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Les agences
de notation
~La Découverte
9 bIs. rue Abel-Hovelacque
75013 PalIS
Introduction
Depuis la fin des années 1990, les agences de notation sont au cœur
de plusieurs controverses . La crise asiatique de 1997-1998, le
scandale Enron en 2001 et, plus récemment, la débâcle des subprimes de
2007-2008 ont révélé l'influence de la notation financière sur les
marchés de capitaux tout en démontrant ses limites.
Une première critique adressée aux agences porte sur l'opacité de
leurs méthodes de notation. Quelles sont les principales variables
prises en compte pour juger de la solvabilité d'un État, d'une
collectivité locale, d'une entreprise ou d'une banque ? Les agences
fondent-elles leurs décisions sur un modèle mathématique?
Une deuxième critique a trait à la forte concentration du secteur de
la notation. Trois entreprises accaparent la quasitotalité du marché.
Dans quelle mesure cette structure oligopolistique ne risque-t-elle pas
d' affecter la qualité des notes attribuées?
Une troisième critique concerne les conflits d 'intérêts apparus au sein
des agences et qui posent le problème de leur mode de rémunération. Le
fait que leurs revenus proviennent essentiellement des émetteurs de
dette qu'elles notent met effectivement en cause leur objectivité.
Une quatrième critique renvoie à l'incapacité chronique des agences à
anticiper les dégradations bmtales de solvabilité des emprunteurs. À la
veille des crises de 2001 et de 2007-2008, plusieurs entreprises qui
allaient tomber en cessation de paiement étaient considérées comme
tout à fait solvables .
Une cinquième critique souligne enfin la tendance des agences à «
surréagir » une fois les crises confirmées. Leurs abaissements de
nota tion, décidés au milieu de chaque récession économique,
contribuent en effet à aggraver les crises. Ils ont été critiqués aussi bien
par les investisseurs que par les régulateurs et le milieu académique.
Afin de mieux éclairer ces différents débats, cet ouvrage
commencera par présenter l'histoire de la notation financière, née il y a
plus d'un siècle aux États-Unis, et définira ce qu'est exactement une
notation (également appelée « note » ou ra üng) , au-delà de la simple
évaluation du risque de crédit d'un empmnteur ou d'une émission
spécifique. Seront ensuite abordées l' organisation et les politiques de
notation des trois principales agences qui dominent le marché :
Moody's Investors Service (Moody's), Standard & Poor's (S&P) et Fitch
Ratings (Fitch). Ce livre s'attachera également à dégager les principaux
critères de notation pris en compte: ceux-ci varient considérablement
selon que les agences notent des entreprises (notation C01pora te), des
États (notation souveraine) , des collectivités locales (notation «
subsouveraine ») ou d'autres types d'émetteurs et de produits financiers .
Il faut cependant bien garder à l'esprit que ces différentes méthodologies
sont toutes destinées à mesurer le risque de défaut d'un émetteur (le
terme « défaut » étant le plus usité pour désigner à la fois les faillites
d'entreprises ou de banques et le non-respect par un emprunteur public
de ses engagements financiers). Dans un dernier temps , les forces et
faiblesses de la notation financière seront largement étudiées. Ce sera
l'occasion de passer en revue les différentes mesures de la fiabilité des
ratings , d'apprécier le pouvoir des agences et de comprendre pourquoi
les conflits d'intérêts ont entamé leur réputation.
1 / l'industrie de la notation
Durant plus de soixante ans, les profits des agences vont provenir
de la vente de leurs publications. En 1918, Moody's proposait un
package incluant ses trois manuels (Steam Railroads; Public Utilities and
Indus trials; Govemments and MWlicipals) et ses Investment Letters pour
un montant de 140 dollars (Moody's Analyses of Investments : Govemment
& Municipal Securities, 1918). En 1922, un package similaire coûtait 280
dollars mais il était possible d'acheter séparément chaque manuel pour
20 dollars. Ces prix augmentèrent régulièrement par la suite et, en 1926,
les packages de Moody's étaient également facturés en livres sterling
pour les investisseurs européens. Dans l'ensemble, les prix des manuels
de Moody's étaient comparables à ceux de Fitch qui, en 1930, facturait
ses Bond Books et Bond Records à 25 dollars et ses Bond and Stock
Manuals à 35 dollars [Fitch, Fitch Bond Book, 1930].
Vers le milieu des années 1930, les quatre agences, Moody's, Poor's,
Standard Statistics et Fitch, offraient également divers services aux
investisseurs (informations hebdomadaires, voire quotidiennes, sur les
résultats financiers des entreprises notées, actualisation des ratÏngs,
recommandations et conseils d'achat et de vente).
Ces publications et services étaient relativement bon marché, non
seulement pour les banques commerciales et les fonds
d'investissement qui constituaient l'essentiel de la clientèle des agences
[Harold, 1938], mais aussi pour des investisseurs individuels. Par
exemple, en 1925, le prix d'un manuel de Moody's ou de Fitch
représentait moins de 1 % du montant moyen des obligations
souveraines étrangères vendues aux petits porteurs américains, qui était
évalué à 3000-4000 dollars par investisseur [Morrow, 1927]. Cela
explique en partie la bonne profitabilité de Moody's à la fin des années
1920 : l'exercice 1928-1929 révèle ainsi un résultat opérationnel de 470
000 dollars [Moody's, Amlual Report, 1929].
