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Le nombre croissant d’anglicismes, apparus dans la langue française depuis la fin des
années 50, ont conduit les Pouvoirs Publics à réagir et à prendre des dispositions pour
imposer, notamment aux enseignants, par voie de décret, l’utilisation de néologismes.
Ainsi, le mot marketing doit-il être remplacé par le terme mercatique [Néologisme
officialisé en 1987 (Journal officiel du 2 avril 1987).] (du latin mercatus, marché) que
le journal officiel du 3 janvier 1974 définit comme l’ensemble des actions qui ont
pour buts de prévoir ou de constater, le cas échéant de susciter, stimuler ou renouveler
les besoins du consommateur et de réaliser l’adaptation continue des appareils
productif et commercial de l’entreprise aux besoins ainsi déterminés.
C’est aux Etats-Unis, il y a près d’un siècle, dans deux prestigieuses Ecoles, (la
Harvard Business School et la New School of Economics du Wisconsin), que sont
apparus, selon certains auteurs [Jones et Monieson (1990), " Early Development of
the philosophy of marketing Thought, Journal of Marketing, Vol. 54, pp 102-113
(january).], les premiers concepts fondamentaux du marketing, discipline nouvelle
qui se devait d’apporter des réponses pratiques aux problèmes que rencontraient les
entreprises. Après avoir été orienté tout d’abord vers l’action (ensemble de techniques
de gestion relatives à la publicité, à la distribution et à la vente), le marketing intègre
dans les années 50 une dimension managériale en s’appuyant sur une connaissance
scientifique du consommateur.
Ce passage d’une économie de l’offre (vendre ce que l’on a fabriqué) à une économie
de la demande (produire ce que les clients souhaitent) se traduit dans l’entreprise par
un développement de la fonction marketing qui prend une place de plus en plus
importante et qui formalise sa démarche (études, segmentation, marketing-mix) .
Attaquée sur son marché national, l’entreprise doit aller chercher de plus en plus loin
un client de plus en plus sollicité, exigeant et volatile. Conquérir des marchés
internationaux devient la condition de sa survie et de sa pérennisation, ce qui suppose
de proposer un produit ou un service adapté et compétitif, dans un cadre commercial
approprié, avec un mode de règlement sécurisant pour les deux parties. Une approche
du marketing international au travers une démarche séquentielle en trois étapes
itératives peut être proposée (plan du cours) :
Mais commençons par un peu d’histoire. Si certains remontent à Aristote pour les
premières tentatives d’études économiques ou sociologiques, et d’autres [Chapuis, le
marketing n’est pas né aux Etats-Unis, actes colloque AFM, 1990.] jusqu’aux XVIIe
et XVIIIe siècle pour les premiers balbutiements de la gestion commerciale,
l’apparition du marketing comme concept codifié est, selon l’avis de la plupart des
auteurs, beaucoup plus récente.
Après avoir rappelé quelles sont les grandes étapes itératives de la démarche
marketing, nous étudierons dans un deuxième point les axes de réorientation du
marketing pour élargir, dans un troisième point, notre propos dans le cadre de la
globalisation des marchés.
La première étape (Figure 2.1) conduit les entreprises à réaliser un diagnostic externe
(menaces et opportunités dans les macro et micro environnement) puis un diagnostic
interne (analyse de ses points forts et de ses points faibles). Ce diagnostic, encore
appelé SWOT (Strenghts, Weakeness, Opportunities, Threats), ou modèle LCAG
[Learned, Christensen, Andrews et Guth, Business policy, Text and cases, Irwin,
1965] peut être réalisé dans le cadre d'une étude documentaire. Il permet de lister les
principales informations dont l'entreprise peut avoir besoin pour prendre ses
décisions.
Après avoir identifié le ou les marchés sur lequel ou lesquels commercialiser son ou
ses produits (stratégies de macrosegmentation), l'entreprise doit s'assurer, au sein de
ces marchés, que des différences de comportements peuvent justifier la mise en place
d'actions commerciales sur des cibles spécifiques (stratégies de microsegmentation) et
rechercher les attentes qui n'ont pas encore été satisfaites pour être en mesure d'y
répondre (stratégies de positionnement) (Document 5)
C'est la séquence action. La troisième étape (Figure 2.3) consiste à mettre en oeuvre
les décisions qui auront été prises à l'issue de l'étape précédente et à s'assurer qu'elles
se déroulent conformément aux objectifs retenus. Cette étape est donc qualifiée
d'étape opérationnelle. Elle s'appuie largement sur l'outil forgé, à la fin des années 50,
par le chercheur américain Mc Carthy [op. cité], le marketing mix, puis sur les
techniques du marketing achat [Perrotin, Le marketing achat, stratégies et tactiques,
Editions d'organisation, 1992], et enfin sur le marketing direct [Desmet, Le marketing
direct, concepts et méthodes, Nathan, 1995].
PRODUCT
PRICE Marketing-mix à 4P's ou
PLACE plan de marchéage
PROMOTION
+
PEOPLE Marketing-mix à (4 + n) P's
POLITICAL POWER ou
PUBLIC OPINION à cibles composites
+
MARKETING DIRECT Marketing des fichiers ou
(Document 7) Database marketing
+
MARKETING ACHAT Marketing amont ou
(Document 8) marketing aux fournisseurs
=
PLAN D'ACTION
MARKETING
Planifié, contrôlé, évalué
(Document 9)
Au milieu des années 80, le modèle classique conçu dans les années 50 perd de sa
validité. Vous lirez le document 10 et tenterez d’identifier les grands vecteurs de
réorientation du marketing.
A. La démarche marketing se contracte
Cette première évolution conduit les entreprises à intégrer les études dans leur
démarche stratégique [Probing : observer] et à mettre en place des systèmes de
gestion de l’information (collecte, traitement et diffusion de l’information) comme les
systèmes d’information marketing (SIM), les réseaux de vigilance ou systèmes de
veille (concurrentielle, technologique, commerciale et sociale, environnementale) et
les systèmes d’intelligence stratégique (SIS).
Cette deuxième évolution impose aux entreprises des contraintes managériales de plus
en plus fortes. Il faut gérer de plus en plus de projets [Partition : segmenter] de plus en
plus vite, sur des marchés de plus en plus lointains [Prioritize : Cibler], avec des
budgets de plus en plus réduits. Cette tendance aujourd’hui est d’autant plus vérifiée
que les fabricants doivent travailler à l’échelle européenne ou mondiale compte tenu
du fait que tous les marchés dont les produits peuvent voyager deviendront mondiaux.
Les produits seront conçus au niveau mondial. Des variantes permettront des
adaptations locales.
B. Le marketing se défonctionnise
Les entreprises mettent en place de nouvelles structures (structure par projet, structure
matricielle) combinant lignes d’autorité verticales et horizontales. Les départements
fonctionnels prennent en charge les objectifs de spécialisation et les directeurs de
produit ou de marché assurent la coordination.
Source : M. Kalika, Structure organisationnelle, Doctorat d’Etat en sciences de gestion, 11 janvier
1984, Bordeaux-I
Cette cellularisation des firmes dilue la fonction marketing sur l’ensemble des
personnels de l’entreprise qui deviennent des mercaticiens à temps partiel. La
démarche est intégrée.
Cette approche vise à faire interagir les différents partenaires., qu'ils soient situés en
aval (les clients, les distributeurs, les transporteurs…) ou en amont (fournisseurs,
sous-traitants, transporteurs,…) dans le cadre d'une approche de type réseau [Mattson,
An application of a network approach to marketing defending and changing market
positions, Research in marketing, JAI press, Greenwich, 1985]Le but est de parvenir à
réduire les coûts à l'intérieur d'une filière appelée chaîne de l'offre (Figure 2.5) et
constituée d'entreprises dont chaque décision est interdépendante. L'enjeu consiste
donc non seulement à assurer la coordination du process distributif, mais aussi à
contrôler la fabrication et l'acheminement des produits, ainsi que les flux
informationnels et financiers.
Flux informationnels et flux financiers
L'ensemble de la filière, coordonnée par Renault, est pilotée par l'aval, en fonction des
ventes du produit. Chacun des acteurs de la filière, par la mise en place de l'échange
des données informatisé (E D.I.) et du juste à temps (J.A.T.) au sein du réseau (voir
fiche technique n° 8 - l'EDI), pourra ainsi optimiser ses coûts et construire sa
compétitivité au delà de sa propre chaîne de valeur, en amont et en aval, en
capitalisant les avantages concurrentiels de ses principaux partenaires.
