Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
INTRODUCTION
L’histoire des organisations de l’économie sociale et solidaire n’est pas récente. Crées au
milieu du XIXème siècle pour faire face à la pauvreté et à l’exclusion, ces organisations
demeurent des partenaires et acteurs privilégiés dans la mise en œuvre des actions
sociales collectives. Toutefois, toutes sont confrontées aux bouleversements socio-
économiques et politiques successifs qui les ont contraints à réaliser de véritables
mutations afin de ne pas disparaître. Certaines ont fait le choix de changer d’orientations
stratégiques et développer leurs activités commerciales en adoptant des méthodes de
gestion entrepreneuriales pour mieux appréhender les contraintes du marché, d’autres
développent une voie conciliant des missions sociales et des objectifs commerciaux
dans le but de ne pas « perdre leur âme ».
Au même titre s’affirme avec force la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) qui
s’accompagne d’une nouvelle vision de l’entreprise, amenée à répondre aux attentes des
parties prenantes et qui s’inscrit dans une perspective de développement durable. La
RSE - outil nécessaire à la solidarité – s’appuie sur la démarche volontaire des
entreprises désireuses de sortir de leur vision étroitement économique et d’interroger
leurs relations avec la société. L’engagement en matière de RSE est aujourd’hui affirmé
par de nombreuses entreprises relevant aussi bien de l’économie marchande et de
l’économie sociale et solidaire, en l’occurrence les coopératives. La RSE n’est pas une
nouveauté pour les coopératives. Depuis leur création, elles savent que leurs actions
affectent un grand nombre de milieux différents, y compris les employés, la
communauté et l’environnement dans lequel elles opèrent. A bien des égards, le
mouvement coopératif a été le pionnier de l’élaboration et de la mise en pratique de la
RSE.
L’objet de cet article est de comprendre la manière dont, les organisations de l’économie
sociale et solidaire telles que les coopératives, appréhendent le concept de la RSE à
travers l’étude du cas de la COPAG. La question principale est la suivante : Comment se
construit la stratégie RSE dans la COPAG ? Comment s’approprie-t-elle cette démarche ?
Et quels sont les outils d’évaluation ?
A ce titre, après avoir présenté le cadre conceptuel et théorique de la recherche (1),
nous nous attacherons à mettre l’accent sur la méthodologie de l’étude (2). Ensuite,
nousnous focaliserons sur les résultats et discussions de notre étude (3).
1 Cadre conceptuel et théorique
1.1 La responsabilité sociale de l’entreprise
La responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) ne constitue pas un thème d’apparition
récente, il s’agit plutôt de la réapparition sous forme actualisée d’une interrogation aussi
vieille que la discipline des sciences de gestion. En effet, les questions d’ordre éthique et
social soulevées par l’activité des entreprises ont toujours existé dans le domaine du
management. Si ces questions ont été souvent occultées par le passé, elles revêtent de
nos jours une forme spécifique et une importance particulière liées aux mutations socio-
économiques actuelles.
Loin de révéler tous les mystères d’une notion lourdement investie dans les cercles
académiques, nous allons d’abord faire un bref voyage dans l’histoire pour voir les
travaux fondateurs de la RSE (1.1.1) avant de présenter, par la suite, sa définition (1.1.2).
1.1.1 Genèse de la RSE
Même si ses antécédents nous font remonter aux grands auteurs des débuts du
capitalisme libéral au XVIIème siècle – voire pour certains à l’Antiquité, avec le code
d’Hammourabi au XVIIIème siècle avant notre ère – ou encore au paternalisme1 des
grands industriels européens et au fordisme (Henry Ford et la politique des 5$ par jour),
le concept moderne de RSE a très clairement des origines américaines. Le point de
départ généralement reconnu de la RSE, dans son sens contemporain, est la publication
du livre de Bowen en 1953, intitulé Social Responsibilities of the Businessman. Selon
Pasquero (2005a), la publication de cet ouvrage intervient dans un contexte particulier
où il est demandé aux entreprises de dépasser le cadre strict de leurs obligations
économiques pour assumer des obligations morales envers la société. L’objectif de
Bowen était alors d’une part d’étudier et analyser le discours d’un certain nombre
de capitaines d’industrie sur les responsabilités sociales de l’entreprise dans un
contexte euphorique d’après-guerre, et d’autre part de l’enrichir par des
contributions de grands courants de la critique sociale et morale de l’époque.
