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Nourrir Sa Tete Sans Affamer Son Coeur - Erik Giasson
Nourrir Sa Tete Sans Affamer Son Coeur - Erik Giasson
SANS AFFAMER
SON CŒUR
Erik Giasson
NOURRIR SA TÊTE
SANS AFFAMER
SON CŒUR
Mon parcours atypique a de quoi marquer les esprits. J’ai d’abord été fils et
petit-fils de médecins pratiquant à Saint-Vincent-de-Paul (Laval). Dès mon
plus jeune âge, j’ai dû assumer un rôle d’hyperperformant où le succès passe
par le regard des autres et un rôle où, pour exister et être heureux, il faut
posséder un statut social élevé et n’être rien de moins que le meilleur.
Diplômé de HEC Montréal, mon ascension fulgurante dans le monde de
la finance me mènera de Montréal à New York, en passant par Toronto. À
seulement 26 ans, je deviens cambiste sénior d’une grande banque
canadienne. Puis, à 28 ans, je décroche un poste de vice-président chez
Morgan Stanley, à Wall Street, une des plus grandes firmes de courtage au
monde. Huit ans plus tard, je suis chef des placements et vice-président
sénior d’une importante firme de placement. J’ai également été un actionnaire
important, gestionnaire et administrateur de cette firme. À 43 ans, je réalise
finalement mon rêve ultime: travailler pour le plus gros fonds spéculatif
macro de la planète.
Je vis alors dans l’abondance et la richesse lorsque, en 2008, lors de la
crise financière, je perds mon emploi, mon rôle, et que tout s’écroule. Les
épreuves de la vie s’accumulent. À travers mes souffrances, j’ai entrepris une
transition de vie et j’ai découvert le yoga, ce qui me sauvera assurément d’un
suicide. Le yoga me permettra non seulement de survivre, mais aussi de
devenir qui je suis maintenant.
Dans les épreuves d’un cancer, de pertes d’emploi et de séparations de
couple, j’ai appris à revoir mes priorités. En 2010, j’effectue un virage à 180
degrés et deviens le parfait yogi, faisant plusieurs voyages en Inde, à Maui
(Hawaï), et séjournant dans des ashrams, des temples, à la recherche de ma
vérité.
Au fil des années, j’ai voulu transmettre mes apprentissages avec intégrité
et authenticité, soit par l’entremise de mes livres, de mes conférences, ou
encore par le coaching que j’exerce auprès de gestionnaires, de
professionnels et d’entrepreneurs.
Une des bases de mes apprentissages, dont je parle dans mon premier
livre, Le courage de réussir, mais aussi dans les diverses conférences que je
donne, ce sont les cinq grandes leçons de vie que j’ai apprises, qui visent à
mieux combler nos différents besoins. Celles-ci peuvent, selon moi,
s’appliquer à toutes les sphères de l’activité humaine. Je les ai regroupées
sous l’acronyme ALVAC (pour Acceptation, Liberté, Vérité, Action et
Confiance). Rapidement, je vous les présente:
Et vous?
Et vous?
Et vous?
Les neuro-associations
Tout comme le travail est supérieur au talent, la répétition de nos croyances
responsabilisantes est l’essence même de la réussite. En coaching, mes clients
me disent souvent qu’ils ont compris quelles sont leurs croyances
responsabilisantes. Cependant, comprendre n’est pas suffisant. Il faut qu’elles
nous habitent. Il faut recréer des chemins de pensée.
Même les décisions les plus positives peuvent entraîner le rejet de
certaines parties importantes de notre identité pour nous éviter de la douleur
et y substituer le plaisir. Il est nécessaire d’avoir des croyances
responsabilisantes, mais pour qu’elles nous soient vraiment utiles, nous
devons créer de nouvelles façons de penser, des neuro-associations. Nous
devons nous exercer à penser d’une façon qui nous responsabilise au-delà de
la croyance.
Une croyance peut aussi provenir d’associations neurologiques que nous
avons faites dans le passé, très souvent à la suite d’un événement clé qui nous
a marqués. Dans ces moments-là, un lien s’établit entre l’événement et le
plaisir, ou la douleur, selon la situation. C’est ainsi que, par exemple,
lorsqu’un événement semblable se produit, nous faisons inconsciemment une
association, positive ou négative. Avant même de nous donner la peine de
considérer l’événement comme un nouvel événement, nous avons déjà
associé une émotion à ce qui se passe sans avoir pris le temps de vraiment la
vivre. À titre d’exemple, si un ancien patron m’a déjà menti, puis injustement
congédié, il est possible que j’aie établi une association entre patron, douleur
et menteur. Dans un nouvel emploi, j’aurai tendance à me méfier
automatiquement de mon patron et j’aurai peut-être peur chaque fois qu’il
m’appellera dans son bureau. Tout ça sans prendre le temps d’analyser la
situation, en accordant une confiance aveugle à ces associations. Une bien
mauvaise idée!
En tant qu’adultes, notre travail sur nous-mêmes consiste donc à
comprendre les associations du passé et à nous en libérer. Nous pourrons
ensuite en créer de nouvelles qui seront alignées sur notre intention ultime,
tout cela dans le but de nous responsabiliser et de bien nous outiller, grâce à
tous nos talents.
Par mon conditionnement social et familial, j’ai créé des neuro-
associations. En effet, mon père était un médecin qui réussissait très bien, un
être un peu excentrique dans sa façon de se vêtir, un amateur de belles
voitures et de bons repas. Ces souvenirs de mon enfance, mes réminiscences
du modèle qu’était mon père, ont forgé en moi des associations, m’ont placé
un filtre devant les yeux et fourni des façons de voir la vie.
