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Institut Galilée : 1ère année école d’ingénieur en alternance

Cours économie générale


Plan
I. Introduction générale
II. Les agents économiques et leurs comportements
III. Les lois du marché
IV. Les problèmes de l’économie nationale

I- Introduction générale
A). Qu’est ce que l’économie ?

C’est la première que l’on se pose lorsqu’on étudie l’économie.

Plusieurs définitions de l’économie entre autres:

- Raymond Barre : l’économie c’est la science de l’administration des ressources rares


- L’économie est la science des choix et des arbitrages (Fourcher, 2007).
- Selon Paul Samuelson, l’économie recherche comment les hommes et la société
décident, en faisant ou non usage de la monnaie, d’affecter des ressources productives
rares à la production, de marchandises et services variés, et de répartir ceux-ci à des
fins de consommation dans la société.

Raison pour laquelle on dit que l’économie n’est pas une science exacte mais humaine car
l’économie n’est pas comprise de la même manière selon les économistes qui l’ont étudié. Les
lois mathématiques ou physiques sont mêmes dans le temps et dans l’espace ce qui n’est pas
le cas de la science économique. Ainsi Fourcher (2007) affirme qu’il n’y a pas de vérité
économique, il n’y a que des débats économiques.

Cependant la définition qui couvre la majorité des manuels d’économie : L’économie étudie
la façon dont les individus ou les sociétés utilisent les ressources rares en vue de satisfaire au
mieux leurs besoins.

Cette définition mets en avant deux aspects fondamentaux de l’économie :

1. Les individus ou les groupes d’individus agissent car ils ont des besoins illimités à
satisfaire avec des moyens limités.
2. L’analyse économique est à la fois microéconomique et macroéconomique

Microéconomie : étude des comportements individuels

Macroéconomie : étude des phénomènes de société

La définition présentée ci-dessus permet de comprendre le point de départ de la théorie


économique. Face à un problème quelconque (résoudre par exemple le chômage),
l’économiste commence généralement par se demander :
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- Quels sont les objectifs des décideurs (leurs besoins) ?
- Quels sont les moyens disponibles et les contraintes (« les ressources rares ») ?
- Quelle est la solution optimale, c'est-à-dire celle qui permet d’atteindre le maximum
de satisfaction au moindre coût (minimum de ressources utilisés) ?

B). Quelques caractéristiques du raisonnement économique

La théorie est abstraite :

Les choses ne se passent pas dans le monde réel comme dans la théorie économique.
L’analyse théorique ne cherche pas simplement à décrire la réalité car la réalité est très
complexe. Et c’est à cause de cette complexité qu’on utilise des modèles simple qui soient
maniables. Les conclusions de la théorie doivent être confrontées aux faits et ses hypothèses
de départ.

Exemple de la théorie de la production :

- Hypothèse : les dirigeants des entreprises cherchent à maximiser leur profit. Cette
hypothèse est non réaliste car on ne peut pas savoir si c’est la recherche de profit qui
motive toujours les dirigeants d’entreprises. Le problème de l’économiste n’est pas de
savoir ce qui se passe dans la tête du dirigeant. L’économiste cherche par contre à
construire un modèle de comportement des entreprises : Si le modèle explique
correctement comment la production varie en fonction de l’évolution du SMIC, du
taux d’intérêt etc. il sera retenu même si les hypothèses sont réalistes ou pas.

On raisonne toutes choses étant égales par ailleurs :

La consommation de pêches est une fonction décroissante de leur prix toutes choses étant
égales par ailleurs. On suppose donc que les autres variables susceptibles d’influencer la
consommation de pêches n’ont pas varié. Cependant, les autres facteurs (revenu, les prix
des autres bien, température…) ont pu aussi affecter la consommation. A chaque fois
qu’un économiste annonce l’effet d’une variable sur un autre, il faut toujours sous-
entendre que cette prévision est faite toutes choses étant égales par ailleurs.

C = -ap + autres variables (revenu, prix des autres biens, température …)

0 p

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Autre exemple : en disant que l’investissement est une fonction décroissante du taux
d’intérêt, l’économiste n’affirme pas que seul le taux d’intérêt agit sur l’investissement. Il
dit simplement que si l’on maintient constantes toutes les autres variables susceptibles
d’influencer l’investissement, une hausse du taux d’intérêt déprimera l’investissement.

I = - bi + autres variables

0 i

Cette façon de raisonner s’appelle une prédiction économique. Ainsi, la théorie économique
ne fait que prédire l’effet de certaines variables sur d’autres toutes choses étant égales par
ailleurs.

Analyse positive et analyse normative

L’analyse positive explique le monde tel qu’il est et l’analyse normative explique le monde
tel qu’il devrait être.

L’analyse positive est la seule qui permet d’adopter une démarche scientifique en économie.
La théorie ne porte pas de jugement de valeur et est fondée sur des hypothèses pour expliquer
des phénomènes. Si les faits contredisent les conclusions de la théorie alors la théorie est
rejetée.

- Exemple : effet probable d’une politique de lutte contre le chômage ou l’inflation.

Mais l’analyse positive ne peut pas dire laquelle des deux politiques est prioritaire.

Par contre, l’analyse normative, définit les bons objectifs et les priorités souhaitables pour la
société. Les conclusions de l’analyse normative s’appuient sur des jugements de valeur que
les individus peuvent partager ou pas et ne peuvent pas être soumis à l’épreuve des faits.

Conclusion : En tant que discipline scientifique, la théorie économique est essentiellement


positive. Mais les économistes peuvent utiliser leurs théories à des fins normatives pour
donner leur opinion sur les différentes voies à suivre. Cependant, il ne faut pas faire passer les
jugements de valeur comme résultats de travail scientifiques.

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Les écoles de pensées

Les économistes appartiennent à plusieurs courants de pensées c'est-à-dire qu’ils partagent


des faisceaux d’idées proches dans chaque courant.

- Le courant classique : Ils sont pour le laisser faire c'est-à-dire que l’Etat ne doit en
aucune façon intervenir. C’est loi du marché qui prévaut. On doit faire confiance au
mécanisme des prix pour maintenir les marchés en équilibre. Même raisonnement en
cas de chômage, récession, inflation etc. Le chef de fil est Adam Smith qui a évoqué le
système de la main invisible. La main invisible est un mécanisme autorégulateur du
marché. Ainsi, l’individu en oeuvrant pour son intérêt personnel (concurrence) enrichit
la nation tout entière.

- Le courant keynésien : est contre le laissé faire et préconise l’intervention de l’Etat.

