I-3 : Les méthodes d’élimination de la double imposition
Les CFI prévoient deux techniques d’élimination de la double imposition :
I-3-1 : Le méthode d’exemption ou d’exonération: Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des revenus ou possède de la fortune qui, conformément aux dispositions de la Convention, sont imposables dans l’autre État contractant, le premier État exempte de l’impôt ces revenus ou cette fortune. Autrement dit, l’Etat de la résidence renonce à imposer le revenu qu’il a le droit d’imposer en vertu de sa législation interne. Cependant, cette exonération peut être intégrale ou avec progressivité. L’exemption avec progressivité appelée aussi méthode du taux effectif, consiste à intégrer dans la base imposable, les revenus imposés dans l’Etat de la source, afin d’atteindre le taux effectif; ensuite l’impôt ainsi obtenu est réduit au prorata des revenus de source étrangère. En d’autres termes, le revenu imposable dans l’Etat source reste exonéré dans l’Etat de résidence mais ce revenu est pris en considération pour calculer l’impôt dû sur le revenu global dans l’Etat de la Résidence. Cette méthode est utilisée lorsque l’impôt sur le revenu dans l’Etat de résidence est progressif. Pratiquement la méthode utilisée pour l’Etat de résidence est la suivante : D’abord, l’impôt est calculé sur le revenu global y compris le revenu étranger comme si la convention n’existe pas (impôt fictif sur le revenu mondial); Ce montant est ensuite réduit de la part des revenus exonérés en vertu de la convention en appliquant la formule suivante :
Revenu fiscal exonéré (source étrangère)
Impôt à payer dans l’Etat de résidence= IF 1 – (IF x ) Revenu global mondial imposable
I-3-2 : Le méthode d’imputation:
Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des revenus ou possède de la fortune qui, conformément aux dispositions de la convention, sont imposables dans l’autre État contractant, le premier État accorde sur l’impôt qu’il perçoit sur les revenus ou sur la fortune de ce résident, une déduction d’un montant égal à l’impôt sur le revenu payé dans cet autre État ; Dans ce cas, l’ impôt étranger dans le paiement est justifié , est constitutif d’un crédit d’impôt déduit de l’ impôt local dans la limite de la fraction de l’ impôt correspondant au même revenu de source étrangère. L’imputation est ainsi habituellement plafonnée du montant à imputer pour éviter des distorsions entre les taux. La méthode d’imputation est appelée aussi méthode du bénéfice mondial et est retenue par la plupart des Etats.
Remarque : l’adoption de la méthode d’imputation soulève la question de l’intérêt et de la
portée des exonérations accordées par les pays en voie de développement aux multinationales pour attirer les capitaux étrangers si en fin de compte ces exonérations par application de cette méthode ces exonérations finiront dans les trésors des Etats exportateurs de ces investissements. Pour contrecarrer cette limite, certains pays ont introduit dans leurs législations
1 IF : Impôt fictif sur le revenu mondial fiscales (l’article 77 du CGI Marocain) internes et dans les conventions négociées (exemple de la Chine) des clauses de tax sparing en accordant des crédits pour impôt fictif c'est-à-dire un impôt qui aurait été payé en l’absence des incitations fiscales.