Nous prenons des décisions à chaque instant, et ce, sans savoir que
certaines de ces associations (réussite, plaisir, échec, douleur, etc.) orientent
fortement plusieurs aspects de notre vie. Quand nos croyances reposent sur
un moment important à partir duquel nous avons créé une association, ce
moment devient un «moment clé». Les décisions qui découlent de ces
moments sont extraordinairement puissantes, car elles commandent et
guident d’autres décisions que nous prenons dans notre vie. Les moments
clés offrent des pistes pour comprendre comment nous agissons et pourquoi
notre mission est si souvent impossible.
J’ai longtemps pensé ne pas pouvoir ouvrir un studio de yoga par moi-
même, je veux dire sans l’aide d’un professeur d’expérience. Je ne croyais
pas en moi ni en mes connaissances techniques, si bien que je me persuadais
de ne pas en avoir la capacité. Mais je l’ai fait en 2012, alors que je pratiquais
le yoga seulement depuis 2008 et ne l’enseignais que depuis 2010. J’ai une
associée au studio Wanderlust, Geneviève Guérard, dont le parcours est
semblable au mien, mais avec une solide carrière dans la danse et dans les
médias. Ni elle ni moi ne sommes donc de vrais yogis. De toute façon, on se
demande ce qu’un «vrai» yogi peut bien manger en hiver, pour reprendre
l’expression populaire…
À un moment donné, ma conjointe de l’époque, qui comprenait bien que
l’équilibre de notre couple dépendait de mon équilibre personnel et
professionnel, s’est lassée de me voir trouver des excuses pour ne pas ouvrir
de studio. Par une journée maussade, elle me tire hors de la maison en me
disant: «Allons visiter des locaux. Rêve à ce qu’il y a de plus beau…» Après
une heure de marche seulement, nous avons trouvé le local parfait. Voilà
maintenant 6 ans que nous sommes là, et nous y serons au moins de 5 à 10
ans encore.
Non seulement j’ai surmonté la croyance selon laquelle Geneviève et moi
n’étions pas capables de nous mesurer aux «vrais» yogis, mais notre studio
est devenu l’un des plus populaires à Montréal. En plus, nous venons d’en
ouvrir un deuxième, même si je pensais que je ne trouverais jamais le
financement pour ce projet. Et il y en aura sûrement d’autres. Le succès de
nos studios m’a permis d’acquérir une autre croyance responsabilisante: je
comprends à présent que je suis un bon gestionnaire. J’ai géré un pupitre
d’obligations à 32 ans, une firme de placements à 40, et maintenant je gère
des studios de yoga. Bref, j’ai quelque chose à offrir, je reviendrai là-dessus
un peu plus loin.
Des expériences passées découlent des associations auxquelles on doit
s’attarder. S’agit-il de souvenirs de plaisir ou de douleur? Comme notre
instinct de survie nous porte à éviter à tout prix la douleur, si elles sont
chargées de préjugés, ces convictions deviendront notre perception de la
réalité. Cette association détermine notre intention et le potentiel de nos
gestes lorsque ces derniers consistent en des actions ou des réactions et que
les résultats s’intègrent ou non dans la gérance de notre mission de vie. Il est
important de bien comprendre les moments clés qui ont mené à ces
convictions et de forger de nouvelles associations.
Je considère vraiment Hélène, la femme de mon père, comme ma vraie
mère, car c’est elle qui m’a élevé et elle a joué un grand rôle dans ma vie en
me permettant de prendre de l’assurance. Elle a toujours cru en moi et en ma
réussite. Le moment clé est venu à l’âge de 20 ans, lorsque j’ai emménagé en
appartement avec ma petite amie d’alors, qui deviendra plus tard ma femme
et la mère de mes quatre filles.
Nous avions demandé un prêt de 5000$ à la banque pour nous acheter des
meubles, mais celle-ci avait refusé de nous accorder un prêt, même si nos
parents nous cautionnaient. C’est alors qu’Hélène a déclaré au banquier: «Ce
garçon-là va si bien réussir que, dans peu de temps, vous allez lui courir après
pour lui prêter de l’argent…» Ce fut là un «moment clé». Malgré les petites
difficultés, je venais de créer une association positive. J’ai pris conscience
que j’avais tout pour réussir à condition, bien sûr, d’y mettre du travail et de
l’amour.
Et vous?
Avez-vous vécu des moments clés qui ont marqué votre vie?
Quelles croyances y sont liées?
À quels sentiments les associez-vous?
Et vous?
Dans ce chapitre, j’ai présenté plusieurs types de croyances afin que vous
puissiez vous-même répondre à la question «Êtes-vous conscient de vos
croyances?» Demandez-vous quelles croyances vous avez associées à des
sujets qui peuvent être très délicats. Par exemple, si vous venez d’une famille
modeste, vous avez peut-être passé une partie de votre vie à mépriser les
riches et leurs biens et ainsi établi une association négative avec l’argent.
Vous devez comprendre les blocages qui vous nuisent et créer de nouvelles
associations positives.
Je rencontre trop souvent, en coaching, des professionnels qui se
sabordent à leur insu. Des croyances limitantes ou faussement positives sur le
succès ou l’échec guident souvent leurs décisions dans une direction opposée
à leur mission. Une prise de conscience, un questionnement sur nos façons de
penser constituent souvent un pas vers l’éveil et la réalisation de notre
mission.