II- Les agents économiques et leurs comportements

A. Définitions
a) Qu’est-ce qu’un agent économique ?

Un « agent économique » est un individu ou un groupe d’individus constituant un centre de


décision économique indépendant. Chaque individu et chaque organisation composant une
société est donc un « agent économique ». Etant donné qu’il y a des millions de centre de
décision autonomes, l’analyse économique regroupe tous ces centres de décision en quelques
catégories seulement, selon leurs activités principales. Il s’agit d’une simplification abstraite
mais nécessaire.

b) Les agents économiques dans la comptabilité nationale


 Les ménages

Un ménage est constitué par tout individu ou tout group d’individus vivant sous un même toit.
Ainsi, un célibataire vivant seul est un ménage au même titre qu’un couple marié ou une
famille nombreuse. On peut aussi considérer qu’une caserne militaire ou un monastère sont
des ménages. Ce qui importe n’est pas le nombre de personnes composant un ménage, mais
l’unité du centre de décision économique (le chef de famille, le supérieur du monastère, le
commandant de la caserne).

Les fonctions économiques principales des ménages consistent à fournir des facteurs de
production (force de travail et capitaux) aux autres agents, et à utiliser les revenus de ces
facteurs pour la consommation ou l’épargne.

 Les sociétés non financières

Elles regroupent toutes les organisations dont l’activité principale consiste à produire des
biens et services non financiers marchands.

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Biens = produits matériels (pains, l’acier, etc.)

Service = produits immatériels (un cours d’économie, transporte de marchandise, acte


médical etc.)

Activité marchand = activité dont le chiffre d’affaires couvre le coût de production (recherche
de bénéfice).

 Les sociétés financières

Les institutions financières regroupent les organisations qui produisent des services financiers
et d’assurance. Elles comprennent les banques et les autres établissements de crédit, les
caisses d’épargne, les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (Sicav, fonds
commun de placement), la banque centrale et le Trésor public.

Les services financiers assurent l’émission, la collecte, la circulation et les échanges des
différents instruments de paiement, de placement et de financement (monnaie, devises,
actions, obligations, bons de trésor, crédit etc.).

La fonction des institutions financières est d’assurer le financement de l’économie, ce qui


recouvre 3 fonctions :

- Rôle d’intermédiaire entre agents disposants de capacités de financement et agents


ayant des besoins de financement ;
- Rôle de transformation de l’épargne des ménages, souvent disponible à court terme,
en ressources prêtables à long terme pour les entreprises ;
- Rôle de création monétaire nécessaire au fonctionnement de l’économie.

 Les administrations publiques

Elles regroupent toutes les organisations dont consiste à produire des services non marchands
ou à faire de la redistribution de revenu.

Les administrations publiques sont principalement financées par des prélèvements


obligatoires (taxes, impôts et cotisations sociales). Elles comprennent les administrations
centrales (Etat, sécurité sociale) et les administrations locales (commune, département,
région). Par simplification l’Etat regroupe l’ensemble des administrations publiques.

Taux de prélèvement obligatoire (TPO) (%) = *100

PIB = produit intérieur brut (revenu national)

« Exercice sur les prélèvements obligatoires »

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 Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM)

Il s’agit des organisations dont la fonction principale consiste à fournir des services non
marchands aux ménages et qui sont essentiellement financés par des cotisations et dons
volontaires. Les ISBLSM recouvrent des associations, les églises, les partis politiques et les
syndicats.

 Le reste du monde

Cet agent regroupe les ménages, les entreprises, les administrations et les institutions
financières non-résidents et qui effectuent des opérations avec des agents résidents. Un agent
est considéré comme résident s’il exerce une activité sur le territoire national pendant au
moins un an. Un touriste japonais de passage une semaine à Paris est non-résident, mais une
entreprise américaine ou un immigré installé en France sont des agents résidents.
Inversement, un Français travaillant à l’étranger est non-résident en France.

B. Le circuit économique
1. Une représentation simplifiée de l’activité économique
Le circuit économique est une représentation simplifiée de l’activité économique….
« ..secteur institutionnel.. »
Les échanges se font sur 3 grands marchés :

 Marché des BS : les producteurs (firmes et Etat) vendent des BS contre


monnaie aux acheteurs (firmes, ménages, Etat)
 Marché du travail : les individus vendent leur travail contre monnaie aux
firmes et à l’Etat
 Marché des capitaux : les prêteurs (ménages et banques) prêtent de l’argent aux
emprunteurs contre promesse de remboursement et paiements futurs d’intérêts.
En pratique, ces prêts peuvent prendre la forme d’achats de titres (ex : actions,
obligations,...) émis par les emprunteurs (firmes, Etat, banques) –

Remarques :

- un même agent intervient sur plusieurs marchés à la fois. Ex : un individu est à la fois
consommateur, travailleur, investisseur ou emprunteur (il vend son temps et ses
compétences sur le marché du travail, achète des BS sur le marché des BS, et prête ou
emprunte sur le marché des capitaux)
- beaucoup de BS produits par l’Etat (ex : enseignement, santé, sécurité) sont gratuits ou
quasi-gratuits (ex : l’enseignement à Lille3) et sont financés autrement.
- dans une économie ouverte sur le reste du monde, les agents nationaux échangent avec
le Reste du Monde (RM) sur les 3 marchés

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Les 3 grands marchés

Marché
des BS

Entreprises et Etat
-produisent des BS Marché du
-Engagent des travail
travailleurs
-Investissent ent
en biens de
capitaux

Marché des
capitaux

2. Les opérations économiques


2.1 Opérations sur les produits

- La production : création de nouveaux BS marchande ou non marchande pour plusieurs


destinations : consommation intermédiaire, consommation finale, consommation publique,
investissement, exportation

- consommation intermédiaire (CI) :

 CI = ensemble des BS transformés ou détruits par le processus de production


 ne concerne que les entreprises et les AP
 ex : énergie, matières premières, produits semi-finis (ex : farine pour la boulangerie,
acier pour la construction automobile)

- consommation finale (CF) : inclut les BS marchands destinés à la satisfaction directe des
besoins des ménages

- consommation publique ou dépense publique (G) : inclut les BS non marchands destinés
aux ménages et aux entreprises

- investissement (I) :

 nouvelles machines, nouveaux bâtiments des entreprises

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 nouveaux logements des ménages
 nouveaux bâtiments, matériel, infrastructures (routes, ponts,…) des AP
 au niveau macroéconomique, l’I est aussi désigné par l’expression formation brute de
capital fixe (FBCF)
 l’investissement est par nature constitué de biens durables, par opposition à la CI qui
est constituée par des BS non durables (car destinés à être transformés)

