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Chap 8 

: traçabilité logistique

I. Qu’est-ce que la traçabilité ?

A) Définition

En 1987, une définition de la traçabilité a été éditée dans la norme NF X 50-1201. Cette norme
nationale a été reconnue comme équivalente à la norme ISO 84022 de l’époque.

Une définition de la traçabilité dans la norme ISO 8402 complète la définition de la norme NF X 50
120.

La traçabilité est définie par la norme NF EN ISO 8402 comme « l’aptitude à retrouver l’historique,
l’utilisation ou la localisation d’une entité au moyen d’identifications enregistrées ».

La traçabilité articule : – Un sujet : l’entité (objet, composant, lot, unité logistique, commande,
opération, personne, flux, véhicule…).

– Une action : l’utilisation (mouvement, prélèvement, assemblage, traitement, destruction…).

– Un lieu : la localisation (silo, parcelle, rack d’entrepôt, atelier, machine, chaîne de production,
route…).

– Un moment : l’instant (heure, jour…).

– Une cohérence : l’historique (l’enchaînement des moments : le « avant » et le « après »).

L’ensemble des informations enregistrées permet de disposer d’une connaissance détaillée


immédiate ou après coup, pour supporter l’analyse, la prise de décision, le contrôle… Avec ces
informations, il est possible, par exemple, de traiter une entité ou un lot d’entités en cas de danger,
lourd ou mineur, en prévention ou de manière curative.

La traçabilité présente deux caractéristiques clés :

– Elle est intentionnelle : les identifications enregistrées proviennent d’un dispositif organisé pour
assurer la collecte et l’enregistrement systématique des identifications.

– Elle a plusieurs usages : suivre un historique, localiser des entités ou retrouver des opérations… Ces
usages se combinent et déterminent l’organisation du dispositif d’identification.

B) Les objectifs de la traçabilité

La traçabilité à deux objectifs :

– Traquer (traçabilité logistique) : localiser l’entité.

– Tracer (traçabilité produit) : connaître les utilisations ou la composition de l’entité.

Ces deux objectifs sont complémentaires et ne s’excluent pas. Mais faire l’un ne veut pas dire faire
l’autre : leur articulation doit donc être pensée en amont de la mise en œuvre de la traçabilité.
Le tracking correspond à des objectifs opérationnels : suivre physiquement l’entité jusqu’à la fin de
son parcours ou sa fin de vie (par exemple, pour des pièces détachées d’avion ou de produits
techniques qui requièrent une maintenance régulière). Le tracking répond donc aux questions « Où»
et « Quand ».

Le tracing porte sur l’entité elle-même : son utilisation (les entités dans lesquelles elle a été mise en
œuvre), ses caractéristiques et sa composition (les entités utilisées pour la réaliser). Le tracing est
qualitatif. Il répond aux questions « Quoi », « Avec quoi », « Comment », « Par qui » et « Pourquoi ».

C) les finalités de la traçabilité

La traçabilité répond à deux finalités complémentaires :

– Sécurité : assurer la conformité du produit par rapport à des règles ou des contraintes. Cela sert à
parer des dérives ou des anomalies, à les comprendre, à lutter contre des détournements ou des
contrefaçons, à surveiller des comportements ou des pratiques, suivre le respect de la chaîne du
froid…

– Exécution : contrôler le déroulement d’opérations ou d’enchaînements et la bonne fin de


séquences industrielles, logistiques ou administratives.

Schématiquement on peut donc distinguer quatre cas de figure.

Les quatre grandes catégories de traçabilité

Tracing Tracking
Sécurité
Suivi de la nature intrinsèque des produits Lutte contre la contrefaçon, les
(sécurité alimentaire, médicale…) détournements, le marché gris (Le marché gris
désigne les produits détournés de leur
destination finale. Cela concerne notamment
les produits destinés à un marché ou un canal
de distribution donné et qui sont finalement
mis en circulation sur un autre marché ou via
un autre canal de distribution).
Exécution
Suivi du respect d’engagements (éthique, Pilotage et fiabilité des opérations (suivi de
normes, procédures, opérations dossiers, produits, véhicules, commandes,
administratives, développement durable, livraisons…)
…)

Dans tous les cas, la traçabilité est un support d’analyse et de prise de décision qui fournit des
résultats :

– objectifs (les identifications enregistrées),

– liés et cohérents entre eux,


– exploités en lien avec des expertises, des référentiels ou de pratiques professionnelles.