La crise des années 1930 n'épargne pas les agences de notation. Dans
son Rapport annuel de 1931, Moody's indique que l'effondrement des
marchés a découragé de nombreux investisseurs d'acheter ses manuels et
de recourir à ses services. La firme parviendra néanmoins à rester
bénéficiaire durant toutes les années de dépression. Il n'en est pas de
même de Poor's qui traverse de graves difficultés financières.
Des années 1940 aux années 1970, le chiffre d'affaires des agences
repose essentiellement sur les ventes de manuels consacrés aux
entreprises et collectivités locales américaines. En effet, les émissions des
États, collectivités locales et entreprises étrangères (c'est-à-dire non
américaines) sont fortement réduites, du fait de l'existence de diverses
barrières à la mobilité des capitaux (voir chapitres III et IV).
Depuis les années 7970, des revenus tirés des émetteurs de dette
1 400 ~---------------------------------------------
1 200 +--------------------------------6~~~~--
1 000 +---------------------------~~------~----
800 +-----------------------~~------------~--
400 t-~~~~~~~-------------------------
200 ~~-------------------------------------------
Les commissions perçues par les agences: une source de revenus lucrative
En 1995, les commissions perçues par les agences pour les émissions de produits structurés
avoisinaient les 4 à 5 points de base (un point de base représentant 0,01 % du montant
de l'émission), contre 2 à 3 points pour les émissions du secteur corporate [House, 1995].
En 2007, l'écart est encore bien supérieur: 12 points de base contre 4,25 points, si l'on
considère les commissions de S&P (Tomlinson et Evans, « CDO boom masks subprime
losses, abetted by S&P's, Moody's, Fitch » , dépêche Bloomberg, 31 mai 2007). Cela
signifie que pour l'émission d'un produit structuré d'un montant de 100 millions de
dollars l'agence reçoit en moyenne 120 000 dollars. Les commissions de S&P pour noter
les émetteurs publics sont plus modestes: elles s'échelonnent de 2 500 à 350 000 dollars
pour les collectivités locales et de 60 000 à 100 000 dollars pour les États [S&P, 2009a] .
Les tarifications de Fitch se situent à des niveaux légèrement inférieurs, tandis que celles
de Moody's ne sont pas divulguées. Néanmoins, cette dernière agence indique que ses
commissions atteignent des montants très variables selon les émissions, allant de 1 500
dollars à 2,4 millions de dollars (informations figurant à la fin des rapports de Moody' s).
Le risque de liquidité constitue la difficulté pour un débiteur de lever des fonds à court
terme afin d'honorer ses obligations financières. Le risque de solvabilité renvoie
directement à l'incapacité de remboursement d'une dette.
La crise financière asiatique de 1997- 1998 a montré dans quelle mesure une crise
de liquidité pouvait se transformer en crise de solvabilité. De nombreuses entreprises
asiatiques étaient endettées à court terme. Le déclenchement d'une crise monétaire et
boursière en juillet 1997 a engendré un resserrement du crédit bancaire qui a limité les
opportunités de refinancement. Au cours des mois suivants, l'effondrement du prix de
nombreux actifs a empêché les entreprises de se procurer des fonds, ce qui s'est traduit de
facto par une crise de liquidité. Les firmes qui disposaient de liquidités insuffisantes pour
couvrir leur dette à court terme sont devenues alors insolvables.
Des années 7970 aux années 7940 : une uniformisation progressive des échelles
La comparabilité des notations d' une même agence revêt un intérêt crucial pour les
investisseurs car elle conditionne leurs arbitrages sur les marchés financiers.
Depuis la fin des années 1930, les agences se sont attachées à uniformiser leurs
échelles de notes d' un secteur à l'autre, de sorte qu'une entreprise notée BBB est censée
présenter un risque de défaut identique à celui d'un État ayant le même rating. Cette
équivalence des notations a été remise en cause à l'occasion de la crise des subprimes.
En effet, la propo rtion élevée de défauts de paiement dans le secteur des produits
structurés (voir chapitre IV) a révélé la complexité de la notation de ces produits financiers
et conduit l'Organisation internationale des commissions de valeurs, organisme créé en
1983 qui regroupe les régulateurs des principales Bourses dans le monde, à se prononcer
en faveur d'une différenciation des notations des produits structurés [OICV, 2008]. Depuis
lors, les agences travaillent à la mise en place d'échelles spécifiques aux produits
structurés. Néanmoins, S&P [2008e] a récemment réaffirmé son attachement à la
comparabilité des ratings d'un secteur à l'autre, s'appuyant sur les attentes des
investisseurs. Fitch s'est également montrée très sceptique sur la pertinence de cette
nouvelle échelle.
- Moody's a recensé 1 035 « anges déchus» sur la période étudiée. Leur passage en
speculative grade est souvent brutal (dégradation de deux crans en moyenne). Un
abaissement de note supplémentaire survient généralement au cours de l'année qui suit.
