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De manière quotidienne nous passons des contrats, pour nos besoins personnels également
pour nos besoins professionnels. Afin de renforcer la sécurité juridique le législateur a
souhaité encadrer de manière précise la conclusion et l’exécution de ces principaux contrats.
En conséquence, aux règles générales s’appliquant aux contrats viennent s’ajouter des règles
spécifiques pour les plus importants de ces contrats.
S’agissant de cet ensemble de règles applicables à tous (droit des obligations), cet
ensemble de règles à subie une réforme par l’ordonnance du 10 février 2016. Ces règles
figurent dans le Livre III du Code Civil. Ces règles traitent des règles de formation du
contrat (négociation, pourparlers, l’offre et l’acceptation, consentement libre et éclairé, la
capacité des parties, contenu du contrat, sanctions en cas d’inexécution...).
A côté les régimes spécifiques s’appliquent aux plus importants des contrats, des
contrats les plus usuels. Dans le Code Civil s’applique des règles spécifiques au contrat de
vente, de bail, d’entreprise, le mandat… Ces règles particulières tendent aujourd’hui à se
multiplier. Les auteurs dénoncent un processus de spécialisation croissante du droit des
contrats. Car on chercher à appréhender de plus en plus précisément les réalités économiques.
Il convient donc de bien distinguer le droit commun des contrats et le droit spéciaux.
Le droit commun a donc subie une réforme par l’ordonnance du 10 février 2016. Cette
réforme est intitulée « réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve
des obligations ». Cette ordonnance est venue modifier le livre III du Code Civil qui a était
totalement réécrit en trois titres : les sources, le régime général des obligations et sur la preuve
des obligations. Lorsqu’elle a été publiée elle fut accompagnée d’un rapport. Sur ce rapport,
qui sert à expliquer, comprendre l’esprit de la réforme. Parmi les informations les plus
emblématiques le rapport précise que toute règle de la réforme qui n’est pas expressément
qualifié d’ordre public doit être considérée comme une règle supplétive donc large marge de
manœuvre pour les parties.
La réforme c’est appuyé sur des travaux préexistant, elle s’appuie sur des travaux
académiques et sur l’avant-projet Catala du droit des obligations et du droit de la
prescription1 remis à la chancellerie en 2005 et élaboré à l’initiative de Catala et Viney. Ce
projet de réforme proposait de modifier le droit commun des contrats, la responsabilité
civile, régime général des obligations et prescription. Cet avant-projet ne créait pas une
1
Lors de l’examen bien citer le nom complet de l’avant-projet : Avant-projet de réforme du droit des
obligations et du droit de prescription remis à la chancellerie en 2005 à l’initiative de P. Catala et G. Viney dit
« Avant-projet Catala »
Un autre projet de réforme est l’avant-projet Terré. Cette offre de réforme a était
proposait sous l’égide l’Académie morale et politique. Il marquait plus une rupture avec
l’actuel Code Civil. L’idée de cet avant-projet était de rapprocher la terminologie et le
fonctionnement du droit des contrats français des standards européens. L’influence
européenne se retrouvait dans le projet Terré, le rapport autorisait le juge a révisé le contrat
pour imprévision, l’autorisait à modifier le contrat en cas d’abus de faiblesse ou en cas de
clauses abusives. Le pouvoir du juge était largement augmenté afin de favoriser la partie
faible au contrat. Il supprimait aussi la notion de cause.
La réforme c’est aussi appuyé sur des projets de réforme au niveau européen. Les
principes européens des contrats (PEDC) ont étais élaborés par la commission dite
« commission Landö ». Ce recueil recommande d’harmonisé les contrats a été publié en
2009. Il partait du principe que les divergences entre les législations nationales en matières
contractuelles constituaient des obstacles. Et que pour favoriser le marché intérieur il fallait
trouver des principes directeurs, harmoniser ce droit des contrats. Les principes ont été mieux
accueillit que le projet de Code Civil Européen.
La réforme s’inspire des principes unidroit relatifs au commerce international qui ont
été élaboré par l’institut international pour l’unification du droit privé et qui dans les échanges
internationaux peuvent être choisis par les parties ou par un arbitre. Ils peuvent également
constituer une base d’interprétation en cas de litige auprès d’un juge national.
Les points essentiels de cette réforme. Les principes de bonne foi et de liberté
contractuelle inscrit comme des principes généraux. La reconnaissance de la théorie de
l’imprévision à l’article 1196. On tire un trait sur la jurisprudence Canal de Craponne de
On peut remarquer aussi que des principes jurisprudentiels sont consacrés notamment
concernant les pactes de préférences, cession de contrats, cession de dettes,
représentation. Ces grandes institutions font leur apparition de manière claire et expresse.
Certains auteurs considèrent qu’il s’agit d’une modification à droit constant afin que le droit
soit plus lisible.
L’expression droit des contrats spéciaux est parfois équivoque ainsi certains auteurs
parle de « Principaux contrats usuels » Collin, « Droit spécialisé des contrats » Benabent.
Gross et Bihr parle de « droit spécial des contrats ». Parmi les principaux contrats figure les
contrats bénéficiant à l’origine d’un système particulier. L’ancien article 1107 du Code Civil
précisait « Les contrats, soit qu'ils aient une dénomination propre, soit qu'ils n'en aient pas,
sont soumis à des règles générales » repris aujourd’hui à l’article 1105. Cette expression
« dénomination propre » a réalisé une dichotomie entre les contrats nommés et les contrats
innommés. On fait la distinction par rapport à la qualification légale car le législateur attribue
un nom à certains contrats mais également un régime juridique.
L’article 1105 du Code Civil, son 3ème alinéa prévoit « les règles générales
s’appliquent sous réserve de ses règles particulières ». C’est la consécration de l’adage que les
lois spéciales dérogent aux lois générales. En revanche pour certains contrats cette règle est
aménagée (contrat de bail). Dans le code ces contrats nommés figurent aux articles 1582 et
suivants. Il y a une dizaine de contrats : la vente, le louage, la société, le prêt, le dépôt, la
fiducie…
§2 : Repères historiques
Les principaux contrats que l’on rencontre sont ceux que l’on rencontre en droit
romain. Le droit romain connaissant le prêt, le dépôt, le commodat, la vente, le louage, le
mandat. Mais il établissait une différence entre les contrats qui porte sur une chose (dépôt,
prêt, commodat) et on considérait qu’il n’était valable que lorsqu’il y a eu transfert de la chose
et l’on opposait à ces contrats des contrats formés consensus, par le seul échange des
consentements (vente, louage, mandat).
C’est un droit en mouvement, il y a également une réflexion des débats pour rajeunir
ces figures contractuelles. Les articles sur les vices cachés devraient être modernisés pour
tenir compte de la qualité professionnels ou non du vendeur.
C’est également un droit en renouvellement. Les figures qui étaient connues depuis le
droit romain comme le contrat de louage consacré dans le Code Civil par l’expression louage
d’ouvrage. Ce contrat est connu comme contrat d’entreprise était peu développé en 1804 et
s’est largement développé en matière de transport et construction et aujourd’hui il donne
naissance à des variantes et toujours avec le même régime juridique on va trouver des contrats
de conseil, de gestion, de coopération en matière commerciale.
Au début du XIXème siècle les sources se trouvaient exclusivement dans le Code Civil.
Sur ces 400 articles du Code Civil, 100 articles traitaient du contrat de vente. Sur ces textes
une jurisprudence s’est développée et d’autres instances sont venues enrichir ce droit des
contrats spéciaux non pas par des décisions de justice mais par des avis ou des
recommandations. En matière de contrat spéciaux qui a du poids est la Commission des
clauses abusives. Si le droit des contrats a fait l’objet d’une réforme le droit de la
consommation a également fait l’objet d’une réforme par l’ordonnance du 14 mars 2016 par
la loi dite « loi Hamon ». La voie empruntée est également celle de l’ordonnance. La loi
d’habilitation est celle du 17 mars 2014 qui dans son article 161 habilite le Gouvernement
dans un délai de 24 mois à droit constant à une nouvelle rédaction du droit de la
consommation. Le but est développé dans le rapport du Président, « l’architecture du Code de
la consommation est devenu peu adapté et peu accessible ». Le but est d’aménagé le code de
la consommation et de l’adapter aux évolutions législatives. Ce Code de la consommation a
La Commission des clauses abusives dont le rôle a été accrue et modifié par la réforme
du 14 mars 2016. L’article L822-4 du Code de la Consommation vient définir les missions de
cette commission des clauses abusives. Son rôle est d’analyser les modèles de convention
proposés par les professionnels et de rechercher si ces modèles proposés au consommateur
contiennent des clauses créant un déséquilibre significatif entre les droits et les obligations des
partis. Dorénavant il y a des définitions précises des notions de consommateur,
professionnel ou non-professionnel dans les dispositions liminaire du code de la
consommation préformé. On s’est interrogé en droit français si le consommateur pouvait être
une personne morale qui n’agirait pas dans la sphère de son objet social. Les juridictions
nationales étaient en contradiction avec les instances communautaires (jurisprudence et
directive). Aujourd’hui le Code de la Consommation vient donner une définition légale et
s’est mis en adéquation avec la définition de consommateur au niveau européen et il est
disposé que c’est « toute personne physique qui agit à des fins qui n’entrent pas dans le cadre
de son activité commerciale, artisanale, libérale ou agricole. ». Le professionnel est
également défini et englobe le professionnel personne moral mais également personne
physique qui agissent à des fins entre dans le cadre de leur activité industrielle, agricole,
libérale, commerciale. L’entrepreneur individuel est une personne physique et il peut agir non
pas pour ses besoins familiaux mais pour ses besoins professionnels, il n’y plus alors
considéré comme un consommateur mais comme un professionnel. C’est important car une
partie du droit de la consommation, clauses abusives, qui ne s’appliquent qu’aux
consommateurs.
Pour certains types de contrats, des textes sont adoptés à l’échelle internationale, une fois
ratifiés par l’Etat français, ces textes s’intègrent au droit positif et sont applicables sur le sol
national. La CVIM (Convention de Vienne sur la vente de marchandises) adoptée en 1980
par la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUCI). Elle
s’applique lors qu’il s’agit de vente à caractère international, cette convention qui porte sur
des marchandises ne régit les ventes qui ont un caractère personnel, familial ou domestique,
elle est faite pour les professionnels. C’est cette CVIM qui va s’appliquer d’office, elle régi
de plein droit les ventes internationales mais les parties peuvent en amont avoir écarté
l’application de ce texte dans les dispositions contractuelles. 13 septembre 2011, Chambre
commerciale. La Cour déclare que la CVIM constitue le droit substantiel français, un droit
uniforme sauf si les parties ont fait le choix d’y renoncer.
Influence qui se mesure dans les usages du commerce, les usages sont une source du
droit. En matière de commerce ils se rencontrent fréquemment. Ils peuvent être à portée
locale, port de Rouen concernant la vente à quai, la marchandise est considérée agrée dès le
chargement du wagon. On va demander un parère, qui est délivré par les chambres de
commerce pour attester des usages. Ces usages peuvent être de portée internationale, les
incoterms reprennent la signification des termes usuels des transactions commerciales. Selon
chaque législation nationale on peut avoir une définition différente de la délivrance, du
transport, de la garantie, de l’assurance. Dès lors les parties à un contrat international peuvent
choisir pour bien se comprendre et se mettre d’abord sur des initiales qui permettront de lever
le doute (DAP : le vendeur prend en charge le transport jusqu’au point de livraison convenu ;
DAT : Le vendeur organise et paye le déchargement de la marchandise au point de
destination, dès lors le transfert des risques est effectif dès lors que la marchandise est
transmise de l’acheteur au terminal convenu).
- Une chose
- Un prix
- Un transfert de propriété
Ce contrat de vente est appelé par Carbonnier comme le plus usuel des contrats.
A l’origine avant la vente, existait l’échange et avant l’échange le don. C’est seulement
avec le développement de la monnaie que la vente s’est développée. La forme primitive était
l’échange, on transférait la propriété d’un bien en échange d’un autre bien. C’est l’apparition
de la monnaie qui a permis à l’échange de s’effacer devant cette nouvelle figure contractuelle.
En droit romain dès l’époque classique, la vente était considérée comme un contrat
consensuel c’est-à-dire formé par le seul échange des consentements. Il suffit que les parties
se mettent d’accord sur la chose et sur le prix pour que la vente soit valablement formée. En
droit romain, l’effet obligatoire de la vente naissant par le seul échange des consentements en
revanche le droit de propriété sur le bien résultait de la remise matérielle de la chose, (la res)
et la remise de la chose (traditio). Initialement on dissociait les deux. Le droit de propriété
n’existait qu’à partir du moment où l’acheteur était en possession de la chose. Au nom du
principe du consensualisme, cette dissociation a été abandonnée au profit de l’affirmation
d’un transfert de propriété solo-consensus ?. Ce transfert de propriété figurait dans l’ancien
article 1038, il se retrouve aujourd’hui à l’article 1196. L’alinéa 1er de ce nouvel article
précise que dans les contrats ayant pour objet l’aliénation de la propriété ou la cession d’un
autre droit le transfert de la propriété s’opère lors de la conclusion du contrat. Dès que les
personnes sont d’accord, le contrat est formé et l’acheteur est réputé également être
propriétaire de la chose. Il devient propriétaire de la vente indépendamment de la possession
matérielle de celle-ci. L’acquéreur en matière de vente est propriétaire dès qu’il donne son
consentement, même s’il n’a pas payé le prix ou s’il n’a pas la possession, l’acquéreur est
quand même propriétaire. Cela comporte des risques. La pratique a mis en place des clauses
de réserve de propriété. Ces clauses retardent la date du transfert de propriété. La clause vient
dire que le transfert interviendra qu’au complet paiement du prix par l’acheteur. L’alinéa 2
de l’article 1196 précise que ce transfert peut être différé par l’accord des parties ou par la loi.
Les ventes à crédits, l’emprunteur doit fournir un certain nombre d’éléments dans une
fiche précontractuelle standardisée concernant le type de crédit, la durée du contrat, le taux
annuel effectif global (TAEG), l’existence d’un droit de rétractation.
La vente sur démarchage a été modifiée par la loi Hamon du 17 mars 2014. Cette notion
de démarchage a été remplacé par « vente à distance ou hors établissement ». La loi Hamon
vient préciser que les professionnels doivent fournir au consommateur avec le contrat de vente
un formulaire type de rétractation ainsi qu’une notion standardisée expliquant au
consommateur sont droit de rétractation. La vente d’immeuble à construire qui là nécessite
pour être valable de donner lieu à un acte authentique à peine de nullité. L’objectif est de
renforcer l’information et la sécurité juridique et protégé la partie dite faible au contrat.
C’est un contrat qui fait naitre à la charge des parties des obligations réciproque.
Définition prévue aujourd’hui à l’article 1106 depuis la réforme. Cet article 1106 précise que
le contrat est synallagmatique lorsque les contractants s’obligent les uns envers les autres. Le
vendeur doit transférer la chose et l’acheteur doit payer le prix.
Un contrat conclu à titre onéreux n’est pas seulement à contrat avec un prix, c’est un
contrat à titre onéreux. Le caractère onéreux (article 1107 du Code Civil), chacune des parties
recherche un avantage. Formulation reprise du projet Terré. Elle repose sur l’intention des
parties et sur l’élément matériel qui est l’existence ou non d’un avantage. Le contrat de vente
ne peux pas être conclu à titre gratuit au risque d’être requalifié.
C’est le contrat contraire du contrat aléatoire, le nouvel article 1108 du Code Civil
prévoit que le contrat est commutatif lorsque chacune des parties s’engage de procurer à
l’autre un avantage qui est regardé comme équivalent à celui qu’elle reçoit. Les prestations
des parties sont donc en principe équivalentes. Parfois certains types de ventes peuvent
présenter un caractère aléatoire. C’est le cas de certaines ventes sur chose future. La vente
d’un coup de filet, l’acheteur devra payer le prix indépendamment du nombre de poisson
pêché. La vente d’une récolte sur pied, un exploitant autorise un autre exploitant à mettre ses
bêtes sur ses terres pour qu’elles pâturent. Dans ce cas-là la vente se rapproche d’un contrat
aléatoire car on se sait pas l’étendu et la valeur de chacune des parties.
Il existe des donations d’un genre particulier que l’on appelle donations avec charges.
Dans ces donations il y a l’intention libérale (animus donandi), un élément matériel, l’absence
de prix. A priori la donation est un contrat unilatéral et gratuit. Mais dans le droit des
donations il existe des donations avec charges. Dans ce type de donation, le donateur
disposant impose au donataire l’exécution d’une charge à son profit ou au profit d’un tiers. Je
te donne ma maison à charge pour toi de me nourrir et de me loger. Parfois la charge est
tellement importante que sa valeur est supérieure à la donation (l’émolument) reçue. Dès lors
la donation n’est plus un contrat à titre gratuit mais un contrat conclu à titre onéreux. Est-ce
à dire pour autant que son contrat est une vente ? Pourra-t-on appliqué les vices
cachés ? Non car il n’y a pas eu paiement d’un prix. La donation se rapproche de la vente car
il y a une contrepartie. Elle va changer de régime, va devenir un contrat à titre onéreux mais
pas un contrat de vente.
Qui sert à l’associé de rentrer dans la société. Une personne transfère la propriété d’un
bien à la société pour devenir associé (art 1832 Code Civil). En contrepartie de cet apport, la
société donne à l’associé des parts sociales ou des actions appelés droits sociaux. Il y a bien
transfert de propriété mais il n’y a pas de prix. C’est un ensemble de droits patrimoniaux et
extra patrimoniaux dans les droits sociaux comme le bénéfice distribution (dividende), le droit
de vote, de désigner les dirigeants…
Evoqué à l’article 1342-4 du Code Civil. Par la dation en paiement le créancier peut
accepter de recevoir en paiement autre chose que ce qui lui était du. La dation en paiement est
donc un mode extinctif d’une obligation près existante. Ce caractère extinctif différencie la
dation en paiement du contrat de vente. Il y a un transfert de propriété qui porte sur une chose
mais ce n’est pas un contrat de vente car le créancier ne va pas redonner le prix au débiteur.