La notion de "gestion de relation client" n'est pas novatrice car elle reprend l'ensemble
des processus de prospection et de fidélisation existant : acquérir de nouveaux clients,
étendre la relation commerciale avec eux et les fidéliser. L'apparition de solutions
eSCM et eprocurement, dans les années 90, a monopolisé l'attention et les ressources
des entreprises sur la mise en place de progiciels de gestion intégrés, d'applications
bureautiques évoluant ensuite vers le groupware et l'intranet, de projets de
restructuration et de réorganisation de type BPR (Business Process Re-engineering)
ou de gestion de la qualité,.... Autant d'interventions qui ont plutôt orienté l'entreprise
sur elle-même. Ce n'est qu'à la fin des années 90 qu'apparaissent les premières
applications électroniques d'entreprises tournées vers le client (logiciels
d'automatisation des forces de vente). La création de centres d 'appels visant à
améliorer le service et le support aux client après-vente marque les premiers débuts du
CRM (Customer Relationship Management) ou de la gestion de la relation client
(ensemble des moyens et techniques qui permettent de développer un dialogue avec le
client, de connaître de manière très précise ses besoins et attentes pour y répondre le
plus efficacement possible, de le fidéliser et ainsi d'accroître la rentabilité de
l'entreprise) [Lefebure G., Venturi G., Gestion de la relation client, Editions
Eyrolles, 2000]L 'élément déclencheur qui fait que le client est désormais le véritable
"patron" de l'entreprise a été sans aucun doute l'arrivée d 'Internet. Avec Internet, les
organisations s'ouvrent largement aux clients, qui peuvent dorénavant, d'un simple
clic de souris, lancer une commande par voie électronique. [Cahiers de l'Economie
Digitale, La gestion de la Relation Client, Les Echos, Mai 2000]. Ce nouveau canal
d'échanges entre clients et fournisseurs ne se substitue pas aux canaux existants mais
vient compléter la panoplie des moyens de distribution utilisés par l'entreprise : vente
directe, vente par distributeur automatique, vente par téléphone, vente dans des
boutiques,.... La gestion électronique de la relation client [Certains auteurs parlent de
IRM -Internet Relationship Management- ou de GRI -Gestion de la Relation sur
Internet- ou encore -Gestion de la Relation a l'Internaute-, une forme de CRM sur
Internet. Selon eux, alors que les outils IRM se focalisent sur la relation directe au
client, le CRM traditionnel présente des outils d'assistance destinés au personnel en
contact avec le client. Au sens restreint, l'eCRM (ou IRM ) se limite à la
personnalisation de l'information concernant l'offre par et pour le client. Au sens
large, l'IRM inclue aussi des applications de gestion et syndication de contenu, les
fonctionnalités de e-commerce et même l'infrastructure technique avec les serveurs
d'applications, les gestionnaires de flux, les bases de données etc., en somme tous les
moyens qui permettent d'offrir sur Internet une expérience de consommation riche]
consiste alors à intégrer toutes les applications (back-office et front-office) pour
constituer une base de données comportementales et disposer d'informations
homogènes et pertinentes sur chaque client. Les données recueillies sur le client par
les commerciaux ou par le centre d'appels sont alors disponibles en temps réel pour
tous les autres départements de l'entreprise en contact avec le client. Le marketing s'en
sert pour segmenter sa base de clients/prospects, préparer des actions ciblées et
mesurer les retours. Les offres ainsi définies vont être mises à disposition du marché
sur le site de commerce électronique, enrichissant la base de données client des
informations obtenues grâce à la relation interactive avec l'internaute. Enfin, l'envoi
des informations aux partenaires en charge de la fonction productive ou logistique,
permet, avec la mise en place des outils de CRM, de dégager de la valeur. Née grâce
aux nouvelles technologies, cette approche s'efforce d'établir une relation directe avec
le consommateur pour apporter une solution à ses problèmes, et non plus l'inciter à
venir vers le produit de lui-même [Le livre blanc du CRM, Microsoft]. Dans cette
optique, le one-to-one marketing (proposer à un internaute toute une gamme de
promotions personnalisées en fonction de son profil, de son parcours sur le site ou de
ses achats précédents.) ne représente finalement que la variante Internet poussée à
l'extrême du marketing direct.
Retrouvez les différentes options stratégiques mises en œuvre par la société Decayeux
dans son plan d’actions marketing :
A partir du document sur les trois stratégies de base, vous compléterez le tableau ci-
dessous en précisant, pour chaque hypothèse stratégique, ce que pourrait mettre en
oeuvre la société Decayeux.
PRICE
PLACE
PROMOTION
A. Le marketing à l’exportation
Ce cas de figure se rencontre très souvent pour des marchés banalisés (en phase de
maturité) et fortement concurrentiels.
1. Analyse de l’entreprise
L’entreprise devra identifier ses forces et faiblesses pour définir les ressources et les
compétences qui lui seront nécessaires sur les marchés à l’export. Les informations
qu’elle aura à rassembler concerneront les métiers de l’entreprise, ses produits, ses
moyens de production.
Cette analyse facilitera les prises de décision relatives aux activités qu’il conviendra
de développer ou d’abandonner à l’export.
2. Etude de marché exploratoire des éventuels pays
cibles
Avant d’étudier les marchés sur lesquels on souhaite intervenir, il est essentiel
d’écarter les pays " à risque " dont la situation économique et/ou politique et/ou
sociale ne permet pas d’envisager des relations commerciales normales.
Les pays potentiellement intéressants seront classés par ordre de priorité à partir de
critères économiques, démographiques, commerciaux, juridiques, fiscaux,
géographiques, culturels, sociologiques et administratifs.
Marché local
Marché pays A
Marché pays B
Marché pays C
En effet, un marché qui apparaît comme stable et relativement accessible sera d’autant
plus concurrentiel que les perspectives de rentabilité seront fortes. Un secteur
faiblement concurrencé peut, à contrario, nécessiter de coûteux investissements à la
rentabilité parfaitement aléatoire.
Quels choix l’entreprise peut-elle faire en matière de présence à l’étranger dans ce cas
de figure ?
Elle est fondée sur les deux variables tactiques produit et prix. Une stratégie
d'internationalisation obligera l'entreprise à trouver une adéquation entre son produit
et un besoin solvable. Il lui faudra donc s'adapter aux différents marchés destinataires,
c'est-à-dire prendre en compte des aspects techniques, commerciaux, et financiers.
Cette adaptation passera par la mise en conformité du produit avec les normes
étrangères en vigueur, préalable indispensable à l'homologation du produit par le pays
importateur. Cette approche technique se doublera d'une adaptation des
caractéristiques commerciales du produit pour prendre en compte les besoins et les
attentes particulières de la clientèle visée dans chacun des pays destinataires. La
même attention sera apportée à la définition de la politique tarifaire. Le prix d'un
produit sur un marché étranger ne se calcule pas en ajoutant les frais de logistique
internationale au prix de vente France. Une démarche rigoureuse et cohérente sera
nécessaire pour offrir un prix satisfaisant au vendeur et attractif à l'acheteur. Le choix
des moyens de paiement est tout aussi important (voir fiche n° 9 - les moyens de
paiement). La prise en compte du risque afférent ne l'est pas moins (voir fiche
technique n° 10 - le risque de non paiement)
L’approche d’un marché nouveau est donc chaque fois une démarche originale où la
question clé est celle du juste compromis entre la reproduction des solutions
éprouvées et le niveau nécessaire d’adaptation. La standardisation permet
généralement des gains de productivité mais l’adaptation est souvent le prix à payer
pour prendre pied sur un marché.
B. La globalisation
1. Internationalisation de la concurrence
Les entreprises sont confrontées, en cette fin de XXe siècle , à un changement profond
de la nature de la concurrence caractérisé par un environnement économique
totalement ouvert sous le signe des 3 D (décloisonnement, dérégulation,
désintermédiation). En développant des approches " orientées client ", en construisant
des partenariats avec leurs fournisseurs à l’intérieur de filières, en jouant sur la scène
mondiale, une nouvelle race de compétiteurs, les hyperconcurrents, bouleversent les
normes et les règles établies par les oligopoles et les leaders jusqu’alors solidement
installés dans leur secteur. Dans ce nouveau contexte, l’anticipation, la qualité de
service, l’interactivité deviennent le fonds sédimentaire d’avantages compétitifs
durables et le fer de lance de stratégies offensives destinées à perturber la
concurrence. Par ailleurs, la banalisation des technologies offre à de nouveaux pays
industriels la possibilité de devenir des compétiteurs internationaux qui à leur tour
exportent leurs fabrications vers les pays riches.
2. Internationalisation du capital
Pour Théodore Levitt, le marketing global pourrait se définir comme " la mise en
marché d’un produit au niveau international, le produit global étant par définition un
produit distribué dans le monde entier sans aucune adaptation, excepté la traduction
des propositions commerciales et des notes techniques dans la langue du pays ".
