Vous êtes sur la page 1sur 6

FICHE PRATIQUE DE SÉCURITÉ ED 108

Réussir la conception
technique des centres
d’appels téléphoniques
et assurer leur rentabilité
tout en prenant en compte
la dimension humaine est un
pari possible.
Cette fiche propose à
cet effet quelques repères
pour aider les gestionnaires
concernés à créer, étendre
ou rénover ces centres tout
en valorisant leur image.

© Gaël Kerbaol / INRS

Les centres d’appels téléphoniques


Par le groupe national « Conception des locaux et situations de travail »

La mondialisation du marché amène à de nouvelles concernant la santé et le bien-être


nouvelles formes de travail, notamment
CARACTÉRISTIQUES au travail dans ces entreprises.
dans le secteur de l’information et de la com- PRINCIPALES
munication. Les « centres d’appels télépho- En 2003, on comptait en France 3 757 centres
niques »*, qui se développent grâce à d’appels correspondant à un effectif total de
LES MOYENS DE TRAVAIL
Internet et aux réseaux à haut débit, en sont 175 300 personnes**. Il s’agit d’une popula- Les centres d’appels utilisent des moyens de
un exemple caractéristique. tion jeune avec une majorité d’emplois fémi- communication permettant la mise en
nins. Les emplois sont soumis, comme dans réseau du téléphone et de l’ordinateur et, de
d’autres secteurs d’activité, à un décalage façon généralisée aujourd’hui, de renvoyer
parfois important des salaires entre hommes automatiquement l’appel sur le premier
* Les « centres d’appels téléphoniques » ou encore
« plateaux d’accueil clientèle », « centres de télé et femmes. La particularité tient ici à ce poste libre. Le plus souvent, le combiné ou le
services », « centres de télémarketing »… sont des qu’une partie de la rémunération est fré- casque téléphonique est couplé au dispositif
interfaces entre les entreprises et les clients. Ce sont quemment calculée sur la mesure automati- informatique de saisie (écran, clavier, sou-
des services, dits de « relation client », qu’une
entreprise ou un prestataire de service réalise sur la sée de la productivité. ris…). Le couplage téléphonie informatique
base d’appels téléphoniques « entrants » ou/et Si l’objectif du rendement est un critère très (CTI) permet au télé-opérateur d’identifier le
« sortants ». présent, un ensemble de variables et d’effets client et de faire apparaître sur l’écran les
** Liaisons sociales, BS n° 14126, avril 2004. est à considérer pour aborder les questions données le concernant.
LE VOCABULAIRE DES CENTRES D’APPELS TÉLÉPHONIQUES EST PLUTÔT ANGLO-SAXON… Un travail intense
Le nombre important d’appels télépho-
Automatic Call Distribution (ACD) : auto- Interactive Voice Response (IVR) : serveur
niques à traiter par heure (généralement
commutateur téléphonique électronique, il vocal interactif, éventuellement raccordé à
supérieur à 10) définit le travail comme
assure les fonctions de routage et distribu- une base de données ; c’est le premier lien
intense. Les phases critiques liées au nombre
tion automatique des appels entrants vers téléphonique de l’utilisateur avec le centre
d’appels à traiter sur un poste, à l’absen-
le premier poste libre. de relation client, et permettant de le diri-
téisme ou à la formation préalable insuffi-
ger sur un télé-opérateur.
Call center : centres d’appels téléphoniques, sante, contribuent à intensifier le coût
structures en réseau à partir desquelles il Noise Cancelling (NC) : fonction permettant physique et cognitif de l’activité.
est possible d’émettre ou de recevoir des de réduire les bruits de fond sur les casques
appels et d’accéder à des bases de données des opérateurs.
permettant de les traiter. Une activité sous pression
Outbound : appels sortants, c’est-à-dire
Customer Relationship Management (CRM) : émis par les opérateurs vers l’extérieur. L’utilisation conjointe du téléphone, de l’ordi-
ensemble des fonctions de gestion de la nateur, de supports papiers, souvent la
Outsourcing : externalisation simple du nécessité de répondre à la demande en sui-
relation clientèle (marketing, vente, centres
service, le sous-traitant travaillant sur son vant des scripts, les moyens informatiques
d’appels et help desk).
propre site. qui facilitent, en parallèle, la mesure et le
Help desk : centre de support, service d’as- contrôle de la gestion des appels, ne laissent
PABX (Private Automatic Branch Exchange) :
sistance technique par téléphone. que peu d’autonomie.
autocommutateur servant à connecter les
Hot line : centre de dépannage et d’assis- utilisateurs entre eux ; agit comme le premier Les logiciels peuvent favoriser la survenue
tance dont les opérateurs sont des spécialistes filtre entre l’appelant et le centre d’appel. d’erreurs de manipulation et amplifier la dif-
(médecins, informaticiens…) capables de ficulté de résolution de problèmes lorsqu’ils
Script : fil conducteur imposé au télé-opéra-
répondre à des demandes urgentes et/ou ne donnent pas au télé-opérateur la manière
teur lors de l’entretien téléphonique.
complexes (ex. : rapatriement de blessés…). de sortir d’une impasse.
Team leader : superviseur.
Inbound : appels entrants, c’est-à-dire reçus
par les opérateurs. Voice Mail (VM) : boîte vocale, répondeur.
Inhouse call center : centre d’appel internalisé. Web call center : centre d’appels qui utilise
Internet et des micro-caméras (webcam).
Insourcing : centre internalisé de personnel
du sous-traitant travaillant sur le site de Workflow : gestion optimisée des flux d’in-
l’entreprise cliente. formation et de leur suivi.

