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MYCOPLASMES UROGÉNITAUX
IMPLICATIONS EN PATHOLOGIE HUMAINE
P. BOUDRY1
Mots clefs: mycoplasmes urogénitaux, Ureaplasma urealyticum, Mycoplasma hominis,
infections génitales, infections périnatales, sensibilité aux antibiotiques.
RÉSUMÉ
Parmi les sept espèces de mycoplasmes susceptibles d’être isolées au niveau du tractus
urogénital de l’homme, Ureaplasma urealyticum et Mycoplasma hominis sont celles que
l’on retrouve le plus souvent.
Depuis une dizaine d’années, des études cliniques rigoureuses utilisant des techniques
sérologiques ou de mise en culture dans des milieux appropriés, ainsi que plusieurs articles
bien documentés mais aussi des études thérapeutiques et des tests d’inoculation chez
l’animal, ont apporté de précieux renseignements quant au rôle joué par ces micro-
organismes dans les infections urogénitales. Sur base de ces acquis récents, cet article passe en
revue le rôle joué par M. hominis et U. urealyticum dans les maladies infectieuses,
principalement en gynécologie, obstétrique et en urologie.
En outre, la place de M. hominis et U. urealyticum dans les infections périnatales,
principalement chez les prématurés, est bien documentée. Le deuxième volet de cet article
traite donc de l’implication de ces micro-organismes en pathologie néonatale dans les
infections du système nerveux central, la pneumonie, la dysplasie bronchopulmonaire et la
septicémie.
Leur sensibilité aux antibiotiques ainsi que les indications d’une intervention
thérapeutique chez l’adulte et le nouveau-né sont également abordées.
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d’être hautement cytopathogène pour une rieur (16). Après la puberté, l’importance du
série de lignées cellulaires eucaryotes (2). portage dépend de l’activité sexuelle (11, 12).
Mycoplasma fermentans est rarement iso- On retrouve U. urealyticum dans le vagin de
lé dans le tractus urogénital de l’homme (4) 40 à 80% des femmes asymptomatiques et
et ne semble pas jouer un rôle en pathologie dans l’urètre de 5 à 20% des hommes asymp-
urogénitale (2). Toutefois, chez des sujets im- tomatiques (2, 14).
munodéprimés, on a localisé M. fermentans Cet article envisage le rôle joué par
dans d’autres sites, principalement au niveau U. urealyticum et M. hominis en pathologie
du liquide articulaire (5). En outre, on a mis humaine, tant chez l’adulte que chez le nou-
en évidence M. fermentans dans le tissu pul- veau-né, leur sensibilité aux antibiotiques et
monaire de patients adultes atteints de dé- les indications d’une intervention thérapeu-
tresse respiratoire et dont l’immunité cellu- tique.
laire n’était pas compromise (6, 7).
C’est en 1981 que Taylor-Robinson et
al. (8) ont découvert Mycoplasma genitalium II. IMPLICATIONS
dans l’écoulement urétral chez deux patients EN PATHOLOGIE HUMAINE
homosexuels souffrant d’urétrite non gono-
coccique. Par la suite, d’autres travaux ont A. CHEZ L’ADULTE
étudié l’implication de M. genitalium dans la
pathologie du tractus urogénital (9) ou l’in- 1. Urétrite
flammation des organes pelviens (10). Ac- Ureaplasma urealyticum est impliqué
tuellement, beaucoup d’aspects de la distri- dans l’étiologie des urétrites non gonococ-
bution et de la pathogénicité de ciques (UNG), principalement chez l’hom-
M. genitalium restent sans réponse. me (4, 17, 18). Bien qu’il n’existe aucune
La colonisation des tractus respiratoire et donnée précise concernant la fréquence
génital par Mycoplasma hominis s’effectue le d’isolement d’U. urealyticum dans l’urétrite
plus souvent pendant ou peu de temps après non gonococcique, des tests d’inoculation de
la naissance. Cette présence est souvent tran- souches d’U. urealyticum réalisés au niveau
sitoire et M. hominis tend à disparaître après de l’urètre chez des volontaires (19) ou des
l’âge de deux ans. La réacquisition de M. ho- animaux (20) ainsi que des observations ef-
minis dans le tractus génital inférieur dépend fectuées sur des sujets immunodéprimés (21)
des contacts sexuels et plus spécifiquement ont apporté des preuves irréfutables quant au
du nombre de partenaires sexuels (11, 12). rôle joué par ce micro-organisme dans la ge-
Les taux de portage peuvent varier de 1 à 5% nèse de l’urétrite. Des études sérolo-
parmi les hommes asymptomatiques et de giques (22) et les résultats d’enquête où un
30 à 70% parmi les femmes asymptoma- traitement a été instauré (23) ne font que
tiques (13, 14). confirmer cette évidence.
