Vous êtes sur la page 1sur 14

Projet de fin d’étude sur le thème :

Analyse des dispositions de loi 73-17 sur


Les entreprises en difficultés relativement à
La procédure de sauvegarde

Sous la direction de : Préparé par :


Madame : Kawtar Nfissi Omar Esseti

Année universitaire : 2021-2022

1
Dédicace

• Dans un premier temps, je dédierai ce travail à :

Ma mère :

En témoignant de mon profond respect et de mon amour, je te dédie ce travail à l’honneur des
efforts, des sacrifices et des encouragements, que tu m’as prodigué tout au long de ma vie et
surtouts en moments de préparation de ce travail.

Ma sœur ;

Je te remercie pour ton soutien sincère et ton aide, et je te souhaite tout le bonheur du
monde.

Mes amis :

Je vous remercie pour tous les moments heureux que nous avons passé ensemble ainsi que vos
contributions positives à rendre ce travail possible.

2
Remerciement

• Avant tous, je vous rendez grâce à Dieu d’avoir accordé la vie, envie de santé
et la volonté pour présenter ce projet de fins d’études.
Je voudrais exprimer mon vifs remerciements de mon profond gratitude aux
personnes qui m’épaulée, et je suis côtoyé tout au long de ce travail, et qui ont la
mérite à tous les éloges, surtout à ma chère famille qui a toujours été là pour moi.
Aussi je vous adresse en particulier au Doyen de faculté des sciences juridiques,
économiques et sociales, Monsieur Mohammed Bouzlafa et Madame Kawtar
Nfissi Professeur de Procédure civile de ma donner l’opportunité d’être encadré
par lui, et je vous remercie pour votre disponibilité, ainsi d’avoir orienté, aidé et
conseillé.
Ainsi j’adresse mes sincère remerciements à mes enseignants au sein de faculté
des sciences juridiques, économiques et sociales, intervenants et toutes les
personnes qui m’ont soulagé par leurs paroles conseils et leurs critiques et qui ont
guidé mes réflexions et qui ont accepté de me rencontrer et me répondre à mes
questions durant ma recherche.
Enfin je remercie toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin, à
l’élaboration de ce travail.

3
Introduction
Conformément aux dispositions de la loi N° 73.17 remplaçant le livre V de la loi N° 15.95 formant de
commerce relative aux difficultés de l’entreprise.
Article 1er de C.C Seront ainsi reformulées et remplacées les dispositions du livre V de la loi n° 15.95
formant code de commerce promulgué par le dahir n° 1.96.83 du 2 rabii I 1417 (1er août 1996).
Tel qu’il a été modifié et complété : LIVRE V Traduction non officielle du Dahir N° 1-18-26 du 2
shaaban 1439 (19 avril 2018) portant promulgation de la loi N° 73-17 modifiant et remplaçant le
livre V de la loi N° 15.95 formant code de commerce relatif aux difficultés de l’entreprise .
Plus de six mois après sa publication au Bulletin Officiel n°6667 du 23 avril 2018, la traduction
officielle la loi n° 73-17 abrogeant et remplaçant le livre V la loi n°15-95 formant code de commerce
concernant les entreprises en difficulté, vient d’être mise à la disposition du public par le biais de
l’édition française du Bulletin Officiel n°6732 du 06 décembre 2018.

En effet, la loi n°73-17 tend à moderniser les dispositions régissant les difficultés de l’entreprise
contenues dans le livre V de la loi n°15-95 formant Code de commerce qui ont été jugées trop laxistes
par différents rapports internationaux dont le sérieux rapport Doing Business.

La réforme proposée par la présente loi vise essentiellement de :


Mettre en place une nouvelle procédure appelée "procédure de sauvegarde" qui sans que
l’entreprise ne soit en état de cessation de paiement, peut bénéficier du dispositif légal des
entreprises en difficulté, à condition que le Chef de l’entreprise prend l’initiative de demander le
déclenchement de cette procédure avec présentation d’un plan de sauvegarde ;
Permettre au Chef de l’entreprise de prendre les décisions adéquates pendant la procédure de
sauvegarde d’une manière volontaire sans avoir recours au syndic ;
Encourager les procédures de prévention des difficultés, en mettant en place de nouveaux
mécanismes pour encourager l’entreprise et les créanciers à s’engager de manière effective dans la
procédure de règlement amiable et à faciliter le financement de cette procédure, en accordant le droit
aux actionnaires, qui financent l’entreprise lors du règlement amiable, de recouvrer leurs créances
avant les autres créanciers, tandis que les créanciers non couverts par l’accord doivent être informés
des nouveaux délais accordées par le président du tribunal conformément à la loi ;
Conférer au président du tribunal la compétence de constater la non-exécution par l'entreprise de
ses engagements et de résilier l’accord conclu entre les créanciers et l’entreprise par une décision qui
ne peut faire l'objet d'aucune voie de recours, sans recourir à la procédure de résiliation
conformément aux règles générales ;
Renforcer la procédure de redressement en rééquilibrant les pouvoirs entre le gérant de l’entreprise
et les créanciers ;
Augmenter l’efficacité de la procédure de la liquidation judiciaire en améliorant les performances
des intervenants de la procédure.

