats ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses
produits. (Ainsi en France, contrairement aux États-Unis, on ne peut pas vendre de reins par exemple).
La loi admet en revanche que les produits ou les éléments du corps humain puisse faire l'objet d'un contrat à tre gratuit (don
d'organe par exemple) et également à condi ons de passer par des établissement habilités, d'une part pour éviter toute
négocia on ou marchandage et afin aussi de s'assurer d'une bonne condi on de conserva on des produits du corps humain.
C'est également parce que la personne humaine est sacrée et qu'un principe de l'ordre public interdit qu'elle fasse l'objet
d'une conven on qu'on a pu considérer comme nulle certaines clauses du contrat par lesquelles une par e renoncerait à une
liberté fondamentale (comme par exemple la liberté de se marier, de travailler, …)
C'est pour ce e raison que la clause de non-concurrence, qui interdit à une personne de travailler, n'est valable que si elle est
limité dans le temps et dans l'espace.
Au nom des choses sacrées il y a également la famille et les règles qui protègent les rela ons au sein d'une famille. Ces règles
sont également d'ordre public. C'est pourquoi un contrat, par exemple entre deux parents, par lequel un d'eux renoncerait à
son autorité parentale, serait nul car on ne peut pas disposer par contrat des rela ons de famille.
--> Sont donc également hors du commerce les éléments lié à ce e souveraineté (ex : droit de vote)
Certaines choses sont hors du commerce et ne peuvent pas faire l'objet d'un contrat parce qu'elles ne sont pas suscep ble
d'approba on et certaines choses sont hors du commerce car des lois d'ordre public interdisent qu'elles fassent l'objet d'un
contrat en raison de leur caractère dangereux (ex :drogue, animaux dangereux,...)
--> Il faut donc que l'objet de l'obliga on n'aille pas à l'encontre de l'ordre public.
--> Dans un premier temps elle a posé comme principe que, comme pour la vente, pour qu'un contrat soit valable, il fallait
que le prix soit déterminé (ou du moins déterminable) lors de la conclusion du contrat.
Toutefois la jurisprudence adme ait certaines excep ons à ce principe. C'était le cas notamment pour le contrat d'entreprise
ou la commande d’œuvres d'arts. La jurisprudence adme ait que le contrat était valable même si le prix de la presta on
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n'était pas déterminé ou déterminable au moment de la conclusion du contrat car en ma ère de presta on de service il est
souvent difficile de savoir à l'avance quelle sera l'importance du service fourni.
La controverse est survenue à propos des contrats de distribu on --> contrat qui perme ent d'assurer l'écoulement des
produits du stade de la produc on à celui de la consomma on. Ils se découpent en deux éléments :
– un contrat cadre qui organise l'ensemble des rela ons économiques et juridiques futures
Dans ce type de contrat il est difficile au moment de la conclusion de fixer le prix auquel seront vendu les marchandises
quelques mois voir une année plus tard. Il était donc d'usage que ce prix ne soit pas fixé au moment de la conclusion du
contrat cadre mais qu'il soit fixé par le distributeur au fur et à mesure des ventes successives.
Pour éviter les abus au niveau de la fixa on des prix : la Cour de Cassa on a exigé comme condi on de validité que le prix soit
déterminé ou au moins déterminable au moment de la conclusion du contrat.
Jusqu'à un revirement de jurisprudence et par 4 arrêts de l'assemblée plénière du 1er décembre 1995, la Cour de Cassa on
abandonne ce e jurisprudence et considère que l'indétermina on du prix ne reme ait pas en cause la validité de tels
contrats. Le prix pouvait être fixé ultérieurement, de manière unilatérale, par l'une des par es.
Pour éviter les abus, la Cour de Cassa on prévoit dans ces arrêts que s'il existe un abus dans la fixa on du prix cela peut
entraîner soit la résilia on du contrat soit la mise en jeu de la responsabilité contractuelle du distributeur pour manquement
à son obliga on de bonne foi.
--> Ques on envisagée aux ar cle 1164 et 1165 du nouveau Code Civil. Ces deux ar cles adme ent que par excep on le prix
peut être fixé de manière unilatérale au cours de l'exécu on du contrat et que donc il n'a pas à être déterminé au moment de
la conclusion du contrat.
Toutefois, comme ces ar cles sont présentés comme des excep ons, on peut en déduire que le principe reste celui de la
détermina on du prix ou au moins de son caractère déterminable au moment de la conclusion du contrat mais que par
excep on, pour deux types de contrat, le prix peut être fixé ultérieurement et de manière unilatérale.
· 1ère excep on prévue à l'ar cle 1164 --> il s'agit des contrats cadres.
Cet ar cle consacre également la sanc on imaginée par la jurisprudence dans les arrêts de 1195 car il précise que si celui qui
fixe le prix le fixe de manière abusive, le juge pourra le condamner au paiement de dommages et intérêts ou décider de la
résolu on du contrat.
On ne lui permet pas de s'immiscer dans les rela ons contractuelles et de fixer le prix à la place des par es
Dispose que dans les contrats de presta ons de services, si il n'y a pas eu accords des par es avant l’exécu on du contrat, le
prix pourra être fixé par le créancier et si le débiteur considère qu'il y a abus, il pourra saisir le juge d'une demande en
dommages et intérêts.
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La lésion est le préjudice qui résulte pour l'une des par es du contrat d'un défaut d'équivalence entre l'avantage qu'elle
ob ent et le sacrifice qu'elle consent. Les presta ons sont dès la conclusion du contrat déséquilibrées. Dès l'origine du Code
Civil, ce e lésion a toujours été considéré comme ne pouvant pas être une cause de nullité du contrat (ar cle 1118). Il est
maintenu, avec la réforme, à l'ar cle 1168 qui dispose que dans les contrats synallagma que le défaut d'équivalence des
presta ons n'est pas une cause de nullité du contrat a moins que la loi n'en dispose autrement.
Depuis l'origine du Code Civil (et maintenant avec l'ar cle 1168), le principe reste que la lésion n'est pas une cause de nullité
du contrat.
Ce principe n'est pas remis en cause avec la réforme mais le Code Civil admet toujours que même si ce principe est la « non
prise en compte de la lésion », il admet des excep ons prévues par la loi.
Au départ, ces excep ons étaient peu nombreuses. Ainsi, le Code Civil prévoit que si à l'occasion d'un partage une personne
est lésé de plus du quart, le partage peut être rescindé pour lésion (Ar cle 889 du Code Civil).
De la même manière depuis l'origine du code civil, l'ar cle 1674 prévoit que la vente d'immeuble est rescindable pour lésion
de plus des 7/12ème mais seulement si la lésion est subit par le vendeur et non par l'acheteur et à condi on d'agir dans un
délai de 2 ans après la vente.
Quand la loi sanc onne excep onnellement la lésion c'est à condi on toutefois que la lésion ne résulte pas d'un aléa accepté
par les par es (« l'aléa chasse la lésion »).
Ex : si on prends une vente immobilière moyennant une rente viagère : en concluant un tel contrat les par es acceptent un
aléa sur le prix de l'immeuble. Soit l'aléa va tourner en faveur du vendeur, soit en faveur de l'acheteur : on peut donc abou r à
un contrat extrêmement déséquilibré.
Il prévoyait également que les contrats conclus par les mineurs pouvaient être rescindé pour lésion.
Par la suite, les excep ons ce sont mul pliés : après les mineurs, depuis une loi du 03/01/1968, ce sont les majeurs protégés
qui, dans certains cas, peuvent également invoquer/demander la rescision pour lésion.
De nouveaux contrats peuvent être rescindé pour lésion : c'est le cas par exemple de la vente d'engrais qui depuis 1907 peut
être révisé en cas de lésion si l'acheteur à été lésé de plus du quart.
De même dans un prêt à intérêt, l'intérêt fixé contractuellement peut être révisé si il dépasse de plus du ers le taux
couramment pra qué.
--> Les excep ons sont plus nombreuses qu'en 1804 mais le principe reste que, sauf lois spéciales, la lésion en principe n'est
pas une cause de nullité du contrat
La sanc on tradi onnelle de la lésion est la rescision qui est assimilé à une nullité rela ve du contrat.
Toutefois dans certains cas, la par e qui demande la rescision à la possibilité d'éviter l'annula on du contrat en rééquilibrant
les presta ons.
Ex : Pour la vente d'immeuble, il est admis que l'acheteur peut sauver le contrat en payant le supplément de prix.
On constate également que, dans les lois les plus récentes, le législateur préfère sanc onner la lésion par une révision du
contrat plutôt que par l'annula on du contrat. C'est le cas de ce qui et prévue par exemple par la loi de 1907 pour la vente
d'engrais, obliga on de révisé le contrat = contrat sauvé.
Ce e interdic on n'est pas nouvelle : elle est le fruit d'une jurisprudence construite avant la réforme sur le fondement de la
no on de cause. (On s'est débarrassé de la cause mais on garde ce e solu on.)
Ar cle 1170 --> « réputée non écrite » = seulement la clause est écartée, le contrat reste valable.
L'autre clause interdite l'est à l'ar cle 1171 et uniquement pour un type de contrat : les contrats d'adhésion.
« Dans un contrat d'adhésion, toute clause qui crée un déséquilibre significa f entre les droits et obliga ons des par es au
contrat est réputée non écrite. » --> il ne faut pas profiter de l'absence de négocia ons pour imposer à la par e faible (celle
qui ne peut pas négocier) une clause qui donne un avantage important à la par e forte et créant ainsi un déséquilibre
significa f.
Si une telle clause figure dans le contrat, elle pourra être dénoncée devant le juge : si condi ons remplies, la clause sera
écartée par le juge, elle sera réputé non écrite.
La cause est la raison pour laquelle un cocontractant accepte de conclure le contrat. Or, il y a deux causes : la cause
immédiate, qu'on appelait la cause objec ve car elle est toujours la même pour un type donné de contrat. (Ex : pourquoi je
conclu un contrat synallagma que ? --> Pour bénéficier de la contrepar e a endue du contrat : je vends pour avoir le prix,
j'achète pour avoir la chose,...) ; et la cause subjec ve qui est la raison plus lointaine qui varie d'un individu à l'autre et qui
réside dans les raisons personnelles pour lesquelles le contrat à été conclu.
(ex : conclusion d'un contrat de vente, la cause objec ve de l'obliga on de l'acheteur c'est la contrepar e (= devenir
propriétaire de la chose) et la cause subjec ve c'est les raisons personnelles pour lesquelles il veut devenir propriétaire de
ce e chose)
Sous l'ancien Code Civil, il fallait que la cause subjec ve soit licite (= raisons personnelles pour lesquelles on a contracté ne soit
pas contraire à la loi et à l'ordre public) et que la cause objec ve existe ce qui conduisait à exiger l'exigence d'une
contrepar e dans les contrats à tre onéreux.
On ne se réfère plus à la cause mais ces exigences demeurent aujourd'hui encore. En effet, l'ar cle 1162 exige que le but du
contrat soit conforme à l'ordre public, (or le but = raisons personnelles pour lesquelles on contracte, ce qui correspond à
l'ancienne cause subjec ve) si ces raisons personnelles sont contraire à l'ordre public alors le contrat pourra être annulé.
(ex : installa on d'une maison close dans une maison --> le but est illicite, contraire à l'ordre public. Le cocontractant pourra
donc obtenir l'annula on du contrat pour but illicite.)
De la même manière l'ar cle 1169 du Code Civil exige aujourd'hui, pour qu'un contrat conclut à tre onéreux soit valable, que
la contrepar e convenue existe et ne soit ni illusoire ni dérisoire. C'est la même exigence que celle posée dans l'ancien droit
avant la réforme du Code Civil sur le fondement de la cause objec ve.
Donc aujourd'hui encore dans un contrat à tre onéreux, si une personne s'engage sans contrepar e ou contre une
contrepar e dérisoire, le contrat pourra être annulé.
Ex : j'achète un brevet (= contrat à tre onéreux). Mon obliga on est de payer le prix et la contrepar e que je reçoit c'est le
monopole d'exploita on de ce brevet. SI le brevet a mal été déposé et n'est pas protégé, il ne confère plus de monopole
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d'exploita on. Celui qui l'a acheté n'a donc pas de réelle contrepar e à son obliga on de payer (contrepar e dérisoire,
illusoire). Il peut donc demander l'annula on du contrat sur le fondement de l'ar cle 1169. )
La nullité peut se définir comme l'anéan ssement rétroac f et judiciaire d'un contrat qui ne rempli pas les condi ons
requises par la loi pour sa validité.
C'est ce qui résulte de l'ar cle 1178 du code Civil qui précise que la nullité doit normalement être prononcé par le juge.
Toutefois l'ar cle 1178 prévoit que les par es peuvent également, d'un commun accord, considérer le contrat comme nul.
Le droit des nullités reposent sur une dis nc on fondamentales entre nullité rela ve et nullité absolue : le régime n'est pas le
même dans les deux cas. Pourtant, jusque là, le Code Civil ne donnait pas de critères perme ant de dis nguer les cas de
nullité rela ve des cas de nullité absolue. C'est donc la doctrine et la jurisprudence qui ont proposé des critères (un classique
et l'autre moderne) mais ce qui conduisait à une jurisprudence incertaine.
La réforme met fin aux incer tudes rela ve à la dis nc on entre ces deux types de nullité.
En effet, selon cet ar cle, lorsque la règle violée à pour objet la sauvegarde de la protec on de l'intérêt général, la sanc on
est alors une NA. Alors que lorsque la règle violée a pour objet la sauvegarde d'un intérêt privé, la sanc on est la NR.
Ainsi, la nullité pour vices du consentement est une NR car les règles rela ves aux vices du consentement sont des nées à
protéger le cocontractant et seulement lui. Il en est de même pour les règles rela ves à la capacité du cocontractant --> NR
qui s'applique.
En revanche, si l'objet ou le but du contrat est illicite, cela porte a einte à l'intérêt général et la sanc on sera donc une Nullité
Absolue.
Dans les deux cas, les effets de la nullité sont les mêmes : le contrat est rétroac vement anéan . Mais si les effets sont les
mêmes, le régime de ces deux nullité et différent.
· Première différence : ce ne sont pas les mêmes personnes qui peuvent invoquer la NR et la NA
En effet, en cas de Nullité Rela ve (ar cle 1181), il est prévu que la NR ne peut être demandée que par la par e que la loi
entend protéger.
(Ex : seul la vic me des vices du consentement peut demander la nullité du contrat. ; seul l'incapable ou son représentant peut
demander la nullité du contrat)
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En revanche, en cas de Nullité Absolue, l'ar cle 1180 prévoit que la nullité peut être demandé par toutes personnes qui y a
intérêt. Cela peut donc être l'une ou l'autre des par es au contrat, mais ça peut être également un créancier de l'une des
par es au contrat ou encore le ministère public (précisé dans l'ar cle 1180)
La confirma on est aujourd'hui définie à 'ar cle 1182 du Code Civil comme l'acte par lequel celui qui pourrait se prévaloir de
la nullité y renonce.
Pour être valable, ce e confirma on ne peut intervenir qu'après la conclusion du contrat. On ne peut donc pas renoncer à
l'avance à invoquer la nullité d'un contrat que l'on a pas encore conclu.
Il faut une renoncia on en toute connaissance de cause et c'est pourquoi l'ar cle 1182 exige que l'acte men onne le vice
affectant le contrat.
La confirma on peut être express mais peut également être tacite puisque l'ar cle 1182 admet qu'elle peut résulter de
l'exécu on volontaire du contrat en connaissance de la cause de nullité du contrat.
Si plusieurs personnes peuvent agir en nullité, la confirma on de l'une d'elle ne lie pas l'autre qui reste libre d'agir ou non en
nullité.
La confirma on est donc un important puisque son effet est d'interdire désormais d'invoquer la cause de nullité à laquelle on
a renoncé.
Ce e confirma on n'est possible selon les ar cle 1180 et 1181 qu'en cas de NR. Elle est impossible lorsque la nullité
encourue est la NA.
Avant une loi du 17 juin 2008 il y avait un troisième intérêt mais qui a disparue aujourd'hui :
le délai de prescrip on était de 5 ans pour les NR et de 30 ans pour les NA.
Depuis ce e loi, le délai de prescrip on est désormais le même : 5 ans dans les deux cas.
L'ar cle 1183 du Code Civil offre une nouvelle possibilité au cocontractant qui n'existait pas dans l'ancien droit. Pour éviter au
cocontractant l'incer tude liée à une éventuelle annula on du contrat, cet ar cle prévoit qu'une par e peut demander à
l'autre (celle qui pourrait se prévaloir d'une cause de nullité) soit de confirmer le contrat, soit d'agir en nullité dans un délai de
6 mois.
Cependant la demande doit préciser expressément que, comme le prévoit l'ar cle 1183, passé le délai de 6 mois le contrat
sera réputé confirmé. Ce e nouvelle disposi on par excep on concerne tous les contrats puisqu'elle est applicable avant
l'entrée en vigueur de la réforme.
Lorsque le contrat est annulé par le juge ou lorsque sa nullité est constaté d'un commun accord entre les par es, le contrat
est alors rétroac vement anéan .
Cela signifie que l'on fait comme si le contrat n'avait jamais existé (1178), en replaçant les par es dans la situa on où elles
étaient avant la conclusion du contrat.
– Si les par es n'ont pas encore exécuté le contrat au moment où son annula on est prononcée, les choses sont
beaucoup plus simple : elles seront désormais dispensé de l'exécuter et feront comme si ce contrat n'avait jamais
existé.
– Si en revanche les par es ont exécuté le contrat, dire qu'avec l'annula on le contrat n'est censé jamais avoir existé
implique pour chaque par e la res tu on de ce qu'elle a reçu.
Ex : un contrat de vente est annulé. Le prix avait été payé et la chose transférée à l'acheteur : l'acheteur doit rendre la chose et
le vendeur doit rendre le prix.
--> Les condi ons de la res tu on s'opèrent dans les condi ons de la res tu on décrites aux ar cles 1352 à 1352-9
A l'égard des ers, l'annula on du contrat peut également avoir certaines répercussions.
A --> B --> C : si contrat annulé entre A et B (dans le cas d'une vente de maison) alors le contrat entre B et C est aussi annulé.
Parfois, les res tu ons sont impossible. C'est le cas pour les contrats à exécu ons successives.
--> Par exemple, si un bail est annulé, on peut res tuer le loyer mais pas la jouissance des lieux. Dans ce cas là,
excep onnellement, l'annula on n'a pas d'effet rétroac f, elle ne jouera que pour l'avenir. Le bail cesse de produire ses effets
à compter de son annula on mais on ne remet pas en cause ce qui a été exécuté.
Si une chose doit être res tuée, il faudra également res tuer les fruits de ce e chose si celui qui res tue est de mauvaise foi
(ar cle 1352 – 7)
Ex : suite à l'annula on de la vente d'un immeuble je dois le res tuer. SI je suis de mauvaise, en vertu de cet ar cle, je dois
également res tuer les fruits que j'ai perçu de l'immeuble (loyer si immeuble loué)
De la même manière, si celui qui res tue est de mauvaise foi, il doit res tuer en plus de la chose, la valeur de la jouissance de
la chose.
Ex : Vente d'un immeuble acheté. Pas en loca on mais habité gratuitement par celui qui doit le res tuer aujourd'hui. Il doit
donc également payer l'équivalent du loyer puisque rétroac vement il n'a jamais eu de droit sur cet immeuble. Il doit donc
indemniser son cocontractant en lui versant une somme correspondant à la jouissance qu'il a eu de l'immeuble.
Deux principes répondent à ces ques ons, le principe de la force obligatoire du contrat (ar cle 1103 du Code Civil) et le
principe de l'effet rela f du contrat (ar cle 1199 du Code Civil).
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La force obligatoire du contrat s'impose en premier lieu aux par es, à ceux qui ont conclu le contrat. Mais pas seulement : elle
s'impose également aux ers et en par culier aux juges.
§1- Les conséquences de la force obligatoire des contrats à l'égard des par es
Dès lors que les par es ont consen au contrat, dès lors que ce contrat est valablement formé, il devient la loi des par es ce
qui implique pour elles trois conséquences :
Chacune doit exécuter sa propre obliga on : elle doit fournir la presta on qu'elle s'est engagé par contrat à fournir.
Les par es sont tenues à ce qu'elles ont prévu par contrat. Ainsi, elles ne peuvent pas modifier le contenu du contrat de
manière unilatérale.
Les par es peuvent soit s'accorder en cours d'exécu on pour modifier ce contrat, soit elles peuvent dès la conclusion du
contrat an ciper une révision/modifica on de ce contrat par exemple en prévoyant une clause d'indexa on qui modifiera le
montant de l'obliga on de l'une des par es en fonc on de la varia on de l'indice.
Ce que la force obligatoire du contrat interdit c'est qu'une seule des par es modifie ce à quoi elles ont toutes les deux
consen es.
Dès lors que les par es ont donnés leur consentement au contrat, aucune d'entre elles en peut se désengager de manière
unilatérale. Ce que les par es ont fait, en principe, seule les par es ensemble peuvent le défaire. Pour me re fin au contrat,
pour le révoquer, il faut donc qu'elles soient toutes les deux d'accord (mutuus dissensius)
Ce e possibilité de révoquer le contrat a pu faire l'objet d'un accord des par es dès la forma on du contrat et l'une d'elle
peut révoquer unilatéralement le contrat si et seulement si le contrat prévoit une telle possibilité. Car dans ce cas, révoquer le
contrat de manière unilatérale c'est encore respecter le contrat puisque c'est lui qui offre ce e possibilité. Il n'y a pas a einte
à la force obligatoire du contrat.
--> C'est ce qui se passe par exemple lorsque les par es prévoient dans leur contrat une clauses de dédit.
Ces conséquences de la force obligatoire du contrat sont aujourd'hui énoncé à l'ar cle 1193 du Code Civil qui dispose que
« les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des par es ou pour les causes que la loi
autorise ».
On devine dans la dernière par e de l'ar cle que le principe de la force obligatoire n'est pas absolu.
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L’intensité de la force obligatoire du contrat à l'égard des par es n'est pas celle qui serait censée résulter du principe de
l'autonomie de la volonté. En effet, chacune des obliga ons qui résultent de la force obligatoire du contrat fait l'objet ou
d'assouplissement, ou d'excep ons.
Toutefois, l'ancien ar cle 1134 alinéa 2 prévoyait déjà que les contrats devaient être exécutés de bonne foi. Ce e exigence
est reprise au nouvel ar cle 1104 du Code Civil qui rappelle encore que les contrats doivent être exécutés de bonne foi
Or, ce e exigence de bonne foi conduit à assouplir la rigueur de la force obligatoire du contrat quant à l'exécu on par chaque
par es de ses obliga ons.
On ne peut pas en effet exiger d'une par e qu'elle exécute à n'importe quel prix ses obliga ons.
Jusque là, la jurisprudence a en effet considéré que la bonne foi dans l'exécu on impliquait entre les par es un devoir de
loyauté dans ce contrat. Le devoir de loyauté s'impose d'abord au débiteur qui doit exécuter fidèlement ses obliga ons. La
jurisprudence considère que si les efforts déployer par le débiteur ont permit d'a eindre le but auquel tendait le contrat, le
débiteur était de bonne foi même si les presta ons effectué n'étaient pas exactement conforme aux prévisions
contractuelles : rien ne peut donc lui être reproché.
Le devoir de loyauté s'impose aussi au créancier qui, selon la jurisprudence, doit s'abstenir d'entraver par un moyen
quelconque l'ac vité du débiteur qui s'a ache à exécuter son obliga on : il ne doit pas compliquer la tâche du débiteur.
Se le créancier manque à se devoir de loyauté, il ne pourra pas demander répara on de l'inexécu on.
La jurisprudence interdit également au créancier d'imposer au débiteur, sous prétexte de faire exécuter par ce dernier ses
obliga ons, des sacrifices dispropor onnés avec l'u lité du but à a eindre.
L'exigence de bonne foi dans l’exécu on, jusque là, a permis d'assouplir à l'égard des par es le principe de la force obligatoire
du contrat.
Il est parfois indispensable qu'une par e puisse rompre le contrat de manière unilatérale :
C'est le cas tout d'abord pour les CDI, c'est-à-dire les contrats à exécu on successive sans détermina on de durée. La
jurisprudence adme ait déjà que ce type de contrat puisse être rompu de manière unilatérale par une des par es. En effet, il
existe un principe fondamental en droit des contrats, posé à l'ar cle 1210 du Code Civil, qui est la prohibi on des
engagements perpétuels.
Or, si l’on n’autorise pas, dans un CDI, une par e à y me re fin de manière unilatérale, cela reviendrait à exiger d'elle qu'elle
soit indéfiniment liée par le contrat. Ainsi, l'ar cle 1211 du Code Civil pose une excep on au principe de la révoca on voulu
par les deux par es en adme ant que dans les CDI, chaque par e puisse me re fin au contrat à tout moment sous réserves
de respecter le délai de préavis contractuellement prévu ou à défaut un délai raisonnable.