Le processus éteint la dette préexistante. Il n’y a pas de paiement du prix.
La vente peut porter sur une chose mobilière ou immobilière, une chose présente ou future
(un immeuble à construire), sur un corps certain ou une chose de genre, elle peut porter sur un
bien corporel ou incorporel. L’usage veut que lorsque l’on parle d’une vente sur un bien
incorporel ou utilise le terme de cession plutôt que celui de vente, comme la cession de fonds
de commerce. Dans le Code du Tourisme figure l’expression « vente de service ». Le
législateur concernant les contrats conclus avec une agence de voyage a pu mentionner
l’existence de contrat de vente de prestation de service, Article L211-8 du Code du Tourisme.
Il ne peut pas y avoir juridiquement une vente de prestation de service, soit il y a une
prestation de service c’est-à-dire un contrat d’entreprise soit le régime juridique de la vente.
En l’occurrence ici il s’agit d’une prestation de service, il n’y a pas de transfert de propriété
d’une chose.
Ces contrats de location de longue durée appelé aussi leasing, se différencie des contrats
de ventes par l’absence de transfert de propriété. Même lorsque ces contrats de locations sont
conclus pour une longue durée, le bénéficiaire n’a pas la qualité de propriétaire. Le
problème a pu se poser entre bail et vente concernant les concessions de carrières. Par la
concession de carrière est transféré à une personne le droit d’exploiter cette carrière. Il y a
droit d’exploiter le sol et droit d’extraire les matériaux du terrain moyennant le paiement
d’une redevance. A priori ce contrat de concession ressemble à un bail. Le concessionnaire
paie un loyer et en contrepartie exploite une carrière. 3ème Chambre Civile 30 mai 1969, elle
exclue la qualification de bail, il est concevable quand __ sans en consommer la substance.
Progressivement le locataire épuise le sol, les produits transférés au concessionnaire ont
vocations à être supprimé par l’action du locataire. Il ne s’agit donc pas d’un contrat de bail.
Dès lors il a fallu trouver une autre qualification, on considère que le contrat est un contrat de
vente de meuble par anticipation. Parfois il n’est pas possible de trouver un autre régime
juridique applicable et notamment la qualification de vente de meuble par anticipation, la
doctrine a critiqué, mais il faut simplement reconnaitre le caractère sui generis de la
convention, c’est-à-dire qu’il est innommé. Son régime est celui du droit commun des
contrats.
Le prêt est le contrat par lequel un préteur remet une chose à un emprunteur qui s’engage à
lui restituer après l’avoir utilisé pendant un certain temps. A priori le caractère distinctif entre
la vente et le prêt est le transfert de propriété. L’emprunteur ne devient pas le propriétaire
de la chose, il s’engage même à la restitué après l’avoir utilisé. Mais il existe des prêts
translatifs de propriété, notamment lorsque le prêt porte sur une chose consomptible, et qui
emporte comme conséquences un transfert de propriété. Dans le prêt d’argent, la chose objet
de ce contrat de prêt, l’article 1892 dit que puisque la chose prêtée a été consommée par son
usage, celui-ci ne doit restituer qu’une chose équivalente de même espèce de et de même
qualité. On vient bien que ce n’est pas la chose remise par le préteur qui est restituée mais une
chose équivalente. Le critère distinctif entre vente et prêt ne tient donc plus au transfert de
propriété.
La vente est une opération translative de propriété, alors que le mandat est un mécanisme de
représentation en vue de l’accomplissement d’actes juridiques art 1984. Néanmoins en droit
des affaires les différences peuvent s’estomper lorsque l’on est en présence d’un commerçant
distributeur de produits. La question est de savoir si le commerçant achète puis revend pour
son propre compte, si s’agira alors d’une vente, chaine de contrat de vente (chaine homogène
de contrat de vente). Le commerçant peut également être mandaté par le vendeur pour vendre
ses produits à des tiers. Dans ce cas il s’agit d’un contrat de mandat. Dès lors le commerçant
agit-il pour son propre compte, en son nom (franchisé, concessionnaire) ou agit-il pour le
compte d’autrui et prendra la qualification d’agent commercial ? Le critère décisif est le
transfert de propriété. Le commerçant est-il devenu à un moment propriétaire des produits
fournis.
Il faut rechercher dans des indices et notamment dans l’obligation pour le commerçant de
rendre des comptes à son fournisseur. Lorsque le contrat prévoit une obligation de rendre
compte, alors il s’agit d’une caractéristique des contrats de représentation et donc de la
marque caractéristique du contrat de mandat.
Dans l’hypothèse inverse le fournisseur vend au commerçant qui lui vend à la clientèle. Il
s’agit alors d’une chaine homogène de contrats de ventes. Le commerçant est donc devenu de
la marchandise, c’est donc qui lui supporte les risques, c’est donc lui fixe le prix de vente de
cette marchandise à la clientèle.
Cette qualification a des répercussions pratiques importes. En pratique il peut y avoir des
clauses qui quand bien même prendrais place dans un contrat de vente, de restituer les
invendus au fournisseur initial. Ces clauses contractuelles viennent brouiller la qualification
initiale du contrat donnée par les parties. Cette opération de qualification est l’apanage des
juges du fond. Même si la convention est qualifiée de vente par les parties, les juges peuvent
requalifier la convention si elle se rapproche plus d’un autre contrat.
Les délais de rétractations, a été prévu par une loi de 1972 résultant d’une vente de
démarchage à domicile. Le consommateur avait pu se laisser influencer et qu’il était
raisonnable de lui laisser un certain temps pour revenir sur l’engagement donné. Ces délais se
sont développés depuis 1972 et notamment la loi Hamon du 17 mars 2014, est revenue sur ces
contrats de vente résultant d’un démarchage à domicile. Il vient supprimer la notion de
démarchage, par celle de contrat hors établissement. Le législateur a ainsi scindé celle de
démarchage et celle de vente à distance. On retrouve ces contrats de vente hors établissement
aux articles L221-6 du Code de la Consommation.
Ainsi l’article L221-18 prévoit que l’acheteur à domicile ou ayant souscrit sur internet dans
les ventes de biens ayant un caractère personnel ou familiale, cet acheteur peut se rétracter
dans les 14 jours suivants la conclusion. Les articles L221-6 et suivants, indique que le
consommateur peut se rétracter par formulaire papier, en ligne, que si il n’est pas informé de
son droit de rétractation par le vendeur, le délai est prononcé d’un an. Si la contrepartie a été
versée elle devra être remboursée à l’acquéreur.
S’il exerce son droit de rétractation, le contrat n’est alors pas formé. Ce n’est pas une nullité
qui va s’appliquer mais une caducité L221-27.
Dans le Code de construction et de l’habitation (CCH) L271-1. Cette disposition prévoit que
pour tout acte ayant pour objet l’acquisition ou la construction d’immeuble ou d’habitation,
l’acheteur non professionnel, dispose d’un délai de rétractation autonome de 10 jours. Ce
texte ne s’applique qu’à l’acquéreur non professionnel. Dès lors une société civile et
immobilière ne saurait l’invoqué. Ce délai s’applique pour les immeubles neufs ou anciens
mais qu’il ne porte pas sur les terrains à bâtir.
La rétraction dans tous les cas ne saurait faire le profit d’une indemnisation au profit du
vendeur notamment du fait de l’usage du bien dans l’intervalle entre l’acceptation et l’usage
de la faculté de rétractation. Aucun frais ne saurait être facturé au consommateur hormis ceux
de renvois de la chose. 15 avril 2010 Cour Européenne
- Le délai de réflexion
Le législateur a souhaité instauré un délai de réflexion obligatoire. Ce qui signifie que donner
le consentement avant la fin de ce délai est inefficace. Ainsi l’article L313-19 du Code de la
Consommation relatif à la protection des emprunteurs dans le domaine immobilier ne rend
définitif le contrat de prêt que 30 jours après la réception de l’offre par l’emprunteur (+ 10 de
je sais pas quoi à vérifier). Ce mécanisme s’applique également aux locations ventes. Dans le
même sens l’article L271-1 al 1 du CCH offre à l’acquéreur non professionnel un délai de
réflexion de 10 jours, au cours duquel l’acte authentique ne peut être signé.
L’essentiel de ces actes a longtemps relevé d’un régime jurisprudentiel incertain et instable.
L’ordonnance du 10 février 2016 est venue légiférer sur cette partie nommée période des
négociations. Le chapitre II de la réforme est consacré à la formation du contrat et ce chapitre
contient de nombreuses innovations, relatives à la conclusion du contrat avec des dispositions
concernant les pourparlers, les négociations, la rencontre des consentements. Avant il n’y
avait aucun texte dans le Code concernant cette période précontractuelle.
2
Bien connaitre les arrêts Manoukian et Consorts Cruz
Article 1587 du Code Civil3, Il s’agit d’une vente de chose que l’on ne veut acheter qu’après
les avoir gouté. L’article 1587 ne dispose pas que toutes les ventes de vin, d’huile et autres
produits alimentaires sont des ventes à l’agréage. Pour qu’une vente soit à l’agréage, il faut
que l’acheteur se soit réservé la faculté de gouter la chose. L’agrément de l’acquéreur est
ensuite discrétionnaire, tant qu’il n’a pas gouté, l’acquéreur dispose d’une option. Il s’agit
d’une promesse unilatérale de vente. La vente de ce fait qu’après l’agréage. Si la chose
vendue est agréé la vente est parfaite, l’acheteur ne peut alors plus se rétracter, si la chose ne
lui plait pas le contrat n’est pas conclu et le bénéficiaire ne pourra pas exiger que le vendeur
lui propose d’autres marchandises. 21 novembre 2006, après avoir gouté et accepté le vin qui
était en cuve, l’acquéreur avait finalement refusé la livraison au motif que les bouteilles
présentées un dépôt de tartre. La cour estime que l’accord sur la chose et sur le prix valait
vente peu importe que le vin est était commandé en vrac ou en bouteilles.
Dans une vente à l’essai on se fie aux qualités objectives de la chose, qui ne pourront être
vérifiée qu’après un essai. L’acheteur a la faculté d’essayer la chose. Il faut que l’acquéreur
ait stipulé expressément qu’il souhaitait réaliser un essai afin de déterminer son consentement.
Si l’essai est satisfaisant, l’acquéreur doit accepter la marchandise. L’essai a un caractère
objectif, il n’est pas soumis au pouvoir discrétionnaire de l’acquéreur. L’acquéreur ne pourra
donc refuser la chose que si elle ne répond pas aux qualités promises indépendamment de son
gout. Tant que l’essai n’a pas été accompli de manière satisfaisante c’est le vendeur qui est
propriétaire de la chose et qui en supporte les risques quand bien même la chose a été remise
pour l’essai. L’article 1588, qualifie la vente à l’essai, de vente sous conditions suspensives.
La naissance du contrat est subordonnée à un évènement futur et incertain.
Ces promesses se sont développées au 20 ème siècle. Ce qui explique qu’il n’y en avait pas de
traces en 1804. Ces promesses sont issues de la pratique. Aujourd’hui elles paraissent
indispensables et il n’est pas de cession de fonds commerce, de cession de droits sociaux, de
vente immobilière qui fasse l’économie de ce type de promesse. Depuis l’arrêt Consort Cruz
15 décembre 1993, ces promesses suscitaient beaucoup de difficultés et divisaient largement
3
«A l'égard du vin, de l'huile, et des autres choses que l'on est dans l'usage de goûter avant d'en faire l'achat, il
n'y a point de vente tant que l'acheteur ne les a pas goûtées et agréées».
Les raisons qui poussent les parties à réaliser une promesse sont variées. Dans certains cas
l’une des parties souhaite réserver sa décision et bénéficier d’un délai d’option qui lui
permettra d’acheter ou de vendre, ou de ne pas acheter, de ne pas vendre. Les éléments
essentiels du contrat sont convenus, c’est seulement le consentement de l’une des parties
qui fait défaut. On parlera alors de promesse unilatérale avec un promettant et un
bénéficiaire qui jouit d’un délai d’option.
Dans d’autres cas aussi bien le vendeur que l’acheteur sont prêts à conclure le contrat, il n’y a
pas d’options pour autant le contrat définit ne peut intervenir car il manque un élément
essentiel comme une autorisation administrative, l’accord d’un prêt bancaire… Dans ce cas-là
on ne parlera pas de promesse unilatérale de contrat mais de promesse synallagmatique de
contrat. En matière de vente elles sont abrégées en PUV et PSV.
Cette somme d’argent peut constituer des arrhes, confèrent à chacun des parties une faculté
de dédie : faculté pour l’une des parties de séduire. C’est-à-dire se désengager d’un contrat
valablement conclu. Cette faculté de dédire et les arrhes, article 1590 Code Civil, si la
promesse de vente a été faite avec des arrhes. Malgré la force obligatoire dans une promesse
de contrat, moyennant le paiement d’une indemnité. Cette faculté de dédie qui trouve forme
dans les arrhes se distingue de la clause pénale. Après le versement d'arrhes, il est possible
d'annuler la commande : que ce soit l'acheteur ou le vendeur, aucun ne peut être contraint à
exécuter le contrat. En revanche, les sommes versées en avance sont perdues, sauf
dispositions contraires explicitement prévues au contrat. Si le vendeur ne livre pas ou
n'exécute pas la prestation sur laquelle il s'est engagé, il peut être condamné à rembourser au
consommateur le double des arrhes versées.
La clause pénale vient sanctionner une faute durant l’exécution du contrat. Une clause pénale
insérée dans un contrat prévoit que si l’une des parties n’exécute pas ses obligations, une
somme sera versée à la victime de cette rupture. Le dédie ne concerne pas l’exécution du
contrat, il ne manque pas à son obligation. Cette clause pénale est traité à l’article 1231-5
Code Civil. En matière de clauses pénales, le législateur prévoit que le juge peut d’office
modérer ou augmenter la peine convenue par les parties si l’une ou l’autre avait mal ou non
exécuté le contrat. Dès lors les arrhes versés, analysé donc dédie, le juge ne peut pas venir
modifier le montant de ces arrhes sur le fondement 1231-5.
Contrairement aux arrhes, l’acompte est un paiement partiel et anticipé du prix de vente. Il
n’ouvre donc pas droit à une faculté de repentir. Le code de la consommation prévoit que
dans les relations entre professionnel et consommateur, la loi présume que dans les ventes de
bien meuble dont le prix est supérieur à 500€ et dont la livraison n’est pas immédiate, les
sommes versées d’avances sont des arrhes et non des acomptes. L214-1 Code Consommation.
§1 : Promesses unilatérale
Une seule des parties a donné son consentement. La promesse unilatérale est la plus courante
que la promesse unilatérale d’achat.
Elle confère au bénéficiaire une option pendant un certain temps. Le promettant est
définitivement engagé mais le bénéficiaire peut librement lever l’option. L’option est de soit
acquérir soit de renoncer à la vente. La définition de cette promesse figure à l’article 1124 al
1er du Code Civil. Dans cette disposition le législateur prévoit « que la promesse unilatérale
est le contrat par lequel une partie, le promettant, accorde à l’autre, le bénéficiaire, le droit
d’opter pour la conclusion d’un contrat dont les éléments essentiels sont déterminés et pour la
formation duquel ne manque que le consentement du bénéficiaire ». Ce qui singularise la
promesse unilatérale est ce droit d’option. Dans un arrêt de la 3ème chambre civile 23 janvier
1991, la convention par laquelle le bénéficiaire s’engage à acquérir dès que le promettant aura
remplis un certain nombre d’obligation n’est pas une promesse unilatérale, est donc
synallagmatique. S’il n’y a pas d’option il n’y a pas de promesse unilatérale.
Le contrat de promesse
On est dans la période qui prépare la conclusion d’un contrat définitif. Mais on se met
d’accord par contrat de promesse sur les modalités du contrat définitif. La promesse
unilatérale de vente est un contrat formé par la rencontre de l’offre du promettant et de
l’acceptation du bénéficiaire. Il ne faut pas confondre l’acceptation du bénéficiaire au contrat
de promesse et sa levée d’option.
Lors de la promesse, elle est parfaite à l’égard du promettant et l’engage. Lors de la levée
d’option elle engage le bénéficiaire.
Quid des promesses post mortem ? Est-ce que lorsque le bénéficiaire lèvera l’option le
contrat sera-t-il formé?
La promesse post mortem est valablement formée car le promettant a consenti à la vente au
moment de la signature de la promesse. 30 mai 1985 1ère Chambre Civile. A la différence de
simples négociations, le promettant s’est obligé à la vente même si après la promesse il
devient incapable, il est soumis à une procédure collective ou s’il décède. Il est engagé dans la
vente. 30 novembre 1971 1ère chambre civile, Concernant une maladie mentale survenu
pendant la levée d’option, au moment où il a donné son consentement il était sain. De même à
l’égard de l’héritier du promettant, le promettant avait consentit à la vente au moment de la
promesse.
Pour être efficace la promesse doit comporter les éléments essentiels de la vente à venir. La
promesse doit comporter des précisions sur la chose et le prix.
Avant la réforme du droit des contrats, la cour avait pu remettre en cause le caractère
obligatoire de la promesse unilatérale de contrat. Elle avait admis que le promettant puisse
valablement rétracter son engagement avant la levée de l’option. 3ème chambre civile Consort
Le législateur est venu légiférer 1124 al 2 Code Civil qui prend le contrepied de cette
décision. Le législateur vient briser une jurisprudence contestée. « La révocation de la
promesse pendant le temps laissé au bénéficiaire pour opter n’empêche pas la
réalisation du contrat promis ». D’autres décisions que Consorts Cruz existait aussi
notamment en 1970. A la suite de l’arrêt Consort Cruz d’autres arrêts avaient été commentés.