L’entreprise est une notion centrale du droit des affaires, elle est considérée, de nos jours, l’un des

4
acteurs incontournable de la vie des affaires, elle désigne une organisation de moyens humains,
matériels et juridiques au service d’une finalité économique.
En effet, suite à la mondialisation, le fonctionnement de l’environnement économique, une
concurrence nationale accrue une révolution technologique est l’instauration de nouvelles bases
scientifiques, une limitation des marchés, les entreprises doivent pouvoir s’adapter à l’évolution
permanente des variables constituant leur environnement.
Toutefois, les entreprises, qui n’arrivent pas à s’adapter à ces évolutions et de faire face à ces
changements, peuvent souffrir de quelques difficultés.
Cependant, la dégradation de la situation de l’entreprise s’accroit le plus souvent de façon
exponentielle, si l’on ne régit pas assez vite, les mesures prises auront toujours un temps de retard
rapport aux besoins.
En outre, l’entreprise se privera des outils de sauvegarde amiable dont le succès repose sur la célérité
Le caractère précoce du feed back c’est pourquoi il faut privilégier une intervention aussi prompte que
possible. Par conséquent, ces difficultés peuvent la conduite vers la liquidation judiciaire.
De même la défaillance d’une entreprise d’une certaine taille, peut avoir des conséquences graves,
non seulement sur l’emploi mais aussi sur l’activité économique de son marché.
La nécessité de trouver un équilibre subtil est simultané des impératif l’occurrence, la sauvegarde des
entreprises et viables, le maintien de l’emploi et de l’apurement du passif constitue un lourd poids sur
le législateur.
La conjugaison parfaite de ces trois objectifs a été toujours recommandée par les praticiens est
particulièrement par les acteurs de droit des affaires.
Alors, pour maintenir ces entreprises, le législateur marocain propose tout un cadre juridique
constituant le droit des entreprises en difficultés, ayant pour objectif de sauvegarde leur équilibre
économique, protéger les créanciers et conserver l’outil de travail pour les salariés.
Cette branche de droit privé, dite le droit des entreprises en difficultés a connu une grande évolution
Historique.
Effectivement, cette grande évolution peut être repartie en trois grandes étapes. La première étape
est avant le protectorat ou il y’avait la notion de la famille, l’ordre juridique marocain s’et s’inspiré
largement des droits occidentaux, cette notion de la faillite était régie par le droit musulman, la
faillite est une notion d’origine italienne et qui avait pour objet de sanctionner tout débiteur
défaillante ayant manqué à sa parole. Pendant la période du protectorat qui été influencée par le
Dahir de 12 aout 1913, le Maroc a introduit le droit de la faillite qui traduit une méfiance vis-à-vis de
l’entrepreneur faillit. Il convient de souligner que l’ancien code a organisé le droit de la faillite.
Selon deux procédures à savoir :
La procédure judiciaire et la faillite proprement dite, à ce niveau, la procédure était réservé au
commerçant consciencieux voir malchanceux en affaires tandis que la faillite était réservée au
commerçant faillit, sournois, et de mauvaise loi.
Donc on peut déduire que la punition était omniprésente pendant le protectorat.