- exportations :

 les exportations incluent les BS vendus au RM


 en contrepartie, les agents importent des BS de l’étranger

2.2 Opérations de répartition

La vente de la production génère des recettes qui sont distribuées sous forme de revenus

- revenus primaires :

 ils résultent d’une contribution à la production. En conséquence, un agent qui ne


contribue pas à la production (ex : un retraité) n’a pas de revenu primaire.
 ils sont constitués des :
 revenus du travail (salaires, traitements,...)
 revenus de la propriété et de l’entreprise (loyers, dividendes pour les
actionnaires, revenus des entrepreneurs individuels,…)

- opérations de redistribution
 Ce sont les transferts
 ceux-ci ne résultent pas d’une contribution à la production, contrairement aux
revenus primaires. Par nature, ils sont sans contrepartie !
 exemples : impôts, cotisations sociales, subventions aux entreprises,
allocations de chômage

- revenu disponible (RD) : c’est le revenu primaire (d’un agent), augmenté des
transferts reçus et diminué des transferts payés

2.3 besoin et capacité de financement :

- la capacité de financement (CF) d’un agent = la différence entre ses revenus et ses
dépenses résultant de ses opérations non-financières
- Si CF > 0 : c-à-d si la somme de ses dépenses < somme de ses recettes, l’agent est dit
« en capacité de financement »
- Si CF < 0 : c-à-d si la somme de ses dépenses > somme de ses recettes, l’agent est dit
« en besoin de financement ».

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2.4 Opérations financières
- ces opérations sont purement financières, par opposition aux autres opérations
- elles consistent principalement en prêts (placement) et emprunts (endettement)
- exemples : dépôts bancaires, crédits, émissions d’actions ou d’obligations
- attention : il importe de bien distinguer entre le prêt d’une part, et les revenus (intérêts) que
ce prêt engendre d’autre part !

Exercice
Les ménages perçoivent un revenu monétaire de 1500 euros à la suite de leur contribution à la
production. Ils répartissent leur revenu en consommation pour 1000 euros et une épargne pour
150 euros. L’administration prélève aux ménages des impôts pour un montant de 200 euros,
aux entreprises et aux institutions financières pour un montant de 250 euros chacune. Par
ailleurs, elle effectue deux types de dépenses : elle achète des biens et services aux entreprises
pour un montant de 300 euros et verse aux ménages des transferts pour un montant de 150
euros.

Questions

1). Quels sont les secteurs institutionnels en relation dans cette économie
2). Représentez le circuit économique de cette économie
3). Existe-t-il des besoins ou capacités de financement pour chaque secteur
4). Quelle conclusion générale pouvez-vous tirer sur les agents économiques à capacité et à
besoin de financement.

C. Les ménages
1. L’offre du travail
Une offre de travail en science économique ne doit pas être confondue avec une offre
d’emploi dans le journal. Ce sont les individus qui offrent du travail et les employeurs qui
demandent du travail

a. Arbitrage entre travail et loisir

- Les ménages répartissent leur temps disponible entre loisir (cuisine, bricolage,
sommeil….) et travail rémunéré.
- Coût d’opportunité du loisir : revenus que les individus pourraient obtenir en
consacrant ce temps à un travail rémunéré. Donc coût d’opportunité = manque à
gagner lorsqu’on ne travail pas.
- Quand les rémunérations offertes par les employeurs sont élevées, plus le coût
d’opportunité du loisir l’est aussi et plus les ménages sont incités à travailler.

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- Conséquence : l’offre du travail des ménages est une fonction croissante du salaire.

Il y a 2 sortes de salaire : réel et nominal

- Salaire nominal : montant inscrit sur la fiche de paye


- Salaire réel : pouvoir d’achat = salaire nominal /prix moyen des BS dans l’économie.
C’est la quantité de BS que le salaire nominal peut se procurer.

b. Débat théorique sur l’offre du travail

- Pour Keynes, à CT l’offre du travail dépend du salaire nominal qui constitue la seule
information fiable puisque les contrats du travail ne fixent que les salaires nominaux.
- période d’inflation : une augmentation des salaires nominaux peut être perçue
comme une amélioration du pouvoir d’achat. Par conséquent, une offre d’emploi alors
que l’inflation à compensé totalement la hausse du salaire nominal, et donc pas de
changement de pouvoir d’achat.
- période de récession (baisse de la production) avec une baisse du niveau général
des prix (déflation) : une baisse des salaires nominaux sera refusée par les travailleurs
or ici aussi le pouvoir d’achat est resté inchangé. En effet, les travailleurs n’anticipent
pas correctement la déflation et pensent que tout recul de salaire nominal est une
baisse de pouvoir d’achat.
- Les monétaristes (néoclassiques) pensent que la vision Keynésienne est valable dans le
court terme. Mais avec le temps, les travailleurs adaptent leurs anticipations
(anticipent correctement l’évolution des prix) et ne tiennent plus que compte du salaire
réel. En conséquence l’offre du travail devrait dépendre du salaire réel (w/p).

2. La consommation
Plusieurs influences

a. L’influence du revenu : les lois d’Engel


La réaction des consommateurs suite aux variations du revenu est mesurée par l’élasticité de
la demande par rapport au revenu :

Elasticité-revenu (ER) = variation relative de la demande /variation relative du revenu (peut


être exprimé en %)

L’amélioration du pouvoir d’achat conduit les individus à privilégier certaines


consommations au détriment d’autres. On distingue donc 3 catégories de biens :

 Biens normaux
0 < ER <1 : une augmentation du revenu entraîne une augmentation
proportionnelle ou moins de la demande. La part de ces biens dans le
budget est stable ou régresse. Exemple : biens satisfaisant des besoins
élémentaires (habillement, logement, meubles et équipements ménagers).

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 Biens supérieurs
ER > 1 : Quand le revenu augmente la demande augmente plus que
proportionnellement. La part de ces biens dans le budget augmente avec
l’élévation du niveau de vie. Exemple : biens de luxe, service (loisirs)

 Biens inférieurs
ER < 0 : Quand le revenu augmente, la demande diminue. La part de ces
biens dans le budget recule très rapidement avec l’élévation du niveau de
vie. Exemple : biens de mauvaise qualité, ou considérés comme inférieur à
d’autres biens correspondant au même besoin. Abandonnés très rapidement
dès que le revenu s’améliore (pain noir par rapport au pain blanc).

b. Influence de l’inflation
Inflation = hausse moyen du niveau général des prix. Deux sortes d’inflation :
inflation constatée et inflation anticipée (ou prévue).