Au-delà, les destins des « anges déchus » divergent: 13 % d'entre eux font défaut contre
27,5 % qui reviennent en investment grade (les émetteurs qui accèdent à cette
catégorie sont appelés « étoiles montantes ») ;
- les « anges déchus » sont plus susceptibles de tomber en défaut au cours des deux
années qui suivent leur dégradation en catégorie spéculative que les autres émetteurs
notés identiquement mais n'ayant jamais obtenu de rating dans la catégorie
investissement. En revanche, passé ce cap de deux années, ils deviennent moins risqués;
BBB+ BBB+ La note BBB indique que le risque de crédit est actuel-
BBB BBB lement faible. L'aptitude à honorer les engagements
BBB- BBB- financiers à leur échéance est suffisante, bien qu'une
évolution défavorable des conditions économiques et
financières puisse altérer cette aptitude.
Catégorie BB+ BB+ La note BB indique une possibilité d'apparition du
spéculative BB BB risque de crédit, en particulier du fait d'une évolution
BB- BB- défavorable des conditions économiques. Cepen-
dant, des ressources d'exploitation ou financières sont
susceptibles d'être mobilisées pour honorer les enga-
gements contractés.
Aérospatial
et défense 50 % 25 % 17 % 8%
Agroalimentaire 50 % 25 % 25 %
Assurance 100 %
Chimie 45 % 9% 14% 14 % 5% 14 %
Construction
automobile 46 % 8% 31 % 8% 8%
Énergie 37 % 11% 11% 11% 17 % 11%
Immobilier 67 % 33 %
Institutions
financières 100 %
Loisirs 33 % 33 % 33 %
Médias 26 % 7% 7% 4% 56 %
Papeterie 11 % 11 % 11 % 44 % 11% 11 %
Santé 29 % 14 % 29 % 14 % 14 %
Services à l'environ·
nement 17 % 33 % 17 % 33 %
Technologies 27 % 13% 27 % 27 % 7%
Télécomm un ications 45 % 10 % 3% 16 % 12 % 13%
Transport aérien 50 % 50 %
La perspective de notation
Créées en 1999 par Moody's puis adoptées par S&P et Fitch durant les
années 2000, ces notations sont des appréciations de la qualité de crédit
relative des émetteurs et des titres de dette dans un pays donné. Elles
constituent une réponse à la demande croissante des investisseurs qui
considéraient que l'échelle de notation globale ne permettait plus de
différencier de façon pertinente la solvabilité des émetteurs d'un même
pays.
Pour ces ratings sur échelle nationale, qui ne sont donc pas
comparables d'un pays à l'autre, les trois agences ont repris leur échelle
globale de notation en y ajoutant un préfixe ou un suffixe en
référence au pays concerné.
Le processus de notation
Les États
La Coface est un acteur majeur de la notation risque pays. Ses notes pays @rating
mesurent « le niveau moyen de risque d'impayé à court terme présenté par les
entreprises d'un pays ». Elles reposent sur:
Le krach boursier d'octobre 1929, qui dégénère en crise bancaire et en crise de solvabilité des
entreprises américaines et européennes, a également des conséquences considérables sur la
situation des finances publiques des États.
- la difficulté des États à se refinancer sur les marchés obligataires à partir de 1928, du
fait de la plus forte attractivité des marchés actions (les plus-values obtenues des actions
d'entreprises américaines étant supérieures aux rendements offerts par les obligations
souveraines étrangères);
- la chute brutale des cours des matières premières à partir de 1929 qui se traduit par
un effondrement des recettes budgétaires, particulièrement en Amérique latine, provoquant
un effet de ciseaux (chute des recettes et accroissement des dépenses) ;
Cette fragilité financière ne tarde pas à déboucher sur une vague de défauts de
paiement à partir de janvier 1931. La Bolivie est le premier État touché, suivi par le Pérou, le
Chili, la République dominicaine, le Brésil, puis, en 1932, par la Grèce, le Salvador, la
Yougoslavie, la Bulgarie. En 1933, ce sont le Panama, la Colombie, l'Uruguay, la Roumanie, le
Guatémala et Cuba qui sont dans l'incapacité de rembourser leur dette. En 1934, ce sont la
Hongrie et l'Allemagne qui sont en cessation de paiement [Gaillard, 2007] . Au total, plus de
40 % des titres souverains émis sur le NYSE entre 1919 et 1929 sont tombés en défaut.
Les quatre grandes agences de notation de l'époque (Fitch, Moody's, Poors et Standard
Statistics) n'ont pas su prévoir cette crise majeure, comme l'atteste le faible nombre d'abaisse-
ments de notes intervenus en 1929 et 1930. Cependant, à leur décharge, il faut noter que les
taux de défaut des titres souverains notés dans les catégories AM et AA étaient nuls ou quasi
nuls, ce qui reflète malgré tout une certaine capacité à discerner les États ayant la solvabilité
la plus solide. En revanche, les autres titres notés investment grade (A et BBB) en 1930 ont
majoritairement fait défaut [Flandreau, Gaillard et Packer, 2009].
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((Cet en
Les primes de risque (ou spreads) représentent les différentiels de taux entre un émetteur
quelconque et un émetteur considéré comme sans risque. Les spreads sont généralement
exprimés en points de base (100 points de base équivalant à 1 %).
Au début des années 1990, la banque américaine J.P. Morgan a lancé un indice obligataire
international composé des titres de dette des principaux pays émergents : l'EMBI (Emerging
Markets Bond Index). Rebaptisé EMBI+ puis EMBI Global (EMBIG) afin d'intégrer de nouveaux
types d'instruments de dette ou de nouveaux émetteurs, cet indice détermine les spreads des
États émergents face aux taux des bons du Trésor américain.