De plus, nos croyances limitantes ne comblent pas nos besoins de façon
optimale. Pour changer, il faut comprendre que, d’une certaine façon, nous
sommes prisonniers, prisonniers des croyances que nous nous sommes
imposées. Cette prise de conscience se produit souvent à la suite d’un échec,
d’une leçon de vie ou d’un autre événement clé. À ce moment-là, on
découvre le plaisir de se tourner plutôt vers des croyances qui nous donnent
du pouvoir et nous libèrent. Il faut alors créer de nouvelles associations,
comprendre que les anciennes nous emprisonnent et que les nouvelles nous
délivrent, puis répéter le processus aussi souvent que possible.
La plupart d’entre nous sont habités au quotidien par l’instinct de survie, qui
s’exprime dans la façon dont nous nous sentons psychologiquement et
émotionnellement lorsque nous sommes dans notre mode dit «par défaut»,
c’est-à-dire en mode survie, inquiet et apeuré. La neuroscience a récemment
découvert ce que plusieurs sages savaient depuis des milliers d’années: dès
que nous cessons une tâche cognitive, quelle qu’elle soit, s’active ce qu’on
appelle souvent notre «hamster». Cette petite bête fait en sorte qu’on demeure
toujours dans notre tête, à réfléchir, à angoisser.
Même s’il fut essentiel pour la survie de l’espèce humaine, ce mode par
défaut, qui engendre la peur, est tout à fait inutile s’il n’est pas maîtrisé en
vue d’assurer le bien-être et l’accomplissement de la personne humaine. Je
me suis moi-même retrouvé plus souvent qu’à mon tour sous l’emprise de ce
rongeur, à me préoccuper de la survie de mon identité sociale, à juger, à
douter, à critiquer, à me faire des peurs pour des choses inexistantes et à
trouver des solutions à de faux problèmes.
La science explique bien ce qui m’est arrivé et nous arrive à tous.
Lorsque nous sommes habités par nos peurs, coupés de notre cœur et de ce
qui nous nourrit essentiellement, nous nous vidons de nos forces, de notre
pouvoir et, plus précisément, de notre sérotonine (un antidépresseur naturel).
Dans mon cas, c’est ce qui explique pourquoi je me suis souvent senti
dépourvu devant les vrais problèmes de la vie humaine ou devant les défis
professionnels, pourquoi j’ai souffert de dépression et que cet état a duré
aussi longtemps. Je montrerai comment la peur au quotidien a orienté mes
décisions et marqué mes choix de carrière, et ce, de façon parfois douteuse.
Lorsque nous avons peur, nous perdons souvent notre pouvoir de réussite.
Nous avons tous la capacité d’accomplir ce à quoi nous sommes destinés,
mais la peur de l’échec, du succès, de ne pas être aimé – et surtout la peur de
la douleur – nous hante tous. Nous vivons dans la polarité: d’une part, il y a
la peur de mourir; de l’autre, le besoin de survie. Et presque rien entre les
deux. La réussite ou l’échec, le beau ou le laid. Comme nous nous identifions
à notre rôle, à ce que nous pensons être, nous sommes aussi préoccupés par la
survie de ce rôle.
Habités par cette peur, nous allons tout faire pour éviter de souffrir et
tenter tout ce que nos moyens nous permettent pour trouver le plaisir et
répondre à nos différents besoins humains. Mais comme la force dominante
est la peur, nous allons souvent satisfaire nos besoins d’une manière erronée,
sous-optimale et parfois même à l’encontre de nos valeurs profondes. Nous
nous contenterons de petits plaisirs, souvent sans voir ni comprendre le vrai
plaisir, c’est-à-dire celui de se réaliser, de contribuer à quelque chose au-delà
de nous, d’accomplir notre mission.
Lorsque nous avons peur, notre instinct animal, souvent, reprend le
dessus. Nous rougissons, notre cœur bat plus vite, nous sommes prêts à
attaquer ou à fuir afin de survivre. Si vous êtes sur la route et qu’un cycliste,
un enfant à pied ou une voiture vous coupe la voie, que se passe-t-il dans
votre corps? L’adrénaline monte et vous réagissez rapidement, sans réfléchir.
Parfois, j’ai l’impression que me sentais exactement comme ça lorsque mon
patron ou un gros client m’appelait. J’anticipais un désastre. Je me préparais
rapidement à avoir peur.
J’ai longtemps pensé que je ne devais pas ressentir la peur du tout et j’ai
alors compris comment utiliser ces réactions physiologiques. En étant plus
conscient que la menace n’existe pas, je vois maintenant que mon corps se
prépare à accomplir une grande tâche en vue de ma mission. Au lieu de
l’alimenter par la peur, je l’alimente par l’amour.
Chacun d’entre nous dirige son attention sur ce qui l’interpelle
précisément. À titre d’exemple, vous conduisez votre voiture dans une
tempête de neige et la voiture dérape tout à coup. Au bord de la route, il y a
un arbre, un seul, et c’est tout ce que vous voyez. Vous avez peur, vous ne
voulez pas le heurter, mais, dans la plupart des cas, la voiture le percutera.
Cela ressemble au coup classique de la tartine qui tombe immanquablement
sur son côté beurré.
En 2007, j’ai acheté une Porsche pour mon père et j’ai décidé de garder la
voiture à mon nom. Je lui avais dit: «On ne sait jamais ce qui peut arriver, si
jamais j’ai besoin d’argent, je la revendrai.» Même si je possédais une
fortune personnelle de plusieurs millions de dollars, j’avais peur de tout
perdre, et c’est précisément ce qui est arrivé moins de cinq ans plus tard.
Quand j’ai ouvert mon premier studio de yoga, ma situation financière était
devenue vraiment critique et j’ai dû vendre la Porsche de mon père. Chaque
fois que nous avons des peurs et que nous leur consacrons inconsciemment
toute notre énergie, elles finissent par se manifester d’une façon ou d’une
autre et nous empêchent d’avancer. Il y a un message important dans ces
peurs qui reviennent couramment.