Comme M. hominis, Ureaplasma urealy- Pourtant, une question majeure subsiste:
ticum peut coloniser le nouveau-né in utero pourquoi l’infection à U. urealyticum ne se
ou à la naissance (15). La persistance de manifeste-t-elle pas par des symptômes chez
U. urealyticum dans le tractus respiratoire tous les porteurs?
supérieur et dans le tractus génital de l’hom- Une des explications serait l’existence de
me diminue après la naissance, mais 20% des sérotypes d’U. urealyticum non pathogènes,
filles avant la puberté possèdent encore ce une autre impliquerait l’intervention de fac-
micro-organisme dans le tractus génital infé- teurs immunitaires locaux au niveau de la
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muqueuse (17, 18). D’autres études sont né- M. hominis sont la présence de calculs ré-
cessaires pour clarifier cette question. naux et/ou l’intervention chirurgicale au ni-
Mycoplasma hominis, quant à lui n’a ja- veau du tractus urinaire.
mais été isolé dans l’écoulement urétral chez 5. Vaginose
des hommes souffrant d’UNG. Grâce à la coloration de Gram, on dis-
tingue habituellement trois catégories de
2. Épididymite flores vaginales bactériennes: grade I, norma-
Jalil et al. (24) ont isolé directement le, avec une prédominance de formes lacto-
U. urealyticum de l’épididyme d’un patient bacillaires; grade II, intermédiaire, avec une
atteint d’une orchi-épididymite aiguë, en ab- réduction de la population lactobacillaire et
sence de tout autre agent pathogène (Chla- présence de formes bactériennes différentes;
mydia, gonocoque). Néanmoins, cette loca- grade III, anormale, avec peu ou pas de lac-
lisation semble très inhabituelle. tobacilles et une proportion importante de
morphotypes bactériens différents. La flore
vaginale de grade III correspond à la descrip-
3. Lithiases urinaires tion clinique de la vaginose bactérienne
Les calculs constitués de cristaux de phos- (écoulement blanchâtre, pH > 4.5, libération
phate ammoniaco-magnésien (struvite) ou d’amines volatiles lors de l’ajout d’hydroxy-
de phosphate de calcium représentent envi- de de potassium sur une petite quantité de
ron 20% des lithiases réno-urétérales. Ces sécrétions vaginales).
calculs se développent souvent lors d’une in- Au même titre que Gardnerella vaginalis,
fection par des germes producteurs d’uréase M. hominis est fréquemment isolé chez une
(ex.: Proteus): la dégradation de l’urée entraî- large proportion de femmes possédant une
ne une alcalinisation des urines et une préci- flore vaginale de grade III (30), et semble
pitation des phosphates. donc être associé à la vaginose bactérienne.
U. urealyticum possède également une Quant à U. urealyticum, on le retrouve aussi
uréase et est susceptible d’induire la forma- fréquemment dans une flore vaginale norma-
tion de cristaux de struvite et de phosphate le (grade I) que dans une flore de gra-
de calcium dans l’urine in vitro (25) ou chez de III (30).
