Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Sous le thème :
La procédure de sauvegarde
Ainsi que nous souhaitons remercier tous ceux qui nous ont encouragés,
soutenues, orientées et conseillées.
1
Sommaire
REMERCIEMENT ................................................................................................................ 1
INTRODUCTION ................................................................................................................. 3
Partie 1 :L’ouverture de la procédure de sauvegarde ............................................................ 10
Chapitre1 : le déclenchement de la procédure de sauvegarde ................................................ 11
Section 1 : les conditions de fond ............................................................................................ 12
Section 2 : Les conditions de forme .................................................................................. 14
Chapitre 2 : le préalable à l’élaboration du plan de sauvegarde ............................................. 18
Section 1 : La période d'observation préalable à l'élaboration du plan de sauvegarde ........ 18
Section 2 :les pouvoirs du chef d’entreprise et le syndic ................................................... 23
Partie 2: Attraits et l’efficacité de la procédure de sauvegarde .............................................. 24
Chapitre 1: Attraits de la procédure de sauvegarde pour le chef de l’entreprise ..................... 25
Section 1 : Attraits de la procédure pour le chef d’entreprise à l’issue de la procédure ...... 25
Section 2 : Attraits de la procédure de sauvegarde pour les garants personnes physiques ... 27
Chapitre 2 : La procédure de sauvegarde « une procédure perfectible ou faillible ? »............ 30
Section 1 : Situation normale de la réalisation du plan de sauvegarde ............................... 31
Section 2 : la procédure de sauvegarde taillée sur la crise actuelle .................................... 35
CONCLUSION GENERALE .............................................................................................. 37
Bibliographie ....................................................................................................................... 38
2
INTRODUCTION
3
Le droit des affaires est une branche entière du droit privé, et emprunte aussi au droit public
dans son mode d’élaboration, dans sa fonction... Il existe une approche publiciste du droit des
affaires donc le droit commercial est un phénomène législatif. Ce dernier est nécessaire alors
le droit étatique va s’en emparer. Le statut du droit du commerce, selon l’auteur, relèverait du
droit public car c’est une mission de l’Etat d’assurer la prospérité. Aujourd’hui le droit
commercial est une branche du droit privé. On considère les sociétés ou entreprise comme
des éléments essentiel à l’étude du droit de commerce dont une entreprise est un groupement
humain hiérarchisé qui met en œuvre des moyens intellectuels, physiques et financiers pour
produire former, distribuer les richesses conformément à des buts définis pour réaliser un
profit. On peut distinguer entre plusieurs types d’entreprise que soit entreprise individuelle ou
sous la forme sociétaire que soit société de capitaux (société à responsabilité limitée SARL,
société anonyme SA, et la société en commandite par action SCA) ou société de personne
(société au nom collectif SNC, la société en participation).
Ces entreprises peuvent tomber en difficultés le droit des entreprises en difficulté regroupe
l'ensemble des dispositions qui régissent les défaillances d'entreprises. Tantôt appelée droit
des procédures collectives, droit des entreprises en difficulté ou droit des difficultés des
entreprises qui varient peu suivant les législations, tant elle obéit à des principes
unanimement reconnus en effet, qu'il s'agissent de règlement, de redressement ou de
liquidation judiciaire elle est toujours question de procédures applicables à un débiteur qui se
trouve en difficultés procédure qui font intervenir simultanément l'ensemble des créanciers de
ce débiteur en position vulnérable, faisant ainsi obstacles aux poursuites individuelles que les
créanciers pourrait intenter en pareilles situations
En effet, les procédures collectives sont conçues pour donner au débiteur une chance
ses relations avec les créanciers. Dans la mesure où la sauvegarde est possible, il est
préférable de continuer l'exploitation de l'entreprise afin d'améliorer la valeur de leurs
créances2
1
ELHAMMOUMI Abdeljalil. « Droit des difficultés de l’entreprise : la prévention des difficultés, le
redressement judiciaire, la liquidation judiciaire ». 3ème édition. 2008. p.22
2
LUCAS François-Xavier et LECUYER Hervé. « La réforme des procédures collectives : la
loi de sauvegarde article par article ». Édition L.G.D.J. 2006.p.18
4
Il est à préciser alors que deux principaux types de procédures sont communs à la plupart des
lois sur les difficultés de l'entreprise :la sauvegarde, le redressement et la liquidation.
Il est a préciser qu’il a alors que des principaux types de procédures sont communs a la plupart
des lois sur les difficultés de l’entreprises : la sauvegarde , le redressement et la liquidation.
Cette procédure constitue une innovation majeure de la loi 37.17 du 19 Avril 2018 qui lui a
consacrée les articles 560 à 574 du nouveau livre V du Code De Commerce. Elle a pour
objectif de permettre a l’entreprise des dépasser ses difficultés en poursuivant son activité, en
conservant ses emplois et en réglant ses dettes.
3
https://www.jurimodel.com
4
La loi 15-95 formant le code de commerce
On ce qui concerne l’historique on trouve que avant le protectorat : l’ordre juridique Marocain
connaissait a l’instar des droits occidentaux, la notion de faillite. La faillite était gérée par le droit des
musulmans.