De même, la loi prévoit certaines excep ons pour certains CDD. Ainsi, pour des contrats qui reposent sur des rapports de
confiances entre les par es, la loi admet qu'il doivent toujours pouvoir être révoqués de manière unilatérale lorsque ce e
confiance disparaît. C'est la cas par exemple pour le mandat : l'ar cle 2004 du Code Civil prévoit que le mandant peut
révoquer le mandataire à n'importe quel moment.
Avant la réforme, la jurisprudence adme ait également que lorsque l'un des cocontractants manquait gravement à ses
obliga ons, l'autre pouvait rompre unilatéralement le contrat à ses risques et périls. Ce e solu on est reprise à l'ar cle 1226
qui dispose que « le créancier peut à ses risques et périls résoudre le contrat par voie de no fica ons en cas d'inexécu on ».
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Cela signifie que si l'autre conteste, il pourra saisir le juge et engager la responsabilité contractuelle de l'auteur de la rupture
si il démontre qu'elle n'était pas jus fiée.
L'interdic on de me re fin au contrat de manière unilatérale n'est pas absolue. C'est également le cas du principe
d'immutabilité.
Si elles décident donc de modifier une disposi on du contrat, elles doivent conclure un nouvel accord.
Toutefois, pour éviter que les par es se trouvent prisonnière d'un contrat, la pra que a imaginé différentes clauses
perme ant de faire évoluer le contenu du contrat.
· Il peut s'agir tout d'abord d'une clause d'adapta on automa que qui entraîne une modifica on automa que du
contrat. Ce n'est dans ce cas pas une a einte à la force obligatoire du contrat car c'est le contrat lui même (et donc
les par es) qui ont prévu ce e évolu on du contrat.
· Il peut aussi s'agir de clauses de renégocia ons : ce sont des clauses que les par es insèrent dans leur contrat et par
lesquelles elles s'engagent à renégocier le contrat si des données essen elles à son équilibre venait à changer. Les
par es doivent alors renégocier de bonne foi mais si elles n'arrivent pas à un nouvel accord alors le contrat, en vertu
de sa force obligatoire, ne pourra pas être révisé. On pourra juste éventuellement demander des dommages et
intérêts à celui qui n'aurait pas négocier de bonne foi.
Le contrat ne s'impose pas seulement aux par es : il s'impose aux ers et en par culier aux juges.
Si les par es sont d'accord sur l'interpréta on à donner à telle ou telle clause imprécise, pas de problèmes. Mais si elles ne
sont pas d'accord c'est au juge d'interpréter le contrat
LUBERT arrêt du 02/02/1808: La Cour de Cassa on a affirmé que l'interpréta on du contrat relevait du pouvoir souverain des
juges du fond.
Lorsque le juge interprète le contrat, il doit respecter sa force obligatoire et donc respecter la volonté des par es. En effet,
c'est ce que les par es ont voulu qui a force obligatoire à l'égard des par es et du juge.
L'ar cle 1188 du Code Civil considère que « le contrat s’interprète d'après la commune inten on des par es
plutôt qu'en s’arrêtant sur le sens li éral de ces termes ». Ce premier alinéa est totalement conforme au principe de la force
obligatoire à l'égard du juge.
Toutefois, l'alinéa 2 de cet ar cle précise que « lorsque ce e inten on ne peut pas être décelée, le contrat s'interprète dans le
sens que lui donnerait une personne raisonnable placée dans la même situa on » --> si le juge ne peut pas iden fier la
volonté des par es, au lieu de faire de la divina on, le Code Civil lui conseille de procéder par logique, en retenant
l'interpréta on la plus raisonnable.
Les ar cles 1189 à 1192 donne au juge d'autres conseils rela fs à l'interpréta on du contrat --> on constate que la force
obligatoire du contrat à l'égard du juge est totalement étrangère à ses conseils dans la mesure où le Code Civil lui-même
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l'invite à tenir compte de critère totalement étranger à l'inten on des par es.
On voit donc que dans le pouvoir du juge d'interpréter le contrat, la force obligatoire de ce contrat ne s'impose pas à lui dans
toute sa rigueur car il peut se détacher de sa recherche de l'inten on des par es.
Pourtant l'ar cle 1194 du Code Civil dispose que « le contrat obligent non seulement à ce qui y est exprimé mais encore à
toute les suites que leurs donnent l'équité, l'usage ou la loi. »
Il reprend dans des termes quasiment similaires les disposi ons de l'ancien ar cle 1135. Cet ar cle pose une limite à la force
obligatoire du contrat à l'égard du juge en perme ant à ce dernier de procéder au complètement du contrat, c'est-à-dire
d'ajouter aux s pula ons contractuelles qu'ont voulu les par es.
Sous l'empire de l'ancien ar cle 1135, le juge a très souvent été amené à u liser ce e possibilité dans de nombreux contrat
et dans le silence des par es sur ce point, une obliga on accessoire que les par es n'avaient pas expressément conclut.
Le plus bel exemple en jurisprudence concerne l'obliga on accessoire de sécurité mise à la charge par le juge de l'une des
par es à l'égard de l'autre. La première fois que ce e jurisprudence a été appliqué, c'est à propos du contrat de transport :
Par un arrêt du 21/11/1911 a priori le contrat de transport ne prévoyait pour le transporteur qu'une seule obliga on
principale : transporter le passager et une obliga on pour le passager : payer le transporteur.
En se fondant sur l'ar cle 1135, la Cour de Cassa on a décidé que l'équité commandait comme suite équitable de transporter
que le transporteur soit également tenu d'une obliga on de sécurité à l'égard des passagers, même si ce e obliga on ne
figurait pas dans le contrat.
--> Avant ce e jurisprudence pas d'a aque possible puisque le passager blessé ne pouvait pas prouver que le transporteur
avait manqué à ses obliga ons.
En adme ant que le transporteur, même dans le silence du contrat, été tenu à une obliga on de sécurité, cela perme ait au
passager vic me d'un accident d'invoquer sa responsabilité contractuelle puisque, si le passager est blessé, le transporteur
n'a pas respecté son obliga on de sécurité.
Le juge a bien compléter le contrat : il a ajouté une obliga on non prévu par les par es au contrat. Mais c'est la loi qui l'y a
autorisé comme l'y autorise aujourd'hui l'ar cle 1194 si il démontre que l'obliga on qu'il ajoute est la suite juste ou logique de
l'obliga on principale prévue au contrat.
Par la suite, l'obliga on de sécurité est devenue une obliga on de résultat qui pesait sur le transporteur à par r du moment
où le voyageur commençait à monter dans le véhicule et jusqu'au moment ou il achève d'en descendre.
De la même manière, le juge a découvert une obliga on de sécurité dans de nombreux autres contrats, c'est le cas par
exemple dans tous les contrats qui proposent une ac vité loisir. Il considère que même si le contrat ne le prévoit pas que
l'obliga on principale implique une obliga on accessoire de sécurité.
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C'est parfois une obliga on de sécurité (transports, manèges forains,...), parfois une obliga on de moyens (club d'équita on
ou de parachu sme) = me re tous les moyens en œuvres pour garan r la sécurité des usagers.
Perme re au juge de compléter le contrat en y insufflant les suites que l'équité commande est une a einte à la force
obligatoire du contrat mais c'est une a einte autorisé par la loi (art 1994).
C'est pourquoi le principe posé est l’impossibilité d'une révision judiciaire du contrat.
Les juridic ons administra ves ont appliqués ce e théories et depuis un arrêt du 30 mars 1916 « Gaz de Bordeaux », elles
adme ent que les juges puissent réviser le contrat si il devenait déséquilibré en raison d'un bouleversement des
circonstances économiques.
La Cour de Cassa on a toujours rejeté ce e théorie et toujours posé comme principe l'interdic on pour le juge de réviser le
contrat même en cas d'imprévision. Elle considère que la force obligatoire du contrat s'impose aux juges. Seules les par es
peuvent réviser le contrat d'un commun accord.
Ce e posi on de la Cour de Cassa on est posée depuis le célèbre arrêt du « Canal de Craponne » du 06/03/1876. Depuis, on
considère qu'il n'appar ent pas aux juges, quelque équitable que puisse leur paraître leur décision, de prendre en
considéra on le temps et les circonstances pour modifier les conven ons des par es et subs tuer des clauses nouvelles à
celles qui ont été librement acceptées par les contractants.
La sévérité de ce e solu on a été dénoncé ces dernières années, la jurisprudence a ainsi tenté de trouver des moyens de
contourner les interdic ons posé par l'arrêt « Canal de Craponne » mais c'est la réforme du droit des contrats qui a
véritablement révélé le problème.
A l'occasion d'un bilan de son ac on, la Cour de Cassa on a eu la possibilité de s'expliquer sur sa posi on en faisant valoir que
c'était au législateur de prendre ses responsabilités en trouvant le moyen de me re fin à une situa on injuste --> elle même
étant tenue au respect des règles de droit énoncé dans le Code Civil.
La Cour de Cassa on a pourtant dans quelques arrêts d'a énuer la rigueur de la jurisprudence Canal de Craponne.
16 mars 2004 --> Cour de Cassa on a considéré qu'en vertu de l'obliga on d'exécuter de bonne foi, une modifica on
imprévue des circonstances économiques faisait naître une obliga on de renégocier et qu'engageait donc sa responsabilité
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--> Ce n'était pas une solu on très sa sfaisante et, à l'occasion de la réforme du Droit des Contrats, le législateur a enfin pris
ses responsabilité en envisageant la situa on par culière de l'imprévision.
Ce e situa on est prévu à l'ar cle 1195 du Code Civil --> il dispose « si un changement de circonstances imprévisible lors de
la conclusion du contrat rend l'exécu on excessivement onéreuse pour une par e qui n'avait pas accepté d'en assumer le
risque »
· Il faut que ce changement rende l'exécu on de l'obliga on excessivement onéreuse : le contrat devient déséquilibré -
-> exécu on d'une des obliga ons est plus difficile.
· Aucune des par es ne doit avoir accepter le risque d'un changement de circonstances.
Si ces trois condi ons sont remplies, l'ar cle 1195 propose plusieurs solu ons avec une progression :
L'ar cle 1195 prévoit que si les par es renégocient, elles con nuent d'exécuter leurs obliga ons pendant leur négocia on. Si
les négocia ons abou ssent, les par es s'entendent pour réviser le contrat et d'un commun accord modifie son contenu. Si
en revanche elles refusent de renégocier ou ne s'accorde pas, l'alinéa 2 de l'ar cle 1195 prévoit alors que les par es peuvent
se me re d'accord pour me re fin aux contrats ou se me re également d'accord pour demander au juge de procéder à
l’adap ons du contrat (= sa révision).
Pour l'instant, toutes les solu ons envisagées supposent que les par es soient d'accord.
· 2ème possibilité : ar cle 1195 --> à défaut d'accord dans un délai raisonnable, une par e peut demander au juge
la révision du contrat ou de me re fin au contrat.
Pas d’a einte majeure à la force obligatoire du contrat dans la mesure ou ce n'est pas le juge qui révise le contrat mais une
par e qui lui demande.
Il y a tout de même une a einte à ce principe puisque ce n'est pas ce qu'avait décider les par es mais puisque il faut bien
me re fin à ce e situa on, le juge pourra soit modifier le contenu du contrat soit me re fin à ce contrat.
Par cet ar cle, le législateur porte une a einte à la force obligatoire du contrat à l'égard du juge : ces a eintes sont
nombreuses et existent depuis longtemps mais on assiste à un déclin de la force obligatoire du contrat à l'égard du juge qui
s'accentue encore avec la réforme.
29/11/2016
Il y avait déjà l'ar cle 1343-5 qui reprends les disposi ons de l'ancien 1244-1 qui autorise le juge à accorder des délais de
grâce au débiteur, à reporter ou échelonner dans la limite de 2 ans le paiement des sommes dues. C'est bien une révision par
le juge du contrat car les par es ce sont entendues sur le montant et le jour du paiement et c'est le juge qui modifie ce que
les par es ont voulu.
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Ar cle 1231-5, de la même manière, reprend également une disposi on ancienne autorisant le juge, même d'office (sans
qu'on lui ai demandé) à modérer ou augmenter la pénalité convenue par les par es si elle est manifestement excessive ou
dérisoire : les par es peuvent elles mêmes dans leur contrat prévoir une clauses pénales qui fixe le montant des dommages
et intérêts qui sera due en cas d’inexécu on par l'une des par es de ses obliga ons. Ce e clause voulue par les par es n'a
pas une totale force obligatoire à l'égard du juge puisque s'il es me manifestement excessive ou dérisoire, il peut modifier le
montant des dommages et intérêts prévus par ce e clauses. On voit donc bien qu'il existe de nombreuses hypothèses où le
juge modifie ce sur quoi les par es se sont entendu et donc porte a einte à la force obligatoire du contrat.
On peut noter qu'avec la réforme l'interven on du juge va être croissante du fait de la mul plica on de no on
volontairement floues qui nécessitent l'apprécia on du juge.
Si c'est une par e qui modifie unilatéralement le contenu du contrat, sans y être autorisé ni par la loi ni par le contrat, la
sanc on sera simple : la modifica on sera sans effet, son cocontractant n'aura qu'a saisir le juge pour faire constater qu'une
telle modifica on est contraire à l'ar cle 1193 et au principe de la FODC et ce e modifica on ne pourra produire aucun effet.
Même chose si une par e décide de rompre unilatéralement le contrat, en dehors des cas où la loi / le contrat l'y autorise.
L'a einte la plus importante et la plus répandue de la FODC est l'inexécu on du contrat : une par e n'exécute pas ses
obliga ons et ce e inexécu on peut donne lieu à de nombreuses forme de sanc ons énuméré à l'ar cle 1217 qui dispose
que « la par e envers laquelle l'engagement n'a pas été exécuté, ou l'a été imparfaitement, peut :
– poursuivre l'exécu on forcé en nature de l'obliga on (contraindre le débiteur à exécuter la presta on promise)
Cet ar cle précise que ces sanc ons peuvent être cumulées lorsqu'elle ne sont pas incompa ble et que dans tous les cas il
peut toujours être demandé des dommages et intérêts.
La sanc on générale de l'inexécu on du contrat est la responsabilité contractuelle qui consiste à demander au débiteur des
dommages et intérêts pour réparer le préjudice résultant pour le créancier de l'inexécu on du contrat.
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La première condi ons pour pouvoir engager ce e responsabilité contractuelle est donc de prouver l'existence d'un
dommage.
a) Le dommage matériel
Il y a dommage matériel pour le créancier lorsque l'inexécu on du contrat porte a einte à son patrimoine. Cela peut se
manifester de deux manières :
· Soit le créancier invoque une perte éprouvée, lorsqu'une valeur à qui é son patrimoine
(Ex : un bien a été détruit du fait de l'inexécu on par le débiteur de son obliga on ; ou le créancier a du engager des frais qui
l'on appauvri.)
· Il peut également consister en un gain manqué : une valeur qui devait entrer dans mon patrimoine n'a pas pu y
entrer du fait de l'inexécu on par le débiteur de son obliga on.
b) Le dommage corporel
Il peut être définit comme l'a einte porté à l'intégrité physique d'une personne. Il se manifeste par des blessures et peut aller
jusqu'à la mort (Ex : un voyageur qui est blessé au cours du transport peut invoquer un dommage corporel).
· Le préjudice esthé que qui peut être définit comme une altéra on de l'apparence physique. (apprécié de manière
objec ve : importance de l'altéra on, de l'endroit sur le corps, de l'âge,...)
· Le préjudice d'agrément qui consiste en une perte de qualité de vie qui se manifeste par l'impossibilité de se livrer
désormais à certaines ac vités que l'on avait l'habitude d'exercer et qui était source de joie dans l'existence. (Ex : un
amateur de football qui ne peut plus jouer,...)
· Le préjudice fonc onnel qui est le fait d'être privé d'une fonc on essen el du corps (ex : fonc on de marche,...
· Le préjudice sexuel qui est l'impossibilité de vivre une vie sexuelle normale.
· Le préjudice d'établissement qui est la perte d'une chance de construire une famille.
d) le préjudice moral
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Catégorie résiduelle qui correspond à toutes souffrances d'ordre moral qui n'a pas été d’ores et déjà invoqué au tre d'un
autre préjudice : il faut invoquer une souffrance par culière (ex : l'a einte à l'honneur ou à la considéra on, ou encore
l'a einte à la réputa on.)
Le créancier doit donc établir l'existence de ces différents préjudices mais il doit également démontrer que ces préjudices,
que ces dommages, sont réparable
· Les préjudices doivent être certains : leur réalisa on ne doit faire aucun doute.
Un simple dommage hypothé que n'est pas réparable. En revanche, un dommage futur peut être réparable dès lors qu'il est
certains qu'il va se réaliser dans l'avenir.
Ce e exigence du caractère certain du préjudice devrait en principe interdire au créancier de demander répara on lorsque
l'inexécu on du débiteur l'a privé de la possibilité d'un événement qui lui aurait été favorable, lui a fait perdre une chance de
bénéficier d'un événement favorable.
En effet, par défini on, une chance n'est jamais certaines (Ex : cheval qui devait par ciper au ercé est blessé, il avait une
grande chance de gagner, mais à cause de l'accident ce e chance est perdue.)
Toutefois, la Cour de Cassa on accepte d'indemniser la perte d'une chance lorsqu'elle est suffisamment sérieuse. Dans ce cas-
là l'indemnisa on n'est pas totale mais correspond au pourcentage de chance qu'elle avait de se produire.
· Le dommage doit également être légi me. C'est-à-dire qu'il ne doit pas être contraire à la loi ou à l'ordre public.
Ex : une femme de ménage vic me d'un accident ne peut pas travailler pendant 6 mois, elle demande répara on de son
préjudice matériel puisqu'elle a été privé pendant 6 mois de salaire. La cour de Cassa on que seul devait être pris en compte
son travail déclaré, qu'en revanche, le dommage résultant de la perte de rémunéra on non déclaré n'était pas légi me.
· Le dommage né de l'inexécu on du contrat doit être prévisible. Cela signifie que le débiteur n'est tenu d'indemniser
que les préjudices dont il pouvait prévoir l'importance et l'existence au moment de la conclusion du contrat.
Ex : L'exploitant d'un manège forain peut au moment où il vend ses billets prévoir que, peut-être, un u lisateur de son
manège va se blesser ou perdre ses lune es. En revanche, on considère qu'il ne pouvait pas prévoir qu'un u lisateur du
manège perdrait dans son manège un bijou d'une valeur ines mable.
--> Ce e règle est aujourd'hui énoncée à l'ar cle 1231-3 du Code Civil qui dispose que « le débiteur n'est tenu que des
dommages et intérêts qui ont été prévus ou qui pouvait être prévu lors de la conclusion du contrat sauf que l'inexécu on est
due à une faute lourde ou dolosive, c'est-à-dire une faute d'une excep onnelle gravité »
--> L'inexécu on est entendue largement. Il peut s'agir d'un défaut d'exécu on pure et simple (le débiteur n'a pas exécuté
son obliga on) mais il peut également s'agir d'une mauvaise exécu on (exécu on incomplète ou encore retard dans
l'exécu on).
Pour engager la responsabilité contractuelle du débiteur, il faut en effet établir que l'inexécu on est fau ve.
En effet, la doctrine considère, en l'absence de précision des textes du Code Civil, que si le débiteur est tenu à une obliga on
de moyen, le créancier doit, pour engager sa responsabilité, démontrer que l'inexécu on du débiteur est fau ve c'est-à-dire
que le débiteur ne sait pas comporté comme une personne raisonnable dans les mêmes circonstances en ne me ant pas en
œuvre tous les moyens possibles pour procurer au créancier l'avantage escompté par celui-ci.
Ex : L'avocat conclu un contrat avec son client. Il est tenu à une obliga on de moyen et non pas à une obliga on de résultat.
En effet, il ne promet pas le résultat (gagner le procès) mais il a seulement promis de me re en œuvre tous les moyens
possibles pour a eindre ce résultat.
--> Pour engager sa responsabilité contractuelle, il faut donc démontrer qu'il n'a pas exécuté ses obliga ons et que son
inexécu on est fau ve, qu'il a commis une faute en ne me ant pas en œuvre tous les moyens possibles qu'une personne
raisonnable aurait mit en œuvre.
En revanche, si le débiteur est tenu d'une obliga on de résultat, c'est-à-dire si il a promit au créancier le résultat (l'avantage
escompté du contrat) la jurisprudence considère que la faute du débiteur est présumé dès lors que son obliga on n'a pas été
exécuté.
Le débiteur quant à lui ne peut pas échapper à sa responsabilité en prouvant qu'il n'a pas commis de faute.
Ex : Le transporteur est tenu à l'égard du passager à une obliga on de résultat. Si le passager est blessé au cours du transport,
cela démontre que le transporteur n'a pas exécuté son obliga on de sécurité et le créancier n'a pas à démontrer sa faute : elle
est automa quement présumée.
Pour appliquer les règles de la responsabilité contractuelle il est donc indispensable de qualifier l'obliga on inexécutée et de
dire si il s'agit d'une obliga on de moyen ou d'une obliga on de résultat.
· Quand le débiteur est tenu d'une obliga on de donner quelque chose ou lorsqu'il s'est engagé à ne pas faire
quelque chose :
Pour les obliga ons de faire en revanche, elles sont parfois des obliga ons de moyens, parfois des obliga ons de résultats. Il
est très rare que le contrat précise la nature de l'obliga on. C'est donc la jurisprudence qui, au cas par cas, apprécie si
l'obliga on de faire à laquelle était tenue le débiteur est une obliga on de moyen ou de résultat.
Ex : Pour l'obliga on de sécurité accessoire que le juge a découverte dans de nombreux contrats, la jurisprudence considère
qu'il s'agit parfois d'une obliga on de résultat (c'est la cas dans le contrat de transport, pour les manèges forains ou encore
pour un contrat liant un usager à une piste de bobsleigh)
Au contraire, elle considère que ce e obliga on de sécurité est seulement une obliga on de moyens, c'est le cas par exemple
pour l'obliga on de sécurité pesant sur le responsable d'un club équestre ou d'un club de parachu sme et en général pour
toutes les ac vités spor ves de loisir.
La SNCF est tenu selon la jurisprudence d'une obliga on de ponctualité et la Cour de Cassa on considère qu'il s'agit d'une
obliga on de résultat (arrêt de la première chambre civile du 14/01/2016).
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– Comment les juges dis nguent les obliga ons de moyens et les obliga ons de résultats ?
· Le critère de l'aléa
La jurisprudence a tendance à retenir une obliga on de moyens lorsque l'exécu on de ce e obliga on est entachée d'une
forte part d'aléa (ex : l'aléa judiciaire pour l'avocat : il ne peut pas garan r qu'il va gagner le procès.)
Quand la dose d'aléa est moins forte, on considère qu'on a à faire à une obliga on de résultat.
Si celui si joue un rôle ac f dans l’exécu on de son obliga on, elle pense davantage vers une obliga on de moyen.
Si en revanche il joue un rôle passif et s'en remet totalement au débiteur, la jurisprudence a tendance à considérer que
l'obliga on de résultat. Mais aucun de ces critères n'est déterminant.
C'est ce e inexécu on qui est la cause directe du dommage subit par le créancier.
--> Si le contrat avait été exécuté, il n'aurait pas subi ces dommages.
a) exonéra on totale
SI toute les condi ons sont remplies, le seul moyen pour le créancier d'échapper à sa responsabilité, et donc d'être dispensé
d'indemniser le débiteur, c'est de démontrer que l'inexécu on est dû à un événement de force majeur. Un événement est
qualifié de force majeure s’il répond à trois caractères :
--> Il ne doit pas être imputable au débiteur, il ne doit pas s'être produit par sa faute. Il ne doit pas être non plus être le fait
d'un employé du débiteur.
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--> Il doit avoir été impossible à surmonter. Cet événement doit rendre impossible l'exécu on du contrat.
En ma ère contractuelle, la force majeure a donné lieu à quelques interroga ons jurispruden elles.
Tout d'abord, certaines décisions n'ont plus fait référence qu'au caractère irrésis ble de l'événement au point de se
demander si la Cour de Cassa on avait renoncé aux autres caractères.
Mais dans un arrêt du 30/08/2008, la Cour de Cassa on a bien rappelé que seul un événement imprévisible lors de la
conclusion du contrat et irrésis ble dans son exécu on est cons tu f d'un cas de force majeurs.
Quant au caractère extérieur, il est également rappelé mais on s'est demandé si la maladie pouvait cons tuer un cas de force
majeur dans la mesure où elle n'est pas extérieure au débiteur.
La Cour de Cassa on a considéré que la maladie = force majeure si elle était imprévisible au moment de la conclusion du
contrat.