Il existe un indice par pays ainsi qu'un indice composite qui est le résultat d'une
pondération . En février 2007, le Brésil, le Mexique et la Russie comptaient à eux trois pour
près d'un tiers de l'indice composite alors que celui-ci comprenait pourtant plus de trente
pays.
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Source : Datastream.
- ils sont le résultat direct des arbitrages des investisseurs, contrairement aux ratings qui
sont des analyses externes ;
- ils incorporent les excès et les pénuries de liquidité sur le marché;
- ils sont beaucoup plus volatils que les notations (voir plus bas).
Depuis le début des années 1990, les États ont été confrontés à
plusieurs crises de liquidité et de solvabilité: crise « Tequila » au Mexique
en 1994-1995, crise asiatique en 1997-1998, défauts de la Russie et de
l'Argentine respectivement en 1998 et 2001, craintes infondées de voir le
Brésil tomber en cessation de paiement en 2002-2003 , crise islandaise de
2008.
De toutes ces tourmentes financières, c'est la crise asiatique qui a été
marquée par les abaissements de notes les plus nombreux et les plus
massifs. À partir de la fin des années 1980, l'afflux de capitaux vers
l'Asie du Sud-Est alimente la croissance du PIE, contribue à
l'appréciation des monnaies locales mais fait également apparaître des
bulles financières (spéculation immobilière, augmentation des
créances douteuses et envolée des cours de Bourse). Au début de l'été
1997, l'éclatement de la bulle financière en Thaïlande déclenche une
tempête boursière et monétaire dans toute la région. La fuite des inves-
tisseurs provoque une chute du baht thaïlandais , du peso philippin,
du ringgit malais, de la roupie indonésienne et du won coréen. Le
resserrement du crédit casse la croissance et les réserves de change
amassées par les pays asiatiques ne suffisent pas à soutenir l'activité
économique. La solvabilité des États de la région est menacée et, à partir
d'octobre 1997, les ratings en monnaie étrangère de la Thaïlande, la
Malaisie, la Corée du Sud et l'Indonésie sont massivement dégradés.
S&P, par exemple, abaissera les notes de ces quatre pays de quatre,
cinq, dix et treize crans, respectivement, en l'espace de dix-huit mois.
Il faudra l'intervention du Fonds monétaire international en 1998 pour
sauver in extremis ces pays de la banqueroute. Seule l'Indonésie tombera
en défaut en mars 1999.
Depuis lors, tous ces États ont été régulièrement upgradés par les trois
agences. Ils ont aujourd'hui, en moyenne, des notations supérieures aux
pays émergents qui n ' ont pas été affectés par la crise de 1997-1998.
Force est donc de constater que les États qui ont les systèmes financiers
les plus déréglementés (Corée du Sud, Malaisie, Thaïlande) sont
confrontés aux crises les plus sévères. Malgré tout, ils affichent des taux
de croissance moyens et des ratÎngs supérieurs aux États qui ont plus
réglementé et ont connu des crises financières de faible ampleur (Inde,
Maroc, Tunisie). Ces résultats paradoxaux [Rancière, Tornell et
Westermann, 2008] montrent à quel point l' ouverture financière d'un
pays est susceptible d'influer favorablement sur sa solvabilité à moyen et
long terme. Ce contraste était déjà notable au sortir de la crise asiatique,
début 1999, lorsqu' on comparait les ratings de la Corée du Sud et de
l'Inde (voir graphique 6).
Les abaissements de notes blUtaux survenus pendant la crise asiatique
ont nourri une importante littérature sur la procyclicité des notations
[Ferri, Liu et Stiglitz, 1999 ; Reisen et von Maltzan, 1999]. Néanmoins,
dans l' ensemble, les notations souveraines des trois agences sont plus
stables que celles des secteurs corpomte et financements stlUcturés.
Ai- \
A \
A- \
BBB.+
BBB
BBB-
BBt- /
1 "\
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BB- 1
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Corée dUI 5 d
Source: S&P.
Aaa 97,19 2,65 D,OS 0,03 D,DO D,DO D,DO D,DO 0,08
Aa 5,61 92,48 0,93 D,DO D,DO D,DO D,DO D,DO 0,97
A D,DO 4,60 92,57 2,07 0,33 D,DO D,DO D,DO 0,44
Baa D,DO D,DO 9,36 85,71 2,57 0,87 D,DO D,DO 1,49
Ba D,DO D,DO D,DO 7,35 85,68 5,34 0,27 0,89 0,46
B D,DO D,DO D,DO D,DO 5,46 86,60 3,69 2,78 1,47
Caa-C D,DO D,DO D,DO D,DO D,DO 29,11 48,36 22,54 D,DO
Un même émetteur de dette peut parfois avoir des notes sensiblement différentes
d'une agence à l'autre. Quoique rares, les écarts de notes de trois crans ou plus peuvent
révéler des divergences de vues majeures.
Par exemple, au 1 er janvier 2008, l' Islande était notée Aaa par Moody's, mais A+ par
S&P et Fitch, soit un différentiel de quatre crans (note en monnaie étrangère). À cette
époque-là, contrairement à ses deux autres concurrents, Moody's considérait que la faiblesse
du système bancaire islandais n'était pas susceptible de menacer la qualité de signature
de l'État islandais. Au cours de l'année 2008, Moody's allait revoir son jugement et dégrader
la note souveraine de l'Islande de sept crans. Dans le même temps, Fitch et S&P abaissaient
la note islandaise de cinq crans.