- Effet de l’inflation constatée : réduction du pouvoir d’achat, réduction de la valeur


réelle d’encaisses monétaires détenues par les ménages. Si par sécurité ou pour des
raisons de commodité les agents détiennent un certain volume de monnaie en réserve,
l’inflation les conduira à accroitre la valeur nominale de leurs encaisses pour maintenir
leur valeur réelle.
- Effet de l’inflation anticipée (ou prévue) par les ménages : Les ménages peuvent être
incités à accroitre leurs dépenses aujourd’hui pour éviter de payer plus chère demain.

En fait, l’effet immédiat de l’inflation est ambigu : baisse de la consommation si les


agents se rendent compte de la baisse de leur pouvoir d’achat. Augmentation de la
consommation si les individus anticipent correctement l’inflation.

c. Influence des taux d’intérêt


Les individus peuvent répartir leur consommation dans le temps.

Hausse du taux d’intérêt : tend à réduire la consommation courante et favorise l’épargne.

Baisse du taux d’intérêt : Stimule la consommation et freine l’épargne.

Les agents économiques ne tiennent pas compte du taux d’intérêt nominal mais du taux
d’intérêt réel.

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Explication : 100 euros placé aujourd’hui à 6% donne 106 euros dans un an si le niveau
général des prix reste inchangé. Si dans un an le niveau des prix augmente à 6%, les 106 euros
dans un an ont une valeur réelle (un pouvoir d’achat identique) que 100 euros aujourd’hui.

Taux d’intérêt réel = taux d’intérêt nominal – inflation.

Donc : une hausse du taux d’intérêt réels freine la consommation courante et stimule
l’épargne i.e substitution des satisfactions futures aux plaisirs immédiats.

d. Influence du revenu
 Le revenu courant : hypothèse keynésien
Selon Keynes, la consommation dépend du revenu courant. Pour Keynes il existe une loin
psychologique : Lorsque le revenu réel (disponible) augmente, la consommation augmente
aussi mais dans une proportion moins grande car une partie du revenu va à l’épargne.

Modèle de consommation keynésien : C = aY +

PmC (propension marginale à consommer) = a = = : fraction du revenu supplémentaire


consacré à la consommation. i.e quand le revenu augmente d’une unité, la consommation
augmente de a unité.

Notons que : 0 < a < 1 est toujours une constante dans le modèle keynésien.

C = consommation, Y = revenu disponible, = consommation incompressible : quand Y = 0


le ménage puise dans son épargne la valeur pour satisfaire ses besoins.

PmS (propension marginale à épargner ) = s = 1- PmC. Ou bien : s = = :

Modèle d’épargne : S (épargne) = Y-C ; S = Y(1-a) -

Propension moyenne à consommer (PMC) = : part du revenu disponible consacrée à la


consommation

Propension moyenne à épargner (PMS) = 1-PMC ou encore PMS = : part du revenu


consacré à l’épargne (taux d’épargne).

Si la PmC est stable, l’Etat peut prévoir une politique de relance sur la consommation.
Exemple : PmC = 80% et le gouvernement décide une augmentation des prestations sociales
aux ménages de 100 millions. Le revenu des ménages s’élève donc à 100 millions. Ils vont
consommer 80 millions et épargner 20 millions. Les producteurs vont produire et vendre 80
millions de plus qu’avant la décision du gouvernement. Les 80 millions du chiffre d’affaires
seront repartis aux différents agents économiques sous forme de salaire, profits, intérêt etc.
80% de ces revenus seront à leur tour consommer entrainant de nouvelles vagues de
production et de distribution de revenu par les entreprises et ainsi de suite. Ainsi, une

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augmentation du revenu exerce donc via la consommation, un effet multiplicateur sur la
production.

Les critiques du modèle keynésien :

- Hypothèse du cycle de vie de Modigliani :

La jeunesse: Periode du début de la vie active de l’individu. La consommation de l’individu


est supérieur à son revenu. L’épargne est difficile et il s’endette pour satisfaire sa
consommation.
La maturité : Periode de pleine activité. Le revenu de l’individu est supérieur à sa
consommation. Il rembourse l’endettement de la jeunesse et constitue une épargne pour la
retraite.
La retraite : Niveau de revenu inférieur à la consommation. L’individu puisse dans son
épargne constitué pendant la maturité.
Conclusion: Résumé de la théorie du cycle de vie: EMPRUNTER, EPARGNER, puis
DESEPARGNER
- Hypothèse du revenu relatif de Duesenberry :
1ère idée :

Les ménages définissent leur niveau de consommation non pas uniquement en fonction de
leur revenu personnel mais également en se référant aux dépenses, et donc aux revenus de la
classe sociale immédiatement supérieure (effet d’imitation).
La fonction de consommation avec effet d’imitation:

= a + b( )
: consommation du ménage
: revenue personnel du ménage
: revenue de la classe sociale la plus élevée

2ème idée : Les consommateurs vont chercher à maintenir leur niveau de consommation
quand leur revenu diminue en période de difficulté économique. Ils vont donc puiser dans
leur épargne ou s’endetter s’il le faut en espérant que leur revenu remonte afin de rembourser
les dettes et reconstituer leur épargne, d’où une reprise moindre de leur consommation. Donc
la consommation ne suit pas proportionnellement la baisse du revenu: C’est l’effet Cliquet.
« Exercice sur la consommation keynésienne »

D. Les entreprises
a. La valeur ajoutée
Les entreprises produisent (création de nouveaux produits) en combinant le travail avec
d’autres biens (machines, bâtiments, outils etc.) et services produits par d’autres entreprises. 0

La production a 2 sens :

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- Sens comptable : production = valeur des produits finis (chiffre d’affaires)
- Sens économique : production = création de biens et services nouveaux.

Or pour produire l’entreprise utilise des biens qui sont détruits dans le processus de
production (consommations intermédiaires).

L’entreprise ne contribue donc à la production nationale que si elle crée une valeur ajoutée
(VA).

VA = production – consommations intermédiaires.

En fait, chaque producteur n’augmente le produit intérieur du pays que du montant de sa


valeur ajoutée. Au niveau national :

PIB = somme des valeurs ajoutées.

b. Les facteurs de production


Les entreprises ajoutent de la valeur aux biens et services transformés par elles (contribuent à
l’apparition de la valeur ajoutée) en combinant les facteurs capital et travail.

