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Fascicule Marchés de Capitaux
Fascicule Marchés de Capitaux
Fascicule
Dernière mise à jour effectuée en juin 2017
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suivants du Code de la propriété intellectuelle.
« Dès lors qu’ils coexistent, banques et marchés remplissent les mêmes fonctions, certes de manières très
différentes. La banque mutualise et internalise la gestion des risques, tandis que cette dernière s’opère par
diversification et externalisation sur les marchés. Quand il est réalisé par la banque, le transfert des ressources
s’effectue sur la base d’une information privée et dans le cadre de relations de long terme personnalisées
alors que, sur le marché, ce transfert s’appuie sur l’information publique que véhiculent les prix, dans le cadre
de relations anonymes » (Les banques – acteurs de la globalisation financière – Dominique PLIHON – La
Documentation française).
Cette complémentarité n’est pas une simple juxtaposition. Poussées par la globalisation financière, pendant
que les marchés de capitaux évoluaient au plan de leur champ de clientèles, de leurs structures, de leurs
instruments et de leurs techniques, les banques qui perdaient en activité d’intermédiation bancaire (dépôts-
crédits) se repositionnaient en activité d’intermédiation financière. Voire en opérateur pour compte propre, sur
les marchés de capitaux !
De ce fait la connaissance du fonctionnement des marchés prend son sens, puisque les banques construisent
grâce à ces derniers, toute une partie de leur PNB.
Ignorer même la base de ces fonctionnements, ce serait ne pas savoir (pouvoir) replacer le quotidien dans le
système financier tout entier, et ne pas savoir (pouvoir) expliquer ce système lui-même : la banque est à la
fois acteur, intermédiaire et opérateur sur les marchés.
Dans ce contexte, l’objectif de ce fascicule est de vous permettre de perfectionner vos connaissances des
acteurs – dans leur contexte de décloisonnement et de déréglementation – des instruments financiers et des
organisations de marchés qui leurs sont propres à savoir : les marchés monétaires, obligataires, des actions,
des changes, des dérivés et produits structurés et par approfondissement de ce dernier point, les marchés
spécifiques.
La distinction :
finance directe /
finance indirecte
Les instruments
et leur négociation
Marché financier
Marchés dérivés
primaire actions /
Marché obligations
Création des dépôts
marchés des changes
bancaires
monétaire
et / ou
Gestion
collective Gestion
Marché Marché « OPC » individuelle
des crédits Marché
monétaire mandats
bancaires interbancaire SICAV
des TCN
FCP
OPCI
Historique
Le développement des cotations électroniques, lié aux progrès de l’informatique et des réseaux de
communication, l’essor des échanges ont alors contribué au développement des marchés financiers.
Par la liquidité qu’ils procurent aux investisseurs, les marchés semblent en mesure d’allouer au mieux les
risques tout en permettant de s’en défaire en les transférant du fait de leur caractère efficient et autorégulateur.
■ Les titres de propriété, autrement dit les actions. Celles-ci sont une part des capitaux propres de
l’entreprise lorsqu’elle est constituée en société anonyme. Les actions sont donc une source de
financement pour l’entreprise.
Le terme « obligation » est ainsi réservé en principe aux titres à moyen et long-terme, avec une imprécision
quant à la frontière entre les deux : 5-7 ans en Europe, 10 ans aux États-Unis. Si la limite du court-terme est
généralement d’un an en Europe, celle de 2 ans semble être la règle en Afrique, pour les bons du Trésor en
tout cas.
Le comptant ou le terme
Une deuxième dimension des marchés est fondée sur la distinction entre comptant et terme. C’est-à-dire que
dans le cas où une transaction se réalise au comptant, le règlement a lieu en même temps que l’achat ou la
vente de titres. Alors qu’à terme le prix est fixé lors de la négociation, le dénouement intervenant ultérieurement
à une date convenue dès l’origine de l’opération.
Les « futures » et les options sur actions ou indices boursiers font partie intégrante du marché des
capitaux. Il en est de même des options sur taux d’intérêt de référence à long terme, comme sur le Bund
(obligations de l’État fédéral allemand).
Mais ces instruments de taux longs (type terme ou option) sont indissociables des instruments sur taux courts,
comme l’EURIBOR et le LIBOR, qui sont eux-mêmes directement liés au marché monétaire ainsi qu’au
marché des changes.
Par produits
Sous l’appellation « marchés financiers » sont regroupées plusieurs catégories de marchés pouvant être elles-
mêmes subdivisées :
• le marché de la dette, qui se répartit en fonction de la durée d’investissement entre le court
terme encore appelé marché monétaire et le long terme ou marché obligataire ;
• le marché des actions, ou marché boursier, est le marché des capitaux à long terme où se
négocient les valeurs mobilières ;
• le marché des changes, qui est le marché mondial où sont échangées les devises. Pour être
échangée, une devise doit être convertible, c’est-à-dire avoir une fonction d’échange, d’étalon de
valeur et de réserve. Les monnaies qui ne remplissent pas ces trois fonctions sont non
convertibles et leur usage est réservé à l’intérieur de leur État d’origine ;
• le marché des commodities où se traitent diverses matières premières agricoles, énergétiques
et les métaux.
Sources
1
New-York Stock Exchange.
Les notions-clés
Les acteurs
LES INTERMÉDIAIRES
Nous présenterons les différentes catégories d’intervenants puis nous expliquerons leur rôle.
Sociétés de gestion d’actifs pour compte de tiers (gestion collective par l’intermédiaire des
Les sociétés
OPCVM, gestion individuelle ou pour compte d’investisseurs institutionnels), selon mandat
de gestion
de gestion.
Prestataires de tout (pour les établissements de crédit) ou partie (pour les entreprises
d’investissement ou courtiers) des services d’investissement :
Autres Prestataires
réception, transmission d’ordres pour compte de tiers, exécution d’ordres pour compte de
de Services
tiers, négociation pour compte propre, prise ferme et placement, gestion de portefeuille pour
d’Investissement (PSI)
compte de tiers, conseil en investissement, exploitation d’un système multilatéral de
négociation.
Ce sont des organismes nationaux ou internationaux qui assurent la protection contre la
Les chambres défaillance des contreparties, aussi bien acheteuses que vendeuses, dans une transaction
de compensation boursière en étant contrepartie centrale.
Elles interviennent sur les marchés organisés.
Ils assurent : l’enregistrement des transactions, la conservation et l’admission des titres, la
Les dépositaires
codification des titres, l’admission des titres, l’administration des titres, les services aux
locaux, centraux
émetteurs.
Participants
Système bilatéral ou multilatéral (centralisé), avec règlements en termes bruts ou nets (par
au système
compensation des positions créditrices et débitrices).
de règlement-livraison
2
European Settlement of EURONEXT Securities.