4. Globalisation de la communication
Si l’essentiel des échanges concerne les marchés des pays développés, la globalisation
apparaît d’autant plus nécessaire que ces marchés développés sont saturés. Les
entreprises à la recherche de développement s’intéressent donc aux zones nouvelles à
forte croissance : Asie, pays d’Europe de l’Est, Amérique latine. Des recherches sont
actuellement menées par les groupes multinationaux pour construire une offre
commerciale à vocation universelle (Document 15). Les biens industriels, les produits
de haute technologie, le secteur du luxe sont cependant, actuellement, considérés
comme les plus pertinents pour des stratégies globales alors que l’habillement,
l’alimentaire, les produits d’entretien sont considérés comme moins propices.
La globalisation de l’offre n’ira donc pas sans pressions sur les entreprises, qui
devront s’adapter, et sur les balances de paiement de nombreux états, dont les
différents secteurs industriels devront se repositionner. Pour rester compétitives sur
les marchés étrangers, les entreprises devront y être présentes physiquement. Il est
plus rentable de produire dans les pays où les produits seront distribués que de
produire dans le pays d’origine de la firme et d’exporter. En outre, les avantages
potentiels de l’internalisation du process de production des actifs sont plus importants
que ceux qui découlent de l’octroi de licences à des entreprises étrangères. Ces
avantages (suppression des coûts de transaction) justifient le coût additionnel
qu’entraîne la gestion d’une organisation dispersée sur le plan géographique..
C. L’adaptation
1. La glocalisation
Le premier frein à la mise en place d’une stratégie globale sera donc d’abord la
prégnance de schèmes culturels spécifiques, plus marqués pour les biens de grande
consommation que pour les produits industriels. L’entreprise va donc développer des
approches marketing qui prendront en compte les différences entre pays parce qu’elle
considère qu’elles sont trop importantes pour réussir sans s’adapter. Ainsi, des études
ont démontré une influence décroissante de la culture sur les modes de perception et
de consommation des produits au fur et à mesure que l’on s’éloignait de l’assiette du
consommateur. Malgré la présence mondiale de marques comme Coca Cola ou Mac
Donald’s, l’assortiment des rayons alimentaires des grandes et moyennes surfaces
diffèrent sensiblement d’un pays à l’autre. D’autres marchés, encore, peu mondialisés,
sont fortement dominés par les acteurs nationaux comme le secteur des loisirs ou de
l’édition.
a. le produit
Le produit central, celui qui correspond à l’avantage essentiel recherché par le client,
est l’élément le plus important à standardiser car c’est à ce niveau que se réalisent les
économies d’échelle les plus importantes. Cependant, des réglementations locales ou
des habitudes de consommation différentes inciteront à la mise en place de politiques
d’adaptation au niveau de la dénomination commerciale, de la marque, de la stylique,
du conditionnement, , de l’étiquetage, des services liés au produit, de la qualité. Par
ailleurs, les systèmes de production modulaire, où l’adaptation se fait par une
combinaison d’éléments de base standards peuvent permettre, par exemple, de profiter
à la fois des effets de la standardisation (coûts des composants) et de ceux de
l’adaptation (diversité des produits finis).
b. le prix
Si la standardisation des prix relatifs s’impose sur les marchés locaux, le prix d’un
produit sera différent selon les pays où celui-ci sera commercialisé. Pour les produits
de consommation courante en particulier, le niveau des revenus est un paramètre
déterminant dans la fixation des prix. La politique tarifaire de l’entreprise ne doit
cependant pas contredire le positionnement produit retenu dans le cadre de la stratégie
marketing de l’entreprise. il faut que le prix soit cohérent avec la stratégie d’image et
puisse permettre à l’entreprise d’atteindre ses objectifs sur chacun des marchés où elle
est présente.
La glocalisation ne doit pas conduire à la pratique de prix de vente trop variables d’un
territoire à l’autre. Des agents économiques peuvent s’approvisionner sur le marché le
moins cher et revendre le produit sur le marché le plus cher, en instaurant un
commerce parallèle préjudiciable aux intérêts de l’entreprise imprudente.
c. la distribution
Les entreprises sont obligées de s’adapter aux modes de distribution des pays où elles
souhaitent s’implanter. L’approche d’un marché étranger ne peut se faire
indépendamment des circuits utilisés localement. La nature du produit, son degré de
technicité, le positionnement retenu vont aussi conditionner le mode de présence à
l’étranger. Il est d’autant plus difficile de choisir un mode de pénétration des marchés
étrangers que les situations sont différentes d’un pays à l’autre. Se tromper peut
s’avérer lourd de conséquences : en effet, si le produit, le prix et la communication
sont des variables tactiques sur lesquelles on peut assez facilement intervenir ex-post,
on ne change pas impunément de partenaire de distribution. Il faudra donc que
l’entreprise soit particulièrement vigilante au moment du choix et prenne en compte
son niveau
L’exportateur ne doit pas oublier qu’il sera perçu par le client final à travers l’image
que donnera l’intermédiaire dans le pays cible. Il lui revient la responsabilité de
vérifier que le miroir reflète l’image souhaitée et de ne pas oublier qu’une relation de
partenariat est réciproque : l’intermédiaire choisit aussi ses fournisseurs.
d. la communication
L’adaptation de la politique de communication à l’étranger se traduit par la définition
d’une stratégie créative et la construction d’un plan media spécifique par pays. Les
entreprises peuvent ainsi mieux cerner les attentes des cibles identifiées, éviter les
contresens ou optimiser la disponibilité des medias.
2. Le marketing interculturel
Les entreprises peuvent s’attacher, dans une optique de rationalisation des coûts, à
dépasser les différences nationales pour mettre en évidence les ressemblances afin de
constituer des segments transnationaux sur une base continentale ou mondiale. Les
frontières ne constituent plus un critère discriminant de segmentation. L’objectif est
de trouver le produit qui donnera la meilleure ouverture internationale pour ne
concéder ensuite que des adaptations mineures indispensables. Dans cette optique, la
recherche d’informations préalables est une phase primordiale pour définir les
conditions d’identification des consommateurs à ce standard. Ces études permettront
de déterminer, ex ante, quels aspects du marketing mix originel devront être modifiés
pour faciliter l’adéquation entre le lancement international du produit et son
acceptation sur les différents marchés nationaux. Cela revient donc à segmenter et
cibler des zones d’affinités culturelles transnationales dans lesquelles pourront être
développées des stratégies communes.
Cette démarche originale repose sur les travaux d’un chercheur néerlandais, Geert
Hofstede, professeur d’anthropologie des organisations et de management
international à l’université de Limbourg, qui a élaboré, à la suite d’une étude
statistique très importante, une grille de lecture qui permet de caractériser, à partir
d’indices attribués pour chaque pays, l’identité culturelle des individus sur 5
dimensions universelles : L’horizon temporel, le contrôle de l’incertitude, la distance
hiérarchique, la masculinité, l’individualisme (Document 16).
a. L’horizon temporel
L’horizon temporel qui permet de cadrer les actions individuelles est plus long dans la
culture asiatique que dans la culture occidentale. Pour un oriental, la relation
d’affaires n’est pertinente que dans la mesure où elle s’inscrit dans la durée. Il leur
faut donc établir des liens personnels avant de nouer des liens contractuels. Les
managers occidentaux sont souvent déroutés par la longueur de la phase préliminaire
au cours de laquelle est proposé un large éventail d’activités destinées à créer ce
climat de confiance. Ce management à l’occidentale, basé sur une approche
transactionnelle, n’est pas adapté à la culture asiatique, plus orientée vers l’approche
relationnelle. Le cadre temporel sera donc un élément déterminant à retenir dans la
conceptualisation et la mise en place des actions marketing en direction des pays où la
culture conduit les individus à raisonner sur le long terme
b. Le contrôle de l’incertitude
Cette dimension fait référence à la manière dont les individus abordent les risques et
essaient de les éviter. Les différences culturelles très marquées qu’on peut observer à
cet égard se répercutent au niveau de la gestion des organisations (établissement de
règles formelles), de la gestion des carrières (recherche d’une plus grande stabilité),
de la conduite des négociations (toucher aux valeurs est atteindre l’individu dans ce
qu’il a de plus fondamental). Dans les situations où l’incertitude est forte prévaut le
besoin de sécurité. C’est ce que recherchera le vendeur français. Il tentera de limiter le
risque de rejet personnel en s’adressant naturellement au niveau où ne se situe pas le
pouvoir de décision. Le premier contact sera donc presque immanquablement positif
puisqu’il n’implique aucun engagement de la part de l’interlocuteur.
c. La distance hiérarchique
C’est une des dimensions culturelles nationales. Elle traduit la perception du degré
d’inégalité entre les individus qui détiennent le pouvoir hiérarchique et les autres et
reflète la gamme des réponses données par ces pays à la question de base sur la
manière dont la société tolère une distribution inégale du pouvoir dans les
organisations.