5
Dans cette doctrine toute personne dans l’actif ne parvient pas a couvrir ses engagements a
reconnue par le Qadi comme l’état de déconfiture. Le Qadi la dépossède de ses biens en
assure l’administration, il a a la mission de gérer et de liquider son patrimoine.
La loi n 15-95 du 8 Novembre 1995 promulguée par le Dahir du 1er Aout 1996, ce nouveau
code fait rentrer le droit de la difficulté d’entreprise dans une nouvelle ére, résolument
moderne, marquée par la prégnance de l’économie sur l’approche purement juridique. On
peut constater le changement d’abord au niveau de la terminologie, qui est symptomatique
d’un changement des mentalités. On passe progressivement de l’image d’une entreprise en
faillite délinquante a l’image d’une entreprise victime d’un contexte économique. 6
5
GUYON Yves. « Droit des entreprises en difficultés – Redressement judiciaire-Faillite ».9 ème
édition.2003.p.12
6
La loi 15-95 formant le code de commerce
6
Avant l’entreprise intervenait dans un mâché restreint, circonscrit. La mondialisation de
l’économie a partir de l’année 80 impose a l’entreprise un marché globalisé ou la concurrence
est acharnée et l’avenir est incertain. Ces contraintes nouvelles est structurelles changent la
manière d’envisager le droit des entreprises en difficultés. Ce n’est plus systématiquement
d’un entrepreneur malhonnête, négligeant ou maladroit en affaires, c’est le plus souvent le
résultat d’une crise économique er financière systémique est importé sue lesquelles ni les Etats
ni même les autorités économiques n’ont d’emprise. Ces réalité économiques nouvelles est
prégnantes expliques les caractères fondamentalement préventif et curatif du nouveau droit
Marocain sur les difficultés de l’entreprise. L’aspect préventif se déroule au niveau de la
procédure de prévention organisée par le nouveau code de commerce et qui peut être
déclenchée dés leurs premier signe avant coureurs de difficultés, avant même les situations de
cessation de paiement. Ce nouveau dispositif légal entraîne élargissement de la sphère
d’application du droit de procédure collective. La loi n’intervient plus uniquement a posteriori
pour protéger les intérêts des créanciers, mais également et surtout en amont pour organiser
tout un processus de révélation de difficultés afin d’éviter qu’elles ne deviennent
insurmontable et que la situation de l’entreprise ne devienne irrémédiablement compromises.
Cet élargissement se fait par une valorisation du rôle du contrat et de la négociation
conventionnelle a travers la procédure de règlement amiable des difficultés. Il ya une mutation
profonde des formes même du droit. On passe d’un droit imposé avec de forts reflexe
répressifs, a un droit négocié, fondé sur la confiance et la négociation. Ce changement
constitue une évolution essentielle qui marque le retour du contrat dans des matières
considérées traditionnellement comme d’ordre public.
C'est ainsi qu'une procédure donne lieu souvent à une réflexion sur des questions relevant
normalement de droit commun ou de législation spéciale. L'importance tant économique
juridique des droits de prévention et de traitement des difficultés de l'entreprise j'ai suivi qu'à
7
titre introductif, soit rappeler l'évolution historique de cette matière.
7
Le législateur marocain dans son nouveau système de « difficulté d’entreprise » a changé
de vue sur le commerçant qui a des difficultés quel que soit, qui menace son commerce,
puisqu’il essai de l’aider à dépasser ses difficultés avant cessation de paiement par une
procédure de Prévention (que soit interne, externe ou le règlement à l’amiable) et même il
essai de lui trouver des solutions après cessation de paiement par la procédure de traitement
(que soit interne, externe ou le règlement à l’amiable) et même il essai de lui trouver des
solutions après cessation de la procédure paiement par de traitement ( la procédure de
sauvegarde ). Et si tous ces procédures ne mettra pas fin à ses difficultés ou que l’entreprise
ne peut plus revenir à son état normal là ils seront obligé à mettre l’entreprise devant la
liquidation judiciaire. Dans notre sujet on s’intéresse que par la procédure de sauvegarde qui
est régies par les articles 560 577 du code de commerce et plus précisément la garantie des
droits des créanciers.
7
Saida BACHLOUCH. « La prévention et le règlement amiable des difficultés des entreprises en
Droit franco-marocain ». Université Paris-est. Le 1er Octobre 2012. p.14
8
Est-ce que la procédure de sauvegarde se présente comme la solution équitable pour les
créanciers et les débiteurs d’entreprise ?
9
Partie 1 :L’ouverture de la procédure de
sauvegarde
Cependant, elle s’en distingue car elle est une mesure de prévention judiciaire,
forme d’un plan d’apurement du passif, d’une durée maximale de cinq ans. De plus,
judiciaire.
10
Chapitre1 : le déclenchement de la
procédure de sauvegarde
On évoque souvent « une boîte à outils », dans laquelle le dirigeant pourrait faire son
choix, encore que cette possibilité de choix soit en fonction de la situation de l’entreprise. Il
existe en effet deux catégories de procédures, les procédures choisies et les procédures
subies. La procédure de sauvegarde fait évidemment partie de la première catégorie, mais
comme tout autre instrument, elle ne peut « tenir ses promesses » que si elle est utilisée à bon
escient. Tout dévoiement risque de conduire à un échec. C’est pourquoi il convient, avant
utilisation, de recenser les conditions d’ouverture de cette procédure.