Aujourd’hui, le Maroc est devant un grand défi puisqu’il a pu constater le besoin de rompre les

5
pratiques classiques tendant à réprimer les commerçants défaillants et protéger les créanciers, le
Maroc adopte une grande innovation qui a pour objectif d’un monde sans faillite, Autrement dit, la loi
N°15-95 du 08 Novembre 1995.
Promulguée par le Dahir du Premier Aout1996, Ce code marque l’arrivée d’un contexte économique
contraire à l’approche purement juridique, le grand défi que le Maroc prend en difficultés en leur
évitant le risque de liquidation et l’aggravation de leurs difficultés.
Il est important de signaler que la notion de prévention vient du verbe prévenir qui signifie la mesure
pour prévenir certains risques.
Le 23 avril 2018 marque l’adoption par le Maroc d’une réforme qui est la loi N°73-17 qui adopte
plusieurs nouveautés. Parmi ces dernières l’introduction d’une nouvelle procédure à savoir la
procédure de sauvegarde, par cette adoption le Maroc vise la modernisation et commerce à
s’intéresser à l’évolution du monde des affaires pour répondre aux exigences économiques et sociales
actuelles.
En outre cette procédure dite de sauvegarde avait comme objectif d’écarter la cessation des
paiements et d’appréhender plus tôt les difficultés des entreprises. Autrement dit cette procédure
offrait au chef de l’entreprise une véritable boite à outils pour anticiper le traitement des difficultés de
son entreprises.
Il ressort de l’article 560 de la loi 73-17 modifiant et complétant le livre 5 du code de commerce que
la procédure de sauvegarde a pour objet de permettre à l’entreprise de surmonter ses difficultés afin
de garantir la poursuite de son activité, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif.

• Problématique de sujet :
La problématique de ce sujet s’articula sur la procédure de sauvegarde aujourd’hui au Maroc, telle
qu’elle est déterminée par la loi 73-17 modifiant et complétant le livre 5 de Code de commerce.
-d’après cette introduction et concernant la présentation de ce sujet comment bien analyser les
dispositions de la loi 73-17 des entreprises en difficulté qui relie à la procédure de sauvegarde ?
Pour répondre à ce problématique on peut exprimer d'abord comment ça se passe les conditions
d’ouverture de procédure de sauvegarde et la règle de ces procédures ainsi que les pouvoirs de chef
d’entreprise et de syndic et la méthode de choisissez la solution de cette dernière au sein de loi 73-17.

La loi 73-17 est bien expliquer l'ouverture de la procédure de sauvegarde d'après ces conditions qui

6
peut exprimer par les articles suivantes. (560-561-562) et finalement par l'article (563)...
D'après l'article 560 de code de commerce dispose que (La procédure de sauvegarde est destinée à
permettre à l’entreprise de surmonter ses difficultés afin d’assurer la poursuite de l’activité
économique, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif).
La volonté du législateur Marocain est de faire bénéficier le débiteur en difficulté, avant de se
retrouver dans la cessation de paiement, d’une protection de la justice, sous l’égide de laquelle, il va
s’abriter contre les poursuites de ses créanciers, jusqu’à ce qu’il parvienne à élaborer un accord dit “
plan de sauvegarde” avec ces derniers. Ces critères de recadrage permettent de veiller à ce que cette
procédure ne soit pas ouverte à mauvais escient, ou utiliser de façon incongrue. Le but c’est d’obtenir
une “réorganisation” de l’entreprise, le maintien de l’emploi, et l’apurement du passif. Le législateur
n’a pas voulu laisser au débiteur toute la latitude pour demander le bénéfice de la procédure de
sauvegarde, il redoutait l’abus du débiteur à vouloir saisir le juge dans le seul but de limiter ou de
nuire aux intérêts légitimes de ses créanciers.
Le législateur a voulu éviter l’utilisation détournée ou démesurée de cette procédure.
L'article 561 de C.C dispose que ( La procédure de sauvegarde peut être ouverte sur la demande de
toute entreprise qui, sans être en état de cessation des paiements, justifie de difficultés qu’elle n’est
pas en mesure de surmonter de nature à la conduire à la cessation des paiements. Le chef
d’entreprise dépose une requête au greffe du tribunal compétent dans laquelle il expose la nature des
difficultés de nature à compromettre la continuité de l’exploitation et l’accompagne des documents
énumérés à l’article 577 ci-dessous.
En cas de difficultés à fournir l’un quelconque des documents ou le fournir de manière
Partielle, le chef d’entreprise doit indiquer les raisons qui empêchent cette production.
Le chef d’entreprise peut, en plus des documents susmentionnés, fournir tout justificatif en
Appui à sa demande susceptible de démontrer le type de difficultés auxquelles l’entreprise
doit fait face.
Le président du tribunal, lors de la demande d’ouverture d’une procédure de sauvegarde,
Fixe le montant couvrant les frais de publication et de la procédure, le chef d’entreprise doit,
Sans délai, déposer cette somme à la caisse du tribunal.).
La loi Marocaine impose au débiteur de convaincre le tribunal qu’il se trouve dans une situation
insurmontable. Les raisons qui justifient cette position c’est d’éviter que le débiteur profite des
avantages de cette procédure au détriment des autres créanciers, car la sauvegarde présente pour
ces derniers un inconvénient non négligeable.