Régions Déc-13
USA(1) 45 %
Europe(2) 37 %
Asie-Pacifique 10 %
Amérique hors USA 8%
Monde 100 %
(1)
fonds communs de placements
(2)
pays déclarant les actifs trimestriellement, y compris non OPCVM
Source EFAMA, décembre 2013
3
European Fund and Asset Management Association.
Familles Catégories
OPCVM actions Actions françaises
Actions des pays de la zone euro
Actions des pays de l’Union européenne
Actions internationales
OPCVM obligations et autres titres de créances Obligations et autres titres de créances libellés en euros
Obligations et autres titres de créances internationaux
OPCVM monétaires Monétaires court terme
Monétaires
OPCVM à formule OPCVM à formule
OPCVM diversifiés OPCVM diversifiés
• de la clientèle à laquelle ils sont réservés : dans ce cadre, l’AMF a simplifié la gamme des
OPCVM non coordonnés en créant une segmentation plus orientée « investisseurs » ;
• de leur mode de fonctionnement : fonds de fonds, maître-nourricier, à multi catégorie de parts,
à compartiments.
Les professionnels de la gestion ont, eux aussi, développé toute une gamme d’OPCVM selon les types de
gestion afin de répondre aux besoins des investisseurs. Les OPCVM peuvent se différencier par univers
d’investissement : actions, obligations et autres titres de créance, monétaire, diversifié, de fonds alternatifs... ;
ou par stratégie d’investissement : dynamique, équilibré, prudent, indiciel, alternative, contractuel, garanti, à
formule...).
Irlande
Luxembourg 0,3%
0,6% France Allemagne
18,1% 18,8%
Espagne
1,8%
Belgique
2,3%
Royaume-Uni
Suède 16,6%
2,6%
Suisse
Italie 7,6%
4,5% Etats-Unis
Autres
10,5% 13,4%
* réallocation des actifs domiciliés au Luxembourg et en Irlande dans les pays des promoteurs - estimation AFG
Source : EFAMA-AFG-CSSF-IFIA
« Si l’on considère les marchés où la gestion financière des fonds d’investissement est réalisée, la France
reste parmi les leader en Europe avec une part de marché de 18.1 %. [….] »
30 %
LUX (26,6 %)
25 %
20 %
FRA (15,8 %)
ALL (14,3 %)
15 %
IRL (13,8 %)
10 %
RU (11,2 %)
5%
ITA (2,1 %)
ESP (1,8 %)
0%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Sept.
2013
« En termes de domiciliation d’OPCVM, avec une part de marché de 26.6 %, le Luxembourg – centre offshore
dont les activités sont centrées sur la domiciliation et l’administration de fonds – conserve le premier rang en
Europe. La France occupe la deuxième place avec une part de 15.8 % […] ».
■ Lire
• Sur les infrastructures de marché
Le dossier ÉCLAIRAGES « le big bang des infrastructures de marché» de L’AGEFI regroupant
l’ensemble des articles parus sur la question sur leur site (certains articles sont susceptibles d’être
payants ou consultables en tant qu’abonné).
Consultable via le lien : http://www.agefi.fr/fiche-actualite-eclairages/le-big-bang-des-infrastructures-
de-marche-129.html
Sources
Le cadre institutionnel
La Prestation de Services
Cadre international
d’Investissements (PSI)
Le pôle ACPR/AMF
Sanction financiers
Conservation
Médiation
Gré à gré
Marchés financiers
La réglementation européenne
1.2.3. MIF2
En 2014, au niveau européen, le Parlement, le Conseil et la Commission sont parvenus à dégager un accord
de principe sur la refonte des règles européennes encadrant les marchés d’instruments financiers : MIF 2.
Ces évolutions ont pour objectif de renforcer la protection des investisseurs ; d’améliorer la transparence des
marchés ; d’assurer le respect des obligations de déclaration et de surveillance.
Son entrée en vigueur est désormais prévue en janvier 2018.
MIF2 contient aussi un certain nombre de modifications impactant les sociétés de gestion et a d’ailleurs fait
l’objet d’un guide (publié par l’AMF), voici quelques-uns des sujets clés :
• la modification du statut des sociétés de gestion de portefeuille ;
• la gouvernance des produits : définition plus fine des responsabilités des producteurs et
distributeurs de produits financiers ;
• avantages et rémunération : le régime existant en matière d’encadrement des rémunérations et
avantages se trouve renforcé ;
• l’information des clients ;
• la vérification des connaissances et compétences du personnel fournissant des conseils en
investissement ou des informations sur des services et instruments financiers…
Les critères portant sur le conseil indépendant seront précisés par les textes de niveau 2.
1.3.2. L’ESMA
L’Autorité européenne des marchés financiers, en anglais European Securities Markets Authority (ESMA)
créée en 2010, a succédé au Comité européen des régulateurs des marchés des valeurs mobilières.
L’ESMA est une autorité indépendante qui œuvre en vue de garantir l’efficacité et la cohérence en matière de
règlementation et de surveillance prudentielles dans l’ensemble des marchés financiers.
Ses principaux objectifs sont de :
Organes de Tutelle
4
Marchés d’Instruments Financiers ou encore MIFID en anglais (Market In Financial Instruments Directive).
Périmètre
des
instruments
Supervision Infrastructure
de marché
Source : sab2i.com
■ Un agrément de l’ACPR
L’exercice de services d’investissement requiert, sauf exemptions prévues dans le code monétaire et financier,
un agrément qui est délivré par l’ACPR, après approbation par l’Autorité des marchés financiers (AMF) du
programme d’activité portant sur le service de conseil en investissement et/ou le service de gestion de
portefeuille pour le compte de tiers.
Concernant les autres services d’investissement, le service de tenue de compte-conservation et l’activité de
compensation d’instruments financiers, l’AMF peut émettre des observations.
Surveillance des marchés : surveillance des infrastructures (ex : EURONEXT, Euroclear, Clearnet).
Les responsabilités de l’AMF sont larges puisqu’elles recouvrent les marchés réglementés et le gré à gré, que
ce soit à l’étape du marché primaire (introduction ou augmentation de capital) ou à celle du marché secondaire.
Elles portent de surcroît sur le marché monétaire, le marché obligataire, le marché des actions, le marché des
changes, l’asset management et, plus récemment, le marché des quotas de CO2. Dans tous ces domaines,
sa tutelle s’exerce à la fois sur les transactions au comptant et sur les dérivés. Son autorité va du démarchage
à la conservation de titres, en passant par l’affichage des prix, la négociation, la compensation et le règlement-
livraison.
En matière d’agrément, l’AMF a un bloc de compétences exclusif sur les métiers de gestions d’actifs :
réglementation, agrément, contrôle et sanctions.
En matière de prestataires de services d’investissement, les rôles sont partagés avec l’ACPR.
■ Sur la MIF 2 :
• Le dossier ÉCLAIRAGES « Le projet MIF2 a-t-il tiré les leçons de la directive MIF ?»
de L’AGEFI regroupant l’ensemble des articles parus sur la question (certains articles
sont susceptibles d’être payants ou consultables en tant qu’abonné).