11
Section 1 : les conditions de fond
Les personnes qui, en principe, exercent une activité commerciale ne sont autres que
les commerçant. Il n’est pas sans intérêt de rappeler que la reconnaissance de la qualité
de commerçant suppose la réunion de trois conditions cumulatives, à savoir :
La procédure de sauvegarde est réservée au débiteur non encore en état de cessation des
paiements. Ainsi, le législateur français dispose que le bénéfice de cette procédure est ouvert
à tout débiteur « qui justifie de difficultés qu’il n’est pas en mesure de surmonter, de nature à
le conduire à la cessation des paiements9 ».
12
Ainsi, la cessation des paiements peut être définie comme l’impossibilité de faire face au
passif exigible avec son actif disponible10. Il ressort de cette définition que trois
éléments constitutifs caractérisent la notion de cessation des paiements : un passif
exigible, un actif disponible, et une impossibilité de faire face au passif exigible avec
l’actif disponible.
Par ailleurs, le Projet de réforme est resté silencieux sur la notion de cessation des paiements.
Partant de là, l’on peut constater qu’une même définition pour de nouvelles fonctions n’a fait
que perdre à la notion « sa valeur de démarcation » qui permettait de déterminer si une
procédure préventive ou judiciaire pouvait être mise en œuvre. À cet égard, elle n’est plus «
le centre de gravité » des procédures collectives, mais pour autant elle conserve des fonctions
essentielles. Mais si elle ne constitue plus une notion couperet entre procédure préventive et
procédure judiciaire, elle constitue une notion couperet entre sauvegarde et redressement
judiciaire.
À noter que le seul fait matériel du défaut de paiement ne suffit pas pour caractériser la
cessation des paiements. Il faut que le débiteur se trouve dans une situation désespérée qui
le place dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible, certain et liquide.
Concernant la nature des dettes qui peuvent caractériser la cessation des paiements, les
textes de ce Projet de loi disposent que seules les dettes de nature commerciale et qui ont un
rapport avec l’activité du commerçant peuvent empêcher l’ouverture de la procédure de
sauvegarde.
9
Com., art. L. 620-1
10
C. com., art. L. 631-1 al. 1er
13
La nature des difficultés n’est pas précisée, elle relève de l’appréciation souveraine des juges. Mais, à
l’instar de ce qui est prévu pour la procédure de règlement amiable, il peut sans doute s’agir de
difficultés juridiques, économiques, sociales, ou financières mais qui doivent être avérées et non
seulement prévisibles puisque le débiteur doit s’en justifier.
Partant de là, le juge devra se livrer à une appréciation in concreto de la situation afin
de savoir si le débiteur dispose ou non la faculté de surmonter les difficultés
rencontrées.
Elles sont au nombre de trois et consistent dans le dépôt d’une demande accompagnée
de documents, le règlement de frais, et la présentation d’un projet de plan de
sauvegarde.
L’ensemble de ces documents doivent être datés et visés par le chef de l’entreprise. En
cas d’impossibilité de la présentation l’un des documents précités les motifs justifiant
cette impossibilité. Par ailleurs il lui tout à fait possible, de présenter tout autre document
qui lui permet de clarifier la nature de difficultés à laquelle est confrontée l’entreprise.
14
le déroulement de la procédure. Le montant de ces frais est fixé par le président du
tribunal de commerce.
15
tribunal de la situation financière de l’entreprise et l’existence avérée d’une cessation des
paiements.
Toutefois, si le chef d’entreprise, lors des débats, perçoit une résistance du tribunal à
sa demande d’ouverture d’une sauvegarde, il pourra proposer de migrer vers un
règlement amiable pour éviter l’ouverture immédiate et brutale d’une procédure
judiciaire.
Le tribunal vérifiera bien évidemment que les conditions d’ouverture sont remplies, et en
outre, désormais que le débiteur n’est pas déjà soumis à une procédure collective non
clôturée ou s’il a pas bénéficié d’un plan et que ce plan a pris fin.
Le tribunal statue après avoir entendu ou dûment appelé en chambre du conseil le débiteur
et les représentants du comité d’entreprise ou à défaut, les délégués du personnel. Il peut
également entendre toute autre personne dont l’audition lui paraît utile.
Encore, avant de statuer, le tribunal peut commettre un juge pour recueillir tous
renseignements sur la situation financière, économique et sociale de l’entreprise. Ce
juge
pouvant obtenir communication de tout renseignement utile de la part des commissaires aux
comptes, experts-comptables, membres et représentants du personnel, administrations et
organismes publics, organismes de prévoyance et de sécurité sociale, établissements de
crédit et enfin, des services chargés de centraliser les risques bancaires et incidents de
paiement. Le juge peut également se faire assister d’un expert de son choix.
Le juge-commissaire
L’article 559-32 du Projet de réforme dispose que le juge commissaire est chargé de veiller
au déroulement rapide de la procédure et à la protection des intérêts en présence. Ce juge
peut éventuellement être assisté d'un expert. Les pouvoirs du juge commissaire sont divers.