Souvent, la peur est la raison pour laquelle nous temporisons. Nous
craignons la douleur que peut engendrer une action, sans voir le plaisir qui
accompagne le fait de nous accomplir. Il en va de même pour l’argent et le
succès. Je pense que si quelqu’un a moins d’argent qu’il ne le voudrait et ne
réussit pas, c’est peut-être parce qu’il a peur de souffrir et qu’il remet donc
tout au lendemain ou fait des choix pour se procurer de petits plaisirs sans
penser de façon plus globale. Ma situation financière est bien meilleure
qu’elle ne l’était en 2014 et si elle n’est pas meilleure en 2020, ce sera parce
que j’aurai eu peur de réussir.
Même si j’ai souvent affronté mes peurs et souvent arrêté d’avoir peur de
la peur elle-même, cela ne m’a pas empêché d’être habité par celle-ci au
travail. Caché derrière mon rôle, mon image, j’avais peur de ne pas être assez
compétent, peur de perdre le respect des autres s’ils me connaissaient mieux,
peur de ne pas tout savoir, et ainsi de suite. Depuis que je raconte mon
histoire dans mes conférences, dans mes écrits ou à l’occasion de mes
séances de coaching, je m’aperçois que mon parcours, bien qu’il soit
atypique, révèle des peurs qui sont souvent les mêmes que celles des gens au
parcours différent.
Comme nous nous servons de notre rôle pour combler notre besoin de
reconnaissance, ce n’est pas le vrai moi qui reçoit cette reconnaissance. C’est
pour cette raison que nous avons le sentiment d’être des imposteurs; nous
nous disons aussi que si les autres savaient que nous ne correspondons pas
vraiment au rôle que nous jouons, ils concluraient que nous ne méritons pas
d’être aimés.
Et vous?
Et vous?
Et vous?
Et vous?
Et vous?
Les propos des chapitres précédents montrent que si nous ne savons pas ce
que nous voulons, c’est généralement parce que nous ignorons qui nous
sommes vraiment. Nous nous définissons souvent en fonction de notre rôle
professionnel, social ou familial. Si vous demandez à quelqu’un de se définir,
il répondra probablement quelque chose comme: «Je m’appelle Marc. Je suis
indépendantiste, végétalien, je vis dans le Mile End et je me déplace à
bicyclette.» Comme ces réponses m’intéressent peu, je ne pose jamais de
questions susceptibles de donner lieu à ce type de réponse. Toutes ces
précisions ne sont que des œillères qui deviennent de vraies prisons et nous
empêchent de voir véritablement qui nous sommes. Mais pour voir
réellement qui l’on est, il faut se connaître un peu mieux.
Si l’on m’avait demandé de me définir au milieu des années 2000,
j’aurais répondu: «Je suis père de quatre filles, chef des placements pour une
firme qui est un peu comme le vaisseau amiral de l’investissement, je suis un
participant au triathlon Ironman, suis en bonne forme, conduis de belles
voitures, ai une charmante conjointe, fréquente les meilleurs restaurants et
fais de beaux voyages.» C’est plus ou moins qui je pensais être, mais, dans
tout cela, il n’y avait rien que je contrôlais véritablement, presque rien qui
provenait de mon essence véritable et à peu près rien qui était vraiment mon
vrai cadeau, celui que je peux transporter. Je me définissais plus ou moins
comme une projection de mes babioles.
Vers la fin des années 1990, j’ai consulté un psychologue avant d’être
embauché comme gestionnaire de portefeuille. Il m’a écouté pendant deux
heures. À la fin de la séance, il avait bien compris que j’étais en prison, car je
me définissais à partir de tout ce qui n’était pas de mon ressort. Il m’a dit
ceci: «Si jamais quelque chose arrive à ta femme ou à tes enfants, tu ne
survivras pas.» J’étais effectivement enfermé dans une cage, et au lieu de
m’aider à m’en extraire et à me connecter à mon essence, il m’a surtout aidé à
la repeindre. Toutes les fois que nous nous définissons à partir de ce qui se
retrouve à l’extérieur de nous plutôt qu’à partir de nos valeurs, nos passions,
nos talents, notre essence, nous nous retrouvons en position de vulnérabilité,
ce que j’appelle la Loi des accidents.
En 2001, j’ai eu un cancer. L’année suivante, ma femme me quittait. Pour
mieux comprendre ce qui m’arrivait, et surtout pour trouver des solutions, je
me suis alors familiarisé avec le bouddhisme et la méditation et j’ai compris
qu’il existait un autre niveau de réalité, que j’existais au-delà de qui je
pensais être (de mon rôle) et que je pouvais me reconnecter avec mon essence
pour prendre conscience de mes forces, de mes valeurs et de mon pouvoir.
C’est comme si je retrouvais toute la force du Jedi en moi! La pratique de
pleine conscience favorise l’introspection et donne la possibilité de nous
reconnecter avec notre essence, nos valeurs et nos passions. Pour moi, la
seule et vraie liberté est d’agir en respectant ses valeurs avec conscience.
Cette force retrouvée en moi m’a probablement servi pour rester fidèle par-
dessus tout à mes valeurs et donc libre d’agir selon mon éthique personnelle.