Elle entraine un arrêt des poursuites et donc, le créancier ne peut plus agir en paiement, contre le
débiteur, qui bénéficiera d’une période pendant laquelle, il pourra reconstituer sa trésorerie. Ensuite,
si le créancier omet de déclarer sa créance dans les délais légaux, il perd tout droit à la répartition et
s’il refuse de consentir des délais de paiement ou des remises de dettes, il sera subordonné à des
délais de paiements imposés dans le cadre du plan de sauvegarde. Le créancier qui s’abstient à
déclarer sa créance dans les délais impartis sera frappé de Forclusion. Cependant, une action en
relevé de forclusion peut être déclenchée s’il arrive à prouver que son inertie était due à une force
majeure26. La demande d’ouverture de la procédure de sauvegarde doit être faite par le chef
d’entreprise en difficulté auprès du tribunal territorialement compétent, sa demande doit être
déposée au service du secrétariat greffe tout en exposant la nature des difficultés27 qui vont

7
compromettre la continuité de l’exploitation de son entreprise comme il doit faire parvenir au tribunal
(preuve à l’appui) tout document qui atteste de l’existence et de l’aggravation de ces difficultés dans
un futur proche. Le débiteur doit joindre à sa demande d’ouverture de sauvegarde, un “projet de plan
de procédure de sauvegarde” qui doit énoncer les mesures nécessaires pour préserver l’activité de
l’entreprise et définir les modalités de règlement du passif, ainsi que les garanties disponibles et
proposées pour financer le dit plan et assurer son exécution. L’existence de “difficultés” doit être
confortée par des chiffres financiers et comptables, d’où le rôle primordial des commissaires aux
comptes-experts comptables. L’acceptation ou le refus d’adoption d’un plan de sauvegarde revient au
tribunal de commerce qui avant de trancher pourra valablement consulter toutes les entités (Caisse
Nationale de la Sécurité Sociale- service de fiscalité-trésorerie du Royaume-les banques…)28 qui
peuvent lui fournir des informations plus amples sur la situation économique, financière et sociale de
l’entreprise boiteuse comme il peut mener une expertise dans ce sens en faisant appel à un expert. Le
tribunal toujours ; à qui revient le dernier mot, est tenu de convoquer personnellement le chef
d’entreprise à huit clos (en chambre de conseil) afin d’écouter ses propos et ce dans un délai de 15 à
partir du dépôt de la demande d’ouverture de la sauvegarde.

Aussi L’art. 561, 4 éme alinéa dispose que le chef d’entreprise peut fournir tout autre document qui
montre clairement la nature des difficultés qu’éprouve l’activité de l’entreprise. La loi est très
regardante sur les documents fournis, car via ces pièces justificatives le juge pourra trancher sur le
caractère opportun on non d’une ouverture de la sauvegarde. Même si le dessaisissement du débiteur
n’est pas prévu, ce dernier doit se contenter d’accomplir les actes de gestion seulement, pour les
autres actes étrangers à la gestion courante de l’entreprise, l’assentiment préalable du juge-
commissaire est une condition incontournable pour leur validité. A titre de comparaison avec le droit
Français, on peut déduire que la loi est toujours lapidaire, les dispositions ont un sens large, indéfini,
disparate et restent soumises à la technique d’analogie et d’extrapolation sur la procédure de
redressement, à laquelle il faut faire référence à chaque fois. Alors que ce nouveau procédé avait sa
particularité, et la sagesse voudrait qu’il lui soit réservé plus de règles réglementant la matière34.
L’assimilation entre la sauvegarde et le redressement est anodine, car si la première est préventive,
précontentieuse, la seconde est purement judiciaire. Afin de mieux cerner les missions dévolues au
débiteur pendant la procédure de sauvegarde, il nous est paru judicieux de faire référence aux
dispositions législatives françaises, qui offrent une vision détaillée et claire sur son rôle et de quoi il
est légalement investi.

Concernant l'article 562 de C.C (À peine de refus, le chef d’entreprise doit joindre à sa requête un plan
de sauvegarde.
Le projet de plan détermine l’ensemble des engagements nécessaires pour sauver
L’entreprise, poursuivre son activité économique et des moyens de financement. Il définit les
Modalités de règlement du passif et les garanties éventuelles que le chef d’entreprise doit
Souscrire pour en assurer l’exécution).
Aux termes de l'art 562 de la loi 73-17, le débiteur doit joindre à sa demande un projet de plan de
sauvegarde, ce projet doit déterminer les engagements nécessaires à la sauvegarde de l’entreprise,
les moyens de maintenir son activité et ses financements, les modalités d'apurement du passif, ainsi
que les garanties accordées pour l'exécution dudit plan.

