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1 Thanatologie

La thanatologie est la science de la description clinique de la mort et de la recherche des mécanismes et des causes aboutissant à la mort.
L'intérêt de la thanatologie réside dans la distinction :
- mort naturelle
- mort suspecte
- mort criminelle
1.1 La mort
Un des objectifs de la constatation du décès est d'établir la cause de la mort et d'analyser les facteurs ayant abouti au décès.
La définition médicale est approximative et variable suivant le contexte. Il existe différentes définitions de la mort dans différents pays de l'OCDE, ce qui entraîne
des variations importantes pour les prélèvements d'organes.
1.2 Absence de définition légale de mort
On s'accorde pour considérer la mort comme l'arrêt des fonctions vitales.
Des critères sont établis pour permettre de simplifier la tâche des médecins certificateurs, en cas de transplantation (cf cours : prélèvements d'organes).
Certains distinguent :
- la mort cellulaire
- la mort de l'organe
- la mort de l'organisme
Les organes vivent ensemble et meurent séparément" (BICHAT)
1.3 Différents mécanismes peuvent entraîner le décès. parmi les plus fréquents :
- Cause cardiaque => défaillance circulatoire => chute du débit => anoxie
- Cause respiratoire => mécanique ou autre => asphyxie => anoxie
- Cause neurologique => troubles de régulation d'origine centrale => anoxie, etc....
1.4 Physiopathologie
L'arrêt cardio-circulatoire entraîne l'ischémie (défaut d'apport sanguin) qui provoque une anoxie cellulaire (défaut d'apport d'oxygène…).

Conséquences cellulaires :
- Lyse du noyau
- Vacuolisation cytoplasmique

Conséquences biochimiques :
- libération enzymatique
- consommation rapide de l'02 restant
- stimulation du métabolisme anaérobie et épuisement énergétique
- accumulation d'ions acides

A terme, on aboutit à une dette irréversible en 02, à une acidose et une diminution du stock ATP entraînant une décharge catécholaminergique aboutissant à une
majoration du collapsus.

En fonction du type de cellule, le temps maxima d'anoxie autorisant une récupération est le suivant :
- Fonctions intellectuelles : 4 à 7'
- Centres cérébraux et médullaires : 8 à 10'
- Centres vasomoteurs et cardiaques : 20 à 30'
- Centres respiratoires : 30 à 50'
La capacité de tolérance est plus importante chez l'enfant.
2 Constatation de la mort
La vie est caractérisée par l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort. On peut classer les signes de la mort dans deux grands groupes :
- les signes négatifs de la vie
- les signes positifs de la mort
2.1 Les signes négatifs de la vie
Arrêt des grandes fonctions :
- arrêt cardio-circulatoire
- arrêt respiratoire
- abolition de toute conscience, toute sensibilité, aréflexie
- perte du tonus musculaire et mydriase
- pâleur dite cadavérique
- refroidissement

En principe, le diagnostic précoce de la mort peut être réalisé par une auscultation cardio-respiratoire, la palpation des trajets artériels. Il est également possible de
constater l'absence de flux respiratoire en plaçant un miroir devant la bouche (présence ou absence de buée).

Des méthodes paracliniques très invasives ont été utilisées par le passé, elles sont actuellement à proscrire ;
- aiguille dans le cœur (ne bouge pas => pas de mouvement cardiaque)
- artériotomie au niveau de l'artère radiale (plus de flux sanguin)
- le test à la fluorescéine (non coloration des conjonctives 1/2 h après l'injection de fluorescéine en intraveineux) (test d'Icard)
- la phlyctène explosive : après exposition d'une zone cutanée à une flamme, il se forme un décollement cutané rempli d'air qui se rompt brutalement en
provoquant une petite explosion, alors que chez le vivant, la phlyctène n'est pas explosive ; elle contient un exsudat.
- le test à l'éther (injection sous cutanée d'éther qui ressort par le trou de l'aiguille si le sujet est mort).
2.2 Les signes positifs de la mort
2.2.1 Refroidissement cadavérique
La température du cadavre chute d'environ 1 degré par heure et on admet que l'équilibre avec le milieu ambiant est atteint en 24 heures.
Il existe cependant des variations en fonction de différents critères pouvant intervenir sur les échanges thermiques :
- l' habillement. Des facteurs correctifs liés à l'habillement sont introduits. Certains auteurs préconisent la prise de température au niveau hépatique ou au niveau
des tympans (remarque : la mesure de la température cutanée n'est pas très fiable. La température rectale est assez utilisée).
- la température ambiante. Des normogrammes existent pour déterminer le délais post-mortem, ils intègrent : la température rectale, la température externe, le
poids.
- état fébrile, hypothermie au moment du décès.
2.2.2 La rigidité cadavérique
La rigidité cadavérique est le résultat de l'absence de réversibilité de la liaison des fibres d'actine et myosine.
Elle affecte l'ensemble des muscles de l'organisme :
- Muscles squelettiques
- Cœur
- Iris
- Diaphragme
- Sphincters
La rigidité touche également les muscles lisses d'où la possibilité d'éjaculation, émission de matières, urine en post-mortem.
La rigidité débute environ 3 heures après la mort, son maximum se situe vers 12 heures.
Elle commence aux muscles du cou, de la nuque, et des masséters, pour s'étendre au tronc, membres supérieurs et membres inférieurs.
La rigidité s'installe progressivement et prédomine :
- aux fléchisseurs aux membres supérieurs
- aux extenseurs aux membres inférieurs
Sa disparition se fait dans le même ordre :
La rigidité tibio-tarsiennes disparaît entre la 24ème et la 36ème heure.
Si elle est rompue avant la 12ème heure, elle peut se reconstituer.

Attention :
Lorsque l'organisme est sidéré, par exemple, en cas de décapitation, fulguration, la rigidité intervient quasi immédiatement. La fixation du corps se fait dans la
position qu'il occupait.
2.2.3 Les lividités
Les lividités correspondent à des transsudations de sang à travers les vaisseaux. Les sérosités imbibent les tissus, elles ont une coloration rosée. Les lividités sont
dues à des phénomènes passifs entraînés par la pesanteur. Elles apparaissent progressivement et se situent au niveau des régions déclives. Les points de contact
entre le corps et le support entraînent des contre-pressions repoussant ces lividités.