Fonction de production : Q = f(K,L)

Q = quantité de biens et services produit ; L = Quantité de travail ; K = Capital productif


(constant à court terme mais variable à long terme)

- Facteur travail : Dimension quantitative : temps du travail (nombre ‘heures), nombre


de travailleurs
Dimension qualitative : qualification professionnelle, expérience, motivation, efforts

- Facteur capital : Ensemble des biens durables (outils, machines, terrains, bâtiments,
stocks etc.)
 Capital variable : stocks (est relayé par d’autres biens pour garder le
même niveau de stock afin d’éviter les ruptures de stock))
 Capital fixe : biens d’équipement immobilisés (n’est pas relayé)

- Consommation du capital et amortissement : traduit l’usure matérielle et le


vieillissement technologique (obsolescence). Provision financière destinée à financer
de nouveaux investissements (remplacer la machine) au bout d’un certain temps.
Charge déductible mais ne sort pas de la trésorerie (non décaissable). Permet de faire
des économies d’impôts car réduit le bénéfice imposable.

c. La productivité
La productivité (ou rendement) est l’intensité de la contribution des facteurs à la production.

- Productivité moyenne = production / quantité de facteur utilisée

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Exemple : productivité moyenne du travail : PM (L) = Q/L = produit moyen par heure
de travail. C’est une productivité apparente car on attribue la production totale qui est
engendrée par une combinaison de facteurs.

- Productivité marginale = augmentation de la production entrainée par l’emploi d’une


unité supplémentaire de facteur.
Exemple : productivité marginale du travail : PmL = = f’(L) > 0 et f’’(L) = <0

Même raisonnement avec le facteur capital mais dans le long terme

« Schéma d’une fonction de production en fonction de la main d’œuvre »

La production croit en volume avec la quantité de travail utilisée mais la productivité


marginale du travail décroit. Cette décroissance de la productivité marginale
s’appelle : loi des rendements décroissants.

d. La demande des facteurs


Les entreprises demandent du travail et du capital en raison de leur productivité. Elles
comparent ce que les facteurs leur rapportent (productivité) et ce qu’ils leur coûtent.
L’entreprise recherche donc un équilibre entre coût et productivité.

- Equilibre coût-productivité :

Le profit = chiffre d’affaire – coût des facteurs.

Coût des facteurs :

 Coût du travail : rémunérations versées aux travailleurs (salaires, primes, honoraires)


et cotisations aux différents régimes de sécurité sociale. Dans le discours théorique, le
coût du travail est assimilé au « salaire ». Rappelons que nous avons le salaire
nominal et le salaire réel.
 Coût du capital : taux d’intérêt (prix du crédit bancaire ou dividende versé aux
actionnaires). Comme pour le travail, on a un coût nominal du capital (taux d’intérêt)
et un coût réel du capital (taux d’intérêt réel)

L’entreprise cherche à maximiser son profit. Si la productivité marginale en valeur d’un


facteur est supérieure que son coût, le profit augmente et la demande de ce facteur est
stimulée. Inversement, si la productivité marginale d’un facteur augmente est inférieure à son
coût, le profit diminue et la demande de ce facteur est découragée. Le profit est donc
maximum si la productivité marginale progresse juste au même rythme que le coût du facteur.

La demande d’un facteur est donc une fonction décroissante de son coût, toutes choses égales
par ailleurs.

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Illustration graphique (exemple avec le travail)

Pté marginale du
travail

Salaire réel

L2 L1 L (Travail)

Cette logique de baisse de salaire (flexibilité) en tenant compte de la productivité marginale


fait parti de la rhétorique libérale pour créer des emplois. Le cas de l’Allemagne en est
exemple avec une précarisation des travailleurs jusqu’à ce que le salaire minimum ne soit
adopté il n’y a pas longtemps.
Une autre conséquence est que l’émergence des travailleurs pauvres a crée de fortes inégalités
entre les salariés et les employeurs.

- Construction d’une fonction de demande du travail: Programme de


maximisation de profit de l’entreprise

L’équation de profit est :

= -

= prix monétaire de l’unité de main d’œuvre (rémunération nominale) ;

= taux d’intérêt (prix de l’emprunt) (le remboursement se fait avec les intérêts) ;

= Récettes de la période,

= coût de la main d’œuvre, = coût du capital

K = stock de capital y compris le flux d’investissement de la période courante

Le Programme d’optimisation consiste à maximiser le profit sous contrainte de Q.

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max   pQ  wL  i pK  , avec Q = f(L, K)
N ,K

L’optimum est là où la dérivée 1ère s’annule.

Explication : Nous sommes en rendement décroissant (productivité marginale décroît en


fonction de la quantité des facteurs). Tant que la productivité marginale bien que décroissante
est supérieure à la rémunération des facteurs, l’entreprise peut augmenter la quantité de
facteurs. Le profit maximum est le point au-delà duquel il coûterait plus cher d’embaucher ou
d’emprunter que cela ne rapporte.

Condition du 1er ordre :

= prix réel du travail (pouvoir d’achat : quantité de biens et services que le salaire
nominal permet d’acheter),

signifie encore Le dernier travailleur recruté est rémunéré à sa

productivité marginale.

Condition du 2nd ordre :

< 0 On a donc un maximum

Exercice :

Soit une économie fermée dont la structure productive est donnée par la fonction de
production suivante :

Q = F(L) =

Q est la production totale de l’économie, F la fonction de production, L le travail le salaire


nominal et le prix du bien produit. On sait par ailleurs que l’offre de travail dans cette
condition est constante de telle sorte que = 16.

1-. Déterminer la demande de travail notée , de cette économie.

Correction :

Q = f(L) =

Le profit de l’entreprise est maximum quand la dernière personne recrutée à une


productivité marginale égale au salaire réel.

17
Programme de maximisation :

max   pQ  wL  iK
N

=0 – =0 =

= =

On voit que quand

( = 0) Si le coût salarial réel croît indéfiniment les entreprises ne recruteront


plus et seront obligées de fermer boutique.

Ou soit les entreprises peuvent opter pour une production fortement capitalistique (seuls
les robots travaillent) et quelques cadres s’occupent des tâches administratives (cas des firmes
japonaises).

- Vision traditionnelle de la demande de travail

La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel. Cette loi st renforcée dans
le long terme. Si le coût du travail augmente moins vite que le coût du capital (coût relatif
travail/capital diminue), les entreprises sont incitées à utiliser des méthodes de production
plus intensives en main d’œuvre. Par contre, si le coût du travail progresse plus vite que celui
du capital, les employeurs utiliseront des méthodes plus intensives en capital en substituant du
capital au travail.