des animaux (26). Dans une étude clinique, Dans l’une des plus importantes études de
Grenabo et al. (27) ont isolé U. urealyticum cohorte jamais effectuées dans ce domaine
dans les prélèvements urinaires de 30% des (10397 femmes enceintes), Hillier et al. ont
patients avec des calculs infectieux. étudié l’association entre la vaginose bacté-
rienne et la délivrance prématurée d’enfants
de petit poids (31). La vaginose bactérienne a
4. Pyélonéphrite été diagnostiquée chez 16% des femmes exa-
Mycoplasma hominis serait responsable minées entre la 23e et la 26e semaine de gesta-
d’environ 5% des cas de pyélonéphrite ai- tion et reliée de façon significative et indé-
guë. On a ainsi isolé M. hominis du tractus pendante à la naissance prématurée de tels
génital supérieur chez des patients qui pré- enfants (OR: 1.4). En outre, les auteurs re-
sentaient les symptômes d’une infection ré- marquent que le risque d’accouchement pré-
nale aiguë (28) et qui développaient une réac- maturé est le plus élevé chez les femmes at-
tion immunitaire avec production teintes de vaginose bactérienne et possédant
d’anticorps spécifiques (29). Les facteurs M. hominis et Bacteroïdes sp. au niveau de
prédisposants de la pyélonéphrite aiguë à leur flore vaginale (OR: 2.1) (31).
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lors, il semble que les mycoplasmes ne jouent contre 13 à 17% des patientes sans aucune
pas un rôle important dans la stérilité. Ce- inflammation des membranes fœtales.
pendant, la détection et l’éradication des my- L’atteinte probable du placenta explique
coplasmes urogénitaux peuvent éviter que l’on ait recherché principalement un lien
d’éventuelles complications infectieuses entre l’infection à U. urealyticum et un ra-
lorsque des techniques d’insémination ou de lentissement de croissance intra-utérine ou
fécondation assistée sont appliquées (53). un faible poids de naissance. En effet, une in-
fection du placenta pourrait provoquer une
diminution de la perfusion placentaire, en-
8. Chorioamnionite traînant un retard de croissance intra-uté-
On a démontré à l’aide d’arguments histo- rin (17). Différentes études ont recherché
logiques que Ureaplasma urealyticum pou- une association entre une colonisation à
vait être responsable d’une inflammation des U. urealyticum au niveau du col utérin et du
membranes fœtales (chorion-amnios) (4, 36, placenta et le poids à la naissance ou la pré-
37). La majorité des études (38-42) trouvent maturité. Ces études ont fourni des résultats
une association entre la présence de U. urea- contradictoires (38-46), dont on ne peut tirer
lyticum au niveau des membranes fœtales et des conclusions définitives quant au rôle
le développement d’une chorioamnionite possible de ces micro-organismes (ta-
(tableau I). La seule exception est une petite bleau II).
étude qui signale la même tendance mais Tout récemment, Kundsin et al. ont exa-
dont le nombre de patients est trop faible miné les placentas de 647 femmes qui avaient
pour établir une association significati- donné naissance à des enfants prématurés
ve (40). Comme l’indique le tableau I, on a dont le poids n’excédait pas 1501 g (47).
rapporté des fréquences d’isolement Vingt-huit pour cent des placentas mis en
d’U. urealyticum au niveau des membranes culture hébergeaient U. urealyticum, ce qui
fœtales de l’ordre de 38 à 66% chez des pa- en fait le micro-organisme le plus fréquem-
tientes atteintes de chorioamnionite avérée ment isolé à ce niveau. Selon les auteurs, les
TABLEAU I
Association entre la présence de U. urealyticum au niveau des membranes fœtales et
le développement d’une chorioamnionite diagnostiquée sur base d’arguments histologiques (37)
Embree et al. (38) groupe à haut risque 71/170 (42) 38/256 (15) < 0.001
groupe contrôle 1/27 (4) 10/79 (13) NS
Kundsin et al. (39) mélange* 32/84 (38) 21/146 (14) < 0.001
Quinn et al. (40) cas témoin 7/14 (50) 5/29 (17) NS
Hillier et al. (41) cas témoin 19/29 (66) 10/65 (15) < 0.001
Hillier et al. (42) cas témoin 29/81 (36) 25/149 (17) < 0.01
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TABLEAU II
Association entre la présence de U. urealyticum au niveau du placenta et
l’issue de la grossesse (faible poids à la naissance/prématurité) (37)
Embree et al. (38) clinique 34/98 (35) 10/108 (9) < 0.001
Kundsin et al. (39) groupe à haut risque 109/458 (24) 17/112 (15) < 0.05
groupe contrôle 0/5 23/200 (12) NS
Hillier et al. (41) cas témoin 18/38 (47) 14/74 (19) < 0.01
Naessens et al. (43) cohorte 151/511 (30) NS
Zlatnik et al. (44) cohorte 21/95 (22) NS
Hillier et al. (42) cas témoin 24/112 (21) 30/156 (19) NS
femmes qui possèdent U. urealyticum au ni- le fait que les mycoplasmes urogénitaux ne
veau de leur placenta ont quatorze fois plus sont pas recherchés en routine.