Exemple : Pour les cadavres retrouvés sur le dos, les lividités siègent au niveau des lombes et de la partie latérale du tronc. Il n'y a pas de lividités au niveau des
épaules et des fesses (zones de pression, points de contact).

Les colorations particulière peuvent évoquer certaines origines :


- rouge groseille :
=> intoxication au CO
=> intoxication à l'acide cyanhydrique
- brunâtre : intoxication par un poison méthémoglobinisant
- sombre : asphyxie
- pâle : hémorragie

Les lividités apparaissent entre la 3ème et la 5ème heure post-mortem.


Elles se fixent vers la 15ème heure et peuvent se reformer jusqu'à la 30ème heure Si le cadavre est déplacé.

Le diagnostic différentiel doit être fait entre lividité et hématome et ecchymose (pour cela il faut inciser ; si la coloration disparaît après lavage, il s'agit d'une
lividité).
2.2.4 La déshydratation cadavérique
Elle est difficile à évaluer, variable en fonction de l'état d'hydratation anté-mortem.
2.2.5 La putréfaction
Elle correspond à :
- la dégradation des tissus par les enzymes, par la flore microbienne.
Le premier signe de putréfaction visible vers la 48ème heure est la "tache verte abdominale" qui apparaît en fosse iliaque droite. Le début de la putréfaction est dû
aux pullulations microbiennes, au niveau du cæcum. La putréfaction diffuse à l'ensemble de l'abdomen, puis au thorax.
- la Circulation posthume qui réalise un réseau verdâtre très visible sous la peau à un stade plus avancé. Sous l'influence des gaz putrides, la circulation
bactérienne diffuse la putréfaction à contre courant, centrifuge à point de départ abdominal.
2.2.6 Datation de la mort
A partir des phénomènes cadavériques :
- corps chaud, souple, sans lividité : < 6 à 8 heures
- corps tiède, rigide, lividités s'effaçant à la pression : < 12 heures
- froid, rigide, lividités immuables : < 24 heures
- plus de rigidité, tache verte : > 36 heures.

A partir des mesures de températures :


- rectale
- hépatique
- tympanique

Dosage de potassium dans l'humeur vitrée.


L'humeur vitrée étant un liquide acellulaire ne contient pas de potassium quand le sujet est vivant. Après la mort, les cellules tapissant l'oeil, se lysent
progressivement et libèrent leur potassium.
Cette concentration en potassium est proportionnelle au délai post-mortem.

Entomologie.
L'étude des larves, pupes, insectes volants permet de dater les décès.
Les entomologistes décrivent 8 escouades d'insectes qui colonisent le cadavre en fonction de son état de décomposition.

Aucune certitude ne peut être tirée de ces méthodes. Une simple évaluation peut être avancée avec beaucoup de prudence.
3 Formes médico-légales de la mort
La constatation d'un décès impose au médecin la réalisation d'un raisonnement pour distinguer les morts violentes, les morts suspectes des morts naturelles. Ce
raisonnement permettra de remplir la case "obstacle médico-légal" à l'inhumation (cf cours : certificat de décès).
3.1 Mort naturelle
Souvent issue fatale d'une maladie, la personne décédée était suivie et son décès "n'étonne" pas outre mesure.
3.2 Mort violente
Accidentelle : mort en relation directe avec un traumatisme accidentel. Le lien de causalité est évident. Si les circonstances de l'accident ne sont pas suspectes, il
n'y a pas lieu de cocher "obstacle médico-légal".

Suicidaire : le caractère suicidaire ne peut être établi qu'après enquête et examen soigneux du corps du défunt. L'enquête devra s'intéresser aux antécédents
psychiatriques et aux traitements.
Le diagnostic différentiel avec un acte criminel devra toujours être analysé. Au moindre doute, il faut cocher la case "obstacle".

Criminelle : si l'action criminelle est évidente. Exemple : Plaie par arme à feu sans arme à proximité.
3.3 Mort suspecte
Liée à la personnalité du défunt (membre de la mafia, homme politique, etc...)
Présence de lésions ne permettant pas d'expliquer l'étiologie du décès.
Enquête ne prouvant pas le caractère dépressif du défunt.
Mort d'une personne jeune, sans cause évidente telle que la mort subite d'un sportif par exemple. Rien ne laissait supposer une telle issue…

A. Introduction

La mort n'est pas un sujet auquel nous pensons volontiers. La plupart du temps, nous avons tendance à faire comme si
cette réalité n'existait pas ou ne nous concernait pas. Pourtant, c'est une question qui nous touche tous directement. Du
fait que nous sommes vivants, nous sommes voués à mourir tôt ou tard, d'une mort définitive.

C'est un des paradoxes les plus troublants de notre existence et probablement la réalité la plus révoltante qui soit. Nous
recevons une seule vie dont la durée est limitée mais inconnue et dont la fin est inéluctable, irrémédiable et définitive.
C'est comme si on nous donnait un cadeau tout en nous le retirant.

Il n'est pas étonnant que les humains aient inventé une variété de moyens pour tenter d'éviter cette dure réalité. Il faut
bien reconnaître que la seule alternative n'est pas très attrayante à première vue. Si nous ne fuyons pas devant ce défi, il
faut accepter et intégrer la mort comme une dimension fondamentale de notre existence; y consentir d'avance pour lui
faire une place dans notre façon de vivre. Ce n'est sûrement pas un projet capable de mobiliser les masses!

La mort est un des quatre défis fondamentaux de l'existence humaine. Pour certains, c'est le plus exigeant alors que pour
d'autres les plus grandes difficultés sont ailleurs. Mais pour tous, il s'agit d'une question que la vie nous présente et à
laquelle il nous faut trouver des réponses qui auront un effet important sur l'ensemble de notre existence. (Voir le
chapitre 7: "Les implications existentielles" dans "L'Auto-développement: psychothérapie dans la vie quotidienne" à
propos de ces quatre défis.)

B. L'évitement

Dans la mesure du possible, la plupart d'entre nous évitons de penser à la mort. Mais il nous arrive tous, de temps en
temps, de nous faire rattraper par cette question. Les événements de notre vie se chargent de nous la rappeler. La mort
imprévue d'un être cher, un accident sérieux, une maladie grave ou une tragédie dans notre environnement viennent nous
rappeler que nous pouvons mourir à tout moment, que notre vie pourrait être radicalement écourtée ou soudainement
changée de façon drastique.