Autre observation : compte tenu de la loi de la demande de travail, une réduction de la


productivité du travail devrait conduire à une baisse des salaires réels pour rétablir l’équilibre
salaire-productivité. Mais dans la réalité, une fluctuation de la productivité n’entraine pas
toujours un ajustement salaire productivité.

- Quelques raisons :

Théorie du capital humain : Au début de sa carrière, un employé n’est pas encore expérimenté
(donc productivité faible) mais payé au prix du marché (salaire moyen payé par les autres
entreprises). Donc son salaire réel est en dessous de sa productivité en plus il y a le coût de
formation ce qui fait que l’entreprise subit des coûts sur le débutant. Cependant, au fur et à
mesure que l’employé devient de plus expérimenté, l’entreprise rentabilise sur lui.

Théorie des contrats implicites : Les travailleurs offrent implicitement un contrat d’assurance
contrat d’assurance contre les aléas de la conjoncture. En période de faible activité, il baisse
de productivité jusqu’en dessous du salaire réel. L’entreprise maintient les travailleurs sans
modifier leur salaire. Elle leur verse donc en quelque sorte une indemnité d’assurance contre
le ralentissement de l’activité économique. Mais en période de forte activité, la productivité
augmente jusqu’au dessus du salaire réel. Les entreprises maintiennent le salaire et empoche
donc une prime d’assurance.

18
Théorie du salaire efficient :

Les travailleurs en en offrant leur force de travail mais à la disposition de l’employeur un


certain degré d’effort. En cas de baisse de productivité du à un recul des ventes, les
travailleurs qui acceptent une baisse de salaire contre licenciement peuvent diminuer leur
effort ce qui diminue d’avantage la productivité. Cependant il serait difficile à l’employeur de
diminuer encore le salaire pour raison de laxisme des travailleurs ce qui conduirait à un conflit
ouvert (grève). L’entrepreneur rationnel anticipe en préférant le coût certain lié au salaire un
peu élevé au coût incertain lié au conflit.

e) Demande de capital ou d’investissement


2 sortes d’investissement :

- investissement de remplacement : remplacer le capital amorti


- Investissement de capacité : accroitre la capacité de production

Influence du taux d’intérêt réel :

L’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt réel.

Financement de l’investissement par emprunt : Un taux d’intérêt élevé rend le crédit cher pour
financer l’investissement.

Entreprise finançant l’investissement par fonds propres : Plus le taux d’intérêt réel (ce que
rapporte le capital) est élevé, plus l’entreprise est incitée à investir sur les marchés financiers
et plus le TRI des projets doivent être élevé pour être retenus. Un taux d’intérêt peu élevé
favorise des investissements dont le TRI est faible.

Influence du volume d’activité et l’accélérateur :

Le niveau d’activité influence l’investissement. Le coefficient du capital = capital/production.


Au niveau national, le coefficient du capital = capital/PIB. Toute chose égale par ailleurs,
l’investissement réagit dans le même sens que les variations du PIB et de façon plus rapide
que le PIB. C’est le phénomène de l’accélérateur.

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Demande finale et investissement total

1200

1000

800

600 Investissement total


Demande finale
400

200

0
1 2 3 4 5 Année

Entre les années 1 et 2 où il y eu hausse de la demande, l’investissement total est supérieur à la


demande. Lorsque la demande diminue entre les années 3 et 4, l’investissement total a chuté plus
fortement jusqu’à s’annulé dû à la présence du capital oisif. En année 5, la demande a repris et
l’investissement a augmenté plus fortement que la demande. L’investissement sur-réagit aux variations
de la demande : Il y a un effet accélérateur.

NB. D’après le principe de l’accélérateur, l’investissement dépend de l’évolution de la demande.

E) Les institutions financières


Les institutions financières se divisent en 2 parties :

les banques au sens large : collectent des dépôts à vue des agents non financiers et ont le
pouvoir de créer de la monnaie en créditant le compte de ces derniers.

Exemple de banques : Banque de France, trésor public

les autres établissements de crédit : les autres banques qui reçoivent l’épargne et font des
prêts

1. Rôle des opérations financières


a) Quelques instruments financiers
- Les moyens de paiements :

La monnaie en circulation : ensemble des instruments parfaitement liquide i.e permettant


d’effectuer immédiatement un règlement. Nous avons :

Les billets (monnaie fiduciaire), les pièces (monnaie divisionnaire), les dépôts à vue i.e les
sommes inscrites sur des comptes bancaires et qui circulent par chèque, virement ou carte
bancaire (monnaie scripturale).

20
La monnaie banque centrale : billets détenus par les agents financiers et les dépôts à vue des
agents financiers auprès de la banque centrale. Notons que la banque centrale a le monopole
d’émission des billets. C’est la banque des banques. Les institutions financières ont un compte
auprès de la banque centrale, et les règlements se font entre elles par virement entre leurs
comptes à la banque centrale.

- Les instruments de crédit (ou financement indirect):

Les agents en besoin de financement passe par des institutions pour avoir des capitaux au lieu
d’intervenir directement sur les marchés de capitaux.

Crédits à court termes (moins de 2 ans) : escompte d’effets de commerce, crédit à court terme
à la consommation.

Crédit à moyen terme (2 à 7 ans) : prêts des banques pour dépense de financement
d’équipement des ménages, construction etc.

Prêts à long terme (+ de 7 ans) : Pour achats de logement des ménages, installations
industrielles etc.

- Les agrégats monétaires (je ne développe pas cette partie)

Ce sont des grandeurs monétaires qui comprennent des actifs monétaires et non monétaires.

b) Pourquoi il y a des opérations et des institutions financières


- Le rôle de la monnaie :

Avant les échanges se faisaient par troc. Mais le troc limite le développement de l’échange
puisqu’il faut trouver deux échangistes désirant le bien de l’autre et dans de bonnes quantités.
En plus le bien ne peut pas être divisé. Si 1 bœuf vaut 3,5 moutons, il est impossible de
couper les moutons vivants donc l’échange ne peut avoir lieu. La monnaie évite ces difficultés
et favorise l’essor du commerce en servant d’intermédiaire universel dans les échanges. Ainsi
la monnaie constitue un étalon de mesure car chaque bien est exprimé en monnaie et non en
termes des autres biens comme dans un système de troc.

