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CAT devant 

Délire aigu
I. INTRODUCTION :
Le délire est un symptôme observable dans plusieurs cadres :
- Episode psychotique aigu
- Episode thymiques délirants
- Episode cofuso-onirique
II. DEFINITION :
Délire aigu : Idée délirante : altération du contenu de la pensée entrainant une perte du contact avec la réalité.
Elles font l’objet d’une conviction inébranlable, inaccessible au raisonnement ou à la contestation par les faits. C’est
une « évidence interne », pouvant être plausible ou invraisemblable, mais qui n’est généralement pas partagée par
le groupe socio-culturel du sujet. Son caractère aigu est définit par l’apparition récente depuis moins d’un (01) mois.
III. INTERET :
- Motif de consultation fréquent en psychiatrie 2% de la population y sont exposé.
- 2/3 des cas évoluent vers une pathologie psychiatrique chronique dont 1/3 SX, 1/3 TB
- 50% risquent de récidiver.
IV. ETUDE CLINIQUE :

Etiologies Symptômes
 Survenue brutale d’un état délirant chez un sujet sain « coup de tonnerre dans un ciel
serein », sans cause organique ou toxique, ni thymique en absence d’une psychose chronique
préexistante (SX)
Episode
 Cet épisode peu rester isolé ou constituer le mode d’entrée dans la pathologie chronique (SX
psychotiques
ou autre psychose)
aigus
 Forme la plus fréquente  des psychoses aigues : Trouble psychotique bref (délire brutale
polymorphe et polythématique, non systématisé, adhésion totale, conscience vigile, de durée
brève <1mois
 Le délire va s’inscrire dans :
- Un Sd dépressif (mélancolie délirante)
- Un Sd maniaque (manie délirante)
Episode
- Un Sd mixte (état mixte délirant)
Thymique
 Le délire aigue peut être révélateur d’un trouble thymique ou survenir lors de l’évolution
d’une pathologie connue (dépression récurrente, TB...)
 Généralement congruent à l’humeur.
 Pas vraiment un délire mais des états confusionnels qui s’accompagnent d’une production
Confusion pseudo-délirante de caractéristique fluctuante.
Onirique  Le délire cesse avec l’état confusionnel.
 L’étiologie est le plus souvent organique ou toxique
V. CAT PROPREMENT DITE :
1) Interrogatoire du patient et de son entourage & Examen psychiatrique  :
 Antécédents : perso/fam psychiatriques et médicaux + traitement en cours (si introduction récente)
 Facteurs déclenchants : Usage récent de toxiques /stupéfiants – Trauma crânien – choc psychologique récent.
 Caractériser le délire :
 Circonstances d’apparition + évolution
 Thème et mécanisme
 Systématisation
 Adhésion et critique
 Participation affective
 Rechercher une désorientation temporo spatiale qui oriente vers un Sd confusionnel.
2) Examen physique : Complet :
- Constantes hémodynamiques et température
- Etat d’hydratation
- Examen neurologique – Cardiaque avec ECG et pleuropulmonaire
- Rechercher un Sd infectieux
- Signes d’imprégnation alcoolique aigue (haleine énolique)
3) Examens complementaires :
- FNS, Glycémie, Iono sanguin et calcémie, BU, BH
- Toxique et alcoolémie
- Imagerie cérébrale en urgence +++
- Si besoin : Bilan infectieux, EEG, dosage des vitamines, Bilan thyroïdien…
VI. PRISE EN CHARGE :
A. Objectifs :
1. Hospitalisation systématique en soin libre ou sans consentement.
2. Prévention d’un passage à l’acte hétéro agressif.
3. Traitement pharmacologique (par voie orale ou par IM si refus ou mise en danger du patient/l’entourage).
4. Traitement non pharmacologique (instaurer un climat de confiance, calme et alliance thérapeutique)
B. Traitement spécifique :
a. Episode psychotique aigu : Urgence thérapeutique
1) Hospitalisation
2) Traitement antipsychotique  En urgence : NLP atypique en 1ère intention (ex Olanzapine 05 a 20mg per
Os ou en IM si refus) + Surveillance clinique et paraclinique de la tolérance et de l’efficacité.
3) Mesures adjuvantes :
+ En cas d’agitation : Benzodiazépine ou NLP sédatif voir contention physique.
+ Hydratation et correction des troubles ioniques si présents.
+ Psychothérapie de soutien.
+ Mesures médicolégales.
4) Poursuite du traitement : Une fois le délire résolu le traitement antipsychotique doit être poursuivi à
dose minimale efficace durant 01 an avec suivi psychiatrique régulier.
b. Episode thymique délirant :
Le traitement pharmacologique associe un NLP et un thymorégulateur (manie)/ Antidépresseur (Dépression)
c. Episode confuso-onirique :
NLP non indiqué car risque d’aggraver le Sd confusionnel
Traitement médical de l’étiologie du Sd confusionnel.
VII. PRONOSTIC :

Facteurs de bon Pnc Facteurs de mauvais pnc


(prédictifs d’une forme isolée ou intermittente) (prédictifs d’une évolution vers une schizophrénie)
 Episode aigu  Episode subaigu
 Début brutal  Début progressif avec prodromes
 Présence d’un facteur déclenchant  Absence d’un facteur déclenchant
 Délire riche  Délire pauvre
 Court délai avant le traitement  Longue période avant le traitement
 Bonne réponse thérapeutique  Résolution incomplète sous trt
 Bonne critique ultérieure  Mauvaise critique ultérieure
 Intensité des éléments affectifs  Froideur affective
 Absence d’antécédents psychotiques familiaux  Antécédents psychotiques familiaux
 Absence d’un trouble de personnalité pré-morbide.  Trouble de la personnalité type schizoïde.

VIII. CONCLUSION :
Le Délire aigu est un symptôme qui peut s’exprimer dans plusieurs cadres, psychotiques, thymique délirant ou
en cas de confusion onirique. Il peut survenir de manière isolée ou évolue vers une pathologie psychiatrique
chronique. L’hospitalisation est systématique, c’est une urgence thérapeutique. La recherche systématique d’une
pathologie non psychiatrique est indispensable quels que soit l’âge et les antécédents du patient.

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