Dans les pays où la distance hiérarchique est courte (cas nord-américain), il y a une
dépendance limitée des subordonnés à leurs supérieurs et une préférence pour la
consultation (interdépendance entre supérieur et subordonné ). La distance
émotionnelle entre eux est relativement petite : les subordonnés peuvent facilement
approcher leur supérieur. Dans les pays où la distance hiérarchique est élevée, il y a
une considérable dépendance des subordonnés vis-à-vis de leurs supérieurs. En
France et au Japon prédomine le respect des valeurs et des manifestations
symboliques liées à la hiérarchie. Les individus ne sont pas culturellement habitués à
un traitement égalitaire et se placent d’emblée sur une position d’infériorité (cas du
vendeur par rapport à l’acheteur au Japon qui bénéficie d’un statut supérieur, cas du
vendeur en France qui choisit un interlocuteur de même niveau même s’il pressent
qu’il serait plus efficace de s’adresser au niveau supérieur).
d. L’individualisme
Cette dimension exprime l’intensité de la relation entre les individus et les autres
membres de la même communauté culturelle. L’individualisme caractérise une société
dans laquelle les liens entre individus sont perdus : chacun est supposé s’occuper de
lui-même et de ses proches. La société américaine, très largement individualiste,
valorise indépendance (accomplissement personnel dans son travail) et liberté (gérer
son activité professionnelle). Les relations commerciales se nouent plus aisément,
notamment avec les entreprises étrangères.
Cette tendance s’oppose au collectivisme, société dans laquelle l’individu existe par
rapport à son appartenance au groupe. Une politique de ressources humaines qui vise
à récompenser un employé " méritant " en Grande-Bretagne aurait des répercussions
catastrophiques sur le climat social d’une entreprise asiatique où la collectivité prime
sur l ‘individu (s’il y a un gagnant, l’employé, il y a un perdant, l’atelier). Les
marchés, sans être protectionnistes, sont à la limite de la perméabilité.
e. La masculinité
Cette dimension traduit les différences entre les nations qui donnent une certaine
préférence aux valeurs masculines (goût pour l’argent, possessions matérielles,
réussite sociale et professionnelle) par opposition aux valeurs féminines (coopération,
qualité de vie, environnement social). Ainsi, dans une culture féminine, comme en
Suède, au Danemark ou au Brésil prévalent les relations humaines sur l’estime dans
les organisations, alors que l’inverse se produit dans des pays plus masculins (Etats-
Unis, Allemagne).
Cette différence apparaît dans la manière dont les négociateurs se perçoivent les uns
les autres. Un individu entreprenant et sûr de lui sera mieux perçu, et donc
probablement plus efficace, dans des pays comme l’Autriche, l’Italie ou l’Espagne (à
dominante masculine) que dans des pays à dominante féminine (Suède, Danemark).
Dans les cultures féminines qui privilégient les relations humaines, l’amitié est
recherchée. Les relations sont personnalisées et l’idée d’une relation froide est
difficilement envisageable. Un négociateur sera plus volontiers perçu comme un
partenaire. La compétition n’est pas un trait culturel dominant contrairement aux
nations masculines qui valorisent l’ambition et la force.
CONCLUSION
Dans une économie qui se veut de plus en plus internationale, l’entreprise est
confrontée à de nouveaux défis. Nombreuses sont celles qui se sont laissées tenter et
qui ont réussi une expérience sur les marchés extérieurs. Nombreuses aussi sont celles
qui ont vécu des échecs cuisants.
Décider d’exporter engage donc l’entreprise sur des marchés nouveaux et peu connus.
La démarche classique, qui a fait ses preuves, s’avère souvent peu opportune lorsque
l’entreprise se contente de la décalquer dans les pays où elle souhaite exporter. C’est
dans cette perspective que l’approche des marchés extérieurs constitue à elle seule une
particularité au niveau marketing.
Les approches réactives, limitées naguère aux moyens que l’entreprise mobilisaient
dans le cadre de sa démarche opérationnelle, induisaient un faible niveau
d’implication stratégique dans la gestion des flux informationnels.
I. DE LA RECHERCHE DESCRIPTIVE
Les outils de recherche marketing se sont d’abord limités aux études documentaires et
quantitatives. Très rapidement, les décideurs ont pris conscience qu’il leur fallait
comprendre comment agissait les individus. Peu à peu sont apparus des outils de
recherche commerciale combinant techniques mathématiques, statistiques et
psychosociologiques.
L’apparition des outils d’étude dans les pratiques managériales des entreprises
remontent à la fin des années 30. Les décideurs qui privilégient, au début, leur
intuition, éprouvent rapidement le besoin d’être confortés dans leurs décisions par des
outils d’essence quantitative. Par la suite, les travaux menés par des
psychosociologues aboutissent dans les années 60 à la généralisation de l’emploi des
études qualitatives
Elle consiste à collecter et à traiter des données existantes (secondaires) qui ont déjà
été exploitées par ailleurs. La collecte se fait principalement en France.
de l’entreprise
- Direction générale
de nos partenaires
- Clients
- Fournisseurs
- Distributeurs
- Banques
- Sous-traitants…
- Sociétés de conseils
- Editeurs
- Annuaires…
Cette démarche se justifie d’autant plus que le coût d’accès à cette information est
quasi nul au regard des enjeux stratégiques que représente le développement de
l’entreprise sur les marchés extérieurs. L’information documentaire permettra donc la
constitution d’un fonds informationnel. Cependant, si riches et diversifiées soient
elles, les sources secondaires ne permettent pas de recueillir toutes les données
nécessaires. Elles devront être complétées et précisées par les études quantitatives
b. La recherche quantitative
Elle repose essentiellement sur des enquêtes par sondage effectuées sur le terrain à
partir d’un échantillon (Document 5). Cela revient à considérer qu’une sous-partie de
la population peut très bien représenter l’opinion de l’ensemble. Le choix de la société
à laquelle sera confiée la réalisation de l’étude en contexte international demandera
une grande attention de la part du commanditaire.
(1). Un échantillon
représentatif
DEFINITION DE LA POPULATION
DETERMINATION DE LA POPULATION MERE
Document 6
CHOIX DE LA METHODE
ECHANTILLONNAGE
PROBABILISTE
_____________________________ ECHANTILLONNAGE
NON PROBABILISTE
Aléatoire simple _______________________________
Stratifié
A fractions sondées variables Quotas
Aréolaires Itinéraires
DETERMINATION DE LA TAILLE D’ECHANTILLON
Document 7 - Application n°2
MISE EN ŒUVRE
Le processus de sélection d'un marché n'est pas statique. Pour ne pas passer à côté de
pays actuellement inintéressants mais qui pourraient présenter à l'avenir de réelles
opportunités, les études de marché quantitatives doivent être réalisées de façon
régulière ou intégrer les tendances futures.
problèmes linguistiques
différences culturelles
Après avoir été vérifiés et post-codés, les questionnaires sont saisis sur informatique.
La première étape du traitement consiste en un comptage (ou tri à plat) des réponses
(ex : 66 % des clients sont satisfaits), et à décrire les variables étudiées par leur
tendance centrale (fréquence, moyenne) et par leur dispersion (écart-type). Cette étape
est qualifiée d’univariée, ce qui correspond dans le langage statistique à une analyse
variable par variable (Document 10). Chacun des tableaux sera suivi d’un
commentaire. Puis l’échantillon est redressé (pondération des taux de réponse
effectifs selon l’importance des catégories de répondants dans la population afin de
limiter le risque de biais dû aux non-réponses ou aux échantillons non conformes.
On réalise ensuite des tris croisés (éclatement d’un résultat selon les modalités de
réponse à une autre question ; (ex : 78 % des diplômés de l’enseignement supérieur
lisent au moins un quotidien d’informations) sur les variables discrètes
(caractéristiques socio-économiques, comportement d’achat) et l’on cherche à établir
des relations statistiques (c², corrélation). C’est l’étape de l’analyse bivariée ou des
variables étudiées deux à deux (Document 11).
Le chargé d’études rassemble ensuite toutes les données dans un rapport d’enquête
qu’il accompagne d’une présentation orale au client.
Quantifier ne suffit pas. il faut aussi comprendre comment fonctionnent les individus.
(1). Techniques
d'entretien
Entretiens individuels
- non directifs
L’enquêté organise son discours à partir d’un thème qui lui proposé. Il choisit
librement les idées qu’il va développer, sans limitation et sans cadre préétabli.
L’enquêteur joue le rôle de stimulateur. Non –directivité ne signifie pas non-
intervention. L’enquêteur doit adopter une bienveillante neutralité et développer un
climat de confiance en pratiquant l’écoute active.