Lorsque ces accidents de parcours nous forcent à considérer notre mort comme une réalité importante, il se produit un
phénomène remarquable: nous devenons plus intensément vivants et plus sensibles à ce qui est le plus important dans
notre vie.

Nos priorités changent alors pour donner plus d'importance à ce qui nous semble essentiel. Nous jetons un regard plus
critique sur les "urgences" auxquelles nous consacrons notre temps. Et nous décidons de nous occuper davantage de ce
qui nous importe le plus: notre famille, les satisfactions importantes pour notre bonheur, nos valeurs prédominantes, le
plaisir que nous prenons à vivre, etc. Puis le tourbillon de la vie reprend éventuellement le dessus et nous invite à oublier
ces épreuves. Nous recommençons alors à redonner la première place à des urgences superficielles.

Il s'agit d'un étrange paradoxe. Lorsque nous parvenons à oublier que notre vie est limitée dans le temps, nous devenons
moins vivants, alors que nous le devenons davantage lorsque nous sommes conscients de la mort qui nous attend.

1) Pourquoi cet évitement ?

En tant qu'être vivant, chacun de nous cherche à maximiser sa vie dans la mesure du possible. Il recherche un
épanouissement aussi complet qu'il le peut et se mobilise pour protéger sa vie lorsqu'elle est menacée. C'est la tendance
actualisante qui nous oriente dans cette direction (voir "Une théorie du vivant" pour une explication plus élaborée.)

Or, nous apprenons un jour que notre vie est un bien périssable qui porte les germes de sa propre destruction. Certaines
de ses caractéristiques en sont en effet l'antithèse: nous avons une seule vie qui prend nécessairement fin par une mort
imprévisible et inéluctable.

Autrement dit: il faut inclure dans la définition de la vie les éléments suivants: sa durée est limitée; le moment de sa fin
n'est pas défini à l'avance; la mort est définitive; chaque être vivant n'a qu'une seule vie.

Nous n'avons pas vraiment le choix: la mort est nécessairement la dernière partie de notre vie. Mais il est difficile
d'accepter cette réalité; notre mission comme être vivant est de vivre le plus complètement possible et non pas d'arrêter
de vivre!

C'est pour cela que nous parlons ici d'un défi existentiel. Il s'agit d‘un paradoxe que nous devons accepter et auquel nous
devons parvenir à donner un sens satisfaisant. (Il y en a d'autres, tout aussi difficiles, qui sont décrits au chapitre 7 de
"L'auto-développement: psychothérapie dans la vie quotidienne".)

Mais comme devant les autres défis de ce genre, nous avons aussi l'option du déni. Nous pouvons refuser la réalité, faire
comme si elle n'existait pas, créer des idées qui nous aideront à fermer les yeux sur cette vérité qui nous semble
inacceptable.

2) Un défi plus ou moins évité

La vie nous présente ce défi de la mort et chacun d'entre nous doit trouver sa propre façon d'y faire face. Les variantes
sont forcément nombreuses, mais il est intéressant de les situer selon le degré d'évitement qu'elles comportent. En effet,
cette dimension est importante car elle détermine dans quelle mesure nous sommes menacés par cette réalité et combien
nous irons loin dans nos tentatives pour éviter d'y faire face.

Au minimum, la mort est une réalité à laquelle nous n'aimons pas faire face. Elle fait partie de notre vie, nous acceptons
les moments où elle se présente à nous, mais nous n'y revenons pas lorsque les événements ne nous y forcent pas. C'est,
en gros, l'attitude des personnes pour qui la mort n'est pas vraiment un problème.

Au maximum, nous traitons la mort comme une futilité, comme si elle n'avait pas vraiment d'importance ou comme si
elle n'était pas réelle. Nous pouvons nier une ou l'autre de ses caractéristiques pour y parvenir.

Par exemple, la mort perd de sa gravité si notre vie est uniquement souffrante. Elle peut même devenir un
soulagement ou une libération. Elle perd aussi beaucoup d'importance si nous croyons ressusciter ailleurs
dans de meilleures conditions. Elle est alors un passage nécessaire vers une vie meilleure, un peu de la même
façon qu'une intervention chirurgicale qui nous guérirait vraiment d'une maladie.
Entre ces deux pôles, on trouve une panoplie d'évitements plus ou moins massifs. La forme qu'ils prennent est
secondaire. Ce qui est vraiment important, c'est le rôle qu'ils jouent dans l'équilibre intérieur de la personne.

Les évitements les plus sérieux deviennent des dénis existentiels qui sont nécessaires au maintien de l'équilibre
psychique. Tout ce qui les contredit est alors une menace qui provoque une angoisse intense et mobilise toutes les
défenses de la personne.

Lorsqu'il s'agit d'un déni de ce genre, c'est toute la personnalité de l'individu qui s'appuie sur ce déni et s'est organisée en
fonction de celui-ci. C'est pour cette raison que la menace est aussi intense, que l'angoisse est aussi envahissante et que
les défenses sont aussi vigoureuses. Et comme tout repose sur le refus d'une réalité inévitable, la personne souffre
évidemment d'une insécurité qui atteint toutes les dimensions de son existence. Elle sait confusément que sa sécurité
dépend d'une illusion et d'un évitement de la réalité.

3) Les principales formes de déni

Il n'est pas facile de nier une réalité aussi grossièrement évidente que la mort. Mais l'esprit humain est capable de
prouesses étonnantes lorsqu'il s'agit de justifier ses déficiences. Les formes du déni de la mort illustrent bien cette
créativité défensive. Il serait impossible de les énumérer toutes car elles sont des adaptations individuelles, mais voici les
composantes qu'on rencontre le plus fréquemment.

a) Ce n'est pas vrai


On peut nier la mort en prétendant qu'elle n'est pas réelle, qu'il ne s'agit que d'une illusion. À première vue, il semble
s'agir d'une solution difficilement utilisable; la mort d'un être cher nous semble bien réelle! Pourtant, c'est une des
formes les plus répandues du déni de la mort, une de celles qu'on rencontre le plus souvent jusque dans les salons
funéraires et les services religieux, l'endroit où on est nécessairement confronté à une mort bien réelle.