Les notes actuelles des États baltes constituent une deuxième illustration. À partir de la
fin de l'année 2007, le ralentissement économique a précipité l'Estonie, la Lituanie et la
Lettonie dans une crise profonde : taux de croissance du PIB pour 2009 compris entre - 10
% et - 18 %, forte montée du chômage, nombreuses défaillances d'entreprises,
explosion du ratio dette publique/PIB. Les trois agences ont considéré que le risque de
défaut était accru, abaissant le rating de la Lettonie de 4-5 crans, et celui de la Lituanie de
2-3 crans. Le cas de l' Estonie est particulier. Au 1er janvier 2007, avant le début de la
crise financière, cet État était noté Al par Moody's et A par S&P et Fitch. Entre janvier
2007 et octobre 2009, l' Estonie a été dégradée d'un cran et deux crans respectivement
par ces deux dernières agences . En revanche, Moody's a maintenu la note à Al au cours
de la même période, de sorte que, au 1er novembre 2009, il Y avait un écart de tro is
crans entre la note souveraine estonienne de Moody's (Al) et celle de Fitch (BBB+).
Moody's a justifié ce statu quo en invoquant, d' une part, la capacité du gouvernement
estonien à réduire les dépenses publiques et à accroître la pression fiscale et, d'autre
part, le soutien financier de l'Union européenne qui avoisinera les 5 % du PIB estonien .
Ces exemples mont rent que les notations souveraines de Moody's sont généralement
plus stables que celles de Fitch et S&P [Gaillard, 2009a] . Comment expliquer cette
spécificité? Tout d'abord, les analystes de Moody's semblent pondérer plus fortement les
variables politiques et institutionnelles dans leurs notations. Ensuite , les upgrades et
downgrades de deux, voire trois crans sont plus fréquents chez Moody's, l'ampleur des
changements de notes compensant leur moindre fréquence. Enfin, les ratings de Moody's
sont plus décorrélés du cycle économique que ceux des autres agences ; en revanche,
lorsque les crises s'aggravent, les ajustements de Moody's sont plus brutaux (double
downgrade de 3 crans de l'Islande en octobre et décembre 2008; double downgrade de
2 crans de la Lettonie en janvier et avril 2009) .
Lecture les pourcentages en gras sur la diagonale représentent les notes qui sont restées
inchangées au cours d'une année civile durant la période 1995-2008. Les pourcentages à
gauche de la diagonale traduisent les augmentations de notes, tandis que les pourcentages
à droite de la diagonale traduisent les dégradations de notes survenues au cours d'une année
civile durant la période 1995-2008. Par exemple, entre 1995 et 2008, 97,01 % en moyenne
des collectivités locales notées dans la catégorie M par Fitch au 1'" Janvier de l'année n ont
vu leur rating rester inchangé au cours de cette année n. En revanche, 1,63 % en moyenne
des notations M ont été upgradées en catégorie AM au cours de l'année n, et 1,36 % en
moyenne des notations M ont été dégradées en catégorie A au cours de l'année n.
Source : Fitch [200ge].
Les rares collectivités locales qui sont tombées en défaut sur leur
dette obligataire depuis les années 1990 étaient notées en speculative
grade. Elles ont cessé de respecter leurs engagements financiers dans la
foulée de l'État central ou fédéral (cas de plusieurs régions russes en
septembre et octobre 1998 et de provinces et municipalités argentines
entre décembre 2001 et avril 2002) [Moody's, 2008a].
IV / la notation des entités privées
Les entreprises
Les premiers ratings de l'histoire sont publiés en 1909 dans le manuel de John Moody,
Moody's Analyses of Railroad Investments. À cette époque-là, près de 60 % de la dette
obligataire corporate échangée sur les marchés américains provient des entreprises de
chemins de fer [Hickman, 1953, p. 46], il est donc assez peu surprenant que John Moody
consacre ses premières notations aux firmes de ce secteur.
Dans une seconde section, Moody fournit les données statistiques sur cent cinq
sociétés de chemin de fer américaines, avec une note attribuée à chaque titre obligataire
émis [Moody, 1909].
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La firme General Motors (GM) est née en 1908. Grâce à une stratégie consistant à élargir
l'éventail de marques proposées aux consommateurs (Chevrolet, Vauxhall, Opel ... ),
GM devient premier producteur mondial d'automobiles en 1931. L'entreprise
n'abandonnera son leadership qu' en 2007 au profit de Toyota.
Après quelques déboires financiers liés à la dépression des années 1930 puis à l'effort
de guerre, GM conforte sa position de numéro un mondial à partir des années 1950 tout
en affichant une solidité financière indiscutable (notation AAA par S&P jusqu'en 1981).
Durant les années 1980, les changements de comportement des consommateurs suite
aux deux chocs pétroliers, la concurrence japonaise, la hausse du dollar et une relative diffi-
culté à maîtriser les coûts de production font perdre à CM des parts de marché
substantielles aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Europe et en Asie. Dans le même
temps, sa notation est régulièrement abaissée et tombe dans la catégorie BBB/Baa au
début des années 1990. La faiblesse du dollar et le dynamisme des marchés américain et
asiatique permettent un temps de restaurer la rentabilité ainsi que la solvabilité du
groupe (plusieurs upgrades entre 1995 et 2000 par les trois agences).