8
Lors de la demande d'ouverture de la procédure, le président du tribunal fixe le montant couvrant les
frais de la procédure et par conséquent le chef d'entreprise doit, sans délai, déposer cette somme à la
caisse du tribunal.

Une fois le dossier constitué et les conditions d'ouverture de la procédure sont réunis c'est - à - dire
que le débiteur a la qualité requise et l'entreprise se trouve dans la situation justifiant l'ouverture de
la procédure de sauvegarde , le tribunal statue sur la demande d'ouverture de cette procédure dans
un délai de 15 jours à compter de la date de sa saisine après avoir entendu le chef d'entreprise en
chambre de conseil conformément à l'article 563 de la loi n ° 73 17 . En effet, dans le but d'avoir une
bonne connaissance sur la situation de l’entreprise, le tribunal de commerce, doit, comme on a déjà
cité, avoir entendu le chef de l’entreprise, en vue de l'interroger sur sa demande, ou toutes autres
personnes qu'il juge utiles.

En outre, le législateur a confié au tribunal d'autres moyens qui peuvent lui permettre de connaitre la
situation réelle de l’entreprise, à travers le commissaire aux comptes, ou les administrations
publiques comme le prévoit clairement à L’article 563 de C.C qui stipule que (Le tribunal statue sur la
demande d’ouverture d’une procédure de sauvegarde,

Après avoir entendu le chef d’entreprise en chambre de conseil, dans les 15 jours de sa
Saisine.
Le tribunal peut, avant de statuer, commettre un juge pour recueillir tous renseignements sur
La situation financière, économique et sociale de l’entreprise. Ce juge peut se faire assister de
Tout expert de son choix. Le secret professionnel n’est pas opposable au tribunal).
Donc, si le tribunal n'est pas suffisamment informé, il peut nommer un juge enquêteur afin de
recueillir tous renseignements sur la situation financière, économique, et sociale de l’entreprise. Le
juge enquêteur peut se faire assister d'un expert de son choix. Le juge rédige un rapport auquel
annexé le rapport de l’expert, le rapport est déposé au greffe du tribunal.

Par la suite, si l'ouverture de la procédure de sauvegarde est acceptée, le Tribunal rend un jugement
d'ouverture et désigne le juge - commissaire. Egalement, ce jugement détermine la répartition des
pouvoirs de gestion entre le débiteur et le syndic. Dans jugement le tribunal procède à la nomination
de tous les organes de la procédure à savoir : le juge commissaire et le syndic. En d'autres termes, Le
jugement d'ouverture doit désigner des personnes qui seront chargées de suivre la procédure, à cet
effet, le tribunal désigne un de ses membres en qualité de juge commissaire ainsi qu'un suppléant qui
assume ses fonctions en cas d'empêchement du juge commissaire. Par ailleurs, le tribunal nomme
aussi un syndic dont la fonction d'informer le juge commissaire du déroulement de la procédure.

• Concernant la règle de procédure de sauvegarde :


Deux articles (564) et (565) de C.C à bien expliquer comment ça se passe la règle de la procédure de
sauvegarde:
Après l'ouverture de la procédure de sauvetage, que l'entreprise était en état de cessation de
paiement à une date prononciation du jugement d'ouverture de cette procédure, le tribunal examine
l'état de suspension et fixe sa date en fonction de les exigences de l'article 713 , qui impose de
transformer la procédure de sauvetage en règlement judiciaire ou en liquidation Judiciaire,
conformément aux prescriptions de l'article 583 . Dans le cas où la procédure de sauvetage est
transformée en règlement judiciaire, le tribunal peut prolonger le délai restant Préparer la solution
chaque fois que nécessaire, en tenant compte des exigences du deuxième alinéa de l'article 595.