L’écran et les moyens de saisie permettent, sique (bruit, éclairage, ambiance thermique,
grâce à un logiciel de type « clientèle » (géné- hygrométrie…), les moyens de travail ne sont
ralement, une application banque de don- pas toujours bien adaptés aux exigences de
nées avec possibilité de saisie ou de mise en œuvre de l’activité.
recherche), de préparer les informations
Ainsi, l’agencement « standard » du poste de Les risques : stress
pour converser avec le client, de mettre à jour
travail – dérivé le plus souvent du « modèle du
les données qui le concernent, d’enregistrer
poste de travail de la secrétaire » – ne prend
des commandes. Les télé-opérateurs (parfois Le suivi des scripts exige de faire émerger
pas suffisamment en compte les spécificités
aussi appelés télé-acteurs) utilisent néan- des émotions qui peuvent être dissonantes
du métier et les critères de variabilité interin-
moins encore fréquemment des supports par rapport à ce que l’opérateur(rice) pense
dividuels. Il s’avère rapidement inconfortable
papier dont ils assurent la gestion entre réellement du produit à vendre, conduisant
sur le plan postural quand il n’induit pas la
deux appels, en fin de poste, ou lors de pla- ainsi à un sentiment de dépersonnalisation.
survenue de troubles musculosquelettiques
ges horaires dédiées à cet effet.
(TMS) et de pathologies oculaires (les « yeux Des situations critiques autres renvoient à la
L’organisation et les conditions d’activité secs ») liées notamment à la position haute nécessité de bien connaître non seulement
sont très différentes selon qu’il s’agit de de l’écran et à une hygrométrie insuffisante. les produits à vendre, mais aussi les dossiers
centres rattachés à une entreprise déjà exis- clients. Ainsi, le suivi « personnalisé » d’un
tante et bien identifiée, ou de prestataires de dossier par l’équipe se heurte aux limites de
services extérieurs devant faire face au mar- La spirale du bruit construction de la mémoire collective.
ché concurrentiel. Il existe également de La nécessité de converser sur la durée du
grandes différences entre les centres traitant poste avec un casque-micro dans un envi-
des appels entrants et ceux traitant des Du coût humain aux surcoûts
ronnement bruyant peut s’avérer pénible,
appels sortants. voire dangereuse : aux pathologies de la voix
financiers
peut parfois venir s’ajouter, de manière plus Dans un contexte de contrôle permanent du
prononcée encore, le risque d’une dégrada- travail et d’absence de réel profil de carrière,
DES CONTRAINTES tion de l’appareil auditif interne, notamment les contraintes d’activité peuvent amplifier
ET DES RISQUES SPÉCIFIQUES lorsque le télé-opérateur éprouve la néces- l’insatisfaction au travail, alimenter les situa-
sité, en raison du bruit ambiant, d’augmen- tions de stress et ouvrir sur des comporte-
Des moyens pas toujours bien ter le volume de réception de son casque au ments d’évitement amplifiant l’absentéisme
delà de 85 dB(A). Il est à noter que l’élévation et le turn-over (situé en moyenne en France
adaptés du niveau d’expression vocale introduit non à plus de 20 %). Ce qui coûte à l’entreprise en
Qu’il s’agisse des casques d’écoute, de l’outil seulement une gêne pour les opérateurs terme d’efficacité, d’image de marque et de
informatique, du logiciel, du bureau et du avoisinants, mais participe, en « spirale », à dépenses supplémentaires à consentir pour
siège, des rangements, de l’ambiance phy- augmenter le niveau de bruit ambiant. former les nouveaux personnels.