Consultable via le lien http://www.agefi.fr/asset-management/dossiers/20160512/projet-mif-2-
a-t-il-tire-lecons-directive-mif-166462
Sources
Les notions-clés
Missions
Instruments
Pour approfondir
La crise financière a amené les principales banques centrales du monde à coordonner un peu plus leurs
actions et à diversifier leurs outils d’intervention, en introduisant notamment de nouveaux moyens d’action
encore appelés « instruments non conventionnels ».
Le marché interbancaire
■ Les titres négociables à court terme d’une durée initiale inférieure ou égale à un an et d’un montant
minimum de 150 000 €, regroupent dans une même catégorie les anciens certificats de dépôt et les billets
de trésorerie (voir infra), peuvent donc être émis par des entreprises, par des établissements de crédit et
par la Caisse des dépôts et consignations.
■ Les titres négociables à moyen terme d’une durée initiale supérieure à un an remplaçant les bons à
moyen terme négociables (BMTN) (voir infra).
Ces instruments sont ouverts à toutes catégories de souscripteurs et peuvent être émis, à taux fixe ou à taux
variable.
En émettant ce type d’instrument, une entreprise peut aujourd’hui se financer directement sur le marché pour
des durées courtes sans que cette opération passe par le bilan des banques. Ce TCN est généralement acheté
à l’émission par une salle de marché de banque qui le revend dès que possible à un investisseur final (SICAV,
fonds commun de placement ou autre investisseur).
Les TCN sont l’une des causes de la désintermédiation bancaire puisque les entreprises susceptibles
d’émettre ces produits, préfèrent ce type d’endettement à court terme aux crédits bancaires en raison
notamment d’un moindre coût (faiblesse des commissions d’intermédiation) et d’une plus grande souplesse
quant aux durées et aux montants des fonds obtenus. En outre, cette modalité leur permet d’acquérir une
notoriété facilitant l’accès aux autres marchés financiers et les rend moins dépendantes des organismes
bancaires, tout en diversifiant leurs sources de financement.
La rémunération des TCN émis par les banques, en général plus faible que celle des TCN émis par les
entreprises, s’explique par le fait que les banques doivent constituer des réserves obligatoires sur ces titres,
ce qui constitue, pour elles, une charge tant comptable que financière.
■ Les certificats de dépôt négociables : étaient émis par les établissements de crédit et la Caisse des
dépôts et consignations.
■ Les BMTN (Bons à Moyen Terme Négociables) pouvaient être émis par des entreprises ou des
banques.
■ Les EMTN (Euro Medium Term Notes), étaient la version européenne des BMTN.
■ À lire :
• L’AGEFI : Les banques centrales revoient leur communication (certains articles sont
susceptibles d’être payants ou consultables en tant qu’abonné)
Consultable via le lien : http://www.agefi.fr/articles/les-banques-centrales-revoient-leur-
communication-1307559.html
• AGEFI : Les banques tentent d’isoler l’Eonia des problèmes de l’Euribor (certains articles sont
susceptibles d’être payants ou consultables en tant qu’abonné)
Consultable via le lien http://www.agefi.fr/articles/les-banques-tentent-d-isoler-l-eonia-des-
polemiques-sur-l-euribor-1271515.html
La BCE planche sur un système de taux négatifs à la carte (certains articles sont susceptibles
d’être payants ou consultables en tant qu’abonné)
Consultable via le lien : http://www.agefi.fr/asset-
management/actualites/quotidien/20160304/bce-planche-systeme-taux-negatifs-a-carte-
175839
Les notions-clés
dont valeur
LE MARCHÉ OBLIGATAIRE
Le marché obligataire est, au sens large, la partie à moyen et long terme du marché des taux d’intérêt dont
les obligations ne sont que l’un des produits utilisés.
Ces titres sont des instruments incontournables puisque, dans la zone euro, le total de leur encours équivaut
à près de 175 % du produit intérieur brut. En revanche, en nombre de transactions, les obligations ne
représentent, de nos jours, qu’une part minoritaire des transactions du marché obligataire, dont l’essentiel du
volume a lieu sur des produits dérivés (futures sur emprunts d’État et swaps de taux notamment).
Le marché primaire
■ Le « montage »
Dans un premier temps, la banque se place sur les marchés financiers entre l’investisseur et l’émetteur. Il
s’agit du conseil ou arrangement pour proposer :
• le meilleur montage via le syndicat de direction de l’émission, constitué d’une ou plusieurs
banques ;
• de la prise ferme : les banques du syndicat de garantie ou bien les arrangeurs paient cash et
portent momentanément les titres émis ;
• du placement : plusieurs groupes bancaires constitués en syndicat de placement utilisent leurs
forces de vente pour assurer à l’émetteur une très large diffusion des titres dans le public.
Cette pratique rend le titre « liquide » en Bourse, mais l’émetteur peut aussi demander à ce que le placement
soit concentré sur une cible de clientèle souhaitée : particuliers, institutionnels.
■ L’introduction en bourse
La banque rend les mêmes services de direction, de conseil, de prise ferme, de garantie et d’administration
que pour les actions, soit en qualité d’arrangeur soit dans le cadre des syndicats précités.
Grâce au marché primaire, l’État (émissions d’obligations uniquement) assure partiellement le financement
d’investissements et la régulation des finances publiques (besoins non couverts par les recettes fiscales).
Dans de nombreux pays, les obligations de l’État sont proposées à date fixe aux investisseurs professionnels
par un procédé d’adjudication. En France ces adjudications sont réalisées sur une base mensuelle.
Le marché secondaire
Après émission de l’emprunt sur le marché primaire (ou « marché du neuf »), par voie d’adjudications ou via
un syndicat bancaire qui « prend ferme » l’opération et garantit le placement à l’émetteur, il reste à placer les
titres obligataires auprès des investisseurs au prix de marché. Ces mêmes titres pourront ensuite être
échangés plusieurs fois au cours de leur vie sur le « marché secondaire » (ou « marché de l’occasion »).
Afin de séduire les investisseurs, il est important de créer d’importants volumes de gisements obligataires en
recourant au fil du temps à la technique de l’« assimilation » (technique par laquelle des obligations émises à
différents moments sont regroupées en un emprunt unique ayant les mêmes droits de créance et les mêmes
flux financiers). En effet, plus l’encours est important, plus il y aura de contreparties détentrices de titres et
donc, un investisseur souhaitant céder des titres, trouvera plus facilement des acheteurs, sans que cette vente
influe grandement sur le cours du titre au moment de la transaction : on parlera alors de marché « liquide ».