C'est évidemment la version religieuse qui est la forme la plus populaire de ce déni. Il suffit de décider qu'une vie
éternelle ou un paradis nous attend juste après notre mort pour donner à cette dernière un caractère irréel. Ce n'est plus la
fin d'une vie mais le début d'une vie meilleure. Et cette croyance peut être assez puissante pour nous consoler de la perte
de la personne aimée dont le corps est juste devant nous.

Mais il y a des situations où la mort semble tout aussi irréelle sans qu'une idéologie religieuse ne promette une nouvelle
vie instantanée. Dans ces cas, l'idée de la mort est trop abstraite pour avoir un impact. Un peu comme le serait la mort
d'un personnage de film ou la perte d'une des trois ou cinq vies dont on dispose dans un jeu vidéo.

C'est apparemment ce qui se passe parfois lors de tueries un peu gratuites, particulièrement par des jeunes. Ce n'est
qu'après coup que leur apparaît clairement le fait que la personne est vraiment morte et qu'il ne suffira pas d'insérer une
nouvelle pièce pour qu'elle se relève et que tout revienne à la normale. On a même développé des méthodes efficaces de
réhabilitation en s'appuyant sur un contact réel entre le délinquant et sa victime.

Une autre variante populaire est celle où on cherche à se survivre. Sans nier directement la mort elle-même, on veut
alors continuer d'agir après sa mort. C'est la fin de l'activité, de l'influence et du contrôle qui est niée, plus que la mort
physique.

Dans certains cas, la personne cherche à exercer son contrôle sur ses proches en associant des contraintes à un héritage.
Dans d'autres, elle veut plutôt poursuivre une oeuvre qui lui tient à coeur en agissant après sa mort par l'entremise d'une
entité comme une fondation. Parfois, il s'agit d'exercer une influence sociale à travers des publications qui restent
disponibles après la mort. Mais dans tous ces cas, la constante reste la même: on veut continuer d'agir sur les autres
après sa mort, on refuse de disparaître.

b) Ce n'est pas définitif


Il s'agit d'une variante proche de la précédente. Au lieu de croire que la vraie vie nous attend dès notre mort, nous
considérons que nous avons plusieurs vies à vivre. Un délai est habituellement prévu d'une vie à la suivante; un
changement important dans notre situation est également inclus, en fonction de notre mérite la plupart du temps.

Mais il y a d'autres variantes populaires qui s'appuient sur l'idée de survivre à soi-même. Avoir des enfants peut
facilement servir à se donner l'illusion de survivre à travers eux. Créer une entreprise peut également avoir cette fonction
psychique. (Mais ce n'est évidemment pas toujours le cas. On peut avoir des enfants ou créer des entreprises pour toutes
sortes d'autres raisons, saines ou malsaines. Ce qui compte, pour déterminer s'il s'agit vraiment d'un déni, c'est le but, au
moins en partie conscient, de "se survivre".)

Ces formes de déni sont particulièrement attirantes pour les personnes qui ont le sentiment de ne pas avoir complété ce
qu'elles voulaient réaliser. Plutôt que de faire face à un sentiment d'échec ou d'accepter ses limites, il est tentant de
chercher à se réaliser à travers ses descendants ou ses successeurs.

Une autre forme de déni peut se mettre au service de besoins psychiques inassouvis: garder le contact avec les personnes
disparues. En cherchant à communiquer avec des personnes décédées, on neutralise la mort de deux façons à la fois. Non
seulement on attribue une vie quelconque au disparu afin qu'il puisse nous répondre ou nous interpeller, mais en plus on
transcende la frontière entre les vivants et l'au-delà par une communication directe.

Qu'on fasse l'effort de réaliser une telle communication ou qu'on estime y être parvenu, la situation est la même du point
de vue du déni de la mort. On refuse d'admettre que la personne est réellement morte et que nous ne réussirons pas ce
que nous n'avons pas encore réussi à faire avec elle. Plutôt que de renoncer à la satisfaction du besoin, on choisit
l'illusion du "contact avec les esprits". C'est un signe clair de l'importance de l'enjeu, de la gravité du manque qu'on
cherche à combler. Et on trouve facilement des opportunistes qui en profitent pour s'enrichir en nourrissant l'illusion.

c) Ce n'est pas grave


Une autre façon de reculer devant le défi paradoxal que la mort nous présente, c'est de chercher à en diminuer
l'importance. La façon la plus simple d'y parvenir est de nier la valeur de la vie elle-même. Mais ce n'est pas une tâche
facile! C'est peut-être pour cela que cette méthode est adoptée surtout par les personnes qui ne lésinent pas devant la
souffrance.

Essentiellement, les variantes de cette méthode reposent sur la tentative de rendre la vie désagréable ou souffrante. Et
comme la recherche de satisfaction est plus exigeante que son évitement, le succès est presque assuré pourvu que la
motivation soit suffisante.

Par exemple, on peut choisir de se donner une vie de sacrifices dans l'espoir de mériter plus tard un dédommagement
proportionnel. Cette option peut facilement apparaître comme avantageuse à celui dont les conditions de vie ne laissent
pas attendre beaucoup de satisfaction; il renonce à peu en échange d'avantages substantiels. Elle peut aussi être attirante
pour la personne qui n'a pas confiance en ses moyens. Quand on a une faible estime de soi, il apparaît moins difficile de
réussir son sacrifice que de prendre sa satisfaction en mains.

La vie de sacrifice pour mériter "la vie éternelle", le sacrifice généralisé d'une mère en faveur de sa famille, le travail
acharné dans des conditions affreuses que le militant s'inflige pour le bien commun sont des exemples fréquents de cette
forme de déni. Pour toutes ces personnes, il est clair que les souffrances actuelles sont le prix à payer pour obtenir
éventuellement des gratifications nettement plus importantes.

Mais comme tous les dénis, cette méthode est vouée à l'échec: la vie éternellement heureuse, la reconnaissance infinie ou
la gloire ne nous attendent jamais vraiment au bout de ce chemin. C'est plutôt l'angoisse, l'amertume et la révolte qu'on y
rencontre, car la magie attendue est une illusion dont on découvre trop tard les effets irréparables.

d) Ce n'est pas incontrôlable


D'autres formes de déni s'attaquent directement au fait que la mort ne peut être prévue ou contrôlée. Plutôt que de vivre
avec la conscience du fait que nous pouvons mourir à tout moment sans l'avoir prévu à l'avance, nous tentons par
diverses astuces de gagner une certaine maîtrise sur ce moment.