2 Fiche pratique de sécurité ED 108


Les voies de circulation intérieure doivent Il apparaît nécessaire de régler les casques

!
Ne visant pas à rendre compte avec plus de
détails des résultats d’études épidémiolo- avoir une largeur minimale de 0,8 m pour ou les postes téléphoniques afin de limiter
giques et d’analyses du travail, la suite de rendre possible le passage d’une personne. les niveaux d’exposition sonore quotidiens
cette fiche pratique se donne pour objectif Cette largeur est de 1,2 m pour permettre à des opérateurs en dessous de 85 dB(A).
de présenter quelques repères pour l’amé- deux personnes de se croiser sans se gêner
nagement de l’espace, de l’ambiance phy- et de 1,5 m lorsque le couloir passe entre
sique et du poste de travail. deux postes de travail. Elle est à majorer
pour les personnes se déplaçant en fauteuil
roulant et en fonction du nombre total de
personnes (cf. « Pour en savoir plus »).

REPÈRES POUR Des aménagements spécifiques doivent être


prévus pour les personnes handicapées,
L’AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE notamment un accès avec balisage conforme
Les dimensions des espaces de travail en à l’arrêté du 27 juin 1994, à l’art. R. 235-3-18 du
bureaux et l’environnement physique de tra- code du travail et à la brochure ED 718 de
vail influencent le déroulement des activités. l’INRS.
Le choix des dimensions de l’espace de tra- Pour un effectif compris entre 20 et 200 per-
vail aura, par exemple, une influence sur sonnes, le niveau accessible aux travailleurs Les risques : pathologies de la voix
l’éclairage naturel, l’ambiance sonore, et, par- handicapés peut être le rez-de-chaussée,
tant, sur les modes opératoires mis en œuvre sous réserve toutefois que ce niveau com-
par les télé-opérateurs et sur leur bien-être. porte tous les locaux annexes qui leur sont Toutefois, pour ne pas dégrader la qualité de
De manière générale, l’aménagement de nécessaires (vestiaire, lavabo, sanitaires, la communication entre l’opérateur et son
l’espace gagne à se fonder sur des plateaux à salles à manger, etc.). interlocuteur, l’émergence du niveau sonore
« taille humaine ». Par exemple, ne dépas- L’aménagement de l’espace requiert, dans le des communications dans les casques par
sant pas 50 personnes et en limitant la taille même temps, de prévoir un ensemble de rapport au bruit ambiant du plateau doit
de chaque unité de travail dirigée par un locaux connexes : être de 30 dB(A).
superviseur à 8-9 personnes. ■ salle de réunion ; À cet effet, il convient de respecter la préco-
L’aménagement doit faciliter le contact ■ salle de détente, facilement accessible nisation d’une surface de 10 m2 par opéra-
visuel entre télé-opérateurs et la vision sur depuis les postes de travail ; teur, de traiter les locaux et les postes de
l’extérieur. Si, à cet effet, les locaux doivent ■ salle de formation ; travail (thermique, acoustique, éclairage…),
comporter le moins de poteaux possible, de ■ locaux techniques pour le serveur (PABX afin que le niveau de bruit sur le plateau ne
trop grandes baies vitrées sont à éviter dans ACD) et le dispositif de couplage télépho- dépasse pas 55 dB(A).
la mesure où elles favorisent la réverbération nie informatique (CTI) ;
■ installations sanitaires (un pour vingt
L’information des opérateurs concernant le
acoustique, l’inconfort thermique et les
personnes et deux cabinets pour vingt risque auditif et les moyens d’y faire face
reflets sur les écrans.
femmes) ; reste une tâche essentielle pour les préven-
Pour des raisons liées non seulement à l’es- ■ vestiaires dotés de casiers fermant à clef
teurs.
thétique mais à l’aménagement confortable et situés à proximité des postes de travail Le tableau 1 ci-contre pourra les aider à se
des postes de travail et des passages, la lon- (un par personne) ; fixer des objectifs et à évaluer les moyens
gueur des locaux de plus de 25 m2 doit être ■ lieu de restauration collective ; pour y parvenir.
inférieure à trois fois la largeur. ■ local pour les services de « santé au
La surface minimale recommandée est de travail ».
P OUR EN SAVOIR PLUS
10 m2 par personne, notamment pour limiter
le niveau de bruit ambiant et la gêne liée aux P OUR EN SAVOIR PLUS  ED 68 (INRS), Traitement acoustique des
interférences entre locuteurs. Cette surface, locaux de travail.
 art. R. 235-4-3 du code du travail.
qui doit être respectée quel que soit l’effectif  ED 69 (INRS), Traitement acoustique des
du plateau, comprend le poste de travail, les  NF X 35-102, Conception ergonomique des
locaux de travail (2).
allées de circulation attenantes, les moyens espaces de travail en bureaux.
de rangement et les moyens partagés avec le  NST 231, Exposition sonore des opérateurs
 ED 718 (INRS), Conception des lieux de tra-
poste avoisinant. des centres d’appels.
vail.
 ED 23 (INRS), L’aménagement des bureaux.
L’ÉCLAIRAGE AU POSTE
DE TRAVAIL
L’AMBIANCE ACOUSTIQUE Un éclairage bien conçu contribue au confort
Outre le risque auditif, le bruit est un facteur visuel de l’opérateur et à la diminution de la
aggravant des situations de stress, avec ses fatigue visuelle et posturale.
habituelles manifestations cardio-vascu-
laires, digestives, sur le sommeil, le compor-
tement, la vie familiale. C’est également un L’éclairage naturel
facteur de détérioration de la qualité et des
L’objectif est de profiter des apports béné-
performances de l’entreprise quand il rend
fiques de la lumière naturelle et de per-
plus difficile l’exécution des tâches, quand il
mettre aux opérateurs de conserver un
constitue une entrave à la communication et
contact visuel avec l’extérieur.
à l’apprentissage, et quand il contribue à
augmenter les erreurs, retards, absentéisme, Il est recommandé que les surfaces vitrées
Les risques : troubles musculosquelettiques turn-over, etc. représentent au moins le quart de la superfi-