Le 1er juin 2009, CM se place sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur
les faillites et se trouve de facto dégradé en catégorie D par les trois agences.
L'administration américaine octroie alors une aide exceptionnelle de 30 milliards mais monte
dans le capital de CM à hauteur de 60 %. La nationalisation et la restructuration totale de
la dette de CM conduisent les trois agences à retirer leurs notations en juin-juillet 2009.
Note les pourcentages en gras sur la diagonale représentent les notes qui sont restées
inchangées au cours d'une année civile durant la période 1981 -2008. Les pourcen-
tages à gauche de la diagonale traduisent les augmentations de notes, tandis que les
pourcentages à droite de la diagonale traduisent les dégradations de notes survenues au
cours d'une année civile durant la période 1981-2008. Par exemple, entre 1981 et 2008,
87,02 % en moyenne des entreprises notées dans la catégorie M par S&P au 1,r janvier
de l'année n ont vu leur rating rester inchangé au cours de cette année n. En revanche,
0,58 % en moyenne des notations AA ont été upgradées en catégorie MA au cours de
l'année n, 7,79 % en moyenne des notations AA ont été dégradées en catégorie A au
cours de l'année n; 0,54 % en moyenne des notations M ont été dégradées en caté-
gorie BBB au cours de l'année n, etc.
Source : S&P [2009c].
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Besoin en fonds de roulement (BFR) d'exploitation : il représente le solde des emplois et des
ressources d'exploitation (c'est-à-dire les stocks + les créances clients - les dettes
fournisseurs).
Cash flow ou capacité d 'autofinancement : c' est la mesure comptable des liquidités générées
par l'activité d' une entreprise qui indique sa capacité à s'autofinancer (financer sa
croissance, rembourser ses dettes et rémunérer ses actionnaires par ses propres capitaux).
Charges d'intérêt nettes : il s'agit des charges d'intérêt minorées des produits d'intérêt.
Compte de résultat: il s'agit de l'ensemble des opérations réalisées sur un exercice. Les
opérations ayant une incidence positive se traduisent par des produits et les opérations
négatives se traduisent par des charges. La différence entre les produits et les charges
constitue le résultat de l'exercice.
EB/TDA (Earnings before interests, taxes, depreciations and amortizations) c'est le résultat
avant charges financières, impôts, provisions et amortissements. L'EBITDA est le bénéfice
résultant des seules activités d'exploitation.
Endettement brut: ensemble des dettes à court, moyen et long terme au passif du bilan.
Endettement net : différence entre l'endettement brut, d'une part, et les liquidités
disponibles et placements financiers d'autre part.
EBE (excédent brut d'exploitation) : il s'agit de la différence entre les produits d'exploitation
et les charges d'exploitation. Il correspond donc au résultat du processus d'exploitation. Il
diffère de l'EBITDA car il ne comprend pas les charges et produits d'exploitation.
Opérations hors bilan : ce sont les opérations que l'entreprise n'est pas obligée d'inscrire à
son bilan. Les principaux engagements hors bilan sont les opérations de crédit-bail, les
instruments de gestion des risques de taux et de change et les garanties d'actif et de
passif lors d'une cession d'entreprise.
Rentabilité des fonds propres: il s'agit du ratio résultat net sur fonds propres.
Résultat d'exploitation (ou résultat opérationnel, ou EBIT, Earnings before interests and taxes) :
c'est le résultat après les provisions et amortissements et avant les charges financières et
impôts. Résultat net: c'est le résultat après charges financières, impôts, provisions et
amortissements.
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Note : les pourcentages en gras sur la diagonale représentent les notes qui sont restées
inchangées au cours de l'année 2008. Les pourcentages à gauche de la diagonale tradui-
sent les augmentations de notes, tandis que les pourcentages à droite de la diagonale
traduisent les dégradations de notes survenues au cours de l'année 2008 . Par exemple,
63,67 % des produits structurés notés dans la catégorie AA par Fitch au 1cr janvier 2008
ont vu leur rating rester inchangé au cours de l'année 2008. En revanche, 1,85 % des
notations M ont été upgradées en catégorie AM; 6,64 % des notations AA ont été
dégradées en catégorie A; 4,25 % des notations AA ont été dégradées en catégorie BBB,
etc.
Source : Fitch [2009b].
Les banques
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____ TItres notés AAA --11-- TItre noté en at'ég rie Investis ment
Source : S&P [2009b].
Note : les fonds propres Tier 1 comprennent le capital social, le report à nouveau, les
réserves et les résultats non encore distribués.
Source : d'après Moody's [2007a].
Bien qu'une étude sur la notation bancaire démontre que les ratios
mesurant la rentabilité et la qualité des actifs des banques sont les
meilleurs déterminants des notes de solidité intrinsèque émises par
Moody's [Poon, Firth et Fung, 1999] , il est utile de signaler que, depuis
la crise asiatique de 1997-1998, les agences prennent de plus en plus
en compte les engagements hors bilan des banques et déterminent la
rentabilité de chaque activité bancaire en fonction du niveau de risque
qui la caractérise (rendement du capital corrigé du risque).