Je ne parle pas ici de la personne qui fait tout ce qu'elle peut pour vaincre une maladie mortelle et faire mentir les
statistiques médicales. Cette personne ne fait que son devoir fondamental d'être vivant: chercher à protéger et maximiser
sa vie autant qu'elle le peut dans les conditions où elle se trouve.

Il s'agit plutôt de la personne qui défie la mort, celle qui prend des risques extrêmes dans le seul but d'en sortir vivante.
Souvent, ce n'est que dans la montée d'adrénaline que cette personne se sent "vraiment vivante". Elle confond la peur de
mourir avec une vie intense et devient plus ou moins "accrochée" à cette drogue naturelle qui vient de l'intérieur.
Mais cette description laisse une large place à l'interprétation. Qu'est-ce qu'on peut considérer comme un risque extrême
ou excessif? Comment distinguer la recherche de maîtrise qu'on retrouve dans les sports extrêmes de la prise de risques
inconsidérés. Le pilote de formule 1 n'est pas nécessairement un casse-cou, même s'il exerce une occupation dont les
risques sont élevés. Le saut en Bungee, par contre, peut être vécu comme un défi à la mort même si les risques réels sont
minimes. Ce sont les motifs de la personne qui seuls permettent de faire les distinctions appropriées et il est toujours
difficile d'en juger de l'extérieur.

Il faut aussi inclure dans ce groupe la méthode inverse: celle qui vise à protéger sa vie à tout prix comme s'il s'agissait
d'un objet d'une très grande fragilité. On pourrait comparer cette attitude à une forme de surprotection de soi-même.
L'exemple classique serait l'hypocondriaque qui est constamment à l'affût d'une maladie mortelle. Mais on peut aussi
penser à la personne qui fait de la prévention de tous les risques une priorité absolue.

Cette approche préventive est elle aussi vouée à l'échec. Elle peut tout au plus réussir à prolonger un peu la vie, mais à
quel prix! Vivre dans la peur perpétuelle, toujours à l'affût d'une nouvelle menace, toujours prêt à se retenir pour éviter
les excès ou les abus n'est sûrement pas un sort enviable. Vivre moins intensément et moins librement pour durer plus
longtemps est probablement toujours un marché de dupe. Non seulement on se condamne à une angoisse perpétuelle
mais en plus on s'assure d'éprouver le regret de ne pas avoir assez vécu lorsque vient la fin.

Et il y a aussi la méthode la plus radicale pour nier le caractère imprévisible de la mort. Plutôt que d'être à la merci des
événements, on peut choisir le moment de sa mort en la provoquant soi-même. Mais il est rare, et pour cause, que le
suicide soit utilisé comme déni de la mort. La plupart du temps, il a d'autres but tout aussi importants qui s'expliquent
par l'évitement d'autres défis existentiels.

Les formes les plus fréquentes de suicide dont le but essentiel est de nier la mort sont celles qui impliquent une
destruction progressive qui découle d'un abus répété. Les décès accidentels par surdose de drogue peuvent faire partie de
cette catégorie. C'est le cas aussi de ceux qui découlent d'un important abus d'alcool combiné à des risques pris
volontairement. Dans les deux cas, l'effort de destruction est visible pour tous, y compris la victime, et la partie
accidentelle est secondaire.

C. En guise de transition

Toutes les méthodes évoquées jusqu'ici ont un but commun: éviter de faire face à la réalité de la mort et à ses effets sur nous. Elles ne peuvent évidemment nous
empêcher d'être mortels. Tout ce qu'elles sont capables de réussir, c'est de nous laisser oublier temporairement cette réalité et de nous permettre d'éviter d'en
ressentir les effets sur notre vision de nous-même et de notre vie. C'est le but qu'elles visent directement et c'est le seul qu'elles atteignent efficacement.

Mais le déni de la mort a des effets pernicieux qui dépassent largement les buts visés. Il affecte profondément la qualité de notre vie et de nos relations avec les
autres. Notre capacité de vivre pleinement est le véritable enjeu du défi de la mort. C'est ce que j'expliquerai dans la prochaine section de cet article où il sera
question des conséquences du déni de la mort, des façons dont on peut relever ce défi avec succès et des résultats obtenus par ceux qui y parviennent.

En attendant, j'invite les lecteurs intéressés à me transmettre leurs commentaires, leurs objections, leurs réflexions et leurs questions à l'adresse ci-dessous. Ils
pourront ainsi influencer la suite et s'assurer qu'elle réponde le mieux possible à leurs besoins et préoccupations.

La mort d’un être vivant est l’arrêt irréversible de ses fonctions vitales : assimilation de nutriments, respiration, fonctionnement du système nerveux central. On la
distingue d’un arrêt temporaire (hibernation, congélation). Elle est suivie de la décomposition de l’organisme mort sous l’action de bactéries ou de nécrophages.
Selon l’organisation mondiale de la santé animale, la mort désigne la disparition irréversible de l’activité cérébrale mise en évidence par la perte des réflexes du
tronc cérébral[1].
La mort cellulaire désigne l’arrêt des fonctions de base d’une cellule. Elle est qualifiée de programmée lorsqu’elle intervient après que le programme cellulaire
commande l’arrêt général des fonctions cellulaires (on parle alors d’apoptose). La cellule peut aussi mourir par manque de nutriments ou d’oxygène, ou bien de
lésions, provoquées par exemple par une action mécanique, thermique ou chimique extérieure, ou par l’utilisation des ressources propres de la cellule pour une
autre fonction que sa fonction initiale dans le cas d’une infection virale.
La mort peut être vue comme la fin de la vie par opposition à la naissance, ou comme l’absence de vie. Dans le premier cas, le fait que le cœur puisse arrêter de
battre pendant un moment avant d’être réanimé pose la question de la limite, ou de la transition entre vie et mort.