3 Fiche pratique de sécurité ED 108


cie de la plus grande paroi du local donnant ■ Assurer un éclairement suffisant des postes sur les surfaces : les luminaires doivent
sur l’extérieur en ne considérant que les sur- de travail : avec la présence d’écrans de être pourvus de grilles de défilement de
faces en dessous de 3 m de hauteur. visualisation, l’éclairement préconisé se qualité.
situe entre 200 et 300 lux. Les tubes fluo-
Il faut néanmoins prendre des dispositions ■ Éviter les contrastes trop importants
rescents d’une puissance de 14 W, d’un dia-
pour prévenir les effets thermiques et les dans le champ visuel : rapport maximum
mètre 16 mm, assurant un flux lumineux
risques d’éblouissement : d’éclairement de trois dans le plan de tra-
de 1 350 lm avec une température de cou-
■ une orientation au nord doit être privilé- vail et de cinq dans l’environnement
leur comprise entre 2 700 et 3 000 K et un
giée ; immédiat. La combinaison d’un éclairage
indice de rendu des couleurs supérieur ou
■ en cas d’orientation au sud, on peut instal- direct et indirect permet un meilleur équi-
égal à 85 seront privilégiés. Il en est de
ler des auvents ou brise-soleil horizon- libre des luminances du local et du poste
même des ballasts électroniques qui
taux ; de travail.
permettent de graduer la lumière et de
■ à défaut, les stores extérieurs orientables
mettre fin au papillotement des tubes en ■ Permettre une grande adaptabilité de la
assurent une bonne prévention de
fin de vie (extinction pure et simple). disposition et de l’intensité des sources
l’éblouissement et des effets thermiques ;
lumineuses : lorsque l’activité nécessite
à l’inverse, les stores intérieurs se com- ■ Éviter l’éblouissement direct généré par la
des réaménagements fréquents des espaces
portent comme des radiateurs ther- présence de sources lumineuses dans le
de travail, il peut être opportun de privilé-
miques en été en opposition avec les champ visuel, ou indirect lié aux réflexions
gier des dispositifs d’éclairage solidaires
besoins de rafraîchissement ;
du mobilier, plutôt qu’installés au plafond.
■ les vitrages traités permettent de réduire
l’apport thermique, mais engendre une
diminution sensible du flux lumineux.
P OUR EN SAVOIR PLUS
L’éclairage zénithal est à déconseiller essen-
 ED 82 (INRS), L’éclairage naturel.
tiellement à cause des reflets gênants sur les
écrans.  ED 85 (INRS), L’éclairage artificiel au poste
de travail.