de chance d’accoucher prématurément que La plupart des infections extragénitales à
celles qui ne le possèdent pas. Tout en relan- M. hominis sont le fruit d’une découverte
çant le débat, il faut souligner que cette étu- fortuite due à la capacité que possède ce mi-
de indique seulement une association entre cro-organisme de croître sur des milieux
l’infection à U. urealyticum et l’accouche- usuels employés en bactériologie. En 1993,
ment prématuré et non une relation de cause Meyer et Clough (57) ont revu la littérature
à effet. concernant 67 cas d’infections extragénitales
à M. hominis chez l’adulte. De leur étude, ils
9. Fièvre post-partum ont exclu les infections contractées par la
M. hominis joue un rôle certain dans les femme lors d’un accouchement ou d’un
fièvres du post-partum. De nombreux ar- avortement et ont répertorié, par ordre d’im-
ticles mentionnent la présence de M. hominis portance les différents types d’infection en
dans le sang de 5 à 10% des femmes qui dé- fonction du site d’isolement de M. hominis:
veloppent une fièvre après l’accouche- 1. infections de plaies, le plus fréquemment
ment (54, 55). après sternotomie, et notamment lors de
chirurgie cardio-vasculaire (58);
Des observations similaires ont été rap-
2. septicémies;
portées avec U. urealyticum (56).
3. liquide articulaire avec développement
d’une arthrite (59, 60);
10. Infections extragénitales (en dehors du 4. tractus respiratoire;
péripartum) 5. système nerveux central (méningite, ab-
Les infections extragénitales à M. hominis cès).
ou U. urealyticum sont probablement plus Le point de départ habituel de l’infection
fréquentes que ne le laisse supposer la littéra- semble être le tractus urogénital: traumatis-
ture (peu de cas décrits!). Cela s’explique par me, opération chirurgicale et/ou manipula-
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tion comme la mise en place d’une sonde uri- plique que le premier isolement de U. urea-
naire par exemple. En outre, les auteurs sou- lyticum dans le liquide céphalo-rachidien
lignent le fait que la moitié des patients affi- d’un prématuré présentant le tableau cli-
chaient un état d’immunodépression nique d’une méningite n’a été rapporté qu’en
important induit soit par leur maladie, soit 1986 (64)! Depuis lors, on a décrit vingt-
par un traitement aux corticoïdes. deux cas d’infections du SNC par U. urealy-
U. urealyticum a surtout été mis en évi- ticum principalement chez des prématurés
dence dans des liquides articulaires, chez des (tableau IV).
patients immunodéprimés (59, 61), mais Des études prospectives (62, 63, 65-68, 73)
pour les raisons citées plus haut, on dispose visant à établir la fréquence d’isolement
de très peu de données quant à l’importance d’U. urealyticum dans le LCR de nouveau-
de ce micro-organisme dans des infections nés ont abouti à des résultats contradictoires.
autres que urogénitales chez l’adulte. Ces controverses s’expliquent par le manque
Les principales implications de U. urealy- d’uniformité entre les populations étudiées.