Ainsi, il contrôle l’action du syndic et peut demander sa révocation, et dispose également
d’un rôle décisif dans la procédure d’admission des créances. Ses décisions sont prises sous
forme d’ordonnance et susceptible d’appel dans les quinze jours qui suivent le prononcé de
la décision. Pour mener à bien sa mission, le juge commissaire recevra des informations de
différentes sources, à savoir : du syndic, des contrôleurs et des créanciers.
Le syndic
Selon l’article 559-33 du Projet de réforme, il est de mener les opérations du plan de
sauvegarde et de vérifier les créances sous le contrôle du juge-commissaire. Sa fonction sera
soumise à des conditions réglementées par un décret. Le syndic informe le juge commissaire
du déroulement de la procédure et il peut demander à n’importe quel moment tout document
16
de nature à lui donner une appréciation claire et précise sur le déroulement de la procédure
de sauvegarde. Il se charge également d’informer les créanciers et de les consulter sur toute
question relative à la procédure.
D’autres intervenants peuvent être nommés par le juge-commissaire pour l’aider dans
sa tâche, il s’agit notamment de :
Les contrôleurs
Ils sont choisis par le juge-commissaire parmi les créanciers du débiteur ; ils sont
chargés d'assister le représentant des créanciers dans ses fonctions et le juge-
commissaire dans sa mission de surveillance de l'administration de l'entreprise.
Un administrateur judiciaire
S’ouvre ensuite une période d’observation d’une durée maximale de six mois (renouvelable
sous conditions). Durant cette période, le dirigeant conserve l’administration de l’entreprise.
Il est assisté de l’administrateur.
17
Chapitre 2 : le préalable à l’élaboration du
plan de sauvegarde
Cependant, si l’entreprise du débiteur continue à vivre tant que le diagnostic n’est pas établi
et que des propositions de plan n’ont pas été adoptées, elle est immédiatement entourée de
soins pour éviter la cessation des paiements.
18
Par ailleurs, dans cette même période, il se peut qu’il ait une conversion de la procédure de
sauvegarde en redressement ou en liquidation judiciaire. Cette conversion peut tout d’abord
intervenir, s’il paraît après le jugement d’ouverture que le débiteur était déjà en cessation des
paiements, au moment du prononcé du jugement, solution logique puisqu’il s’agit seulement
de revenir à la procédure qui aurait normalement dû être ouverte, le redressement judiciaire.
Le tribunal est alors saisi par l’administrateur, le mandataire judiciaire ou le Ministère public,
mais il peut également se saisir d’office. Il se prononce après avoir entendu ou dûment appelé
le débiteur. Il convertit alors la procédure de sauvegarde en redressement judiciaire. À tout
moment de la période d’observation, si le débiteur vient à être en cessation des paiements, le
tribunal convertit la procédure en un redressement judiciaire, d’office ou à la demande du
débiteur, de l’administrateur, du mandataire judiciaire, d’un contrôleur ou encore du
Ministère public, et dans les mêmes conditions, il peut convertir la procédure de sauvegarde
en liquidation judiciaire, si les conditions d’ouverture de cette procédure sont remplies. Là
encore, cette hypothèse de conversion paraît logique, puisque de telles conversions sont
pleinement justifiées par la situation du débiteur, et l’ouverture d’une procédure de
sauvegarde ne saurait avoir pour effet de permettre au débiteur d’échapper au redressement
ou à la liquidation judiciaire.
Dans ces deux cas de conversion, il ressort que le tribunal a une compétence liée et dans les
deux cas il peut, si nécessaire, modifier la durée de la période d’observation :
Adoptée également par le législateur français11, cette décision ne met pas un terme à
la période d’observation, mais elle s’inscrit dans la volonté de réorganiser l’entreprise
ou de la redresser puisque le prononcé de la cessation partielle de l’activité est
possible aussi bien en procédure de sauvegarde qu’en procédure de redressement
judiciaire. Concrètement, cette mesure pourrait par exemple contribuer à pérenniser la
survie de l’entreprise en mettant fin à l’activité des branches les plus déficitaires.
Cette décision de cessation partielle de l’activité peut intervenir à tout moment de la
période d’observation, le tribunal pouvant statuer à la demande du débiteur, de
l’administrateur, du mandataire judiciaire, d’un contrôleur, du Ministère public ou
d’office. Doivent être entendus ou dûment appelés le débiteur, le mandataire
judiciaire, les contrôleurs et les représentants du comité d’entreprise ou à défaut les
délégués du personnel et l’avis du Ministère public doit également être recueilli.
11
C.com., art. L.622-10
19
Fin de la période d’observation si les difficultés disparaissent :
Lorsque les difficultés qui ont justifié l’ouverture de la procédure de sauvegarde ont disparu,
la période d’observation touche à sa fin. Dans cette hypothèse, le tribunal va statuer dans les
mêmes conditions que pour le prononcé de la cessation partielle de l’activité. La clôture de la
procédure de sauvegarde « lorsque les difficultés qui ont justifié » son ouverture « ont
disparu », même si elle doit bien évidemment être approuvée, ne manquera pas de soulever
des problèmes d’interprétation pour l’autorité judiciaire. Les difficultés ayant justifié
l’ouverture de la procédure sont-elles celles que le débiteur a indiquées au moment de la
saisine ? Sans doute, mais si d’autres difficultés apparaissent après le jugement d’ouverture,
sans pour autant que le débiteur soit en cessation des paiements, le tribunal ne devrait pas
pouvoir refuser de mettre fin à la procédure en se fondant sur l’existence de ces difficultés
nouvelles, ou nouvellement apparues.