Cette méthode est souvent mise en œuvre dans le cadre d’un objectif exploratoire qui
vise à dégrossir le domaine d’investigation parce qu’il est mal connu ou relativement
nouveau. Si la population d’un pays dans lequel on souhaite s’implanter est trop
éloignée culturellement des cibles habituelles, il est recommandé de commencer par
s’imprégner des caractéristiques de base de cette culture. Ces explorations permettent
de découvrir des domaines inconnus de l’analyste ou mal maîtrisés, mais aussi de
formuler des hypothèses sur les relations à établir entre les motivations dégagées et la
nature de certains comportements de consommation qu’il faudra ensuite vérifier, soit
par une approche qualitative complémentaire, soit par une approche quantitative.
Entretiens de groupe
Ils ont pour objectif d’obtenir une information émanant d’un groupe d’individus
(entre 8 et 12) associés dans une situation contrôlée, et gérée par un animateur. Ils
sont utilisés
Le groupe doit trouver en lui-même les idées et les avis développées avec un
minimum de sollicitations venant de l’extérieur. Le jeu des interactions et des
influences réciproques élargit la réflexion et accroît la productivité du débat.
Les mini-groupes
Ils réunissent 4 ou 5 personnes pour une durée limitée d’environ 1 heure. Ils se
caractérisent par une facilité de mise en œuvre et une grande flexibilité. Ils autorisent,
par leur faible coût, la démultiplication. Les mini-groupes travaillent de manière plus
créative et plus en profondeur.
Les expériences des membres du groupe sont mises en opposition (ex des fumeurs et
des non fumeurs).
(2). Techniques
associatives et
projectives
Techniques associatives
- Association d’images
C’est la technique du portrait chinois. (Si le produit était un animal, quel serait-il ?)
- Association de mots
Techniques projectives
Le sondé doit compléter des phrases inachevées. (Ex : Mme Dupont utilise le
shampooing Biorène parce que… Quand M. Durand achète une Peugeot, c’est surtout
parce que ….)
La personne doit compléter les bulles d’un dessin en réponse à une objection, une
difficulté évoquée dans la bulle d’un des personnages (Ex : le client face au vendeur
" Votre produit est trop cher ! ". Réponse : " ………… ")
Le test des graffitis est une technique de groupe que l’on met en place une fois que de
bonnes relations se sont installées entre les membres du groupe. L’affiche à tester est
exposée et l’animateur interroge le groupe dans un premier temps.
Dans un troisième temps, il donne aux participants des craies ou des crayons de
couleurs en leur demandant d’écrire ou de dessiner sur l’affiche ou sur des feuilles
blanches disposées autour de l’affiche.
L’attitude des participants est beaucoup plus active et laisse une plus grande liberté
d’expression.
- Le jeu de rôle
Il s’agit d’une méthode projective développée par Moreno et Mead comme moyen de
thérapeutique clinique. Depuis notre plus tendre enfance, nous apprenons des rôles,
c’est-à-dire des manières d’être et d’agir que nous assumons au moment précis ou
nous réagissons à des situations données, compte tenu de notre environnement, des
attentes des autres, de nos habitudes culturelles, de nos expériences. Le jeu de rôle
part du principe que l’individu voit sa spontanéité créatrice étouffée par les
contraintes imposées par la vie sociale et par les habitudes physiques et mentales. Le
jeu de rôle va libérer l’individu en lui faisant jouer le rôle d’un autre.
(1). Brainstorming
Dans une seconde phase, les idées répertoriées sont classées en quatre ou cinq
catégories. Le classement dans une catégorie repose sur l’accord de tous les membres
du groupe. Les idées qui n’ont pas fait l’objet d’un consensus sont écartées.
(2). Synectique
Peu à peu, les mercaticiens s’aperçoivent qu’il n’y a plus lieu d’opposer les
différentes étapes de la recherche marketing ou de les organiser de manière
séquentielle. Recherche documentaire, qualitative et quantitative sont des techniques
complémentaires et peuvent être mises en œuvre à tous les niveaux de la démarche en
fonction de la nature des informations recherchées. Leur adaptation aux évolutions
des marchés et des technologies peuvent être illustrées par les deux points suivants
Les nouveaux outils utilisés par les mercaticiens se situent à la frontière entre le
quantitatif et le qualitatif et s’efforcent de mieux appréhender la réalité des marchés
a. Le concept de single
source
Dans la région de Sens, la société Secodip a mis en place un système, appelé Scannel,
qui regroupe 6 points de vente équipés de lecteurs optiques de codes-barres, et 3000
ménages panélistes représentatifs de cette agglomération (repérés lors de leurs achats
grâce à une carte à mémoire). Le Scannel permet ainsi de mesurer l'impact d'actions
marketing telles que le prix, les promotions, la modification de l'offre produit et la
publicité locale et nationale dans des conditions réelles d'achat. Ces tests s'opèrent en
" zones closes " dans la mesure où les panélistes effectuent la quasi-totalité de leurs
achats courants dans les magasins de la zone. De plus, un certain nombre de ménages
sont équipés d'audiomètres qui transmettent automatiquement les comportements
d'écoute de la télévision. Un système de décrochage publicitaire selon lequel, après
accord avec TF1 et TDF, certains spots publicitaires expérimentaux télévisés peuvent
être substitués aux spots prévus, est également disponible dans le cadre de ce panel de
source unifiée des données et permet de relier directement le comportement d'achat à
l'exposition aux médias.
A partir de ces nouveaux outils, un mercaticien peut tester des actions telles que des
modifications de prix, des actions promotionnelles et des investissements publicitaires
télévisés pour en connaître l'impact sur la part de marché de ses produits. Les
méthodes d'expérience, et plus particulièrement les plans d'expérience en carré latin et
en carré gréco-latin vont permettre au mercaticien, dans le panel de source unifiée des
données, de construire des sous-échantillons à l'intérieur desquels seront testés et
contrôlés les effets de la manipulation de certains facteurs ou variables indépendants
(prix, action de communication sur le lieu de vente, etc…) sur la variation d'autres
facteurs ou variables dépendants (ventes par type de conditionnement, part de marché
par type de produit, etc…). Les panels de single source donnent donc au mercaticien
la possibilité de valider les hypothèses de relations causales qu'il avait conçues, et de
retenir l'option qui s'avère la plus pertinente
Les membres d’une même culture, d’une même classe sociale peuvent vivre
différemment les uns des autres. A contrario, des individus, issus de milieux très
différents, peuvent avoir les mêmes attitudes. Le problème est donc de savoir s’il
existe, par-delà les frontières, des types de consommateurs ou des comportements
stéréotypés pour définir des types de produits à vendre ou choisir des messages à
transmettre.
(1).
l’approch
e
américain
e des
études de
valeurs et
styles de
vie
L’approche Vals (value and life-style survey) des styles de vie intègre les valeurs à
l’étude des activités, intérêts, opinions (A.I.O.). Cette approche se rapporte à l’étude
des produits et procède de l’hypothèse que l’ensemble des achats du consommateur
ou le type de produits qu’il achète sont révélateurs de son style de vie. C’est une
analyse à postériori qui vise, à travers les achats effectués, à déterminer les centres
d’intérêts, les objectifs et les normes de comportement des consommateurs .La base
de la démarche repose sur la dimension psychologique du produit. Le consommateur
achète autant le produit pour son utilité fonctionnelle que parce qu’il est porteur d’une
image ou d’un style de vie recherché. Les activités choisies par les consommateurs,
les objets sélectionnés ou les vêtements portés manifestent leur appartenance ou leur
volonté d’appartenance à certains groupes sociaux.
(2). La
démarche
française
des études
de styles
de vie
L'approche française tente de fournir un cadre global de l'ensemble des
comportements d'une population étudiée essentiellement sous l'angle socioculturel.
Elle se différencie de la démarche américaine dans son mode opératoire tout en
poursuivant les mêmes objectifs. Elle se préoccupe davantage du repérage des valeurs
culturelles auxquelles adhère chaque groupe d'individus. Les études les plus connues
sont celles réalisées par le centre de Communication Avancée (CCA) et la Compagnie
Sociovision. L'approche du CCA est la plus connue.
Cet organisme interroge, tous les deux mois, à l’aide d’un questionnaire comportant
150 questions, un panel de 3500 personnes sur ce qu’ils font, ce qu’ils pensent, ce
dont ils rêvent et ce qu’ils veulent. Les données recueillies, traitées par analyse
factorielle, ont mis en évidence 5 grandes familles de comportements et 13 sociostyles
(Document 13).
Aujourd’hui, des banques, des fabricants de cosmétiques, des brasseries ont déjà
utilisé avec succès les différents modèles du CCA (Document 14). En même temps,
cette technique est soumise à de nombreuses critiques d’ordre méthodologique,
conceptuel ou opérationnel (Application n°4).
(1).
l’analyse
lexicale
Cette technique consiste à identifier les scénarios dans lesquels un objet peut
apparaître, à partir des mots qui lui ont été associés. Cet outil va au-delà de la
lexicométrie (comptage des mots) ;
L’analyse porte sur les mots recueillis, par question ouverte, auprès d’un échantillon
représentatif, pour identifier tous les réseaux d’association qui vont se tisser autour du
produit étudié..
