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CHOC TRAUMATIQUE

I. Définition 

• On désigne sous cette appellation un état de souffrance


générale intense de l’organisme, à début brusque, survenant
chez des blessés et des traumatisés où les signes de
défaillance circulatoire dominent la scène.

• Cet état est rapidement irréversible, entraînant la mort en


l’absence de traitement précoce ou malgré une thérapeutique
bien conduite mais trop tardive.
II. Mécanisme physiopathologique

• Quelles que soient les circonstances d’apparition,


- l’élément essentiel du choc est la défaillance circulatoire liée à
la cause la plus importante qui est l’hémorragie.
1. Diminution de la masse sanguine circulante

• Le volume de sang circulant est normalement de 70ml par kg


de poids corporel, soit 1litre pour l’adulte de 70kg.
• Le choc apparaît pour une baisse de 15%.
• Le choc est grave dès que la chute atteint 38%.

• Deux causes essentielles peuvent être distinguées :


1. Diminution de la masse sanguine circulante

a)l’hémorragie : perte de plasma et d’hématie en partie


compensée ou camouflée par un déplacement des liquides
interstitiels vers le compartiment vasculaire d’où
l’hémodilution ;
b)la fuite plasmatique : les hématies restent dans le
compartiment vasculaire d’où l’hémoconcentration.
• La diminution de la masse sanguine entraîne une hypotension.
2. La vasoconstriction périphérique :
• est quasi constante, agissant comme correctif en adaptant le
contenant au sang transporté :elle provoque toujours
- une baisse du débit sanguin,
- une dilatation capillaire avec stase.
- Stase capillaire et diminution du débit sanguin réduisent les
transports d’oxygène, d’où anoxie tissulaire.

• Certains organes pâtissent particulièrement de cet état :


2. La vasoconstriction périphérique :
 Le rein : la vasoconstriction réflexe exclut le rein, d’où oligurie,
puis anurie lorsque l’état fonctionnel aboutit à la néphrite
tubulaire, plus grave.

 Le cerveau : l’anoxie est responsable de troubles de la


conscience, de signes neurologiques.
 Pour une anoxie durable, des lésions organiques définitives
apparaissent, rendant le choc irréversible.
2. La vasoconstriction périphérique :
 Le cœur : est paradoxalement le moins touché et la fonction
myocardique, à moins d’une prédisposition ancienne, est
longtemps suffisante.

• Il est évident que la faillite circulatoire aux causes multiples,


mettant en jeu des mécanismes de compensations spontanées
très temporaires, entraîne la mort en absence de traitement
adéquat précoce.
III. Tableaux Cliniques

• 1. Le choc Potentiel ou Imminent


- Il se traduit par : pâleur, angoisse, stupeur, tachycardie, il n’y a pas
d’hypotension, parfois même il existe une hypertension passagère.

- La tension artérielle est cependant instable. L’hématocrite accuse déjà


l’hémoconcentration.

- Certaines circonstances étiologiques doivent faire redouter la survenue du


choc:
1. Le choc Potentiel ou Imminent

Nature du traumatisme
  On précisera sa violence (blessure grave, accident de
transport) ;
 la nature des lésions (fracture ouverte de la jambe, fracture
fermée de la cuisse) ;
 notion d’écrasement thoracique,
 l’abondance de l’hémorragie.
1. Le choc Potentiel ou Imminent

Circonstances favorisantes :On notera


•  un mauvais état général du blessé avant le traumatisme
(fatigue, faim, soif, émotion, froid) ;

• Une prise en charge tardive : malade vu ½ h à 2h après un


accident. Il faut entreprendre alors une réanimation préventive :
• le choc doit être prévu et prévenu.
2. Le choc confirmé

• L’inspection du blessé permet rapidement le diagnostic.

• Il est inerte, abattu ou stuporeux,

• ou à l’inverse, agité, lucide, angoissé, voire agressif.

• La pâleur de la face et des extrémités frappe d’emblée.

• En dehors des lésions, il faudra mettre en évidence :


2. Le choc confirmé

a. Des signes neuro- encéphaliques :(sujet calme ou agité,


toujours conscient) :
• hypoesthésie cutanée,

• hyporéflexie, parfois de signe de Babinski,

• Myosis,

• respiration courte et superficielle.


2. Le choc confirmé
b. La défaillance circulatoire : pâleur cendrée du visage,
cyanose des lèvres et extrémités, décoloration des muqueuses
et des conjonctives, refroidissement des extrémités, sueurs
froides.
• La température centrale est souvent basse. Chez l’enfant, on
observe au contraire une association pâleur- hyperthermie.
• Le pouls est petit, rapide, filant, irrégulier, signe de valeur
capitale.
2. Le choc confirmé
• b La défaillance circulatoire :
• La tension artérielle chute au- dessous de 9, la tension
différentielle se pince par élévation relative de la minima.

• La sécrétion urinaire baisse, d’où oligurie dans le cas d’une


tension artérielle égale à 8.

• La diurèse s’arrête dès que la tension artérielle s’abaisse au


dessous de 6.
. 2. Le choc confirmé
c. Des signes biologiques :
• l’hématocrite est augmenté, passant à 55 ou 60.
• La volémie est abaissée ; polyglobulie avec hyperglobulie,
leucocytose avec polynucléose à la Numération Formule
Sanguine.
• On note une acidose métabolique (diminution des réserves
alcalines et du PH.
• L’urée est augmentée, la glycémie est élevée.
3 Le choc irréversible

• Les signes suivants font redouter la mort :


• l’hébétude qui fait place à l’inconscience ;
• la mydriase ;
• le pouls devient imprenable, imperceptible ;
• la tension artérielle est inférieure à 6 ;
• la respiration est irrégulière avec pauses et soupirs.
• Le pronostic est sombre.
IV. Conduite à tenir

 Rétablir la masse sanguine : c’est l’acte fondamental à toujours


réaliser en un premier temps par le sang, à défaut, le plasma.
 Arrêter l’hémorragie : temps chirurgical ;
 Rétablir les conditions d’oxygénation : oxygénothérapie ;
aspiration bronchique, trachéotomie, voire respiration
assistée ; favoriser l’apport d’oxygène au niveau des centres
respiratoires (tête déclive) ;
 Eviter l’oligurie : réhydratation et rétablissement d’une tension
artérielle suffisante.

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