Tant que le bénéficiaire n’a pas levé l’option, la vente n’est pas formée. Ce qui signifie qu’il
n’a aucun droit immobilier, de propriété sur la chose. Il dispose d’un droit personnel. Ce droit
d’option est une créance dont dispose le bénéficiaire à l’encontre du promettant. Cette nature
est de nature particulière, le bénéficiaire peut transformer unilatéralement son droit personnel
en un droit réel de propriété. Il peut à lui seul transformer son droit personnel en droit réel,
dès lors Najiar dans sa thèse du droit potestatif confère la nature de droit potestatif à cette
créance. Il y a l’idée de pouvoir. Il dépend de la volonté unilatérale d’une seule des parties.
c) L’opposabilité de ce droit
Tant que l’option n’est pas levée le droit du bénéficiaire n’est pas un réel, ainsi relève des
règles de la relativité contractuelle et non des règles de la publicité foncière. Le nouvel article
1124 alinéas 3 du Code Civil prévoit désormais que le contrat en violation de la promesse
unilatérale avec un tiers qui en connaissait l’existence est nul. Les juges ne peuvent plus se
contenter d’octroyer des dommages et intérêts, il peut invoquer la nullité du contrat en
prouvant que le tiers était de mauvaise foi. La cour entérine une jurisprudence de la Cour
Cassation de 1975.
d) La durée de la promesse
Il arrive que la durée de l’option ne soit pas déterminée. La jurisprudence prévoit alors
que c’est l’expiration d’un délai raisonnable que le promettant peut mettre en demeure le
bénéficiaire de lever l’option ou non et après cette mise en demeure c’est à nouveau un délai
raisonnable laissé au tiers pour exerce son droit d’option.
Dans tous les cas l’article 2224 Code Civil s’applique, point de départ de la prescription
extinctive. Tant que le promettant n’a pas mis en demeure le bénéficiaire pour opter, ce
bénéficiaire dispose d’un délai qui expire au plus tard 5 ans après la promesse. Ce délai de 5
ans est l’application du droit commun et la prescription extinctive.
La forme comme la vente elle-même est un contrat consensuel pour former la promesse. En
pratique le plus souvent cette promesse de vente est établie par acte authentique puisque le
législateur dans un certain nombre de cas cherche à protéger les consommateurs à l’instar de
l’article L 290-1 du CCH, lorsque la promesse de vente porte sur un immeuble appartenant à
une personne physique, et que l’option a été consentie pour une durée supérieure à 18 mois, à
peine de nullité, elle doit être consentie par acte authentique.
Article 1589-2 du Code Civil, prévoit « est nul et de nul effet la promesse unilatéral de
vente__ dans les 10 jours de son acceptation afin de lutter de lutter contre la dissimulation
d’une partie du prix de vente ». On s’éloigne donc du caractère consensuel de la promesse et
devient ainsi un acte solennel.
On s’est interrogé sur la nature de cette opération qui s’analyse par la cession de contrat.
C’est-à-dire que cette opération permet une substitution dans la qualité de partie au contrat.
En pratique s’il existe une indemnité d’immobilisation, c’est le cessionnaire qui va devoir le
rembourser en plus du prix de cession payé, 17 avril 1984.
La Cour de Cassation nous dit que cette opération n’est pas une cession de créance, il qu’il
n’y a pas à respecter l’article 1321 et 1322 du Code Civil, 3ème chambre civile 12 avril 2012.
Cella s’apparente plus à une cession de contrat que de créance. La réforme de 2016 a
consacré l’article 1216 à la cession reconventionnelle de contrat « un contractant, le cédant,
peut céder la qualité de partie au contrat à un tiers, le cessionnaire, avec l’accord de con
cocontractant le cédé ». L’alinéa 2 s’intéresse aux modalités en prévoyant que cet accord peut
être donné par avance. Dans la promesse initiale il pouvait être prévu une clause autorisant la
Dans un arrêt du 28 juin 2006, la Cour de Cassation énonce clairement que cette faculté de
substitution dans la qualité de bénéficiaire de la promesse est sans effets sur le caractère
unilatéral ou synallagmatique de la promesse.
2) La levée de l’option
Choix entre lever l’option et de ne pas acquérir. S’il garde le silence pendant tout le délai
de l’option on considère qu’il a refusé d’acquérir le bien car la levée d’option suppose une
manifestation positive de volonté. L’option doit être levée pendant le délai, passé ce délai elle
devient caduque.
Après avoir levé l’option le promettant est obligé de respecter ses obligations notamment pèse
sur l’acquéreur une obligation de délivrance. Le promettant assujettit à cette obligation devra
signer l’acte authentique de vente qui est nécessaire en matière immobilière. De même le
promettant sera obligé de signer l’ordre de mouvement (le virement), s’il s’agit d’une vente
d’action. Le bénéficiaire pourra contraindre en justice le promettant à signer de tels actes. Les
tribunaux peuvent condamner le promettant sous astreinte à procéder à ces signatures. Ils
peuvent même décider que face au refus du promettant, le jugement vaudra acte de vente et
pourra être publié. Cette deuxième solution n’est pas la préférence des juges.
Le bénéficiaire peut renoncer au projet d’acquisition est exercer son option en faveur du refus.
Dès lors même si ce n’est pas obligatoire dans une promesse obligatoire de vente, le
bénéficiaire devra verser une indemnité d’immobilisation ou abandonné l’indemnité
d’immobilisation versé lors de la promesse.
Ce n’est ni un dédie ni une clause pénale. Ce qui signifie que les juges ne peuvent s’appuyer
sur 231-5 al 2, qui permet au juge d’office d’augmenter au de diminuer le montant des clauses
pénales.
Le promettant donne son accord à l’achat alors que le vendeur dispose d’un droit de vendre ou
de ne pas vendre. La PUA est moins courante mais elle trouve application en droit des
affaires, il n’est pas rare que soit stipulé une promesse de rachat de stock ou d’invendu par le
fournisseur et il n’est pas rare que des actionnaires conclus une promesse de rachat
d’actions notamment avec la question des rachats à prix plancher. L’hypothèse est qu’un
associé acquière des actions en se faisant consentir par un autre associé une promesse de
rachat de ces titres à prix plancher. Tout associé d’une société doit pouvoir contribuer aux
bénéfices et aux pertes. L’article 1844 (clauses léonine), toute clause par laquelle un associé
ne prend pas de risque, totalité du bénéfice ou exempté des dettes, la clause est éradiqué. ??
La perception d’un dividende minimum chaque année est considérée comme une clause
léonine. Cela tue l’aléa social, il faut que chaque associé soit soumis à cet aléa social. Ce
mécanisme risque d’être considéré comme léonine au regarde de l’article 1844-1. L’arrêt
Bowater ?.
La promesse unilatéral d’achat constitue pour le bénéficiaire constitue une protection contre la
perte de valeur de ces titres. Bien souvent ce n’est qu’en raison de cette promesse unilatérale
d’achat que le bénéficiaire a décidé d’entrer dans la société, c’est le motif déterminant de son
entrée de la société. Cet associé contribue aux pertes conformément à l’article 1832 du Code
Civil ? Ne s’agit-il pas d’une clause léonine excluant tout associé des risques, réputée non
écrite. Ce type de convention s’est multiplié notamment via les conventions de portage, c’est
un contrat par lequel un donneur d’ordre demande à un porteur (une banque) de porter de
actions pour son compte généralement avec l’obligation pour le porteur de respecter les
Chambre des requêtes 9 avril 1941, c’était prononcer contre la validité de ces promesses
consenties entre associés en considérant qu’il s’agissait de contrat léonine. Est intervenu
l’arrêt Bowater du 24 mai 1986, la Cour de Cassation vient faire échapper ces promesses de
rachat d’achat à la prohibition des clauses léonine. Cette clause ne trouve pas sa source dans
le contrat de société mais dans un pacte extrastatutaire, hors l’article 1844-1 sur les clauses
léonines s’intéresse aux clauses dans le contrat de société. Dans un arrêt suivant du 7 avril
1987, la cour refuse de s’aligner sur la position de la chambre commerciale, qu’il faut prendre
en compte l’effet de l’opération, dès lors que la PUA a pour effet de garantir à l’associé des
pertes elle tombe sous l’article 1844-1. Pour la 1 ère chambre civile, peu importe qu’elle figure
dans les statuts ou non, ce qui compte est la conséquence et non l’origine de cette cause. Un
autre arrêt de la chambre commerciale du 16 novembre 2004, a à nouveau fait échapper
l’opération aux sanctions de l’article 1844-1 en s’appuyant sur une nouvelle argumentation.
Explique que la promesse est valable car elle ne concerne pas tous les associés mais
seulement les bailleurs de fonds (les investisseurs). La chambre commerciale fait une
distinction dans la catégorie des associés. Aujourd’hui c’est le terme générique pour la
personne détenteur d’actions.
En droit des sociétés on ne fait pas de distinction entre la motivation des associés. Certain
pour développer leur activité, pour gérer un patrimoine immobilier, pour faire des
investissements. Dans cet arrêt la Cour semble admettre un autre type d’associé. Dans
chambre commerciale du 22 février 2005, valide la promesse en retenant le caractère
temporaire de la PUA, que le bénéficiaire ne pouvait lever l’option qu’à l’expiration d’un
certain délai et pendant un temps limité. Que l’associé restait en dehors de cette période
soumis au risque de dépréciation de ces actions. Cela s’apprécie au cas par cas du montage.
C) Promesses croisées
On appelle promesses croisées dans lesquels les parties conclues à la fois une PUA et PUV
pour le même bien. La chambre commerciale dans un arrêt du 22 novembre 2005 a affirmé
que l’échange d’une PUA et PUV réalise une promesse synallagmatique de vente (PSV),
valant vente définitif dès lors que les promesses réciproques ont le même objet et sont
stipulées dans les mêmes termes. La plus part des commentateurs se sont montrés hostiles à
cette décision car elle méconnaissait la volonté des parties qui en l’occurrence avait fait et
PUA puis une PUV et non un PS, d’autres part certains soulignent d’un délai de levé avait été
stipulé ce qui démontrait que les parties voulait différer le moment de la vente jusqu’au
moment où l’une d’elle exercera l’option. Si aucune des deux de lève l’option dans le délai
convenu, les promesses sont ainsi caduques. Si l’une d’elle seulement lève l’option l’autre est
engagée même si elle a renoncé à sa propre promesse. Un arrêt de la cambre commerciale du
§2 : Promesse synallagmatique
Dans ces conditions les parties ont recours à la PSV ou à une vente sous conditions
suspensives de l’évènement futur qui la rendra définitive. En droit civil, cette condition doit
impérativement réunir deux caractères. La condition est un évènement futur et un évènement
incertain. Il ne pourra donc y avoir vente conditionnelle que si l’on est en présence d’un
évènement futur et incertain. C’est un évènement qui échappe à la volonté des parties. Si
l’évènement prévu comme condition dans le contrat est l’exercice d’un acte de volonté (le
paiement d’un prix, la réitération de la promesse par acte authentique l’acte) l’acte n’est pas
condition car payer le prix dépend des parties, ce n’est pas incertain. Ce n’est pas une vente
conditionnelle mais une vente à terme. La condition est un évènement futur et incertain qui
échappe aux parties, le terme est un évènement futur mais certain.
Les parties peuvent faire d’un élément qui n’est pas essentiel une condition suspendant la
formation de la vente. En clair dans leur PSV, elle prévoit leur condition. Il faut que la
condition ne dépende pas de leur volonté. Les parties prévoient dans leur PSV que la vente
sera conclue sous conditions d’obtention administrative les autorisant à agrandir leur parcelle.
La condition choisie ne vient pas du législateur. Lorsque l’évènement se réalise, la vente
produit alors ses effets (obligation du paiement du prix, droit de mutation et transfert de
propriété). A l’inverse si l’évènement ou la condition prévue ne se réalise pas dans le délai
convenu, la PSV devient caduque sauf si l’inaccomplissement de la condition est imputable à
l’une des parties ou si les parties conviennent d’une prorogation pour que la condition se
réalise.
Il n’est pas rare dans le domaine immobilier que les parties à un compromis de vente que la
vente ne sera définitive que par régularisation par acte authentique ou par le complet paiement
du prix par l’acquéreur. L’élément choisi n’est plus une condition mais un terme suspensif. Si
l’une des parties se dérobe à son obligation en ne payant pas le prix ou en refusant de signer
l’acte authentique, le cocontractant a le choix, soit poursuivre l’exécution forcée de la vente
ou un jugement valant vente. Soit être demandé à être dégagé à être dégagé de ses propres
obligations et demander la résolution du contrat avec dommages et intérêts.
Le pacte de préférence est un contrat conclu entre le propriétaire d’un bien et un bénéficiaire.
Comme dans une PUV, le droit du bénéficiaire est un simple droit de créance contre le
promettant, il ne s’agit pas d’un droit réel sur un bien. On peut donc le qualifier de droit
potestatif. Ainsi le bénéficiaire n’acquerra la propriété que si la propriété accepte de vendre et
que si le bénéficiaire décide d’accepter.
Il est souvent associé à d’autres contrats, on le retrouve fréquemment dans le contrat de bail
au profit du locataire, le bailleur s’engage à vendre le bien en priorité au locataire. On le
retrouve également en cas d’apport en société. En matière de société ce pacte de préférence
est fréquemment présent dans des pactes extrastatutaires, c’est une convention entre associés
en dehors des statuts également appelé pactes d’actionnaires.
§1 : La nature juridique
Très souvent raccroché à la PUV, car dans les deux cas ce sont des contrats unilatéraux où
seul le propriétaire s’engage, la chose doit être déterminée et le droit du bénéficiaire est
transmissible est cessible. A la différence de ce qu’elle décide pour la PUV, la Cour de
Cassation dans un arrêt du 4 janvier 1995 soumet la cession de la qualité de bénéficiaire du
pacte de préférence aux modalités de la cession de créances, article 1323 et 1324 Code Civil.
Le promettant dans l’hypothèse d’un pacte de préférence ne s’est pas engagé à vendre. Il
s’engage juste à adresser son offre en priorité à une partie déterminée, à un bénéficiaire
déterminé. C’est pourquoi pour la validité de la promesse, ni le prix ni le délai de la
préférence n’ont à être déterminé.
Le pacte de préférence porte sur une simple éventualité, il faut que le promettant s’engage à
vendre et permet au bénéficiaire d’avoir une option potestative.
§ 2 : Le régime juridique
En revanche si le bénéficiaire se déclare intéressé selon les modalités convenues, c’est à lui
que le propriétaire devra vendre. Quid si le promettant consent des conditions plus favorables
à un tiers ? La jurisprudence considère que le bénéficiaire pourra engager sa responsabilité et
pourra réclamer les mêmes conditions avantageuses proposées au tiers.
Lorsque le pacte a été violé et que le promettant a vendu à autrui en méconnaissance du pacte
de préférence, l’article 123 al 1 du code civil, prévoit que le bénéficiaire peut soit faire
annuler la vente soit demander à être substituer au tiers dans le contrat conclu. Cette
substitution ne peut intervenir que sous certaines conditions. Il faut une mauvaise foi
commune du promettant et du tiers, et rapporter la preuve que le tiers connaissait l’intention
du bénéficiaire de se prévaloir du pacte de préférence. C’est la consécration de la
jurisprudence de la Chambre Mixte du 26 mai 2006. Ces deux conditions sont cumulatives.
En pratique la preuve de cette connaissance n’est pas simple à obtenir.
Le pacte de préférence créer un droit dont l’opposabilité au tiers relève de l’effet relatif des
contrats, article 1999. Le bénéficiaire ne peut pas opposer directement son droit au tiers mais
seulement par le biais de la faute. En cas de fraude, la vente sera dans tous les cas annulé « la
fraude corrompt tout ».
Pour la sécurité contractuelle la tiers qui soupçonne l’existence d’un pacte de préférence peut
interroger le bénéficiaire connu ou supposé par écrit parce que le législateur appel une
« action interrogatoire ». Si le bénéficiaire ne répond pas il part son droit de préférence.
La plus part des ventes commerciales écarte le principe du consensualisme. Le principe est
que le consentement verbal ne suffit pas et que seule la signature du contrat lui confère un
caractère définitif. Les lois récentes cherchent encore à protéger l’acquéreur en développant le
formalisme informatif ayant pour objet de renseigner au maximum l’acquéreur afin de veiller
à ce qu’il donne un consentement intègre. L’exemple le plus frappant est la cession de fonds
de commerce.
Lorsque la chose est incorporelle l’usage veut que l’on parle de cession plutôt que de vente. Il
ne convient pas de penser que toute cession est une vente. Mais le terme de cession ne vaut
pas toujours vente. Ainsi la cession de contrat ne se comprend en rien comme une vente de
contrat, c’est simplement la transmission de partie contractante.
Le commerçant pour exercer son activité utilise des biens meubles, des marchandises, du
matériel, de l’outillage, et des biens immeubles. Le commerçant n’est pas forcément le
propriétaire de l’immeuble. Il peut avoir reçu cet immeuble par succession, en avoir fait
l’acquisition par crédit-bail. En pratique on note que l’acquisition par le commerçant des murs
d’un immeuble n’est pas une opération intéressante car il va mobiliser des fonds pour acquérir
un bien qui ne va pas accroitre la valeur de son fonds de commerce. Dès lors le commerçant
loue l’immeuble dans lequel il exploite son activité. Dès lors il conclut un contrat de bail
commercial. A la différence du bail d’habitation il est particulièrement protecteur du
commerçant, lequel jouie sur l’immeuble d’un droit au renouvellement ou propriété
commerciale (il n’est pas propriétaire mais le droit est très fort et protecteur alors on parle de
propriété commerciale).
C’est l’ensemble des biens meubles corporels et incorporels qui appartiennent au commerçant
et lui permette d’exercer son activité. Parmi ces éléments figure impérativement la clientèle.