Source : Boursorama
Finalement, le niveau du taux de rendement exigé par un investisseur souhaitant acquérir une obligation sur
le marché secondaire dépend :
• du contexte économique général : indicateurs macroéconomiques, taux directeur de la Banque
centrale, cours de change, tenue de la Bourse. Ces différents éléments influent sur le niveau
général des taux de rendement des emprunts d’État et sur l’allure de la courbe des taux ;
• de la spécificité de l’entreprise et de l’analyse du risque de crédit qu’en font les investisseurs du
marché au cours du temps. Cela détermine le niveau de l’écart de taux ou prime de risque ou
spread par rapport au taux de rendement des emprunts d’État ; spread très sensible à tout
changement de note communiqué par les agences de notation.
Lorsqu’on évoque les taux du marché obligataire, on fait référence aux taux de rendement des obligations
à taux fixe appréciés, soit sur le marché primaire (émission), soit sur le marché secondaire (rendement en
Bourse).
Ces taux servent de référence aux emprunts à taux variable ou révisable. Enfin les taux servis sont, comme
pour le court terme, fonction de la nature et de la qualité de l’émetteur (État, secteur public, secteur privé et
émetteurs étrangers). Cette qualité est appréciée après étude, par les agences de notation ou les services
d’analyse des professionnels du risque : établissements de crédit, entreprises d’investissement, sociétés
d’assurance-crédit, banques centrales.
■ Les obligations à taux variables ou révisables sont indexées sur des références monétaires ou
obligataires. Dans les deux cas, lorsque la courbe des taux se modifie, le cours réagit peu puisque c’est le
taux qui s’adapte (contrairement au cas des obligations à taux fixe dont seul le cours s’adapte).
Les index de taux variable sont généralement des références de taux à court terme (ex. : EURIBOR 3 mois
ou EONIA). Ainsi, dans un emprunt indexé sur l’EURIBOR 3 mois, l’intérêt ou « coupon » versé
périodiquement est fonction du niveau de l’EURIBOR 3 mois au moment du versement.
L’État français a décidé, il y a quelques années, d’indexer une partie de sa dette sur l’inflation en émettant des
OATi, (Obligations Assimilables du Trésor indexées sur l’indice français des prix à la consommation hors tabac
ou IPC), et des OAT€i (indexées sur l’indice harmonisé des prix de la zone euro hors tabac ou IPCH).
L’encours de ces OAT indexées sur l’inflation représentait en 2013 environ 160 milliards, soit à peu près 16 %
de l’encours total des OAT.
Exemple : OATi 3 % 25 juillet 2019
Concernant cet emprunt obligataire, l’État verse chaque année un coupon dont la valeur est indexée sur
l’évolution de l’indice des prix.
Supposons, par exemple, que ce dernier était de base 100 au moment du lancement de cette OATi et qu’il
s’établisse à 140 (soit 40 % d’inflation cumulée) à l’échéance le 25 juillet 2019.
Le montant des coupons versé par l’État le 25 juillet 2019 sera : 3 % × nominal de l’emprunt × 140/100.
Le montant remboursé par l’État le 25 juillet 2019 sera : nominal de l’emprunt × 140/100.
Conclusion : s’il n’y avait aucune évolution de l’indice des prix pendant la durée de l’emprunt, l’État verserait
exactement 3 % d’intérêts chaque année et rembourserait le nominal à l’échéance. A posteriori, les coupons
et le remboursement étant indexés sur l’inflation, le coût de revient pour l’État sera plus élevé mais le taux
« réel », c’est-à-dire le coût payé hors inflation, reste bien à 3 %.
Indépendamment du taux servi, le cours des obligations varie selon la rareté du titre et la proximité de
l’échéance, son prix de remboursement étant connu d’avance.
Risque de liquidité
Les titres pourront ensuite changer de main à plusieurs reprises au cours de leur vie en étant négociés sur le
marché secondaire.
Ainsi, si un investisseur veut céder des titres en cours de route, sans risque de faire trop baisser le cours du
titre au moment de la transaction, il faut que le marché soit « liquide ».
Par exemple, les OAT sont des titres que l’on peut acquérir et céder à tout moment au prix de marché. Elles
bénéficient d’une grande liquidité compte tenu du volume constitué sur chaque ligne obligataire et de
l’animation permanente du marché par des établissements financiers « teneurs de marché ».
Le particulier est donc assuré d’obtenir à tout moment un prix d’achat ou de vente à des conditions en phase
avec ce qui se pratique entre professionnels.
Le risque de taux
Le risque de crédit
Le risque de crédit est le risque de perte sur une créance obligataire. Il est fonction du montant de la dette, de
la probabilité de défaut de l’émetteur et de la proportion de la créance qui ne serait pas recouvrée en cas de
défaut.
Source : Boursorama
Ces agences peuvent aussi noter une opération financière : dans ce cas, elles modélisent l’opération à partir
de ses flux financiers en essayant d’évaluer le risque de défaut et de perte.
Après avoir instruit un dossier pendant plusieurs semaines, une agence rend sa note à l’émetteur qui a la
liberté de la publier (l’agence a ensuite la faculté de réviser cette note à tout moment en fonction de ses critères
de notation) ou de ne pas la rendre officielle (le contrat s’arrête alors).
Flambée des spreads au début de la crise financière
Comme le montre le tableau ci-dessous, la crise financière a provoqué un élargissement brutal des spreads
sur le marché secondaire obligataire.
2013
20
20 2014
2015
15
12,1
10 8,4 8
4,7 4,8
5 3,7 3,3
0
Euro PP, Europe Euro PP, France Schuldschein, Allemagne
Source : Dealogic Source : L'Agefi Source : Thomson Reuters
■ Sur l’Euro PP
• La charte relative aux Euro PP
Consultable via le lien :
https://www.banque-
france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/Stabilite_financiere/Charte-Euro-PP.pdf
• Consulter le site : http://www.euro-privateplacement.com
Les notions-clés
Le capital de l’entreprise
La liquidité du titre La gestion de portefeuille
Le price earning ratio
Le couple
rendement - risque
Le marché primaire
Il y a deux possibilités de réaliser une introduction d’actions en Bourse :
• la première consiste à mettre en vente dans le public une partie des actions existantes (et non
cotées jusqu’à présent) c’est l’introduction en bourse. Elle se réalise sans changement de taille
du capital ;
• la seconde consiste à créer des titres nouveaux, sans que les actionnaires anciens aient à se
dessaisir d’une partie de leurs titres, c’est l’augmentation de capital. Le capital change de taille
car il y a « émission » de titres nouveaux.
Il existe deux types d’augmentation de capital :
à titre onéreux ou « souscription » : le capital augmente grâce à l’apport d’argent
frais, l’investisseur doit apporter les capitaux correspondant au prix de l’action
(multiplié par le nombre d’actions souscrites),
à titre gratuit ou « attribution » : le capital augmente grâce à des réserves qui
étaient constituées par l’émetteur. L’investisseur souscrit sans avoir à débourser, les
capitaux étant déjà dans l’affaire.