Son travail fut considéré comme « le pas qui fait le chemin» (Acquier et Gond, 2007). «
La RSE renvoie à l’obligation pour les hommes d’affaires de mettre en œuvre les
politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduite répondant aux
objectifs et aux valeurs qui sont considérées comme désirables dans notre société »
(Bowen, 1953 ; p. 23). Friedman (1970 ; Cité par Gond, 2010 ; p. 14) a vivement réagi
considérant que : « La responsabilité sociale des entreprises est de faire du profit et que
toute autre attitude représentait un prélèvement indu sur la substance de l’entreprise,
sur les revenus de ses actionnaires et un obstacle au bon fonctionnement du
capitalisme ». Ce point de vue fut repris par Drucker (1984 ; Cité par Gond, 2010 ; p. 17)
qui soutint que : « Faire du profit est socialement incompatible avec la responsabilité
sociale de l’entreprise » qui a comme seule mission de créer du capital, permettant de
faire des investissements et donc de générer des emplois futurs ». Malgré cette
opposition, plusieurs auteurs ont contribué à développer le concept de RSE à l'instar de
Carroll, Wood, Gond, Capron,Wartick et Cochran, etc.
1.1.2 La RSE : En quête d’une définition universelle
Il est difficile de construire une définition théorique unique de la RSE en raison de la
multiplicité des analyses et des catégories conceptuelles. Le concept de RSE a toujours
été multidimensionnel. Parfois plus idéologique, parfois plus pragmatique, chaque
1Le paternalisme était largement influencé en Europe par le catholicisme social et plus tard aux États-Unis par les
Églises évangéliques protestantes qui ont pris le relais au milieu du XXe siècle. Ce mode de gestion confiait au
patronat la responsabilité de la prise en charge « de la naissance à la mort » des salariés et de leurs familles.
époque a privilégié certaines dimensions aux dépens des autres, mais toutes ont
contribué à l’enrichir (Pasquero, 2005b).
La littérature fournit de nombreuses définitions de la RSE issues à la fois des cercles
académiques, du monde des affaires et des instances régionales et internationales
(Commission Européenne, Parlement Européen, ONU, OCDE, OIT, BIT, BM, ISO, etc.),
sans pour autant qu’un consensus ne se dégage pour une définition universelle. Loin
d’explorer ce débat, l’absence d’une définition de la RSE partagée par la communauté
scientifique et les professionnels témoigne le degré de sa transversalité et sa complexité
dues à son caractère éponge et flou. La RSE vise à consolider les objectifs économiques,
sociaux et environnementaux. Elle interpelle les entreprises (et de manière générale les
organisations) à optimiser leurs effets positifs, à limiter leurs externalités négatives et à
adopter un comportement éthique.
A la lumière de ce qui précède, on peut définir la RSE comme l’application du
développement durable au monde des entreprises qui se matérialise par l’engagement
volontaire et réel des entreprises d’intégrer les préoccupations sociales et
environnementales dans leurs activités et leurs relations avec les parties prenantes en
veillant à limiter leurs externalités négatives et à consolider leurs effets positifs.
1.2 L’économie sociale et solidaire
Les experts économistes, sociologues et gestionnaires tentent de conceptualiser ce
secteur d’activité, de lui trouver une dénomination acceptée par tous. Nous choisirons
de présenter ce « tiers secteur », défini à l’échelle internationale comme le « secteur à
but non lucratif » en Europe ou « Non profit sector » aux Etats-Unis, à travers une
approche théorique (1.2.1) et statutaire (1.2.2).
1.2.1 La conception théorique de l’économie sociale et solidaire
Garrabé (2001 ; p. 35) définit l’économie sociale comme : « un espace d’activités à
lucrativité limitée et à profit non partagé, producteur de biens et de services collectifs
ou privés, marchands ou non, à financement marchand ou non ». L’économiste J.M.
