Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cours RSE LP Banque
Cours RSE LP Banque
Introduction : Qu’est-ce-que la
RSE ?
”Les deux choses les plus importantes n’apparaissent pas au bilan de l’entreprise :
sa réputation et ses hommes” (Henri Ford)
1
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
2
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
3
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
répartition des richesses crées au sein des entreprises entre actionnaires, ma-
nageurs et salariés.
La première controverse est celle qui a éclatée lors du procès Ford contre
les frères Dodge en 1919. Les frères Dodge, actionnaires minoritaires, contes-
taient la volonté d’Henri Ford de redistribuer une partie des profits, en les
réinjectant dans l’entreprise afin de financer une politique sociale. La Cour
suprême du Michigan donna tort à Henri Ford, considérant que les profits
ne pouvaient être distribués qu’aux seuls actionnaires.
Dans la même lignée, Milton Friedman (1971) considère que “la seule
responsabilité sociale de la firme est de faire du profit”. Friedman explique le
développement de la RSE par le pouvoir donné aux manageurs au sein des
entreprises, “détournant” une partie du profit au profit de politiques sociales
afin d’accroître leur influence au sein de la firme. Selon cette optique, le déve-
loppement de la RSE serait la marque d’un dysfonctionnement de l’entreprise
du fait d’une déconnection entre les manageurs et les actionnaires.
4
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
5
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
6
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Objectifs Environnement
Condition Economie Social
Moyen Social Economie
Postures types Ecologisme Environnementalisme
radical social
Source : (Capron et Quairel-Lanoizelée 2007)
7
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
8
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
9
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
10
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
11
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
12
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
13
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Une troisième famille d’acteurs est constituée par les salariés et les syndi-
cats. Longtemps réticents aux démarches RSE développées par les entreprises
du fait de leur caractère peu contraignant, on a observé un changement de
comportement au cours des dernières années, pouvant notamment s’expliquer
par l’internationalisation de leur champ d’action. Les syndicats demandent
aujourd’hui à être associés à l’élaboration des stratégies RSE et à jouer un
rôle de contrôle des engagements pris par les firmes. Ce mouvement se ma-
nifeste par le développement des accords-cadre internationaux (ACI) signés
entre des entreprises multinationales et des branches syndicales sectorielles
internationales.
14
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
1.4.2.1 l’OIT
L’OIT a adopté en 1998 sa déclaration sur les principes et droits
fondamentaux au travail. Cette déclaration vient reconnaître 4 normes
dites fondamentales, applicables à tous les pays quelque soit leur niveau
de développement. Si cette déclaration ne concerne pas au premier lieu les
entreprises mais s’applique aux Etats, un grand nombre de démarches RSE
font directement références au respect de ces quatre normes fondamentales.
Cette déclaration constitue par ailleurs une rupture dans la stratégie de
l’Organisation Internationale du Travail dans la mesure où elle rompt avec
le principe de volontariat dans le respect des conventions. En effet, chaque
pays est libre de ratifier ou non une convention et les conventions ne prennent
force de loi que si elles sont ratifiées. Ici, ces quatre normes fondamentales
s’appliquent à l’ensemble des membres de l’OIT même s’ils n’ont pas ratifiés
les conventions correspondantes.
15
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
16
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
L’OIT a par contre adopté une déclaration portant spécifiquement sur les
entreprises multinationales. La Déclaration tripartite sur les principes
concernant les entreprises multinationales et la politique sociale a
été adopté en 1997 et révisé en 2000 pour y intégrer les principes et droits fon-
damentaux au travail. Elle énonce une série de principes relatifs à l’emploi,
à la formation, aux conditions de travail et de vie, et aux relations profes-
sionnelles. L’aspect intéressant de cette déclaration est qu’elle constitue un
accord entre représentants des gouvernements, syndicats de travailleurs et
représentants des travailleurs. Elle n’a cependant pas de force contraignante
et ne constitue pas à proprement parler un code de conduite mais plus un
ensemble de principes 3 .
1.4.2.2 L’OCDE
L’OCDE a proposé dès 1976 des principes directeurs de l’OCDE à
l’intention des firmes multinationales. Ces principes ont été réactuélisés
en 2000 et 2010. Il s’agit du seul de conduite établi au niveau international,
approuvé au niveau multilatéral par les gouvernements. Il comporte un cer-
tain nombre d’éléments relatifs à la divulgation de l’information, à l’emploi
et aux relations industrielles, aux droits de l’Homme, à l’environnement, à la
lutte contre la corruption, aux intérêts des consommateurs, à la science et à
la technologie, à la concurrence et à la charge fiscale. Leur objectif est “d’ai-
der les entreprises multinationales à agir en conformité avec les politiques
gouvernementales et les attentes de la société”. Il repose également sur la
base du volontariat.
17
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Au 1 février 2011, le Pacte Mondial comptait 8695 adhérents dont 6047 en-
treprises. En France, on compte 702 adhérents dont 621 entreprises.
18
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Il existe cependant des codes de conduite proposés par des ONG, comme
celui proposé à l’industrie textile par le collectif “Clean Clothes Campaign” 5 .
Le code insiste sur la nécessité d’avoir recours à des organismes indépendants
chargés de s’assurer du respect du code.