L’éclairage artificiel
Les tâches accomplies dans les centres
d’appels nécessitent une bonne gestion du
L’AMBIANCE THERMIQUE
niveau d’éclairement. L’éclairage artificiel, L’ambiance thermique a une incidence
général et localisé, complète les apports de directe sur le confort et les performances des
l’éclairage naturel. Les principes suivants doi- opérateurs à leur poste de travail. Elle est
vent être respectés : Les risques : perte d’audition pour partie déterminée par le dégagement

Tableau 1. Repères pour aménager le confort acoustique

OBJECTIFS MOYENS RÉFÉRENCES

Réduire la gêne due au niveau de • Traitement acoustique du local à la conception • Respecter le ratio 10 m2 par personne
pression acoustique et au bruit de fond (plafonds, murs, postes) • Choisir des produits ayant
• Employer des produits absorbants adaptés à la un coefficient sabine  0,6
configuration (surface par personne, volume…) • Pour le travail intellectuel non gêné,
niveau sonore de 52 dB(A)
• Pour le travail sur écran ne pas
dépasser 55 dB(A)

Dégrader l’intelligibilité de la parole Placer des écrans absorbants dont • L’intelligibilité se mesure avec l’indice
entre les postes de travail (garantir les caractéristiques seront à définir suivant STI (Speech Transmission Index)
la confidentialité par rapport la disposition des opérateurs, la hauteur sous STI  0,35
aux interlocuteurs des postes avoisinants) plafond, le bruit de fond… • Trajet acoustique entre personnes
3m

Augmenter l’intelligibilité de Réglage aisé des micros et oreillettes avec • 0,75  STI  1
la communication client-opérateur un niveau moyen de réception dans le casque
 85 dB(A)
Choisir des microphones directifs :
• binaural : difficulté pour communiquer avec
les collègues
• monaural : difficulté pour se concentrer sur
l’échange avec l’interlocuteur quand le bruit de
fond est élevé

Permettre la communication entre postes Si la nécessité l’impose et pour garder le contact


proches sans gêne pour le voisinage avec les autres postes de travail, placer des
écrans acoustiques translucides ou éloigner les
opérateurs situés en face

ED 108 Fiche pratique de sécurité 4


Tableau 2. Repères pour aménager le confort thermique

OBJECTIFS MOYENS RÉFÉRENCES

Assurer un confort thermique • Chauffage assurant une bonne répartition de la chaleur Température de l’air 21 °C
comportant un moyen de réglage dans le local Norme NF X 35-203
• En période chaude : volets extérieurs, brise-soleil, film
solaire

Assurer une hygrométrie satisfaisante • Humidification de la pièce Humidité relative 40-65 %


• Air rafraîchi

Assurer le renouvellement de l’air La ventilation peut être assurée : • Renouvellement de l’air 25 m2/h
• soit par une introduction non bruyante  40 dB(A) de par occupant
niveau de pression acoustique à 1 m • Vitesse de l’air au poste
• soit par des ouvrants donnant sur l’extérieur en veillant de travail  0,2 m/s
à ne pas dégrader l’environnement sonore, notamment
en ville