Pour le poisson, par exemple, il serait possible de mettre en évidence, après avoir
interrogé les sondés, un certain nombre de catégories de représentation (Nature avec
la mer, gourmande avec la cuisine, diététique avec l’apport calorique, économique,
etc…) puis de comparer les réponses correspondant à ces grandes catégories de
consommation avec les données socio-démographiques des sondés pour s’apercevoir
qu’il s’agit, pour les réponses " Nature " essentiellement de ménages jeunes, aisés,
citadins, aux habitudes de consommation moderne
Le principal intérêt de cette technique d’analyse lexicale est de tester les perceptions
liées à un produit et d’en quantifier les cibles pour adapter la communication.
(2). L’analyse de
contenu
L'analyse de contenu vise à étudier le contenu des interviews (ce que disent et font les
interviewés) de manière objective (différents chercheurs travaillant sur les mêmes
données doivent obtenir les mêmes résultats), systématique (toutes les données sont
triées, analysées, clarifiées et intégrées dans des catégories choisies en fonction de
l'objectif marketing de l'enquête) et quantitative (dénombrement des éléments les plus
significatifs et estimation de leur fréquence. On parle de statistique sémantique du
discours).
Le psychologue fera ressortir les façons de construire les phrases, les mots, les
comparaisons et métaphores utilisées, les lapsus et les contradictions pour mettre en
évidence le contenu manifesté stéréotypé (discours socialement acceptable), le
contenu manifesté original (ce que le répondant accepte de dire du non-dit) et le
contenu non-dit.(discours non acceptable caché sous une série d'attitudes et de
comportements comme les lapsus ou les contradictions).
Les résultats peuvent être présentés en sous la forme d'un circept (terme inventé par
M. Fustier) comme représenté ci-dessous (figure 3.3):
Une première méthode consiste à analyser la valeur du signe d’un message. Si celle-ci
varie selon les individus, il y a polysémie (plusieurs signifiés pour un signifiant). Si le
message est évident pour tous les individus, il y a monosémie (un signifié par
signifiant : exemple de Coca-Cola).La rentabilité de l’investissement publicitaire sera
améliorée parce que le message aura été mieux attribué à la marque.
Une autre méthode consiste à utiliser le carré sémiotique c’est-à-dire les quatre
oppositions de base du message. L’hypothèse est que les signes ne possèdent pas de
signification en eux-mêmes et qu’ils n’acquièrent un sens que par l’existence de leur
contraire. On construit donc un carré sémiotique formé de l’opposition fondamentale
entre deux idées, deux signes, deux pôles du message ; les deux autres angles du carré
étant représentés par les inverses du message de base comme le montre le schéma ci-
dessous.
(4). L’analyse
sémiométrique
Développée par Steiner et la Sofres, la sémiométrie est une méthode d’analyse des
comportements et des opinions qui considère que les rapports des individus avec leur
environnement se caractérisent par le sens dont ils investissent les objets, les
personnes et les concepts. Ainsi, si les mots qui représentent les objets, les
événements ont un sens commun, ils renvoient à des valeurs et sont aussi porteurs
d’émotions. Ils évoquent, au-delà des choses qu’ils désignent, des sentiments
agréables ou désagréables.
La sémiométrie est fondée sur le fait que les mots renvoient à trois dimensions qui
sont le champ cognitif (donne une valeur intellectuelle aux mots), le champ affectif
(mesure les sensations, l’intuitivité) et le champ spatio-temporel (oriente les objets
dans l’espace et leur donne un ordre de succession). Cette hypothèse, vérifiée
expérimentalement, démontre, en repérant la valeur affective d’un mot ou d’un
concept, qu’il est possible d’en déduire les deux autres dimensions cognitive et
directionnelle.
Quand chaque mot a livré son champ sémantique quantifié en termes de distance
(calcul de l’écart qui les sépare les uns des autres sur la dimension affective), il
devient possible de construire un espace sémantique (signification et évolution du
sens des mots) sous la forme d’une cartographie (espace factoriel autour de trois axes
ordre/liberté, détachement/attachement, et harmonie/conflit via une analyse en
composantes principales). On procède ensuite de même sur des segments de
population (habitants d’une région, acheteurs d’un produit,…) pour mettre en
évidence les mots sur ou sous notés (et des valeurs sous-jacentes) par rapport à la
moyenne de la population ou à la moyenne des non consommateurs.
a. Evolutions technologiques en
matière de recueil de données
(1). Scannerisation du
recueil des données
Depuis 1995, l’ensemble des grands et moyennes surfaces est scannérisée. Cela
signifie que ces points de vente sont équipées de caisse à lecture optique. Ces caisses,
reliées à l’ordinateur central du magasin permettent :
la mise en place de l’échange des données informatisées (EDI), soit le transfert
d’ordinateur à ordinateur de données structurées regroupées en messages
normalisés
la gestion des ventes et des stocks en temps réel et la mise en place de
procédures de réapprovisionnement automatique
la mise en place de nouvelles relations entre producteurs et distributeurs dans
le sens d’une plus grande efficacité obtenue par une coopération débouchant
sur un partenariat avec l’apport de concepts nouveaux comme le trade
marketing et l’efficient consumer response
la réduction des coûts administratifs
Les fichiers utilisés aujourd’hui sont des bases de données comportementales appelées
megabases. Outre les renseignements à caractère socio-démographiques, ces fichiers
comportent aussi des informations sur les attitudes et comportements des sondés et sur
leurs consommations.
b. Evolutions technologiques en
matière d’analyse de données
(1). Utilisation
systématique de logiciels
de dépouillement de
données
Enfin, les logiciels de la troisième génération (SPSS, SAS) permettent de travailler sur
les connexions neuronales.
Les réseaux neuronaux, ainsi appelés du fait de leur similitude de construction avec
les cellules cérébrales, peuvent apprendre à voyager à travers de vastes banques de
données. En examinant les données, les logiciels de connexion neuronale peuvent
aboutir à des modèles statistiques décrivant des relations et régularités que d’autres
outils plus classiques n’arriveraient pas à mettre en évidence de façon aussi
systématique.
IBM a ainsi élaboré, sous le nom de Data Mining (Document 15) un outil d’analyse
de données appelé logiciel de forage, sous la forme d’un ensemble de six programmes
capables d’analyser de vastes bases de données et de faire apparaître chaînages,
regroupements et structures sous-jacentes.
Ainsi, telle banque qui utilise le datamining est-elle capable d’identifier, dans son
datawarehouse, les clients susceptibles de clôturer leur compte et donc d’anticiper, par
une action de marketing direct approprié, leur désaffection.
c. Techniques d’observation et
d’expérimentation
(1). Techniques
d’observation
Elles sont très variées, se déroulent "in situ" ou "in, vitro", avec ou sans le
consentement de l’individu, et prennent en compte tout ou partie de son
comportement.
Cette méthode consiste à étudier les flux de circulation dans un magasin (gestion des
files d’attente aux caisses), à effectuer des relevés de prix (associations de
consommateurs), des contrôles réglementaires (pouvoirs publics), des relevés de
ventes (étude des produits choisis par les clients dans un linéaire)
- rudologie
- contrôle placard
- audimétrie
- scanner
Il s’agit d’un dispositif qui équipe maintenant les caisses de l’ensemble des magasins.
Ce système permet de reconnaître les codes à barres imprimés sur les
conditionnements des produits et contribue à une meilleure compréhension du
comportement des clients. Il permet de mettre en œuvre des procédures automatisées
de sélection de la décision (gestion des stocks et réapprovisionnement)
- caméra
Il s’agit d’un certain nombre de techniques mises en œuvre dans le domaine des pré-
tests publicitaires
- psychogalvanomètre
- tachytoscope
- telcometer
Dans cette technique, encore appelée test de lecture ou épie-pupilles, une caméra
spéciale enregistre les mouvements oculaires des individus auxquels on projette une
annonce. Ce test permet de repérer le trajet de lecture, les arrêts, les temps d’arrêts, le
retour en arrière sur certains éléments, et d’en déduire les éléments du visuel qui
attirent plus le regard et l’ordre dans lequel les composants du visuel sont vus.
Il fut mis au point par A. Morgensztern. Il s’agit d’un appareil constitué de dizaines
de pages métalliques sur lesquelles sont fixées des annonces dont une ou plusieurs
sont à tester. Des chronomètres, dissimulés dans les pages, mesurent le temps d’arrêt
sur chaque page. On interroge ensuite les sujets sur les éléments qui ont retenu leur
attention. Au bout de quelques jours, un questionnaire est à nouveau soumis aux
enquêtés. Cette méthode permet de comparer la valeur d’attention de deux versions
d’une annonce, ou d’évaluer la valeur d’attention d’une annonce par rapport aux
autres annonces dont les scores sont déjà connus.