Harribey montre que l’économie sociale évolue dans un espace économique « mixte ou
hybride », à la fois marchand et non marchand. Les entreprises de l’économie sociale
(EES) se trouvent soit entièrement dans le secteur marchand (assurances, coopératives,
associations soumises à la concurrence), soit dans le secteur non marchand (activités
d’utilité sociale financées par le contribuable) ou dans les deux à la fois. L’économie
solidaire, quant à elle est un « espace d’activités sans lucrativité, caractérisé par la mise à
disposition intra-communautaire des possibilités de financement et des moyens de
production de la part de chacun des membres » (Garrabé ; 2001 ; p. 42).
Si l’économie sociale est axée sur des dimensions compensatrices en faveur de groupes
défavorisés, l’économie solidaire définit contractuellement les conditions de projets
alternatifs avec les parties prenantes. Présentée comme une nouvelle économie sociale,
l’économie solidaire est un système hybride répondant aux exigences des trois
économies : non marchande, non monétaire et marchande.
En conclusion de ce point, on peut considérer l’économie sociale et solidaire comme un
secteur économique à part entière, inscrit dans le marché, car il comprend des activités
et des entreprises qui produisent et échangent des biens ou des services. Il se distingue
du secteur public parce qu’il est porté par des citoyens agissant de façon autonome, et
du secteur privé de capitaux parce qu’il n’a pas pour objet premier la réalisation du
profit.
1.2.2 La conception statutaire de l’économie sociale et solidaire
Les organisations de l’économie sociale et solidaire (OESS) se distinguent par des statuts
qui définissent un cadre régissant à la fois leurs finalités et leurs activités, et dont
l’éthique se traduit par les principes suivants: la finalité de service aux membres ou à la
collectivité plutôt que de profit, l’autonomie de gestion, le processus de décision
démocratique et la primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition
des revenus. Le cadre juridique des organisations à but non lucratif est organisé autour
de trois grands statuts (Bidet, 1997 ; p. 76):
- Les associations : « L’association est une convention par laquelle deux ou plusieurs
personnes mettent en commun, de façon permanente leurs connaissances ou leur activité
dans un but autre que celui de partager leurs bénéfices ».
- Les coopératives : « Une coopérative est une association autonome de personnes
volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et
culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le
pouvoir est exercé démocratiquement ».
- Les mutuelles : « Les mutuelles sont des personnes morales de droit privé à but non
lucratif qui mènent notamment au moyen de cotisations de leurs membres, et dans l’intérêt
de ces derniers et des ayant droit, une action de prévoyance, de solidarité et d’entraide (…)
afin de contribuer au développement culturel, moral, intellectuel et physique de leurs
membres et à l’amélioration de leurs conditions de vie ».
1.3 La responsabilité sociale des OESS : Un enjeu stratégique
Souvent critiquées et accusées pour représenter une concurrence déloyale, les OESS
s’interrogent sur leur positionnement dans le domaine de la RSE face aux entreprises de
droit privé à but lucratif. Capron et Quairel-Lanoizelée (2004) définissent l’entreprise
responsable sous l’éclairage des théories des organisations. Nous distinguons:
1.3.1 Les théories économiques
Gadrey (2003) souligne que les OESS, qui se positionnent sur n’importe quel marché de
biens et de services, privilégient les marchés de services. Il n’y a pas de différence entre
les entités dès lors que les entreprises et les organisations marchandes et non
marchandes sont en compétition sur un marché sur lequel les OESS respectent les
critères socioéconomiques.
1.3.2 Les théories contractuelles libérales
De Woot (2005) demande si les entreprises fondées sur la pensée néo-libérale, selon
laquelle leur responsabilité sociale est de maximiser le profit pour l’actionnaire,
s’engagent vers une démarche plus éthique. Ce principe de profit individualisé est celui
qui différencie les OESS des entreprises marchandes. Les OESS sont régies par le
principe de non-lucrativité qui s’oppose à celui du versement des richesses financières à
des actionnaires et le principe de solidarité qui est articulé autour d’un projet collectif.
« Les organisations non marchandes (ONM) sont très concernées par les externalités qui
sont substantielles à leu mission, laquelle correspond le plus souvent à produire des
biens publics générateurs d’externalités positives actuelles ou potentielles » (Pérez et al.,
2005 ; p. 65).