A l'égard de la SNCF en par culier, la jurisprudence re ent une concep on très sévère de la force majeure et l'écarte
quasiment systéma quement. Elle a ainsi considéré que n’était pas imprévisible le fait d'être a aqué dans un train, ainsi que
le fait d'essayer de descendre en marche.
SI le débiteur prouve que l'inexécu on de son obliga on est dû à un événement de force majeure, il sera totalement exonéré
et ne paiera aucune indemnisa on aux responsables. Car on es me que la cause réelle de l'inexécu on c'est la force majeure.
Ex : Club équestre : la selle est mal serrée. Il est interdit de par r au galop : si le client brusquement décide de faire par r son
cheval au galop et qu'il tombe, il y aura 2 causes à son dommage (selle mal serré + galop). Le responsable du club équestre ne
sera que par ellement responsable, il n'indemnisera pas la totalité du préjudice mais seulement la part que le juge es me
avoir été causé par l'inexécu on de son obliga on.
Dans ce domaine, la SNFC fait l'objet d'une jurisprudence par culière. Depuis un arrêt du 13/03/2008, la Cour de Cassa on
refuse d'exonérer par ellement la SNCF en cas de faute simple de la vic me. Elle considère que seule une faute de la vic me
présentant les critères de force majeure peut exonérer totalement la SNCF.
Ce e jurisprudence n'est propre qu'au transport ferroviaire. Elle n'a pas été appliqué dans un arrêt récent où le passager d'un
bateau mouche qui passait sous un pont a décider de toucher le pont et se l'ait fait arracher. La Cour de Cassa on a retenu la
responsabilité du transporteur mais a retenu également la faute simple de la vic me et dès lors a exonéré par ellement le
transporteur.
Ce e jurisprudence propre à la SNCF est d'autant plus sévère que par un arrêt du 03/03/2016 dans lequel un voyageur était
tombé après sa descente du train. La Cour de Cassa on a considéré que ce n'était pas la responsabilité contractuelle car il
s'était blessé sur le quai (Valverde) et a donc appliquer les règles de la responsabilité délictuelle et a par ellement exonéré la
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SNCF en raison de la faute commise par la vic me. Cela rend la jurisprudence de 2008 plus injuste encore car le voyageur
blessé sur le quai (responsabilité délictuelle) n'est pas traité comme le voyageur dans le train (responsabilité contractuelle).
Le principe est celui de la répara on intégrale : le créancier doit réparer l'intégralité du préjudice.
Pour obtenir répara on, il ne suffit pas que les condi ons de la responsabilité contractuelle soit réunis, il faut que le créancier,
avant de poursuivre le débiteur, l'ai préalablement mis en demeure d'exécuter son obliga on. L'exigence d'une mise en
demeure est toutefois écartée si l'exécu on n'est plus possible ou si les par es avaient prévu par contrat de se dispenser de
mise en demeure préalable.
Il est également possible pour les par es au contrat d'insérer dans leur contrat des clauses durcissant ou adoucissant les
clauses de la responsabilité contractuelle :
– Rien ne leur interdit par exemple de prévoir que la force majeure n'aura pas pour elle un effet exonératoire.
– Elles peuvent également insérer une clause rela ve au montant de la répara on (ex : clause pénale), qui fixe le
montant forfaitaire de l'indemnisa on due en cas d'inexécu on par le débiteur, de ses obliga ons.
– Enfin, les par es peuvent insérer en ma ère contractuelle (mais pas en ma ère délictuelle) des clauses limita ves
qui fixent le maximum de dommages et intérêts auxquels pourra être condamné le débiteur en cas d'inexécu on
L'excep on d'inexécu on est le fait pour un contractant qui ne reçoit pas son due de refuser d'exécuter immédiatement son
presta on corréla ve (ex : l'acheteur qui n'a pas été livré refuse de payer.).
Quelques textes spéciaux adme ent depuis longtemps la suspension du contrat en cas d'inexécu on. En ma ère d'assurance,
si l'assuré ne paie pas ses primes, l'assureur peut suspendre la garan e.
La jurisprudence a ensuite reconnu dans tous les domaines ce droit de suspendre le contrat à celui qui ne reçoit pas
sa sfac on (= l'excep on d'inexécu on).
Ce e sanc on n'est possible quand dans les contrats synallagma que car elle implique que chaque par e soit débitrice l'une
de l'autre.
L'avantage de ce e sanc on est qu'elle peut être décidée par le contractant lui-même sans autorisa on du juge, c'est donc un
moyen de jus ce privée.
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Ce e sanc on présente aussi l'avantage de la souplesse et de la rapidité, son efficacité réside dans le fait d'être un moyen de
pression sur la par e qui n'exécute pas.
Le nouvel ar cle 1219 consacre ce e sanc on mais la subordonne à certaines condi ons :
– L'inexécu on doit être suffisamment grave pour jus fier le jeu de l'excep on d'inexécu on.
On entend par là que, à cause de ce e inexécu on, le contrat perd une grande par e de son intérêt pour le cocontractant.
L'exercice de l'excep on d'inexécu on se fait aux risques et périls du créancier. Comme il agit sans autorisa on du tribunal, il
s'expose à un recours de son cocontractant s’il es me que la suspension du contrat n'est pas jus fiée. Le juge sera alors saisi
et si il considère en effet que le créancier a, à tort, suspendue sa presta on, c'est le créancier lui-même qui risque d'être
sanc onné par le juge pour inexécu on de ses obliga ons.
En s'inspirant du droit européen, l'ar cle 1220 a introduit un nouveau cas d'excep on d'inexécu on qui serait une excep on
préven ve. Cela revient à la suspension du contrat avant même que l'obliga on soit inexécutée dans le cas où les
circonstances en manifestent que le cocontractant ne s'exécutera pas à l'échéance.
--> A en on : la loi oblige le créancier à prévenir le débiteur du risque qui pèse sur lui.
La faiblesse de ce e sanc on est qu'elle n'est qu'une sanc on provisoire, une solu on d'a ente quand il existe encore un
espoir d'obtenir l'exécu on du contrat. Mais quand cet espoir disparaît, ce e sanc on ne présente plus d'intérêt pour le
créancier qui devra alors se tourner vers une autre sanc on.
--> La jurisprudence a donc considéré qu'un acheteur puisse décider de la couleur de la voiture qu'il compte acheter.
Toutefois, ce droit d'exiger l'exécu on du contrat dans ses termes précis a été quelque peu limité par la jurisprudence et
aujourd'hui par le Code Civil.
--> La jurisprudence a admis qu'il pouvait y avoir un abus quand le créancier poussait son droit à l'extrême sans intérêt
légi me.
Ex: il est abusif de refuser sans raison la résilia on an cipée du bail par le locataire.
La jurisprudence a également u lisé la no on de bonne foi pour paralyser l'exécu on d'une s pula on contractuelle
conduisant à un résultat contraire à l'équité.
Le principe reste la possibilité pour le créancier d'exiger du juge l'exécu on par le débiteur de ses obliga ons mais ce
principes a été a énué et la réforme de 2016 ajoute une nouvelle limite puisque l'ar cle 1221 dispose désormais que « le
droit du créancier à une exécu on en nature est écartée non seulement si elle est impossible mais encore si il existe une
dispropor on manifeste entre son coût pour le débiteur et son intérêt pour le créancier ».
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Si le débiteur ne s'exécute pas, le créancier peut obtenir l'applica on des disposi ons contractuelles en s'adressant à un ers
mais à condi ons d'obtenir, selon la jurisprudence, une autorisa on préalable du juge. --> L'ar cle 1222 du Code Civil ne
main ent ce e obliga on d'autorisa on que lorsqu'on demande à un ers la destruc on de ce que le débiteur a fait en
viola on d'une obliga on de ne pas faire.
En revanche, lorsqu'il s'agit de demander à un ers de fournir à la place d'un débiteur les biens et services promis par ce
dernier, il n'est plus désormais nécessaire d'obtenir ce e autorisa on. Le créancier qui a ainsi recours à un ers, à condi ons
d'avoir agi dans un délai raisonnable, à condi on d'avoir mis le débiteur en demeure et à condi ons que ce soit pour un cout
raisonnable, peut demander le remboursement à son cocontractant défaillant des sommes payées au ers pour réparer les
conséquences de son inexécu on.
Ce e sanc on permet de maintenir le contrat mal exécuté en adaptant le prix sans nécessairement passer par un juge.
Pour que ce e sanc on soit possible, différentes condi ons sont posées :
--> Pas la quan té prévue, pas la qualité prévue ou encore l'exécu on a été faite avec du retard.
Elle permet d'avoir une chance de remédier aux imperfec ons de sa presta on.
La réduc on du prix est une faculté ouverte au créancier (et à lui seul) pour le cas où il décide d'accepter l'exécu on
imparfaite du contrat.
Cela signifie que le débiteur ne peut pas imposer ce e solu on au créancier et le créancier accepte de se contenter d'une
exécu on imparfaite. Si le créancier n'a pas encore payé le prix, il doit no fier sa décision au débiteur (l'informer qu'il accepte
ce e exécu on imparfaite en contrepar e d'une réduc on du prix)
S’il a déjà payé, le créancier demandera alors remboursement par el au débiteur. Le débiteur n'est cependant pas obligé
d'être d'accord.
S’il n'est pas obligatoire de saisir le juge avant, le recours au juge sera cependant inévitable si le débiteur conteste ce e
réduc on de prix. Le juge, s’il est saisi, devra alors arbitrer le montant de la réduc on.
Pour cela il va se fonder sur l'ar cle 1223 qui exige une réduc on propor onnelle, elle doit donc se faire au prorata du
contrat.
Dès lors que le créancier aura accepté l'exécu on imparfaite et aura bénéficié d'une réduc on du prix, on considère qu'il
renonce à agir en inexécu on du contrat et le contrat se trouve donc consolidé, purgé de son exécu on imparfaite.
Ex : mon locataire ne paye pas son loyer, je ne peux pas envisager d'autres sanc ons que de rompre le contrat = résolu on du
contrat.
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Le Code Civil envisage précisément aux ar cles 1224 à 1228 les différents cas de résolu on possible. Seule la résolu on du
contrat par accord des par es n'est pas envisagée.
1- La résolu on unilatérale
Ce n'est pas une nouveauté, certaines lois perme aient déjà au contractant insa sfait de décider unilatéralement la
résolu on du contrat sans avoir recours préalablement au juge.
Par exemple, l’ar cle L113-3 du Code des Assurances permet à l'assureur, en cas de non-paiement des primes, de décider de
la résolu on unilatérale du contrat.
La jurisprudence a progressivement retenue la même solu on et, en cas de manquement grave d'une par e à ses
obliga ons, elle a autorisé l'autre à décider de manière unilatérale la résolu on.
Le nouvel ar cle 1226 va plus loin puisqu'il généralise ce mécanisme en décidant que, en cas d'inexécu on suffisamment
grave, et après une mise en demeure du débiteur, le cocontractant peut décider la résolu on de manière unilatérale à ses
risques et périls. Cela signifie que si le débiteur saisi le juge et que ce dernier es me que sa résolu on n'est pas fondé il
pourra alors sanc onner l'auteur de la rupture du contrat.
Si toutes les condi ons sont réunies, la par e qui provoque la résolu on doit adresser à l'autre une no fica on par écrit
men onnant les raisons qui mo vent la résolu on.
2- La résolu on judiciaire
Ar cle 1227.Le créancier qui se plaint de l'inexécu on du contrat peut toujours demander au juge la résolu on judiciaire du
contrat.
Comme pour l'inexécu on unilatérale, il faut une inexécu on suffisamment grave. La mise en demeure n'est en revanche pas
nécessaire. Le juge possède alors un pouvoir d’apprécia on quant à la gravité des manquements contractuels invoqués -->
1228.
– s’il es me qu'il n'y a plus rien à faire, il prononcera la résolu on du contrat. Il peut le faire même en cas d'inexécu on
par elle dès lors qu'elle porte sur une obliga on déterminante à la conclusion du contrat.
Il peut également décider de maintenir le contrat et seulement condamner le débiteur au paiement de D&I
3- La clause résolutoire
Il s'agit d'une clause insérée dans le contrat qui prévoit qu'en cas d'inexécu on par les par es de telle ou telle obliga on, la
résolu on du contrat se produira de manière automa que par le jeu de ce e cause
Il n'y a pas de condi ons de gravité : la résolu on se fait de manière automa que et seulement aux condi ons de ce e
clause.
C'est une clause efficace mais dangereuse et c'est pourquoi la jurisprudence a fixé certaines limites reprises par la réforme de
2016.
– Elle ne peut sanc onner (la clause) que des obliga ons expressément s pulé dans le contrat
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– La clause perd son effet automa que si l'autre par e a elle même manqué à ses obliga ons : quand il y a réciprocité
des tords, la résolu on ne se fait plus de pleins droit et le juge devra intervenir.
– La jurisprudence paralyse le jeu de la clause lorsqu'il apparaît aux juges que la mise en œuvre de ce e clause est faite
de mauvaise foi ou qu'elle est suscep ble de conduire à un résultat contraire à l'équité.
SI depuis 1804 la résolu on comme l'annula on était rétroac ve, ce n'est plus le cas maintenant.
--> L'ar cle 1229 du Code Civil prévoit que la résolu on du contrat est fixée :
La résolu on n'a donc plus d'effet rétroac f : elle ne joue que pour l'avenir.
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- en droit privé, l'obligation est un lien de droit en vertu duquel une personne peut exiger d'une autre une
prestation (conception subjective), mais l'obligation est également un lien de droit entre deux patrimoines.
- concept° subj. et originelle de l'obligation renvoie aux sujets de droit liés par la prest° à effectuer => lien
juridique donnant au créancier des prérog., unit les deux sujets et s'éteint avec l'exé° de la prest°
(Droit romain => lien puiss. autorisant le créancier saisir la pers. du débiteur, et non ses biens)
- l'obligation représente l'évolution d'une valeur d'un patrimoine à un autre : elle fait naître
généralement des prestations réciproques qui appauvrissent l'un pour en enrichir l'autre
- l'obligation représente en elle-même une valeur : les prestations sont souvent évaluables en argent :
l'obligation peut alors être envisagée comme un bien incorporel pouvant circuler entre patrimoines
- l'obligation est alors un bien patrimonialisé s'ajoutant à l'actif (créances) ou augmentant le passif
(dettes)
- la not° d'obligation n'est pas propre au droit => en gal, tout devoir ("Schuld") en vertu de règles diverses
; alors que d'un point de vue juridique, seuls les devoirs résultant d'une règle de droit et donc assortis
d'une sanct°/contrainte ("Haftung") sont concernés => contrainte traduite par l'emploi de la force pub.
- => possède tous les éléments de l'obligation juridique excepté la contrainte ; mais certains effets
peuvent s'attacher à une obligation naturelle
- si le débiteur d'une Obligation Naturelle s'exécute spontanément, cette exécution sera valable et ne
pourra être remise en cause : art. 1235, al. 2 : "La répétition n'est pas admise à l'égard des
obligations naturelles qui ont été volontairement acquittées"
- l'Obligation Naturelle peut se transformer en Obligation juridique et être assurée par la contrainte : le
créancier pourra saisir le juge et demander l'exécution de la prestation. Seul le juge peut reconnaître
cette transformation. L'exécution doit être spontanée et accompagné de l'engagement du débiteur (la
volonté peut être écrite (expresse) ou déduite de certaines circonstances (tacite)).
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- le concubinage (situation de fait, union libre de deux personnes) : il y a obligation morale de ne pas
laisser dans le besoin le concubin abandonné
- les jeux et paris : Le code civil ne reconnaît pas les engagements nés de jeux et de paris : il y a
Obligation Naturelle de s'acquitter des dettes (la partie payée ne peut être récupérée ; l'impayée ne peut
être réclamée)
- selon l'objet, art. 1101 "Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s'obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner [transférer la propriété d'un Dt], à faire [engagement
de la personne même] ou à ne pas faire [abstent° du débiteur] quelque chose."
- distinction oblig. de sommes d’argent/en nature : l’oblig. de somme d’argent (donner) obéit au
nominalisme monétaire (art. 1895) ; toutes les oblig. peuvent avoir un équivalent monétaire
- concernant la SNCF => deux arrêt de 1911 et un arrêt de 1913 viennent poser le cadre gal
- prend en compte l’intensité de l’obligation au regard de son objet : dans l’obligation de moyen, le
débiteur doit employer tous les moyens nécessaires à la réalis° de sa prest°, mais ne promet pas le
résultat escompté. Dans l'obligation de résultat, le débiteur est tenu d'atteindre le résultat : le seul fait que
le résultat n'ait pas été atteint présume sa faute.
- critères de distinct° : les parties peuvent avoir précisé la caractère de l'obligation <= le juge lié
- en l'absence d'une convent°, plusieurs critères peuvent être utilisés : la présence ou non d'un aléa, le
comportemt passif/actif du créancier (exerce t-il un certain ctrl sur la réalis° de la prest° ?)...
- le Code civil de 1804 distingue cinq sources d'obligation au sein desquelles il opère également un
partage entre les les sources conventionnelles et non conventionnelles
- parmi les sources conventlles, on trouve essentiellement le contrat : acte juridique né de l'accord entre
deux pers. ou plus en vue de créer des obligation jurid. et reflétant une opération économique.
- parmi les sources non conventlles, le C. civ. distingue 4 sources : le quasi-contrat (faits purement
volontaires, art. 1371), le délit (faute intentionnelle, art. 1382), le quasi-délit (faute non intentionnelle,art.
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- la GA : une pers. gère spontanmt les affaires d'une autre sans son accord : acte utile et nécessaire
- la RI : paiement par une pers. d'une dette sans fondement : la répétition en est la restitution
- l'ESC : jurisp. se fonde sur la RI pour poser un principe gén. selon lequel celui qui s'enrichit sans cause
juridique au détriment d'un appauvrissement corrélatif d'autrui est tenu de rétablir l'équilibre
- la loterie publicitaire : des pratiques déloyales de Stés com. ont été sanctionnées par la jurisp. sur le
fondement de l'engagement unilatérale, du contrat, de la faute, et enfin du quasi-contrat
Le délit et le quasi-délit
- faute intentionnelle recherchant la production du dommage (vsmt à la faute volontaire) qui doit être
réparé : la faute intentionnelle est un fait générateur de resplité civ.
- faute non intentionnelle (faute d'imprudence ou de négligence) à l'origine du dommage à réparer : tout
individu a un devoir gén. de prudence et de diligence
Critique de la classification
- la loi est au même niveau, voire reléguée à un rang secondaire ; certaines distinctions sont inutiles
(délit/quasi-délit : mêmes effets) ou insuffisantes (D/QD ne reflètent pas tous les cas de responsabilité
civ.)
- acte juridique : acte volontaire ou impliquant une manifestation de volonté, accompli dans un but
juridique, créer des obligation jurid. : la manifest° peut être unilatérale (une volonté fait naître des
obligation à la charge de son auteur et au bénéfice d'un tiers, comme le leg testamentaire), bilatérale
(accord entre deux parties à l'origine d'un rapport d'obligation réciproque ou non) ou multilatérale (un acte
collectif issu de plusieurs volontés mettant à la charge des auteurs des obligation en vu d'accomplir un
objectif commun, comme la décis° prise par une ass. de coproprios)
- faits juridiques : évènements auxquels la loi attache des conséqces juridiques indépendamment de la
volonté des personnes concernées : le fait juridique se distingue de l'acte par l'absence de volonté
créatrice d'obligation, et tend souvent à réparer un dommage : "faits générateurs" de la responsabilité civ.
: fait personnel, fait des personnes dont on répond, fait de la chose sous sa garde.
Le contrat en général
- sur le plan juridique, source principale des oblig° <= mode privilégié de transfert des droits réels
- rédacteurs ont construit une réglmt° des contrat autour d'une "théorie générale" <= cn d'ensemble avec
des règles gal et techniques préservant la format°/exéc°/effets du contrat (règles communes)
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- règles gal reposant sur des principes théoriques (<= cadres de la réglmt°) exprimés directement ou non
par le C. civ. mais admis par tous (doctrine, jurisp.) et révélant la philosophie du contrat
- th. gal du contrat contenue dans 1101 à 1396 => "Dt commun " applicable à tous les contrats
- il existe également des règlmt° spécial propre à certains contrats <= complètent le régime gal)
- réfome (envisagée depuis 2005) en cours et concernant ces règles gal applicables
- le projet se précise => AN a définitivement adopté (janvier 2015) une loi de "modernisat°" présentée en
2013 ayant notmt pour objectif d'habiliter le Gvt à réformer le droit des contrats par voie d'ordonnance (et
ce malgré l'opposit° du Sénat) <= éviter le débat législ. ordinaire => rapidité
- texte rendu public en oct. 2013 (contrat/av-contrat/régime des oblig°) <= existe => peut aller vite
- systm proposé non révolutionnnaire => objectif => moderniser le C. civ. en intégrant pour l'essentiel les
solut° jurisp. dégagées au fur et à mesure de l'évolut° <= mais disposit° novatrices allant parfois plus loin
que les solut° jurisp. <= évoul° de l'esprit gal du contrat
- il convient de définir le contrat (1) puis présenter les différents catég. de contrat (2) avant d'aborder les
principes directeurs des contrats pour comprendre sa philosophie (3) et enfin les règles gal applicables à
la format° du contrat (4) puis aux effets du contrat (5)
- acte juridique => suppose une manifest° de volonté (Vté) en vue de produire des effets de droit
- art. 1101 => "le contrat est une conv° par laquelle une ou pls parties s'obligent envers une ou pls autres
à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose"
=> acte juridique permettant de créer des oblig° dans le cadre d'un rapport bilatéral
=> oblig° nées de la volonté des pers. impliquées => les parties au contrat
- l'accord de volontés caractérise le contrat <= leur rencontre fait naître les oblig°
- comme le contrat, volonté intervient en vue de produire des effets de droit, mais sans rapport bilatéral
- peut avoir d'autres effets que la créat° d'oblig° => éteindre un droit (renonciat°) ; créer une situat°
juridique (et non seulement une ou pls oblig° <= reconnaissance d'enfant => statut régi par la loi)
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- suppose la rencontre de pls volonté mais à la différence du contrat (dans lequel une partie s'oblige
envers une autre), les pers./Vté s'associent dans la poursuite d'un objectif commun => même oblig°
pesant sur toutes les personnes (délibération coll. d'un syndicat de coproprios)
- décis° coll. peut consister à mettre à la charge de chacun une oblig°, mais chacun a la même oblig° (<=
il n'y a pas de rapport bilatéral entre les pers.)
- 1102 => "le contrat est synallagmatique ou bilatéral lorsque les contractants s'obligent réciproquement
les uns envers les autres"
=> parties réciproquement créancières et débitrices ; oblig° interdépendantes (contreparties) se
servant mutuellement de cause
=> permet de réaliser des échanges éco (transfert d'un bien/service vs un autre)
- 1103 => "il est unilatéral lorsqu'une ou plusieurs personnes sont obligées envers une ou plusieurs
autres, sans que de la part de ces dernières il y ait d'engagement"
=> pas d'oblig° réciproque : une partie est créancière sans contrepartie à sa charge
=> l'absence d'oblig° réciproque n'exclue pas qu'il y ait un accord de volonté
Paragraphe 2 => la distinctions des contrats à titre onéreux et des contrats à titre gratuit
- 1105 => "le contrat de bienfaisance est celui est celui dans lequel l'une des parties procure à l'autre un
avantage purement gratuit"
- 1106 => "le contrat à titre onéreux est celui qui assujettit chacue des parties à donner ou à faire quelque
chose"
=> chaque partie reçoit un avantage contrepartie de son oblig°
=> semble exclure les oblig° de ne pas faire <= aucun intérêt éco en 1804, mais aujourd'hui, ces
oblig° sont évaluables en argent (oblig° de non-concurrence)
- souvent, les contrats à titre onéreux sont des contrats synallagmatiques tandis que les contrats à titre
gracieux sont des contrats unilatéraux <= mais des contre-exmples sont possibles
=> contrat synallagmatique gratuit : la donation avec charges : le donateur met à la charge du
donataire une prestation (versement d'une rente, messe annuelle...)
=> limite de la jurispce : si la charge représente l'équivalent éco de la donat°, le juge
disqualifie le contrat à titre gratuit et le requalifie en contrat d'échange ou de vente.
=> contrat unilatéral onéreux : le prêt d'argent avec intérêt : l'emprunteur assume la double
obligation de restituer le capital et les intérêts
=> pourquoi le contrat ne fait pas naître d'oblig° à la charge du prêteur ? => le prêt est un
contrat réel <= formé par la remise (ou "tradition") de la chose => lorsque le contrat naît
(après la remise des fonds), le prêteur n'a aucune oblig°
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- 1104 al. 1 => "Il est commutatif lorsque chacune des parties s'engage à donner ou à faire une chose qui
est regardée comme l'équivalent de ce qu'on lui donne, ou de ce qu'on fait pour elle."
