III.1. Introduction
La corrosion d’une structure métallique ne peut avoir lieu que si 4 conditions coexistent
simultanément :
- Un réactif.
- Une cathode.
- Une anode.
- Un potentiel ou courant débité.
La protection contre la corrosion aura pour objectif l’annulation de l’effet d’au moins une de
ces conditions. La lutte contre la corrosion englobe plusieurs méthodes :
Action à mener sur le métal
-Choix de matériaux
-Revêtement sur alliages à bas prix
-Protection cathodique ou anodique
- L’addition d’un élément d’alliage plus oxydable que le métal de base (ajout d’aluminium, de
chrome, etc.) et formant une couche protectrice (passivation).
-Prévention par une forme adaptée des pièces métalliques.
Action à mener sur le réactif
-Emploi d’inhibiteurs
Avant d’aborder ces différentes méthodes, nous commencerons d’abord par une revue des
principales catégories d'alliages et de leurs domaines d'emploi
III.2. Catégories d'alliages et domaines d'emploi
Les alliages sont des produits composés d’un métal et d’un ou plusieurs éléments chimiques
cependant, ils gardent les mêmes caractéristiques du métal de base. Les alliages métalliques
sont des composés polycristallins, formes des cristaux désordonnés.
III.2.1 Les aciers inoxydables
Ce sont des alliages fer-chrome contenant au moins 12% de chrome dont la structure dépend
des éléments d'addition (les alliages de Fe-C-Cr et éventuellement d’autre élément comme :
Ni, Mo, Cu, Si, Ti, Nb….).
La résistance à la corrosion des aciers inoxydables est essentiellement due à la formation en
surface d'une couche passive qui apparaît naturellement à l'air et qui est constituée d'un oxyde
riche en chrome, de faible épaisseur (environ 10 nm), et résistant. Ces matériaux doivent donc
être employés dans des conditions où ils conservent cette passivité car des destructions locales
de cette couche protectrice conduisent inévitablement à des phénomènes de corrosion
localisée.
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CHAPITREIII LES DEFERENTES MOYENS DE PROTECTION
- Faciliter l’écoulement des fluides dans les conduites pour éviter le risque de corrosion
érosion et corrosion par cavitation,
- Choix adapté des matériaux en contact pour éviter le risque de la corrosion galvanique
(attaque du métal le moins noble) ou séparation des différents métaux par des isolants
électriques.
Voici quelques exemples de prévention par une forme géométrique adaptée des pièces :
Figure III.1: Protection contre la corrosion galvanique : (a) isolation électrique, (b) : pièce
sacrificielle.
Figure III.3: Réduction des contraintes locales dans une tête de vis
Revêtements cathodiques :
Le métal protecteur est plus noble que le métal à protéger. Dans le cas d'un revêtement de
plomb, d’étain, de nickel, de cuivre, d’argent, d’or, de rhodium ou de platine, on dit qu’ils
forment des revêtements plus nobles, donc constituent la cathode et l'acier est considéré
comme l'anode. Dans le cas du revêtement de l'acier par le nickel, l'acier constitue l'anode de
la pile et le nickel la cathode.
La moindre fissure dans le revêtement entraînera l’attaque de l'acier, il est donc nécessaire
que le revêtement soit parfaitement continu et ne contient aucun défaut.
Il faut toutefois faire attention aux discontinuités sur la surface protégée :
En présence d’un réactif corrosif :
- Si le revêtement est anodique, l’acier est protégé.
- Si le revêtement est cathodique, l’acier est attaqué.
III.4.5.5. Dépôt chimique : La pièce à protéger est introduite dans une atmosphère de gaz ou
de liquide. Des réactions chimiques bien déterminées entre atmosphère et surface du métal
permettent le dépôt du revêtement sur la surface préalablement décapée. L’avantage principal
de ce procédé est le dépôt sur pièces de formes complexes : Procédé appliqué pour le
nickelage, le chromage et la phosphatation).
III.5. Protection par inhibiteurs de corrosion
III.5.1. Définition
Un inhibiteur est une substance chimique que l'on ajoute en petite quantité au milieu pour
diminuer la vitesse de corrosion du matériau métallique à protéger. Leur domaine d'utilisation
recouvre les milieux acides, la vapeur, et les eaux de refroidissement.
III.5.2. Classification des inhibiteurs
Les inhibiteurs peuvent être classés de plusieurs façons::
III.5.2.1. Selon leur composition chimique:
a. Les inhibiteurs organiques
Les inhibiteurs organiques représentent un groupe très important d’inhibiteurs de corrosion.
L'efficacité des inhibiteurs organiques est liée à la structure, à la concentration et aux
propriétés chimiques de la couche formée sur les conditions précisées. L’action d’un
inhibiteur organique est le résultat de son adsorption à la surface du matériau. Après cette
adsorption à la surface, ils ont une double action ralentissant simultanément les processus
anodique et cathodique. La plupart de ces inhibiteurs ont dans leur structure principalement
des atomes d'azote, de soufre ou d'oxygène. Les inhibiteurs qui contiennent du soufre sont
plus efficaces que ceux qui contiennent l'azote, parce que le soufre est un meilleur donneur
d'électrons que l'azote. La principale caractéristique de ces inhibiteurs est leur efficacité
élevée, même à faible concentration. L'effet inhibiteur augmente souvent avec le poids
moléculaire de l'inhibiteur. L’utilisation d’inhibiteurs organiques est préférée pour des raisons
d’écotoxicité. Sont généralement utilisés en milieu acide, ils sont de plus en plus utilisés en
milieu neutre/alcalin. Certains inhibiteurs organiques peuvent être transportés dans la phase
vapeur (inhibiteurs volatils).
b. Les inhibiteurs inorganiques (minéraux).
Ces inhibiteurs minéraux sont utilisés en milieux alcalins et presque jamais en milieux acides.
Les molécules minérales se dissocient en solution et les anions et cations assurent en fait
l’inhibition. Les chromates, les molybdates, les silicates, les phosphates sont les plus
importants inhibiteurs minéraux. Les inhibiteurs minéraux sont de moins en moins utilisés en
raison de leur toxicité (ils créent des problèmes pour l’environnement).
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CHAPITREIII LES DEFERENTES MOYENS DE PROTECTION
a. Inhibiteurs anodique
L'anion de l'inhibiteur forme sur les anodes locales avec les cations provenant de l'oxydation
du métal, un composé insoluble (L’anion de l’inhibiteur et le cation du métal forment un
produit insoluble sur les anodes).
Les inhibiteurs anodiques causent un large déplacement du potentiel de corrosion dans le
domaine cathodique. Ce type d’inhibiteur peut être dangereux et ils doivent être utilisés avec
beaucoup de précautions.