Le commerçant est propriétaire de son fonds de commerce et de l’ensemble de ces biens
meubles corporels ou incorporel mais n’est pas forcément propriétaire de l’immeuble.
Il y a nécessairement la clientèle, elle doit être réelle, certaine et personnelle. Cela signifie que
la clientèle lorsqu’elle seulement potentielle ou virtuelle ne suffit pas à révéler l’existence
d’un fonds de commerce. A l’ouverture du fonds la clientèle n’existe pas, il faut attendre un
certain délai pour avoir une clientèle qui se distingue de l’achalandage. Il faut attendre un
certain chiffre d’affaire pour pouvoir procéder à une cession de fonds de commerce. S’il n’y a
pas de clientèle, le commerçant pourra céder séparément les attributs, il ne pourra pas recourir
à la cession de fonds de commerce. Arrêt 3ème chambre civile 15 septembre 2010, une
boutique située rue de la grotte à Lourdes, L’arrêt temporaire pour cause de maladie de
Pour qu’une cession de fonds de commerce puisse intervenir il faut donc une clientèle réelle
et certaine mais aussi personnelle. La reconnaissance d’une clientèle propre est difficile dans
les commerces intégrés ou satellite. Car ces commerces sont intégrés dans un ensemble plus
vaste, Centre commercial, gare, hôtel… La question est de savoir si ces exploitants ont une
clientèle propre, personnelle et s’ils peuvent être déclarés propriétaire d’un fonds de
commerce. La position de la jurisprudence à évoluer. Dans un arrêt de principe 24 avril 1970
Assemblée plénière, Affaire de l’hippodrome, une buvette dans un hippodrome n’avait pas de
clientèle propre, elle n’avait pas de clientèle distincte de celle de l’hippodrome. L’exploitant
n’a pas pu bénéficier du droit au renouvellement du bail commercial. Les horaires de la
buvette était les mêmes que ceux de l’hippodrome. 3ème chambre civile 19 mars 2003,
l’exploitant d’un bar restaurant à proximité de remonter mécanique bénéficiait d’une clientèle
propre. La clientèle de ce restaurant était étalement constituée par des randonneurs, des
promeneurs, donc une clientèle distincte de celle de l’exploitant des remontées mécaniques.
La question a pu se poser sur les réseaux de distributions commerciales, les franchisés, les
concessionnaires disposent-ils d’une clientèle propre ou bénéficient-il de la clientèle du
franchiseur. 3ème chambre civile 27 mars 202 Trevisan, si une clientèle est au plan national
attaché au franchiseur, elle n’est que pour les moyens mis en place par le franchisé, elle est
donc propriétaire de son fonds de commerce.
Figure aussi comme bien incorporel, l’appellation (depuis Bordas 12 mars 1985 Chambre
Commerciale le nom commercial n’est pas indisponible). Le nom est cessible avec le fonds
de commerce. Figure également l’enseigne qui est le signe extérieur qui désigne le commerce.
Mais aussi le droit au bail lorsque le propriétaire du fonds de commerce loue l’immeuble dans
lequel il exploite son fonds. Ce bail commercial fixe la clientèle, c’est pourquoi le législateur
accorde des prérogatives importantes au preneur de ce bail commercial. Figure également des
droits de propriété industrielles, des brevets, des dessins et modèles. Dans une réponse
ministérielle du 7 janvier 2014, le gouvernement a pu déclarer que le droit de terrasse n’était
pas un élément incorporel constitutif du fonds de commerce. Il ne peut lorsqu’il cède son
fonds de commerce inclure ce droit de terrasse, le principe est celui de l’imprescriptibilité et
indisponibilité du domaine public.
Il y a aussi des éléments corporels comme l’outillage, du matériel, des stocks qui sont destinés
à être vendus. Le nantissement de fonds de commerce, c’est-à-dire lorsque le commerçant va
apporter son fonds de commerce, ce nantissement ne pourra porter sur les marchandises
destinées à être vendues. Le fonds de commerce n’est pas un patrimoine, il n’est constitué que
d’actif, il n’y a pas de dettes. Les contrats conclus pour l’exploitation du fonds de commerce
ne sont pas des éléments du fonds de commerce. Le fonds de commerce n’est pas une
universalité de droit mais une universalité de fait. L’universalité de droit est le patrimoine
attaché à un sujet de droit, dès lors c’est l’universalité de fait qui s’impose, un ensemble de
biens réunis par un objectif commun traité comme un bien unique susceptible d’opérations
juridiques. En raison de cette nature on va pouvoir passer des contrats sur cette somme
d’éléments corporels et incorporels comme la location gérance, le nantissement du fonds de
La vente du fonds de commerce, est un acte de commerce par nature, cette opération exige un
encadrement plus lourd que dans le cadre d’une vente civile ordinaire précisément en raison
de la consistance de ce fonds de commerce. C’est une loi du 29 juin 1935, qui a été codifié
aux articles L141-1 et suivants du Code de Commerce, modifié par la loi de 2012, qui régit le
régime juridique de cette vente : La protection du vendeur du fonds mais également la
protection de l’acquéreur du fonds ainsi que la protection des créanciers du vendeur du fonds.
N’échappe pas aux conditions de formation du contrat de 1128 du Code Civil. Certains points
pressentent néanmoins une particularité. La capacité est nécessairement commerciale, les
parties au contrat de cession de fonds de commerce doivent avoir la qualité de commerçant et
la capacité commerciale. Le mineur non-émancipé ne peut pas procédé à la vente d’un fonds
de commerce lui appartenant, devra être autorisé par le juge des tutelles art 389-5 Code Civil.
Lorsque le fonds de commerce appartient à la communauté (époux de la communauté légal),
il ne peut être vendu qu’à l’accord des deux époux sous peine de nullité. Si le fonds de
commerce appartient à l’un des époux, le consentement des époux n’est pas requis.
S’agissant de l’objet, le contrat porte sur l’existence d’un fonds de commerce et de l’existence
d’une clientèle. S’agissant du prix, il est librement fixé par les parties sous réserve d’être
déterminé ou déterminable. Puisque le prix de vente, donne droit à l’administration fiscale à
des droits de mutation, le législateur a prévu des mesures visant précisément à préserver les
intérêts de l’administration fiscale et des créanciers. Les créanciers du vendeur du fonds de
commerce ont la faculté de faire une surenchère. Lorsque le prix de vente leur apparait
comme insuffisant, ces créanciers peuvent demander au Tribunal de Commerce, la mise aux
enchères publiques de ce fonds. Le créancier qui exerce cette faculté se porte enchérisseur lui-
même pour le prix du fonds augmenté du 6ème de la valeur des éléments incorporels.
L’opération est risquée pour lui, car à la suite de la mise en enchère publique il n’y a pas
d’enchère supérieure, c’est ce créancier c’est lui-même qui est déclaré adjudicateur du fonds
et doit en payer le prix. L’administration fiscale peut redresser le prix s’il apparait
anormalement bas. L’article 1202 alinéa 2 du Code Civil, prévoit que pour éviter toute
dissimulation du prix, l’acquéreur qui aura versé un complément de prix en vertu d’une
contre-lettre occulte peut en demander l’annulation et obtenir du vendeur la restitution de la
fraction dissimulée du prix. A côté du prix global, le contrat de cession de fonds de
commerce, le contrat doit spécifier le prix des éléments incorporels, des marchandises.
La loi du 2 aout 2005, a instauré au profit des communes un droit de préemption sur le fonds
de commerce. Et la loi du 18 juin 2014, est venue améliorer ce droit de préemption
communal. Ce droit porte sur des fonds artisanaux. La loi nouvelle apporte des précisions que
Ces mentions sont sanctionnées par une nullité, qui est une nullité relative mais facultative,
elle est soumise à l’appréciation arbitraire du tribunal de commerce. L’action en nullité de la
cession de fonds de commerce doit être exercée par l’acquéreur dans un délai de un an L141-1
Code Commerce. Néanmoins il dispose d’un délai de 5 ans pour agir sur le fondement du dol
s’il estime avoir été trompé par le cédant sur l’un des éléments constitutif du fonds de
commerce.
L’acte de cession intéresse les tiers, donc va faire l’objet de publicité afin de protéger les
créanciers du vendeur. Ces mesures de publicités sont prévues à l’article 141-12 Code
Commerce. Ces mesures de publicité ne sont pas des conditions de validité de la vente mais
d’opposabilité de la vente aux tiers. Les délais ont changés depuis la loi du 6 aout 2015, il est
prévu que cette cession doit faire une publication au BODACC dans les 15 jours de la
signature de l’acte. C’est cette publication au BODACC qui fait courir le délai d’opposition
offert aux créanciers. Les créanciers du vendeur de fonds de commerce peuvent faire
opposition au paiement du prix, ils peuvent s’opposer à la vente pour obtenir le paiement de
leur créance. Ce droit est prévu à l’article L141-14. Cette opposition au paiement du prix peut
être présenté pour tous les créanciers, qu’ils soient ou non munis d’une sureté. Ce droit
d’exerce par acte extrajudiciaire dans les 10 jours de la publication au BODACC. Le créancier
du vendeur qui n’a pas fait opposition dans le délai impartit perd le droit de contester le
montant et le paiement du prix au vendeur et ainsi le droit de faire surenchère. Cette
opposition est juridiquement analysée comme une mesure conservatoire. Dans son opposition
le créancier doit faire valoir le montant et les causes de sa créance, c’est-à-dire ce pourquoi il
s’oppose au paiement du prix. Le droit d’opposition rend le prix temporairement indisponible
et empêche son versement par l’acquéreur. S’il estime que ce droit est infondé, le vendeur
peut obtenir en référés du président du TGI la main levée de l’opposition. Si l’opposition
aboutie, le prix est alors distribué entre les créanciers opposant par ordre de préférence.
Afin que le consentement soit le plus intègre, le législateur impose au vendeur lorsqu’il est
professionnel une obligation de renseignement. La preuve de cette exécution d’enseignement
incombe au professionnel. La règle a été affirmée par la loi Hamont du 17 mars 2014 et se
retrouve dans l’article 221-7 du Code Conso. Outre des sanctions pénales, la loi prévoit
L’information peut aussi résulter dans la reproduction dans l’acte de certaines dispositions
légales. Soit des mentions informatives obligatoires, soit des reproductions de dispositions
légales dans l’acte. Pour le contrat de vente d’immeuble à construire, le CCH oblige à
reproduire dans l’acte les dispositions des articles R261-28 à R261-31. En recopiant ces
articles dans le contrat de vente on considère que l’on va informer l’acquéreur sur les risques.
Afin que les consommateurs comprennent les dispositions. La sanction qui frappe la
méconnaissance de ces dispositions n’est pas toujours la même, en matière d’immeuble à
construire le CCH prévoit une nullité de plein droit. Le Code de la consommation prévoit lui
la faculté pour le consommateur pour se rétracter dans un délai plus long et parfois s’agissant
des crédits mobiliers, le législateur ne dit pas qu’elle est la sanction du défaut de ces sanctions
obligatoires.
Le législateur peut recourir à des contrats types, R311-5 du Code de la Conso qui impose ici
des modèles types d’offres de crédits exposant ce que doit faire un emprunteur. Le détail du
législateur va jusqu’à indiquer la taille de police de ce contrat type. Ainsi R311-5, le contrat
de crédit ne peut être inférieur au corps de 8.
Lorsque les ventes s’adressent à des incapables ou des majeurs protégés, la vente ne pourra
avoir lieu que si elle est autorisée par le conseil de famille ou par le juge.
L’inaccomplissement de cette formalité permet au mineur de demander la nullité de la vente.
Le nouvel article 1151 du Code Civil, prévoit que le contractant capable peut faire obstacle à
l’action en nullité engagée par le mineur en établissant que l’acte litigieux était utile à la
personne protégée ou qu’il a profité à celle-ci.
Dans une vente aux enchères l’objet est offert au public et on considère que l’acquéreur est
celui qui paye le prix le plus élevé. Evolution notamment avec une loi du 10 juillet 2000 qui
est venu supprimer pour les ventes volontaires de meubles, le monopole exercé par les
commissaires-priseurs, application de la liberté de prestation de service. Le régime de ces
ventes aux enchères, mobilières comme immobilières figurent aux articles L320-2 Commerce.
S’agissant des ventes sur saisies, article 2201 Civil qui les traitent.
Au 21ème se sont développés les ventes aux enchères dites inversées. Dans ces enchères
inversées souvent exercées sur internet. L’acquéreur fait un appel et il confère le bien à celui
qui a fait l’enchère la plus basse. Article L442-10 Commerce. Des sanctions pénales sont
prévues à L443-2. Une entreprise met en concurrence plusieurs vendeurs ou prestataires de
service pour conclure un contrat et ne retiendra que le moins-disant en fonction de critère
établis. Il conviendrait aussi d’utiliser l’appellation achat aux enchères et non vente aux
enchères. La loi du 2 aout 2005, prenant en compte les débordements constatés est venue
encadrer ces enchères inversées pour améliorer leur transparence, avant pendant et après le
déroulement.
Il s’agit de vente aux enchères, la volonté est d’obtenir le prix le plus long. Ces ventes sont
soit organisées par un officier ministériel, soit par une société commerciale agrée, soit par une
juridiction. On distingue les ventes aux enchères volontaires des ventes aux enchères forcées.
On parle aussi de vente aux enchères sous autorité de justice.
Dans la vente aux enchères volontaires le consentement du propriétaire existe, dans les ventes
forcées le consentement du propriétaire de la chose fait défaut et ces ventes forcées sont
nécessairement réalisées par un commissaire-priseur judiciaire. Le métier à évoluer, leur
monopole ne s’applique que pour les ventes aux enchères sous autorité de justice comme
l’adjudication d’un meuble saisi, la vente d’immeuble ou de fonds de commerce appartenant à
un incapable, appartenant à une entreprise en liquidation judiciaire, la vente d’immeuble en
cas de désaccord entre les indivisaires. Le propriétaire de la chose n’a pas donné son
consentement, il est suppléé par l’initiative de l’un de ses créanciers. Ces ventes forcées aux
enchères, ont un régime légèrement différent notamment la garantie des vices-cachés ne
§2 : Le déroulement
Un bien vendu aux enchères est proposé aux éventuels acquéreurs par une publicité. Elle
indique les conditions de la vente ainsi que les lieux et moments pour porter enchère. L’offre
revêt un particularisme certain. La personne qui émet une enchère accepte cette offre mais
c’est seulement celle qui formule l’enchère la plus élevée qui en devient adjudicataire.
L’article L330-2 prévoit que l’acceptation résulte de la dernière enchère. Le prix est payable
comptant et faute de paiement par l’adjudicataire, l’article R221-38, prévoit que le bien est
revendu sur réitération des enchères. L’adjudicataire accepte d’acheter aux conditions de la
publicité. Le cahier des conditions de vente et le catalogue de vente aux enchères revêt une
importance contractuelle déterminante.
Ces enchères sont organisées par un opérateur de vente spécialisé qui est un mandataire du
vendeur. C’est ce professionnel qui seul pourra prononcer l’adjudication. Le mandataire ne
peut se porter adjudicataire du bien. Il faut que ce mandat prenne la forme d’un écrit. La loi
du 20 juillet 2011, a libéralisé les enchères car les règles antérieures introduisaient des
différences selon la nature des marchandises. Désormais L321-1 autorise de manière générale
la vente aux enchères de biens mobiliers. Ainsi aussi bien des biens mobiliers neuf ou
d’occasion que des biens au détail, par lot ou en gros, peuvent faire l’objet d’une vente aux
enchères. L321-11 précise que dans ces ventes aux enchères de biens mobiliers le vendeur
peut émettre un prix de réserve, c’est-à-dire un prix en dessous duquel l’objet mis aux
enchères ne pourra être adjugé.
Pour les ventes immobilières, la vente peut être forcée ou volontaire. Cette vente aux enchères
fait suite à une procédure collective, à un désaccord entre héritiers. La vente aux enchères
d’un bien immobilier indivis est appelé licitation. Si l’adjudicataire refuse finalement de payer
le bien est remis aux enchères et on dit qu’il y a folle enchère du bien immobilier.
Par l’adjudication la vente produit ses effets, l’article 2208 alinéa 1 prévoit que le propriétaire
vendeur malgré lui est tenu de la délivrance et de la garantie d’éviction. L’article 1649 Civil,
en revanche prévoit qu’il ne serait être tenu de la garantie des vices-cachés.
Cette chose doit présenter plusieurs caractères, elle doit exister, elle doit appartenir au
vendeur, elle doit être dans le commerce juridique c’est-à-dire aliénable et déterminable. Ces
choses peuvent être dématérialisées.
La chose n’est valable conformément à 1583 du Code civil que si la chose est déterminée.
Cette exigence découle du droit commun des contrats. Article 1163 prévoit une obligation
présente ou future, déterminée ou déterminable. L’exigence de détermination est prévue par
l’article 1163 alinéa 2. L’alinéa 3 vient nous dire ce qu’est une prestation détermination. Il
précise que la prestation est déterminable lorsqu’elle peut être déduite du contrat ou par
référence aux usages ou aux relations antérieures des parties sans qu’un nouvel accord des
parties soit nécessaire.
Si la chose est un corps certains, c’est une chose individualisée, insusceptible d’être
remplacée par une chose. Un immeuble porte une adresse qui le différencie de tout autre
immeuble. L’individualisation marque le caractère déterminé.