- 1104 al. 2 => "Lorsque l'équivalent consiste dans la chance de gain ou de perte pour chacune des
parties, d'après un événement incertain, le contrat est aléatoire."
- sous-distinction des contrats synallagmatiques (chaque partie s'oblige) onéreux (chaque partie reçoit un
avantage) qui vient compléter la classific° en introduisant l'idée d'équivalence des prestations <=
équivalence nécessairement subjective puisque appréciée par les parties
- distinction fondée sur le mode de formation des contrats opposant aux contrats consensuels, les
contrats non consensuels divisés en contrats solennels et contrats réels
- en principe, les contrats sont consensuels => se forment par la seule rencontre des volontés sans
condition de forme => lorsque les volontés se rencontrent, le contrat est irrévocablement formé
- suppose l'accomplissement d'une formalité particulière (rédact° d'un écrit souvent "authentique"
impliquant alors l'intervent° d'un notaire) qui sera alors une condition de validité du contrat
=> en matière de vente immobilière, l'acte authentique est nécessaire à la public° de la vente qui
porduit alors ses effets à l'égard des tiers
- en 1804, contrats solennels peu nombreux (contrat de mariage, donation, hypothèque), mais le législ.
est venu compléter cette liste (témoignant du recul du principe du consensualisme)
2. Le contrat réel
- l'échange des consentements ne suffit, le contrat sera formé par la "tradition" de la chose
- le contrat doit donc porter sur la remise des choses <= catégorie réduite
Le prêt à usage
- 1875 à 1891 => "(...) contrat par lequel l'une des parties livre une chose à l'autre pour s'en servir, à la
charge par le preneur de la rendre après s'en être servi"
=> la chose ne disparaît pas, ne se consomme pas par l'usage <= restitution de la chose
Le prêt de consommation
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- 1892 à 1904 => "contrat par lequel l'une des parties livre à l'autre une certaine quantité de choses qui
se consomment par l'usage, à la charge par cette dernière de lui en rendre autant de même espèce et
qualité"
=> à l'expiration du contrat, l'emprunteur devra donner une chose identique à la chose
Le contrat de dépôt
- 1915 à 1954 => "acte par lequel on reçoit la chose d'autrui, à la charge de la garder et de la restituer en
nature"
=> contrat unilatéral (seul le dépositaire s'oblige) gratuit, mais qui peut devenir à titre onéreux si en
vspartie du service rendu, le déposant s'oblige à verser un prix
Le contrat de gage
- anc. 2073 à 2084 => "le gage confère au créancier le droit de se faire payer sur la chose qui en est
l'objet, par privilège et préférence aux autres créanciers"
=> "gage" pour des biens mobiliers, "antichrèse" pour des immeubles
=> depuis la réforme des suretés de 2006, le gage est devenu un contrat solennel, ce qui lui a
fait perdre son caractère réel.
- qualific° à l'encontre du principe prévu à 931 => "tous actes portant donat° entre vifs seront passés
devant notaires dans la forme ordinaire des contrats ; et il en restera minute, sous peine de nullité"
=> 901 => "Pour faire une libéralité, il faut être sain d'esprit. La libéralité est nulle lorsque le
consentement a été vicié par l'erreur, le dol ou la violence."
- la jurisp. a créé une except° à 931 en admettant la validité du don manuel qui échappera à l'exigence de
l'acte authentique <= mais le don manuel cne porte que des petites donations à valeur limitée
- Civ. 28 mars 2000 => Cass. écarte la qualific° de contrat réel du prêt d'argent avec intérêt consenti par
un professionnel du crédit à un particulier assimilé au consommateur
=> le contrat est formé dès l'acceptat° par l'emprunteur de l'offre émise par l'établissement de
crédit <= le contrat ainsi formé met à la charge du prêteur l'oblig° de transférer la chose
- contrat à exéc° instantannée => oblig° prévues s'exécutent une seule fois (pas de répétit°)
- contrat à exéc° successive => s'inscrit par nature dans le temps (exéc° répétée des oblig°)
L'intérêt de la distinction
- inexéc° du contrat => pour les contrats à exéc° instantanée, si l'une des parties n'exécute pas son
oblig°, le contrat sera résolu ; tandis que pour les contrats à exéc° successive, la défaillance dans
l'inéxéc° entraînera généralment la résiliation
=> résolution vs résiliation : la résolution désigne un anéantissement rétroactif du contrat
(comme l'annulation) alors que la résiliation laissera subsister les périodes déjà écoulées et ne
prendra effet qu'à partir d'une certaine date
=> annulat° vs résolut° : même mécanisme, la 1re sanctionne les condit° de format° du contrat ;
la 2e son inexéc° (juste une différence terminologique suivant l'étape contractuelle)
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- bien qu'on ne puisse pas en principe mettre fin unilatéralement à un contrat, la cessation du contrat
avant son terme peut intervenir pour les contrats à exéc° successive dans plusieurs cas :
=> la loi (ou le contrat) ouvre une "porte de sortie" à une partie (préavis du locataire)
=> en cas de résiliation amiable anticipée par les parties
=> le décès d'une partie dans un contrat "intuitu personae"
=> l'impossibilité pour une partie de poursuivre l'exéc° du contrat
- CDD => contrat à exécution successive dans lequel les parties ont prévu un terme, délai à partir duquel
le contrat prendra fin, sauf reconduct° tacite ou expresse par les parties (la tacite reconduction peut
résulter de l'absence de manifestation de volonté d'une partie de ne pas renouveler le contrat)
=> lorsque le terme est certain (contrat de travail d'un an), les parties ne peuvent pas (en principe)
résilier unilatéralement le contrat
- CDI => contrat à exécution successive dans lequel les parties n'ont pas prévu de terme (ou alors ont
prévu un terme incertain <= comme l'évènement incertain du contrat aléatoire)
=> le contrat est exécuté jusqu'à résiliation unilatérale d'une partie
- classific° fondée sur le rôle joué par la personnalité d'un contractant <= le contrat a été conclu en
considération d'une personne déterminée (de ses qualités)
- l'intérêt est de pouvoir invoquer l'erreur sur les qualité de la personne qui permettra alors l'annulat°
- 1107 al. 1 => "Les contrats, soit qu'ils aient une dénomination propre [contrat nommé], soit qu'ils n'en
aient pas [innomé], sont soumis à des règles gal, qui sont l'objet du présent titre"
=> les contrats (sauf certains, 1107 al. 2) sont soumis à des règles identiques formant la "théorie
générale des contrats" que peuvent venir compléter des règles particulières
- en 1804, les contrats nommés sont des contrats prévus par le C. civ. et visés dans les chapitres venant
à la suite des règles gal : contrat de vente, d'échange, de louage, de société, de donation, ou encore les
contrat de prêt, de dépôt, de mandat, de cautionnement...
- les contrats innomés ne sont pas prévus par le C. civ. mais ne sont pas moins soumis à ses règles
- la diversité des contrats n'a de limite que l'imaginat° des contractants => principe de la liberté
contractuelle => liberté de créer des contrats répondant aux besoins éco des individus
- 1582 à 1701 => "convent° par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer" et, selon
1583 => "Elle est parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de droit à l'acheteur à l'égard du
vendeur, dès qu'on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n'ait pas encore été livrée ni le
prix payé."
=> ce n'est pas la livraison de la chose qui transfert le droit de la propriété mais la rencontre des
volontés => contrat consensuel
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- le contrat de vente peut prendre une physionomie particulière et devenir un contrat aléatoire dans un
cadre particulier qui va amener un changement de qualific° => rente viagère (1968 à 1983)
b) Le contrat d'échange
- 1702 à 1707 => "contrat par lequel les parties se donnent respectivement une chose pour une autre" <=
le transfert de la propriété d'un bien a pour contrepartie non pas un prix en argent mais le transfert de la
propriété d'un autre bien.
=> si les biens échangés n'ont pas la même valeur, la différence peut être compensée par une
somme d'argent complémentaire appelée "soulte"
c) Le contrat de donation
- 894 => "la donat° entre vifs est un acte par lequel le donateur se dépouille actuellement et
irrévocablement de la chose donnée en faveur du donataire qui l'accepte."
=> appartient à une catégorie plus large => les libéralités définies par 893 => "la libéralité est l'acte
par lequel une personne dispose à titre gratuit de tout ou partie de ses biens ou de ses droits au
profit d'une autre personne."
- ont pour objet une oblig° de faire ou de ne pas faire, à titre gratuit ou onéreux
- en 1804, contrats conclus à titre gratuit dans lesquels l'une des partie bénéficiait d'une prestation de
service sans vspartie ; aujourd'hui, contrats souvent à titre onéreux
=> contrat de mandat (1984 à 2010) => "acte par lequel une personne donne à une autre le
pouvoir de faire quelque chose pour le mandant et en son nom"
=> initialement, l'acte accompli est un acte juridique (représentat° juridique)
=> contrat de dépôt (1915 à 1954) => "acte par lequel on reçoit la chose d'autrui, à la charge de la
garder et de la restituer en nature"
=> en principe gratuit, unilatéral et réel ; aujourd'hui onéreux et synallagmatique
=> contrat de prêt (1874 à 1914) => 2 catég. => prêt à l'usage (on restitue la chose même) et prêt
de consommation (chose équivalente rendue)
=> initialement gratuit, aujourd'hui souvent rémunéré
=> contrat de cautionnement (2288 à 2320) => la caution "d'une oblig° se soumet envers le créancier à
satisfaire à cette oblig°, si le débiteur n'y satisfait pas lui-même"
=> contrat unilatéral, gratuit, conférant une sûreté personnelle (et non réelle)
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- classific° non prévues par C. civ. et fondées sur le monde de fonctionnement du contrat
Paragraphe 1 => la distinction entre les contrats de gré à gré et les contrats d'adhésion
- distinct° issue d'une évolut° ayant conduit à une transform° des rapports de force entre les parties
- en 1804, on présumait que tous les contrats se faisaient de gré à gré => se forment à la suite d'une
discussion des parties sur le contenu des contrats => contrats négociés d'égal à égal
- évolut° éco conduit à une modific° des rapports contractuels engendrant des déséquilibres éco : de
nombreux contrats sont imposés par la partie domainante à la partie faible <= contrat d'adhésion dans
lequel une des parties impose à l'autre le contenu du contrat
- évolut° liée au déséquilibre éco entre les parties et au développement du droit de la conso ayant pour
objectif de réduire les déséquilibres et de protéger la partie faible
- contrats de conso => le consommateur assimilé à un particulier en position de faiblesse est protégé
particulièrement par rapport au cocontractant professionnel en position de force
- le consommateur n'étant pas défini par la loi, la quest° s'est posé de savoir si le professionnel n'ayant
pas de compce dans le domaine considéré pouvait être assimilé à un consommateur
- la jurispce a considéré qu'un professionnel sans compce dans le domaine considéré pouvait bénéficier
des disposit° protectrices du consommateur
- mais Cass., à partir des 2000's, est revenu à un régime restrictif en écartant la protection du
consommateur quand le professionnel agit dans le cadre de son activité (influence de la CJUE)
- définit le consommateur comme une pers. phys. agissant à des fins qui n'entrent pas dans le cadre de
son activité commerciale, industrielle, artisanale ou libérale
Paragraphe 3 => la distinction entre les contrats simples et les contrats complexes
- résulte d'une évolut° de contrats agencés par les parties pour les modifier en f° de leur besoin et de leur
objectif éco => aboutissaient parfois à la créat° de contrats nv et parfois à la combinaison de plusieurs
contrats connus pour faire un nv contrat complexe <= le contrat complexe combine plusieurs opérations
(vente + bail = crédit-bail)
- les PDC ne sont pas nécessirement inscrits au code civil => ils traduisent une concept° du contrat en imposant des
règles général à tous les contrats <= "théorie générale du contrat" (ou TGC)
- les principes généraux initiaux inspirant et structurant la théorie ont évolué en même temps que la
concept° du contrat => interprétat° jurisprudentielle des règles applicables a également évolué
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- la TGC, tel qu'elle figure à 1101 et s., a inspiré des principes juridiques plus techniques : les PDC
- en 1804, le contrat est considéré comme l'une des principales conquêtes de la Rév°.fr => implique la
Lté du commerce (=> échanger), l'access° à la propriété... <= TGC fondée sur 2 idées
A/ L'idée philosophique
- principe philosophique de l'autonomie de la volonté (PPAV) développé par Kant => aucun devoir d'agir,
aucune oblig°, ne peuvent être imposés à l'individu s'il ne l'a pas au préalable accepté
- PPAV = pv de la volonté (Vté) individuelle de créer sa propre loi (vsmt à l'hétéronomie de la volonté
imposant une volonté extérieure à l'individu)
- PPAV inspire en France certains auteurs (Rousseau => théorie du contrat social : l'homme est libre de
choisir, de décider des lois devant guider et déterminer la vie en Sté)
- la loi trouve le principe de sa force dans la volonté des sujets <= ils sont alors libres de se lier comme ils
l'entendent, sous la seule réserve de l'ordre public et des bonnes moeurs
- la pensée des codificateurs et du 19e est imprégnée d'un libéralisme totale (les échanges éco doivent
s'organiser librement en f° de l'offre et de la demande => autorégulat° sans intervent°) et d'un grand
individualisme (la volonté individuelle est le siège unique de la force des contractuelle)
Paragraphe 2 => les principes juridiques et techniques : les principes directeurs du contrat
- Portalis, Discours préliminaire au C. civ., exprime la concept° retenue du rôle de la loi dans le domaine
contractuel => "si on part de l'idée qu'il faut parer à tout le mal et à tous les abus, on n'accordera qu'une
protection ruineuse aux citoyens et le remède sera pire que le mal"
- se manisfeste par la reconnaissance des contrats innommés (possibilité de créer des contrats non
prévus par le C. civ.) et se traduit par
=> la liberté de contracter ou de ne pas contracter
=> la liberté de contracter avec la personne de son choix
=> la liberté de déterminer le contenu du contrat
- en 1804, principes respectés en raison du contexte po/éco => systm du "laisser faire, laisser passer" =>
peu de lois impératives viennent limiter la Lté contractuelle
B/ Le principe du consensualisme
- principe rattaché au PPAV => traduit l'importance et la supériorité de la "Vté réelle" des parties sur la
"Vté déclarée" <= la 2e est manifestée à travers un langage juridique (souvent un écrit) tandis que la 1re
se recherche au-delà de l'écrit (pourquoi les parties se sont engagées <= élément psy)
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- consensualisme implique la Lté des formes (peu importe sous quelle forme s'exprime la volonté)
- ainsi, le juge doit rechercher la volonté réelle des parties sans s'arrêter au sens littéral des termes
- 1134, al. 1 à 3 => "Les convent° légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites./Elles
ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi
autorise./Elles doivent être exécutées de bonne foi."
=> la force oblig° impose aux parties d'exécuter le contrat tel qu'il a été prévu
- en cas de non respect du contrat, les sanct° varient (résolut°, Rté contractuelle, ...)
- 1165 => "Les convent° n'ont d'effet qu'entre les parties contractantes ; elles ne nuisent point au tiers, et
elles ne lui profitent que dans le cas prévu par l'art. 1121."
=> 1121 => stipulation pour autrui
=> conséquence logique de l'autonomie de la volonté
- affaiblissement des PDC (orientation politique différentes, évolution des idées...) => principe tempérés
- les principes de la Lté contractuelle / consensualisme ont été affaibli en raison du développement de
l'ordre public et de la volonté d'assurer la protection de certains contractants
- en premier, ordre public de direct° (// au déclin du libéralisme éco) => intervent° de l'Etat dans les
échanges (donc les contrats) : (x) de lois impératives nécessaires au maintien de l'équilibre social et
venant limiter la Lté contractuelle (contrats réglementés <= contenu déterminé par la loi)
- ordre public de protect° => lois impératives visant à protéger une catég. de contractants "faibles"
=> principe de Lté contractuelle/consensualisme ne sont cohérents que s'ils s'accompagnent de
l'égalité des individus <= utopique => inégalités se creusent avec l'évolut° socio-éco, d'où
l'intervent° du législ. visant à créer un formalisme destiné à assurer cette protection
- le principe de l'effet relatif a également reculé avec le développement de la théorie des groupes de
contrat (ou d'ensembles contractuels) => idée jurisprudentielle selon laquelle il existe des liens entre
plusieurs contrats participant à la même opération économique => permet d'étendre les effets aux tiers
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- le contrat est de -/- centré sur l'individu => à coté de la concept° individualiste, se développe une
concept° plus éco, plus objective => PPAV perd du terrain et ne suffit plus aujourd'hui à expliquer le
contrat ni à justifier le principe de sa force obligatoire
=> la force oblig° se fonde désormais sur l'utilité sociale et éco de l'opérat°
- l'équilibre contractuel est une notion moderne remplaçant l'idée d'égalité des parties et impliquant un
équilibre entre les parties et un équilibre des prestat° <= à dafaut, intervention du juge
=> les engagements doivent être proportionnés, non excessifs (clauses abusives interdites)
- l'équilibre s'accompagne de la justice contractuelle => "justice commutative" => chaque partie reçoit
l'équivalent de ce qu'elle donne
La morale contractuelle
- en 1804, le contrat est perçu comme une collabor° antagoniste (les parties sont opposées dans leur
intérêt) => limite à la coopération <= chacun recherche son intérêt
- on retient aujourd'hui une collaboration des parties allant jusqu'à l'idée d'un solidarisme contractuel : les
contractants sont solidaires l'un de l'autre
=> jurisp. développe un devoir de coopérat° (d'informat°) sanctionné en cas de non respect
- dans ce contexte de coopération, la bonne foi et la loyauté contractuelle deviennent des valeurs
essentielles manifestée dès la formation du contrat et prolongé durant son exéc°
Section 3 => les principes directeurs dans le projet de réforme du droit des contrats
- Gouvernement propose d'inscrire les principes directeurs dans le code civil : liberté contractuelle
(affiché comme un PDC dans les dispositions préliminaires), limitation de l'ordre public et les droits et Ltés
fondamentaux, principe consensualiste pour la formation du contrat, force obligatoire dans les
dispositions relatives au effet du contrat, le principe de bonne foi...
- l'équilibre contractuel n'est pas considéré comme un PDC, mais on le retrouve dans des dispositions
particulières
1108 => "Quatre conditions sont essentielles pour la validité d'une convention :
Le consentement de la partie qui s'oblige ;
Sa capacité de contracter ;
Un objet certain qui forme la matière de l'engagement ;
Une cause licite dans l'obligation."
- malgré la liberté contractuelle, le code civil pose certaines conditions à respecter pour valider une convention
- projet de réforme => 1127 nv : "sont nécessaires à la validité d'un contrat : 1° Le consentement des
parties ; 2° Leur capacité de contracter ; 3° Un contenu licite et certain" <= la notion d'objet ne disparaît
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pas pour autant, vsmt à la cause (dont les f° actuelles sont cependant reprises)
- élément essentiel => puisque la volonté de s'engager justifie la "force de loi" du contrat, le consentement est
l'élément moteur de la formation du contrat, la condit° essentielle
- la validité du contrat suppose une volonté certaine et exempte de toute altérat° (de tout vice)
- plus précisément, le consentement est constitué par la rencontre d'une offre et d'une acceptation
- le mécanisme de l'offre et de l'acceptat° n'est pas prévu par le C. civ. => le juge est venu préciser la
formation du contrat par la rencontre de l'offre et de l'acceptation
=> le projet de réforme reprend quasiment à l'identique les règles jurisprudentielles
- la jurisp. a précisé les modalités d'express° de la volonté, les règles encadrant la rencontre de l'offre et
de l'acceptation, et les principes gouvernant les processus complexes de format° (avants-contrats)
A/ L'expression de la volonté
- la volonté doit être réelle (intention réelle de s'engager) => quest° de la simulat°
La simulation
- les parties de dissimulent leur accord réel sous le faux masque d'un accord "officiel" différent
=> l'écrit simulé est dit contrat "ostensible"
=> l'acte réel est appelé "contre-lettre"
- entre les parties, l'acte secret prévaut (sauf illicéité de l'accord) ; tandis que les tiers disposent d'une
option selon leurs intérêts
Le formalisme
- la volonté doit s'extérioriser => en vertu du principe consensualiste, aucune forme n'est exigée => la
jurisp. admet l'expression expresse (écrite ou orale) mais également les manifestations tacites (acte
implique sans équivoque la volonté de s'engager)
=> e. g. : la tacite reconduction du bail arrivé à terme par le maintien dans les lieux
- la jurispce a posé un principe selon lequel le silence ne vaut pas acceptation, sauf
=> lorsque les parties étaient déjà en relations d'affaires
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- l'offre peut être faite à personne déterminée (contrat de travail) ou non (vente)
- l'offre engage t'elle son auteur ? Il faut concilier Lté de l'offrant et sécurité du destinataire
- la jurisp. (ambiguë) distingue la rétractat° de l'offre par l'offrant et son décès avant l'acceptat°
- la jurisp. n'a jamais pris partie sur la nature juridique de l'offre bien qu'on pourrait plaider pour un
engagement unilatéral de volonté (EUV) à l'origine d'une oblig°
=> projet Catala => EUV formant le contrat même en cas de rétractation ou de décès
=> projet de réforme => 1114 nv à 1118 nv => solut° non retenue mais prend partie sans passer
par une qualific° juridique de l'offre <= caduque en cas d'incapacité ou de décès
- la jurisp. a posé depuis longtemps (1920/1958) le principe de libre rétractat° => l'offre n'a aucune valeur
juridique, n'engage pas son auteur et ne fait pas naître d'oblig° de conclure le contrat ou de maintenir la
proposition pendant un certain temps
- quelles conséquences de cette oblig° ? Si l'offre est maintenue, l'acceptation forme le contrat ? La
position jurisp. n'est pas clairement affirmé : 20 mai 2009, Cass. semble admettre a contrario que la
sanction de la rétractation abusive de l'offre pourrait être la formation du contrat
- projet de réforme => 1116 nv => "elle ne peut être révoquée avant l'expirat° du délai ... prévu ... ou, à
défaut ... d'un délai raisonnable"
=> Civ. 3e, 9 nov. 1983 opère un revirement jurisprudentiel : caducité refusée
=> retour à la solution classique (caducité admise) par Civ. 3e 10 mai 1989
=> Civ. 3e 10 déc. 1997 écarte de nouveau la caducité (contrat formé)
- la dernière jurisp. (25 juin 2014) semble confirmé la décision de 1997 => l'offre non assortie de délai est
caduque => a contrario, si un délai avait été indiqué, l'offre n'aurait pas été caduque
Le schéma classique a tendance à superposer l’offre et l’acceptation. Schéma simpliste. Auj. le schéma
s’est compliqué. Souvent, les contractants peuvent être géographiquement éloignés. Il peut y avoir un
certain délai entre la rencontre de l’offre et de l’acceptation.
De plus, il y a de plus en plus d’hypothèse dans lesquelles le contrat se forme de façon progressive.
Section I. L’offre
L’offre est une manifestation de volonté qui porte la proposition de conclure un contrat. C’est une offre que si la
manifestation de volonté est suffisamment précise pour établir les conditions de conclusion d’un contrat et
suffisamment ferme pour démontrer l’intention de conclure de son auteur.
I. La forme de l’offre
A - la précision
La manifestation doit porter les éléments essentiels du contrat à conclure. Ils peuvent être :
- Subjectivement déterminés : Parfois, les parties vont aller plus loin que ce que le type de
contrat exige. Des éléments seront alors subjectivement essentiels. Ça peut-être les modalités de
paiement,…
B - Fermeté
L’offre doit être ferme, sans réserves. La volonté de se lier doit être exprimée.
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A - La révocation de l’offre
Le principe est la liberté contractuelle, ne peut donc décider de ne plus contracter même si on avait
décidé de le faire. On peut librement révoquer l’offre qui n’a pas encore été acceptée.
Ce principe connaît des aménagements : toute révocation fautive pourra donner lieu à réparation de la
victime de cette révocation fautive. Art . 1382 code civil.
Offre à destinataire déterminé, avec délai : il est fautif de retirer cette offre avant expiration du délai.
Cette solution a été étendue à l’hypo des offres faites à personne déterminée sans stipulation de délai. Elle
doit alors être maintenu pendant un délai raisonnable. Délai apprécié souverainement par les juges du
fond, en fonction du type de contrat et des enjeux financiers.
Ex. Civ. 3ème, 25 mai 2005, Doc1 p. 28 : durée d’acceptation ici pendant un temps raisonnable ; 5
semaines n’est pas déraisonnable car le contrat est assez important. Arrêt d’espèce.
Attention : aucun arrêt admet la conclusion forcée du contrat, en présence d’une offre qui aurait dû
être maintenue.