de chaleur des outils informatiques et les la souris, le clavier et d’aménager un espace « en rosace », « en épi », « en étoile », « en nids
modifications de la circulation de l’air qui en suffisant pour écrire et ranger les documents d’abeille », « en vague », souscrivent aux
découlent. Il est à noter que l’hygrométrie papier. mêmes principes que les dispositions « en
ambiante participe au confort thermique et ligne », notamment pour ce qui est du
La distance devant la table de travail doit
oculaire et est également le meilleur remède réglage de la hauteur du plan de travail et
contre l’apparition d’électricité statique être au minimum de 1 m. L’espace de débat- l’espace de débattement.
néfaste pour les équipements informa- tement du poste est ainsi au minimum de
1,60 m2 (voir fig. ci-dessous). Il est à noter que les plans de travail permet-
tiques. Le tableau 2 ci-dessus donne
tant de travailler assis et assis-debout cons-
quelques repères pour créer un environne- Les bords droits biseautés du plan de travail tituent un progrès du point de vue de
ment thermique donnant satisfaction au doivent être préférés aux découpes incurvées l’ergonomie. Ils doivent pour cela avoir un
plus grand nombre compte tenu des diffé- qui, pour répondre à des critères esthétiques, domaine de réglage en hauteur compris
rences individuelles. n’offrent aucun avantage supplémentaire entre 65 cm et 115 cm. Néanmoins, le siège
sur le plan du confort. doit alors pouvoir s’adapter « à la demande »
à la plage de réglage du plan de travail pour
L’AMÉNAGEMENT DES POSTES La prise en compte des critères de variabilité
morphologique et des personnels à mobilité permettre, en position haute, d’adopter la
DE TRAVAIL réduite est elle-même indispensable. Ainsi, posture « assis-debout ».
Le plan de travail doit être suffisamment le choix des bureaux se portera sur des Lorsque des caissons de rangement sont
grand et peu réfléchissant. Il doit avoir au plans de travail réglables en hauteur nécessaires (au maximum un par poste pour
moins 0,8 m de profondeur et permettre un (73 cm ± 8 cm) ; ce qui permet aussi, compte réduire l’encombrement et faciliter le mou-
espace de 0,54 m pour les genoux. tenu de la plage de réglage du siège, de sup- vement des jambes en position assise), il est
primer l’inconfort lié à l’installation d’un préférable qu’ils soient mobiles (montage
En aménagement en ligne, travée ou quin-
repose-pieds. sur roulettes). Il faut, par ailleurs, tenir
conce, la table de travail a au moins 1,6 m de
compte de leur volume global déterminé
largeur. La surface utile de travail d’environ Les dispositions particulières des postes de
non seulement par la surface de l’embase et
1,30 m2 permet ainsi de disposer le moniteur, travail dites « en marguerite », « en pétale »,
la hauteur ( 65 cm), mais aussi par le
confort d’accès et par la place nécessaire à
ontale l’ouverture des tiroirs, soit au total 90 cm.
horiz
30°
30° Outre le stock de rechanges à prévoir, il
Table de travail convient de doter chaque poste de travail
1,30 m2 d’un casque d’écoute personnel.

Zone
d’évolution 0,8 m
du travailleur
sur son siège
RAPPEL SÉCURITÉ-INCENDIE
roulant ■ Suppression des installations fixes au
Variation « halon » à partir du 1er janvier 2004.
entre 0,65 m
et 0,81 m Moyens
partagés
■ Remplacement par un autre système
d’extinction par gaz ou autre dispositif.
En cas d’extinction par gaz, maîtriser le
risque d’asphyxie du personnel exposé
1m
(pré-alarme sonore avec temporisation
WaG

loir
retardant l’émission du gaz pendant le
Cou délai d’évacuation, détecteur de fuite de
de
1,2 m gaz…).