Le principe consiste d’abord à proposer la totalité de l’émission aux actionnaires anciens,
proportionnellement aux actions qu’ils détiennent déjà. S’ils n’absorbent pas toute l’augmentation
de capital, le solde disponible est proposé aux actionnaires anciens qui souhaitent plus que leur
dû, puis en cas de solde résiduel, à tout investisseur nouveau. Ainsi, le « droit » de souscrire peut
être cédé. Une fois introduite en Bourse, l’entreprise peut successivement procéder à d’autres
augmentations de capital.
Le marché secondaire
L’architecture générale des systèmes de négociation, en Europe, repose sur un marché dirigé par les ordres
des acheteurs et des vendeurs et animé par des prestataires habilités. Il n’existe plus de lieu « physique »
d’exécution des négociations. Toutes les transactions sont exécutées sur des systèmes électroniques ; on
peut parler de lieux d’exécution « virtuels ».
Depuis l’entrée en vigueur de la Directive MIF en novembre 2007, on assiste à un éclatement des différents
systèmes d’exécution avec la cohabitation de trois systèmes d’exécution d’ordres :
• les marchés réglementés et organisés, c’est-à-dire les Bourses historiques qui conservent une
fonction spécifique, l’admission des instruments financiers à la négociation ;
• les systèmes multilatéraux de négociation dont l’activité unique est d’organiser la confrontation
des ordres des acheteurs et des vendeurs ;
• les établissements de crédit internalisateurs qui deviennent la contrepartie systématique des
ordres de leurs clients.
L’arrivée de ces nouveaux intermédiaires a introduit une concurrence en matière d’exécution des ordres et a
abouti à une fragmentation des marchés donc de la liquidité puisqu’une valeur peut être négociée, en même
temps, sur plusieurs systèmes électroniques de cotation.
■ La vente à découvert
Cette technique offre à l’investisseur la possibilité de vendre des titres qu’il ne détient pas, ce qui peut
permettre de gagner de l’argent si les marchés sont baissiers.
Souvent assimilée à de la spéculation pure, elle peut toutefois se révéler un outil efficace de gestion de
portefeuille.
■ Le mois boursier
Il commence 4 séances de bourse avant la fin du mois précédent pour se finir le jour de la cinquième séance
de bourse avant la fin du mois.
Le dernier jour du mois boursier (appelé jour de liquidation), à ce moment si l’investisseur n’a pas soldé sa
position il a la possibilité :
• soit de finaliser ses transactions en achetant ferme (en levant) ses titres achetés ou en livrant les
titres vendus ;
• soit de reporter sa position, c’est-à-dire de dénouer sa position le mois suivant moyennant des
frais dits de report.
5
Indice regroupant les valeurs du CAC40 et 80 valeurs des premiers et seconds marchés, les plus liquides.
2.1.2. L’analyse financière et boursière de l’entreprise dans le cadre d’une gestion active
■ Résultats et bénéfices
La valeur intrinsèque d’une entreprise correspond à l’actualisation des flux futurs qu’elle va générer en termes
de resultat net et les dividendes qu’elle va verser.
Un investisseur qui achète des actions d’une société souhaite rapidement être récompensé de son achat par
des dividendes ou un espoir de plus-value. Ce qui l’intéresse donc est la capacité de l’entreprise à produire
du résultat dans le futur ou à augmenter sa valeur.
Il va ainsi procéder à une analyse financière détaillée de la société : EBE (Excédent Brut d’Exploitation),
résultats, capacité d’autofinancement, structure financière, niveau des fonds propres et de l’endettement.
■ Au-delà de la capacité à générer des bénéfices, la structure financière est aussi un critère important
pour les analystes. Le marché est attentif à ce que l’entreprise dégage des cash-flow substantiels. Une
Source : Boursorama
Certains indicateurs sont plus pertinents selon certains secteurs d’activité
Pour une société détentrice d’une base d’actifs importants :
P/B = Capitalisation boursière / Fonds propres
Cet indicateur favorise les sociétés qui ont des fonds propres importants.
Il existe bien d’autres indicateurs et l’analyste devra sélectionner la batterie d’indicateurs pertinents en fonction
de la nature de la société, de son secteur, de sa localisation géographique afin de pouvoir comparer sa
valorisation, comparaison qui découlera sur l’acte de gestion (acheter, vendre, conserver).
4 388
3 936
1994
1990 Krach obligataire US
provoquant la chute des
Invasion du marchés financiers
Koweït par l’Irak
2 356
1 960 3 653
2008-2009
2001 Crise financière récession dans les
pays développés et chute des
Attentats du 11
Septembre marchés
2 403 Politiques monétaires, plans de
relance des Etats, réduction des couts
Mars 2003
1 000 des entreprises hausse des
Conflit en Irak marchés actions et reprise
+ 293.6 % économique
Source : AFG
Théorie financière
La recherche en économie et en finance a mis en avant le concept de marché efficient : soumis à une loi de
« marche au hasard », les marchés financiers, et en premier lieu le marché des actions, incluent
instantanément toutes les conséquences issues des informations passées et reflètent les anticipations
exprimées sur les événements futurs. Toute information arrivant sur le marché est donc immédiatement
intégrée dans les cours qui seraient ainsi un « miroir financier parfait » de la réalité.
Cette théorie de l’efficience des marchés et de la symétrie de l’information a été très fortement remise en
cause par la profonde crise financière de 2007-2008, la recherche mettant davantage l’accent sur les
problèmes de mouvement de flux et de finance comportementale.
■ Analyse du rendement
Sur une action, un rendement se définit comme une variation relative des cours entre deux dates à laquelle
on a pris soin d’intégrer le dividende s’il est perçu entre ces deux dates.
On peut travailler sur des rendements quotidiens, hebdomadaires, mensuels ou annuels à partir des cours de
clôture de la Bourse.
■ Analyse du risque
Sur une période d’observation donnée, se mesure généralement le risque par l’écart-type calculé sur la série
statistique des rendements. Quelle que soit la périodicité retenue pour établir la série de rendements
(quotidiens, hebdomadaires, mensuels), un écart-type annualisé s’affichera au final, ceci afin de rendre ce
paramètre homogène et comparable avec d’autres : il est alors une mesure statistique de la volatilité passée
dite « historique ».
Cet instrument de mesure du risque donne une idée de la dispersion du rendement par rapport au rendement
habituel moyen.
Le marché obligataire rapporte moins mais présente un risque plus faible : avec une régularité de revenus.
La comparaison des couples rendement / risque permet de déterminer une hiérarchie au sein des actions,
mais aussi au sein des classes d’actifs, de la moins risquée, donc moins rémunératrice (dans l’exemple ci-
dessus, les obligations) à la plus risquée, donc plus rémunératrice (dans le même exemple, les actions).
■ Le risque lié à l’action elle-même, ou risque spécifique, représenté par l’alpha (α)
L’α mesure le rendement de l’action pour un rendement du CAC 40 nul. Il est utilisé dans la gestion active
pour représenter l’excès de rendement d’un portefeuille par rapport au benchmark. Il représente la création
de richesses de l’entreprise indépendamment du marché.