9
Art. 564 de la loi 73-17 prévoit la conversion de la procédure de sauvegarde en une procédure de
traitement des difficultés s’il s’est avéré que le jour du jugement d’ouverture de la procédure
l’entreprise était déjà sombrée dans la cessation de paiement, devant cette hypothèse le tribunal doit
fixer la date de cessation de paiement qui ne peut être antérieure à 18 mois de la date du jugement
d’ouverture art. 713 de la nouvelle loi 73-17. Si l’ouverture de la sauvegarde suppose l’absence de
l’état de cessation de paiement du débiteur, il serait anodin de préserver un plan de sauvegarde pour
une entreprise qui cesse de payer ses dettes, l’immixtion de la notion de cessation de paiement (ci-
après CP) à mi-chemin entraine inéluctablement la substitution de la sauvegarde par un redressement
ou une liquidation selon la situation de l’entreprise moribonde. On peut dire que la notion de
Cessation des Paiements est une ligne séparatrice entre l’amiable et le contentieux

Afin d'augmenter l'attractivité de cette procédure et pousser les créanciers à contribuer effectivement
au financement de la contractualisation, l'article 565 du code de commerce a ajouté aux créances
nées pendant la période de préparation de la solution le caractère de priorité d'exécution.

Ces créances jouissent d'une priorité de paiement même si les créances concurrentes sont assorties de
privilèges ou de garanties ou bénéficient du droit de préférence prévu à l'article 590 du code de
commerce, à l'exception des créances nées lors de la procédure de réconciliation.

(Les créances nées régulièrement après le jugement d’ouverture de la procédure de sauvegarde pour
les besoins du déroulement de la procédure ou de l’activité de l’entreprise, pendant la période
d’observation ; sont payées à leur échéance. Lorsqu’elles ne sont pas payées à l’échéance, ces
créances sont payées par privilège avant toutes les autres créances, assorties ou non de privilèges ou
sûretés, à l’exception de celles garanties par le privilège établi à l’article 558 ci-dessus. La masse et les
créances mentionnées au paragraphe 1 de cet article, sont payées conformément aux articles de lois
en vigueur).
Les créances visées au premier alinéa de l'article 565 du code de commerce sont également payées
lorsqu'elles sont bousculées conformément aux textes législatifs en vigueur.

• Les pouvoirs du chef d’entreprise et du syndic :


▪ Les pouvoirs du chef d’entreprise :

Le chef d’entreprise dispose d’un certain nombre de prérogatives qui sont attachées au pouvoir qui
lui est reconnu par les textes et la jurisprudence. Il est commun de distinguer, à son propos, le pouvoir
de direction et d’organisation, le pouvoir réglementaire et le pouvoir disciplinaire, et l’on peut penser
que le premier constitue le socle sur lequel viennent s’appuyer les deux autres pouvoirs. Ce pouvoir de
direction correspond peu ou prou au pouvoir de commandement, c’est-à-dire à l’habilitation du chef
d’entreprise à donner des ordres ou des consignes. Le pouvoir réglementaire ou « formateur » traduit
le pouvoir de commandement dans l’aptitude reconnue à l’employeur de créer des normes qui vont
s’imposer dans l’entreprise. Le pouvoir disciplinaire, c’est-à-dire le pouvoir d’appliquer des sanctions
en présence de comportements que l’employeur estime non conformes à ce qu’il pense être en droit
d’attendre du salarié, assure en réalité au pouvoir de direction et d’organisation ainsi qu’au pouvoir
réglementaire son « effectivité » (est-ce que la consigne a ou non été respectée ?) et par ricochet son
efficacité (est-ce que la consigne ou l’ordre a pu conduire à ce que leur auteur en attendait). Comme
on a pu le relever, la tentation est parfois de voir dans les trois composantes du pouvoir.

10
▪ Les pouvoirs du syndic :

Le syndic est un professionnel dont son exercice est défini par un plan réglementaire. Le syndic est un
agent exécutif qui a le pouvoir de prendre en charge le bon fonctionnement et la gestion financière de
l’immeuble.

Concernant les définitions de ces deux mots clés, nous allons passer pour donner les justifications a
travers les articles suivants : articles 566-567-568.

On constate à travers les prescriptions de l'article 566 du Nouveau Code de Commerce, que le
législateur n'a pas empêché, lors de l'élaboration de la solution, le chef d'entreprise de diriger
l'entreprise, mais ce dernier conserve ses pleins pouvoirs pour procéder à la tâches de gestion comme
d'habitude. Dans ce cadre, le syndic est chargé du suivi de la décision et soumet un rapport à cet effet
au juge délégué. C'est ce qu'indiquait le texte de l'article 566 précité : Le chef d'entreprise est
concerné par les opérations de gestion et reste soumis à la disposition et à l'exécution du plan de
sauvetage sous le contrôle du syndicat, qui en fait rapport au le juge commissaire).