19
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
20
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Source : www.ecolabels.fr
21
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Il s’agit d’élaborer une norme donnant des orientations et des lignes direc-
trices, non certifiable, “qui ne permettra donc pas une mise en oeuvre unique
des politiques de responsabilité sociétale, mais qui constituera une référence
en tant que texte de consensus international”. Il ne s’agit donc pas à propre-
ment parler d’un label récompensant les entreprises responsables. Bien que
de multiples organismes se soient lancés dans la “certification” des démarches
ISO 26000, il ne peut y avoir en tant que tel de “respect d’ISO 26000” puis-
qu’il s’agit d’une démarche de progrès. Autrement dit, l’entreprise ne doit
pas en tant que tel “respecter des objectifs” mais s’engager à améliorer ses
pratiques.
La norme définit ensuite sept principes devant guider les actions en terme
de RSE :
– Responsabilité de rendre compte : une organisation doit répondre des
impacts qu’elle génère sur la société et l’environnement. Pour cela,
22
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
23
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Source : AFNOR
24
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
25
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
26
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Cette première disposition légale a été complétée par la loi Grenelle II.
L’article 225 de cette loi prévoit d’étendre à toutes les grandes entreprises
cette obligation de rendre compte des conséquences environnementales et
sociales de son activité. Néanmoins, après de longs débats, le décrêt d’appli-
cation est en retrait par rapport aux objectifs de la loi. En 2011, seules les
entreprises de plus de 5000 salariés et 1 milliard de chiffres d’affaires sont
concernés. En 2012, l’obligation concerne les entreprises de plus de 2000 sa-
lariés et 400 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et en 2013, les entreprises
de plus de 500 salariés et 100 millions de chiffres d’affaires.
27
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Figure 1.5 – Analyse des pratiques de reporting RSE pour les entreprises
du CAC40 (Etude Alpha Etudes)
29
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Figure 1.6 – L’argument vert dans les publicités et sa conformité aux règles
déontologiques de l’ARPP
30
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Mais il est également possible d’avoir une vision plus extensive du green-
washing. Lorsqu’une marque célèbre d’essence repeint toutes ses stations-
service en vert en adoptant des slogans écologiques, il est possible d’assimi-
ler cela à du greenwashing. Mais ce comportement ne sera pas détecté par
les autorités de régulation de la publicité. Dans cet esprit, les Amis de la
Terre attribuent chaque année les Prix Pinocchio, dans le but “d’illustrer et
de dénoncer les impacts négatifs de certaines entreprises françaises, en to-
tale contradiction avec le concept de développement durable qu’elles utilisent
abondamment”. Le point de vue de cette ONG reflète bien le scepticisme
sur la réalité des engagments des firmes : “Tandis que les entreprises bénéfi-
cient de retombées positives en termes d’image auprès de leurs actionnaires,
de leurs clients et des citoyens, elles ne s’engagent en contrepartie que sur
31
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
32
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Clients :
– Développement d’une offre de produits avec un taux de sucre diminué
de 15
Acteurs locaux :
– Mise en place dans la Drôme, près du site Delifruits, d’un partenariat
avec des agriculteurs locaux qui épandent de façon agronomique les
déchets de l’entreprise sur une centaine d’hectares
33
CHAPITRE 1 : Qu’est-ce que la RSE ?
Ses actions ont pour but “d’améliorer les conditions nécessaires à l’épa-
nouissement des collaborateurs” :
– Recrutement sans discrimination : un effectif constitué à 30% de femmes
et à 26% de seniors
– Formation : Selon le responsable développement durable de Philibert,
“toute formation améliore les compétences du salarié et donc son em-
ployabilité. Ainsi conçue, elle s’inscrit pleinement dans le développe-
ment durable”. Chez Philibert, 2% de la masse salariale est consacrée
à la formation (l’obligation légale est de 1%) et l’entreprise accueille
d’une vingtaine de jeunes en formation.
– Attention portée à la santé et la sécurité des salariés
– Implication des salariés dans les décisions
– Faible part des contrats de travail sous forme de CDD : 2% contre 7%
au niveau national.
34
Chapitre 2
Théories de la Responsabilité
Sociale des Entreprises
”La responsabilité sociale des entreprises veut dire quelquechose mais pas la même
chose à tout le monde” (Votaw, 1973)
35
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
gratives dans lesquelles les firmes contribuent aux demandes sociales, et (4)
les théories éthiques basées sur la responsabilité éthique des firmes dans la
société.
36
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
37
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
38
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
Figure 2.2 – Vision de la firme basée sur les ressources naturelles : cadre
conceptuel (Hart 1995)
39
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
40
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
41
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
actionnaires mais des acteurs intéressés par les activités et décisions des en-
treprises.
42
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
La principale lacune de cette théorie est qu’elle laisse de côté les par-
ties prenantes invisibles. Par exemple, les générations futures ou l’écosys-
tème ne sont pas à même de formuler leurs demandes entrant en compte
dans les stratégies de choix des firmes. De la même manière, des groupes so-
ciaux peuvent ignorer que l’activité d’une entreprise est susceptible d’avoir
des conséquences sur leur bien-être, du fait de l’éloignement géographique,
de problèmes d’information ou de chaîne d’impact complexe. Ces groupes
peuvent ne pas être à même de formuler des demandes à la firme qui ne se
sentira pas tenue d’y répondre.
43
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
44
CHAPITRE 2 : Théories de la Responsabilité Sociale des Entreprises
45