Il s’agit de la vente d’une chose définie par l’espèce à laquelle elle appartient. On parle de
chose fongible, de chose interchangeable. La détermination de la chose soulève alors des
difficultés. La détermination de la chose peut alors se faire de plusieurs manières. L’article
1586 du Code Civil prévoit que la chose vendue doit alors être individualisée soit par
l’indication du lieu où elle se trouve soit par une liste soit par tout autre procédé. On parle
alors de vente en bloc. L’article 1585 prévoit quelles peuvent être individualisées en les
pesant, en les comptants, en les mesurant, on parle alors de vente à la mesure. Ces mesures
permettent de déterminer la chose. Ces mesures opèrent le transfert de propriété des risques,
le transfert est possible que lorsque la chose sera déterminée. C’est au moment où l’on
procède à ces mesures qu’il y aura transfert de propriété. Les parties peuvent en décider
autrement et fixer conventionnellement une autre répartition financière des risques. Cette
individualisation des choses de genre vendues en bloc ou à la mesure doivent être faites de
manière contradictoire par le vendeur et par l’acheteur.
Beaucoup de litiges sur des contestations sur ces pesées, c’est pourquoi la Convention de
Vienne a laissé tomber l’individualisation et considère qu’il faut lier le transfert des risques à
la livraison de la chose plutôt qu’à son individualisation. L’idée est pragmatique, la charge
des risques doit être la contrepartie matérielle de la chose.
Le législateur interdit la vente de certains biens pour protéger l’intérêt général ou certains
intérêts particuliers
Le corps humain est l’archétype de la chose hors du commerce. De plus n’est pas une chose,
ce qui justifie la nullité des conventions des mères porteuses par exemple.
D’autres biens échappent au commerce comme les armes sauf autorisation, les stupéfiants, les
marchandises contrefaites, les animaux atteints de maladies contagieuses, les produits nocifs.
25 juin 2013 Chambre Commerciale, inaliénabilité des fichiers de clientèle, tout fichier
contenant des informations doit être déclaré à la CNIL, la vente d’un tel fichier qui n’a pas été
déclaré n’entre pas dans le commerce et revêt un caractère illicite.
La question a soulevé des difficultés pour les clientèles civiles. S’agissant des clientèles
commerciales, la question de leur inaliénabilité n’a pas suscité de difficulté car les clientèles
commerciales sont l’élément central du fonds de commerce et elle peut faire l’objet d’une
cession avec le fonds. La question a été plus complexe s’agissant des clientèles civiles et
notamment des patientèles de médecins. La jurisprudence a admis des contrats de
présentations au repreneur.
Les difficultés de la cessibilité des clientèles civiles ont longtemps &été contournées par des
stratégies contractuelles c’est-à-dire que la jurisprudence admettait la validité des conventions
par lesquels les médecins s’engageaient à présenter leur successeur à leur clientèle combiné
avec une obligation de non réinstallation dans un périmètre voisin. Un arrêt du 7 juin 1995,
dans cet arrêt la Cour de Cassation déclare le droit pour un médecin de présenter son confrère
à sa clientèle constitue un droit patrimoniale qui peut faire l’objet d’une convention en droit
privé. En pratique ce contrat de présentation couplé avec cette obligation de non concurrence
avait le même effet qu’un contrat de cession de la clientèle ciblée. Les tribunaux exerçaient un
contrôle rigoureux et sévère et dès lors que le contrat mentionnait le terme de « cession », les
conventions étaient infailliblement annulées 3 juillet 1996. Les juges considéraient qu’une
clientèle civile était attachée aux qualités personnelles du professionnel et que le rôle
prépondérant de l’intuitu personae excluait l’aliénabilité.
Dans un arrêt de la 1ère chambre civile du 10 avril 2013 concernant la clientèle d’expert-
comptable. Elle a admis que le cédant pouvait par une clause particulière garantir la non-
défection de la clientèle sans porter atteinte à la liberté de choix du client. Cette décision est
critiquée car elle s’inscrivait en l’opposition du 14 novembre 2012 de la 1ère chambre civile
qui sanctionnait la clause par laquelle s’engageait à payer un intéressement au titre des
honoraires.
2) L’autorisation administration
Elle constitue un frein à l’activité économique mais le législateur continu de mettre en place
des systèmes contrôlant l’exercice de certaines professions en les subordonnants à l’obtention
d’une licence administrative Licence de débit de boisson ou licence pour les entreprises de
spectacle. L’autorisation vise à limiter le nombre de ces professions et instaure un numérus
clausus de ces professions.
Ce système a pu être contesté notamment à l’occasion d’un ouvrage de 1950 intitulé « les
métamorphoses économiques et sociales » de Savatier. Cela pose la question de la cessibilité
des autorisations administratives. Ici une distinction est à établir, selon que l’autorisation est
personnelle ou réelle, c’est-à-dire soit l’autorisation est attachée à la personne de l’exploitant,
soit attaché à la chose et donc elle pourra se transmettre avec la chose.
4
Arrêt à connaitre !!!
A contrario s’agissant du droit de terrasse, même si lié au fonds de commerce n’est pas
cessible avec le fonds de commerce.
L’inaliénabilité légale consacrée par la loi, pour la protection des intérêts particuliers, il en va
ainsi de la prohibition des pactes sur succession future. Parmi les choses aliénables, le nom de
famille attaché au fonds est cessible.
Les parties elles-mêmes peuvent prévoir que certaines choses ne seront pas cessibles.
L’inaliénabilité conventionnelle, n’est autorisée que si deux conditions sont réunies, un arrêt
de la Chambre des requêtes 19 mars 1877 pose que ces clauses d’inaliénabilité doivent être
limité dans le temps et justifié par un intérêt sérieux. Ces conditions ont été reprises à l’article
900-1 du Code Civil. Ce genre de clause se retrouve surtout sur les libéralités. Ces clauses
sont strictement encadrées par ces deux conditions.
Les rédacteurs du Code Civil consacrent le transfert instantané de la propriété ont considéré
que la vente de la chose d’autrui n’était pas conciliable avec ce principe. C’est sur le
fondement du transfert instantané de la propriété que l’on justifie ce principe. En principe on
observe qu’il existe de nombreux cas où il n’y a pas de transfert instantané de la propriété
comme les contrats commerciaux où les parties conviennent du transfert de propriété.
Il y aura juridiquement vente de la chose d’autrui lorsque l’acheteur sera exposé à être évincé
par le véritable propriétaire via une action en revendication de son titre de propriété. Deux
conditions doivent être réunies :
C’est seulement si ces deux conditions sont réunies, que le véritable propriétaire de la chose
pourra exercer son action en revendication.
Deux cas sont ici à envisager, le vendeur ne sera pas le propriétaire lorsqu’il aura vendu la
même chose à deux acquéreurs successifs soit le vendeur avait seulement un droit indivis sur
la chose voir une propriété seulement apparente.
Lorsque le vendeur vend le même bien à deux acheteurs, l’emporte celui qui l’a acquis en
premier. La règle trouve son fondement dans un arrêt du 17 juillet 1930. S’il y a conflit entre
deux acquéreurs successifs, c’est à date de leur contrat successif qu’il faut se référer pour le
résultat.
La vente d’une chose indivise appelle des distinctions. Ces distinctions tiennent à la nature de
l’indivision. Plusieurs hypothèses peuvent se présenter. Dans un premier cas il peut s’agir
d’une vente d’une part dans une masse indivise, la vente d’une part dans une indivision
successorale. Il peut s’agit d’une vente d’une part dans un bien indivis. Il peut encore s’agir
de la vente d’un bien indivis. Dans tous les cas, l’article L815-14 du Code Civil, oblige
l’indivisaire qui vend à un tiers tous ou partie de ces biens dans les biens indivis à notifier au
co-indivisaire son projet afin qu’il use de son droit de préemption. Le législateur prévoit que
les co-indivisaires puissent acheter en priorité afin de s’opposer à l’entrée d’un tiers dans
l’indivision. Cette notification est requise à peine de nullité, articlé 815-16 Code Civil.
La vente d’une part dans une masse indivis : C’est une cession d’universalité. Si les co-
indivisaires n’exercent pas leurs droits de préemption, le cessionnaire de cette part acquière
alors tous les droits et toutes les obligations du cédant dans l’indivision. Indivision
successorale, A B C sont dans la succession. A décide de céder à D, à condition que B et C
n’est pas exercé leur droit de préemption.
La vente d’une part dans un bien indivis déterminé : L’indivisaire cède sa part dans un
bien déterminé, la part qu’il détient dans un immeuble en situation d’indivision. Cette vente
est valable, 21 juin 1995 à eut l’occasion de rappeler que la vente d’un immeuble indivis fait
par un seul est valable pour la portion indivise qui lui appartient. Cette vente revêt un
caractère aléatoire, parce que son résultat va dépendre du partage de l’indivision. Si le bien est
mis dans le lot du vendeur, la vente est valable pour le tout, mais si le bien est mis dans le lot
d’un autre indivisaire alors la vente est caduque. Il existe une incertitude sur le partage de
l’indivision ce qui explique que cette opération soit rarement choisie par les co-indivisaires.
La vente d’un bien indivis : Un bien indivis ne pourra être vendu par un seul indivisaire,
cette vente nécessite le consentement des co-indivisaires é défaut de consentement unanime
on pourra recourir à l’autorisation judiciaire. Dans tous les cas la vente d’un bien indivis par
un seul des co-indivisaires est inopposable aux tiers, elle est nulle pour défaut de
consentement.
C’est la théorie de l’héritier d’un arrêt de 26 janvier 1897. Dès que l’erreur est invincible ainsi
que la bonne foi des tiers, les aliénations consentis par l’héritier apparent échappent à toute
L’article 1599, la vente de la chose d’autrui est nulle. Pour que ce principe il faut prouver que
le vendeur n’avait pas la qualité et que la vente produisait un effet immédiat. L’acheteur peut
alors se plaindre d’être exposé à la revendication du véritable propriétaire. Il peut être
juridiquement intéressant de faire des contrats ne transférant pas immédiatement la propriété,
en prévoyant une vente à terme, en prévoyant une vente sous conditions suspensive par le
vendeur ou de prévoir une vente avec une clause de propriété pour faire échapper le contrat de
vente au risque de l’article 1599 et de la nullité pour absence de propriété. L’article 1599 ne
pourra pas s’appliquer dès lors.
La vente de la chose d’autrui est nulle. Elle peut donner lieu à des dommages et intérêts
lorsque l’acquéreur a ignoré que la chose fut à autrui. L’acquéreur pourra ainsi invoquer la
nullité pour vente de la chose d’autrui de deux manières :
- Soit par voie d’action. S’il a déjà payé le prix il en demande la restitution.
- Par voie d’exception en réponse à une action en justice diligentée par le vendeur lui
demandant de payer le prix.
La différence, est la prescription, la voie d’action est de 5 ans, la voie d’exception c’est
perpétuel que le contrat n’est pas commencé à être exécuté. Le vendeur ne pourra jamais être
à l’origine de cette action en nullité. En application de l’adage « qui doit garantie ne peut
évincer », le vendeur ne peut légitimement invoquer cette nullité pour défaut de propriété de
la chose vendue. Le véritable propriétaire de la chose ne devra pas non plus emprunter la voie
de la nullité mais la voie de l’action en revendication. Cette action du véritable propriétaire de
la chose est prévue à l’article 2276 du Code Civil. Il prévoit que cette action peut être exercée
dans un délai de 3 ans à compter du jour où il a perdu cette chose. Il s’agit d’une nullité
relative, cette nullité peut faire l’objet d’une confirmation De même cette nullité va entrainer
le jeu des restitutions et en la matière l’article 1352-3 Code Civil, prévoit que cette restitution
inclue les fruits et la valeur de la jouissance que la chose a procurée. L’article 1352-3 s’inscrit
donc à l’opposer de la jurisprudence jusqu’à alors en vigueur selon laquelle se limitait à la
contreprestation reçue. La restitution inclue la valeur de la jouissance et les fruits procurés.
Les pertes de 1601 sont claires, la chose ayant existait mais ayant périe au moment de la
conclusion de la vente. L’article 1601 est à distinguer de l’hypothèse de perte fortuite
intervenant postérieurement à la vente et qui relève non pas de 1601 mais de la théorie des
risques. L’article est composé de deux alinéas. Si la perte est totale la sanction est la nullité.
La jurisprudence assimile à la perte totale de la chose l’impossibilité de l’utilisée. L’arrêt de
principe est celui de la chambre des requêtes du 5 février 1906 sur les betteraves 5, qui au jour
de la vente étaient pourries. Il avait pourtant était stipulé dans le contrat que les objets seraient
vendues dans l’état où il se trouvait. La Cour de Cassation considère que la chose devait être
considérée comme totalement périe en tant que denrée alimentaire.
L’alinéa 2, si la perte est partielle, l’acheteur à une option, soit abandonner la vente soit
maintenir la vente avec une diminution du prix on parle alors de réfraction du contrat. Dans
les ventes commerciales l’option disparait le plus souvent, puisse que les usages, voir le
tribunal peuvent obliger l’acquéreur à accepter une réfraction du contrat.
Si la chose doit en principe exister au moment de la vente, rien n’interdit qu’elle puisse exister
plus tard. L’ancien article 1130 prévoyait que les choses futures peuvent être l’objet d’une
obligation, repris au nouvel article 1153. Ces contrats sont présents en pratique. Vente d’un
immeuble à construire, d’une chose à fabriquer, la vente d’une récolte future. La fréquence
de ce type de convention ne doit pas dissimuler les dangers que cela fait courir aux parties. Si
les choses corporelles et incorporelles peuvent être vendues avec ce caractère futur. Encore
faut qu’il que ces choses soient déterminées et selon la volonté des parties il y aura soit
contrat commutatif, soit contrat aléatoire.
L’existence de la chose future n’est jamais acquise à l’avance. Il appartient donc aux parties
dans leurs conventions de considérer cet évènement avenir soit comme un évènement certain
soit comme un évènement seulement éventuel.
Dans le premier cas lorsque les parties considèrent que cet évènement est certain, la vente est
subordonnée à l’existence de la chose. La vente d’une chose à fabriquer.
Dans le deuxième cas les parties considèrent comme cet évènement éventuel, c’est l’espoir de
son existence. Ce qui justifie que le prix de cette espérance doit être payé même si la chose
5
A connaitre !!!
Un bâtiment peut être vendu même s’il n’existe qu’à l’état de plan, c’est la vente sur plan. Le
vendeur s’oblige à édifier une construction, dans un délai déterminé mais encore à en
transférer la propriété, également à délivrer cette chose et à en garantir l’achèvement. Ce
contrat de vente d’immeuble à construire est un contrat complexe mêlant à la fois le régime
juridique des contrats de ventes et des contrats d’entreprises.
A) La vente à terme
Dans la vente à terme le transfert de propriété à lieu lorsque l’immeuble a été achevé. Ce
qu’un acte authentique doit précisément constater. L’article 1601-2 du Code Civil précise que
le transfert de propriété produit ses effets rétroactivement au jour de la vente. La rétroactivité
s’inscrit en contradiction avec le droit commun, seule la condition produisait un effet
rétroactif. Cette règle a pour raison d’être d’empêcher le vendeur de grever l’immeuble de
droits réels (hypothèque par exemple) entre le jour de la vente et le jour où l’immeuble est
achevé.
Avant la livraison de l’immeuble, l’acquéreur peut verser des dépôts de garantie au fur et à
mesure de l’avancement des travaux. L’article L261-12 CCH, prévoit que ces sommes sont
insaisissables, insaisissables et indisponibles.
B) La VEFA
Elle est plus pratiquée que la vente à terme. Le vendeur transfère immédiatement à
l’acquéreur ses droits sur le sol et sur les constructions existantes. Les constructions à venir
deviennent la propriété de l’acquéreur au fur et à mesure de l’exécution. Le transfert des
risques ne s’opèrera qu’une fois l’opération immobilière terminée. Jusqu’à ce que l’ouvrage
soit terminé il est maitre de l’ouvrage. Il assure la direction des travaux, 1601 Code Civil. Le
transfert est immédiat, réciproquement l’acheteur échelonne ces paiements au fur et à mesure
de l’avancement des travaux et à l’achèvement, il devra payer le solde restant et prendre
possession du bien.
Introduit par un décret du 16 décembre 2008, l’acheteur charge ici le vendeur de rénover
l’immeuble pour son compte, il agit comme un mandataire de l’acheteur. L’article R262-1 du
CCH, prévoit que le prix est ventilé entre l’existence de la vente et les travaux réalisés par le
vendeur.
Ces ventes font naitre des garanties légales mais également sont des créateurs de garanties
conventionnelles qui viennent s’ajouter comme défaut d’isolation phonique, des diagnostiques
immobiliers.
Sous-titre 3 : Le prix
C’est une somme d’argent que l’acquéreur doit payer au vendeur en contrepartie de
l’aliénation de la chose transmise, « pas de prix pas de vente ». Le prix est donc un élément
déterminant pour la qualification du contrat de vente. Dans un contrat d’apport il y a bien
transfert de propriété d’une chose mais contre la remise de droits sociaux donc pas de vente.
De même l’échange permet bien le transfert de propriété d’une chose mais contre l’aliénation
d’une autre chose.
Le prix doit satisfaire à des exigences spécifiques tenant à son existence et à son caractère
sérieux et juste
Il doit y a voir un accord des parties sur le prix conformément au droit commun, cet accord est
visé par une disposition spécifique du contrat de vente, art 1591 Code Civil, selon lequel le
prix de la vente doit être déterminé et désigné par les parties. Le montant du prix doit être
déterminé au moment de la formation du contrat et indiqué dans l’acte de vente à défaut la
vente est nulle voire inexistante. Une lecture rigide, littérale de 1591 implique que dans tous
les contrats de vente il faut un chiffre sur lesquels se sont entendues les parties. Le juge à
défaut d’accord entre les parties sur le prix ne pourra se substituer à elles. On considère que le
prix doit être négocié par chacune des parties. On tend à protéger les parties et le législateur a
pu intervenir pour éviter que l’une des parties fixe seul le prix et l’impose arbitrairement à
l’autre. La suspicion postérieurement à la vente a disparue mais quelques principes
demeurent. Ainsi la jurisprudence a eu l’occasion de rappeler que le juge ne peut intervenir
Si le prix n’a pas été précisé dans l’acte de vente les parties doivent avoir convenue un
procédé de détermination. Et ce sans qu’un nouvel accord de leur part soit nécessaire et sans
que l’une des parties soit jugée à la merci de l’autre. 7 avril 2009 chambre commerciale, la
Cour affirme que s’il résulte de 1591 que le prix doit être déterminé et désigné par les parties,
ces dispositions n’imposent pas que l’acte porte lui-même indication du prix mais seulement
que ce prix soit déterminable tel est le cas lorsqu’il est lié à la survenance d’un évènement
futur ne dépendent pas de la seule volonté des parties ni de l’accord ultérieur.
