Partie 3
VERSIONAVRIL 24
PHD : R .WAHABI
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie
C’est pourquoi l’organisation fait face, d’une manière continue, à un défi majeur lié à l’élaboration
et le choix des stratégies les plus adéquates et qui permettront le développement et l’accroissement
de sa valeur ajoutée ainsi que les décisions liées à ces choix impliquent une focalisation sur un
nombre réduit d’orientations stratégiques que les dirigeants auraient évalué selon un certain
nombre de critères et d’outils qui sont mis à leur disposition.
Et donc l'élaboration de la stratégie s'appuie principalement sur les matrices d'analyse stratégique.
Celles-ci offrent une représentation synthétique et graphique de portefeuilles diversifiées en
plaçant les activités stratégiques selon des dimensions -en général l'attrait de l'activité et les atouts
dont dispose l‘organisation par rapport à ses concurrents.
Par la suite le choix final des stratégies s’opère sur la base de critères objectifs et subjectifs. Ceux
objectifs concernent un certain nombre d’outils qui sont mis à la disposition du top management :
des outils affinant les matrices utilisées pour élaborer des stratégies Corporates ou Business, des
outils comparant une stratégie à une autre… Les critères subjectifs ont attrait aux valeurs des
dirigeants, leur aversion au risque, la culture de l’organisation...
Alors l’élaboration et le choix des stratégies représentent des étapes cruciales dans le processus de
management stratégique, qui conditionnent la performance de l’organisation puisque ces stratégies
vont l’engager à long terme.
La présente partie s’articule autour de deux chapitres qui traitent les différents éléments
nécessaires pour l’élaboration et choix de la stratégie. Le premier chapitre est consacré à
l’élaboration de la stratégie qui s’appuie sur les différentes matrices d’analyse, et le deuxième
chapitre aborde le choix stratégique. Ces choix déterminent la capacité concurrentielle, la survie et
le développement sur le long terme.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Une fois le diagnostic stratégique est conduit, avec ses deux volets : externe (analyse des
opportunités et des menaces) et interne (analyse des forces et des faiblesses), la démarche de
l'analyse stratégique passe à sa troisième étape, que certains appellent l'élaboration de la stratégie.
Alors dans le cadre de ce chapitre, nous allons étudier les matrices SWOT/ TOWS, BCG,
McKinsey, ADL, SPACE et GS comme outils d’élaboration des stratégies. Et pour ce faire, nous
allons traiter chaque matrice en la définissant, en montrant son utilité et ses objectifs, en
déterminant ses limites et en illustrant chacune des matrices avec des exemples.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
7.1.1.1 Définition
La matrice SWOTest l’acronymeSWOT signifie Strenghts (Forces), Weeknesses (Faiblesses),
Opportunities (Opportunités) et Threats (Menaces). Ce modèle a été développé par Learned E. P.,
Christensen C. R., Andrews K. R.et Guth W. D.(LCAG) en 1969. « Il s’agit d’un outil de stratégie
d'organisation permettant de déterminer les options stratégiques envisageables au niveau
d’undomaine d’activité stratégique (DAS)
Positif Négatif
7.1.2.1 Définition
La matrice TOWSest un outil mis au point par Heinz Weihrich (1982), professeur à l’université
de San Francisco, qui permet d’obtenir des options stratégiques envisageables pour un domaine
d’activité donné. « La matrice TOWS s’appuie sur une analyse stratégique, résumée à l’aide d’un
modèle SWOT, qui synthétise d’une part les forces et les faiblesses du domaine d’activité), et
d’autre part les menaces et opportunités de son environnement. Une fois les quatre dimensions du
SWOT obtenues, la matrice TOWS consiste à les croiser, afin de faire émerger des options
stratégiques ».
La matrice TOWS aide à générer des idées étonnantes en ce qui concerne les stratégies
fructueuses, la prise de décision, la protection contre les menaces, les opportunités, la diminution
des menaces, le dépassement des faiblesses et la sensibilisation aux lacunes potentielles.