L’expression « générer de l’alpha », synonyme de « surperformer le benchmark », signifie faire une meilleure
performance que l’indice de marché.
Rendement de l’action
x x
x x β : pente de la droite
x x x
x x x x x
Rendement de l’indice
x x
x
x
Approche simpliste – Achat de tous les titres de Simple à implémenter Suivi du portefeuille plus
réplication pure l’indice dans une proportion lourd
équivalente
Échantillonnage Achat des titres les plus Bonne représentativité Erreur de réplication
représentatifs dans chaque sectorielle / pays importante
secteur Ignore les corrélations
intersectorielles
Cette gestion est en net développement via la création d’ETF (Exchange-Traded Fund 6 ou fonds indiciels
cotés), qui répliquent la performance des indices.
6 Instrument financier hybride regroupant les caractéristiques d’un fonds et d’une action.
Sources
Les notions-clés
Montants
1 527 1 239 1 934 3 324 3 971 5 345
(en milliard de dollars)
Source : BRI
Compte tenu des volumes échangés, et du fait que le marché est mondial en temps réel, les opérateurs doivent
y être fiables et identifiables. Les banques jouent donc un rôle de premier plan, tant pour leur propre compte
que pour celui de leurs clientèles.
7
Selon l’étude triennale de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) publiée en septembre 2013.
■ Le change manuel
Il s’agit de l’échange des billets de banque : des grossistes centralisent les mouvements (un exemple : CPR-
CA Billets à Paris). Le prix du change manuel est celui du scriptural augmenté d’une marge plus forte (coût
des transports et assurance, et coût de l’immobilisation des fonds). Les achats et ventes de billets in fine se
règlent en compte.
1,60
1,50
1,40
1,30
1,20
1,10
2006 2008 2010 2012
Source : Boursorama
Si les banques centrales détiennent aujourd’hui près de 65 % de leurs réserves de change en dollars, la part
de l’euro croît et représente environ 25 %. Le dollar a ainsi trouvé un concurrent sur la scène mondiale.
Remarque
En pratique, la banque ne travaillera pas à marge nulle. Afin de réaliser un profit financier sur le contrat de
change à terme, elle pratiquera par exemple un cours à terme de 1,3025 vis-à-vis de son client. Après
couverture, son gain financier est alors de : 767 826,14 € - 1 000 000 / 1,3025 = 71,82 €.
Les notions-clés
Les instruments dérivés existent depuis plusieurs siècles pour les matières premières (de la tulipe à l’or). Dans
le domaine de la finance, l’attention s’est d’abord portée sur les devises (terme ferme et optionnel), pour
s’élargir aux taux d’intérêt et aux actions et, plus récemment, aux dérivés de crédit.
Pour couvrir les risques de change, de taux toute une gamme d’instruments a été développée.
On distingue en général les instruments de type terme ferme de ceux de type terme optionnel.
Au milieu des années 80 sont apparus les contrats « futures » de taux, sur marchés organisés, puis les
contrats optionnels ; et enfin, début des années 2000, les dérivés de crédit.
Ainsi, en France, des marchés comme le Matif pour les instruments de taux ou le Monep pour les options sur
actions ont été créés.
3.2.1. La Couverture
Une société d’assurance apprend qu’elle va recevoir 2 millions d’euros en Juin 2014, somme qu’elle souhaite
placer à court terme. Cette société peut craindre une baisse des taux et donc du rendement de son placement
futur.
En acquérant 2 contrats Euribor d’échéance Juin au cours de 99,7(100-0, 3) et en revendant ces 2 contrats
en Juin au cours de 99,80 cette société aura compensé le manque à gagner de son placement réalisé dès le
mois de Mars.
8h00
J1 J2 J3 J4 En J1 le soir : la position est perdante,
Vente à 6.000 sur Achat à 5.920 sur versement d’un appel de marge de
l’échéance Juillet l’échéance Juillet
Je prends une position.
20 × 10 × (6 000 - 6 040) = 8 000 €.
Je verse un dépôt de
garantie (DG). En J2 soir : la position est gagnante,
réception d’un appel de marge de
6.000 20 × 10 × (6 040 - 6 010) = 6 000 €.
6.040
6.010 5.920 En J3 soir : la position est gagnante,
réception d’un appel de marge de
5.950
Je déboucle ma
20 × 10 × (6 010 - 5 950) = 12 000 €.
position.
je récupère mon dépôt En J4 : à 15H le trader déboucle la
Cours de Cours de Cours de
de garantie (DG). position avec un gain de 20 × 10 ×
compensation compensation compensation (5 950 - 5 920) = 6 000 € par rapport
à la clôture à la clôture à la clôture Position soldée
6.040 6.010 5.950 à la veille.
Gain de 30 par rapport
Appel de marge
négatif de 40
Appel de marge
positif de 30
Appel de marge
positif de 60
au cours de la veille
Bilan financier : la vente suivie du
18h15
« rachat » rapporte au total : 20 × 10
- DG - 40 + 30 + 60 + 30 + DG
× (6 000 - 5 920) soit 16 000 €.
Gain total = + 80
Source : Boursorama
Achat de call
GAIN
J’achète un CALL Michelin 105 Au-delà de 110,80
échéance septembre à 5,80 le 13/07/N je suis gagnant
10
Mon
5 « point mort »
est à 110,80.
105 108 110,80
PERTE
Dans le montage de produits structurés jouant la hausse du marché, les banques utilisent les achats de call.
Mon
5 « point mort »
En dessous de 105, je suis sûr de est à 110,80.
garder le montant de ma prime : 5,80
COURS DE L’ACTION
105 108 110,80
- 5
Au-delà de 110,80
- 10 je suis perdant
PERTE
Exemple d’utilisation :
Un investisseur a acheté des actions Michelin à un cours de 80. Le 13 juillet, le marché vaut autour de 105 et
les « call 105 échéance septembre » cotent 5,80.
Si l’investisseur estime qu’il a déjà suffisamment gagné et pense que le cours de l’action Michelin devrait se
stabiliser, il peut avoir intérêt à vendre des « call 105 échéance septembre ».
Si son anticipation est mauvaise, c’est à dire que le cours de l’action Michelin s’élève, il se fera exercer par
l’acheteur et devra livrer des actions Michelin en échange d’un prix de 105. Il se retrouve avec une trésorerie
de 105 + 5,80 = 110,80 par action. Il a encore amélioré sa performance.
Si, en revanche, le cours baisse, l’option ne sera pas exercée.
L’investisseur se retrouve avec des titres qui valent moins cher (il peut regretter de ne pas avoir vendu plus
tôt à 105) mais il a tout de même engrangé une prime de 5,80 qui vient améliorer la valorisation de sa position.
Achat de put
10
Mon 5
« point mort » 100,10 102 105 COURS DE L’ACTION
est à 100,10.