- Offre faite au public, à personne indéterminée : peut-on transposer ces solutions ? ex. des annonces
dans un journal. Il semble que la réponse soit négative. Il va y avoir beaucoup de candidats et la solution
n’est pas praticable. Aucun tribunal sans circonstances particulières ne déclarera le retrait fautif.
Sans délai, pas création d’une attente légitime dans le patrimoine d’une personne déterminée.
L’offre s’adresse finalement à personne.
B - La caducité de l’offre
Une offre est valable tant qu’elle n’a pas expiré. Tant que son délai d’efficacité n’est pas écoulé. Si aucun délai
n’est stipulé, l’offre est efficace pendant un délai raisonnable, puisque jurisprudence oblige au maintien pendant ce
délai raisonnable.
- Civ. 3ème, 9 novembre 1983 : la Cour de cassation juge que le décès de l’offrant n’affecte pas l’efficacité de
l’offre. Cette solution marque une conception objective de l’offre, l’offre se détachant de la volonté de l’offrant. Elle
est rentrée d’une certaine manière dans le patrimoine du destinataire. L’offre survit donc jusqu’à l’expiration du
délai, le décès ne constituerait pas un terme anticipé. L’offre pèse sur les héritiers et le destinataire peut l’accepter, à
charge aux héritiers de supporter les obligations nées.
- Civ. 3ème, 10 mai 1989 : L’offre devient caduque du seul fait du décès de l’offrant. « l’offre
devient caduque par le décès de son auteur ». conception subjective de l’offre, elle ne peut
survivre à une volonté éteinte. La majorité des auteurs pense que c’est le droit positif.= Solution à
adopter dans un cas pratique.
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- Civ. 3ème, 10 décembre 1996 : le décès d’un des policitants ne rend pas caduc l’offre dès lors
qu’ils s’étaient engager à maintenir leur offre jusqu’à une certaine date.
Co-offrants, époux : offre de conclusion d’une promesse unilatérale de vente. Offre à personne
déterminée, avec stipulation de délai. (Un des deux offrants survivait à l’autre, l’épouse pouvait
être la continuatrice de son époux sur les droits sur l’immeuble. Mais ne semble pas être la
motivation première de l’arrêt).
Le critère déterminant est la personne déterminée avec délai. Cette hypothèse doit être
considérée comme une exception au principe de l’arrêt de 1989. (cas pratique)
Rq. Arrêt rendu quand JL Aubert était conseillé à la Cour de cassation. Pour lui, une offre de ce
type était un engagement unilatéral de volonté et donc était entrée dans le patrimoine du
destinataire. Conséquence : il a inspiré les juges de la Cour de cassation. La solution est justifiée
doublement avec personne déterminée avec délai et avec la coobligé. Travail inachevé.
Le rapport Catala reprend cette solution. Art. 1105-3 : « L’offre devient caduque à défaut d’acceptation
dans le délai fixé par son auteur, ainsi qu’en cas d’incapacité ou de décès de celui-ci survenu avant toute
acceptation. Elle tombe également lorsque son destinataire la refuse. »
L’offre en principe ne survit pas au décès de son auteur. Il faut compléter la lecture de ce texte par
l’article 1105-4 : « Cependant, lorsque l’offre adressée à une personne déterminée comporte
l’engagement de la maintenir pendant un délai précis, ni sa révocation prématurée ni l’incapacité de
l’offrant ni son décès ne peut empêcher la formation du contrat. »
Conséquence : le décès n’est pas une cause de caducité. Reprise de la solution de 1997, avec extension
de la solution à toutes les offres (fin de la limite : offre avec plusieurs coobligés).
I. La fermeté de l’acceptation
Une acceptation est un oui à l’offre. Le contrat est conclu quand il y a un accord sur les éléments
essentiels.
- Si l’acceptation modifiant l’offre initiale en ce qui concerne les éléments essentiels du contrat
est en réalité une nouvelle offre. Il y a un renversement des rôles. Il y a contre-proposition.
- Si la réserve émise par le destinataire de l’offre ne porte pas sur les éléments essentiels du
contrat, alors il y aura bien acceptation.
Le silence en droit ne vaut pas acceptation. Mais eu égard à des circonstances particulières, le silence
peut valoir acceptation.
- Exceptions légales : si la loi prévoit que le silence peut valoir acceptation. Ex. Tacite
reconduction du contrat de bail, dans l’hypothèse où le propriétaire ne réagit pas au maintien du
preneur dans les lieux. (Attention du droit commun du bail)
- Les relations d’affaires antérieures. Ex. contrat à terme, un des contractants proposent de
continuer à exécuter, le silence eu égard aux relations antérieures vaut valoir acceptation de la
poursuite du contrat. Le silence a une valeur du fait des relations existant entre les contractants.
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- Les usages commerciaux et professionnels de certains secteurs d’activité : ex. monde des
céréaliers.
- Les circonstances particulières : Civ. 1ère, 24 mai 2005. (Doc. 3) (Rq. Certains auteurs
rapprochent cette hypothèse des usages.) Il y a eu confusion quant à la conclusion d’un second
contrat, sachant que ce second contrat permettait de rendre l’opération régulière au regard du droit
administratif. Ici en réalité, c’est parce qu’il y avait des relations préétablies que le silence a valu
acceptation. Autre explication peut être l’intérêt exclusif du destinataire.
- L’intérêt exclusif du destinataire : Ch. Réq. 1938 : le propriétaire avait renoncé au titre des
remises de dettes une partie des loyers impayés, dans la perspective de la reprise de relations
stables. Le propriétaire a réclamé les impayés. Le locataire a réussi a prouvé son acceptation de
l’offre de remise de dette car elle était dans son intérêt exclusif.
Raisonnement réutilisé en matière de convention d’assistance. (Civ.1, 1er décembre 1969 : Doc. p.
23).
Mais des contrats peuvent être conclu entre deux contractants n’étant pas dans le même lieu dans un
même temps. C’est l’hypothèse des contrats absents (nom inadaptés). Contrat à distance.
La question des contrats entre absent ne concerne que la date de formation du contrat, et n’a plus
d’intérêt en ce qui concerne le lieu. Les règles de compétence de la juridiction n’accordent aucune
importance au lieu de conclusion. C’est seulement en matière de DIP, que la question du lieu de
conclusion est utile. (le lieu régit les règles de compétence et de fond)
Selon certain auteur (Malaurie), la date relève de l’appréciation souveraine des juges du fonds. Mais
opinion non suivie par jurisprudence et la majorité des auteurs :
Com. 7 janvier 1981 (doc. 4) : elle retient la théorie de l’émission. Sauf stipulation contraire. Si l’offre
mentionne les conditions de son acceptation, alors ces conditions s’appliquent. La théorie de la réception
peut s’appliquer quand l’offre la prévoit.
Ces dispositions ont été introduites par loi dans la confiance en l’économie numérique du 21 juin 2004,
cette loi concerne principalement les contrats conclus sur Internet, entre professionnel et consommateur.
Il aurait dû être dans le code de la consommation. Donc domaine réduit. Mais ne s’applique pas aux
contrats entre particuliers comme sur e bay et aux contrats entre professionnels.
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Art. 1369-5 code civil dispose (et non stipule, car stipulation était le modèle de contrat en droit romain) le
principe du double clique. (Cf. p. 20)
Certains auteurs estiment que c’est la théorie de l’émission. Mais du fait du caractère particulier, il faut le
doubler.
Les spécialistes du commerce électronique estiment que c’est plus compliqué. Art 1389-5 al. 2, l’offrant
doit confirmer la réception de cette acceptation. Il s’agit une simple validation sans différer la formation.
Mais problème : al.3 : La confirmation de l’acceptation : la théorie de la réception pourrait avoir été retenu
en la matière. (flou doctrinal sur la question)
Le rapport Catala propose la théorie de la réception comme solution de droit commun. Art. 1107. Et le
droit spécial serait annonciateur d’une évolution du droit commun. L’interprétation du droit spécial serait
corroborée.
Les négociations donnent lieu à de long développement dans le temps. La majorité des contrats avec
enjeux financiers importants.
Le principe est la liberté contractuelle. On est pas tenu de conclure le contrat juste parce que l’on a
débuté des négociations.
Mais ce principe est tempéré par la réparation du préjudice par une rupture fautive. Si une faute est
commise dans la rupture des pourparlers, elle engagera la responsabilité de son auteur. Application
responsabilité civile délictuelle, car on est avant tout contrat.
Quand demande de réparation de dommage pour rupture de négociations contractuelles, on pourrait être
tenté de se situer sur le terrain d’un dommage constitué par la perte de réaliser un profit en exécution
d’un contrat qui n’a jamais été conclu. Le préjudice à réparer serait le gain perdu du fait que le contrat
n’ait pas été conclu. Les juges du fond avait tendance à accepter ce raisonnement.
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Com., 26 novembre 2003 : Manoukian. La rupture fautive pouvait donner lieu à réparation sur fondement
de la responsabilité civile délictuelle (confirme solution établie en 1972). Cession d’actions en
négociation, rupture du jour au lendemain alors que les négociations étaient très avancées. Il fallait
déterminer le préjudice réparable, c’est-à-dire l’étendu de la réparation susceptible d’être alloué.
La CA a rejeté la réparation de la perte d’une chance de réaliser les gains que les contractants pouvaient
espérer à l’issu de l’exécution du contrat.
« La CA a décidé à bon droit qu’en l’absence d’accord ferme et définitif, le préjudice subi par la société
n’incluait que les frais occasionnés par la négociation et les études préalables auxquelles elle avait fait
procéder et non les gains qu’elle pouvait, en cas de conclusion du contrat, espérer tirer de l’exploitation
du fonds de commerce ni même la perte d’une chance d’obtenir ces gains ».
La société avait pris des précautions car difficulté de prouver le lien de causalité. Principe liberté de
conclure, donc elle ne pouvait pas affirme de manière certaine que sans faute, il n’y aura pas eu de
rupture. Elle ne pouvait pas postuler que le contrat aurait été conclu, puisque liberté rupture.
Conséquence : la perte des gains issus du contrat ne pouvait pas être un préjudice certain. D’où le terrain
de la perte de chance.
Mais sur le terrain de la perte de chance : la faute alléguée n’est pas en relation avec le préjudice dont la
réparation est demandée. La perte de chance de conclusion un contrat postule la conclusion du contrat,
elle aussi. Erreur économique et juridique, les gains n’étaient pas acquis de manière certaine. Le lien de
causalité manquait entre la faute prouvée et le préjudice allégué.
Il faut une relation causale : le préjudice est les frais occasionnés par les négociations.
Question sur le lien de causalité entre la faute dans la rupture et les frais. Les frais auraient existé même
si il n’y avait pas eu faute. Double appréciation du lien de causalité : préjudice lié au gain appréciation
rigoriste, préjudice lié au perte, au frais, appréciation plus souplesse : lien de causalité variable
d’ajustement de la responsabilité.
Pour l’exam :
Plan : I. fait générateur II le préjudice dont l’étendu est conditionné à l’appréciation du lien de causalité.
Dissert sur le lien de causalité : cet arrêt est un bel exemple. Ici préjudice économique en plus. Moins
souple du coup. Aurait été différent si préjudice corporel. Clé de lecture est proposée par Libchaber.
Civ. 3, 28 juin 2006 : confirme Manoukian. pouvait-on réparer la perte de chance de réaliser des gains au
titre du contrat dont la conclusion avait été rendu impossible du fait de la rupture. Le fait générateur n’est
pas en l’espèce abordé. La faute ici n’est pas débattue. La Cour de cassation censure la CA qui avait
admis la réparation de la perte de chance.
Mazeaud dans son commentaire : il n’y aurait pas d’assurance dans la réparation des frais occasionnés
car même problème de causalité entre frais et faute. Le lien est un peu artificiel.
Une perte de chance est aléa quant à sa réalisation. Mais le fait qui va commander le préjudice est
certain. Ex. perte d’une chance de réussir un examen : la décision de se présenter à l’exam est certain
car dépend que de l’étudiant, jusqu’à ce que l’accident intervienne.
Alors qu’avec le contrat, on est pas sur du tout que l’autre négociateur ait voulu conclu le contrat. C’est
aléatoire dès le départ. Il n’y avait pas de droit à la conclusion du contrat.
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Ils ne constituent pas une catégorie textuelle. Le code connaître que les promesses synallagmatiques. Le
reste est prétorien.
Les accords de principe : La Cour de cassation a reconnu à partir de 1958 l’existence d’accord de
négociation qui obligent à négocier de bonne foi la conclusion du contrat définitif, parfois qualifié accord
de principe. Il porte sur le principe de la négociation du contrat et non sur les éléments du contrat (sinon il
y aurait contrat définitif.) Les parties ont déterminé leur consentement sur certains éléments mais
insuffisant. Elles s’engagent à négocier pour être ok sur le reste. La seule obligation c’est négocier de BF.
Et non à conclure.
Si rupture, dommages et intérêts pour inexécution de l’obligation de négociation de bonne foi du contrat
projeté. Ces dommages et intérêts sont de nature contractuelle. Art 1147 code civil. Et parfois 1134 Al.3
fondement de l’obligation exécution de bonne foi des conventions.
Auj. accord de principe ne fait pas objet de faveur de la jurisprudence. 4 arrêts. Attention réservée. Le
désintérêt est justifié car sur le terrain délictuel, il a été consacré une obligation de bonne foi dans la
conduite des pourparlers. Une réparation de la faute dans la rupture existe donc.
Si cas pratique, on doit regarder si échange de consentement net sur l’obligation de négocier. Sinon on
reste sur la responsabilité délictuelle. Attention piége technique.
Rapport Catala n’est pas réceptif sur ces accords. Art 1104-1 : « Les parties peuvent, par un accord de
principe, s’engager à négocier ultérieurement un contrat dont les éléments sont à déterminer, et à
concourir de bonne foi à leur détermination. » Les parties peuvent par un accord de principe à négocier
un contrat dont les éléments sont indéterminés. Mais ce n’est pas le principe. Le principe de la
jurisprudence manoukian est rappelé avant cet article.
Le Code civil est pauvre sur la question. Seul texte 1589 code civil. Al.1 La promesse vaut vente quand
consentement réciproque des deux parties sur la chose et sur le prix. Ce texte traite de la promesse
synallagmatique. Les deux parties sont engagées car consentements réciproques sur les éléments
essentiels du contrat à conclure.
Ce texte dit donc quand accord sur les éléments essentiels, alors il y a contrat. La promesse
synallagmatique se dissout dans le contrat à conclure lui-même.
Ce texte ne mentionne absolument pas la promesse unilatérale qui n’a aucun support textuel dans le
code civil. C’est la pratique qui cherche à la rattacher à l’article 1589 code civil. (La jurisprudence est
sous 1589 d’ailleurs.)
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1. La promesse synallagmatique
Dans la majorité des hypo ne vaut pas engagement définitif quand il est stipulé une condition ou un
terme.
Ex. condition d’obtention d’un permis de construire. La promesse ne vaudra vente que lors que la
condition sera réalisée. Condition : réalisation d’un événement futur et incertain. Même raisonnement en
ce qui concerne la condition d’octroi du prêt : la loi impose la stipulation de cette condition. Engagement
qu’à obtention d’un prêt.
Quand condition suspensive, le contrat définitif est rétroactivement conclu au jour de la formation de
l’avant-contrat. Même raisonnement quand promesse affectée par la survenance d’un terme, événement
futur et certain.
1. La promesse unilatérale
La promesse unilatérale est le contrat par lequel le promettant s’engage à contracter à titre définitif avec
une personne déterminé dans un certain délai si cette personne, le bénéficiaire le souhaite.
Elle est donc un contrat, qui oblige l’un des contractants à maintenir une offre au bénéfice de son co-
contractant, le bénéficiaire. Le bénéficiaire dispose d’une faculté d’option, discrétionnaire, à la conclusion
du contrat.
L’intérêt : créer pour les besoins de la pratique : le promettant donne le temps de la réflexion à son
bénéficiaire. Le bénéficiaire cherche à obtenir une faculté de conclusion du contrat sans être tenu de
conclure. Pendant le temps de validité de l’option, il va vérifier s’il trouve une offre meilleure. Mais
souvent, l’offre est assez élevée car il laisse le temps de la réflexion.
La pratique pour compenser le coût inhérent à une immobilisation infructueuse à insérer des indemnités
d’immobilisation. Elle oblige le bénéficiaire à payer au promettant une indemnité d’immobilisation pour le
cas où l’option ne serait pas levée. Elle n’est pas la sanction de l’inexécution contractuelle, car le fait de
ne pas lever l’option n’est pas une inexécution. C’est simplement un défraiement pour indemniser un
promettant, qui n’est pas certain d’obtenir un gain du fait de l’immobilisation.
Dans la mesure où il ne s’agit pas d’une clause d’indemnisation du fait d’une inexécution, ce n’est pas
une clause pénale, conséquence : le régime de révision des clauses pénales lui est inapplicable. Art.
1152 al. 2. Une indemnité d’immobilisation peut être requalifiée en clause pénale, quand elle n’a plus
vraiment le caractère d’indemnité d’immobilisation. C’est le cas quand l’indemnité est tellement élevée
qu’elle force la conclusion.
Et quand hypo où indemnité d’immobilisation est quasiment égale au prix du bien, la promesse
unilatérale est requalifiée en promesse synallagmatique. Car au prix correspond la propriété. Souvent
celui qui ne voulait pas lever l’option dans ce cas, prend le bien, et le revend.
Attention à l’examen souvent il ne faut pas requalifier. La Cour de cassation requalifie très rarement.
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Le promettant pendant la durée de l’option est tenu de maintenir l’offre et ne peut rien faire. Principe de la
force obligatoire des conventions (1134). La Cour de cassation a toujours jugé que la rétractation de la
volonté des promettants était sans incidence sur le droit à conclusion du contrat dont le bénéficiaire était
propriétaire.
Un promettant ne peut pas mettre fin unilatéralement à cet engagement envers un tiers. Il ne pouvait pas
défaire ce que la volonté des parties avait fait. Sa volonté unilatérale ne lui permet pas de revenir sur la
promesse.
Civ. 3ème, 15 décembre 1993 : Doc. 11 : revirement historique : Attention fondement faux. La CA n’aurait
pas du jugé comme elle l’a fait au regard de la jurisprudence antérieure. Moyen du pourvoi : Dans une
promesse unilatérale de vente, l’engagement du promettant est porteur d’une obligation de donner.
L’obligation de donner n’est suspendu qu’à la levée de l’option du bénéficiaire. Mais la CA a considéré
qu’il s’agissait d’une obligation de faire : de maintenir une offre pendant un temps déterminé. Inexécution
se traduit alors par l’allocation de DI de nature contractuelle, (quand obligation de faire à caractère
personnel au moins.)
La Cour de cassation : L’acceptation intervient sur du vide car rétractation. Néanmoins, il y a allocation de
dommages et intérêts pour non-maintien de l’offre.
Les utilisateurs de la promesse unilatérale ne sont pas intéressés par ces dommages et intérêts. Ils
veulent le bien. Ils ont peur de dommages et intérêts faibles, conséquence : pratique préconisait une
clause pénale pour s’assurer d’un certain montant de dommages et intérêts. Problème un débat sur la
révision de la clause pénale.
Certains auteurs (Aynes, Laroumet, Leveneur) considèrent cette jurisprudence inacceptable. Il n’y a plus
de différence de régime entre une simple offre faite à personne déterminé avec délai et la promesse
unilatérale de contrat. Qu’il y ait ou pas avant-contrat ou pas, on obtient en cas de non respect de l’offre
des DI.
Cette jurisprudence a été confirmée par la suite : Civ. 3 26 juin 1996 : dans l’hypo ou le refus de volonté
du promettant intervient après la levée de l’option, il reste sans effet, puisque le contrat avait été conclu
au moment de la levée de l’option.
Le rapport Catala n’aime pas cette jurisprudence. L’art. 1106 projet dispose al.2 « La rétractation du
promettant pendant le temps laissé au bénéficiaire pour exprimer son consentement ne peut empêcher la
formation du contrat promis. » Retour à la solution d’avant.
A. Le pacte de préférence
Contrat par lequel une personne s’engage auprès d’une autre à ne pas se lier par un contrat déterminé
avant de lui en avoir proposé la conclusion en priorité. C’est un droit de priorité contractuelle à l’examen
d’une offre de contrat si elle est formulée.
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préférence.
Le débiteur est obligé que s’il décide de formuler l’offre de contrat. Mais avant il est obligé à rien. C’est
une obligation conditionnée par une décision unilatérale du débiteur.
C’est une obligation de faire ou de ne pas faire (ne pas présenter l’offre à quelqu’un d’autre.). La sanction
naturelle de l’inexécution de cette obligation est l’allocation de dommages et intérêts par 1142 code civil.
C’est point de vue originaire de la Cour de cassation :
Civ. 1, 30 avril 1997, Doc. 14 collusion frauduleuse pour contourner les droits du bénéficiaire de la
préférence. Vente à quelqu’un d’autre ; La CA a décidé qu’il était possible de déclarer la nullité du
contrat intervenu contraire au pacte et d’ordonner la substitution forcée du bénéficiaire au tiers
acquéreur. La Cour de cassation censure totalement ce raisonnement. Seulement dommages et
intérêts car obligation de faire. Pas de substitution forcée (pas d’exécution forcée) peu importe les
circonstances. En l’espèce, il y avait d’ailleurs fraude. En abs de fraude, c’est encore moins
possible.
(est ce qu’il y a annulation du contrat tiers acq et dbiteur du pacte ? vérifier les solutions par rapport a
décision 2006)
Ch. Mixte, 26 mai 2006 : Doc. 15 : revirement dont la portée est discutée. La CA avait retenu
nullité plus substitution forcée au tiers de mauvaise foi. La Cour de cassation rejette le pourvoi
contre cette décision. Elle considère que si le bénéficiaire est en droit d’exiger l’annulation du
contrat passé avec un tiers contraire au pacte et demander sa substitution, c’est à la condition que
le tiers ait eu connaissance du pacte de préférence. Elle confirme jurisprudence de 1987. Mais elle
ajoute en plus de l’annulation que la substitution forcée est possible quand : ... 2 condition.
Revirement majeur de jurisprudence même si il n’est pas fait droit comme avant à la demande de
substitution.
Leveneur : revirement apparent mais solution nouvelle impraticable. Conséquence : pas sur que le
revirement fasse l’objet d’une application. Conséquence : pas de changement de l’état du droit
antérieur.
Civ. 3, 31 janvier 2007 : p.45 : rejet de la substitution forcée car la condition de connaissance de
l’intention du bénéficiaire d’un pacte de s’en prévaloir n’est pas remplie.
Civ.3, 14 février 2007 : Doc. 19 : valide la substitution : ATTENTION : connaître les faits :
pharmacienne fait apport à une société unipersonnelle d’exercice libérale. Elle devient gérante.
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Dans le cadre de cet apport, elle a transfère le droit au bail sur les murs qui servent à l’exploitation
du fond. Elle décède après avoir transférer le droit au bail à la société. Les murs sont transférés à
l’héritière sous tutelle, à une tutrice qui ne respecte pas l’engagement de préférence au profit de la
locataire, et donc de la société qui est venu à ces droits. (REVOIR LES FAITS)
La tutrice souhaite vendre à une SCI qui est informé à l’intention de s’en prévaloir et de l’exigence
du pacte, car un conflit s’était développé à propos du droit de préférence entre la tutrice et la
locataire. Mais la tutrice estimait que cette obligation n’avait pas été transmise avec les murs.
Cet arrêt nuance les critiques doctrinales, selon lesquelles cette jurisprudence ne serait pas appliquée.
Rapport Catala : traite du pacte article 1106-1 , Al. 3 : « Le contrat conclu avec un tiers est inopposable
au bénéficiaire de la préférence, sous réserve aux règles assurant la protection des tiers de bonne foi. »
Ce choix est motivé par le caractère totalement insatisfaisant de la jurisprudence actuelle. Quand on
annule, on efface le contrat conclu avec le tiers. Alors comment peut-on lui substituer le bénéficiaire,
alors que les droits du tiers acquéreur ont été anéantis ? (inopposabilité est la réponse du rapport
Catala…)
Art. 1108 Code civil. (attention ne pas en abusé) 4 conditions sont essentielles.
Attention en droit de la consommation, il existe des techniques de protection en plus du droit commun :
délai de réflexion, délai de rétractation, … ex. crédit immobilier :10 jours avant acceptation. Ex. vente
avec démarchage à domicile ? . Ou vente à distance. (7 jours) Revenir sur consentement.
Section I . L’erreur :
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Fausse représentation de la réalité. Ghestin : « prendre ce qui est vrai pour faux et faux ce qui est vrai. »
En droit positif, ce n’est pas une cause générale de nullité des conventions, car atteinte inconsidérée à la
force obligatoire des conventions.