Limites
La matrice TOWS est un outil particulièrement intéressant lorsqu’on cherche à obtenir des
recommandations stratégiques. Cependant, elle présente deux limites :
250
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Ensuite, citer les domaines de forces et faiblesses actuels et futurs analysées et vers la fin, il faut
générer une série de stratégies possibles en se basant sur des combinaisons particulières des quatre
ensembles de facteurs stratégiques.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Maroc Telecom (Le nom commercial d’Ittissalat Al-Maghrib S.A) est une société anonyme à
Directoire et à Conseil de Surveillance. Né en 1998, à l’issue de la scission de l’Office National des
Postes et Télécommunications (ONPT), Maroc Telecom est l’opérateur historique et, à ce jour, le
premier opérateur global des télécommunications au Maroc. Malgré la crise sanitaire mondiale et de
durcissement de la concurrence, Maroc Télécom a réalisé des résultats consolidés au 30 septembre
2020 grâce à différentes stratégies employées :
Augmentation de 4,3% du parc global du Groupe qui atteint 70,5 millions de clients ;
252
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
5. Infrastructure technique
importante
6. L’ouverture de capitaux
des opérateurs de
télécommunication
étrangers : Nouvelles
technologies ;
7. Téléphonie par satellite.
8. La réduction d’impôts
pour investissements de
bénéfices.
9. Opérationnel sur
l’internet mobile et fixe.
10. la recherche de nouvelles
croissances externes sur
des marchés à fort
potentiel
253
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Limites
• Investissement énorme car la collecte de données requiert un certain effort ;
• Menaces et les opportunités peuvent être surestimées ou sous-estimées ;
• Besoin d’un travail continu d’analyse et de veille.
La matrice SWOT permet la synthétisation d’un ensemble des éléments à savoir les forces,
lesfaiblesses, les menaces et les opportunités qui sont jugés pertinents pour la prise de
décisionmais elle reste limitée vue qu’elle n’annonce pas de recommandations adéquates pour la
mise en place de ces décisions. Le complément indispensable de l’analyse SWOT est la matrice
TOWS , elle amène à identifier la stratégie à mettre en œuvre et les actions prioritaires.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
propres limites. Dans cette section nous allons examiner trois types de matrices. Il s'agit
notamment : du modèle de « BCG », de « McKinsey », et celui de« ADL ».
7.2.1.1 Définition
La matrice BCG (Boston Consulting Group) est la première matrice de portefeuille, élaborée en
1969 par Henderson B.D. C’est un outil d’aide à la décision qui permet de classer et d’évaluer
lesDASd’une organisation ou d’un marché afin d’élaborer une stratégie, et permet d’équilibrer les
activités d’une organisation parmi celles qui rapportent des bénéfices, celles qui assurent la
croissance, celles qui constituent l’avenir de l’organisation ou celles qui ne rapportent plus
suffisamment mais qui constituent son patrimoine. Avec cet outil, elle est en mesure de définir la
politique de son développement.
Forte
Taux de croissance de
marché
Faible
Au niveau de cette matrice, les DAS(ou produits) sont représentés sous forme de cercle. La taille
du cercle correspond à la proportion des revenus générés par l'unité d'activité et la tranche
indique la proportion des bénéfices générés par le DAS.
255
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Il est à bien remarquer que, pour que l'analyse des matrices soit pertinente, on doit passer par
l'analyse en fonction des DAS à celle en fonction des produits.
La matrice BCG permet ainsi de classer lesDASou les produits en fonction de leur aptitude à
générer du cash, tout en prenant en compte la croissance du marché, ainsi que leur part de
marché relative. En croisant ces deux axes, la matrice BCGprésente quatre positions possibles
pour les activités du portefeuille de l’organisation.
Remarque : un portefeuille équilibré est celui qui dispose à la fois d’un DAS au niveau des
dilemmespour assurer le positionnement futur de l’organisation, il s’agit de son avenir. Un DASau
niveau des vedettes : ce DAS assure actuellement le positionnement et assure la part de marché par
rapport aux concurrents. Et finalement un DAS au niveau des vaches à laits qui est une ancienne
vedette et qui génère des flux financiers pouvant ainsi financer le développement des dilemmes
pour devenir par la suite une vedette et le financement de cette dernière pour prolonger le plus
possible leur maturité. Et donc une fois cette analyse terminée, l’organisation peut établir sa
stratégie, les objectifs et les budgets associés à chaque DAS.