Causes de la mort chez les animaux [modifier]


La vie dépend du bon état d’organes dits vitaux, de leur capacité au sein de l’organisme à assurer un certain nombre de fonctions dites vitales : la respiration (au
sens cellulaire, c’est-à-dire le processus de production d’ATP consommant du dioxygène), la digestion, la détoxication et l’excrétion (reins, foie, poumons), le
contrôle nerveux et hormonal des organes, etc. Selon les altérations subies par les cellules, les organes ou l’organisme, lorsque ces fonctions vitales sont entravées,
puis arrêtées, la mort survient pour cause :
– d’insuffisance respiratoire ;
– de dénutrition ;
– d’empoisonnement, par accumulation de substances toxiques normalement filtrées et excrétées par les reins et le foie ;
– d’arrêt de la fonction circulatoire cardiaque, le dioxygène n’arrive plus aux cellules qui ne peuvent plus respirer ;
– de vieillesse, les défaillances cellulaires accumulées au cours des années deviennent trop importantes et les cellules restantes ne peuvent subvenir aux
besoins de l’organisme ;
– d’attaques auto-immunes, défaillance grave du système immunitaire.
La définition de la mort dépend de la définition du vivant [modifier]
On peut se demander, ainsi que le biologiste et prix Nobel Jacques Monod l’a fait dans son livre Le Hasard et la nécessité, ce qui définit le vivant. Cette question
est d’importance puisque ne peut mourir, par définition, que ce qui est vivant. La question n’est pas triviale.
Organismes unicellulaires [modifier]
On ne peut se contenter de la définition donnée plus haut pour les organismes unicellulaires, tels que les bactéries, levures, les champignons unicellulaires. En
effet, ces organismes possèdent une forme de résistance aux variations de conditions extérieures : la spore. Pour ces organismes, le critère de la vie devient le
suivant : la membrane cellulaire est intègre et sépare un milieu intérieur de composition différente du milieu extérieur. La mort est donc causée par la rupture de la
membrane. La présence de cette forme de résistance explique la différence entre la pasteurisation et la stérilisation, seul ce dernier traitement tuant les spores.
Il est intéressant de noter que les organismes unicellulaires meurent aussi de « vieillesse ». Cela est assez bien documenté dans le cas des levures saccharomyces
sp. Une cellule mère donne par division deux cellules filles. On a toujours pensé que ces cellules filles sont identiques entre elles. Ce n’est pas le cas. Il existe en
effet sur l’une des cellules une cicatrice visible sur la membrane et reflet de la division qui vient de se produire. Au delà d’un certains nombre de ces cicatrices, la
cellule ne peut plus se diviser : elle mourra de « vieillesse ».
Virus [modifier]
Les virus se situent à la frontière entre le vivant et l’inerte. Ainsi, la question de la catégorisation d’un virus parmi les organismes vivants n’étant pas tranchée de
manière satisfaisante, il est impossible de se prononcer sur la mort d’un virus en général.
Cela dit, il existe différents types de virus, se situant plus ou moins du côté du vivant ou de celui de l’inerte. Par exemple, beaucoup de virus sont grosso modo du
code génétique dans une membrane ayant la propriété de se fondre avec celle des cellules infectées. Ces virus peuvent être comparés à des livres attrayants, le texte
étant le code génétique. Ils seraient donc, d’un point de vue biologique, plutôt du côté de l’inerte. Par contre, le virus ATV (Acidianus Two-tailed Virus) quand il
sort de la cellule qui l’a produit a une forme de citron et deux bras lui poussent à chaque extrémité. C’est un processus actif, ce qui fait que ce virus est plus du côté
du vivant que de l’inerte (Pour la Science, décembre 2006). Quant au virus mimivirus, il contient un code génétique plus important que certaines bactéries, et en
même temps de l’ADN et de l’ARN.
Les médicaments antiviraux se contentent d’empêcher les virus de se multiplier, par interférence avec la réplication du matériel génétique, formation de la capside
ou prévention de la formation de virus complets. La prévention de l’encapsidation du code génétique du virus, ARN ou ADN, dans la capside virale est donc une
manière d’inactiver un virus. Dès que les conditions sont à nouveaux réunies (présence d’une cellule hôte, absence d’antiviraux), le virus se multipliera à nouveau.
Le problème se complique par la présence d’une forme silencieuse du virus au cours de laquelle le code génétique du virus s’intègre dans celui de l’hôte parasité.
La destruction totale du virus implique la destruction de ce code.
Définition générale de la mort [modifier]
On peut donc en conclure que la mort biologique résulte de l’incapacité permanente d’un organisme à résister aux modifications imposées par son environnement.
Cette définition permet de définir en miroir aussi ce qu’est la vie (dans sa définition la plus large) : la capacité à maintenir son intégrité malgré la pression de
l’environnement (homéostasie).
En termes d’entropie (niveau de désorganisation), il s’agit pour l’organisme de maintenir localement une entropie basse. Or l’entropie globale ne peut qu’être
stable ou augmenter d’après les principes de la thermodynamique. L’organisme doit donc puiser dans son environnement (d’où la nécessité de respirer etc.). La
mort intervient quand l’organisme ne peut plus puiser et maintenir son entropie basse. La principale source d’énergie sur Terre est la lumière du soleil qui permet
la photosynthèse.
Définition médico-légale [modifier]
La mort est le moment où le corps commence à se décomposer. Médicalement, certains états mènent irrémédiablement à la mort, alors même que des cellules du
corps continuent à vivre. C’est le cas de la mort cérébrale.
La mort cérébrale désigne l’arrêt des signaux électro-encéphalographiques du cerveau humain. C’est d’après ce critère que l’on constate le décès d’une personne
en médecine légale.
Cette définition légale est importante, car c’est elle qui va permettre des actes tels que le prélèvement d’organes pour la transplantation. On peut pour cette raison
maintenir des personnes en état de mort cérébrale sous respiration artificielle, lorsque le cœur continue à battre spontanément : cela permet de maintenir les
organes en bon état en vue d’un prélèvement.
Mais dans la plupart des cas, le décès est constaté par un médecin par des signes cliniques caractérisant un arrêt cardio-circulatoire prolongé. Cela peut être un
échec des tentatives de réanimation cardio-pulmonaire par une équipe médicale, ou bien la constatation par un médecin généraliste à domicile pour une personne
que l’on sait en fin de vie (personne âgée ou bien souffrant d’une maladie diagnostiquée).
En France, comme dans la plupart des pays développés, le médecin remplit alors un certificat de décès comportant la date et l’heure de la constatation de la mort,
l’identité de la personne décédée, les causes suspectées, l’absence de contre-indication à une inhumation ou à une crémation.
Signes de la mort [modifier]

Article connexe : bilan (premiers secours).