ticum et M. hominis en pathologie humaine En étudiant des prématurés qui provenaient
chez l’adulte sont résumées dans le ta- d’une population gynécologique à haut
bleau III. risque et qui présentaient un faible poids à la
naissance (< 1.5 kg), Waites et al. ont noté
une prévalence de U. urealyticum dans l’in-
fection du SNC de l’ordre de 8% (63). La
B. CHEZ LE NOUVEAU-NÉ
même étude effectuée par le même groupe de
chercheurs sur une autre population appar-
1. Infections du SNC tenant à un rang socio-économique plus éle-
L’implication de M. hominis dans la mé- vé et fréquentant un hôpital privé, signale
ningite du nouveau-né est connue depuis une fréquence d’isolement de l’ordre de
1970 (4, 36, 62, 63). M. hominis possède la fa- 1.5% (62). Si on s’intéresse à des enfants plus
culté de croître après 48 heures d’incubation âgés ou non hospitalisés (66), la fréquence
sur les milieux usuels utilisés en bactériologie d’isolement de U. urealyticum au niveau du
contrairement à U. urealyticum. Cela ex- LCR devient nulle.
TABLEAU III
Implications de M. hominis et U. urealyticum dans les maladies infectieuses chez l’adulte
Urétrite (homme) + -
Épididymite + -
Calculs urinaires + -
Pyélonéphrite - +
Vaginose ± ±
Pelvipéritonite ± +
Stérilité ± ±
Chorioamnionite + -
Fièvre post-partum + +
Arthrite septique + +
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TABLEAU IV
Infections du SNC chez des nouveau-nés provoquées par U. urealyticum
* Cas isolés
° Total à partir de deux études successives
L’envahissement du SNC par les myco- fants montrait des signes histologiques évi-
plasmes est souvent associé avec une hémor- dents d’inflammation aiguë. Par la suite, de
ragie intraventriculaire sévère et/ou un hy- nombreux articles ont mentionné la présence
drocéphale (74). La plupart des infections du d’U. urealyticum dans le tissu pulmonaire
SNC par les mycoplasmes s’accompagnent fœtal et le sang de cordon, et plus récemment
d’une symptomatologie clinique et d’une dans les sécrétions bronchiques, le liquide
pléiocytose à dominante granulocytaire au pleural, et le sang de nouveau-nés dévelop-
niveau du LCR. pant une pneumonie (76-78). Parmi les ar-
ticles les plus démonstratifs, citons l’étude de
Quinn et al. (76) qui décrivent un cas de
2. Pneumonies néonatales et congénitales pneumonie fatale chez un nouveau-né en as-
L’atteinte respiratoire est l’une des causes sociation avec un titre élevé dans le sérum
principales de morbidité et de mortalité péri- d’anticorps dirigés contre U. urealyticum ap-
natales, spécialement chez les prématurés. partenant au sérotype 8. Le même sérotype a
Bien que U. urealyticum n’égale pas en terme été isolé du poumon lors de la culture et lo-
d’importance clinique et de mortalité asso- calisé au sein des lésions inflammatoires.
ciée d’autres germes comme les strepto- Quelques études ont contesté cette asso-
coques du groupe B par exemple, plusieurs ciation et n’ont pas retrouvé d’association
articles bien documentés et quelques études entre la présence de U. urealyticum au sein
prospectives récentes ne laissent aucun dou- d’aspirations gastriques ou nasopharyngées
te quant à l’implication de U. urealyticum et l’atteinte respiratoire (79). Mais, dans ces
dans l’étiologie de maladies respiratoires études, le choix du site de prélèvement n’était
chez le nouveau-né. guère approprié pour mettre en évidence un
C’est en 1976, que Tafari et al. décrivent tel lien! En effet, la présence ou l’isolement
pour la première fois la présence de U. urea- de germes dans l’estomac ou le nasopharynx
lyticum dans les poumons de nourrissons ne reflète en rien l’état de la flore du tractus
mort-nés (75). Le tissu pulmonaire de ces en- respiratoire inférieur.