Aussi, en référence aux articles 594 et 595 du code de commerce, le juge commissionné autorise le
chef de l'entreprise contractante ou du syndicat à présenter une hypothèque officielle ou une
hypothèque et à parvenir à une conciliation ou à un compromis, et les propositions du syndicat
doivent être présentée au juge d'instruction dans un délai maximum de quatre mois à compter de
l'émission du règlement d'ouverture. Le délai susvisé peut être renouvelé, le cas échéant, une fois par
le tribunal à la demande du Syndicat. Le dossier est également joint à l'audience au bout de dix jours
à compter de la date de présentation du rapport au juge délégué, ou à compter de la date de
l'expiration du délai prévu à cet effet.

Par la suite l’article 567 de C.C (Dès l’ouverture de la procédure de sauvegarde, le chef d’entreprise
doit dresser un inventaire du patrimoine de l’entreprise ainsi que des garanties qui le grèvent. Cet
inventaire, remis au juge-commissaire et le syndic, est complété par le chef d’entreprise par la
mention des biens qu’il détient susceptibles d’être revendiqués par un tiers. L’absence de l’inventaire
susmentionné ne fait pas obstacle à l’exercice des actions en restitution ou en revendication).

Quant à l'article 567, il précise que le chef de l'entreprise contractante, dès l'ouverture de la
procédure de sauvetage, doit dresser un inventaire des fonds de l'entreprise et des garanties qui y
sont grevées, en le joignant à une liste qu'il marque à la disposition du commissaire et du juge des
obligations. Il désigne les fonds pouvant faire l'objet d'un droit de recouvrement par des tiers. Le
défaut de présentation de l'état des lieux susvisé ne fait pas obstacle à l'exercice des recours en
recouvrement ou en revendication. Sur le syndicat : le syndicat est celui qui s'engage à garantir la
conduite du dirigeant, désigné par l'émission du chèque ou par des tiers. Syndicat d'observation du
plan de sauvetage ; Suivi des actes de gestion du chef d'entreprise ; Il établit un rapport à ce sujet et
le soumet au juge délégué. Un tiers, en possession des documents et livres comptables relatifs à la
passation des marchés, doit les mettre à la disposition du Syndicat pour les étudier, sous peine d'une
amende menaçante, à déterminer par le juge commissionné (article 568).

• Préparation de la solution :

Article 569 de C .C dispose que ; (Le syndic, avec le concours du chef d’entreprise, doit dresser dans un
rapport détaillé le bilan financier, économique et social de l’entreprise. Au vu de ce bilan, le syndic
propose au tribunal soit l’homologation du plan de sauvegarde soit sa modification ou le
redressement de l’entreprise ou sa liquidation judiciaire. À cet effet, les dispositions de l’article 594 et

11
l’article 595 paragraphes 3 et 4 ainsi que les dispositions des articles 596, 597 et 599 et les articles
601 à 605 ci-dessous s’appliquent.)

Lorsque la société cesse de payer ses dettes, dans ce cas elle adoptera un régime de continuité, de
déchéance ou de liquidation.

Le syndic doit indiquer, dans un rapport détaillé qu'il prépare, le budget financier, économique et
social de l'entreprise, "avec la participation du chef d'entreprise. Au vu de ce budget, il propose au
tribunal soit d'approuver le projet de plan de sauvetage ou de le modifier, ou de régler le contrat ou
de le liquider judiciairement.

Le syndicat indique, dans un rapport détaillé qu'il établit, le budget financier, économique et social de
l'entreprise, avec la participation du chef d'entreprise et l'assistance éventuelle d'un ou plusieurs
experts.

Au vu de ce budget, le syndic propose soit un plan de liquidation garantissant la continuité de


l'entreprise, soit sa cession à un tiers, soit la liquidation judiciaire.

Ces propositions doivent être soumises au juge-commissaire dans un délai maximum de quatre mois
à compter du prononcé de l'arrêté d'ouverture de la procédure. Ladite durée peut être renouvelée, le
cas échéant, une fois en justice à la demande du syndicat.

• Le choix de la solution :

Article 571 de C.C (le tribunal fixe la durée du plan de sauvegarde pour une période n’excédant pas
cinq ans.)

Ici l'entreprise n'a pas cessé de payer, alors la solution retenue est le plan de sauvetage, si des
possibilités suffisantes existent pour sauver cette entreprise ;

- Si la situation contractuelle est suspendue et peut être traitée, il est recouru au règlement, soit par
un régime de continuité, soit par un régime forfaitaire ;

- Si la situation de l'entreprise est défectueuse et irrémédiable, il est procédé à la liquidation.