Les individus seront de moins en moins sondés et de lus en plus observés. La richesse
et les qualités spécifiques à ce type de collecte de données conduisent le mercaticiens
à utiliser de plus en plus ces méthodologies.
(2). Techniques
d'expérimentation
L’expérimentation permet de vérifier les relations de causalité entre deux ou plusieurs
variables. Le mercaticien va donc comparer ses observations (effets sur variable
dépendante)des relations causales) face respectivement à la mise en œuvre d’une
cause X et d’une cause Y (" variables indépendantes ")
modèle causal
- méthode de la concordance
Le mercaticien cherche à établir une concordance entre des éléments qui se retrouvent
dans la répétition d’un événement (impact d’une action promotionnelle sur le chiffre
d’affaires d’un magasin)
- méthode de la différence
plans informels
Ce type de tests peut être pratiqué en mesurant la variable dépendante seulement après
le traitement (déconseillé car risque d’erreur d’interprétation important), en mesurant
la variable dépendante avant et après le traitement (calcul de l’écart), en comparant les
variations dépendante et soumise à traitement à une autre variable, de même nature,
non soumise à traitement.
plans formels
Le SIM regroupe donc l’ensemble des activités qui récoltent, traitent, stockent et
diffusent l’information dans l’entreprise.
a. Objectifs
Le contexte dans lequel les entreprises prennent les décisions a beaucoup évolué au
cours de ces dernières années. Si l’entreprise dispose au bon moment d’une
information pertinente, récente, fiable, claire et utile, elle dispose d’un avantage
compétitif indéniable.
(1). Le SIM du
producteur (Document
16)
(2). Le SIM du
distributeur (Document
17)
a. Le recueil de l’information
b. L’analyse de l’information
Les informations brutes font ensuite l’objet d’un traitement à l’aide de banques
statistiques (régression multiple, analyse de variance, analyse discriminante, analyse
factorielle, analyse hiérarchique, analyse conjointe, analyse des similarités) ou de
logiciels d’analyse multidimensionnelle comme Sphinx, Questions, Item Pro, SPSS,
Lisrel ou de connexion neuronale comme le data mining d’IBM.
c. L’optimisation de l’information
(1). de sélection de la
décision
La gestion automatisée des stocks ou des linéaires relève de cette pratique. Les
Systèmes d’information et d’aide à la décision (SIAD), par exemple, correspondent à
des évolutions logicielles qui permettent d’organiser, de façon interactive, de
nombreuses simulations, de bâtir de nombreux scénarios et de retenir la solution
optimale
IL s’agit dans ce cas d’utiliser des méthodes qui permettront de ne retenir que les
informations jugées essentielles en fonction des centres d’intérêt des destinataires sur
des tableaux de bord informatisés grâce à des logiciels appelés Executive Information
System (EIS). Créé pour répondre aux besoins d’information des dirigeants en
mobilisant les moyens électroniques et ceux du multimedia, les EIS doivent pouvoir
s’intégrer dans l’organisation de l’entreprise .
d. La modélisation de l’information
Les données recueillies, à faible valeur ajoutée, concerne l’ensemble des fonctions de
l’entreprise et ne correspondent à aucun objectif prédéterminé. L’entreprise peut se
retrouver submergée par un flot de détails qui risquent de l’empêcher de prendre les
bonnes décisions. Il lui appartient donc d’envisager d’autres modes de gestion de
l’information.
(2). le monitoring
La veille devient active. Elle consiste à aménager des fenêtres d’observation sur son
environnement pour chercher des informations très précises. Outre Atlantique, ce type
de veille repose sur l’identification des sources ouvertes et accessibles et sur leur
rythme d’acquisition, sur le développement de réflexes de communication du
personnel en matière de sources d’information, sur l’aménagement de canaux de
circulation de l’information.
(3). le Benchmarking
Cette activité va se traduire par un processus d’évaluation continu d’un élément précis
(méthodologie, fonction, service, produit,…) par rapport au meilleur compétiteur
existant sur cet élément, dans le but d’intégrer ses savoir-faire aux pratiques de
l’entreprise .Elle implique la mobilisation d’une équipe polyfonctionnelle pendant un
temps limité qui aura pour mission d’apporter les réponses les plus pertinentes au
problème rencontré (Document 19).
Selon Lebas, un des problèmes les plus délicats serait, après avoir identifié les
principaux concurrents, de mettre en évidence l’écart concurrentiel et de parvenir à le
réduire. L’amélioration de la performance s’apprécie donc en termes relatifs par
rapport aux principaux acteurs avec lesquels l’entreprise se trouve confrontée.
Cette veille, traditionnellement assurée par les ingénieurs et les chercheurs, s’effectue
sur les brevets, les publications, les normes, les labels, les matériaux, les produits.
(2). La veille
concurrentielle
(3). La veille
commerciale
Elle se préoccupe des fournisseurs (produits, capital, travail, et des clients revendeurs
ou consommateurs). Elle cherche à connaître :
- les insatisfactions
Cette spirale de la vigilance, telle que décrite par Harbulot (la machine de guerre
économique : Etats-Unis, Japon, Europe, Economica, 1992) recense l’ensemble des
activités de veille et de surveillance que l’entreprise doit mettre en place.
a. Gestion de l’information
(1). collecte
C’est la première fonction. Elle consiste à se procurer les textes correspondant aux
références prises après avoir interrogé les bases de données, les données collectées
périodiquement sur les catalogues et les rapports annuels, les informations en
provenance de sources d’informations informelles. La collecte recourt à toutes les
sources d’informations disponibles. Sans tomber dans les travers de l’espionnage
industriel, chaque acteur de l’entreprise (acheteur, commercial, doit prendre
conscience qu’il est un interface de l’entreprise avec l’environnement. Il doit se
transformer en capteur d’informations (gate keeper)et alimenter la connaissance
collective du marché.
(2). traitement
Cette deuxième phase consiste à vérifier les données brutes et à les transformer en
données fiables avant de les injecter dans le fonds documentaire. Les informations
seront donc analysées, triées (éliminer les données à faible degré de plausibilité ou de
crédibilité), validées , structurées, hiérarchisées, croisées et classées. Des synthèses
doivent être rédigées pour permettre l’interprétation et l’utilisation des informations
utilisées. Ces synthèses sont soit de nature empirique (tableau synoptique des menaces
et des opportunités appelé SWOT – strengths, weakeness, opportunities and threats -),
soit de nature quantitative (analyse factorielle, analyse de variance, régression
linéaire, …). l’objectif est de fournir au bon interlocuteur une information à forte
valeur ajoutée, au bon moment, pour qu’elle soit exploitée efficacement.
(3). diffusion
- un peu - permanent
b. Sources d’informations
L’accès est peu coûteux mais l’exploitation peut s’avérer longue. Créés et mis en
place par des organisations des secteurs marchand et non marchand, spécialisées ou
non, ces banques de données et ces sites internet sont accessibles à partir de serveurs
et interrogeables à distance par des utilisateurs à l’aide de logiciels appropriés.
les brevets
Le dépôt d’un brevet permet de protéger les inventions. Le brevet est utilisé dans la
guerre économique que se livrent les entreprises. Les stratégies liant l’utilisation d’un
brevet dont on a acquis la licence et la maîtrise et l’exploitation des savoir-faire
périphériques rend la pénétration de nouveaux marchés très rapidement bénéficiaires.
Les veilles sur brevets sont donc très utiles. Il est préférable de les sous-traiter pour
éviter de perdre du temps sur la détection des brevets leurre.
Les entreprises peuvent s’adresser en outre aux greffes des tribunaux de commerce,
au registre des protêts, au registre des nantissements (garantie d’une créance par un
bien), au cadastre (estimation d’un patrimoine immobilier), à la conservation des
hypothèques, à la Direction des services fiscaux…
les concurrents
C’est la principale source informelle que l’on peut utiliser à partir de communications
commerciales (publicité, catalogues, notices, descriptifs), documents internes (journal
d’entreprise, annuaire téléphonique interne), maintenance des produits concurrents à
la condition que l’activité soit rentable
autres moyens
CONCLUSION
INTRODUCTION
Les années 50 ont vu apparaître les dispositifs de compréhension des marchés qui vont
fournir, aux décideurs, les informations nécessaires à la prise de décision. A partir de ce
moment, les responsables vont disposer maintenant des éléments pour définir, sur le long
terme, le cadre d'action stratégique le plus pertinent et conceptualiser une démarche au
cours de laquelle ils pourront mobiliser les outils de gestion pour situer l'entreprise par
rapport à son environnement et à ses marchés [Tabatoni et Jarniou, Les systèmes de
gestion, politiques et structures, PUF, 1975]..