Cela dit, les cinq années de consultation m’ont été tout de même
bénéfiques, parce que, lorsque ma femme est partie, je ne me suis pas
précipité du haut d’un pont, ce que j’aurais peut-être fait si je n’avais pas
consulté ce psychologue. J’ai eu recours à ses services de coaching dans un
contexte professionnel. Nous nous rencontrions une fois par mois et, entre les
rencontres, je devais noter, dans un cahier, les pensées ou les problèmes qui
survenaient. C’est bizarre, mais nous soulignons peu ce qui va bien, comme
si les croyances responsabilisantes ne pouvaient ni exister ni nous aider. Et,
de façon générale, le succès et le bonheur des autres nous ennuient parfois, et
nous nous montrons souvent jaloux ou peu intéressés. Bref, mon travail avec
lui se résumait à blâmer tel collègue ou tel événement, et j’envisageais de
changer d’entreprise, ce qui voulait dire changer le décor de ma prison. Une
déresponsabilisation totale.
Nous étions bien loin de la recherche à l’intérieur de soi pour trouver une
solution. C’est ce qui se produit la plupart du temps. Comme nous ne savons
pas qui nous sommes et que notre vision de nous fait souvent partie de
l’illusion – et s’accompagne de croyances limitantes –, nous nous croyons
meilleurs que nous ne le sommes en réalité. À l’inverse, nous pensons que
nous ne méritons pas d’être aimés si nous admettons une responsabilité et
nous finissons par tout reprocher à autrui et aux événements. Puisque nous ne
cherchons pas en nous la solution pour trouver notre vraie identité et notre
vrai pouvoir et que nous passons notre temps à critiquer ceux qui nous
entourent et les différents événements que nous vivons, nous ne nous
distinguons pas du reste de la société. Nous sommes donc dénués de pouvoir
et vulnérables et négligeons de nous responsabiliser pour être en mesure de
nous accomplir.
Et vous?
Et vous?
Et vous?
Que devez-vous faire pour donner la première place au besoin
de réalisation de soi?
Pouvez-vous voir, à partir d’une autre perspective, comment vos
différents besoins sont comblés au travail?
Est-ce que les besoins de votre entreprise (ou de votre
employeur) sont en harmonie avec vos propres besoins?
Quels gestes pouvez-vous faire aujourd’hui pour combler vos
besoins?
Et vous?
Et vous?
Nommez un talent que vous avez pour lequel vous êtes reconnu.
Nommez un talent que vous avez de la difficulté à assumer.
Utilisez-vous pleinement ces talents?
Et vous?
Plusieurs d’entre nous n’utilisent pas de façon optimale leur travail et leur
carrière pour satisfaire leurs besoins. Nous gagnons notre vie en étant notre
rôle professionnel, emprisonnés dans nos croyances et nos peurs, en étant
uniquement dans notre tête et sans avoir compris qui nous sommes et ce que
nous avons à offrir. Il est donc tout à fait normal de ne pas comprendre notre
intention derrière notre mission et, par le fait même, de ne pas accepter celle-
ci.
Au travail, les gestes que nous faisons et les attitudes que nous adoptons
sont souvent des réactions plutôt que des actions. Nous comblons nos besoins
en réaction à la peur, au lieu de faire des gestes en harmonie avec qui nous
sommes. Nous voulons à tout prix combler nos besoins, qu’il s’agisse des
besoins de sécurité, de variété, de reconnaissance, d’amour ou du besoin de
réalisation de soi. J’ai longtemps accepté ou refusé des emplois sans
comprendre ce qui motivait mes décisions. En fait, je ne connaissais pas mes
valeurs, mes vraies passions, mon intention ultime et, surtout, je ne discernais
pas mes vrais besoins. J’étais sans repères et sans boussole, comme plusieurs
d’entre nous.
Nous nous réalisons – ou réussissons – uniquement lorsque nous sommes
en mesure de créer un lien entre ce que nous avons à offrir et nos vrais
besoins. Pour satisfaire notre besoin de réalisation de soi, il faut clarifier nos
objectifs et notre intention. Trop souvent préoccupés par nos besoins
inférieurs, nous cherchons à acquérir de la notoriété, de la reconnaissance ou
de la sécurité, à gagner de l’argent, peut-être dans le but de rendre heureux la
famille, les clients ou même l’entreprise. On veut prendre, mais pas trop
donner.
Dans notre vie, le but ne devrait pas être de «prendre». Cette politique du
grab and run («saisir, puis prendre la fuite»), comme l’appellent les Anglo-
Saxons, peut se traduire par une vie apparemment plaisante, mais en réalité
lamentable. Lorsque vous avez l’intention d’accaparer quelque chose, le
message que reçoit votre esprit, c’est que cette chose vous manque. Il est
donc normal de se sentir continuellement vide sur le plan professionnel. Tant
que nous cherchons à prendre, l’objet de notre convoitise ne saura combler ce
trou laissé béant. D’où l’importance d’être en abondance d’un point de vue
émotionnel.
Pour se «remplir», pour enrichir sa vie, il faut plutôt envisager de donner.
Donner, un peu comme le soleil, source illimitée de vie. Cet astre ne se
«tarit» pas, il brille toujours. Il faut donner à partir de ce que nous avons à
offrir, à partir de notre cadeau.
Mais le soleil répond à un besoin: il réchauffe la terre et nous permet d’y
vivre. D’ailleurs, à peu près tout ce qui existe sur la terre doit contribuer à la
satisfaction des besoins des autres. Les plantes contribuent à répondre aux
besoins des insectes, qui, eux, vont contribuer à nourrir les oiseaux et les
animaux, et ainsi de suite. Ce n’est donc pas tout de trouver ce que nous
avons à offrir, car, pour vraiment contribuer à combler des besoins dans la
société, quels qu’ils soient, au-delà des nôtres, nous devons y aspirer. Bien
que d’offrir ce que nous avons à offrir vise, ultimement, notre réalisation
personnelle, la motivation première doit être altruiste et non égoïste. Le but
premier d’une entreprise, c’est de répondre à un besoin, faute de quoi elle est
vouée à l’échec. C’est exactement la même chose pour notre carrière. On me
demande souvent si je serais encore capable de travailler dans la finance.