- La rencontre des besoins et des capacités de financement :

Les agents ayant des revenus supérieurs à leurs dépenses sont dits à capacité de
financement car ils constituent une épargne soit par précaution ou soit à des fins
spéculatifs (dans l’attente d’une opportunité à saisir). Les agents dits en besoin de
financement ont des dépenses supérieures à leurs revenus. Ces agents s’adressent à la
banque pour bénéficier de prêts moyennant un taux d’intérêt. Ainsi il existe une rencontre
direct entre l’épargnant et l’emprunteur sur les marchés de capitaux.

2. La création monétaire
a) Les mécanismes de la création monétaire
Les banques créent de la monnaie scripturale pour répondre à la demande des agents
non financiers. Elles inscrivent des sommes au crédit des comptes de leurs clients en

21
échange (ou contrepartie) de créances remises par ces derniers : créances sur
l’économie par exemple (effets de commerce).

- La contrepartie « crédits à l’économie

Les producteurs en besoin de financement peuvent se refinancer en faisant escompter leurs


effets de commerce auprès de la banque. En contrepartie, la banque crédit le compte de
l’entreprise du montant diminué d’un certain pourcentage pour service rendu (taux
d’escompte). La banque met donc en circulation de nouveaux moyens de paiement. Lorsque
la monnaie est remboursée à la banque à l’échéance des effets de commerce, on parle de
destruction monétaire.

Autre approche de la création monétaire : Lorsque la banque fait un prêt à un agent, elle
détient une créance sur l’agent, en échange elle crédite son compte. Lorsque le client
rembourse la dette, il y a destruction monétaire.

A travers ces mécanismes de création monétaire, on dit que les crédits font les dépôts.

b) Quelques limites de la création monétaire

La banque ne peut pas créer de façon infinie de monnaie.

- La contrainte de la demande monnaie : la création de monnaie est conditionnée par le


besoin de liquidité des agents non financiers. Ces besoins sont élevés en période de
forte activité et faible en besoin de faible activité.
- Maîtrise de l’inflation : une création excessive de monnaie peut entrainer l’inflation
donc la banque centrale surveille la création pour ne pas qu’il y ait trop de monnaie en
circulation par rapport au besoin réel de l’économie.

F. L’Etat
L’Etat = toutes administrations publiques, centrales et locales.

1. L’Etat produit des biens et services

L’Etat produit des services collectifs qui ne seraient pas produits par les agents privés (les
biens publics). L’Etat en produit des biens et services dont l’utilisation par un individu à
des effets positifs ou négatifs sur le bien-être (externalités). L’Etat prend aussi contrôle de
certaines productions appartenant au secteur privé (nationalisation).

a). Les biens publics

Services collectifs : services consommés en même temps par un ensemble d’utilisateurs. Il


existe des services collectifs privés et des services collectifs publics.

Services collectifs privés : plusieurs individus consomment en même temps ces services
contre exigence d’un prix. Ces services sont financés par des agents privés. Exemple : une
projection dans une salle de cinéma.

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Services collectifs publics : Trop coûteux d’en faire supporter le prix aux utilisateurs et donc
l’Etat s’en charge. Exemple : la défense nationale, l’ordre public, la justice, les routes (mais
pas les autoroutes), l’éclairage public. Les entreprises privées seraient incapable de financer
ce type de service.

Explication : les ménages ne seraient pas disposer à payer une entreprise publique pour la
défense nationale car chaque ménage se déclarerait en sécurité en laissant le soin à l’autre. Le
service ne serait donc pas produit. L’Etat intervient donc comme l’institution ayant le
monopole de la force légitime qui finance ces services par les prélèvements obligatoires.

c) Les externalités

Ce sont des effets externes (positifs ou négatifs) sur les autres agents chaque fois qu’un agent
économique prend une décision.

Exemple :

- Externalités positifs : dépense d’éducation et de formation des individus contribuent à


leur bien-être, à une productivité du travail et donc à la croissance économique dont
bénéficie toute la société. La recherche et l’innovation technologique combinent un
bénéfice pour les initiateurs mais aussi des effets positifs sur le reste de la
communauté.
- Externalités négatifs : production qui bénéficie aux producteurs mais polluent
l’environnement et donc nui aux autres agents.

L’Etat intervient pour internaliser ces externalités positives (corriger les effets négatifs).
Exemple : l’Etat prend en charge une partie des dépenses de santé (développement des
hôpitaux), d’éducation (construction des universités) etc. pour abaisser les coûts privés. L’Etat
subventionne les entreprises moins polluantes et taxe les entreprises polluantes. Difficulté :
difficile à appliquer pour une pollution généralisée. Cependant possible pour une usine qui
rejette des déchets dans un cours d’eau.

2. Les autres fonctions de l’Etat : redistribution et stabilisation


a) La redistribution

L’Etat effectue sa politique de redistribution à partir des prélèvements. PO = impôts


(IRPP, IS, ISF, taxe d’habitation etc.) + cotisations sociales.

Cotisations sociale : montant versés aux organismes de sécurité sociale pour financement
de la sécurité sociale.

Débats : pour l’employeur, le salaire effectivement payé à l’employé est : somme versée +
cotisations versées à la sécurité sociale. L’employé quand à lui ne s’intéresse qu’à son
revenu disponible.

- Redistribution aux producteurs : par le biais des subventions (aides financières versées
directement aux producteurs).

23
- Redistribution aux ménages : par le biais des prestations sociales. Protège les ménages
contre certains risques (maladie, accident chômage) ou vieillesse (pensions retraites)
ou prise en charge d’une partie des frais d’éducation d’enfants (prestations familiales).
Relève d’une logique d’assurance car les employeurs et employés versent des
cotisations (comme prime d’assurance), et en contrepartie ils perçoivent des
indemnités lorsque la réalisation des risques ampute leurs revenus.
Les prestations sociales perçues peuvent suivre aussi une logique d’assistance ou de
solidarité. Le montant ne dépend pas des cotisations et parfois il n’y a même pas de
versement préalable (ex : RMI, RSA, les dépenses de santé (aide médical d’Etat
(AME) etc.).
- Le but de la redistribution est la correction des inégalités (écart de niveau de vie) entre
les plus riches et les plus pauvres. L’inégalité est mesurée par le coefficient de Gini
qui traduit la part de richesse détenue par une part de la population. Si le coefficient
est proche de 1 la société devient de plus en plus inégalitaire. Quand le coefficient est
proche de 0 la société tend vers plus d’égalité.
« Montrer avec la courbe au tableau »
Exemple : coefficient de Gini 2015 : France (G= 0.297), USA (G=0.39), Finlande
(G=0.26)
«Tracer ces courbes au tableau »

b) Les politiques de stabilisation (ou conjoncturelles)

Quelques objectifs :

- Croissance : stimuler la production et le revenu national en vue d’amélioration du


bien-être.
- Plein emploi : utilisation optimale des facteurs de production (capital et travail). Pour
le politique cela se ramène souvent au plein emploi du seul facteur travail : taux de
chômage très bas (inf. ou égal à 5%)
- Stabilité des prix : lutter contre l’inflation

Les instruments de la politique de stabilisation :

- Politique monétaire : maîtrise de la création monétaire en manipulant les taux


- Politique budgétaire : agir sur les PO (fiscalité) ou sur les dépenses publiques.