Quoiqu’il en soit, il semble que le débiteur demandant l’ouverture d’une procédure de
sauvegarde, doit préciser avec le plus grand soin les difficultés qui fondent sa demande,
puisque seule la disparition de ces difficultés devrait pouvoir justifier sa demande de mettre
fin à la procédure.
En définitive, la période d’observation reste encadrée quant à son issue, ce qui n’a rien
d’étonnant, et en toutes hypothèses, elle peut prendre fin par conversion en redressement ou
en liquidation judiciaire, selon le cas, ce qui apparaît logique puisque la situation de
l’entreprise le justifie.
En effet, c’est au syndic que revient la tâche de l’élaboration d’un projet de plan de
sauvegarde de l’entreprise. Pour l’élaboration de ce plan, le syndic se fonde sur le bilan
qu’il dresse avec le concours du chef de l’entreprise, et sur les propositions présentées par
ce dernier dans la requête présentée en premier lieu au tribunal. Ainsi, il propose soit
20
l’adoption de ce projet de plan, sa modification, soit le redressement ou la liquidation
judiciaire de l’entreprise.
Ces propositions doivent être présentées devant le juge-commissaire au maximum dans les
quatre mois qui suivent le jugement d’ouverture. Ce délai peut être renouvelé par le tribunal,
à la demande du syndic.
Pendant la phase de l’élaboration de ce projet de plan, le syndic, investi de larges
pouvoirs d’investigation, peut obtenir du commissaire aux comptes et de toute personne
toutes les informations qu’il juge utiles.
Selon l’article 559-3 du Projet de réforme, ce projet de plan doit pouvoir déterminer les
perspectives de redressement, définir les modalités de règlements du passif, et exposer
les conditions de la poursuite de l’activité.
Par ailleurs, pour sauver l’entreprise et lui donner des chances de redressement, le syndic
doit convaincre les créanciers à consentir des sacrifices sous forme de délai ou remises de
dettes. Il soumet aux créanciers des propositions de règlements de passif, et les consulte
individuellement ou collectivement à ce sujet.
Ainsi, lorsqu'il existe une possibilité sérieuse pour l'entreprise d'être sauvegardée, le tribunal
arrête un plan qui met fin à la période d'observation. Il indique d'abord les mesures
économiques de réorganisation de l'entreprise qui peut comporter l'arrêt, l'adjonction ou la
cession d'une ou plusieurs activités. Le plan de sauvegarde prévoit les modalités de
règlement des dettes, déduction faite des délais et remises consentis par les créanciers.
Contrairement au législateur français qui a arrêté la durée du plan à dix ans 12, le
législateur marocain a limité cette durée à cinq ans.
Par ailleurs, la volonté d’assurer l’exécution du plan peut conduire à en modifier certaines
dispositions en cours d’exécution, parce qu’elles s’avèrent irréalisables, ce qui peut obliger
le commissaire à l’exécution du plan à faire rapport sur ce point.
En revanche, si le débiteur n'exécute pas ses engagements dans les délais fixés par le plan,
le tribunal qui a arrêté le plan peut, après avis du Ministère public, en décider la résolution.
En dernier lieu, lorsque les difficultés qui ont justifié la procédure de sauvegarde ont
disparu, le tribunal clôt la procédure, à la demande du commissaire chargé de l'exécution du
plan, du débiteur ou de tout intéressé.
21
En somme, afin d’être effective, il s’agit tout d’abord de demander l’ouverture d’une
procédure de sauvegarde ni trop tôt ni trop tard. Le respect de ces conditions est impératif,
parce qu’elles sont imposées par la loi, et surtout parce que la réussite de la procédure de
sauvegarde en dépend. Le chef d’entreprise ne doit pas attendre l’imminence de l’état de
cessation des paiements pour recourir à la sauvegarde. Mais la date prévisible de la
survenance de la cessation des paiements ne doit certainement pas être le seul critère pour
recourir à cette procédure. Dès que des difficultés apparaissent suffisamment graves pour
envisager la probabilité d’une cessation des paiements, le dirigeant doit demander
l’ouverture d’une sauvegarde, ou à tout le moins préparer le recours à cet outil. La
préparation est gage de réussite pour le chef d’entreprise et elle lui permet de conserver
d’une certaine manière la maîtrise de cette procédure.
12
C. com., art. L.626-12
13
Article 559-23 du Projet de réforme du livre V du Code de commerce
22
Section 2 :les pouvoirs du chef d’entreprise
et le syndic
Toutefois, il est à noter que le défaut de présentation de l’inventaire précité ne constitue pas
un obstacle pour l’exercice des actions en revendication. Toute les personnes tierces qui
détiennent des documents ou des pièces comptables de l’entreprise sont dans l’obligation
de les mettre à disposition du syndic en vue de leur étude sous peine d’une astreinte dont le
montant est fixé par le juge commissaire.