Seulement deux types d’erreur : Art. 1110 : erreur sur la substance et erreur sur les qualités essentielles
de la personne quand contrat intuitu personae.
Erreur sur la substance : initialement conception de la substance au sens littéral de la chose (erreru de
matière.) La lecture littérale a cédé la place à une lecture plus ouverte : erreur sur les qualité
substantielles de la chose : qualité objectivement substantielle. Qualité que n’importe quelle personne a
en tête en concluant le contrat. Il y a des qualités substantielles aussi par la volonté des parties. (qualités
subjectives).
La Cour de cassation a toujours considéré que l’authenticité d’une œuvre d’art, mais aussi son attribution
à un artiste déterminé constituait des qualités objectivement substantielles de la chose. A chaque fois
qu’erreur sur ces qualités, nullité de la vente sur le fondement de l’erreur. Ce n’est que lorsqu’un aléa est
entré dans le champ contractuel que la Cour de cassation exclut la recevabilité de la demande
d’annulation pour erreur. (ex ; l’acheteur savait qu’il y avait un risque dans l’attribution à un artiste. Il a
admis l’incertitude.) L’aléa chasse l’erreur : jurisprudence dite verrou de fragonard. Principe posé par la
saga Pousin.
En matière d’objet d’art, l’existence d’un aléa : un décret du 3 mars 1981 accord une signification précise
aux mentions des catalogues des enchères publiques. Sauf mention spécifique sur le doute (Attribuer à…
doute), le catalogue fait irréfragablement peser une certitude quant à l’attribution. (période certaine ou
attribuer de…) cf : succession des arrêts d’espèces : Doc. 1, et 2.
Cette question doit être traité sur le terrain du droit commun. Ne pas chercher à chaque fois dans le droit
spécial. (garantie de vice caché.)
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Art. 1110 al. 2 : En principe, cette erreur n’est pas une cause de nullité sauf par exception, quand le
contrat a été conclu intuitu personae. C’est-à-dire en considération de la personne (considération
déterminante pour un ou les deux contractants). E. mandat, prêt, bail, …
Pas de traitement uniforme en jurisprudence ou en doctrine. Domat, Potier : hypo de l’abs de rencontre
réelle de volonté. Eror corpore/eror negotio. Erreur dans la corporalité de la chose ou erreur dans le type
de contrat. Les parties ne se sont pas mises d’accord sur l’objet du contrat ou sur le type de contrat. L’un
pensait acheter X. l’autre pensait acheter Y. Même hypo que l’un croit vendre et l’autre louer.
Abs de rencontre de volonté (les deux volontés ne se sont pas rencontrées sur la même chose.) et non
erreur dans le consentement.
Deux bloques :
o Assimilation de l’erreur obstacle à l’erreur sur les qualités substantielles. Nullité relative.
o Abs de rencontre des consentements et refus l’application des vices pour statuer sur le
fondement de l’inexistence de l’accord de volonté. L’inexistence en droit français n’existe
pas. Conséquence : les arrêts se sont rabattus sur la nullité absolue. Solution qui ne
correspond à rien.
Erreur qui porte sur l’évaluation marchande de la chose objet du contrat. Indépendante des qualités de la
chose. L’erreur porte sur le prix de la chose au regard du marché du bien. Cette erreur n’est pas prise en
considération en droit positif.
La prise en considération de l’erreur sur la valeur serait un contournement de la prise en compte du refus
de la lésion.
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Mais indirectement, l’erreur sur la valeur est prise en compte quand erreur sur les qualités substantielles
de la chose vendue. Ex. de Pousin. Ex démontre que derrière les qualités substantielles se cache la
valeur.
Un motif unilatéral personnel à l’un des cocontractants ne peut être l’objet d’une erreur. Sinon fragilisation
inconsidérée des relations contractuelles. L’erreur sur les motifs est par principe unilatérale.
Mais quand le motif a été contractualisé, la jurisprudence admet qu’il soit pris en compte.
Civ.3ème, 24 avril 2003 (Doc 10) : loi de défiscalisation quand achat de parking. Capitalisation
immobilière, revenu des loyers et régime fiscal favorable. La CA a considéré que les motifs ne pouvaient
ici être pris en considération, car la seule cause était l’achat. Le motif extérieur à l’objet du contrat n’aurait
pu être le support de l’erreur que s’il y avait eu une stipulation expresse dans le contrat. Le motif doit
avoir été contractualisé, par l’insertion d’une clause le déclarant comme un motif contractuel. Il faut une
stipulation littérale.
Une fois stipulé, le motif est devenu une qualité essentielle de la chose. Solution reprend une solution
déjà énoncée.
Solution confirmée Com. 30 mai 2006 : « Attendu que l’erreur sur un motif extérieur à l’objet de celui-ci
n’est pas une cause de nullité de la convention, quand bien même ce motif aurait été déterminant, à
moins qu’une stipulation expresse ne l’ait fait entrer dans le champ contractuel en l’érigeant en condition
du contrat ».
Formule ambiguë. Leveneur s’interroge sur la référence à la condition : peut-être que la sanction ne sera
pas la nullité. Mais une condition résolutoire ou suspensive. Interprétation bizarre de Leveneur. Rq. :
Condition sûrement au sens élément déterminant du contrat.
1. Le caractère commun
Caractère convenu de l’objet de l’erreur. L’erreur doit porter sur un élément entré dans le champ
contractuel. Erreur sur qualité substantielle : qualité dans le champ contractuelle. Cette erreur est alors
forcément commune.
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Souvent la jurisprudence ne vérifie pas cette condition car implicitement contenu dans l’erreur sur les
qualités substantielles.
Quand erreur sur une qualité jugée substantielle par les parties et par la même jugée déterminante par
les parties.
Quand erreur sur une qualité accessoire, l’erreur n’a pas été considérée déterminante.
1. Le caractère excusable
Hypo dans laquelle l’erreur commise par l’errance est une erreur grossière, impardonnable. Seule l’erreur
excusable peut permettre l’annulation du contrat.
Si impossible de demander nullité car inexcusable, alors on se retourne sur le dol qui rend l’erreur du fait
de la provocation toujours excusée.
A. La nature de la nullité
= Nullité relative. Elle se distingue de la nullité absolue car elle a trait à la protection d’un intérêt privé
(alors que absolue : intérêt général).
Délai de 5 ans à compter du jour de la découverte de l’erreur. Art. 1304 code civil.
Cette prescription est écartée quand l’erreur est invoqué par voie d’exception. C’est-à-dire e défense au
fond. Si la victime de l’erreur ne demande pas le prononcé de la nullité, elle peut, après l’expiration du
délai de 5ans, toujours soulever l’exception de nullité pour refuser l’exécution. Attention condition : l’acte
ne doit jamais avoir reçu de commencement d’exécution. (Les demandes temporaires par voie d’action
sont perpétuelles par voie exception : quae temporalia.)
Nullité emporte annulation : anéantissement rétroactif du contrat. On revient au statu quo ante. Il faut
restituer ce qui a été versé en exécution du contrat anéanti. Souvent sous la forme d’un équivalent. Les
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indemnités au titre des restitutions n’ont rien à voir avec les dommages et intérêts. Attention ce ne sont
pas une responsabilité. La responsabilité est autonome par rapport aux restitutions.
La victime d’une faute peut en demander réparation. Une faute peut être à l’origine de l’erreur de
l’errance. Ce n’est pas un dol, intentionnel. Mais un tiers par sa légèreté fautive peut être à l’origine de
l’erreur. Souvent recherche de la responsabilité d’un tiers pour provocation de l’erreur. Ex. l’expert s’est
trompé dans l’évaluation.
Schéma classique : 2 contrat : un entre l’expert et le client et un entre le client vendeur et l’acquéreur.
L’errance, l’acquéreur peut rechercher la responsabilité civile délictuelle de l’expert, contractant de son
contractant. (dans un commentaire d’arrêt il faut traiter de la nullité et la responsabilité.)
Cette solution met en œuvre une solution à propos de l’opposabilité d’un contrat à l’égard du tiers. Etude
de l’effet relatif du contrat. Solution confirmée par AP, 6 octobre 2006. (inexécution dans un contrat peut
être une faute délictuelle pour un tiers).
Artifice de présentation malhonnête. Ex. du lac poissonneux de Cicéron. Volonté de tromper les
acheteurs. Le mensonge : dire le contraire de la vérité.
Rétention d’informations en vue de tromper. Non-délivrance d’une information que l’on aurait du délivrer.
Donc pour qu’il y ait réticence, il faut une obligation d’information préexistante.
Dès 1958, Civ. 1 4 février 1975, la Cour de cassation a reconnu un devoir d’informer son futur
cocontractant au titre d’une obligation d’information. Le manquement a cette obligation pouvant être
sanctionné par la nullité du contrat si l’intention de tromper est caractérisée. (Civ. 1, 2 octobre 1974).
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Auj. que reste-t-il de l’obligation précontractuelle jurisprudentielle ? beaucoup : c’est le droit commun.
Le déséquilibre informationnel peut être reconnu entre deux professionnels. Ex. un technicien du contrat
et l’autre étranger à la matière dans laquelle le contrat a été conclu.
Ces principes sont complexes, ils doivent être mis à l’épreuve de l’obligation d’information qui pèserait
sur l’acquéreur prof ou profane à l’égard du vendeur.
Est-ce que l’on doit imposer une obligation d’information à l’acquéreur au profit du vendeur, dans l’hypo
où l’acquéreur aurait plus d’information que le vendeur?
Civ.1, 3 mai 2000, (doc. 16) : Baldus : ventes aux enchères publiques de photos, attribué à Baldus. La
venderesse ne savait pas que ces photos étaient sous-estimées. Vendu à un individu qui était très averti
en la matière et les a revendu à un prix beaucoup plus élevé. Ensuite la venderesse lui a proposé
l’acquisition au même prix de d’autres photos, vente de gré à gré.
Action en revendication contre tiers de bonne foi impossible. Donc action pour restitution en nature. La
CA donne droit à la demande en nullité pour dol de l’acheteur. (Pas erreur car difficulté de l’erreur sur la
valeur et sur le caractère excusable…) Pas de manœuvre ou de mensonge. Obligation d’information à la
charge de l’acheteur au profit du vendeur. En l’espèce, la CA estime que oui obligation d’information.
Mais censure de la Cour de cassation. Aucune obligation d’information ne pèse sur l’acheteur. Pas
attendu de principe. Mais un motif de censure qui affirme qu’aucune obligation d’information n’existait.
Conséquence : on peut se demander si arrêt d’espèce.
Interprétation divergentes : si l’acquéreur avait été un pur professionnel, les choses auraient peut être été
différentes… Certains auteurs (libéraux) estiment que cette solution est favorable au contrat. Le contrat
est lieu d’antagonisme d’intérêt, il permet de réaliser de bonnes affaires. Mais la tendance sociale, plus
sensible aux considérations de justice : arrêt insupportable car un individu sait et arnaque. Il ne faudrait
pas que cette solution soit généralisée. Le contrat pour eux est un instrument de liens sociaux. Règle qui
favorise des déséquilibres contractuels.
« L’acquéreur même professionnel n’est pas tenu d’une obligation d’information au profit du vendeur sur
la valeur du bien acquis. »
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La réticence dolosive ici est un exemple du libéralisme. C’est ultra-libéral ici. (alors que d’habitude la
réticence est le terrain du solidarisme.)
La Cour de cassation ne tire aucune conséquence de la qualité de professionnel. (note de Jamin) quid
sur la solution si obligation d’information n’avait pas porté sur la valeur du bien mais sur les
caractéristiques du bien.
L’élément matériel ne suffit pas. Il faut que soit prouvé l’élément intentionnel. Le dol doit avoir pour
fonction de tromper. L’intentionnalité suppose que soit démonté l’intention de tromper. Quand manœuvre
ou mensonge, c’est facile de démontrer l’intention de tromper son cocontractant.
La difficulté vient dans la réticence dolosive, qui peut être dû à une négligence, une faute dans son
comportement.
Quand abs de volonté de tromper, alors pas de nullité mais la faute sera un fait générateur de
responsabilité délictuelle.
Le projet Catala propose d’intro de façon claire cette distinction, qui pour l’instant n’est pas clairement
précisée. Art.1110-1 : « Le manquement à une obligation de renseignement, sans intention de tromper,
engage la responsabilité de celui qui en était tenu. »
L’exigence de la preuve de l’intentionnalité a été réaffirmée : Com. 28 juin 2005, Doc. 20.
Comment faire la preuve de l’intention quand réticence dolosive ? difficile car fait négatif. La
jurisprudence n’est pas super précise. Elle induit du silence parfois, l’existence de l’intention de tromper.
La jurisprudence ne voit pas d’autre explication derrière le silence que l’intention de tromper, car en
temps normal, le contractant est diligent.
Toute erreur engendrée par le dol est susceptible de donner lieu à l’annulation du contrat. La nature de
l’erreur provoquée n’a aucune incidence sur la nullité même si elle est inexcusable. La provocation de
l’erreur rend toujours excusable l’erreur provoquée.
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I. La preuve du dol
Le dol ne se présume pas en principe. Et il appartient (Art. 1315 al. 1) à la victime du dol, celui qui
prétend que son consentement a été vicié, doit prouver l’existence du dol.
Mais ce principe doit être nuancé à la lumière de la jurisprudence relative à la réticence dolosive.
En matière d’obligation d’information, Civ.1ère, 25 février 1997 : le débiteur d’une obligation d’information
est tenu de démontrer qu’il a bien exécuté cette obligation d’information. La charge de la preuve pèse
donc sur ses épaules.
Cette jurisprudence rendue en matière d’obligation contractuelle d’information médicale a vu son champ
d’application étendu à l’hypo d’obligation d’information précontractuelle. Ce qui impact la preuve de la
réticence dolosive. Civ. 1ère, 15 mai 2002. Explicite le renversement de la charge de la preuve en matière
d’obligation précontractuelle d’information.
Art. 1116 al.2 : preuve du dol normalement par la victime. Mais du fait du lien de la réticence dolosive
avec l’obligation d’information, c’est le régime probatoire de l’exécution de l’obligation d’information qui va
jouer ici. Le défendeur devra prouver qu’il a bien exécuté son obligation. Allègement de la charge pour la
victime.
Le dol est sanctionné par une nullité relative. 5 ans à compter de la découverte du dol. Elle est
temporaire par voie d’action mais perpétuelle par voie d’exception.
Le dol peut être demandé par la victime ou ses ayants droits. L’exercice du droit de critique (c’est le droit
de demander la nullité d’un contrat) n’est en aucun cas conditionné par la dignité ou l’indignité du
demandeur. L’adage nemo auditur n’a rien à voire avec la demande de nullité ou avec la demande de
dommages et intérêts. Attention cet adage ne concerne que les restitutions suite à la nullité d’un contrat
immorale par son objet ou par sa cause.
Civ. 1ère, 2 juin 2004 (doc. 24): « Vu le principe selon lequel personne ne peut se prévaloir de sa propre
turpitude ». Ce principe ne peut pas être appliqué en cas de nullité pour dol.
Car on commet nécessairement une faute quand on provoque un dol. Cette double nature a une
incidence sur l’allocation de dommages et intérêts. Il est possible d’obtenir la nullité du contrat et des DI.
La faute sera extrêmement facile à prouver car elle se confond avec l’élément matériel du dol.
Assimilation depuis Civ.1ère, 15 février 1975. La seule chose à établir est le préjudice.
Il est possible de renoncer à se prévaloir de la nullité pour se concentrer sur le délit civil. Cette solution
permet d’éviter la nullité qui n’est, dans certains cas, pas souhaitable, du fait des restitutions. Mais on
souhaite obtenir une compensation financière du fait de la tromperie subie, a savoir payer plus cher que
l’on aurait du. C’est une sorte de réfaction du contrat. L’allocation de dommages et intérêts permette de
diminuer le coût du contrat.
Le rapport Catala va plus loin en matière de complicité de dol. Art. 1113-2 constitue un dol s’il émane, du
gérant d’affaire, du préposé, … sous l’instigation ou avec la complicité du contractant. Le gérant d’affaire
a agi sous sa propre initiative et pourtant peut permettre l’imputation du dol au contractant lui-même. On
peut penser que l’action en nullité du dol peut s’étendre.
L’hypo dans laquelle un individu contracte sous la pression forte d’une autre individu, elle peut être
physique ou morale. Mais peut-elle être économique ?
Elle n’a pas à émaner du cocontractant, elle peut venir d’un tiers.
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Civ. 3, 13 janvier 1999 : Doc. 28 p. 68 : la secte Jojama : vente pour un prix vil , donation déguisée,cette
personne sort de la secte 10 ans après : elle souhaite la restitution de sa maison vendue. Elle se situe
sur la violence.
- L’existence de la violence
Facilité probatoire : possibilité de se prévaloir d’éléments postérieurs au contrat pour prouver les
violences au moment de la signature du contrat. (possibilité ouverte pour tous les vices du
consentement, c’est du droit de la preuve. On apprécie le vice au jour de la formation du contrat,
mais on peut utiliser des éléments de preuves postérieures. 1ère fois pour l’erreur dans l’arrêt
Pousin.)
- La prescription de l’action
Art. 1304 Al.2 : commence à courir au jour où la violence a cessé. Jour où on a conscience de la
violence. Dans l’arrêt, le jour où elle est sortie de la secte.
Doit-on remettre en cause des conventions qui on fait l’objet d’une conclusion dictée par l’une des parties
par la contrainte économique ?
Tout contrat est conclu toujours pour l’une des parties au moins sous la contrainte économique, pour les
nécessités de la vie ou de l’activité professionnelle. Il arrive que pas le choix du contractant eu égard au
marché.
Donc remettre en cause un contrat pour contrainte économique est un risque d’une remise en cause de
beaucoup de contrats quotidiennement conclus.
2 arrêts : 2 temps :
Un individu a perdu son outil de travail par incendie, remboursement par la compagnie. Il accepte une
transaction destinée à éviter le litige et obtenir par l’assurance l’argent rapidement. Ensuite il regrette et
décide de contester. Abs de lésion en matière de transaction. La Cour de cassation approuve le
contournement du rejet de la lésion. Ça a été mal présenté. La transaction peut être attaquée sur la
violence et la contrainte économique peut être une violence. La CA a commis une erreur de droit car elle
a rattaché cette contrainte à la lésion.
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Arrêt spécifique à la transaction dans le domaine de l’assurance. Ouverture dont on ne connaissait pas
l’impact.
- Civ. 1, 3 avril 2002 : Kannas c/ Bordas, (doc. 33): confirme la solution et fixe des conditions très strictes,
à tel point que l’on se demande si la violence économique s’appliquera. Kannas : rédige un dictionnaire
contre un prix déterminé, elle cède ses droits d’auteur en même temps. Mais si elle avait refusé les
conditions de la convention, elle aurait été licenciée. Dictionnaire qui se vend super bien. Et après son
licenciement, elle a voulu obtenir plus d’argent, ce qui est normal.
La voie des droits d’auteur n’était pas possible. Pas de lésion possible.
La CA reçoit sa demande. Pourvoi de Bordas :cassation. Non sur la base du refus de reconnaissance de
l’action pour violence économique mais la Cour de cassation estime qu’en l’espèce, les conditions de la
violence économique ne sont pas satisfaites.
« Seule l’exploitation abusive d’une situation de dépendance économique, faite pour tirer profit de la
crainte d’un mal menaçant directement les intérêts légitimes de la personne, peut vicier de violence le
consentement.»
La Cour de cassation admet que le principe de la contrainte économique entre dans le champ de la
violence sous deux conditions et permette la nullité :
La Cour de cassation casse la décision des juges du fond, car en l’espèce, l’abus de la situation de
dépendance économique n’est pas prouvé. La menace de licenciement n’a pas été prouvée, elle
démontre que le conteste.
Le respect de la mère ou du père n’est pas de la violence. Il n’était pas acquis que toutes autorités fusent
contraignante. Auj. seule une violence illégitime peut donner lieu à la caractérisation des vices de
violence.
La menace d’exercice de voie de droit par un créancier n’est pas une violence. Le créancier est en droit
d’annoncer qu’il va intenter une action pour obtenir un titre exécutoire pour saisir.
Si on opère cette menace pour obtenir plus que prévu, la menace devient illégitime.
Sinon ce ne serait pas un vice. Elle doit porter sur des éléments qui ont déterminé à contracter.
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Code civil : quand elle est de nature à fait impression du le contractant. Appréciation in abstracto : Art
1112. Il fallait tenir compte de l’age, du sexe et de la condition des personnes.
I. La preuve
Par tout moyen, on peut utiliser des éléments postérieurs à la conclusion du contrat.
III. L’allocation de DI
Même régime que pour le dol, la violence revêt également une double nature : vice du consentement et
délit civil.
Possibilité de demander nullité plus dommages et intérêts ou seulement des dommages et intérêts .
Chapitre II La capacité
Cf le mémo mailé actualisé au regard de la loi du 5 mars 2007 portant réforme du régime des
incapacités.
Il faut brasser large et rechercher à illustrer cette notion dans tout le droit des obligations.
Au stade de l’exécution : l’équilibre des pouvoirs dans les contrats. L’examen du traitement de l’équilibre
des prérogatives au sein du contrat. L’un des cocontractant peut-il déterminer unilatéralement certaines
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prérogatives contractuelles ?
La cause n’a plus le vent en poupe. C’est une notion très contestée, notamment sous l’influence des
droits de nos voisins et des principes de Landö (PEDC). Ils ignorent la notion de cause, et supprime toute
référence à la cause et lui substitut des mesures équivalentes, notamment avec l’objet, compris plus
largement.
- Soit on supprime la notion de cause, et il faudra alors réfléchir aux techniques de substitution
pour régler les problèmes que la cause réglée.
La suppression de la cause risque de créer sur le moment d’énorme problème de réglage jurisprudentiel.
Suppression ou refondation.
Section I L’objet
Art. 1126 code civil. Il est question d’objet du contrat. Terminologie peu rigoureuse. L’objet est ici assimilé
à la chose dont on s’engage à transférer la propriété. … article peu clair !!
Le droit positif peut être ordonné entre deux objets : objets de l’obligation monétaire, objets de l’obligation
non monétaire.
Obligation de payer le prix : commune à tous les contrats à titre onéreux. Un temps la jurisprudence avait
admis des textes relatifs à l’objet était applicable à l’objet de l’obligation monétaire : elle estimait que le
prix devait être déterminé au moment de la formation du contrat. La jurisprudence appliquait donc les
exigences du code civil à un type d’obligations absolument pas visé lors de la rédaction du code.
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L’obligation non monétaire : obligation qui vient en contrepartie de l’obligation de payer le prix. Transfert
de propriété, mise à disposition de la chose…. Les rédacteurs du code n’avait en tête que cette
obligation : la jurisprudence a donc pendant un temps opéré une confusion les objets de l’obligation non
monétaire et de l’obligation monétaire.
Auj. le droit positif a été clarifié : 4 arrêts d’AP les exigence relative à l’objet et sa détermination ne
s’applique plus à l’objet de l’obligation monétaire. Le prix sauf disposition légale particulière n’a plus à
être déterminé au moment de la conclusion.
L’obligation non monétaire, c’est l’obligation qui n’est pas de payer le prix. C’est donc l’obligation
caractéristique du contrat.
A. L’exigence d’existence
L’objet doit exister au moment de la formation. Est nul un contrat sur un objet impossible.
L’exigence d’existence ne fait pas obstacle à la conclusion d’un contrat sur des chose futures. (Art. 1130
al.1)
Exceptions sur les pactes de successions futures. Cette prohibition a été considérablement revue : loi 23
juin 2006, modifié de l’article 1130. La loi a ajouté « que dans les conditions prévues par la loi ». La
prohibition est de portée moindre.
La vente de la chose d’autrui est prohibée, nullité relative. La vente de la chose d’autrui est très
largement rachetée par la possibilité de conclusion d’un contrat portant sur une chose future. On peut
conclure un contrat en vue de l’acquisition d’une chose qui ne nous appartient pas, enfin pas encore.
Souvent, la nullité pour vente de chose d’autrui est racheté par la vente d’une chose future.
A. L’exigence de détermination
Le code civil exige que l’objet de l’obligation non monétaire soit déterminé au moment de la formation du
contrat ou qu’il soit déterminable au moins objectivement au moment de la formation.
En principe, l’objet doit être clairement déterminé, mais il peut être simplement déterminable à la
condition que sa détermination définitive ne soit pas dans le pouvoir unilatéral de l’une des parties du
contrat. L’objet ne doit pas être subjectivement déterminable. L’une des parties ne doit pas être en
mesure de fixer unilatéralement certaines conditions.
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S’il s’agit de corps certain, l’objet doit être déterminé au moment de la formation du contrat. Pour les
choses de genres, on se contente de la simple détermination objective. La détermination finale se fera au
moment de l’exécution.
Il doit être en conformité avec les exigences de la loi. Art. 6 on ne peut déroger par convention aux
bonnes mœurs et à l’ordre public.