Lorsque je dis «oui», les gens rétorquent parfois, selon leurs croyances
limitantes: «Si tu veux travailler pour une banque qui fait autant de profits,
c’est que tu n’es pas un vrai yogi.» Or les banques et les agents financiers
répondent à un besoin très important dans la société: ils servent
d’intermédiaires entre les épargnants et les investisseurs. Sans ces acteurs,
notre société ne serait pas aussi développée sur les plans de la science, de la
médecine, de l’éducation, du transport, et ainsi de suite.
Bien qu’il soit fort utile d’avoir des spécialités ou des rôles secondaires,
un avocat, un médecin, un gestionnaire ou un chef cuisinier définiront
souvent ce qu’ils aiment de façon bien précise, en se fondant sur de vieilles
associations liées à des gains de plaisir et de reconnaissance ou en voulant
repousser la douleur à tout prix. D’autres se spécialisent à la suite d’un choix
conscient afin de remplir leur mission. Sans un choix conscient, nous
chercherons à notre insu à repousser des expériences dites «négatives» et à
reproduire des expériences dites «positives». Il devient dès lors impossible de
s’acquitter de sa mission, et c’est souvent ce qui arrive à la plupart de nos
semblables, qui n’ont pas clarifié leur réelle intention. Nous voulons réussir à
tout prix sans comprendre les enjeux et notre vraie mission. C’est pour cela
que, pour plusieurs d’entre nous, réussir leur vie représente un problème
souvent insoluble puisque, à la base, ils ne savent pas quelle entité en eux
tient à réussir – leur rôle ou leur véritable moi. Parfois, nous ne savons même
pas ce que nous voulons réussir au juste!
Voici un autre exemple, peut-être banal, mais vraiment éloquent. Je suis
dans un magasin grande surface pour acheter un truc pour le nouveau studio.
Je remarque deux commis qui se plaignent d’un de leurs collègues. L’un
d’eux semble vraiment très fâché. Du coin de l’œil, il voit que j’attends de
l’aide. Il s’approche à regret et, au lieu de son désir de me rendre service, tout
ce que je perçois, c’est la colère qu’il dégage. Je pense qu’il s’aperçoit que je
ressens ces ondes négatives. Son intervention est médiocre et, à la fin, je
repars sans l’article que je cherche. Voilà quelqu’un qui n’avait pas trouvé sa
véritable mission. Dommage!
Toutes les questions auxquelles vous avez répondu jusqu’à maintenant
vous seront utiles pour déterminer votre mission. Je me permets d’en ajouter
quelques-unes à votre introspection:
Et vous?
Et vous?
Et vous?
Pour remplir sa mission, il faut l’accepter, mais pas seulement sur le plan
intellectuel. Il faut l’habiter dans son cœur conscient. Peu importe ce que
vous faites du point de vue professionnel, si vous dégagez des émotions
positives, vous changez votre vie et celle de vos collègues, de vos clients, de
vos employés ou de vos supérieurs pour le mieux et vous donnez ainsi à tous
une chance de se réaliser, et pas seulement d’avoir du succès.
Lorsque les gens me demandent si je travaillerais à nouveau dans une
banque ou une grande société dont les pratiques sont susceptibles de déplaire
à ceux qui sont uniquement dans leur cœur, qui soutiennent des opinions de
droiture qui sont les seules possibles, selon eux, je leur réponds que oui.
Absolument. Je retravaillerais dans une grande société, et cela même si elle
réalise des millions ou des milliards de profits, tant que ses actions ne vont
pas à l’encontre de mes valeurs et de mes principes.
L’économie a besoin de grandes banques et de grandes institutions. Si
vous en faites partie et êtes parvenu à cet équilibre si précieux entre la tête et
le cœur, imaginez combien vous pouvez, à vous seul, contribuer au succès de
cette entreprise, mais aussi à l’évolution de la société, et ce, simplement grâce
à votre énergie! Et si vous êtes plusieurs, dans une entreprise, à pratiquer la
pleine conscience, imaginez les bienfaits pour les investisseurs aussi: ce sont
assurément plus de profits, et de meilleure qualité.
Pensez-vous être capable de changer l’atmosphère de travail pour ceux et
celles qui vous entourent grâce à votre bonne énergie? Si la réponse est non,
essayez de le faire pendant une journée, une semaine ou un mois, et vous
m’écrirez pour me faire part de vos résultats. Vous serez vous-même surpris.
Toutefois, ce n’est pas parce que vous avez atteint cet équilibre ou que vous
en êtes conscient que vous le maintiendrez.
Il m’arrive encore de me retrouver uniquement dans ma tête avec un lot
d’émotions négatives et m’inventer une série de scénarios effrayants qui
n’ont rien à avoir avec la réalité. Je me rattrape en procédant à une bonne
auto-observation. Je possède deux commerces dans un domaine vraiment
compétitif, je gère environ 40 employés et travailleurs autonomes, j’ai six
enfants, des ex-conjointes, des dettes, bref, je vis au quotidien des problèmes
qui sont le lot de bien de gens.
Avant de parler à qui que ce soit sur le plan professionnel (ou personnel),
je me demande où j’habite. Suis-je dans un de ces quartiers de mon esprit où
je ne devrais jamais aller seul? Suis-je seul dans le Bronx?
Plusieurs de mes clients pensent que, pour sortir de leur tête ces pensées
noires, ils doivent les repousser. Que l’on tire ou que l’on pousse, nous
créons une relation et ces émotions gagnent en puissance et finissent par nous
envahir totalement. Ces émotions portent un message et il faut les écouter.