Choisir de proposer ses activités sur les marchés étrangers relève aussi d'une volonté
stratégique qui implique durablement l'activité de toute l'entreprise. Décider
d'exporter, ou plus généralement de s'orienter vers un développement international,
implique la mise en œuvre de cette démarche structurée (I). Celle-ci permettra de
sélectionner les marchés cibles les plus intéressants et de définir les stratégies
internationales les plus appropriées (IV), en mobilisant les outils de l'analyse stratégique
(III) et les résultats du diagnostic global à l'export (II).
I. LE PROCESSUS D'INTERNATIONALISATION
L'internationalisation, terme général qui décrit les activités réalisées en dehors des
marchés nationaux, se caractérise par une succession d'étapes qui vont permettre à
l'entreprise de réaliser un apprentissage progressif des marchés étrangers (Document
1)
Elle nécessite la mise en œuvre d'une démarche séquentielle en trois étapes itératives
(Document 2)
Le positionnement des DAS sur les matrices permettent d'obtenir une représentation du
portefeuille, d'apprécier son équilibre et d'énoncer des orientations stratégiques
spécifiques aux fins d'optimiser la performance de l'entreprise sur le long terme. Les
analyses sont effectuées en termes de portefeuille d'activités qui sont complémentaires
et qui permettent de garantir de façon stable et durable leur rentabilité et leur sécurité
(réduction des risques, équilibre de la trésorerie, préparation de l'avenir). Cette
approche conduit à la multiproduction et permet à l'entreprise de disposer de gammes
de produits et de marchés harmonieusement équilibrés et répartis entre les diverses
phases de leur cycle de vie. Ces matrices n'ont pas été conçues à l'origine pour les
analyses à l'export mais elles peuvent néanmoins être facilement adaptées
En agissant sur les différentes forces du secteur auquel elle appartient, l'entreprise
met en œuvre une démarche stratégique qui a pour objectif l'obtention d'un avantage
concurrentiel défendable sur la longue période. Il définit ainsi les grandes orientations
stratégiques suivantes (Document 11).
Le modèle est complété, en 1986 [Porter, L'avantage concurrentiel, op. cité], par la mise
en évidence de la chaîne de valeur de l'entreprise (décomposition des différentes
opérations réalisées par une entreprise dans une industrie donnée pour fabriquer un
produit ou proposer un service, chacune de ces opérations contribuant à la valeur du
produit ou du service) dans l'accroissement de la performance globale de l'entreprise, en
améliorant le fonctionnement de l'entreprise sur un des maillons de la chaîne, ou à partir
d'une meilleure coordination de l'ensemble des maillons.
Toute entreprise utilise ses compétences dans un ou plusieurs métiers sur un ou
plusieurs marchés. Elle doit être capable de distinguer les compétences rentables qui
génèrent des opportunités et celles qui seront des contraintes compte tenu de son
environnement qui se mondialise. Le premier travail du responsable d'une entreprise est
donc de s'interroger sur ce qu'est son entreprise et sur ce qu'elle veut devenir et
piloter le changement, accompagner et maîtriser les évolutions nécessaires. Tel est le
rôle de la stratégie. Pour choisir la bonne stratégie, le diagnostic (Swot) est
indispensable mais pas suffisant. Il faudra mettre en évidence les sources de l'avantage
compétitif puis définir, grâce aux différents modèles d'analyse, les orientations
stratégiques les plus pertinentes.
Le concept est relativement récent (milieu des années 50) et part de l'idée que le
marché est hétérogène et que tous les agents n'ont pas les mêmes besoins. La
segmentation consiste à étudier ces différents besoins et permet à l'entreprise
d'adapter son offre à cette demande diversifiée.
Pour ce faire, elle isolera d'abord des macro-segments (couples produits marchés) puis
elle tentera d'identifier, à l'intérieur de ces macro-segments, des micro-segments
(marchés cibles). Cette démarche lui permettra d'optimiser ses actions marketing.
A - La macro-Segmentation
Un macro segment (ou couple produit marché) est donc un ensemble de clients potentiels
qui ressentent un besoin clairement exprimé pouvant se traduire par un produit (ou une
technologie) qui remplit, selon l'approche tri-dimensionnelle définie par Abell, certaines
fonctions (Document 12)
La macro segmentation s'appuie donc essentiellement sur la notion de fonction remplie
par le produit qui doit répondre à un besoin du marché. Dans l'exemple présenté ci-
dessus, l'approche tri-dimensionnelle permet de définir à partir des macro critères de
segmentation retenus 3 types de produits, 2 fonctions d'usage et 3 types de marchés,
soit au total 18 couples produits-marchés spécifiques pour chacun desquels il est possible
de définir une stratégie et d'appliquer un plan d'actions marketing adapté.
B - La micro-segmentation
Après avoir défini et évalué les différents micro-segments, l'entreprise choisira celui ou
ceux pour lesquels elle mettra en oeuvre l'une des quatre stratégies définies par Kotler
(Document 15), ou bien optera pour la mise en place de l'un des trois concepts de base du
marketing international (Document 16) :
CONCLUSION
L'entreprise doit d'abord mettre en évidence le champ concurrentiel sur chacun des
segments envisagés puis définir la ou les stratégies les plus pertinentes. La mise en
oeuvre de cette démarche correspond à l'étude du prochain chapitre.
Séquence 5 : La démarche opérationnelle à
l'international
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. LA POLITIQUE PRODUIT INTERNATIONALE
A. Repérer les contraintes qui pèsent sur les
caractéristiques d'un produit à l'international
INTRODUCTION
Il convient donc pour l'entreprise de construire, à ce moment, sur les couples produits
marchés ciblés, et à partir de l'alternative stratégique retenue, le plan d'actions
marketing ou marketing mix (Figure 5.1) le plus cohérent (Document 1) à partir des
quatre variables tactiques que sont le produit, le prix, la distribution et la
communication.
Lorsque la décision d'occuper tout ou partie des couples produit-marché qui composent
son marché à l'export a été prise, l'homme de marketing doit définir les gammes de
produit les plus à même de couvrir les segments visés. L'analyse du champ concurrentiel
et des contraintes qui pèsent sur le produit (A) sont des prérequis nécessaires à la mise
en place d'une PPI efficace et aux performances durables (B).
Des standards internationaux, voire mondiaux, le plus souvent imposés par les acteurs
économiques les plus puissants, obligent les entreprises à modifier les caractéristiques
techniques des produits destinés aux marchés étrangers. Leur mise en conformité
(capacité au passage en douane) passe par une démarche de normalisation (Document 2).
L'entreprise doit aussi vérifier que les caractéristiques commerciales de ses produits
(voir fiche technique n° 15) soient opérationnelles sur tous les marchés étrangers sur
lesquels elle souhaite les distribuer (Document 3).
Le repérage des contraintes qui pèsent sur les caractéristiques d'un produit à
l'international ne suffit pas. Pour réussir durablement sur les marchés internationaux,
l'entreprise doit doter son produit d'une personnalité originale et d'un positionnement
fort.
Sur les marché BtC (Business to Consumer), le problème posé est celui du choix de la
marque (voir fiche technique n° 16 ) pour travailler à l'export (Document 4). Sur les
marchés BtB (Business to Business), la mise en place d'une démarche qualité totale (voir
fiche technique n° 17 ) pour l'obtention d'une certification, passeport pour
l'exportation, devient un préalable nécessaire (Document 5).
Le coût de revient export (méthode des coûts complets) intègre différentes familles de
frais regroupés sur 2 lignes principales de coût
=
COUT DE REVIENT EXPORT
D'autres méthodes de calcul des coûts (coûts partiels notamment) peuvent être
utilisées.
Travailler à l'export signifie que l'entreprise, après avoir défini des objectifs, a
sélectionné des marchés cibles sur lesquels elle tentera d'optimiser les moyens qu'elle a
décidé d'y affecter.
Il lui faut donc, après avoir choisi les marchés sur lesquels elle interviendra, connaître
les différentes formes de commercialisation existantes (A) pour choisir l'option
stratégique la plus appropriée (B).
Sur des marchés de plus en plus concurrentiels, la réussite ou l'échec d'une action
marketing à l'export dépend aussi de la façon dont l'entreprise communique. En outre, en
environnement international, les différences culturelles rendent plus complexe et
aléatoire la valorisation de son image ou de celle de ses produits (voir fiche technique n°
22).
L'entreprise doit donc élaborer une stratégie de communication (A) à laquelle il lui
appartiendra de donner une cohérence interne (B)
Après avoir construit les différentes étapes de sa communication, comme pour toute
action qui a pour objectif de construire une image et d'accroître sa notoriété (Document
12), l'entreprise devra définir le type de stratégie créative (voir fiche technique n° 23)
qu'il conviendra de mettre en œuvre (Document 13)
L'entreprise pourra à ce moment construire et planifier son plan média (voir fiche
technique n° 24) en sélectionnant les moyens à mettre en œuvre et en fixant le
calendrier de la campagne (Document 14)
CONCLUSION