II. Les formes de la traçabilité

A) Instantané ou dynamique

La traçabilité peut prendre plusieurs formes, selon que l’on utilise l’information en instantané
(répondre à une question à un moment donné, valider un point précis) ou en dynamique (résoudre
un problème après-coup, réaliser une analyse…).

– Tracking instantané : localiser une entité à un instant T. Par exemple, pour répondre à la question
d’un client, contrôler l’avancement d’un processus ou identifier immédiatement une erreur.

– Tracking dynamique : reconstituer le parcours d’une entité (l’historique de ses localisations). Par
exemple, pour valider sa bonne fin, vérifier sa conformité, identifier des anomalies, comprendre un
problème (contrefaçon, marché gris…).

– Tracing instantané : connaître l’utilisation en cours de l’entité. Par exemple, pour valider le
respect de règles sanitaires, de procédures de sécurité ou de spécifications techniques particulières.

– Tracing dynamique : reconstituer l’enchaînement des utilisations. Par exemple, pour retrouver
une erreur de préparation, un défaut dans le produit final…

Exemple

Tracking Tracing
Statique Dynamique Statique Dynamique
Exemple 1
Localiser une Surveiller le respect Disposer Consulter une commande livrée
commande en des étapes de d’informations pour retrouver une erreur
cours de traitement des détaillées sur les déclarée à la réception
traitement commandes et les produits mis dans
temps opératoires la commande
Exemple 2
Localiser un Suivre le parcours Connaître le Analyser les variations du
camion d’un camion pour chargement du chargement pour trouver l’origine
vérifier le respect du camion à un d’une erreur de chargement ou
planning et du moment donné déchargement
trajet.
Exemple 3
Localiser un Suivre le cycle de vie Connaître en détail Retrouver l’origine d’une panne à
appareil de l’appareil et ses les pièces de partir des pièces utilisées ou des
localisations l’appareil opérations réalisées
Exemple 4
Localiser un Contrôler le respect Valider la Retrouver les conséquences
opérateur des assignations et compétence de d’une mauvaise qualification d’un
des déplacements l’opérateur engagé opérateur sur une série de
production
Exemple 5
Localiser un lot Retracer le parcours Connaître les lots Vérifier la conformité à des
d’articles de pour trouver l’origine de matière utilisés règles et contraintes de
luxes du détournement pour les fabriquer fabrication
B) ascendante ou descendante

Traçabilité ascendante : utiliser la traçabilité pour reconstituer l’enchaînement des utilisations ou la


localisation d’un point donné vers ses antécédents.

La traçabilité ascendante permet de comprendre un résultat connu pour en trouver les causes. On
part du résultat pour reconstituer, à rebours, la suite des états précédents, dans l’ordre inverse de
leur réalisation.

Traçabilité descendante : utiliser la traçabilité pour aller d’une localisation ou d’une utilisation
donnée à ses conséquences.

La traçabilité descendante permet, à l’inverse, de trouver les conséquences d’un état connu. On part
de cet état pour, étape après étape, en identifier les résultats successifs, dans l’ordre logique de leur
enchaînement.

Dans l’un et l’autre cas, la traçabilité est un support qui fournit des résultats et des informations.

Définition 2

Ascendante :  Capacité à retrouver l’origine et les caractéristiques produit. Capacité à remonter la


chaîne de distribution ou de transport afin de déterminer l’origine exacte du produit ainsi que tous
les points de passage et/ou de transformation.

Descendante :  Capacité à retrouver la localisation d’un produit. Suivre en temps réel le mouvement


d’une marchandise, au point de pouvoir déterminer à tout instant sa position exacte.

C) Amont, Avale et interne

La traçabilité en aval consiste à tracer un produit en suivant la chronologie. Lorsqu’un défaut est
détecté sur certaines pièces, par exemple, il est possible d’identifier les produits contenant ces
pièces pour effectuer un rappel précis. Il s’agit ainsi d’une mesure de prévention efficace des rappels
et produits défectueux.
La traçabilité en amont consiste à tracer un produit en remontant la chronologie. Lorsqu’un
problème survient sur des produits reçus, par exemple, il est possible d’identifier le lot et le procédé
concernés en retraçant le registre de fabrication pour enquêter rapidement sur la cause.
L’identification d’un lot ou d’un procédé permet de prendre rapidement les mesures nécessaires
pour résoudre les problèmes et ainsi assurer une qualité supérieure et constante.