Hier, je parlais justement à un athlète professionnel qui venait de connaître un
cuisant revers et il est partout sur les réseaux sociaux à dire faussement qu’il
va bien. Mauvaise idée!
Quand la vie déroge du modèle prévu, il est normal d’éprouver un
sentiment de perte. Cependant, si j’éprouve ce sentiment, c’est parce que
j’étais attaché aux fruits de ces actions. Quand il m’arrive de ressentir de la
colère, de la déception, de l’envie, de la honte, de la jalousie, je me sens mal,
c’est comme si on m’avait empoisonné avec un venin. Ma pratique de pleine
conscience me permet de me rattraper et de me questionner sur la provenance
de ces sentiments.
Ces sentiments négatifs en moi me sont offerts en cadeau, ils m’indiquent
le travail que j’ai à faire pour me remettre dans le moment présent et garder
mon attention sur ce que je peux contrôler. Si je ne les attrape pas, ces
pensées négatives reviendront en boucle dans mon esprit et gagneront en
importance. Elles deviendront ma réalité et, par le fait même, me videront de
mon énergie vitale. Quand je serai face à un vrai problème de la vie, je serai
privé de mes forces. Si, par ailleurs, je repousse ces pensées négatives, je ne
peux comprendre le message.
Une fois que j’ai saisi le message derrière ces émotions, je les accueille,
les remercie, et je me donne le droit de vivre ce que j’ai à vivre. Je décide de
diriger mon attention sur ce que j’ai dans l’ici et le maintenant au lieu de me
sentir vide de ce que je n’ai pas eu. Nous passons trop souvent notre temps à
nous focaliser sur le fossé entre notre modèle de vie et notre vie actuelle au
lieu d’avoir de la gratitude pour tout le reste de notre vie.
Avoir de la gratitude pour mon corps, pour mes enfants, ma femme, le
père que j’ai eu, pour la chance que j’ai de vivre sur cette terre, est le meilleur
moyen que je connaisse pour sortir de ma tête et me rapprocher de mon cœur.
Encore une fois ici, la répétition est très importante. Je vais donc inviter mes
clients, dans leur rituel du matin, que nous aborderons plus en détail dans le
dernier chapitre, à chanter, à danser ou à courir pendant cinq minutes en
remerciant haut et fort ce pour quoi ils ont de la gratitude: leur travail, leurs
clients, leurs fournisseurs, leurs cadeaux, leurs valeurs, leurs familles, etc.
Par exemple, pour un athlète, cela peut signifier de se répéter à voix haute
les phrases suivantes: «Merci la vie pour ce corps, merci de m’avoir donné la
force et la résilience, merci pour tous ceux qui m’aiment.» Ensuite, il peut
reprendre ses tâches et continuer à accomplir sa mission dans l’équilibre de la
tête et du cœur. Comme notre mode de survie voudra, à notre insu, reprendre
le contrôle de notre esprit, nous devons effectuer cet exercice
quotidiennement et, souvent, plusieurs fois par jour. De cette façon, je viens
de créer une nouvelle façon de penser, qui n’est pas de la fausse pensée
négative, mais une façon de penser qui me rapproche de mon cœur et
m’outille pour affronter les défis de la vie professionnelle.
Et vous?
Et vous?
Et vous?
Une bonne façon de créer un rituel qui sera naturel pour nous, qui
s’intégrera dans notre quotidien, c’est d’adopter une approche où nous
demeurons dans l’action, au jour le jour. L’important est de nous assurer que
le rituel est répété, qu’il devient presque un automatisme. Le rituel peut
prendre plusieurs formes.
Et vous?
Pouvez-vous prendre de 5 à 30 minutes par jour pour activer
votre corps?
Avez-vous besoin de modifier vos habitudes alimentaires et vos
habitudes de sommeil?
Et vous?
Et vous?
Sans nier vos problèmes, pouvez-vous les redéfinir comme une
occasion d’offrir votre cadeau dans la société?
Pouvez-vous redéfinir les fruits de vos actions comme des
résultats uniquement?
Pouvez-vous focaliser votre attention sur ce que vous contrôlez?
Agir au quotidien
La cinquième et dernière composante de mon rituel est d’agir tous les jours
pour me rapprocher de mes objectifs et de ma mission. La qualité de notre vie
dépend de la qualité de nos actions, de notre intention et de notre équilibre
émotionnel. Un peu comme Isabelle Hudon, je garde un œil sur les buts et les
objectifs à moyen terme de ma mission, mais je reste concentré sur mes
gestes et mes actions à court terme. Je dois d’abord clarifier mes objectifs.
Ensuite, je m’assure que tous mes gestes me rapprochent de ma mission.
Comme je l’ai mentionné précédemment, bien des gens vont invoquer toutes
sortes d’excuses pour se justifier et se déculpabiliser de ne pas y parvenir.
Je leur demande tout le temps ce qu’ils peuvent faire aujourd’hui pour se
rapprocher de leur mission. Cela peut être d’envoyer un courriel, de faire une
lecture, de lancer un appel téléphonique, de s’inscrire à un cours, de
demander de l’aide à un ami, de parler à des clients, à des fournisseurs ou à
des investisseurs; chacun peut aujourd’hui faire un pas en avant. Moi, pour
être conséquent avec moi-même, j’ai franchi ce pas. J’ai écrit ce livre. Je l’ai
revu deux fois plutôt qu’une. J’ouvre des studios, prépare des conférences,
fais du coaching et suis des formations tous les jours. Bref, c’est ma manière
de franchir les pas nécessaires pour accomplir ma mission.
