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 Les charges non liées à l’exploitation ou charges somptuaires 

Une dépense ou charge non liée à exploitation, appelée communément charge somptuaire est
une charge que la loi et le fisc ne considèrent pas comme « utile » à la poursuite de l’activité
d’une entreprise et qui n’est pas par conséquent, déductible de son résultat.

Les charges somptuaires sont toutefois légales et autorisées, contrairement à l’abus de bien
social. Elles peuvent être engagées dans l’intérêt de l’entreprise, par exemple pour obtenir la
signature d’un contrat important. Au contraire, l’abus de bien social concerne des charges
illégales ou l’utilisation de biens à des fins personnelles illicites.

L’administration fiscale refuse la déduction de ce type de dépenses, au motif qu’il s’agit d’une
dépense somptuaire, expressément visée par la règlementation fiscale qui interdit
effectivement leur déduction. La société se retranche derrière le fait que cette dépense a
pourtant été engagée dans l’intérêt de l’entreprise, ce qui lui permettait d’assurer une présence
commerciale lors de cette manifestation et de faire de la publicité autour d’elle.

Mais son argument a été inopérant : le juge a décidé que ce type de dépense exposée par
l’entreprise, fût-ce dans le cadre d’une gestion commerciale normale, correspondait
effectivement à une dépense somptuaire. L’entreprise ne justifiait pas que la location de ce
voilier était indispensable à la satisfaction d’un besoin spécifique lié à son activité. Cette
dépense n’est donc pas déductible.

Une dépense somptuaire n’étant pas considérée comme une dépense « utile » pour la vie et le
développement de la société : elle peut être enregistrée en comptabilité mais ne viendra pas
grossir les dépenses de l’entreprise prises en compte pour le calcul du résultat.

Exemples de dépenses somptuaires :

Les dépenses somptuaires sont le plus souvent les dépenses liées à l’utilisation de yacht ou de
bateaux de plaisance, ainsi que les voitures particulières de luxe. Il peut s’agir de dépenses
directes, ou indirectement liées.

a) Les véhicules de tourisme de luxe :

Pour la fraction de leur prix d’acquisition qui dépasse le plafond supérieur de 300 000 DHS
Le CGI a prévu un dispositif visant la limitation de la déduction du montant des
amortissements présumés compris dans les redevances dues au titre des contrats de location
ou de crédit-bail des véhicules de tourisme dont le coût d’acquisition TTC est supérieur à
300 000 DHS.

Il est à rappeler que le montant de la redevance est constitué d’une part du coût de
l’amortissement du véhicule et d’autre part de la rémunération du financement de son
acquisition.

Dans le cas où une entreprise utiliserait dans le cadre d’un contrat de crédit-bail une voiture
de tourisme dont le coût d’acquisition par la société de leasing est supérieur à 300 000 DHS
TTC, elle doit réintégrer, d’une manière extracomptable, au résultat fiscal de l’exercice la
partie des amortissements réputée non déductible et présumée être comprise dans le montant
des redevances passées en charges et correspondant à la période d’utilisation du véhicule.
ainsi que la part du loyer supportée par le locataire et correspondant à l’amortissement
pratiqué par le bailleur dans le cas d’opération de crédit-bail ou de location de longue durée
portant sur les voitures particulières .

Des règles particulières s’appliquent : si les frais d’assurance, d’entretien, de réparation et de


carburant peuvent être déduits sans limitation, il en va différemment pour les amortissements
et les charges de location.

b) Les bateaux de plaisance et yachts :

L’interdiction des dépenses pour les bateaux de plaisance et les yachts est admise par le
législateur.

Les dépenses ainsi que l’amortissement des bateaux à moteur, comme les yachts, les cotres,
les bacs ainsi que les avions et hélicoptères, loués ou achetés, ne peuvent pas être déductibles
sur le résultat de l’entreprise comme charges, s’ils ne sont pas liés à l’activité principale de
l’entreprise.

L’interdiction de déduction des charges est applicable pour les dépenses de toute nature en
vue d’obtenir des yachts ou des bateaux de plaisance à voile ou à moteur.