23
Partie 2: Attraits et l’efficacité de la
procédure de sauvegarde
débiteur qui accepte ou plutôt qui décide de recourir à cette procédure. Le plus
24
Chapitre 1: Attraits de la procédure de
sauvegarde pour le chef de l’entreprise
Ce principe a été jugé fondamental par les auteurs de la loi en ce sens qu’il constitue la règle
irriguant toute la procédure. L’objectif est d’écarter la menace d’une perte immédiate de
contrôle pour le dirigeant. Par application de cette règle, le chef d’entreprise est assuré de rester
« chef » de son entreprise. Il doit imprégner de son esprit sons déroulement, puisque, rappelons-
le, l’entreprise n’étant pas en cessation des paiements, le dirigeant mérite donc les faveurs
législatives. Ce principe n’est évidement pas applicable au redressement judiciaire.
14
Phillip L. Kunkel, Scott T. Larison. Bankruptcy : Chapter 11 Reorganizations
25
La portée de l’éviction du principe de l’interdiction des paiements
des créanciers antérieurs.
Bien que le chef d’entreprise continue d’administrer son entreprise en procédure de
sauvegarde, ses pouvoirs de gestion sont encadrés. En toutes hypothèses, en sauvegarde
comme en redressement judiciaire, le débiteur peut valablement accomplir les actes de
gestion courante, qui sont d’ailleurs réputés valables à l’égard des tiers de bonne foi.
Toutefois, il lui est fait interdiction de payer toute créance née antérieurement au jugement
d’ouverture ce qui est tout à fait normal car, elle constitue le corollaire de l’interdiction des
poursuites individuelles de ses créanciers.
26
exceptionnelle.
En revanche, à tout moment de la procédure, le tribunal peut ordonner la cessation
partielle d’une activité de l’entreprise. Mais cette faculté doit, encore nous semble-t-il
s’entendre comme une modalité de gestion de l’activité de l’entreprise, même si elle peut
effrayer certains débiteurs.
En conclusion, sauf à ce que l’état de cessation des paiements survienne durant la procédure
de sauvegarde, l’issue normale de cette procédure est le plan de sauvegarde, sorte de plan de
continuation, le dirigeant restant à la direction de son entreprise, sauf exception. Ce n’est
que l’hypothèse où la cessation des paiements viendrait à apparaître pendant la période
d’observation que la procédure est convertie en redressement judiciaire15. A l’inverse si les
difficultés qui ont justifié l’ouverture de la procédure ont disparu, le tribunal met fin à cette
procédure à la demande du débiteur
La loi a ainsi instauré, dans certains cas, un régime protecteur pour le garant
personne physique.
27
Le recours à la procédure de sauvegarde présente de sérieux attraits pour les personnes
physiques coobligées ou ayant consenti un cautionnement ou une garantie autonome. En
leur accordant des faveurs très importantes dans la procédure de sauvegarde, pendant la
période d’observation (1) et surtout en cas d’adoption d’un plan de sauvegarde (2), le
législateur favorise considérablement le recours à cette procédure.
Le droit des difficultés d’entreprise malmène souvent les autres branches du droit. Il en
est ainsi par exemple du droit des sûretés, et il en va de même pour le cautionnement.
Trois catégories de garants sont systématiquement traitées de la même manière dans
toutes les procédures collectives. Il s’agit des personnes :
- Coobligées,
- Ayant consenti un cautionnement,
- Ayant consenti une garantie autonome
Etant précisé que dans la procédure de sauvegarde seules les personnes physiques
ayant consenti de telles garanties bénéficient d’un traitement de faveur.
A cet effet, le jugement d’ouverture suspend jusqu’au jugement arrêtant le plan, toute action
contre les personnes physiques coobligés ou ayant consenti un cautionnement ou une
garantie autonome, le tribunal pouvant ensuite leur accorder des délais ou un différé de
paiement.
Cette disposition qui reprend une mesure mise en place par le législateur français en
l’étendant aux garanties autonomes ne constitue pas véritablement un attrait de la
procédure de sauvegarde par rapport à la procédure de redressement judiciaire, puisqu’elle
est déjà appliquée dans cette dernière procédure.
Là encore, le législateur exprime un intérêt pour le sort des cautions dans le cadre
de l’adoption d’un plan.
28
Partant de là, en redressement judiciaire, les coobligés et les personnes ayant consenti un
cautionnement ou une garantie autonome ne peuvent se prévaloir des dispositions du plan.
En revanche, si le plan est adopté dans le cadre d’une procédure de sauvegarde, les
personnes physiques garantes peuvent s’en prévaloir. Ainsi, la solution est conforme à la
nature de la procédure qui se veut plus contractuelle que judiciaire.
En définitive, on peut partir du constat que si ces personnes physiques sont comme c’est
souvent le cas, un dirigeant ou l’un de ses proches, il ne fait aucun doute que cette
différence de traitement constituera une incitation forte à recourir à la procédure de
sauvegarde.