1.3.3 La théorie des parties prenantes
Les OESS semblent se démarquer dans le processus de production dans lequel il existe
une très étroite interaction entre les prestataires, les clients ou usagers auxquels il faut
ajouter les bénéficiaires. La qualité et la diversité des relations avec les parties
prenantes se différencient dans cette « économie de parties prenantes multiples »
(Ughetto et Laville, 2007 ; p. 99). L’originalité des services solidaires est constituée par
l’articulation durable entre réciprocité, marché et redistribution que les parties
prenantes cherchent à réaliser au sein d’unités micro-économiques (Alcolea-Bureth,
2004). Les parties prenantes développent une collaboration pour partager un projet
collectif dans lequel elles établissent des relations au service d’une même finalité sociale
et économique.
1.3.4 Les théories sociologiques néo-institutionnelles
Les OESS se caractérisent par des relations contractuelles ou conventionnelles avec des
parties prenantes étatiques. Les relations institutionnelles sont souvent le fruit d’une
démarche volontaire et individuelle de la part de la direction. Les différences entre les
entreprises et les OESS sont de plus en plus restreintes. Leur visibilité est rendue
possible à condition de redéfinir des critères d’évaluation de la valeur, de l’utilité sur des
indicateurs différents de ceux basés sur le profit (Say, 1803 ; Cité par Gadrey, 2003). Car,
les organisations non-marchandes sont caractérisées par le fait de s’engager plus
particulièrement à produire des services publics générateurs d’effets induits positifs.
Cela constitue leur projet et leur finalité au service de la société.
1.3.5 La théorie éthique
Apprécier l’état moral d’une entreprise est un exercice difficile. Selon Mercier (1999),
depuis le début des années 1970, l’exercice se limite souvent à évaluer le comportement
de l’entreprise vis-à-vis de ses principales parties prenantes (actionnaires, clients,
salariés, fournisseurs, collectivités, environnement, etc.). Chaque partie prenante, selon
ses préoccupations et ses valeurs, s’efforce d’imposer ses intérêts, ses revendications,
voire de minimiser ses risques (Igalens et al., 2002). Pour justifier les investissements
socialement responsables (ISR) au sein des entreprises, la valeur ajoutée apparaît
comme un « supplément d’âme, permettant au capitalisme actuel d’offrir des
justifications éthiques aux épargnants et d’une façon plus générale aux cadres »
(Chiapello et Boltanski, 1999 ; p. 104). Les OESS souhaitent donc se démarquer et
valoriser leur création de sens ou de morale qui mettrait en exergue leurs services et
leurs finalités.
En guise de conclusion sur ce point, nous pouvons dire que l’engagement des OESS de
conduire des actions responsables peut être envisagé comme un véritable enjeu
stratégique vis-à-vis de leurs parties prenantes internes et externes. La Communication
de la Commission européenne de juillet 2002 soulignait que l’expérience des acteurs de
l’économie sociale pouvait être employée pour identifier les bonnes pratiques et s’en
inspirer: « Les coopératives, mutuelles et associations, en tant qu'organisations fondées
autour d'un groupe de membres, savent depuis longtemps allier viabilité économique et
responsabilité sociale. Elles parviennent à un tel résultat grâce à un dialogue entre leurs
parties prenantes et une gestion participative et peuvent donc constituer une référence
majeure pour les entreprises » (Blanc, 2008 ; p. 8).
2 Méthodologie de l’étude
2.1 Choix du terrain de la recherche
Notre choix d’étude de terrain porte sur le secteur de l’économie sociale et solidaire
spécifiquement la coopérative agricole. Les valeurs que véhicule cette économie font
partie de celles qui sont généralement avancées lorsqu'on évoque la responsabilité
sociale des entreprises.La coopération agricole dispose d’atouts majeurs pour garantir
aux générations actuelles et futures la transmission et la valorisation d’un patrimoine
économique, environnemental et social. En effet, la coopérative semble être le lieu par
excellence où les valeurs humaines et sociétales s’épanouissent, où l’appartenance
sociale est forte et où les questions sociétales sont au centre des intérêts.