Les dépenses de véhicule non liées à l’objet de l’activité de l’entreprise ne peuvent pas être
déduites comme charges de l’entreprise. À ce sujet, une attention particulière doit être portée
aux termes : « doit être lié à l’objet de l’activité de l’entreprise ».
L’administration fiscale précise qu’il convient de vérifier avant tout que l’activité réellement
effectuée par l’entreprise est conforme aux statuts de l’entreprise.

La charge de la preuve incombe à l’entreprise. Leur utilisation quelque- fois par an pour y
transporter des touristes n’est pas considérée comme une activité liée à l’objet de l’entreprise.

c) La résidence de plaisance

Le système fiscal stipulent que les charges résultant de l’achat, de la location ou de toute
opération réalisée en vue d’obtenir la mise à disposition d’une résidence de plaisance ou
d’agrément, ou d’assurer son entretien ou sa réparation sont exclues des charges déductibles
de l’entreprise.

Toutefois, l’administration fiscale et le juge de l’impôt n’acceptent pas la déduction de la


dépense pour la résidence de plaisance sur le résultat, lorsqu’elle ne se situe pas dans le cadre
de l’activité de l’entreprise.

Les charges afférentes à des résidences qui sont intégrées à un établissement de production et
qui servent à l'accueil d’une clientèle sont admises en déduction lorsqu'elles sont exposées
pour les besoins de l'exploitation. La déductibilité des dépenses relatives aux résidences
servant d'adresse ou de siège social de l'entreprise est par ailleurs confirmée.

Les dépenses relatives aux demeures historiques inscrites à l’inventaire supplémentaire des
monuments historiques peuvent être déduites, si elles sont exposées dans l’intérêt de
l’exploitation commerciale ou pour des services sociaux.

Toutefois, une entreprise peut déduire les frais et les dépenses des demeures historiques
inscrites à l’actif de l’entreprise, selon la condition générale de droit commun. Par contre,
même si une demeure historique se trouve dans la propriété et à l’actif de l’entreprise, elle est
considérée comme un bien appartenant à l’État.

Lorsqu’une agence de tourisme a loué une demeure historique afin de l’utiliser pour accueillir
de la clientèle et y vendre des séjours et billets d’avion, dans ce cas, le montant total du loyer
peut être déductible sur le résultat de l’entreprise.

Lorsqu’une entreprise possède une demeure historique dans le cadre de ses activités, elle peut
déduire les dépenses d’entretien, de rénovation, etc. de ce lieu sur son résultat, à condition
qu’elle ait obtenu une autorisation du ministère de la Culture pour la rénovation ou l’entretien
de la demeure historique. Lorsque l’entreprise a effectué des dépenses sans l’autorisation de
ce ministère, l’administration fiscale n’accepte pas la déductibilité de ces dépenses.

d) La chasse et la pêche

Les dépenses et charges de toute nature ayant trait à l’exercice de la chasse et à l’exercice non
professionnel de la pêche se trouvent parmi les dépenses somptuaires non déductibles des
résultats.

Lorsque la dépense de chasse ou de pêche est réalisée dans le cadre de l’activité de


l’entreprise, elle peut être déductible sans limitation sur le résultat de l’entreprise.

les dépenses de chasse ou pêche peuvent être justifiées et sont déductibles sur le résultat de
l’entreprise dans les cas suivants : la fabrication et le commerce des armes de chasse et des
articles de pêche, l’utilisation d’un domaine de chasse, la concession d’une installation de
pêche pour des essais d’armes de chasse ou d’engins de pêche, la vente du gibier ou
l’exploitation commerciale d’un domaine de chasse en vue de sa location ou de la perception
de droits d’entrée sur les usagers.

Le principe de non déductibilité des dépenses de chasse ou pêche est applicable à l’ensemble
des entreprises, quelle que soit la nature de leurs activités.

En cas de contrôle fiscal, l’intérêt et l’utilité de la dépense pour l’entreprise devra être
démontré.

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