La traçabilité interne désigne le suivi du parcours des pièces/produits au sein d’un espace spécifique
limité d’une chaîne d’approvisionnement globale, tel qu’une société ou une usine.
Par exemple, une usine d’assemblage de moteurs se procure des pièces de moteurs comme des
arbres à cames et des pistons auprès de ses fournisseurs et les assemble. La gestion et l’utilisation de
l’historique de fabrication ainsi que des résultats d’inspection de ces pièces par l’usine peuvent
également être assimilées à la traçabilité interne.
III.  Différentes techniques de traçabilité

A. Codes-barres
 Les codes-barres linéaires

Le code barre (Bar code) est constitué par une succession de barres claires et foncées d'épaisseur
variable, traduisant une suite de caractères numériques ou alphanumériques (qui recourt à la fois à
des lettres et à des chiffres) et destinée à être interprétée par un lecteur optique.

L'usage du code barre soumis à des exigences physiques (taille et forme du support, couleur de
fond...). En fonction de ces exigences ainsi que du nombre de caractères à figurer, plusieurs normes
coexistent :

EAN-8 et EAN-13 : L’EAN (European Article Numbering) est un code-barres à 8 ou 13


chiffres permettant d’identifier un produit unique, qui est employé dans le commerce et
l’industrie.Code .Le code EAN est dérivé du code universel des produits (UPC, ou Universal
Product Code) développé dans les années 1970 par George Laurer.. Les codes-barres au
format UPC-A ont traditionnellement été utilisés aux États-Unis, tandis que les codes-barres
au format EAN-13 ont été utilisés dans le reste du monde. De nos jours, la majorité des
magasins dans le monde acceptent les codes à barres dans les deux formats. Cependant, il
peut y avoir des systèmes plus anciens qui n’acceptent que l’un ou l’autre. Cela signifie que si
votre produit est vendu aux États-Unis, les codes à barres UPC-A sont les meilleurs, mais si
votre produit est international ou vendu dans un pays autre que les États-Unis, un code à
barres EAN-13 est préférable. Si vous rencontrez un magasin qui a des difficultés à lire votre
code à barres EAN-13 ou UPC-A, il peut soit ignorer le premier ‘0’, soit ajouter un ‘0’ en
fonction du nombre de chiffres que préfère le système. Si cela est fait, le code à barres sera
exactement le même que le format opposé (car les barres sont identiques) et sera toujours
unique au monde.
 ITF 14 : Le code-barres ITF-14 (également appelé SCC-14) affiche généralement le symbole
du conteneur d'expédition. Ce code est utilisé pour identifier les cartons ou palettes contenant
des produits marqués d'un EAN-13. Ici, un chiffre est placé devant le code EAN-13 réel, qui
indique le type de paquet.

'ITF-14 est toujours de 14 caractères :

 Le premier chiffre est le type de paquet.


 Les 12 chiffres suivants représentent le code produit. En règle générale, il s'agit du
numéro EAN-13 sans le chiffre de contrôle de l'EAN-13, c'est-à-à-d. seulement les 12
premiers chiffres de l'EAN-13.
 Le dernier chiffre de l'ITF-14 est le chiffre de contrôle. ActiveBarcode calcule
automatiquement ce chiffre de contrôle.

Le code ITF-14 est la représentation GS1 d'un code-barres ITF (interfolié Deux de Cinq) et permet
d'encoder un code article international. Les symboles ITF-14 sont généralement utilisés pour
indiquer le niveau de conditionnement d'un produit (par exemple, une boîte contenant 24 paquets
de pâtes). Le code ITF-14 comprend toujours 14 chiffres.
 UCC / EAN 128

Le GS1-128 est utilisé pour le commerce et l'industrie, en particulier pour l'étiquetage des


marchandises et des palettes. L'ancien nom du GS1-128 est EAN/UCC-128.

GS1 : GS1 est l’organisation mondiale de standardisation, neutre et à but non lucratif. Elle a été
créée par les entreprises pour faciliter l’échange d’information et le commerce. Les standards GS1
permettent de développer un langage commun standardisé entre plusieurs partenaires ayant chacun
un langage commercial propre.