Le premier signe de la survenue de la mort est l’arrêt cardio-respiratoire :

• la personne ne parle pas et ne bouge pas, elle ne réagit pas lorsqu’on lui parle et qu’on la touche ;

• on ne perçoit pas sa respiration même lorsque l’on est sûr que ses voies aériennes sont libres ;

• elle ne réagit pas aux insufflations ;

• les pouls centraux (carotidien ou éventuellement fémoral chez l’adulte et l’enfant de plus de un an, huméral chez le nourrisson) ne sont pas perçus — ce
critère n’est pas fiable en raison de la difficulté d’affirmer qu’un pouls est absent (notamment en raison du propre pouls de la personne qui contrôle, qui
est renforcé par le stress).
Mais ces éléments ne sont pas suffisants pour déterminer la mort (dans certains cas, une personne en arrêt cardio-respiratoire peut être réanimée). Il peut y avoir
dans les secondes suivant l’arrêt cardiaque :

• une respiration d’agonie bruyante (stertoreuse), un râle (le gasp) ;

• des tremblements, provoqués par la libération de calcium.


Très vite viennent s’installer :

• une pâleur provoquée par l’arrêt de la circulation sanguine, notamment visible au niveau des muqueuses (par exemple intérieur des paupières et des
lèvres) ;

• une dilatation des pupilles (mydriase aréactive symétrique, personne dite « pleins phares ») ;

• une froideur (selon la température extérieure) ; la température interne est d’ailleurs une des manières de situer l’heure d’un décès récent.
Le relâchement des muscles provoque une apparition de marbrures bleues sur la peau : les veines se dilatent, faisant apparaître la couleur du sang pauvre en
dioxygène. Le relâchement des sphincters provoque également l’émission d’urine et de matière fécale.
Viennent ensuite les lividités (livor mortis, le sang s’accumulant vers le bas) puis la rigidité cadavérique (rigor mortis). La rigidité cadavérique apparaît 2 à 3
heures après le décès, puis disparaît au bout de 2 à 3 jours lorsqu’apparaît la putréfaction (en climat tempéré).
Les signes de décomposition se caractérisent par une odeur nauséabonde caractéristique et par l’apparition de taches vertes sur la peau (apparaissant d’abord au
niveau de l’abdomen), l’apparition de gonflements, puis par la dégradation visible du corps. Le corps peut également être dévoré par des animaux (vers,
charognards) ; en climat tempéré et en présence d’insectes (mouches), la ponte suit la mort de quelques heures, les œufs éclosent au bout d’environ deux jours et
les larves se transforment en insectes au bout d’environ deux semaines, selon la température.
La putréfaction peut être interrompue ou retardée par le froid ou bien par des techniques d’embaumement, ainsi que par des techniques de thanatopraxie.
Mort et philosophie [modifier

Le Triomphe de la Mort
Peinture de Pieter Bruegel l'Ancien (1562).
En paléontologie, la découverte de rites funéraires est un élément important pour déterminer le degré d’éveil social d’un hominidé.
Cette conscience de la mort est un moteur de cohésion sociale (s’unir pour résister aux calamités, aux ennemis) et d’action (réaliser quelque chose pour laisser une
trace). Elle est à l’origine de la réflexion métaphysique. C’est aussi ce qui donne la puissance symbolique à des actes tels que l’homicide et le suicide.
La philosophie des Lumières en Europe, incitant à la maîtrise de la nature, suggère l’avènement d’une domination de la dégradation du corps de l’Homme. L’idée
de la mort se déplace par ce fait de la sphère de la foi (mort fatalité) vers la sphère de la raison (mort accidentelle). Ce déplacement s’illustre par l’évacuation des
morts hors de la cité et semble constituer l’espoir destinal de cette civilisation.
Hegel explique le lien social, et notamment les relations maître/esclave, par la lutte à mort pour la reconnaissance.
André Malraux fonde l’héroïsme humain dans la conscience de la fraternité des Hommes dans la mort, fraternité qui peut s’exprimer par des combats politiques
(contre le fascisme par exemple) ou par des œuvres d’art.
Mort et religion [modifier]
Animisme [modifier]