5 Fiche pratique de sécurité ED 108


Outre le fait qu’ils limitent l’encombrement La souris
sur les plans de travail, et que leur capacité
de réglage de hauteur et d’orientation est Sa conception et son positionnement sur le
plus grande, les écrans à cristaux liquides plan de travail peuvent contribuer à générer
réduisent les inconvénients liés aux papillo- des lésions au niveau de la main, du poignet
tements. Le taux de rafraîchissement est et de l’épaule.
amélioré et les reflets créés par la lumière La souris doit être bien ajustée à la main,
incidente ou zénithale sont beaucoup mieux d’un volume réduit de manière à éviter de
absorbés. « casser » le poignet lors de son maniement,
les doigts l’entourant confortablement.
Le logiciel
Afin de limiter la charge mentale, le logiciel L’organisation du travail
doit être adapté au travail à réaliser et au Les aspects organisationnels concernant la
niveau de compétence de l’utilisateur. Il doit temporalité (nombre d’appels, durée entre
être convivial et cohérent avec les docu- chaque réception ou émission d’appel,
ments de travail. Il doit guider explicitement temps de pause…) doivent être traités avec la
l’utilisateur dans ses requêtes en évitant plus grande attention.
Les risques : yeux secs de le contraindre dans le suivi strict des
scripts et de l’égarer dans leur empilement En cherchant à se rapprocher des préconisa-
successif sur l’écran. tions faites par l’INRS dans le domaine du
Le travail sur écran travail sur écran, il conviendrait notamment
Le travail sur écran, tel que vécu dans les que la séquence de travail n’excède pas deux
centres d’appels téléphoniques, engendre de
Le clavier heures de travail effectif continu. La pause
nombreuses situations susceptibles d’entraî- entre deux séquences devrait être au moins
Le clavier doit pouvoir être installé séparé-
ner l’apparition de pathologies. de 15 minutes.
ment de l’écran avec un cordon de raccorde-
ment suffisamment long pour permettre
■ Les sources d’éclairement extérieur
une grande flexibilité dans l’utilisation. P OUR EN SAVOIR PLUS
Pour limiter les reflets sur l’écran et le Il faut positionner le clavier de manière à  ED 924 (INRS), Les écrans de visualisation.
déséquilibre des luminances, il faut éloigner limiter le risque important de TMS consécu-
au maximum les écrans des prises de jour et tif à l’extension des poignets pendant la
éviter de placer ceux-ci face ou dos aux baies frappe.
vitrées.
Un bandeau libre de 10 à 15 cm entre le bord
« droit et biseauté » du plan de travail et le Auteurs : G. Cazeau (CRAM Aquitaine), G. Feigel
■ Les sources de lumière artificielle clavier doit être préservé pour pouvoir poser (CRAM Centre-Ouest), P. Heye (CRAM Nord-
En complément du dispositif général d’éclai- les mains. Picardie), R. Perrais (CRAM Midi-Pyrénées),
rage, il est conseillé d’équiper le poste de tra- J.-L. Pomian (INRS Paris)
Le clavier sera choisi le moins bruyant
vail d’un luminaire d’appoint pour éclairer Avec la collaboration :
possible.
les documents papier. Ce luminaire, posé sur • des ingénieurs conseils des CRAM :
le plan de travail, réglable en hauteur et en J. Balzer (Alsace-Moselle), L. Chabrier
direction, est muni d’un réflecteur asymé- (Auvergne), M. Charvolin (Normandie),
trique pour limiter l’éblouissement et d’un S. Coubes (Aquitaine), M. Duchet (Bourgogne-
dispositif permettant le réglage de l’inten-
REPÈRES POUR L’EXPRESSION Franche-Comté), P. Faure (Midi-Pyrénées),
sité de la source lumineuse. DES BESOINS RÉELS G. Geyer (Rhône-Alpes), G. Hue (Centre),
■ Analyser les composantes du système G. Hugues (Sud-Est), G. Lelièvre (Languedoc-
dans la situation initiale ou dans une Roussillon), J.-Y. Le Bot (Pays-de-la-Loire),
L’écran de visualisation J. Lefebvre (Ile-de-France), M. Métay (Bretagne)
situation similaire prise en référence.
L’écran et son cadre doivent être de couleur • des médecins du travail : M. Pittaco (Air France),
claire. L’écran en contraste positif (caractères ■ Analyser les activités de travail. H. Stakowski (CIC)
sombres sur fond gris clair) offre l’avantage ■ Structurer la démarche en participation • des experts de l’INRS : D. Chouanière (INRS
de mieux équilibrer les luminances entre avec les personnels concernés pour Lorraine), V. Langevin (INRS Paris), V. Planeau
l’écran, le document papier, le clavier, de limi- faciliter le processus d’appropriation de (INRS Lorraine)
ter l’impact visuel des reflets et de faciliter leur future situation de travail. Mise en page : Nicole Pellieux
l’accommodation de la vision. Illustrations : Wag et Olislaeger

Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
• • •
30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00 Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr •
Fiche pratique de sécurité ED 108 1re édition (2003) • réimpression octobre 2004 • 3 000 ex. • ISBN 2-7389-1273-7 • Imprimerie Néo-Typo

Vous aimerez peut-être aussi