On peut comprendre que ce prix peut être déterminable par une clause du contrat. Dès lors il
n’est plus nécessairement qu’il soit impérativement fixé dans l’acte de vente. La vente sera
donc valable dès l’instant que le prix pourra être déterminé avec des éléments précis et
objectifs L’idée est de rendre le prix indépendant de la volonté d’une seule partie.
L’ordonnance de 2016 a modifié ces principes.
Arrêt assemblée plénière de 1995, le droit de la vente et l’article 1591 Code Civil se
distingue donc désormais du droit commun fixé par cette jurisprudence 4 arrêt en date du 1 er
décembre 1995. Ces arrêts ne sont pas applicables à la vente et dorénavant il n’est pas permis
aux parties de conclure un contrat en abandonnant la fraction du prix aux pouvoirs d’une seule
partie. Cette jurisprudence a été insérée dans le code civil aux articles 1165 et 1164. L’article
1165 concerne les contrats de prestations de services, prévoit à défaut d’accord entre les
parties avant leur exécution, le prix peut être fixé par le créancier à charge pour celui d’en
justifier le montant en cas de contestation. En cas d’abus le juge peut être saisi. Ainsi le prix
peut être fixé ultérieurement à la conclusion du contrat. Elle est encore prévue pour les
contrats cadres article 1164 (ce sont des contrats permettant organiser les relations
contractuelles futures des contractants). Ils sont conclus pour une durée de 5 10 15 ou 20 ans.
Il est en effet difficile de configurer un prix pour autant d’années. Il peut être convenu que le
prix sera fixé unilatéralement par l’une des parties à charge pour elle d’en justifier le montant
en cas de contestation. C’est l’insertion du prix énoncé dans un arrêt de l’assemblée plénière.
L’article 1164 poursuit qu’en qu’à abus le juge peut être saisi d’une demande tendant à
obtenir des dommages et intérêts et la résolution du contrat.
Ainsi le prix peut être fixé unilatéralement par l’une des parties dans certains contrats. Mais
cette fixation n’est autorisée qu’à titre d’exception. Cette consécration permet de clarifier la
portée des principes dans les arrêts de l’assemblée plénière du 1er décembre 19956.
6
A connaitre
Dans les 4 arrêts de 1995, dans sa formation plénière, décide de revenir sur sa jurisprudence
en matière d’indétermination du prix. Dans ces décisions la Cour énonce que l’ancien article
1129, n’est plus applicable à la détermination du prix. Dans les 4 arrêts il s’agit de contrats
cadres, est-ce que ce principe s’applique uniquement aux contrats cadres ou à d’autres
contrats ? On a pu penser un temps que la fixation unilatérale du prix n’était possible que dans
les contrats cadres et dans les contrats à exécution successive, dont les obligations nécessitent
l’écoulement d’une certaine durée. Néanmoins un arrêt de 1 ère chambre 12 mai 2004, avait
précisé que l’ancien article 1129 n’était plus applicable à la détermination du prix en toute
matière. Le principe était donc que le prix pouvait être déterminé unilatéralement sauf
lorsqu’un texte spécifique l’interdisait. Dès lors est-ce que ce principe est applicable aux
contrats de ventes ? Est-ce que la jurisprudence est applicable ? Non car 1591, le prix de la
vente doit être déterminé et désigné par les parties. En matière de vente existe un texte spécial
qui oblige les parties à déterminer ensemble ce prix.
La réforme de 2016 est venue consacrer la jurisprudence de 1995. La réforme n’a pas autorisé
en principe la fixation unilatérale du prix. Ce n’est pas un principe général, elle n’est prévue
qu’aux articles 1164 et 1165. Le législateur marque ainsi de circonscrire le périmètre de la
fixation unilatérale du prix dans un domaine précis et on notera que les articles 1164 et 1165
ne vise que les contrats cadres et de prestations de service mais pas les contrats à exécution
successive. La consécration est une exception et non un principe général. Le défaut de ce
mécanisme, est de faire de la qualification du contrat un enjeu fondamental, la pratique des
affaires risque de généraliser la qualification de contrat cadre pour fixer plus librement le prix.
Quid des contrats mixtes qui prévoient à la fois des transferts de propriétés et une prestation
de service. L’entretien de matériel acheté sur un fournisseur. Il faudra alors différencier entre
les prestations, le prix du matériel devra ainsi être déterminé avant la formation du contrat, le
prix de l’entretient de ce matériel pourra être fixé unilatéralement par le seul créancier.
Le prix est soit déterminé par un tiers ou fixé par un cours ou tarif ou lié à la rentabilité de la
chose. Le prix est déterminable par des éléments objectifs.
Visé par l’article 1592 du Code Civil, le prix de vente peut être laissé à l’arbitrage d’un tiers.
Le prix va être fixé ultérieurement mais par un tiers arbitre. Cette situation conventionnelle est
courante dans les cessions de droits sociaux. La difficulté était de déterminée l’origine
applicable à ce tiers arbitre. Malgré la terminologie, l’arbitrage d’un tiers, n’est pas l’arbitre
au sens du droit commercial des affaires qui tranche des contestations entre les parties
commerçantes. 16 février 2010, le tiers désigné par les parties, en vertu de 1592 du Code
Civil, avait reçu de celle-ci mission non d’exercer un pouvoir juridictionnel, mais de procéder
sur des éléments de faits, à un constat s’imposant aux parties. Le tiers arbitre de 1592 n’est
pas l’arbitre au sens processuel, il s’agit pas d’un expert. Un expert juridiquement à pour
office de donner au juge des avis consultatifs, alors qu’ici l’évaluation qui est faite par ce tiers
s’impose aux parties. La doctrine s’accorde à dire qu’il s’agit d’un mandataire commun du
vendeur et de l’acheteur. Mandataire commun puisqu’il est choisi par les parties et ne peut
être révoqué par les parties que par leurs consentements mutuels. Le mandataire doit être
indépendant des parties, 2 décembre 1997. Il s’agissait de l’Oréal opposait au groupe
Friedman, art 1592, les parties avaient choisis un arbitre qui était un ancien dirigeant de
l’Oréal sans que Friedman en soit informé. La cours de cassation annule la désignation de ce
tiers. Pour déterminer le prix de la vente, ce tiers peut interpréter le contrat, non le dénaturer
et la jurisprudence considère qu’il engage sa responsabilité s’il commet une faute dans son
évaluation quand bien même elle n’est pas grossière. Puisqu’il est le mandataire commun, il
doit se conformer aux directives et aux méthodes d’évaluation que les parties auraient pu
convenir. C’est là que se trouve la différence entre le tiers droit de la vente et le tiers expert de
l’article 1843-4 du Code Civil, spécifique aux contrats de cessions de droits sociaux.
Arrêt 5 mai 2009, Chambre Commerciale, la Cour de Cassation était venue énoncer, « seul
l’expert détermine les critères qu’il juge les plus approprié pour fixer la valeur des droits
sociaux ». C’est la différence avec 1592, l’arbitre étant un mandataire commun des parties il
doit suivre les méthodes d’évaluation définies par les parties, alors que 1843-4, permettait à
l’expert seulement de déterminé ces méthodes d’évaluation. Le régime n’était pas identifié.
L’ordonnance du 31 juillet 2014 est venu prisé la jurisprudence de 2009 et venu modifier
Dans la vente au cours le prix est fixé par la cotation de la chose vendue sur un marché.
Généralement le cours choisit est celui en vigueur au jour de la livraison. Fréquent en période
d’instabilité économique où il est impossible pour le vendeur de prévoir le prix de revient
futur de la marchandise. On rencontre également ce genre de vente au cours en droit boursier.
Appliquant les principes généraux, la cour de cassation considère que la vente est nulle ou
valable selon qu’une partie soit ou non soumise au pouvoir de l’autre. Si le prix n’est pas fixé
par le contrat, la vente est valable lorsque ce prix résulte d’un marché car le marché est
indépendant de la volonté ultérieure du vendeur ou de l’acheteur. La détermination du prix de
vente ne saura être laissée à la détermination de l’une des parties.
Lorsque la vente est conclue au tarif du vendeur, il n’y a pas de difficulté lorsque c’est le prix
du vendeur au moment de la conclusion du contrat. On va considérer que les deux parties se
sont mises d’accord sur ce prix même si c’est le prix fixé, il y a un accord de volontés sur le
prix. La difficulté est plus grande lorsqu’il s’agit du tarif du vendeur en vigueur au jour de la
livraison. Ce tarif de la vente, va être fixé unilatéralement par le vendeur alors qu’il doit être
déterminé par les parties. Dès lors ce contrat est nul pour indétermination du prix puisque
1591 du Code Civil, interdit la fixation du prix par référence à un élément futur dépendant de
la seule volonté des parties. Le principe ici n’est donc pas le même que celui des contrats
cadres et de prestations de services.
Il est courant soit associé à la rentabilité de la chose. C’est le cas notamment dans les cessions
de brevets. Il est souvent conclu que le prix du au cédant sera fonction des redevances perçues
par le cessionnaire. C’est également la règle en droit d’auteur L131-4 du Code de Propriété
intellectuelle. La cession par l’auteur de ces droits sur son œuvre doit comporter la recette
proportionnelle provenant de la vente ou de l’exploitation. On retrouve ce mécanisme dans les
droits sociaux, « EARN OUT » clause qui permettent d’avoir un complément de prix lié aux
résultats futures de la société. Ces clauses liées à la rentabilité sont valables car l’acheteur
n’est pas la merci du vendeur, l’acheteur à simplement acheté un aléa commercial.
Le prix doit être valable ou sérieux. Il faut que l’obligation du vendeur soit une cause et le
prix est la contrepartie. L’article 1169 nouveau du Code Civil, prévoit qu’un contrat à titre
Il arrive parfois que le prix apparent ne corresponde pas au prix réel. Il peut s’agir d’un prix
fictif ou d’un prix dissimulé, le prix est considéré fictif lorsqu’au moyen d’un contre lettre le
prix ne sera jamais payé. La vente n’est pas pour autant annulée de manière systématique car
les tribunaux acceptent dans certains cas de requalifier cette vente en donation déguisée à la
condition de caractérisé l’intention libérale du donateur. La preuve incombe à celui qui s’en
prévaut, au titre de la déclaration de simulation notamment les héritiers.
Prix dissimulé : La contre-lettre peut à l’inverse peut prévoir un prix supérieur à l’acte
ostensible de vente. En principe l’opération est valable, la simulation n’est pas en elle-même
une cause de nullité. Cette simulation prévue par 1201 et 1202 nouveau du Code Civil. Le
principe est que la vente est valable si elle comporte une simulation sauf pour certains types
de ventes, dans les ventes d’immeubles et de biens assimilés, fonds de commerce, offices
ministériels. Le législateur annule expressément les contre-lettres qui viennent majorer
secrètement le prix de vente de manière à lutter plus efficacement à lutter contre la fraude
fiscale, art 1202 nouveau Code Civil.
Un prix est sérieux lorsqu’il n’est pas dérisoire, est considéré comme dérisoire le prix
inexistant ou égal à zéro ou le prix ridiculement bas. Le prix insuffisant n’est pas un prix
dérisoire, il pose un autre problème qui est celui de la lésion. Dès lors une vente à 1€ n’est pas
systématiquement une vente à prix dérisoire. La vente à 1€ est parfois valable car lors du
contrat la chose vendue était sans valeur. Une entreprise en difficulté. Le contrat est considéré
comme valable, la chose vendue à une autre contrepartie que l’unique euro. Valable lorsque
l’acquéreur prend des obligations autre que le paiement du prix, des obligations constituant
une contrepartie de la chose réelle et sérieuse. Dès il a été jugé valable des prix bas, parce que
l’acquéreur s’engageait à reprendre les dettes de la société, s’engageait à reprendre des
contrats de travail, il y avait bien une contrepartie différente de l’unique euro effectivement
versé. En ce sens un arrêt de la 3ème chambre civile de 1993, et un arrêt de 2004.
La vente est nulle lorsque le prix est indéterminé, fictif ou dérisoire. Un temps la
jurisprudence avait considéré que c’était une nullité absolue. Le raisonnement était que
puisque le prix n’a pas été déterminé, dérisoire, fictif, il n’y a pas de prix donc pas de contrat
de vente et la sanction doit être la plus forte pour constater l’inexistence de ce contrat de
vente. La sanction est la nullité absolue. Elle peut être invoquée par tout intéressé et la vente
1674 à 1685 Code Civil, permettent aux vendeurs d’immeubles de demander la rescision de la
vente quand il a été lésé de plus de 7/12 ème. C’est article date de 1804, cantonnait à lésion à la
vente d’immeuble mais par la suite des lois postérieures ont tenté d’étendre le champ
d’application de la lésion, la loi du 8 juillet 1917, pour les achats de produits intéressant
l’agriculture. L135-5 du Code de propriété intellectuelle prévoit la révision pour cause de
lésion des contrats de cession des droits d’auteurs.
§1 : Le fondement de la lésion
1168 Code Civil, prévoit que dans les contrats synallagmatiques, le défaut d’équivalence des
obligations n’est pas une cause de nullité des contrats à moins que la loi n’en dispose
autrement. Principe selon lequel la lésion ne vicie pas de manière général les contrats. Ce
n’est pas un vice du consentement. La lésion ne s’applique que si un texte particulier prévoit
qu’elle peut s’appliquer. Elle est ainsi prévue en matière de vente d’immeubles à l’article
1674, au profit uniquement du vendeur. Si le vendeur a été lésé de 7/12 ème dans le prix d’un
immeuble il peut demander la rescision de la vente et non pas la nullité, quand bien même il
aurait dans le contrat renoncé à cette faculté.
La rescision pour code de lésion est donc admise à titre exceptionnelle car elle est contrainte à
la force obligatoire du contrat, au respect de la parole donnée à la sécurité des transactions,
aux principes de l’article 1168. En ce sens l’erreur sur la valeur n’est pas une cause de nullité
du contrat. On considère que les parties n’avaient qu’à prêter attention au prix lors de la
conclusion du contrat, elles ne peuvent remettre en cause la valeur prévue. Historiquement les
rédacteurs du Code Civil ont estimé que le vendeur et notamment le vendeur d’immeuble
pouvait être contraint de vendre par besoin d’argent, et que donc seul le vendeur pouvait être
protégé contre un acheteur profitant de sa situation pour acheter un bien à prix bas.
Aujourd’hui les immeubles de constituent pas l’essentiels de la fortune des particuliers qui
préfèrent les biens immatériels.
Les termes sont précis, la rescision pour lésion ne peut s’appliquer en matière d’apport
d’immeuble ni en matière d’échange, ni en crédit-bail ou donation. Il doit également s’agir
d’une vente immobilière, si ce sont des parts sociales de sociétés civiles immobilières qui sont
vendues, cette cession de parts de SCI, ne peut faire l’objet d’une rescision pour lésion, les
parts sociales sont des biens mobiliers en vertu de l’article 529 du Code Civil. L’interprétation
des juridictions est sévère et stricte.
Certaines catégories de ventes immobilières sont exclues du domaine de la lésion. Les ventes
judiciaire obligatoire, c’est-à-dire celles qui ne peuvent être faite que par autorité de justice,
1684 Code Civil, qui vise en pratique les ventes d’une saisie. Lorsqu’en revanche la vente est
volontairement faite aux enchères la jurisprudence admet la lésion, Chambre Commerciale 16
juin 2004. Son également exclues les ventes aléatoires, c’est l’application de l’adage « l’aléa
chasse la lésion ». Ainsi les ventes moyennant une rente viagère n’entre pas dans le champ
d’application.
Le montant de la lésion au terme de 1674 du Code Civil, doit excéder les 7/12 ème de la valeur
de l’immeuble. Ainsi si la valeur de l’immeuble est de 120 000€, la lésion ne sera prise en
considération que si elle excède les 7/12 ème soit inférieur au 50 000€. Cette appréciation du
déséquilibre doit se faire au moment de la formation du contrat puisque le déséquilibre qui
intervient en cours d’exécution du contrat donnera lieu à une autre sanction qui est celle de
l’imprévision. Les articles 1678 à 1680 précise que la valeur doit être apprécie par rapport au
marché et doit être faite par des experts. En cas de promesse de vente, la lésion s’appréciera
au jour de la levée de l’option. Le principe est fixé à l’article 1675 alinéa 2 Code Civil, le
promettant dans le cadre d’une promesse donne son consentement au jour du contrat de
promesse.
L’article 1676 prévoit que l’action en rescision pour lésion doit être faite dans les 2 ans à
compter de la vente.
A) La rescision
B) Rachat de la lésion
L’acquéreur peut payer un supplément de prix qui assure au contractant la perception d’un
juste prix, c’est le rachat de la lésion. Le supplément est égal à la différence entre le prix
convenu et le prix réel déduction faite de 1/10 ème du prix total. Cette déduction pour permettre
à l’acquéreur de conserver un avantage.
En droit romain la vente n’était pas par elle-même translatif de propriété. Il résultat le plus
souvent de la remise matérielle de la chose, la tradition. Dans l’ancien droit cette exigence de
remise matérielle de la chose fut maintenue, et la pratique développa des clauses de saisine
des saisines par lesquels il était stipulé parfois mensongèrement que cette tradition avait bien
eut lieu. Puis ces clauses de l’ancien droit sont devenues courantes quelles devaient comme le
raconte Domat, être réputées sous entendue implicite dans les ventes où elles ne figuraient pas
expressément. Ainsi avec la révolution la remise matérielle de la chose nécessaire pour
qu’intervienne le transfert de propriété était devenue une opération symbolique fictive. C’est
cette évolution que les rédacteurs du Code Civil ont voulu consacré en disposant à l’article
1138 aujourd’hui 1196, que l’obligation de livrer la chose est parfaite par le consentement des
parties contractant, elle rend le créancier propriétaire même si la tradition n’a pas été faire.