Les bonnes mœurs sont une notion qui évolue. Elles renvoient à la morale traditionnelle.
L’ordre public a un contenu beaucoup plus technique, social, politique mais aussi économique - ordre
public de protection : réglementation destinée à protéger des intérêts à caractère particulier nullité relative
- ordre public de direction : réglementation qui a vocation à encadrer l’économie, il concerne l’intérêt
général, nullité absolue
La loi elle-même détermine les dispositions d’ordre public mais il existe aussi un ordre public virtuel : les
juges peuvent dégager sur la base de texte qui ne le déclarait pas le caractère impératif de certaine
disposition légale dans l’esprit de la loi.
Art. 1128 du Code civil : les objets qui sont insusceptibles de contractualisation, en raison de leur illicéité :
il n’y a que les choses dans le commerce qui peuvent faire l’objet de convention.
- Le corps humain
La Cour de cassation sur la base de 1128 code civil et en référence du principe d’indisponibilité de l’Etat
des personnes a considéré illicites les conventions sur le corps humain :
Civ. 1ère, 13 décembre 1989, Alma Mater, solution confirmée AP, 31 mai 1991 : Art. 16-7 Code civil.
Art. 16-1 : ces éléments et produits ne peuvent faire objet d’un consacre l’extra-patrimonialité du corps
humain. L’extra patrimonialité est la même chose que l’extra commercialité.
Art. 16-5 Code civil : les conventions ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps
humain, et à ces éléments sont nulles.
En réalité, l’extra commercialité est relative puisque les éléments du corps humain peuvent être vendu
entre centre de transfusion.
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- La clientèle civile
La clientèle civile est une clientèle par définition non commerciale. Ex. avocat, infirmière… Toute une
série de profession libérale. Parce que de tout temps, on a estimé que la relation qui unit le professionnel
avec son client n’est pas une relation marchande. Elle exclut que l’on traite le client comme un bien. La
relation est un lien et non un bien. (Règle issue du droit Romain).
On a toujours refusé la vente de clientèle civile du fait de ce lien particulier. La relation interpersonnelle
en empêchait la cession.
Cette exigence évidente puisque le client peut toujours faire ce qu’il veut. Elle rappelait le caractère
aléatoire du contrat, laissé à la volonté du client. Le droit de présentation était aléatoire. La nullité pour
abs de cause ou d’objet de ce type de contrat était envisageable, quand la clientèle n’avait aucune
consistance.
Cette solution n’était pas idéale : car elle dépendait de l’appréciation des juges du fond. La Cour de
cassation a donc revu sa position de principe.
Désormais, il est possible de céder la clientèle civile, car elle est le fruit d’un travail, au même titre que la
clientèle commerciale.
Civ. 1ère, 7 novembre 2000 : la cession d’un fond libéral était possible. La notion de fond libéral est
consacrée. Par la suite, la Cour de cassation a maintenu la même condition à cette validité : le respect de
la liberté de choix du patient/client.
L’irrespect de la liberté de choix va avoir comme conséquence d’emporter l’invalidité des conventions de
cession de clientèle. La condition fait que le droit n’a pas vraiment changé, dans la réalité. Civ, 1ère, 19
novembre 2002 et Civ. 1ère, 30 juin 2004 : Cf. les observations de Leveneur.
Les titulaires du droit de critique ne peuvent renoncer à leur droit de critique. Nullité abosule, impossibilité
de confirmer l’acte.
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La nullité sera suivie d’un anéantissement rétroactif du contrat. Mais attention les restitutions pourraient
être paralysées dans l’hypothèse où le contrat a été annulé pour illicéité en application de l’adage Nemo
auditur propiam turpitudinem.
Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude dans le cadre des restitutions. Celui qui demande la nullité
pourra conserver les fruits et pourra réclamer la restitution de ce qu’il a versé. Il y a là une sanction privée
de celui qui a été immoral, en étant privé du mécanisme restitutif.
Quand les deux sont au courant : in pari causa tupitudinis cessat repetitio : en cas de parité de turpitude,
toutes les restitutions cessent. L’un comme l’autre peuvent conserver ce qu’ils ont reçu. Ceux qui ont
conclu un contrat immoral ne pourront rien espérer récupérer du fait de la nullité. La demande de nullité
ne changera rien, il n’y a pas d’intérêt de la demander. C’est une sanction morale.
On se demande si némo auditur pourrait être appliqué en cas de nullité pour illicéité. Est-ce que la
simple illicéité peut être le support de nemo auditur ?
Avant le 1er décembre 1995, la Cour de cassation appliquait l’exigence d’existence de l’objet et de sa
détermination à l’objet de l’obligation monétaire, c’est-à-dire le prix, faisant une application extensive de
l’article 1129 et ne respectant pas la lettre de l’article.
Cette exigence a conduit à l’invalidation de nombreux contrats dont le prix n’était pas déterminé ni
déterminable.
4 arrêts : AP, 1er, décembre 1995, après 30 ans de jurisprudence contraire : l’art 1129 code civil n’était
pas applicable au prix.
Contexte particulier : forme de distribution commerciale inspirée par les schéma américain. Ces formes
de distribution mettent en présence : un distributeur qui domine et une autre contractant.
Ces contrats donnent lieu à la rédaction de contrats cadres, qui encadre les relations futures des parties.
Ces contrats cadres font ensuite l’objet de contrat d’application, qui vont mettre en œuvre les obligations
du contrat cadre.
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Il est évident que le contrat cadre qui prévoit les obligations générales ne va pas porter les contrats de
vente de marchandises eux-même. Ces contrats d’application ne peuvent pas être formalisés au moment
de la conclusion des contrats cadres. Il n’est pas possible de prévoir le prix des contrats de vente au
moment de la conclusion du contrat cadre.
Abus patents dans le domaine de stations services pétrolières et les brasseries. Surtout au moment des
crises pétrolières : tarifs montés avec la crise mais ne rebaissés pas.
Idée développée pour permettre aux faibles de se défaire du lien contractuel. L’argumentaire a été suivi
par tous les tribunaux. Utilisation de la nullité comme police des comportements. Elle était assise sur
l’indéterminabilité objective du prix et sur l’abus dans la détermination.
Mais cette technique a été utilisée comme une technique de rupture de contrat dont il voulait de s’en
défaire, alors qu’il y avait pas d’abus dans ces cas.
Problème : tout le droit de la distribution a subi l’instabilité due à cette solution. La voie de la nullité était
trop radicale, elle emportait restitution… Calcule impossible…
B. Après 1995
4 arrêts d’AP, 1er décembre 1995 : les contrats cadres ne doivent pas se voir appliquer l’art. 1129 qui
n’est pas applicable à la détermination du prix.
Le contrôle n’est alors plus sur le terrain de la formation. L’article 1129 n’étant pas, sauf disposition
particulière, applicable à la détermination du prix.
La Cour de cassation propose que l’on lui substitue un contrôle sur le terrain de l’exécution et de l’abus.
L’abus dans à la fixation du prix pourra donner lieu à l’allocation de dommages et intérêts contractuels sur
la base d’un manquement à l’exécution de bonne foi des conventions.
La Cour de cassation ajoute que dans les hypothèses les plus graves, la résiliation du contrat pourra être
prononcée au-delà de la simple allocation de dommages et intérêts.
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On passe du terrain de la formation au terrain de l’exécution : dans ces arrêts, le contrat est valables
mais il y a un manquement dans l’exécution de bonne foi.
Concrètement, ça a donné à une abscence totale de contrôle. Sur la base de l’abus, il n’y a quasiment
jamais de caractérisation de l’abus. Les juges du fond ne caractérisent jamais l’abus et la Cour de
cassation ne dit rien.
Cette jurisprudence n’a pas été finalement si bien puisque ce contrôle est juridiquement mieux fondé
mais n’est pas mis en application. Cette jurisprudence n’est pas effective.
C’est la première manifestation en droit positif de l’unilatéralité dans les rapports contractuels. La faculté
de la détermination unilatérale du prix par un des contractants ne choque pas la Cour de cassation.
L’équilibre en pouvoir est absolument inexistant.
Il faudrait poser des critères d’un abus, mais impossible car les économistes dans la fixation du prix ne
savent pas eux mêmes définir un juste prix.
- Remboursement anticipé des crédits :L’article 1129 ne s’applique pas : Civ 1ère, 25 février 2003 et Civ.
1ère, 12 mai 2004 (doc. 8 et 9)
- Mais quand vente isolée ou bail en dehors de tout contrat cadre, alors droit spécial : le prix doit être
déterminé. Civ, 3ème, 29 juillet 2003, (doc. 11)
Le code civil impose-t-il un équilibre en valeur des objets des obligations réciproques des parties ?
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Les mineurs et les majeurs sous protection : aucun seuil légal, appréciation des juges du fond :
conséquence : régime subjectif et aléatoire.
- Le partage : plainte d’une lésion de plus du quart. Art. 887 al. 2 code civil. Mais réforme droit
succession : Art. 889 code civil. Attention regarder dans le Code.
- La vente d’immeuble : plainte d’une lésion de plus des 7/12 ème. Art. 1674 et s. Code civil.
Nullité dans un délai de 2 ans. Prescription spéciale. Elle peut donner lieu à un rachat : l’acheteur
doit verser un complément de prix.
Section II . La cause
Mais elle n’est pas totalement impénétrable : il faut regarder les fonctions de la cause pour la
comprendre.
De manière générique, la cause répond à la question pourquoi vous êtes vous engagé ?
- Réponse 1 : l’examen de l’existence d’une contrepartie : on s’est engagé parce que l’on allait
recevoir une contrepartie : la cause est alors appréciée objectivement : elle est trouvé dans la
contrepartie attendue et dépend du type de contrat.
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Historiquement, la cause contrepartie doit être apprécié de manière purement objetive. Mais inflexion
majeure en droit contemporain : phénomène de subjectivisation de la cause contrepartie.
La cause de l’obligation de l’un reside dans l’objet de l’obligation de l’autre contractant. En fonction du
type de contrat.
Cautionnement : la Cour de cassation a jugé que la cause de l’obligation de la caution se trouve dans la
considération de la mise à disposition des fonds au bénéfice de l’emprunteur. Elle se trouve donc dans
un autre contrat : le contrat de prêt d’argent.
Donation : la Cour de cassation a considéré que la cause de l’intention du donateur se trouve dans
l’intention libérale. Elle n’est pas objective, mais subjective… appréciation extrêmement délicate.
Contrat de prêt : la cause de l’obligation de restitution ne peut pas en principe se trouver dans une
obligation corrélative car c’est un contrat unilatéral et réel. La Cour de cassation a jugé que la cause de
l’obligation de restitution se trouvait dans une condition de formation du contrat, c’est-à-dire la
considération de la remise antérieure de la chose prêtée. La cause se trouve dans une condition de
formation : raisonnement acrobatique.
Auj. pour les contrat de prêt conclu par un professionnel du crédit, la cause ne peut plus être dans une
condition de formation : la remise des fonds n’est plus une condition de formation. Cette jurisprudence a
transformé le contrat de prêt en contrat synallagmatique : la cause se trouve alors dans l’obligation
corrélative : la mise à disposition de fond. Arrêt important : Civ. 1ère, 5 juillet 2006, avec note de Ghestin.
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La cause est appréciée de manière standard en considération du contrat. La contrepartie est celle que
l’on peut attendre de tout contrat de ce type. Cette appréciation orthodoxe à céder la place de manière
ponctuelle à une appréciation plus subjective.
Civ. 1ère, 3 juillet 1996, affaire DPM contre époux Piller : Contrat de fourniture de vidéo : c’est une
location en vue de relocation. La société DPM ne se contente pas de fournir les vidéos, elles donnent des
informations concernant la localisation du futur point de vente, il y a des conseils de vente. Cette
fourniture d’informations n’est pas officialisé dans le contrat. la société stipule que ces obligations de
bailleur. Les époux Piller s’installe dans une commune rurale d’où l’échec du commerce. Déficit
chronique.
Rq. L’erreur pas invocable, le dol, absence de manœuvre… la cause par défaut.
La CA a annulé le contrat pour défaut de contrepartie, sur le terrain de la cause. La CA s’est fondé sur la
mobil déterminant, la CA a inclut dans le champ contractuel la perspective de réalisation de profit comme
la contrepartie attendue par le contractant.
Si on avait apprécié objectivement la cause, on aurait estimé que la contrepartie était la mise à
disposition des cassettes. Conséquence : du point de vue de la cause objective, impossible d’annuler le
contrat.
Mais la CA en disant que contrepartie était le bénéfice, elle a une appréciation subjective, elle utilise le
mobil du contractant. En plus, elle érige le fournisseur comme le garant du bon fonctionnement du
commerce.
Moyen du pouvoir : La cause de l’obligation est cause abstraite qui ne doit être apprécié qu’en
considération de la contrepartie du contrat. La détermination subjective des parties ne peut être prise en
considération que si celle-ci est entrée dans le champs contractuel.
La jurisprudence avait jugé traditionnellement que la cause contrepartie est la cause de l’obligation et la
cause du contrat est le motif déterminant qui est en principe utilisé que pour l’appréciation de la licéité de
la cause. Civ1ère, 12 juillet 1989 (doc. 12)
Ici, la cause du contrat peut devenir en quelque sort une cause de l’obligation si les parties l’ont entré
dans le champ contractuel. Le moyen du pouvoir reprend la vision traditionnelle.
Mais la Cour de cassation ne censure pas la solution de la CA : la location de cassette vidéo pour
l’exploitation d’un commerce : l’exécution du contrat était impossible. Approbation officiel des juges du
fond : « la CA en a exactement déduit ». La Cour de cassation approuve l’appréciation des juges du fond
de la cause contrepartie : elle approuve une appréciation de la cause contrepartie en fonction des
mobiles des parties. La lettre du contrat ne faisait pas de l’exploitation rentable du commerce une cause
contrepartie. Mais pourtant cette exploitation va être considérée comme une cause contrepartie. C’est
avec les circonstances dans lesquelles le contrat est conclu que les juges du fond apprécie la cause :
donc appréciation objective.
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Solution très critiquée : il y a une imputation des risques sur les épaules du fournisseur qui n’y est pour
rien dans l’échec commercial. Cet arrêt est une atteinte au droit de la distribution. C’est faire abstraction
des autres facteurs qui peuvent conduire à l’échec commercial tel que la compétence du commerçant.
La société DPM n’en était pas à son 1er litige sur ces points et en plus le contrat avait comme titre
« location de vidéo en vue d’ouvrir un magasin de location ». La société DPM s’était érigé en franchiseur
quasi, sans vouloir en subir les conséquences, telles les obligations d’information de la loi Doubin.
(informations qui permettent d’apprécier la rentabilité.)
Donc ce n’était pas un simple contrat de bail mais un contrat de distribution commerciale. Envisager de
manière circonstanciée, cette solution se comprend : police des comportements déloyaux. Mais si on la
prend au sens large, alors ça fait peur.
Com., 27 mars 2007 (doc. 14) : Cet arrêt vient de rappeler que le critère de l’économie voulue par les
parties entre dans l’appréciation de la cause contrepartie quand les circonstances l’exige. Ce
commerçant a conclu un contrat pour l’installation d’un vidéo club.
Sur le terrain du dol, les films étaient tellement médiocre que pas re-louable. = contrôle léger de la Cour
de cassation. Motivation satisfaisante par la CA de l’absence de dol, le locataire savait ce qu’il pouvait
attendre de l’entreprise en question. Pas d’intention de tromper, la médiocrité était visible.
Sur le terrain de la cause, en considération de l’économie voulue par les parties, la rentabilité de
l’exploitation, le cause de son obligation n’avait pas de contrepartie. = la Cour de cassation fait référence
à la jurisprudence Piller, et approuve la CA qui estime que l’impossibilité d’exécution du contrat selon une
économie voulue par les parties est en l’espèce voulue par le contractant lui-même n’était pas rapporté.
Contrôle relativement léger, elle renvoie à l’arrêt d’appel et n’approuve pas solennellement la décision.
La Cour de cassation ne censure pas la notion de l’économie voulue par les parties. Mais elle précise
qu’il faut en faire un usage circonstancié. Il faut prouver l’économie voulue et l’impossibilité d’exécution
du contrat selon cette économie.
Pas publié au bulletin, volonté de ne pas faire trop de bruit sur l’économie des parties.
L’économie voulue par les parties vocabulaire qui vient du Doyen Maury. Il a défendu que la cause
contrepartie devait être apprécié au regard de l’équivalent voulu par les parties. On peut penser que la
Cour de cassation s’est inspiré de ces travaux. On peut penser que la Cour de cassation ne voulait pas
utiliser le terme « équivalence » ; elle ne voulait pas utiliser la notion « équivalence ». elle accepte peut
être parfois le rééquilibrage mais surtout pas l’équilibre.
Attention : ces arrêts sont importants sur la cause : proportionnalité, équilibre en droit des contrat.
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La Cour de cassation a été amené à l’occasion du contentieux de la validité des clauses limitatives de
responsabilité à éradique une clause limitative de responsabilité stipulé entre prof sur le fondement de la
cause et 1131 code civil. La cause est plus un prétexte : la cause est utilisée pour la police des clauses
limitative de responsabilité. Ce n’est pas la question de droit.
Les arrêts Chronopost relève du droit des clauses et non du droit de la cause.
C’est la Ch. commerciale attention. Société spécialisée dans l’équarrissage. Il utilise la Chronopost pour
répondre à une appel d’offre. L’offrant est celui qui répond et l’acceptant est celui qui a émis l’appel.
L’offrant fait une proposition pour répondre à la demande formulée par le futur acceptant.
Echec de Chronopost, le pli arrive trop tard. La société est furieuse alors qu’elle était quasiment sur
d’emporter le marché. Le préjudice subi c’est la marge bénéficiaire, si le contrat avait été conclu. La
société Chronopost a apposé la clause limitative de responsabilité, elle s’engage à rembourser le prix du
pli.
Le schéma économique : Chronopost réussit alors il est payé et en cas d’échec il n’est pas payé.
L’inexécution des obligations ne coûtera rien. La clause est plus que limitative de responsabilité, elle
m’est fin à sa responsabilité : c’est une clause de non responsabilité.
La CA retient qu’absence de faute lourde et inexcusable, qui seule permet d’exclure les clauses
limitatives.
La faute lourde : équipollente au dol, elle s’entend comme le manquement d’une extrême gravité révélant
l’inaptitude du débiteur à l’exécution des obligations auxquelles il s’était engagé. Définition subjective de
la faute lourde : on se réfère à la gravité du comportement du débiteur pour le taxer d’une faute lourde.
Passer un certain seuil, l’incapacité de remplir ses engagements est à la frontière de la malhonnêteté.
La CA considère que la société Chronopost n’a pas commis de faute lourde. Si on s’en tient à la définition
subjective de la faute lourde, il est très difficile d’imputer à la société Chronopost une faute lourde. (Pour
des obligations du même type, 80% des obligations est exécutée correctement.)
La Cour de cassation censure au visa de 1131 et non 1150. Ne statue pas sur le fondement de la faute
lourde mais sur la cause. Elle peut ainsi considérer que la clause qui contredit la portée de l’engagement
pris devait être réputé non écrite.
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La cause de payer un prix supérieur réside dans le fait de vouloir un acheminement rapide du courrier.
On paye plus cher pour que ça arrive vite, dans un délai fixé.
Dans l’hypothèse où on ne parvient pas à acheminer le courrier dans le délai stipulé, Chronopost est en
conséquence en inexécution de son obligation contractuelle et doit réparer le préjudice subi par le retard.
La clause qui exclut toute réparation au bénéfice du client doit être annulé car elle prive de toute cause
l’engagement de payer un prix majoré.
Toutes clauses limitatives qui permettent de se dégager de toute responsabilité en cas d’inexécution de
ces obligations essentielles doit alors être réputées non écrites. Ce raisonnement est le fruit du président
Bézard. (Il utilisait le pseudo P. Moréty)
Ce visa conduit à la réputation non écrite de la clause, et non la nullité ici. Ce qui est nulle c’est la clause
et non le contrat. C’est une technique de suppression des clauses abusives dans les contrats entre
professionnel, au même titre qu’il existe l’article L.132-1 code de la consommation. Ce texte fond
l’éradication des clauses abusives dans les contrats entre professionnels et consommateur. La clause en
cause en l’espèce était une clause abusive : elle établit un déséquilibre significatif entre les droits des
parties au contrat.
Un consommateur a cette qualité quand il est conclu un contrat sans rapport direct avec son activité
professionnelle. En l’espèce, le contrat est en rapport avec l’activité professionnelle développée par la
société. Elle n’était donc pas un consommateur. Donc cette société ne pouvait pas espérer l’application
de la législation des clauses abusives.
L’arrêt Chronopost a donc pour but pour le président de la Ch. de lisser les clauses abusives dans les
contrats entre professionnels, au même titre que la législation des clauses abusive du droit de la
consommation.
Cette analyse se justifie par la sanction aussi : c’est la même sanction « réputée non écrite » que la
sanction dans la législation des clauses abusives.
La suite de l’affaire :
2nd arrêt Chronopost : p. 199 : Com., 9 juillet 2002. Même parties en présence.
La CA de renvoi a condamné la société Chronopost à des dommages et intérêts très importants. C’était
la même affaire mais pas la même argumentation juridique, d’où le fait que ce ne soit pas devant l’AP.
La CA de renvoi se fait censurer par la Cour de cassation sur la base d’un nouveau grief.
Les demandeur au pourvoi reproche de ne pas avoir retenu l’applicabilité d’un texte légal et
réglementaire pour l’établissement d’un éventuel plafond de responsabilité autre que celui qui était porté
par la clause réputée non écrite. Le droit commun des transports et le décret d’application contenant un
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contrat type messagerie qui portait un plafond légal et réglementaire de responsabilité au bénéfice du
transporteur à hauteur du seul prix payé par le client. Chronopost reproche à la CA de ne pas avoir
vérifier que cette loi n’était pas applicable en l’espèce.
La Cour de cassation dit que ce droit des transports était applicable et que pour écarter ce plafond légale
et réglementaire, il fallait prouver la faute lourde. Le fait que la faute lourde puisse écarter ce plafond
légal est une solution traditionnelle.
Conséquence : l’éradication de la clause n’est pas suffisante pour la réparation intégrale. Il faudra vérifier
que le contrat n’est pas soumis au droit commun des transports et donc au plafond légal. Si on veut se
débarrasser de ce plafond, il faut prouver la bonne et vieille faute lourde.
En pratique, Chronopost a alors gagné. Puisque la faute lourde si on retient une définition subjective, elle
est très difficile à établir.
La CA considère comme inopérante la référence à la faute lourde et admet que la clause limitative de
responsabilité s’applique.
La Cour de cassation censure car en l’absence d’application du contrat type, alors il fallait appliquer
Chronopost 1. Mais la CA n’a pas vérifié si en l’espèce la clause ne rendait pas sans cause le contrat.
Cet arrêt clarifie la jurisprudence : quand le contrat type messagerie est applicable : plafond revient en
tant que plafond légal et preuve de la faute lourde. (Le contrat type de 1982 est fait pour le transport
intérieur.)
Mais en l’absence d’application du contrat type messagerie, alors Chronopost 1 est peut être applicable.
Contentieux contractuel dans le domaine informatique, enjeux importants (si fonctionnement dérape,
alors l’entreprise ne peut plus fonctionner.)
La Société Faurecia avait contracté avec Oracle, éditeur de logiciel sur mesure, entreprise majeure du
secteur. (et non un progiciel, qui est un logiciel standard).
Les commerciaux ont vendu un produit qui n’existait pas et n’a jamais été livré. La société Faurecia a
demandé la nullité des contrats pour dol mais aussi la résolution (grief d’inexécution d’une convention
valable formée, ce qui est contradictoire comme demande avec la demande en nullité qui suppose le
contrat mal formé).
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Sur le terrain de la résolution, résolution de l’ensemble des contrats. Les contrats de fourniture du logiciel,
le contrat de formation et le contrat de maintenance.
La résolution du contrat principal avait donc entraîné la résiliation des contrats qui lui étaient liés.
Attention application de la notion d’indivisibilité ou interdépendance contractuelle. ces notions sont liées
par un unité de cause. Tous ces contrats se servaient mutuellement de cause les uns aux autres. On
transpose à l’échelon d’un ensemble le raisonnement que l’on a pour les contrats synallagmatique.
La question principale de l’arrêt : efficacité d’une clause limitative de responsabilité opposé a Faurecia qui
demandait la réparation du préjudice subi a la suite de la résolution et résiliation des tous les contrats.
La CA estime que la société Faurecia ne caractérise pas la faute lourde de la société Oracle, sachant
que cette faute lourde ne pouvait résulter que des seuls manquements à l’obligation essentielle. La CA
privilégie la définition subjective de la faute lourde.