Parce que les coopératives sont fondées sur des valeurs : la démocratie, la promotion
des hommes, le mutualisme, l’équité ; parce qu’elles sont insérées dans les territoires, les
coopératives ont un lien fort avec leur environnement géographique et social.
Ainsi, le terrain de recherche porte sur la COPAG, une coopérative créée à l’initiative des
premiers adhérents dans le but de valoriser leur production agricole et rester maîtres
de leurs produits agricoles depuis la production jusqu’à un stade plus avancé de la
distribution.La COPAG est connue le plus par sa marque des produits laitiers « JAOUDA
». Elle s’est fait connaître, en l’espace d’un laps de temps, par la qualité qu’offrent ses
produits et par son statut et son mode de gestion coopératif. Elle opère sur un créneau
d’activités assez diversifié. Ses activités peuvent être résumées en domaine agricole
(production végétale et animale) et celui d’industrie agroalimentaire.
2.2 Détermination des méthodes d’enquête
Notre recherche empirique repose sur une étude exploratoire de type étude de cas,
fondée sur des méthodes de recueil d’informations qualitatives. Le choix de l’étude de
cas s’explique par deux raisons : D’une part, elle constitue une des méthodologies qui
permettent, lorsqu’elle est bien réalisée, de comprendre les interactions complexes, les
processus diffus. Elle permet de combiner plusieurs méthodes de collecte de données
comme les archives, les interviews, les entretiens en groupe, les questionnaires et les
observations. D’autre part, elle permet une analyse plus approfondie du phénomène et
des différents niveaux d’interprétation qui lui sont attachés ; elle aboutit à une
compréhension fine, difficilement accessible par l’intermédiaire de méthodes
quantitatives comme le questionnaire par exemple.
Les données proviennent de deux principales sources : les documents produits sous la
gouverne de la COPAG sous étude et les entretiens (semi-directifs) menés auprès des
professionnels identifiés comme principaux responsables de la formulation et de
l’implantation de la stratégie RSE, à savoir le chef du service financier et le chef du
2 Référentiel certifiable par une tierce partie et définissant une série d’exigences concernant la mise en place d’un
système de management de la qualité.
3Le référentiel HACCP constitue un système qui définit des dangers spécifiques, et indique les mesures à prendre en
Laitière et les domaines royaux. Une telle intégration a eu un impact sur la situation des
éleveurs, chose qui s’est traduite par des investissements importants en : bâtiments,
troupeaux bovins et équipements agricoles. L’amélioration des systèmes de production
dans les exploitations a eu un impact sur le changement des statuts des éleveurs se
traduisant par l’amélioration de leurs revenus et de leurs conditions de vie.
3.3 Le volet environnemental
Pour la COPAG, plusieurs chantiers ont été entrepris dans le domaine environnemental.
Elle s’est engagée dans des actions visant à limiter, voire même empêcher, les dégâts
occasionnés par ses activités sur son environnement. Après l’obtention du certificat ISO
9001 en 2008, elle s’est lancée dans une démarche environnementale pour obtenir
lelabel ISO 140014 vers la fin de l’année 2011. Ainsi, elle a démarré par : La mise en
œuvre des moyens et des ressources nécessaires pour assurer sa conformité
réglementaire permanente, et imposer des contraintes environnementales plus strictes
que les limites autorisées permettant ainsi d’anticiper toute modification de la
réglementation ; La mise en place d’outils et d’indicateurs afin d’évaluer ses
performances environnementales, de prévenir toute forme de pollution et de nourrir sa
démarche d’amélioration continue ; Le traitement de l’ensemble des déchets par la mise
en place de tri sélectif, dans le but d’augmenter les possibilités de recyclage, réutilisation
et valorisation et réduire ainsi la mise en décharge des déchets industriels ; La formation
et l’information de son personnel de l’utilité de l’intégration du respect de
l’environnement dans ses activités, et l’encouragement de ses adhérents, fournisseurs et
sous-traitants à adopter des règles de conduite respectueuses de l’environnement ;
L’introduction des critères environnementaux et spécifiquement l’économie d’eau dans
l’acquisition de nouveaux matériels et le développement de nouveaux procédés ; La
maîtrise, la réduction et le traitement des effluents liquides ayant un impact négatif sur
l’ensemble des éléments de l’environnement.