1138 venait faire référence à l’ancien droit en invoquant cette tradition. L’échange des
consentements rend ainsi simplement parfaite cette tradition, c’est l’avènement du transfert
solo consensus du transfert de propriété indépendamment de la remise matérielle de la chose.
Ils ont ainsi distingué la propriété et la possession. L’effet translatif se réalise, l’acheteur
devient instantanément propriétaire du bien. Article 1196, prévoit dans son premier alinéa,
que dans les contrats ayant pour objet l’aliénation de la propriété le transfert s’opère au
moment conclusion du contrat. Ce transfert peut être différé.
Article 1583 prévoit que la vente est parfaite entre les parties, peut être aménagé par les
parties. Une clause retardant ou avançant le transfert de propriété
Les premiers outils pour retarder le transfert de propriété sont classiquement la condition et le
terme suspensif. La condition suspensive retarde la formation même du contrat. Lorsqu’elle
affectée d’une telle condition la vente n’est pas encore formée, et donc le transfert de
propriété a fortiori ne peut se produire. Ce qui signifie que le vendeur demeure le propriétaire.
L’acquéreur pourrait devenir rétroactivement propriétaire lorsque la condition sera réalisé
mais en vertu de 1304-6 Code Civil, pour que cette rétroactivité interviennent il faut que les
Ces modalités suspensives sont parfois tacites, ainsi en est-il dans les ventes en libre-service.
Lorsque le client se sert lui-même dans les clients d’un supermarché, il prend les
marchandises et paiera le prix en caisse. Une analyse conduirait à situer le transfert lors de
l’appréhension matérielle dans les rayons (extériorisation du consentement). Ces solutions
présentent certains inconvénients car elle exclut l’incrimination de vol. Quand le client sort du
magasin sans payer le prix, il n’y aurait pas soustraction frauduleuse de la chose d’autrui car il
est propriétaire. Cette appréciation stricte mettrait à la charge du client le risque de
détérioration à l’intérieur du magasin. Cette solution s’accorde mal avec la possibilité de
reposer le produit en rayon, la force obligatoire du contrat s’accommode mal avec le
consentement solo consensus. La jurisprudence considère que dans ces ventes en libre servie
le transfert du droit de propriété est retardé jusqu’au paiement du prix. C’est-à-dire jusqu’au
passage en caisse. 8 janvier 2002 Chambre Commerciale. La formation de la vente est différé
jusqu’au passage en caisse. C’est à ce moment que le client affirme son intention ferme
d’acheter.
Le transfert différé de la propriété d’une clause de réserve de propriété c’est souvent le cas
dans les ventes mobilières. Le vendeur tout en livrant la marchandise en conserve la propriété
jusqu’au complet paiement du prix. La validité de cette clause est contestée et l’ordonnance
du 23 mars 2006 relative aux suretés a consacré ce type de clauses en les faisant entrer dans le
Code Civil à l’article 2367. Il ressort de cette définition, que la clause peut être stipulée dans
n’importe qu’elle contrat et pas seulement dans le contrat de vente. On la retrouve également
dans des contrats d’entreprise. Elle est néanmoins très fréquente dans les contrats de vente
lorsque le vendeur accorde un délai de paiement, par un crédit fournisseur mais il souhaite
conserver la propriété jusqu’au complet paiement du prix. L’article 2268 prévoit que cette
clause doit expressément être convenue par écrit. Il peut prendre plusieurs formes, la clause
réserve de propriété (CRP) peut être dans une bon de commande, une facture, un bordereau de
livraison. Elle doit avoir été convenue entre les parties ce qui suppose une adhésion non
équivoque de l’acquéreur au principe de la clause de réserve de propriété. Il a donc été jugé
que le consentement de l’acquéreur à la clause de réserve de propriété ne pouvait être tenu
pour acquit lorsque cette clause était en petit caractère au verso de factures délivrées par le
vendeur. Il faut une adhésion certaine et non équivoque de l’acquéreur.
Ces clauses sont moins fréquentes. L’existence de cette clause avançant le transfert de
propriété suppose que le transfert de propriété soit déjà retardé par rapport au moment de la
vente. On retrouve ce type de clause notamment dans les ventes d’immeubles à construire ou
Le transfert des risques est lié au transfert de propriété (Art 1196 al 3). Ce qui signifie que si
la chose est perdue après la formation de la vente mais avant la livraison, la perte est pour
l’acheteur même s’il n’a pas été mis en possession de la chose. Ce qui signifie en pratique que
l’acquéreur doit quand même payer le prix sauf s’il arrive à démontrer un cas de force
majeure rendant impossible la délivrance de la chose dans les conditions de 1351 sur
l’impossibilité d’exécuter. C’est au vendeur établir le cas de force majeure qui rend
impossible la délivrance. L’enjeu principal est de déterminer à quelle date s’est effectivement
produit le transfert de propriété. Ainsi des règles particulières viennent préciser cette situation
notamment en droit du transport, l’article L132-7 Code Commerce, la marchandise sortie du
magasin voyage s’il n’y a de convention contraire aux risques et périls à celui auquel elle
appartient, sauf son recours contre le commissionnaire et le voiturier chargé du transport.
Transfert de propriété immédiat et transfert des risques immédiat également.
Dans cette hypothèse les risques pèsent sur le débiteur. Le transfert de propriété est dissocié
du transfert des risques. Deux situations différentes sont envisagées par le Code Civil.
- Régime général des obligations : Lorsque la vente a été conclu sous conditions
suspensives. Sous l’empire du Code Civil 1804, il été rétroactivement propriétaire.
Désormais l’article 1304-6 Code Civil prévoit que cette rétroactivité doit avoir été
spécifiquement prévue par les parties. Ce qui signifie que le vendeur demeure tenu des
risques jusqu’au jour de la condition lorsque la rétroactivité n’a pas été prévu par les
parties.
Faut-il tenir compte des diligences prisent par l’acheteur ? Autrefois on estime que
l’acheteur devait se renseigner par application de l’adage « l’acheteur doit être curieux ».
De ne pas être complètement passif fasse au vendeur. Cette obligation de se renseigner a
été développé par Patrick Gourdin. La plus part des obligations d’informer ne tiennent pas
compte du comportement de l’acquéreur sauf quand face à un acquéreur professionnel.
L’obligation d’information pèse de façon différente sur la qualité des parties vendeur ou
acquéreur et la distinction est entre opéré entre les vendeurs s’il est professionnel ou
profane.
Lorsqu’il est profane il n’est pas épargné de son obligation d’information. Il doit fournir à
l’acquéreur tout renseignement nécessaire pour éviter l’annulation du contrat pour dol. On
aurait pu s’attendre à ce que l’acheteur professionnel se renseigne d’avantage que ne le
ferait le profane.
a) Obligation unilatérale
Le 1er niveau réside dans l’obligation d’information. Apporter à l’acheteur toutes les
informations à l’acheteur. Il peut s’agir ici de renseignement sur les conditions d’utilisation.
Cette condition pèse plus lourdement sur le vendeur professionnel que sur le vendeur
occasionnel. En matière immobilière l’obligation d’information porte sur les caractéristiques
techniques de l’immeuble. La surface, les matériaux utilisés, on retrouve ces informations
dans la clause de désignation qui figure de manière classique dans cette vente d’immeuble.
L’information doit également porter sur une série de fait invisible, il peut s’agir
d’informations juridiques sur le bien, l’existence de servitude d’un droit de passage, d’une
procédure judiciaire engagée par un voisin. On trouve également des informations sur le
diagnostic des performances énergétiques et qui est prévu par L271-4 du CCH. L’obligation
d’information s’impose ici dans des conditions très précises ainsi si le vendeur adresse un
dossier de diagnostic technique précisant que l’immeuble est exempt d’amiante et que
l’acquéreur en trouve, la vente ne sera annulée pour dol. Dans un arrêt du 23 septembre 2009,
la cour considère que l’obligation du vendeur consistait à fournir le diagnostic établit par le
professionnel de sorte que la vente ne pouvait être annulée, seul la responsabilité du
professionnel doit être recherché.
Villegrain 27 février 1996, rachat d’action à ses actionnaires sans leur indiquer l’exact valeur
de ces actions. Il n’y a pas dol, l’acquéreur n’a pas d’obligation d’information à l’égard du
vendeur. Mais il y a une obligation de loyauté. Le dirigeant de société en tant que mandataire
social est tenu d’une obligation de loyauté et doit rendre les informations nécessaires en
matière de droit sociaux. Elle condamne non pas sur le dol de l’acquéreur mais de l’obligation
de loyauté.
b) L’obligation bilatérale
L’obligation d’information qui pèse sur le vendeur. Présent un caractère unilatéral. Seule une
des parties, en l’occurrence le vendeur assume cette obligation. La doctrine a une tendance a
bilatéraliser la situation avec l’émergence notamment d’une obligation de coopération
Chacune des deux parties doit informer l’autre ce qui signifie que le vendeur doit informer
mais doit également se renseigner sur les attentes de l’acheteur et inversement c’est dire
informé des besoins qu’il a. Opération consacré dans les PEDC (principe européen des droits
des contrats) à l’article 1107 selon lequel chaque partie doit à l’autre une collaboration de
produire son plein effet. Dans un arrêt du 15 avril 1975. On a pu retrouver cette obligation de
coopération dans la vente, vente de peinture utilisée pour peindre une cuve à vin. Vente pour
une chose complexe que l’acquéreur a pu être informé de l’usage contre-indiqué pour les
denrées alimentaires.
a) Délivrance de la chose
Délivrance de la chose mais également des accessoires de la chose. L’article 1615 du Code
Civil, prévoit que la délivrance s’entend de tous ce qui a été destiné à son usage perpétuel.
Ces accessoires peuvent être de tous ordres et présenter un caractère juridique, administratif,
matériel, dans les ventes mobilières les accessoires de la chose s’entende des emballages, du
conditionnement de la chose mais également des documents administratifs pour utiliser la
chose (carte grise, certificat de garantie). Dans tous les cas s’est au vendeur de remettre les
accessoires de la chose délivrée et de le prouver.
Dans les ventes immobilières les accessoires de la chose sont les immeubles par destination
comme une chambre froide, des tapisseries, une cheminée. Il pourra également s’agir des
servitudes. Sont également transmis avec la chose, les contrats qui accompagnent la chose
vendue (un contrat de bail, un contrat de travail, une clause de non concurrence). Le
législateur impose que certains de ces droits personnels soit obligatoirement transmit avec
certaines choses vendues. En matière de fonds de commerce, le bail commercial est ainsi
considéré comme l’accessoire de la chose fonds de commerce vendu.
b) La conformité de la chose
1) Les caractéristiques de la chose
Pour les ventes immobilières, le Code Civil détaille à travers plusieurs dispositions, 1616 à
1623 du Code Civil qui permet de vérifier la conformité de l’immeuble livré à l’immeuble
vendu. Tenant à la surface, à la quantité de chose vendue lorsque la vente de marchandise
s’est effectuée à partir d’un échantillon ou lorsqu’il s’agit de ventes de choses vendues au
poids ou à la mesure. La règlementation du droit de la consommation prévoit néanmoins des
marges minimales de différences tolérées, c’est les manquants. Il peut s’agit également d’une
différence dans les ventes d’’immeuble lorsqu’il s’agit d’évaluer la surface d’un immeuble.
L’article 1616 prévoit que le vendeur est tenu de délivrer la contenance. Lorsque la vente s’est
faite pour un prix global, le prix de l’immeuble ne peut être révisé sauf si la différence de
surface est de plus de 1/20ème au-dessus de la contenance déclarée. L’acheteur a alors le choix,
entre payer un supplément de prix ou demander la résolution de la vente. On parle souvent de
garantie de contenance distincte de la garantie d’éviction. Si la vente immobilière a été faite
au prix au m², toute différence de contenance emporte conséquence sur le prix. Lorsque
inférieur il peut demander une augmentation de surface ou une diminution du prix. Dans tous
les cas ces actions en matières immobilières doivent être intentées dans un délai d’un an.
2) Conformité et garantie
L217-4 du Code de la Consommation, prévoit que le vendeur est tenu de livrer un bien
conforme au contrat et répond des défauts de conformité existant lors de la délivrance.
L’alinéa deux de cet article prévoit que ces défauts de conformité peuvent découler de
l’emballage, des instructions de montage ou de l’installation lorsque qu’elle a été prévue dans
A) La chose quérable
L’obligation de délivrance s’exécute par la seule mise à disposition de cette chose. 1342 et
1343 du Code Civil, concerne l’obligation général de paiement qui est portable. La chose est
donc quérable, c’est à l’acheteur de venir la chercher. Ce sera l’objet de son obligation,
l’acquéreur à une obligation de retirement de la chose. La situation est différente si une clause
contractuelle vient déclarer que le vendeur est tenu de délivrer la chose.
B) Le lieu et la date
1609 du Code Civil, la délivrance doit se faire au lieu où était au temps de la vente la chose
qui en a fait l’objet, c’est l’application de la règle de quérabilité de la chose. Cette règle est
donc supplétive, les parties peuvent convenir d’une obligation différente et c’est ce que
prévoient les incoterms avec des modalités contractuelles de livraison prévues par les parties
et donc différentes des règles de droit commun. Le moment de la délivrance se situe en
principe au moment de la vente selon le principe selon lequel la vente est un contrat
instantané. On admet généralement qu’un délai raisonnable soit laissé au vendeur pour que
l’acheteur puisse retirer son bien. Néanmoins dans certains cas la chose n’est pas
immédiatement disponible car c’est une chose à construire, une chose complexe qui impose
Pour les ventes au consommateur, ces règles ont semblé insuffisantes pour protéger le
consommateur. Ainsi L616-1 du Code de la Consommation, est donc intervenu pour imposer
au vendeur d’indiquer la date limite à laquelle il entend délivrer la chose. Lorsque par un
clause particulière, les parties ont prévu la date de la délivrance, article 1610 du Code Civil
fait de ce délai un délai de rigueur, un délai impératif puisque 1610 dit que passé ce délai
convenu entre les parties par une clause particulière, l’acheteur peut demander la résolution
du contrat ou l’exécution forcée de la vente.
C) Les sanctions
Différents types de sanctions existent, il peut s’agir d’une inexécution partielle ou provisoire
de l’obligation de délivrance. Dans ce cas-là l’acquéreur pourra demander soit la résolution de
la vente soit l’exécution forcée de cette obligation de délivrance assortie alors de dommages
et intérêts. Il peut s’agit d’une inexécution totale de l’obligation de délivrance qui appellera la
résolution judiciaire de la vente assortie de dommage et intérêts. Article 1610 et 1611 propose
ses sanctions en reprenant les sanctions générales de l’inexécution du contrat qui se trouve
aux articles 1224 et suivants.
L’acheteur insatisfait peut le faire en refusant prendre livraison d’une chose non conforme ou
de la marchandise livrée en retard. Cette possibilité porte le nom de « faculté de laisser pour
compte ». En outre si l’acheteur peut exiger la sanction du vendeur en cas d’inexécution, cette
sanction appartient également au sous-acquéreur de la chose, le sous acquéreur dispose d’une
action directe contre le vendeur initiale.
1) L’exécution forcée
Elle répond aux règles traditionnelles du droit des contrats. Article 1221 du Code Civil,
l’acheteur peut en effet demander au juge l’exécution forcée de l’obligation éventuellement
sous astreinte. Si la délivrance est encore possible, l’exécution en nature, l’exécution forcée
peut être prononcée par le juge éventuellement sous astreintes. Si l’exécution en nature est
devenue impossible, il conviendra alors de demander des dommages et intérêts
2) La résolution du contrat
Le juge saisi d’une demande de résolution ne dispose pas en principe de la faculté de refaire le
contrat mais il peut néanmoins apprécier le degré de gravité de la faute dans l’inexécution
pour vérifier qu’elle justifie la sanction de la résolution, en ce sens l’alinéa 4 de 1226. Dans
les ventes commerciales, le juge lorsque l’inexécution n’apparait pas suffisamment grave,
peut également accorder une réduction du prix de vente. Chambre commerciale 15 décembre
1992.
Un évènement présentant les caractéristiques de la force majeure peut être invoqué par le
vendeur si c’est cet évènement qui l’a empêché de livrer. Un évènement de force majeure doit
présenter trois caractéristiques :
- Imprévisible
- Irrésistible (insurmontable)
- Extérieur au débiteur
1612 du Code Civil, permet au vendeur de ne pas livrer tant que l’acheteur n’a pas payé, c’est
l’exception d’inexécution qui figure désormais au nouvel article 1219 du Code Civil. Une
partie peut refuser d’exécution son obligation alors même que celle-ci est exigible alors que
l’autre n’exécute pas la sienne et si cette inexécution est suffisamment grave. Ce qui est
important est qu’il faut retenir les caractères connexes.
L’article 1625 vient définir cette obligation de garantie, cette article dispose « la garantie que
le vendeur doit à l’acquéreur à deux objets : la possession paisible de la chose vendue (la
garantie d’éviction, ou de garantie contre l’éviction), les défauts cachés de cette chose ou les
vices rédhibitoires (garantie des vices cachés, garantie contre les vices-cachés, ou encore
garantie édilicienne).
§1 : La garantie d’éviction
Du terme évincer, c’est-à-dire le gêner. Consiste donc pour le vendeur de protéger l’acheteur
contre les troubles quels qu’ils soient qui pourraient provenir du vendeur lui-même ou de tiers
et qui serait de nature à entraver sa possession paisible de la chose vendue. On parle de
garantie du fait personnel qui protège l’acheteur contre les troubles émanant du vendeur lui-
même et la garantie du fait des tiers.