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TABLEAU V
Implications de M. hominis et U. urealyticum dans les maladies infectieuses
chez le nouveau-né (principalement les prématurés)
Méningite + +
Pneumonie + +
Dysplasie bronchopulmonaire + +
Septicémie + +
+ : pathologie où l’implication des mycoplasmes a été prouvée
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l’érythromycine (4 x 500 mg pour une pério- bien qu’il existe des résultats contradictoires
de de sept jours). quant au lien existant entre l’infection à
U. urealyticum et l’issue de la grossesse.
2. Le nouveau-né M. hominis est souvent mis en cause dans les
septicémies du post-partum et les endomé-
Chez le nouveau-né, la décision de l’ins-
trites. En outre, ces deux micro-organismes
tauration d’un traitement doit être prise avec
peuvent être à l’origine d’infections extragé-
prudence, en tenant bien compte des avan-
nitales (arthrite, infections de plaies, ...) chez
tages et inconvénients (au niveau toxicité)
des patients le plus souvent immunodépri-
que peut engendrer une telle décision (82).
més, mais leur rôle dans ces pathologies est
Les critères de décisions pourraient être les
certainement sous-estimé à l’heure actuelle.
suivants:
Dans les unités de soins intensifs pédia-
- un enfant cliniquement malade;
triques, les mycoplasmes urogénitaux occu-
- des preuves bactériologiques et parfois ra-
pent une place à part entière, principalement
diologiques d’une infection par myco-
dans les infections respiratoires chez les pré-
plasmes urogénitaux, qu’elle soit pulmo-
maturés présentant un faible poids à la nais-
naire, sanguine ou du SNC;
sance.
- l’absence d’une autre étiologie possible.
De plus, chez un nouveau-né, devant des
L’érythromycine est l’antibiotique de
symptômes d’atteinte méningée et la présen-
choix pour le traitement des infections néo-
ce d’une pléiocytose inexpliquée au niveau
natales à U. urealyticum, excepté les infec-
du liquide céphalorachidien, la recherche de
tions du SNC (82). Malheureusement, M.
U. urealyticum et M. hominis doit être envi-
hominis est naturellement résistant. Certains
sagée.
auteurs mentionnent le recours au chloram-
phénicol ou à la doxycycline pour le traite- Actuellement, les mycoplasmes urogéni-
ment de la méningite à mycoplasmes (69, taux développent peu de phénomènes de ré-
72, 82). sistance aux antibiotiques et le traitement
d’une infection à mycoplasmes pose en géné-
ral peu de problèmes sauf peut-être les cas de
méningite chez les nouveau-nés.
IV. CONCLUSIONS Soulignons toutefois qu’en raison de leur
croissance fastidieuse, l’isolement de M. ho-
Le rôle joué par M. hominis et U. urealy- minis ou U. urealyticum dans les différents
ticum dans les maladies infectieuses est au- milieux biologiques nécessite l’attention du
jourd’hui mieux connu, malgré le peu de biologiste et les indications du clinicien.
données dont on dispose quant à leur inci-
dence précise. Le diagnostic et le traitement
des infections provoquées par les myco-
SUMMARY
plasmes urogénitaux doivent s’appuyer sur
l’isolement de ces micro-organismes par cul- Genital Mycoplasma
ture à partir du site affecté. Clinical Implications
Chez l’adulte, U. urealyticum est princi-
palement impliqué dans l’étiologie des uré- Among the seven species of mycoplasmas
trites non gonococciques. C’est également le isolated from the urogenital tract of humans,
micro-organisme le plus souvent mis en cau- Ureaplasma urealyticum and Mycoplasma
se dans la chorioamnionite histologique, hominis are the most commonly found.
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Only within the past decade, systematic role in central nervous system infections,
clinical studies involving culturel or serolog- pneumonia, chronic lung disease and sepsis
ic methods, detailed case reports, controlled in newborns are considered
antibiotic therapy trials, and experimental Their antimicrobial susceptibility and in-
animal inoculations have provided informa- dications of treatment in adults and neonates
tion that has clearly established the role of are also discussed.
mycoplasmas in a number of pathologic
conditions of the genitourinary tract. On the
basis of these studies, the role of M. hominis
and U. urealyticum in urinary tract, obstetric
and gynaecological infections is reviewed. REMERCIEMENTS
Furthermore, M. hominis and U. ure-
alyticum are gaining recognition as a signifi- L’auteur remercie le Pr G. Wauters et le
cant cause of perinatal infections, particular- Dr J. Gigi des Cliniques Universitaires Saint-
ly in those infants born prematurely. Their Luc pour leurs précieux conseils.
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