III- Les lois du marché


Les chapitres précédents ont décrit les opérations économiques de chaque groupe d’agents
(ménages, entreprises, institutions financières, Etat). Il s’agit maintenant de savoir comment
ces agents confrontent au plan national. Cela fait donc intervenir la notion de marché.

A. Le marché concurrentiel

Sur le marché concurrentiel, aucun agent ne peut influencer le prix. Le prix est résultat d’un
processus de négociation libre entre offreurs et demandeurs.

24
a) Lois de l’offre et de la demande (voir les graphiques sur feuille)

« Donnez des explications sur le graphique »

- Les mécanismes d’ajustement du prix d’équilibre (voir graphiques sur feuille)

Facteurs influençant la demande : une élévation des salaires réels, ou des prestations sociales
peuvent pousser la courbe de demande vers le haut. Dans une économie planifiée où les prix
sont fixés par l’Etat il n’y a pas d’ajustement entre offre et demande. On observe la formation
d’une file d’attente, les demandeurs sont servis par ordre d’arrivée.

Facteurs influençant l’offre : une baisse du prix des matières 1ère, des salaires réels, des
impôts, des innovations améliorant la productivité) pousse la courbe d’offre vers la droite. Les
entreprises produisent plus pour faire du profit une baisse du coût unitaire améliore le profit
des entreprises.

« Donnez des explications sur le graphique »

b) Les conditions de la concurrence parfaite

5 conditions :

Atomicité : plusieurs vendeurs, plusieurs acheteurs et aucun n’a de l’influence sur le prix.

Libre entrée et de sortie : fluidité du marché i.e pas d’entrave (réglementation) imposant les
conditions préalables d’exercices d’une activité.

Produits homogènes : même produit et les acheteurs sont indifférents aux produits (marque,
nationalité etc.). Donc produits interchangeables entre utilisateurs.

Informations parfaite : transparence du marché

Mobilité des facteurs : les travailleurs et les capitaux peuvent se déplacer d’un secteur à un
autre.

B. Analyse graphique de l’équilibre sur le marché de travail

« Présenter graphiquement l’équilibre walrasien »

a) Cas de la rigidité de salaire : salaire minimum et chômage (voir graphique ci-


dessous)
 Lorsque l’Etat impose un salaire minimum ( ) > à son niveau d’équilibre walrasien
( , l’offre de travail dépasse les besoins de l’entreprise (demande de travail
exprimé par les entreprises). Cela se traduit par un chômage involontaire car les
individus sont disposés à travailler à ce salaire mais les entreprises les refusent
(rationnement).
 Solution : Libéralisation du marché du travail

25
 En effet, si la concurrence entre les travailleurs fonctionnait, cela les inciterait à
accepter un niveau plus faible de salaire réel, ce qui mènerait les deux cotés du
marché vers l’équilibre.

Equilibre entre offre et demande du travail sur le marché de travail

Salaire minimum

N*

« (Faire l’exercice : équilibre sur le marché de travail avec SMIC et sans SMIC) »

La flexibilité des salaires chez les néoclassique est un moyen efficace de lutte contre le
chômage. Cette question de flexibilité occupe actuellement le débat politique en France où on
observe une opposition entre les libéraux et les moins libéraux. Par contre, Keynes est contre
cette flexibilité car il estime qu’une baisse de salaire à un effet négatif sur la consommation et
donc sur la croissance.

Exemple :

Reprenons l’exemple précédent :

Q = F(N) =

La demande du travail déjà calculé est : =

Supposons que l’offre du travail est constante et est : = 16 (ici le salaire réel n’influence
pas l’offre)

1-.Quelles sont les hypothèses qui justifient la constance de l’offre ?

 Indemnité chômage généreux


 La richesse de l’agent lié au revenu du patrimoine

2-. Quel est le salaire réel d’équilibre ?

26
A l’équilibre, l’offre de travail = demande de travail sur un salaire réel d’équilibre : =

16 = =1

3)-. Supposons que le marché du travail souffre de rigidité et que le salaire réel ) est fixé
à 4. Qu’est-ce qui se passe ?
Explication algébrique :

 Si = 1, la demande du travail = = 16
 Si = 4, la nouvelle demande du travail =1
 =1< = 16, on a une baisse de l’embauche (chômage involontaire) car
le salaire est supérieur à son équilibre walrasien.

Illustration graphique

w/p

(w/p =1

N
1 16

b) Quelques formes de chômage


- Chômage volontaire :
 Un chômeur volontaire est une personne qui au salaire réel en vigueur ne souhaite pas
offrir de travail, parce que ce salaire réel n’est pas suffisant pour compenser la
« désutilité » induite par le travail.

 Le sous emploi (travail à temps partiel) est une forme de chômage volontaire car il
s’agit d’un choix volontaire des agents.
 Solution au problème de sous-emploi : si le salaire > au salaire en vigueur
incitation à travailler plus (augmenter offre du travail).
- Chômage involontaire :
 Une partie de la population active qui au salaire réel en vigueur est prête à travail
mais ne trouve pas à être employée du fait que sa productivité marginale (ce qu’elle
rapporte à l’entreprise) n’est pas suffisante pour compenser le salaire réel (ce qu’elle

27
coûte à l’entreprise). Le chômage involontaire est la différence entre l’offre de travail
et la demande de travail .

 Les raisons du chômage involontaire : pouvoir de négociation des syndicats,


les contraintes légales etc.)
 En absence de ces contraintes, la concurrence ajusterait l’offre et la demande
du travail sur un salaire réel.

- Chômage frictionnel :
 C’est la période de transition pour trouver un autre emploi.

 Il y a des personnes au chômage mais il existe pourtant des postes inoccupés qu’ils
peuvent pourvoir.

 Raisons : mauvaise diffusion de l’information ou asymétrie d’information.

IV- Les problèmes de l’économie nationale

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