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Bouddhisme [modifier]
La mort n’est qu’un passage d’une vie à l’autre dans le bouddhisme.
Le Bardo Thödol (Livre des morts tibétain) décrit les différentes étapes de ce passage d’une vie à une autre vie et constitue une sorte de guide fournissant divers
conseils (abandon de l’ego, etc.) pour réussir cette transition.
Christianisme [modifier]
Pour le Christianisme, la mort est la séparation de l'âme et du corps. Les âmes des morts se trouvent aussitôt face à Dieu et choisissent en fonction de leurs actions
terrestres de vivre ou non avec lui pour l'éternité.
Dieu étant considéré comme source de toutes joies et de tout bien, le Christianisme considère que celles qui choisissent de vivre avec lui vivent dans le bonheur
parfait pour l'éternité Celles qui choisissent de vivre sans Dieu sont laissées à elles-mêmes selon leur choix. Privées de Dieu, elles ne peuvent être heureuse, c'est
l'Enfer. En Occident, le mot purgatoire reprend l’idée orientale du theosis : une période de purification des justes afin d'être parfaits pour entrer en Paradis. Seules
les personnes parfaitement pures peuvent entrer directement en Paradis : Jésus, Marie par exemple. Le protestantisme n'enseigne pas l'existence du Purgatoire.
Pour le Christianisme, chacun décide de sa destination finale, Dieu n'envoie personne en Enfer. Chacun reconnaît ou non que c'est avec Dieu seulement qu'il peut
être heureux. Le refuser est un geste d'orgueil qui empêche d'être avec Dieu
La théologie distingue le ciel inférieur du ciel supérieur : le ciel inférieur est le repos des justes alors que le ciel supérieur c’est Dieu lui-même.
L’eschatologie chrétienne a réfléchi sur le sens de la mort et des fins dernières. Il y a un jugement immédiat de l’âme et un jugement dernier collectif afin que les
mérites de chacun soient connus de tous.
Hindouisme [modifier]
L’hindou croit en une vie après la mort — le corps n’étant qu’une enveloppe matérielle temporaire. Lorsque survient le moment de quitter la vie, il est dit que
toutes les facultés d'action et de sensations se replient dans le mental (manas), puis le mental se replie dans le souffle (prana) plus le souffle dans l’âme individuelle
ou Jivatman et enfin cette dernière retourne au Brahman et atteint la libération ou mokshâ [2]
Cependant, si son karman a accumulé le fruit de trop d’actes négatifs (les mauvaises actions), l’âtman s’incarne dans un nouveau corps sur une planète comme la
terre (ou inférieure qui compose l’enfer), afin d’y subir le poids de ses mauvaises actions. Si son karman est positif, il ira vivre comme un dieu ou deva, sur l’une
des planètes célestes (supérieures à la terre, ou paradis).
Une fois épuisé son karman, l’âme retournera sur terre dans un autre corps au sein d’une caste.
Ce cycle est appelé samsâra. Pour briser ce cycle perpétuel, l’hindou doit vivre de manière à ce que son karman ne soit ni négatif, ni positif, selon ce verset de la
Bhagavad-Gîtâ (II.10) : « Ni les vivants, ni les morts et ni les divinités, le sage ne pleure ou pardonne. » Au moment de la mort l’esprit est séparé du corps. Le non-
initié sera alors pris d’une irrésistible envie d’en retrouver un, ce qu’il fera. Par contre, l’initié saura trouver la porte de la libération.
Islam [modifier]
Les musulmans se sentant sur le point de mourir se doivent de réciter la shahada. Après la mort, le corps est lavé et enveloppé dans des pièces de tissu blanc, trois
épaisseurs pour les hommes, cinq pour les femmes, à la suite de quoi il est procédé à l’enterrement le plus tôt possible.
Le rite funéraire consiste à jeter de la terre sur le linceul (il n’y pas de cercueil), tandis que les personnes présentes récitent cet extrait du Coran : « De la terre, nous
vous avons créé ; en elle nous vous ramènerons, et d’elle nous vous ferons sortir une fois encore ».
Jaïnisme [modifier]

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Judaïsme [modifier]
Dans la religion juive, on considère que la mort n’est que la séparation du corps et de l’âme (néchama). Cette âme, une fois libérée de son enveloppe corporelle va
selon les actions réalisées dans la vie humaine dans différents lieux. Si les actions ont étés bonnes et si le juif a respecté les commandements de la Torah son âme
montera au ciel dans des degrés plus ou moins élevés et ce grâce à la légèreté de son âme. Au contraire une vie remplie de pêchés alourdira cette âme qui sera
condamnée à errer sur terre, au niveau 0, et désirer perpétuellement sans pouvoir satisfaire ces besoins faute de corps matériel. Un état infernal d’errance et de
souffrance.
Autres religions [modifier]
Les Témoins de Jehovah considèrent que lors de la mort, l'âme meurt en même temps que le corps. Les Témoins de Jéhovah adhèrent à la doctrine de
l'annihilationisme : le corps et l'âme sont un tout, l'un ne pouvant exister sans l'autre.
La Mort en tant que personnage symbolique [modifier]
Article détaillé : La Mort (mythologie).
La haute teneur symbolique de la mort et la forte charge affective liée au décès d’êtres humains ont façonné l’imaginaire des Hommes qui ont créé un personnage,
la Mort, qui vient chercher les gens au terme de leur vie.
Deux représentations symboliques se démarquent : la douce et l’austère. La première se réfère à la douce mort qui libère des souffrances infinies auxquelles la vie
nous oblige. La deuxième vient souligner le côté cruel, froid et irrémédiable qu’elle peut prendre lorsque les proches du défunt le pleurent.
Expressions [modifier]

• la petite mort est un moment qui peut suivre l’orgasme et pendant lequel on peut paraître inconscient.

• avoir, ou faire quelque chose la mort dans l’âme : avec une extrême réticence.

• être mort de peur/de froid : être saisi par la peur/le froid au point de ne plus pouvoir agir, réfléchir, ou plus simplement être très affecté par cet état.

• mort aux rats : produit destiné à empoisonner les rats.

• trompe-la-mort : personne qui se comporte de manière inconsciente face au danger.

• donner la mort : tuer.

• se donner la mort : se suicider.

• trouver la mort : mourir (terme journalistique employé le plus souvent lorsque la mort est accidentelle, fait suite à un attentat ou concerne plusieurs
personnes)

• avoir le droit/pouvoir de vie et de mort : posséder un pouvoir absolu (y compris au sens propre : être en mesure de donner la mort sans réserve ni
justification).

• faire le mort : au sens propre, donner l’illusion d’être mort, généralement pour ne pas être tué ; au sens figuré, ne pas répondre aux injonctions, pour ne
pas faire face à ses responsabilités.

• il n’y a pas mort d’homme : ce n’est pas si grave que cela.

• la mort du petit cheval : la mort ou la disparition de quelque chose de beau, de bien ou de sympathique,

• être plus mort que vif : être très faible, après un événement qui a mis l’organisme à rude épreuve.

• porter le cadavre : être prêt à tout pour aider un ami même à porter un cadavre

• le petit chat est mort : dans L'École des femmes de Molière et dans « Le chat de la voisine » une chanson d’Yves Montand, thème sur le futile et
l’important.

• mort de l’auteur concept relié au structuralisme et développé entre autre par Roland Barthes.

• la mort n’est pas le contraire de vie, mais le contraire de naissance; le contraire de vie entre la naissance et la mort est vie entre la mort et la
naissance.
« La mort n’est rien pour nous, tant que nous existons, la mort n'est pas là et lorsque la mort est là, alors nous ne sommes plus », Épicure dans Lettre à Ménécée
Statistiques [modifier]
Les causes de mortalité sont un élément important de l’épidémiologie. En France elles sont suivies par un laboratoire de l’INSERM, le CEDPIC (Centre
d’épidémiologie sur les causes médicales de décès ; Centre Collaborateur OMS) qui a notamment produit une base de donnée alimentée en 1968 (près de 18
millions de données, issues des certificats de décès (établis par les médecins lors du constat de décès) et des bulletin de décès (faits par l’officier d’état civil en
mairie).

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