29
Chapitre 2 : La procédure de sauvegarde «
une procédure perfectible ou faillible ? »
Le texte, une fois encore, est lapidaire, quand il dispose que la sauvegarde est destinée à faciliter
la réorganisation de l’entreprise. L’usage du verbe « faciliter » témoigne d’une certaine
prudence. Il suggère que la procédure constitue une aide pour le chef d’entreprise, mais que
l’essentiel demeure attendu de lui.
30
Section 1 : Situation normale de la réalisation du
plan de sauvegarde
En tout état de cause, l’anticipation est sans doute la clé de réussite de la procédure de
sauvegarde, et la meilleure façon pour le chef d’entreprise d’en conserver la maîtrise et
de parvenir aux résultats escomptés, à savoir, l’exécution du plan de sauvegarde.
Le sort du débiteur :
L’adoption du plan de sauvegarde rétablit le débiteur dans tous les pouvoirs qui étaient les
siens avant l’ouverture de la procédure collective, en même temps que prend fin la mission
de « gestion » de l’administrateur définie pour la période d’observation. Il redevient « maître
de ses biens », il a le pouvoir d’en disposer librement, sans avoir à solliciter l’autorisation du
tribunal ou du juge commissaire. Cette liberté se justifie tout particulièrement de façon que
le débiteur qui a fait la démarche de solliciter la protection du tribunal ne soit plus contraint
lorsque le plan a été adopté.
Cependant, il lui faut respecter les différentes dispositions du plan qui peuvent limiter
sensiblement sa liberté, par exemple, en déclarant inaliénables les biens indispensables à
la continuation de l’entreprise.
S’agissant du débiteur qui était sous une procédure de sauvegarde, il faut admettre que
l’adoption du plan met fin à la procédure et au régime de protection dont il a bénéficié. Dans
ce cas, les dettes qui naissent après cette adoption du plan ne bénéficieront donc pas du
privilège des créances postérieures en cas de redressement ou de liquidation judiciaire
ultérieurs.
31
Le paiement des créanciers antérieurs et postérieurs non privilégiés :
Quant aux créanciers antérieurs à l’ouverture de la procédure collective et aux créanciers
postérieurs mais ne bénéficiant pas d’un traitement préférentiel, leur paiement effectif aux
échéances prévues dans le plan ne peut se faire que si leurs créances ont fait l’objet d’une
admission définitive. L’inscription des créances au plan comme l’octroi des délais ou remises
par le créancier ne préjuge pas de cette admission définitive.
Les modalités de paiement des dividendes arrêtés par le plan sont fixées par le tribunal qui
doit cependant respecter certaines contraintes. A cet effet, les paiements sont effectués
entre les mains du juge-commissaire à l’exécution du plan qui se charge de leur répartition.
16
Article 559-1 du Projet de réforme du Livre V du Code de commerce
17
Loi n°15-95 formant le Code de commerce (promulguée par Dahir n°1-96-83 du 15 Rabii 1417 (1 août 1996))
18
C. com., art. L. 626-14
32
La constatation de l’achèvement de l’exécution du plan :
Quand il est établi que les engagements énoncés dans le plan ou décidés par le tribunal ont
été tenus, celui-ci, à la requête du commissaire à l’exécution du plan, du débiteur ou de tout
intéressé, constate que l’exécution du plan est achevée. Au préalable, l’administrateur, le
mandataire judiciaire et le commissaire à l’exécution du plan auront chacun déposé au greffe
un compte rendu de fin de mission. Le président du tribunal rend alors une ordonnance de
clôture, une fois approuvé ce compte rendu de mission.
Par cette procédure, la situation du débiteur peut ainsi être clairement fixée : en particulier
pourra être exigée la disparition dans les registres du greffe ou au registre de commerce de la
mention d’un plan qui par nature peut susciter la méfiance des partenaires de l’entreprise
débitrice.
Mais cette institutionnalisation de la clôture de la procédure n’a pas que des avantages pour
le débiteur. Les créanciers exclus de la procédure, parce que forclos pour n’avoir pas déclaré
leurs créances dans les délais, retrouvent naturellement leur droit de poursuite individuelle,
sans que puissent leur être opposées les éventuelles remises prévues au pan : il y a là un
danger réel pour le débiteur, qui peut lui être très préjudiciable lorsque le plan s’exécute sur
une durée relativement courte.
Cependant, il est à noter que la volonté d’assurer l’exécution du plan peut conduire à en
modifier certaines dispositions en cours d’exécution, parce qu’elles s’avèrent irréalisables.
Toute modification substantielle dans les objectifs ou les moyens du plan suppose respectées
des conditions précises. Elle ne peut être décidée que par le tribunal, à la demande du
débiteur et sur le rapport du juge-commissaire à l’exécution du plan. Pour limiter les abus, le
tribunal ne peut imposer cette modification que si elle est nécessaire à l’exécution du plan et
qu’il existe un motif grave non imputable au débiteur. Le tribunal ne peut se prononcer
qu’après avoir recueilli l’avis du Ministère public et en entendu (ou dûment appelé) les
contrôleurs, les représentants du comité d’entreprise et toute personne intéressée.