Au dessus de 105
mon put ne me sert pas : j’ai perdu 4,90
- 5
PERTE
Exemple d’utilisation :
Un investisseur a acheté des actions Michelin à un cours de 80. Le 13 juillet, le marché vaut autour de 105 et
les « put 105 échéance septembre » cotent 4,90. L’investisseur a déjà bien gagné sur ce titre mais il pense
que l’action Michelin a encore un potentiel de hausse. Il décide de conserver ses titres mais de les « couvrir »
en cas de baisse par l’achat de put.
Si l’action Michelin continue de grimper, il bénéficie de cette hausse : il la revendra à un prix plus élevé que
105. Toutefois, son bilan financier sera amputé de la prime.
Si au contraire l’action Michelin baisse, il se félicitera de s’être couvert à 105 : il exercera son option avant
l’échéance (option à l’américaine) et obtiendra alors un bilan financier de 105 - 4,90 = 100,10.
L’option peut être analysée ici comme une assurance prise par l’investisseur pour couvrir son portefeuille en
cas de baisse du marché : il paye pour cela une « prime » !
GAIN
Je vends un PUT Michelin 105
échéance septembre à 4,90 le 13/07/N
Mon
gain initial
est de 4,90.
10
Mon
« point mort » 5
est à 100,10. Au dessus de 105,
105 je suis sûr de garder
le montant de ma prime : 4,90
COURS DE L’ACTION
100,10 102
- 5
Exemple :
Le 13 juillet, un investisseur souhaite acheter des actions Michelin qui cotent autour de 105. Il peut mettre un
ordre d’achat à un cours limite inférieur au cours du marché. Il peut aussi vendre des « put 105 échéance
septembre à 4,90 ».
Si le cours de l’action Michelin baisse, il se fera exercer par l’acheteur du put d’ici septembre et devra lui
acheter des actions Michelin en échange d’un prix de 105. Il se retrouve avec un prix d’achat « tout compris »
intéressant égal à 105 - 4,90 = 100,10 puisqu’il a engrangé une prime de 4,90 au départ. Évidemment, si le
cours de l’action a chuté dans des proportions importantes, il se retrouve à acheter « plus cher » que le marché
ce qui n’est pas très favorable.
Si en revanche le cours de l’action grimpe, le put ne sera pas exercé. L’investisseur n’a pas de titres Michelin,
ce qu’il peut regretter a posteriori mais il a engrangé une prime qui vient améliorer la performance de son
portefeuille par ailleurs.
Évolution de la réglementation
Les régulateurs tant aux États-Unis qu’en Europe tentent d’améliorer la transparence sur les marchés dérivés
de gré à gré avec la mise en place du Dodd Franck Act pour les premiers et d’EMIR pour les seconds.
EMIR (ou European Market Infrastructure Reglementation) est la réponse européenne aux engagements pris
par le G20 de Pittsburg en 2009 à propos de la régulation des dérivés OTC (gré à gré), à savoir transparence
et supervision du secteur.
La mise en œuvre de cette réglementation est prévue en plusieurs étapes, par type de contrat. La première a
déjà eu lieu (septembre 2013) et a concerné les swaps de taux, les contrats d’échange sur risque de crédit
(Credit Default Swaps – CDS). La seconde portera sur les dérivés de change et les matières premières
Cette réglementation se traduit par une obligation déclarative de toutes les opérations (listées ou de gré à gré)
par les entreprises financières ou non financières auprès d’un référentiel central (ou Trade Repositary). Elle
se traduit aussi par une obligation de compensation centrale qui entre en application en juin 2016 et
s’échelonne en fonction du type de dérivé et de la catégorie de la contrepartie.
L’ESMA est chargée de définir la liste des contrats éligibles à la compensation centrale et d’en déterminer le
calendrier ainsi que la liste des chambres de compensations autorisées.
En France c’est l’AMF qui est chargée de veiller au respect de cette obligation.
L’obligation de reporting
■ Lire
• Sur les obligations prévues par EMIR
Consulter le site de l’AMF : http://www.amf-france.org/Acteurs-et-produits/Produits-
derives/Obligations-prevues-par-EMIR-/Compensation-centrale.html
Les notions-clés
Emerging commodities
Des marchés tirés par la croissance économique mondiale mais des marchés
agricoles fortement corrélés aux marchés de l’énergie
Graphique statique
150,00
100,00
Source : Boursorama
L’industrie du gaz naturel a connu ces dernières années un mouvement de fin des monopoles d’État et de
dérégulation à l’échelon mondial. Producteurs et distributeurs de gaz naturel ne sont désormais plus réunis
au sein d’un même groupe qui coordonnerait production et prix. L’ouverture des marchés gaziers a conduit à
une formation des nouvelles places d’échange qui permettent aux acteurs d’acheter/vendre du très court terme
jusqu’à 3 ans, qui viennent s’ajouter aux contrats à long terme préexistants. Dans le même temps, les contrats
de gaz naturel ont été standardisés.
L’électricité est une énergie particulière car elle ne peut être stockée, ce qui conduit à un ajustement en temps
réel entre l’offre et la demande du marché. L’impossibilité de stocker se traduit par :
• de fortes variations de prix intra-day liées aux aléas de production et de consommation pour le
chauffage ou à la climatisation avec des possibilités de variation de 1 000 % sur des périodes de
temps très brèves à cause de soudaines vagues de chaleur ou de froid ;
• une saisonnalité marquée : les systèmes d’air conditionné, très consommateurs en électricité,
impliquent que le prix de celle-ci est bien plus élevé en été qu’en hiver aux États-Unis ;
À l’image du gaz naturel, le marché de l’électricité a connu un mouvement de fin des monopoles étatiques et
la mise en place d’une dérégulation progressive du secteur. En termes d’organisation, l’ouverture totale du
marché de l’électricité au sein de l’Union européenne est effective depuis le 1er juillet 2007 ; de nouvelles
structures de marché apparaissent :
• Nordpool, bourse électronique scandinave regroupant les marchés norvégiens, suédois,
finlandais et danois ;
• EEX, la Bourse allemande, offre des services de cotation « spot » sur l’électricité, le charbon ou
le CO2 mais aussi des produits dérivés (contrats à terme) ;
• Powernext SA s’est donné comme objectifs de créer des références de prix incontestables sur le
marché de l’électricité et de participer à la construction d’un marché financier européen de
l’électricité unifié ;
• le NETA (Nex Electricity Trading Arrangement) au Royaume-Uni ;
• une alliance sur le marché de la péninsule ibérique entre l’OMIP (marché à terme de Lisbonne)
et l’OMEL (bourse électrique située à Madrid).