La Cour de cassation censure la décision de la CA pour violation de l’article 1131, du fait du manquement
à une obligation essentielle de nature à faire échec à l’application de la clause limitative de réparation.
Cette justification ne ressemble pas à Chronopost 1, la Cour de cassation utilise la définition objective de
la faute lourde et la sanction est l’inopposabilité de la clause, ce qui est la même sanction que lorsque la
faute lourde est caractérisée et écarte une limitation de responsabilité.
Cet arrêt reprend la logique de Chronopost, mais ne dit pas portant atteinte à l’obligation essentielle.
Puisque se rapproche de la faute lourde.
L’explication est peut être que ce n’est plus le même président : tricot maintenant. Qui a du raisonner par
rapport à la faute lourde et non par rapport au clause abusive.
La cause est visée pour justifier du lien entre des contrats qui forment un ensemble contractuel. Cet
ensemble est caractérisé par une cause commune ; ce qui justifie que l’anéantissement du contrat
principal de l’ensemble emporte l’annulation des contrats qui lui étaient lié.
- L’annulation d’un contrat de cession de clientèle civile devait entraîner l’annulation du contrat
de financement de ce contrat.
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La Cour de cassation a récemment jugé que la résolution d’un contrat dans un ensemble contractuel
indivisible doit entraîner la caducité de l’autre contrat. Civ. 1ère, 4 avril 2006 Doc. 24. Note de JL Aubert.
La notion de la caducité tend à se généraliser. C’est la sanction de la disparition de l’un des éléments de
formation d’un acte juridique. Le contrat principal constitue un élément fondateur du contrat lié et donc le
contrat lié tombe quand le contrat principal est anéanti.
Mais on n’a pas de régime de caducité en droit français. Conséquence : on ne sait pas ce quoi va se
passer : rétroactivité ou pas…
Le rapport Catala reprend cette solution, et intègre la caducité. Mais ne tranche pas le conflit quand au
caractère rétroactif de la caducité.
Notion conteste : même pas la cassation : ex. Faurecia, on raisonne sur le terrain de la résiliation et non
de la caducité.
La notion de caducité est signifiant quant à elle même mais elle n’a aucun signification quant à son
régime juridique. Arrêt fait référence à la caducité mais n’en tire pas de solution et de conséquence
quand au régime de cette notion. Disparition de la cause, en conséquence : l’engagement doit être
déclaré caduque. Civ. 1ère, 12 juillet 2006
Absence totale de contre partie et on assimile la contrepartie dérisoire. Ex. vente à vil prix, prix ridicule
voire inexistant.
La Cour de cassation continue d’appliquer cette nullité quand absence de cause réelle et sérieuse.
Com., 8 février 2005 doc. 19 : La Cour de cassation approuve l’annulation d’un engagement
d’approvisionnement exclusif au motif que la contrepartie était inexistante, ou dérisoire. C’est une
hypothèse de contrat cadre. La contrepartie à l’obligation de fourniture exclussive se trouvait dans un
engagement prétendument corrélatif et réciproque : le cautionnement octroyait pas le vendeur au
bénéfice de l’acquéreur, à l’égard du banquier.
Mais dettes cautionnées étaient limitées à 20% des aides et une contre garantie existait par les époux,ce
qui faisait que le fournisseur ne prenait aucun risque financier.
En ce qui concerne l’absence partielle de cause : elle n’est pas prise en considération comme cause de
nullité. Car sinon ce serait la réintroduction de la prise en considération de la lésion. Hors le droit positif
est très réticent à l’égard de la prise en compte généralisée de la lésion.
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Certains arrêts ont visé 1131 et donc la cause mais pas réellement prise en considération de la cause en
réalité : car c’est la cause au stade de l’exécution et non de la formation. C’est celle qui justifie
l’inexécution ou la résolution pour inexécution. Il y a un glissement technique. Certains auteurs refusent
cette interprétation, en estimant qu’il y a là une exception qui permet au juge de réviser judiciairement le
contrat.
Cependant, ce pouvoir de révision est une forme de prise en considération de la lésion, indirectement.
Hypothèse généralement traité sur le terrain de l’absence de cause : dès lors que l’on ne reçoit pas la
cause attendue, alors on ne reçoit pas la cause que l’on souhaitait. Il y a donc absence de cause. La
fausse cause est donc pas autonome de l’absence de cause.
La jurisprudence est allé jusqu’à dire que la fausse cause était une erreur sur la contrepartie attendu. La
fausse cause a été ramené dans le champs de l’erreur aussi.
Civ. 1ère, 11 mars 2003. p. 97 doc. 26 : le souscripteur de la reconnaissance de dette s’était engagé plus
que ce qu’il devait du fait de la dette initiale. Le bénéficiaire de la reconnaissance demande l’exécution, et
l’émetteur lui oppose la nullité de la reconnaissance de dette car elle portait engagement de paiement de
somme que n’était pas totalement du.
L’absence de cause est confondue avec la fausseté partielle de cause ; visa article 1131 : la fausseté
partielle n’entraîne pas la nullité mais la réduction à hauteur de la dette existante. La solution est claire :
le décalage entre ce qui est du et ce à quoi on s’est engagé ne justifie pas la nullité mais seulement la
réduction à hauteur de ce qui était réellement du.
Pourquoi pas de choix de l’absence partielle de cause : parce que la Cour de cassation ne veut pas que
cette voie prenne trop d’ampleur. La Cour de cassation ne veut pas que cette voie ouvre la voie d’une
contrôle des déséquilibres des contrats synallagmatiques.
Un arrêt vient très clairement de rejeter toute application de cette solution à l’hypothèse des contrats
synallagmatique : Civ. 1ère, 31 mai 2007. Cf l’attendu de principe. Doc. 29.
Conséquence : appliquer la fausseté partielle de cause que pour les reconnaissance de dette.
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Historiquement, nullité absolue. Justifier par la référence à la protection de l’intérêt général. Un contrat
dépourvu de contrepartie était considéré comme un contrat socialement inutile. Si on considère que le
contrat a pour fonction de réaliser un échange économique, dès lorsqu’il ne l’opère pas, il doit être
considéré comme inutile.
Civ. 1ère, 9 novembre 1999 doc. 1: Défaut d’aléa dans un contrat d’assurance : défaut de cause : il devait
être sanctionné par une nullité relative. Certains auteurs : droit spécial
Civ.1ère, 20 février 2001, : Convention d’arbitrage. La Cour de cassation dit clairement que le défaut de
cause de ce contrat emportait la nullité relative car la nullité pour défaut de cause ne concernait que les
intérêts individuels. Conséquence : prescription de 5 ans.
Troisième moyen : contrat de vente : conséquence : plus possible de dire que la jurisprudence était
limitée au droit spécial. La nullité relative est désormais applicable à l’absence de cause. La solution se
généralise. Encore plus parce que 3ème chambre.
Trois points à analyser : les critères d’appréciation de l’absence de cause, l’appréciation de ces critère et
la nature de la nullité.
L’absence de cause pouvait être réalisé au regard de l’impossibilité de réaliser un profit. La Cour de
cassation sans approuvé l’arrêt DPM (vu au dessus) ne condamne pas cette appréciation. La nature de
la nullité : c'était une nullité relative, appréciable au stade de la formation du contrat. L’existence de la
cause doit être appréciée au stade de la formation.
La nullité n’est pas la seule sanction de l’absence de cause, il existe d’autres sanctions :
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- réputation non écrite : arrêt chronopost. Nullité que d’une clause et non du contrat, et c’est une
nullité plus assimilable à la nullité absolue voire à l’inexistence qu’a la nullité relative.
- La caducité et les conséquences de l’anéantissement d’un contrat principal sur le sort des
contrats liés. Ce n’est pas la solution de Faurecia mais 5 juin 2007 utilise cette solution.
La cause subjective : elle sert à l’appréciation de la licéité du contrat : la conformité à la loi mais aussi à
l’ordre public et au bonne mœurs.
Si les mobiles déterminants apparaissent comme contraire avec la loi et les bonnes moeurs, il conviendra
d’annuler le contrat pour illicéité.
A. La loi
Toutes normes, quelque soit son caractère civil ou pénal, quelque soit son origine (législative ou
réglementaire.)
A. L’ordre public
Sources flexibles, la morale est variable qui évolue en fonction des époques.
Auj. : la Cour de cassation consacre la validité de ce type de libéralité. Solution dès 1999, mais surtout :
AP, 29 octobre 2004, p. 100, doc. 33
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Solution critiquable au regard de l’article 212 et le devoir de fidélité. Possible au regard des bonnes
mœurs.
Utilisable sur la moralité en droit des obligations. Sujet qui touche les domaines : formation, exécution de
bonne foi, préjudice…
Jusque 1998, l’action était recevable que si les mobiles déterminants étaient entrés dans le champ
contractuel. Ils devaient donc être communs et connus des 2 parties : but éviter qu’un contractant subisse
une nullité pour une illicéité qu’il n’aura pas connu ou dont il n’avait pas conscience.
On interdisait à un contractant qui était unilatéralement animé d’un mobile illicite de l’invoquer pour ne
pas exécuter. Si l’un des cocontractant avait eu ce motif en tête et ne l’a pas fait connaître à l’autre, la
nullité ne pouvait pas être invoqué.
Cette jurisprudence a été abandonnée : Civ. 1ère, 17 octobre 1998, p. 99, doc. 30 : Désormais, un motif
unilatéralement illicite pouvait suffire à fonder une demande en nullité pour illicéité.
Celui qui est à l’origine de illicéité peut demander la nullité. Mais aussi celui qui vient découvrir la nullité a
posteriori peut demander la nullité.
Nemo auditur n’a rien a voir avec l’affaire : ce n’est que pour demander la restitution et non la nullité.
A. La nature de la nullité
Nullité absolue, prescription 30 ans, titularité du droit de critique élargi et pas de confirmation.
A. Les restitutions
Quand motif commun, in pari causa.., aucun des deux contractants ne pourra obtenir restitution.
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· Ce sont les Aricle 1156 et suivants du code civil qui fixent les directives en
matière d’interprétation des contrats. Selon l’Article 1156 du code civil : « on
doit dans les conventions on doit rechercher quelle a été l’intention commune
des parties contractantes, plutôt que de s’arrêter au sens littéral des termes ».
Selon cette directive le juge doit rechercher l’intention des deux parties.
L’intention commune est celle que les parties avaient au moment de la
conclusion du contrat, cependant le comportement ultérieur des parties peut
être de nature à révéler cette intention. L’intention réelle doit l’emporter sur le
sens littéral, c’est une précaution prise par rapport aux clauses manuscrites de
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style. Les clauses de style sont celle habituelles utilisées dans tous les
contrats.
Les juges ne sont pas liés par la qualification que les parties ont donnée aux
contrats. En effet ils ont la faculté de lui attribuer sa véritable qualification pour en
déduire les conséquences légales, y compris celle qui n’ont pas été envisagées par les
contractants. Il faut soulever le rôle important du juge par le biais de l’interprétation, en
effet les juges du fond ont parfois ajoutés au contrat des obligations qui n’avaient pas
été envisagées par les parties contractantes (obligation de sécurité : contrat de
transport ; obligation d’information à la charge des professionnels) !Cas pratiques.
En principe l’interprétation des contrats est une question de fait et non de droit en
conséquence la cour de cassation n’intervient pas dans l’appréciation souveraine des
juges. Mais cette liberté (des juges du fond) n’est pas absolue, en effet la cour de
cassation intervient en matière de qualification.
Ce principe signifie que le contrat valablement formé s’impose aux parties. En effet
le contrat a la force d’une loi entre les parties. Ce qui a été librement conclu et sans
aucun vice devient donc obligatoire. Dans ce cas, en cas de contentieux, le juge doit
imposer le respect du contrat c'est-à-dire les prestations promises doivent être
exécutées. Ensuite ce principe signifie que le contrat ne peut être révoqué que si les
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deux parties le souhaitent en même temps. En d’autre termes la volonté d’une seule
partie (=volonté unilatérale d’une partie) ne peut suffire à la dégager de ses obligations,
sauf exceptions :
La théorie de l’imprévision (=intervention du juge dans les contrats est interdite en droit privé,
elle n’est admise qu’en droit administratif).
Au terme de l’Article 1165 du code civil les conventions n’ont d’effets qu’entre les
parties. Elles ne nuisent point au tiers. Il s’agit du principe de l’effet relatif des contrats.
Cependant il existe des exceptions à l’effet relatif des contrats, elles sont prévues par la loi.
Enfin il existe aussi dans la pratique des chaînes de contrats.
Il s’agit d’un contrat par lequel une personne (le stipulant) obtient d’une autre
(le promettant) que ce dernier exécutera une prestation au profit d’une troisième
personne (le tiers bénéficiaire).
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b) La promesse de porte-fort
L’Art 1119 CC énonce que l’on ne peu en général s’engager ni stipuler en son
propre nom que pour soi-même. Il s’agit encore d’une application de l’effet relatif
des contrats, toutefois on peut «se porter fort pour un tiers, en promettant le fait de
celui-ci ; sauf l’indemnité de celui qui s’est porté fort ou qui a promis de faire ratifier,
si le tiers refuse de tenir l’engagement. Il faut savoir que celui qui s’est porté fort
n’engage pas autrui, il promet d’obtenir l’engagement du tiers : si il l’obtient il aura
tenu sa promesse mais le tiers n’est aucunement lié. En recours à cette pratique
lorsqu’il est impossible d’obtenir l’engagement d’une personne en raison de son
éloignement ou de son incapacité.
B- Une atténuation du principe : les liens entre contrats (les chaînes de contrats)
Traiter des liens contractuels c’est prendre en compte une collectivisation des
rapports juridiques : le CC reflète une théorie individualiste (contrat entre 2 personnes)
or aujourd’hui il existe des groupes de contrats. (Le maître de l’ouvrage contracte avec
un entrepreneur pour la construction d’un immeuble, cet entrepreneur contracte avec un
plombier pour l’installation d’un matériel)=> Nous sommes en présence de deux
contrats.
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Malheureusement cette solution n’a pas été maintenue, en effet le 12 juillet 1991 on
assiste à un nouvel arrêt d’assemblée plénière (l’arrêt BESSE). On est en présence d’un
Maître d’ouvrage qui contracte avec un entrepreneur, ensuite l’entrepreneur contracte
avec un sous traitant en effet dans le contrat C2 il existait une clause dans laquelle le
sous traitant s’engageait a garantir le matériel 10 ans à compter de sa réception.
A- L’exception d’inexécution
B- La résolution pour inexécution
a) La résolution judiciaire
b) La clause résolutoire
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Synallagmatique : ob réciproque à la charge des 2 parties. Sanction particulière lié à cette réciprocité.
I. Inexécution temporaire
Quand l’une des parties à un contrat synallagmatique ne s’exécute pas, l’autre partie est en droit de refuser
d’inexécuté la sienne.
Fondement de la sanction :
- Fondement moral : contrat repose sur le respect de la parole donné. N’a plus lieu d’être si l’autre partie ne respect
pas sa parole.
- Fondement de cause : joue aussi au stade de l’exécution du contrat. Manque de cause si l’autre partie ne d’exécute
pas.
1) Les conditions de l’exception d’inexécution
a) Condition relative à l’acte
Pas de théorie générale. Procède par exemple. Art 1612 cci : vente permet au vendeur de refuser de livrer la chose si
le prix ne lui a pas été donné. Art 1704 : l’échange. Art 1944/ le dépôt.
Montre que l’exception d’inexécution peut jouer pour tt les contrats synallagmatique et même pour les contrats
synallagmatique imparfait (contrat à l’origine unilatéraux mais qui par la suite devienne synallagmatique). Joue
aussi pour les ob né de l’anéantissement du contrat.
La notion de cause explique un autre mécanisme qu’on appelle le droit de rétention : droit de retenir une chose de
son débiteur.
Ex : garagiste vend un véhicule, paiement comptant, si le client ne paye pas le prix, le garagiste refuse de livrer la
chose
Ex 2 : on amène un véhicule à faire réparer, le garagiste effectue les travaux et au moment de récupérer le véhicule
on ne veut pas payer, le garagiste décide de ne pas rendre le véhicule : pas exception de l’inexécution car le
garagiste à bien fourni sa prestation.
Ex 3 : vente d’un véhicule, prix non payé mais le garagiste livre le véhicule. Acquéreur retourne voir le garagiste
pour faire réparer et le client paye la réparation, le garagiste doit restituer le véhicule.
b) Les conditions relatives à l’ob inexécutée la première
Règles classique :
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- Peut importe de la cause de l’inexécution par le débiteur de l’ob : inexécution continu, cas de force majeur,
inexécution fortuite (non fautive) car inexécution. Fondement de cause.
- Peu importe que l’inexécution soit totale ou partielle, dépends de l’exigibilité des paiements : dans tout les cas, le
vendeur attend d’être payé totalement.
c) Condition relatives à l’ob inexécutée par le jeu de l’exception
Notion de cause ainsi que la notion de réciprocité. Il faut que les ob en présence soient issus d’un mm contrat : l’une
doit trouver sa cause dans l’autre. Il y a l’application d’un principe de bonne foi lié au principe de réciprocité : si
l’une des parties refuse l’inexécution d’une chose secondaire, l’autre partie ne peut pas refuser d’exécuter une ob
principale.
2) Le mécanisme de l’exception
L’exception à un caractère extrajudiciaire, lorsqu’un juge est saisi, il ne fait que la constater.
Le créancier n’a rien à faire : si l’autre partie ne s’exécute pas il n’a rien à faire. Si le contractant ne forme aucune
demande alors le contrat ne sera pas exécuté. Si le vendeur (ou débiteur) fait une demande en justice, le créancier va
opposer une exception. Si un juge est saisi il va vérifier si les conditions de l’inexécution sont réunies
Instrument pour le créancier pour contrainte l’autre partie à s’exécuter. Mais ce moyen de contrainte est relatif,
certains vendeurs pourront se permettre d’attendre d’être payé.
- Inexécution temporaire
Suspension intervient les fois ou un contrat s’inscrit dans la durée. Concerne les contrats à exécution successif, à
exécution échelonné. Arrête de produire ces effets provisoirement à la suite d’un évènement imputable à l’une des
parties ou extérieur. On peut distinguer 2 cas de figure
1) Suspension en cas d’inexécution fortuite
Ex : contrat de Travail à maladie du salarié, grève, maternité… pas fautive mais fortuite. En principe le
salaire n’est pas versé
En droit des assurances : quand on vend notre automobile, contrat suspendu jusqu’à ce qu’on achète un
véhicule de remplacement. En général il vaut mieux un contrat suspendu qu’un contrat éteint.
En jp on a tendance à considérer… impossibilité momentanée jusqu’à l’impossibilité qui cesse.
2) La suspension en cas d’inexécution fautive
C’est le cas où l’une des parties ne s’exécute pas, le contrat est suspendu mais 2 cas de figure :
- Quand la suspension apparait comme une faveur faite eu débiteur : art 1184 al 3 cci.
Le cas ou l’assuré ne paie pas la prime, cas de suspension du contrat mais en réalité, plutôt une suspension de la
garantie.
A. La résolution du contrat
C’est l’anéantissement rétroactif d’un contrat synallagmatique à la suite de son inexécution par l’une des parties.
La résolution se distingue de la nullité par ces causes. Nullité à pour cause un non respect des conditions de
formation du contrat. La résolution à pour cause l’inexécution parfaitement valable.
Fondement de la résolution :
- Volonté tacite, art 1184 al 1cci : condition résolutoire est tjrs sous entendu
Il y aurait dans tt contrat synallagmatique une condition résolutoire tacite dans le cas ou une partie ne s’exécuterait.
Fondement critiqué. La condition est un élément extrinsèque du contrat. Fondement rejeté.
Celui qui ne respecte pas la parole légitime le fait que le contrat disparait.
- Absence de cause
La cause de l’exécution est l’espoir que l’autre partie va s’exécuter. Si elle ne le fait pas on peut considérer que la
cause de l’autre partie est inexistante donc le contrat n’est pas valable. Fondement actuelle.
Principe est que sont concernés les contrats synallagmatiques. Art 1978 cci. Mais il y a quand même des
tempéraments :
Certain contrat synallagmatique ne peuvent être résolu notamment les contrats de rente viagère. La rente viagère est
un contrat aléatoire. On ne peut pas demander la résolution.
La cession d’office ministérielle : ne peut pas être résolu. On en peut pas remettre qqch un acte public pour des
raisons privées.
En droit des libéralités, donations avec charge : s’il y a inexécution des charges il sera possible de révoquer la
donation.
Il faut une inexécution par le débiteur. Le juge a des pouvoirs d’appréciation important. Il tiendra compte de
l’importance de l’ob inexécuté : principale ou accessoire. Tiendra compte aussi de l’étendu de l’inexécution.
Traditionnellement, il fallait une inexécution fautive mais ont a tendance à élargir à des cas d’inexécution non
fautive.
b) Mise en œuvre
La résolution est un constat d’échec. Explique pk le juge dispose d’un pouvoir d’appréciation.
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Le créancier peut préférer l’exécution forcé du contrat ou par équivalent. Art 1184 al 2 cci. En cas d’urgence, le
créancier peut mettre fin d’office au contrat à ces risques et péril (si condition d’urgence non remplie peut y avoir
indemnité).
En premier lieu, le juge peut accorder au débiteur un délai pour s’exécuter. Art 1184 cci. Le juge peut condamner le
débiteur de dommage et intérêt sans prononcer la résolution.
Le juge peut prononcer la résolution et en plus des d-ià il faut un préjudice et une faute.
Si le débiteur s’exécute tardivement, pendant l’instance, le juge ne prononce pas la résolution. Normalement les
choses se figent pendant l’instance, mais ici c’est une exception à la règle.
c) Les effets
Pour les parties, même pb de restitutions qu’en cas de nullité. En principe, les revenus doivent être restitués. Pour les
contrats successifs : on conçoit mal une rétroactivité, on parlera donc de résiliation (et pas de résolution). La
résiliation aura des effets uniquement pour l’avenir.
Trouve souvent dans les contrats des clauses prévoyant la résolution. En principe, les clauses sont valables.
Cependant il y a des cas où ces clauses sont réglementées. Tout est q d’interprétation : tt les clauses ne sont pas
rédigées forcément de la mm manière. La présence de se genre de clause n’élimine pas le contentieux.
Effets limités car on considère qu’on peut renoncer par avance à exercer son droit.
Cette clause n’est que le rappel de la loi. Elle ne dispense pas du recours au juge.
La porté dispense pas de recourir au juge mais si le juge est saisi et que la circonstance est présente, il devra
prononcer la résolution : limite le pouvoir d’appréciation.
Dispense le recours au juge mais dans la pratique on saisi quand mm le juge au niveau de l’interprétation de la
clause. En revanche cela ne dispense pas de la mise en œuvre préalable.
Simple fait que le terme arrive, on met fin au contrat sans prévenir l’autre partie.
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30/6/2019 Droit des actes juridiques : les contrats (réforme) - Cours de droit
Le juge exécute un contrôle des clauses car certaine sont inadéquates. Egalement quand le créancier est de mauvaise
fois à demander la résolution.
Quand le créancier invoque une clause de mauvaise fois, la clause peut être écartée.
Quand le débiteur est de bonne fois concernant son inexécution, cela ne suffit pas pour écarté la clause.
Cas d’un corps certain : mm si la chose est resté entre les mains du vendeur après la vente, le proprio est bien
l’acquéreur donc c’est cette acquéreur qui va supporter le risque.
L’autre partie est tenue du prix ? Oui car il est le proprio de la chose et il en supporte donc les risques. Il ne pourra
pas avoir cette chose puisque détruite mais il en supporte les risques.
Il y a des exceptions :
- Le retard de transfert de propriété peut être stipulé dans le contrat. Au moment ou la chose est détruite, si la chose
n’est tjrs pas transférer, la chose est au risque du vendeur.
- Possible de stipuler dans une vente que la chose est transférer immédiatement mais on stipule que les risques sont
retardés.
- Hypothèse d’une vente sous conditions suspensive, art 1182 cci. Contrat conclu, la chose est détruite entre les
mains du vendeur sous cas de force majeur, survenance d’un évènement conditionnelle. Normalement le proprio est
censé être l’acquéreur dès le jour de la vente mais ici dans le cas particulier des risques, au jour de la destruction de
la chose c’est encore le vendeur le proprio.
- Si le vendeur devait livrer et ne le fait pas, le risque revenait sur la tête du vendeur. L’acquéreur peut mettre en
demeure le livreur de le livrer donc les risques reviennent sur la tête du vendeur.
Pour les choses de genre dans les contrats translatif de propriété sont des biens non individualisé. Le transfert de
propriété intervient le jour de leur individualisation. Avant le pb ne se pose pas psq les choses de genre ne périssent
pas car si la chose est détruite rien n’empêche de prendre autre bien vu que se sont tous les mêmes (ex : vins).
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