La modification peut viser aussi bien les conditions d’apurement du passif, que les mesures propres à la
restructuration de l’entreprise, voire même les engagements de création d’emplois, pourvu que ne soit
pas perdue la perspective de sauvetage de l’entreprise
33
: L’inexécution des engagements du débiteur : la résolution
facultative du plan
Cette inexécution peut être d’une gravité variable et démontrer soit un accident de parcours
qui peut être surmonté, soit que l’on s’est trompé sur les perspectives de redressement
durable. Si elle est souvent au premier chef de nature financière, elle peut également être de
nature social (non-respect d’un programme d’embauche), juridique (résiliation d’un
contrat), économique ou stratégique.
19
C. com., L. 626-27-I, al. I et II
34
Section 2 : la procédure de sauvegarde taillée sur
la crise actuelle
Cette proposition de loi reprend-sciemment ou pas le postulat d’une étude diffusée début
Mai par le cabinet Baassamat Laraqui. On y déplore que la sauvegarde soit « réservée aux
entreprises qui ne sont pas en cessation des paiements. Or l’impact du Covid 19 peut être
brutal pour des petites entreprises, celle-ci peuvent se retrouver en cessation des paiements
durant la période de l’état d’urgence sanitaire et ainsi ne pas être en mesure de bénéficier
d’une procédure qui revêt de nombreux avantages.
Le contexte de crise aggrave la situation d’un tissu économique déjà vulnérable. La survie
d’entreprises est compromise, beaucoup d’entre elles étant en cessation de paiement. A
celle- ci, la loi en vigueur n’offre que deux possibilité : le redressement ou la liquidation
judiciaire, deux procédures contraignantes à des degrés différents.
Cette autonomie est l’une des spécifiés de la procédure. On l’a vu avec l’expérience Stroc
Industrie, et plus récemment avec Dellatre levivier.
35
L’entreprise peut alors élaborer un plan – validé plus tard par le tribunal- qui détermine
les modalités de remboursement du passif de l’entreprise et les conditions de poursuite de
l’activité.
La sauvegarde permet aussi la suspension des recours individuel set actes d’exécution (ex :
saisies) initiés par les créanciers sur les actifs de l’entreprise débitrice. Idem pour les
intérêts légaux et conventionnels.
Adopté en l’état, le texte du RNI ouvrirait ces avantages aux entreprise en cessation
de paiement à cause du coronavirus. Mais tout en assouplissant les règles d’accès à
la sauvegarde, les initiateurs de la proposition voudrait mettre en place des
conditions légales pour garantir le respect de la procédure.
L’application des dispositions proposées serait limitée dans le temps et liée uniquement
aux causes pour le quelles elles ont été instaurées, c’est-à-dire les effets de la crise
actuelle.
Une fois validé, le tribunal de commerce fixe une durée pour l’éxecution du plan de
sauvegarde, qui ne doit pas dépasser une année. Cette durée est prorogeable après accord
avec une partie ou tous les créanciers. La loi actuelle prévoit un plan sur une durée
maximale de 5 ans.
36
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude portant sur la procédure de sauvegarde comme étant une
innovation majeure du Projet de réforme du Livre V du Code de commerce, il est donc
temps de rebrousser chemin pour lancer une récapitulation de ce qu’a été abordé au cours
de cette étude.
Il a été estimé adéquat d’initier cette étude par la consécration de tout un chapitre au
contenu et à l’adoption de la procédure de sauvegarde quant aux conditions de son
ouverture et au préalable de l’élaboration du plan de sauvegarde.
Ensuite, toujours dans la perspective de rendre plus étoffée la vocation de sauvetage des
entreprises en difficulté, le second chapitre a été réservé aux attraits et à l’efficacité de
la procédure de sauvegarde.
En résumé, deux données majeures semblent tout de même manquer avant toute conclusion
précipitée : d’une part les décrets d’application qui nous donneront plus d’informations sur
les conditions de mise en œuvre du plan de sauvegarde, et d’autre part la pratique, qui pourra
permettre d’éviter certains écueils identifiés dans l’expérience française
Au-delà de ces règles techniques, le nouvel outil qui sera mis à la disposition des chefs
d’entreprise présente un aspect révolutionnaire dans notre système juridique. Mais la
révolution n’est que le fruit d’une longue évolution. Après le temps des faillites celui
du redressement, est donc venu celui de la sauvegarde, de l’anticipation.
Pour autant, cette anticipation suppose une évolution des mentalités de tous les acteurs de la
vie économique, des conseillers, des experts-comptables, des commissaires aux comptes,
mais aussi celle des chefs d’entreprise. Ceux-ci ne doivent pas appréhender l’ouverture d’une
procédure de sauvegarde comme aveu d’un échec et synonyme d’une catastrophe, mais bien
au contraire, comme le signe de la prise de compte de ses difficultés par un dirigeant. La
demande d’ouverture d’une telle procédure révèle les qualités d’un bon gestionnaire qui
souhaite les résoudre avant qu’il ne soit trop tard, en se plaçant sous la protection de la
justice, car c’est bien de cela qu’il s’agit.
37
Bibliographie
Ouvrages généraux
Ouvrages spéciaux
Thèses etmémoires
Textes de loi
- Le Projet de réforme du Livre V du Code de commerce. Octobre 2017.
- Le code de commerce français.
Webographie
https://www.jurimodel.com
https://www.docjuriste.com
https://www.village-
justice.com
38