Par ailleurs, la COPAG a démarré un projet d’économie d’eau et de dépollution en 2004
découlant du projet Watershed Protection and Management (WPM)5, et cofinancé par le
Fonds de Dépollution Industrielle (FODEP)6. Les objectifs assignés à ce projet sont : La
sensibilisation des industriels quant à l'utilisation optimale de l'eau et à la protection de
l'environnement pour acquérir et adopter une compréhension du label vert et avoir une
stratégie de certification visant la certification ISO 14000 ; Le renforcement des
capacités techniques des unités en vue de faire de la gestion de l'eau et de
l'environnement une composante de la gestion globale ; La création de noyaux de
dissémination capables de servir de modèles pour les autres industries de la région ; La
contribution à la mise en place de la gestion intégrée des ressources en eau et de la
maîtrise de la pollution industrielle ; et La préparation des industriels à se conformer
aux exigences de l'Agence du Bassin Hydraulique du Souss Massa Drâa (BHSMD).
4 Norme internationale de certification environnementale qui vise une amélioration continue par rapport à la gestion
des impacts sur l’environnement, par la mise en place d’un système de gestion de l’environnement.
5 Projet de gestion et de protection des Bassins Versants.
6 Instrument incitatif visant l’encouragement des entreprises à réaliser des investissements de dépollution ou
REFERENCES
- Acquier, A., & Gond, J-P. (2007). Aux sources de la responsabilité sociale de l’entreprise:
A la (re) découverte d’un ouvrage fondateur, Social Responsibilities of the Businessman
d’Howard Bowen. Finance Contrôle Stratégie, 10(2), 5-35.
- Alcolea-Bureth, A. M. (2004). Pratiques et théories de l'économie solidaire: un essai de
conceptualisation. Editions L’Harmattan.
- Bidet, E. (1997). L’Economie sociale. Le Monde Poche, Marabout.
- Blanc, J. (2008). Responsabilité sociale des entreprises et économie sociale et solidaire:
des relations complexes. Economies et sociétés, 42(1), 55-82.
- Bowen, H. (1953). Social Responsibilities of the businessman. New York: Harper and
Row.
- Capron, M., & Quairel-Lanoizelée, F. (2004). Mythes et réalités de l’entreprise
responsable. La Découverte, Paris.
- Chiapello, E., & Boltanski, L. (1999). Le nouvel esprit du capitalisme. Paris, Gallimard.
- De Woot, P. (2005). Responsabilité sociale de l'entreprise: faut-il enchaîner Prométhée?
Paris: Economica.
- Gadrey, J. (2003). Socio-économie des services. La Découverte, Paris.
- Garrabé, M. (2001). « La valeur ajoutée économique d'une organisation d’économie
sociale ». Groupe de recherche en économie sociale.
- Gond, J.-P. (2010). Gérer la performance sociétale de l’entreprise (Vol. 384). Vuibert.
- Igalens, J., Joras, M., & Mancy, F. (2002). La responsabilité sociale de l'entreprise:
comprendre, rédiger le rapport annuel. Editions d’Organisation.
- Mercier, S. (1999). L’éthique dans les entreprises. La Découverte.
- Pasquero, J. (2005a). La responsabilité sociale de l’entreprise comme objet des sciences
de gestion: un regard historique. Responsabilité sociale et environnementale de
l’entreprise. Canada: Editorial de la Universidad de Quebec, Sainte-Foy (Quebec), 80-111.
- Pasquero, J. (2005b). La responsabilité sociale de l’entreprise comme objet des sciences
de gestion: le concept et sa portée. Turcotte, M.-F. et Salmon, A. (eds), Responsabilité
sociale et environnementale de l’entreprise, Presse de l’Université du Québec, 112-143.
- Perez, R., Igalens, J., & Pesqueux, Y. (2005). L’articulation marchand non marchand au
cœur du débat sociétal Jalons pour un nouveau paradigme en management. Actes du 3ème
Congrès de l’ADERSE, 65-77.
- Ughetto, P., & Laville, J. L. (2007). Sociologie des services. Entre marché et solidarité.