« Qui doit garantie ne peut évincer ». Cet adage permet de comprendre du par le vendeur
pour protéger la propriété de l’acheteur, le vendeur ne doit pas le gêner dans sa possession
paisible. Cette garantie du fait personnel qui pèse sur le vendeur de la chose se retrouve à
l’article 1626 du Code Civil. L’obligation de garantie d’éviction du fait personnel traduit pour
le vendeur ou pour ses ayants causes universels une obligation de ne pas faire, obligation de
ne pas compromettre la situation de l’acheteur. Cette règle instaurée par l’article 1626 est
d’ordre public. Une clause cherchant à supprimer la garantie d’éviction du vendeur serait
donc inefficace, prévu à l’article 1628.
Les clauses de non concurrence que l’on trouve parfois dans les fonds de commerce,
procèdent ainsi de la garantie d’éviction à la charge du cédant. Cette clause donne des limites
précises (lieu et période). En cas de clause de non-concurrence, la garantie d’éviction du droit
de la vente interdit au cédant de gêner le cessionnaire dans sa poursuite d’activité.
La garantie peut être étendue par des clauses particulières. Cette garantie d’éviction couvre
tous les trouves émanant du vendeur, aussi bien les droit de droit que les troubles de faits.
Les troubles de fait : Ils ne reposent pas sur un droit, mais constituent une gêne, un fait, un
acte qui porte atteinte à la jouissance de la chose. Les troubles lorsque le cédant tente de
détourner la clientèle qu’il a cédé avec le fond ou le cédant d’un brevet continu d’exploiter
l’invention qui faisait l’objet de ce brevet.
Ne sont couverts que les troubles de droit. L’acheteur peut également être troublé dans la
possession par un tiers. S’agit des troubles de faits, des troubles de voisinages, de
détournement de clientèle, escroquerie, l’acheteur doit se préoccuper seul de la défense de ses
intérêts, il n’y a pas garantie du vendeur. Il peut s’agit d’une éviction totale par le tiers en
raison d’un jugement reconnaissant au tiers la propriété de la chose. Il peut s’agir d’un droit
réel qu’un tiers invoquerait sur la chose, Une servitude, un usufruit. Cela peut s’agir de la
cession d’un brevet qui serait nulle parce que le vendeur n’aurait pas respecté les conditions
de propriété industrielle. Il peut y avoir éviction partielle par le tiers, article 1626 assimile les
charges non déclarées de la chose.
Contrairement à la garantie du fait personnel, la garantie du fait des tiers n’est pas d’ordre
public. La clause de non-garantie ne présente qu’un intérêt limité puisque 1629 du Code Civil
prévoit que malgré cette clause de non-garantie le vendeur en cas d’éviction est tenu de
restituer le prix. La clause de garantie n’est pas valable si l’acquéreur avait connaissance lors
de la vente du danger d’éviction. L’acheteur doit être de bonne foi, en sorte que « l’aléa
chasse l’erreur » conduit à affirmer que l’acheteur qui connaissait le risque d’éviction ne peut
demander au vendeur d’assumer le risque. La jurisprudence est néanmoins conciliante avec
les intérêts de l’acheteur qui est présumé ignorer le risque.
On fait traditionnellement une distinction entre la garantie incidente du fait des tiers et la
principale. Garantie principale lorsque l’acheteur exerce une action en garantie contre le
vendeur après avoir subi une éviction par le tiers ou lorsqu’il est sous la menace d’une
éviction. En revanche, on parlera de garantie incidente lorsque l’acheteur appelle le vendeur
en garantie au cours du litige qui l’oppose au tiers. Le vendeur dans ce cas-là devient partie
prenante au procès qui oppose l’acheteur et le tiers, il sera alors tenu à la garantie d’éviction si
le tiers voit son action triomphée. L’acheteur dispose aussi bien de l’action principale que de
l’action incidente et de la même manière que pour l’obligation de délivrance cette action peut
être exercée par le sous-acquéreur.
En cas d’éviction partielle, l’acheteur pourra demander à son choix ou bien la résiliation de la
vente ou bien une diminution du prix.
La garantie des vices-cachés trouve son fondement en droit romain, elle date des édiles
curules qui concernaient les ventes d’esclaves ou d’animaux. Ils étaient présumés de mauvaise
foi et que si l’esclavage avait un vice et que les vendeurs prêtaient ignorer il fallait protéger
les acquéreurs de cette mauvaise foi et prévoyaient un système.
En droit positif c’est l’article 1641 qui traite de cette garantie des vices cachés. Il institue une
obligation objective, qui peut passer pour le prolongement de l’obligation de délivrance. A
partir du moment où il y a vice caché, le vendeur doit garantie à l’acquéreur. C’est un défaut
qui empêche un usage normal de la chose. L’appellation garantie des vices cachés implique
que si le vice avait été apparent l’acheteur aurait dû s’en rendre compte au moment de la
délivrance de cette chose. Elle ne s’applique qu’en cas de vices-cachés. Aujourd’hui
l’accroissement des biens de grandes consommation, des ventes à placé cette obligation au
cœur de l’actualité juridique. La difficulté pour le juriste est de savoir quand et comment
appliquer cette garantie. Elle entre parfois avec d’autres institutions voisines, avec l’erreur sur
la substance, le défaut de conformité, la responsabilité du fait des produits défectueux, avec
l’obligation de sécurité.
La généralité de l’article 1641 est trompeuse, car toutes les ventes ne contiennent pas une
obligation de garantie et que la garantie des vices-cachés peuvent se retrouver aussi dans les
contrats de bail ou de prêt. Article 1649, la garantie est exclue dans les ventes faites par
autorité de justice en raison de l’aléa qui affecte ces ventes, elle n’existe pas non plus dans les
ventes d’animaux concernant les maladies contagieuses. S’agissant des clauses qui excluent la
garantie des vices cachés, le droit de la vente et le droit de la consommation soumet à un
régime très spécifique et rigoureux. La garantie joue dans les autres ventes peu importe qu’il
s’agisse de vente incorporel, corporel ou de biens immobiliers.
S’agissant de la confusion entre les vices cachés, le défaut de conformité, l’erreur et le dol.
Entre vice caché et erreur sur la substance, la jurisprudence est hésitante la concernant. Dans
un arrêt de mars 1992, option offerte à l’acheteur entre action en annulation de la vente pour
erreur et l’action en garantie des vices-cachés. Dans un autre arrêt de 1996, la Cour de
cassation distingue ces deux actions et refuse que la garantie puisse être contournée par une
action en erreur sur les qualités de la chose. Elle énonce « la garantie des vices-cachés
constitue l’unique fondement possible de l’action exercée ». Dans la même lignée est apparue
Un vice est un défaut rendant la chose impropre à son usage normal. On parle de vices-cachés
ou de vices rédhibitoires. Il n’est pas nécessaire que ce vice empêche totalement d’utiliser la
chose. 1641, il suffit que ce défaut en diminue l’usage. Il convient néanmoins de caractériser
un vice assez grave, et un vice de la chose. L’arrêt 6 octobre 2004, a également couvert un
défaut d’un accessoire de la chose. L’article 1641 vise l’usage normal de la chose ainsi la
garantie ne serait pas dû par le vendeur empêchant un usage inhabituel ou spécifique. Ce vice
doit être caché, l’acheteur devait ignorer l’existence du vice. A défaut s’il n’était pas dans cet
état, cela signifie qu’il l’a acheté avec ses défauts, on parle alors de vice-apparent, 1642 et
1642-1. 10 septembre 2008, une commune avait acquis un terrain en état de friche
industrielle, ce terrain avait servi depuis la SGM de déchetterie de ferraille, la commune ne
pouvait ignorer que le terrain était sérieusement pollué. L’enjeu est de savoir si l’acquéreur
pouvait légitiment ignorer le vice ou non. L’acheteur pouvait-il découvrir le vice ou était-il
indécelable pour l’acheteur moyen. La qualité de l’acheteur est à prendre en compte, le
caractère apparent du vice sera plus ou moins facile à démontrer. Si l’acheteur est un acheteur
non-professionnel, il ne dispose pas des connaissances nécessaires pour connaitre la chose et
pour déceler le vice. La jurisprudence est très favorable à cet acheteur et reconnait que le vice
soit pour cet acheteur indécelable. Dans un arrêt du 24 octobre 2006, rappelle que le
consommateur n’a pas à se faire assister d’un expert pour connaitre des vices de la chose. 24
févirer 1964 « Affaire du cheval borgne », cette infirmité n’est pas apparente pour une non-
professionnel et que cette infirmité ne pouvait être décelée par un examen approfondi auquel
un acquéreur n’a pas coutume de se livrer en personne. SI l’acheteur est un professionnel, sa
connaissance de la chose est ou devrait être plus grande et plus grande est sa capacité à
déceler le vice. L’acheteur professionnel est réputé connaitre le vice, Arrêt 1962. Toute la
difficulté est alors de différencier les acheteurs, un professionnel est un acheteur de la même
spécialité que le vendeur, la jurisprudence a affirmé qu’un litige en Airbus et Air France
n’était pas un litige de la même spécialité.
Cette présomption est une présomption simple ou réfragable, en ce sens que l’acheteur peut
démontrer que le vice était lui indécelable. Aujourd’hui ce qui pose difficulté est la vente de
choses d’occasions, notamment en raison de la vétusté inhérente à ce bien d’occasion. Arrêt
27 mars 2010 a rappelé que pour les objets d’occasions l’acheteur ne peut s’attendre à la
même qualité qu’un objet neuf. Une application stricte conduit à prendre en considération
seulement les vices affectant la chose voir affectant les accessoires de la chose.
L’écran de la personnalité morale s’oppose à ce que soit reconnu à l’associé sur les actifs de la
société. C’est la société en tant que personne morale qui est propriétaire des actifs sociaux.
L’associé n’a aucun droit direct sur les actifs de la société. En principe une juste application à
la cession de droits sociaux devrait en principe conduire à reconnaitre que le cédant est tenu
[…]. Par conséquent les défauts de la chose résultat de son usure ne sont pas garantis. Le
moment de l’appréciation de l’antériorité s’effectue au jour du transfert de propriété, 9 février
1965.
Le vice ne doit pas non plus être imputable à l’acquéreur, lorsqu’il y a utilisation défectueuse
de la chose, le vice n’est pas imputable à la vente. Une société fabriquant des pétards n’est pas
responsable de l’incendie consécutif au jet de pétard par un enfant.
B) La mise en œuvre
Auparavant l’action en GVC devait être intentée dans un bref délai. Le point de départ de ce
délai est le montant de la découverte du vice et non le jour de la vente du transfert de propriété
ou le jour de la livraison. Ce délai a été remplacé par un délai de 2 ans à partir de la
découverte du vice, du fait d’une condamnation européenne. En général la découverte du vice
résulte d’un rapport d’expertise qui atteste de cette prise de conscience du risque.
Concernant la preuve du vice, si la livraison est accomplie, c’est à l’acheteur de trouver que la
chose présente un vice, notamment en démontrant que le défaut ne peut avoir d’autres causes.
Néanmoins une expertise est ici nécessaire.
Deux types d’actions prévus par l’article 1644 du Code Civil, soit de rendre la chose et de se
faire restituer le prix, soit de garder la chose et de se faire rendre une partie du prix. On dit
qu’il a le choix entre une action rédhibitoire ou une action estimatoire. En revanche l’acheteur
ne peut en principe obtenir le remplacement de la chose
1) L’action rédhibitoire
C’est une fin particulière de résolution judiciaire car destruction rétroactive de la vente. Elle
produit les effets d’une résolution. Elle est soumise à une condition particulière, celle du droit
de la vente.
La vente est maintenue, l’acheteur conserve la chose mais il obtient une réduction du prix
qu’il a payé dans les conditions évaluées par des experts. Elle est totalement libre pour
l’acheteur. Dans un arrêt du 20 octobre 2010, le juge ne peut pas contrarier ce choix ni même
une clause de la vente qui interdirait donc une action rédhibitoire à la place d’un
L’acheteur peut également demander plus, c’est-à-dire demander des dommages et intérêts
sur les articles 1645 et 1646 du Code Civil. Si le vendeur connaissait les vices il est tenu de
tous les dommages et intérêts. Si le vendeur ignoré les vices de la chose il devra rembourser le
prix et les frais occasionné par le vente. Cette action en réparation des vices-cachés s’inscrit
comme un mécanisme spécial de responsabilité contractuel qui accompagne la garantie des
vices cachés. Il est même possible à l’acquéreur d’exercer cette action indépendamment de
l’action en GVC rédhibitoire ou estimatoire. Ces dommages et intérêts peuvent largement
dépasser le montant de restitution de la chose.
La chose objet du contrat de vente est fabriqué par le fabriquant qui la vend à un acheteur qui
la vend à son tour. Il peut y avoir une chaine de contrat de vente. Dans cette chaine tous les
vendeurs ayant conclu le contrat de vente assume à l’égard de leur propre acquéreur une
obligation de garantie des vices-cachés. Si un vice apparait et que ce vice est imputable au
fabriquant, tous les vendeurs successifs assume la garantie des vices-cachés et par action
successive on peut remonter jusqu’au fabriquant, il faut néanmoins respecter le délai pour
agir. Ainsi le sous-acquéreur de la chose qui subit le vice peut exercer l’action en garantie des
vices-cachés contre son propre cocontractant et le distributeur peut exercer la garantie contre
son vendeur à lui, le fabriquant. Il exercera une action récursoire contre le fabriquant et ainsi
de suite s’il y a plusieurs maillot dans la chaine.
Concernant le vendeur professionnel : Selon l’article 1643, le vendeur est tenu des vices-
cachés quand bien même il ne les aurait pas connu à moins que dans ce cas il n’est stipulé
qu’il ne serait obligé à aucune garantie. Le vendeur ne peut donc invoquer à son profit une
clause limitative de garantie s’il connaissait les vices de la chose. De surcroit il connait
toujours les vices s’il est un vendeur professionnel dans la mesure où la jurisprudence
reconnait que le vendeur professionnel est présumé connaitre les vices de la chose. Par
conséquent le vendeur professionnel ne devrait jamais pouvoir invoquer une clause limitative
de garantie.
Le vendeur occasionnel : ne subit pas cette présomption et donc n’est pas censé connaitre les
vices de la chose. Il peut ainsi insérer dans le contrat une clause limitative de garantie. La
limite de ce principe est la mauvaise-foi du vendeur. S’il connaissait le vice il ne pourra se
prévaloir de cette clause limitative de garantie.
Il existe des clauses extensives de garantie mais il est question de garanties conventionnelles
s’ajoutant aux garanties légales. Ainsi voit-on régulièrement des clauses de service après-
vente encore appelé clause de garantie contractuelle. Dans ces clauses extensives de la
garantie on trouve par exemple des aménagements de la durée de la garantie des vices-cachés
prévoyant par exemple que tout défaut de quel qu’en soit l’origine qu’il soit sera traité comme
un vice s’il survient dans un certain délai.
Dans tous les cas ces aménagements fonctionnement à côté de la garantie légale. Ces
garanties conventionnelles n’affectent pas la garantie légale de 1641, elle ajoute des droits
mais en aucun cas peut en retirer. La garantie légale demeure quel que soit les aménagements
contractuels de cette garantie.
Ce régime de l’obligation de sécurité n’est pas à confondre avec la responsabilité du fait des
produits défectueux prévu par le Code Civil au nouvel article 1245, selon cet article le
producteur est responsable du dommage causé par le défaut de son produit qu’il soit ou non
lié par un contrat avec la victime. Ce régime trouve particulièrement application dans le
secteur alimentaire, pharmaceutique ou dans le secteur des biens de grande consommation.
Le régime de la responsabilité du fait des produits défectueux est issu des décrets du 25 juillet
1985 révisé par une loi du 9 décembre 2004. Ce n’est ni un régime contractuel ni un régime
délictuel, il s’applique quand bien la victime n’est pas liée par contrat avec le producteur.
Il est admis qu’un produit est un bien meuble même s’il est incorporé dans un immeuble, y
compris les produits du sol, de l’élevage de la chasse ou de la pêche. Un produit est
La victime qui peut être un contractant, un sous-contractant voir un tiers ordinaire pourra
invoquer un dommage réparable par le simple fait du défaut de sécurité peu importe que cette
victime soit un professionnel ou un consommateur et d’un montant supérieur à 500€.
En principe le prix est payé au domicile du vendeur, article 1343-3. Le prix peut être encore
consigné, c’est-à-dire sur un compte particulier, c’est-à-dire sur un compte public ou chez un
notaire. Le prix de la cession d’un fonds de commerce est ainsi indisponible tant que certains
délais ne sont pas expirés notamment les délais permettant aux créanciers de l’acheteur de
surenchérir ou de faire opposition, L641-1. Le paiement est en principe payé comptant.
L’article 1612 assure au vendeur au comptant un droit de rétention sur la chose tant que
l’acheteur n’a pas payé.
Faute de clause particulière le paiement entre professionnel doit se faire dans les 30 jours de
la livraison de la chose. Le fait d’imposer un délai de paiement manifestement abusif est
La forme de paiement peut être variée, il peut s’agir de paiement en espèces, par carte
bancaire, par chèque, virement. Le paiement peut également se faire par billet de commerce.
Dans tous les cas la preuve du paiement repose sur l’acheteur, c’est pourquoi il peut réclamer
au vendeur une quittance, c’est-à-dire un écrit par lequel le créancier déclare avoir reçu
paiement de toute ou partie de la dette.
L’article 1657 du Code Civil, prévoit la résolution de plein droit de la vente sans même avoir
à mettre en demeure l’acquéreur de retirer la chose permettant ainsi au vendeur de vendre à
nouveau cette chose qui n’aurait pas été retirée. Arrêt du 24 octobre 2000.