Nous vivons dans un système capitaliste. Si nous donnons à partir de
notre cadeau et que nous comblons un ou plusieurs besoins, nous serons
pleinement rémunérés. Mais comme nous nous réalisons et que nous
acceptons notre mission, nous sommes nourris par la vie, et le «salaire» qui
accompagne cela est amplement suffisant. Tous ceux que j’ai interviewés ou
à qui je parle de façon informelle pensent aux autres, aspirent à donner et non
à prendre. C’est d’ailleurs la raison des principaux problèmes que je relève en
coaching. Quand un client se concentre sur lui, sur ce qu’il prend et non sur
ce qu’il donne, il est malheureux. Je lui rappelle qu’il est primordial d’être
«sur son X» – c’est là que nous travaillons sans travailler (car cela arrive à
travers nous) – et de s’assurer que son cadeau comble un besoin, ce qui
signifiera que sa mission est accomplie!
Et vous?
Et vous?
Des personnalités
J’ai eu la chance de côtoyer certaines de ces personnes; d’autres m’ont inspiré
par leurs écrits, leur personnalité, leur vision du monde.
Richard Alpert, dit Baba Ram Dass (1931 —) est professeur de
psychologie à l’Université Harvard jusqu’en 1963, où il poursuit ses
recherches en privé. En 1967, il part pour l’Inde, d’où il revient en 1969
vivement impressionné par le bouddhisme et le yoga. Il a publié plusieurs
ouvrages, dont Remember, Ici et maintenant: Namasté, Vieillir en pleine
conscience et Le livre d’Emmanuel. Il a fondé plusieurs centres de spiritualité
et poursuit ses activités malgré des problèmes de santé.
Des livres
Les livres qui suivent m’ont permis de grandir, de mieux comprendre le
monde qui m’entoure et de mieux me comprendre aussi.
Les bastions de la peur, par Pema Chödrön (Pocket, 2005, 190 p., 10,95$)
En as-tu vraiment besoin?, par Pierre-Yves McSween (Guy Saint-Jean, 2017,
367 p., 24,95$)
L’éveil de votre puissance intérieure, par Anthony Robbins (Éditions de
l’Homme, 2013, 576 p., 32,95$).
The Fourth Way, par Piotr Ouspensky (Vintage, 1971, 447 p., 21,81$)
Pensouillard le hamster, par le Dr Serge Marquis (Éditions Transcontinental,
2011, 188 p., 22,95$)
Plaidoyer pour le bonheur, par Matthieu Ricard (Pocket, 2003, 381 p.,
13,95$)
Polir le miroir, par Ram Dass (AdA, 2017, 244 p., 19,95$)
Le pouvoir du moment présent, par Eckhart Tolle (J’ai Lu, 2011, 253 p.,
13,95$)
Reconquérir le moment présent… et votre vie, par Jon-Kabat Zinn (Les
Arènes, 2014, 256 p., 42,95$)
Vos zones erronées: changez vos pensées et reprenez le contrôle de votre vie,
par Wayne Dyer. (J’ai Lu, 2014, 352 p. 13,95$)
Zénitude et double espresso, par Nicole Bordeleau (Éditions de l’Homme,
2014, 251 p., 26,95$)
Introduction
Chapitre 1
Êtes-vous conscient de vos croyances?
Les croyances limitantes
Les croyances génériques
Les fausses croyances positives
Les croyances responsabilisantes
Les neuro-associations
Les rôles qui nous limitent
[encadré] «Êtes-vous conscient de vos croyances?» La réponse de Pierre-
Yves McSween
Chapitre 2
De quoi avez-vous peur au juste?
La peur de ne pas avoir été aimé
La peur du regard des autres
La peur de perdre le contrôle
La peur de ne pas être à la hauteur
Après la peur, le plaisir
[encadré] «De quoi avez-vous peur au juste?» La réponse de Nicolas
Duvernois
Chapitre 3
Qui êtes-vous vraiment?
Connaître ses valeurs
Connaître ses besoins
Connaître son cadeau
Connaître ses talents
Connaître ses passions
[encadré] «Qui êtes-vous vraiment?» La réponse de Marilyne Gagné
Chapitre 4
Quelle est votre mission?
Comprendre ma vraie mission
La mission du yogi de Wall Street est de provoquer un éveil
[encadré] «Quelle est votre mission?» La réponse d’Isabelle Hudon
Chapitre 5
Avez-vous trouvé l’équilibre entre la tête et le cœur?
Quand la tête domine
Être trop dans son cœur
Trouver l’équilibre entre la tête et le cœur
Cinq gestes à faire pour trouver l’équilibre entre la tête et le cœur
Cultiver l’échec ou l’humilité
Célébrer ses réussites
Danser avec la vie, cultiver la flexibilité, la curiosité
Pratiquer la pleine conscience ou améliorer son attention dans le moment
présent
Méditer ou se libérer du «hamster»
[encadré] «Avez-vous trouvé l’équilibre entre la tête et le cœur?» La réponse
de Jean Labadie
Chapitre 6
Arrivez-vous à garder foi en votre mission?
Les cinq composantes de mon rituel
Bien m’occuper de mon corps
Remplir mon cœur d’amour
Pratiquer la pleine conscience afin de m’occuper de ce que je fais avec
mon esprit
Me focaliser sur le sujet choisi et en changer la définition
Agir au quotidien
[encadré] «Arrivez-vous à garder foi en votre mission?» La réponse de
Jacques Francisque
Conclusion
Êtes-vous prêt?
Mes sources d’inspiration
Des personnalités
Des livres
Autres sources d’inspiration… en vrac!
Remerciements
Nourrir sa tête sans affamer son cœur: six questions pour trouver l’équilibre
ISBN EPUB: 978-2-7619-5250-7
02-19
Imprimé au Canada
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Téléphone: 450-640-1237
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