Appelé anciennement EAN 128, c’est un standard de marquage des unités logistiques tels que les
cartons, caisses, palettes…

Chaque palette doit être identifiée par un code SSCC (Serial Shipping Container Code) traduit dans
un code à barres GS1-128. Ce code est composé de 18 chiffres. Il est utilisé pour l’automatisation des
processus d’expédition, de livraison et de traitement des produits dans les messages EDI (Echange
de Données Informatisé).

Le code GS1-128 devra être créé par l’entreprise qui réalise l’unité logistique.

Le Code 128 reconnaît différents caractères de fonction. Le caractère de fonction 1 (FNC 1) est
exclusivement réservé à GS1. De ce fait, tous les Codes 128, contenant un FNC 1 placé après le
caractère de début, sont identifiés en tant que GS1-128. Grâce à l’utilisation du GS1-128, l’utilisateur
a la possibilité de paramétrer ses logiciels de manière à ne lire sur l’emballage que les codes-barres
utiles.

Une étiquette d’expédition est divisée en 3 parties :

 Une partie dite « libre » : on peut y mettre son logo, le libellé du produit, le nom de
l’entreprise,

 Une partie « en clair » où sont indiqués, par écrit, les données présentes dans le code à
barres,

 Une troisième partie qui contient le code à barres GS1-128.

Une fois scannée, on pourra accéder aux


données contenues dans le code et
ainsi faciliter la réception des
marchandises.
B) Les codes 2D (le Datamatrix)

Ce sont des codes-barres à deux dimensions appelés code 2D ou code matriciel. Les codes 2D
permettent d’établir une communication numérique entre l’émetteur (le code graphique) et un
récepteur (téléphone, tablette) pour traiter ou capturer des données (URL, mail, carte de visite…).

Le code 2D est une évolution du code-barres traditionnel (code 1D). La grande capacité de stockage
est liée au fait que les informations sont contenues dans une "matrice" à 2 dimensions.

Code 1D : Les informations sont codés Code 2D : Les informations sont codés selon deux

selon une dimension . dimensions . Le nombre, la taille et la disposition

des rectangles définissent l’information codée.

Plus l’information à coder est longue, plus le code

QR est dense et plus il contient de petits


rectangles

noirs.

Le code 2D a l'avantage :

⇒ de contenir plus d’informations qu’un code-barres


⇒ d’être lu par des caméras et non plus par des lasers

⇒ d’avoir une plus petite taille par rapport à celle du code barre

⇒ de permettre un accès rapide à l’information

⇒ de pouvoir être lu dans tous les sens (360°)

⇒ de pouvoir être lu même si une partie est détériorée ou manquante

⇒ d’être décodé rapidement par un lecteur de codes-barres, smartphone, tablette ou webcam.

⇒ de déclencher facilement une action : ouvrir un site web, regarder une vidéo en ligne, appeler un
numéro de téléphone, envoyer un mail, afficher un texte.

C)   les techniques d’identification par radiofréquences (RFID)

Tous les jours nous utilisons des produits RFID sans le savoir : à travers des cartes de transports,
des étiquettes antivols dans les magasins, des badges RFID, badges de sécurité ou plus récemment
des clés sans contact pour voiture.

Cette technologie a pour avantager de faire gagner du temps aux usagers et de permettre
une lecture rapide des données. Mais savez-vous vraiment ce qu’est la RFID ?

La RFID ou encore la Radio Frequency Identification est une méthode permettant de mémoriser et


récupérer des données à distance. Le système est activé par un transfert d’énergie
électromagnétique entre une étiquette radio et un émetteur RFID.  L’étiquette radio composée
d’une puce électronique et d’une antenne reçoit le signal radio émis par le lecteur lui aussi équipé
d’une technologie RFID. Les composants permettent à la fois de lire et de répondre aux signaux.

La fréquence est la caractéristique qui permet d’établir la communication entre la puce et


l’antenne. Toutes les puces sur le marché n’ont donc pas la même fonctionnalité.
Les puces se différencient en grande partie par la fréquence de fonctionnement et la distance de
lecture. Plus la fréquence est élevée, plus la distance de lecture s’agrandit. En fonction de ces
éléments, la puce sera plus ou moins puissante et plus onéreuse.

Trois types de fréquences sont utilisés pour les puces RFID :

 Basse fréquence (125Khz) : 0 .5 mètres,

 Haute (13,56 Mhz) : 1 mètre,

 Très haute fréquence (900 UHF) : 3 à 6 mètres

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