L'agrégation des notes de soutien institutionnel et de solvabilité
intrinsèque aboutit à l'attribution du rating sur échelle globale.
Cet aperçu des méthodologies utilisées va permettre de mieux
comprendre la crise bancaire qui s'est déclenchée dans la foulée de la
crise des subplimes.
La crise bancaire de 2007-2008
Comme leurs consœurs américaines, les banques françaises ont été sévèrement touchées
par la crise financière. Leur forte exposition aux subprimes RMBS les a conduites, à partir
de la fin 2007, à déprécier certains de leurs actifs, à en vendre d'autres et à provisionner
massivement. La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 a encore aggravé la
situation en paralysant le marché interbancaire.
Afin d'éviter la dégradation de la solvabilité des banques et un éventuel bank run des
épargnants, le président Sarkozy annonce un plan de soutien aux banques françaises le
13 octobre 2008. L'État apporte une garantie « payante » des prêts interbancaires jusqu'à
320 milliards d'euros et indique qu'il est prêt à consacrer jusqu'à 40 milliards d'euros
pour recapitaliser les banques qui seraient en difficulté. Ces mesures rétablissent
progressivement la confiance sur les marchés, repoussent le spectre d'un défaut bancaire,
soutenant de facto les notations des établissements de crédit.
L'examen des ratings bancaires de Fitch est de ce point de vue instructif (voir tableau
13). Cette agence attribue la note de support maximale de « 1 » à toutes les grandes
banques françaises, ce qui se traduit par une note plancher sur échelle globale de «A+ ».
L'écart de notation existant d'une banque à l'autre est donc fonction de la note
intrinsèque de solvabilité de chaque établissement. Cette spécificité méthodologique
démontre à quel point l'intervention de l'État est primordiale pour maintenir la qualité de
crédit de certaines banques.
BNP Paribas B M
Crédit agricole B M-
Société générale BIC M-
Groupe Caisse d'épargne CID A+
Groupe Banque populaire CID A+
Natixis E A+
les forces aussi bien que les faiblesses des agences reposent sur quatre
piliers fondamentaux : la fiabilité de leurs notations ; leur objectivité ;
l'intégration de leurs notes dans les réglementations financières ; leur
influence sur les arbitrages des investisseurs.
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Les conflits d'intérêts enfin au cœur des préoccupations des régulateurs depuis
2008
Durant les années d'après guerre, l'usage des notations dans les
réglementations financières va encore s'étendre. En 195 l , la NAIC
(National Association of Insurance Commissioners), instance
américaine du secteur des assurances, édicte une nouvelle
réglementation qui impose aux assureurs des charges en capital
supérieures pour tous les titres notés dans la catégorie spéculative. À
partir des années 1970, la SEC et d'autres organismes de supervision
américains vont promulguer de plus en plus de réglementations
reposant sur les notations . Celles-ci prennent le plus souvent deux
formes . Il s'agit soit de règles dans lesquelles les fonds propres exigés
des entités supervisées sont fonction des notations des titres qu'elles
ont dans leur portefeuille ; soit de normes qui limitent, voire
interdisent l'achat ou la détention de titres notés en dessous d'un
certain seuil (se reporter à Cantor et Packer [1994] pour une vision plus
complète du sujet).
Les réglementations financières incorporant les notations voient
également le jour en Europe, Asie et Amérique latine, aussi bien sous la
forme de règles pludentielles comparables à celles promulguées aux
États-Unis que de réglementations requérant la notation préalable des
émetteurs de dette [BRI, 2000] . Ce sont cependant les normes dites de
« Bâle II » qui consacrent définitivement le rôle de la notation dans les
réglementations financières.
Les accords de « Bâle 1/ » : la consécration des agences
La notation souveraine
La notation corporate
Ammer et Clinton [2004] ont réalisé l'une des rares études mesurant
l'impact des modifications de notations sur les rendements des
obligations stlUcturées pour la période 1997-2003. Ils ont analysé les
effets de près de 1 300 downgrades et upgrades décidés par Moody' s et
S&P sur les obligations américaines adossées à des actifs. Leurs résultats
montrent que les abaissements de notes entraînent une augmentation
des spreads en moyenne supérieure à celle enregistrée pour les
obligations souveraines et c01porate. L'impact des downgrades est
particulièrement fort pour les obligations stlUcturées qui glissent en
caté- gorie spéculative. À l 'inverse, les rehaussements de notes
demeurent le plus souvent sans effet sur les rendements.
Mancini et Teï1etche [2006] ont mené une étude semblable pour les
obligations structurées européennes sur la période 1999-2005 . Leur
conclusion établit une fois de plus que l'impact des downgrades est bien
supérieur à celui des upgrades.
In fine, quel que soit le secteur de la notation considéré (titres
souverains, titres c01porate, produits structurés), les changements de
ratings influent sur l'évolution des prix des actifs financiers (cours
boursier ou obligataire). De nombreuses études empiriques ont plus
précisément démontré que si les décisions positives (upgrades, mises sous
surveillance positives, outlooks positifs) ont souvent des effets
indéterminés sur les prix des actifs, les décisions négatives des agences
(downgrades, mises sous surveillance négatives, outlooks négatifs) se
traduisent par une baisse des prix; le passage en catégorie spéculative
étant généralement très pénalisant pour les émetteurs concernés. Ce
dernier résultat découle partiellement de l'existence des réglementations
financières instituant la séparation investment grade/ speculative grade
ainsi que des règles plUdentielles mises en place par les banques et
autres fonds d 'investissement eux-mêmes en vue de limiter ou
d 'interdire la détention de titres notés dans la catégorie spéculative.