Ces différents marchés géographiques tendent à s’interconnecter et une logique de prix de marché commence
à émerger, poussant les prix à la hausse. Mais de nombreux pays, dont la France, ont conservé en parallèle
des tarifs régulés, ce qui n’aide pas le consommateur à s’y retrouver. Dès lors, il devient très difficile pour un
industriel souhaitant produire de l’électricité de calculer son point mort de retour sur investissement. Il doit tenir
compte de la distorsion des prix due à la coexistence entre le système de marché libre et le système régulé
de l’opérateur historique mais aussi de la volatilité des prix de l’électricité sur le marché libre, des cours des
combustibles fossiles utilisés pour produire de l’électricité (gaz, pétrole) et des prix des quotas d’émission de
gaz à effet de serre qu’il doit éventuellement se procurer.
6,60
6,00
5,50
5,00
Source : Boursorama
6,00
5,00
4,00
Source : Boursorama
8
Technique classique de production du biodiesel ». Source actu-environnement.com
2,50
2,00
1,50
1,00
Mai Jul Sep Nov 2014
Source : Boursorama
700,00
650,0
600,00
550,00
Source : Boursorama
1.4.5. L’or : une matière première d’exception à la fois référence et valeur refuge
Du fait de sa rareté et de son caractère inaltérable, l’or a toujours joué un rôle privilégié dans l’histoire des
sociétés. Il fut longtemps la valeur de référence pour établir le prix des marchandises et a été élevé au statut
de monnaie d’échange officielle. Plus récemment, il a été le pilier du système monétaire international. En
déclarant, en 1944, lors des accords de Bretton Woods, le dollar « as good as gold » et en fixant une parité
de 35 dollars pour une once d’or, les pays ont confié à la devise américaine le rôle de référence monétaire
internationale. Mais le dollar abandonnera ce statut, dans les années 1970, en retrouvant un cours libre par
rapport à l’or.
Le plus important des marchés de métaux précieux est, en termes de volumes échangés, celui de l’or suivi
par ceux de l’argent, du platine et du palladium. Le « métal jaune » est coté sous forme physique à Londres
et sous forme de contrats à terme à New York (New York Mercantile Exchange – NYMEX). Il est le seul métal
pour lequel existe un marché de prêt/emprunt du fait que les banques centrales ont le souci de rentabiliser
ces avoirs aussi importants que peu rémunérateurs.
Son cours est très volatile car il est soumis à divers facteurs :
• incidence de l’orfèvrerie (élaboration de bijoux) ;
• demandes industrielles diverses : dentisterie, hautes technologies… ;
• évolution du stock d’or des banques centrales (Cf. L’or constitue, généralement, près de 10 %
des réserves des banques centrales. Toutefois, la Chine a récemment augmenté de manière
sensible son stock) ;
• coûts et volume de production (la production, émanant principalement d’Afrique du sud, des
États-Unis, d’Australie et de Chine, est d’environ 3 500 tonnes par an) ;
• état des réserves minières (les stocks d’or présents dans le monde sous toutes les formes
représentent près de 160 000 tonnes) ;
• coûts de stockage ;
• niveau de la devise de cotation (dollar) vis-à-vis des autres devises ;
• incertitudes monétaires puisque la devise américaine est considérée comme une « valeur
refuge » en cas de crise internationale grave ou de guerre, rôle renforcé par l’abandon de la
convertibilité du dollar en or, le 15 août 1971.
L’absence de corrélation avec les autres actifs financiers (actions et obligations) en fait un excellent outil de
diversification pour des investisseurs financiers et donc une possibilité de placement alternatif.
1 500,00
1 000,00
500,00
Source : Boursorama
La finance carbone
Powernext SA propose aux intervenants européens la solution Powernext Carbon, un marché organisé en
continu d’échange au comptant de quotas d’émission de CO2. Le contrat, d’un montant de 1 000 tonnes
équivalent CO2, y est coté en euros par tonne.
9
Source ONU.
Des corrélations de plus en plus fortes entre les grands marchés internationaux
de commodities
Les sources d’énergie (pétrole, gaz…) négociées sur les marchés internationaux sont largement utilisées dans
certains pays pour produire de l’électricité qui accède au statut de commodity avec la libéralisation notamment
du marché européen. Mais ce processus est arbitré par le marché naissant des quotas d’émission de CO2, les
sources d’énergie fossiles ayant l’inconvénient de rejeter dans l’atmosphère des gaz à effet de serre. D’un
autre côté, la hausse des prix de l’essence rend compétitive la filière éthanol. Et cette nouvelle commodity
peut être produite à partir du sucre de betterave ou de canne mais aussi à partir de l’amidon contenu dans le
blé ou le maïs. Une hausse ou une baisse du prix du pétrole a donc des répercussions, même si elles sont
partielles et décalées dans le temps, sur les marchés de l’éthanol et des denrées agricoles.
Sources
■ Lire
• Sur le marché des matières premières
L’article de La Tribune.fr : « Matières premières, de la flambée à la chute des prix »
Consultable via le lien : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/matieres-premieres-sur-20-ans-de-
la-flambee-a-la-chute-des-prix-543642.html
■ Les commentaires
Écart de taux avec l’Allemagne : les taux du 6 mois, 2 ans, 5 ans, 7 ans, 10 ans correspondent aux taux
de rendement actuariels, relevés sur le marché secondaire, sur un emprunt d’État du pays concerné pour
la durée mentionnée. On a ici un aperçu de la « courbe des taux de l’État » dans chacun des pays. Les
courbes sont à cette date « ascendantes ».
CNO-Etrix (Euro Total Return Index) : il s’agit des indices permettant d’apprécier la performance moyenne
par maturité des taux du marché obligataire. Ces indices sont composés d’obligations d’état européens
sélectionnées en fonction de critères de liquidité et de représentativité. Ils sont utilisés comme benchmarks
pour les portefeuilles obligataires.
Indices EMTXI : les indices EMTXI présentés mesurent la performance des obligations d’État indexées sur
l’inflation dans la zone euro. On évalue ainsi un portefeuille constitué des emprunts d’État indexés sur
l’inflation dans la zone euro et ayant une valeur de 100 le 31/12/98.
CNO – TEC10 : le TEC10 représente le taux de rendement actuariel d’une obligation du Trésor dont la
durée de vie serait exactement de 10 ans. Ce taux est obtenu par interpolation linéaire entre les taux de
rendement actuariels annuels des 2 obligations du Trésor qui encadrent au plus proche la maturité
10 années théoriques.
Les extraits de la cote : ces informations sont utilisées pour la valorisation des portefeuilles.
Attention
Concernant le mode de cotation sur le marché des changes entre professionnels, il existe des usances de
marché : le dollar est coté en exprimant combien 1 dollar représente en quantité variable de devises
(exemple : dollar / yen = 80,83 signifie que 1 dollar = 80,83 yens). On dit que cette devise cote « au certain ».
C’est aussi le cas de la livre sterling (GBP) et désormais de l’euro. Toutes les autres devises cotent elles à
« l’incertain ».
■ Chapitre 8 – L’approche des produits dérivés par l’exemple des dérivés actions
Source : Boursorama