Le tribunal fixe un délai pour la mise en œuvre du plan de sauvetage, à condition qu'il n'excède pas
cinq ans

Article 572 de C.C (Les cautions, personnes physiques ou morales, ne profitent pas :

– des dispositions du plan de sauvegarde,

– de la suspension des intérêts indiqués à l’article 692 ci-dessous.)

D’après cet article, le législateur a autorisé les commanditaires du contrat objet du plan de
sauvetage, solidairement ou non, à bénéficier et lorsqu'ils sont des personnes physiques : des
prescriptions du plan de sauvetage, la suspension des avantages légaux et de l'accord, ainsi que tous
les avantages de retard.

Le dernier alinéa de l'article 573 de la loi 73.17 stipule (Si l’entreprise n’exécute pas ses engagements
fixés par le plan, le tribunal peut d’office ou à la demande d’un créancier après avoir entendu le chef
d’entreprise et le syndic, prononcer la résiliation du plan de sauvegarde et décider le redressement ou
la liquidation judiciaire. Après résolution du plan et ouverture d’une procédure de redressement
judiciaire, les créanciers soumis à ce plan doivent déclarer l’intégralité de leurs créances et sûretés
telles que fixées par le plan, déduction faite des sommes déjà perçues. Dans le cas où le plan de

12
sauvegarde est converti en liquidation judiciaire, les créanciers soumis à ce plan doivent déclarer
l’intégralité de leurs créances et sûretés telles que fixées).

Si l'entreprise ne remplit pas ses obligations prévues par le régime, le tribunal peut d'office ou à la
demande de l'un des créanciers, et après avoir entendu le chef d'entreprise et le syndicat, décider de
annuler le plan de sauvegarde et décider en conséquence le règlement judiciaire, ou la liquidation
judiciaire.

Article 574 (Les dispositions du livre XI, section 6 de ce livre ne s’appliquent pas à la procédure de
sauvegarde).

Remplacé à compter du 23 avril 2018, loi n° 73-17 du 2 chaabane 1439 [19 avril 2018], article 1er et
2, IV, sous dahir n° 1-18-26 du 2 chaabane 1439 [19 avril 2018])
Les dispositions du chapitre XI du titre VI du présent livre ne s’appliquent pas à la procédure de
sauvegarde.

Conclusion

13
Finalement, on peut dire que la procédure de sauvetage en raison de sa grande importance dans le
domaine de l'argent et des affaires, elle a des particularités qui la distinguent du reste des autres
procédures.

Ainsi, la modification apportée par la loi 73.17 relative à la création par le législateur de la procédure
de sauvegarde constitue une étape importante dans l'évolution de la loi marocaine sur les difficultés
contractuelles, la multiplicité des procédures permettant à sa ville de choisir celle qui convient le
mieux à sa situation actuelle. Situation, sur cette base, le dépassement par l'entreprise des difficultés
auxquelles elle est confrontée implique de trouver les sources de financement suffisantes et
nécessaires pour lui permettre de reprendre des forces et de poursuivre son activité.

Nous suggérons donc que l'État, de son côté, contribue à aider ces entreprises, en créant des banques
spécialisées dans ces cas, à l'instar du législateur français, dont l'objectif principal est d'accompagner
les entreprises en difficulté, et d'attendre les résultats de la travail judiciaire en termes à la fois
scientifiques et pratiques, et qui se traduit par l'efficacité et la capacité du souverain de sauvetage à
surmonter les problèmes de manière à sauver l'entreprise et à atteindre les buts et objectifs des
procédures collectives.

Aussi, considérant que l'une des répercussions négatives laissées par la pandémie de Corona Covid 19
est qu'un grand nombre d'entreprises ont connu de grandes difficultés qui ont affecté leur
exploitation et menacé leurs emplois... qu'il est nécessaire d'intervenir afin de les sauver et les aider à
récupérer.

Par conséquent, parmi les mesures qui peuvent être prises dans ce cadre, il y a lieu d'envisager
d'offrir la possibilité juridique aux entreprises qui connaissent actuellement des difficultés, et de
profiter des pouvoirs importants offerts par la procédure de sauvetage, et de leur donner la possibilité
de faire sur eux-mêmes et sans l'intervention d'un tiers pour remédier à leurs déséquilibres,
s'acquitter de leurs dettes et conserver leur emploi.

14

Vous aimerez peut-être aussi