Néanmoins, les diverses règles incorporant les notations ne sauraient
expliquer l'impact constaté des mises sous surveillance, qui laisse
supposer que les acteurs de marché cherchent avant tout à anticiper les
changements de notes.
Quelles sont les véritables limites des agences ?
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ZANor M. [2008], Financial Slzock, FT Press, Harlow.
Table des matières
1ntrod uction
1 l 'industrie de la notation
Le renseignement financier. ancêtre de la notation
Les acteurs de la notation
Les débuts de la notation,
Une industrie oligopolistique dominée par trois agences depuis les années
1940,
Conclusion
Repères bibliographiques
Collection
,
R E p E R E s
créée par
MICHEL FREYSSENET et OLIVIER PASTRË (en 1983),
diligée par
JEAN-PAUL Pl RIOU (de 1987 à 2004), pllis par PASCAL COMBEMALE,
avec STÉPHANE BEAUD, ANDRË CARTAJ>ANIS, BERNA RD CULASSE, FRANÇOISE DREYFUS,
CLAIRE LEMERCIr.R, YANNICK L ' HORTY, PHIurPE LORINO, DOMINIQUE MERLLlË, MICHEL RAINELLI et
CLAIRE ZALC.
Le catalogue complet de la collection {( Rep eres » est disponible sur notre site
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GRANDS REPÈRES
Classiques
R E P ÈRE 5
La formation du couple. Te~tes
esselltiels pour la sociologie de la
(amille, Michel Bozon et François
Héran.
Invitation .. la sociologie,
Peter L. Berger.
Un sociologue il l'usine. Textes
esseutiels pOlir la sociologie du
travail, Donald Roy.
Dictionn aires
R E P ÈRE 5
Dictionnaire de gestion,
ËlleCohen.
Dictionnaire d' analyse
économique, lIlicroéconolllie,
lIlacroécollomie, tlléorie des jellx,
etc., Bernard Guerrien .
Guide s
R E P ÈRE 5
L'art de la thèse. COllllllentpr~parer
et rédiger 11/1 méllloire de lIlaster, IIne
t1lèse de doctorat ou tOlit a litre
travaillilliversitaire à 1ère du Net,
Michel Beaud.
Comment parler de la société.
Artistes, éC/lvai/ls, cl1erchel/rs et
représelltatiolls sociales,
Howard S. Becker.
Comm ent se fait l'histoire.
Pratiques et el/jel/x,
François Cadiou,
Oarisse Coulomb, Anne Lemonde
et Yves Santamaria.
La comparaison dans les sciences
sociales. PratilJlles et métllOdes,
Cécile Vigour.
Faire de la sociologie. Les gra/ldes
eHql/Ues (ra/lçaises dep l/is 1945,
Philippe Masson.
Les fice lles du métier. Comment
cO/ldl/irt sa reellerclle eH scie/lcl!'
sociales, Howard S. Becker.
Le gout de l' observation .
Comprendre et pratiql/er
l'obsen'atiol"l participa/lte ni sciences
sociales, Jean Peneff.
Guide de l'enquete de terrain,
St~phane Beaud et
Florence Weber.
Guide des méthodes de
l'archéologie, Jean-Paul Demoule,
François Giligny, Anne Lehoerff et
Alain Sdmapp.
Guide du stage en entreprise,
Michel Villette.
Manuel de journalisme. Écrire pOl/r
leJOI/Inal, Yves Agn~s .
Voir, comprendre, analyser les
images, Laurent GerveJ·eau.
Manuels
R E P ÈRE S
Analyse macroéconomique 1.
Analyse macroéconomique 2.
, 7 auteurs sous la direction de
Jean-Olivier Ilairault.
Consommation et modes de vie
en France. Une approche
économiqlle et sociologiqlle sllr 1/11
demi-siècle, Nicolas Ilerpin
et Daniel Verger.
Déchiffrer l' économie, Denis
Clerc.
L' explosion de la
communication.l/ltroductio/l allx
théories et al/X pratiqlles de la
comrllllll ication, Philippe Breton
et Serge Proul".
Les grandes questions
économiques et sociales,
Pascal Combemale (dir.).
Une histoire de la comptabilité
nationale, Andre Vanoli.
Histoire de la psychologie en
France. XIX'-XX' siècles, J. Carroy,
A Ohayon et R. Plas.
Introduction aux sciences de
l'information, Jean-Michel Salaun
et Clément Arsenault (dir.).
Macroéconomie flnanciue,
Michel Aglietta.
La mondialisation de l'é conomi e.
Ge/lèse et problèmes, Jacques Adda.
Nouveau manuel de science
politiqu e, Antonin Cohen,
Bernard Lacroix, Philippe Riutolt
(di r ).
La th éorie économique
néoclasslque. Microéconomie,
macroéco /lomie et théorie des JellX,
Emmanuelle Bénicourt et
Bernard Guerrien.
Composition Facompo, Lisieux (Calvados).
Dépôt légal: février 201 0
* Les références entre crochets renvoient a la bibliographie en fm d 'ouvrage.