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L’organisation
Partie III : ElaborationAlpha détient
et choix de la cinq DAS : DAS
stratégie 1 : Mine
Chapitre ; DAS 2 : Distribution
7: Élaboration ;
de la stratégie
DAS 3 : Énergie renouvelable ; DAS 4 : Cosmétique ; DAS 5 : Industrie.
Part
d
e
m
a
r
Taux
Béné c
de
f h
cr
i é
oi
c r
CA en Bénéfic ss
DAS CA e e
a
e l
nc
n a
e
t
en
% i
%
Taux de
croissance
257
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Moyenne arithmétique des taux de croissance= somme des taux de croissance / nombre de taux
decroissance.
Interprétations
• Enfin, il faudrait abandonner le DAS« Industrie » représentant une part minime du Chiffre
d’Affaires, le taux de croissance du secteur est faible, et l’organisation ne détient qu’une part
de marché relative très faible.
La revente éventuelle de cette activité à un concurrent permet de générer des liquidités qui peuvent
être affectées soit aux produits vedettes« Mine », soit aux produits dilemmes si besoin «
Distribution »« Énergie Renouvelable ». Le DAS « cosmétique » peut financer tous les autres
DAS.
Limites
La croissance d'un marché n'est pas le seul indicateur de l'attractivité d'un marché ;
Une part de marché élevée n'est pas le seul facteur de succès.
La collecte des informations, leur nombre et l’identification des facteurs significatifs
représentent une charge de travail très lourde et nécessitant une forte mobilisation de
ressources (humaines notamment) ;
L’agrégation des indicateurs est difficile ;
La matrice BCG apparaît comme l'une des matrices les plus populaires en raison de sa vocation
universelle et de sa de construction simple et élémentaire, elle présente de nombreuses limites et a
fait l'objet de nombreuses critiques. Pour pallier certaines d’entre d’elles, il est possible de recourir
à d'autres matrices proposant une vision à la fois plus subjective et plus qualitative. Dans cette
optique, la matrice McKinseyapparaît comme l’une des plus utilisées.
7.2.2.1 Définition
La matrice McKinsey est un modèle pour effectuer une analyse de portefeuille d'organisation. Il
est né de la coopération entre McKinsey et General Electric dans les années 1970.
Elle se compose de deux éléments :
258
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
L'apport de cet outil, comme pour les autres principales matrices stratégiques, est de gérer un
portefeuille d'activité. Les décisions à prendre sont l'allocation des moyens et des
stratégies à mener dans les Business Units.
Forte
Po
siti
on
co
nc Moyenne
urr
ent
iell
e
Va
(at Faible
leu
out
r
de
l’a
cti
vitde la matrice McKinsey
Figure 7 3 Représentation
é
La matrice McKinsey prend en compte l'attrait d'une (att activité, lié à son degré de maturité propre et
à la valeur qu'elle représente pour l'organisation, raitet les atouts de l'organisation par rapport aux
concurrents. )
Les attraits comme les atouts sont définis par un grand nombre de critères caractérisant
l'attractivité de l'activité et la position concurrentielle de l'organisation. La matrice se divise en 3
zones et 9 cases dans lesquelles apparaissent les prescriptions stratégiques correspondantes.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
attrait compétitive supérieure à la moyenne, et le chiffre 2 signifie à son tour une force ou
attrait compétitive moyenne. Puis le chiffre 1 attrait ou force compétitive faible.
Calcul d’une note pondérée d’attrait et de force compétitive pour chaque DAS ;
Localisation de chaque DAS sur la grille McKinsey, la surface des cercles est
proportionnelle au chiffre d’affaires réalisé, la part de marché du DAS peut être visualisée ;
Préconisations stratégiques en fonction de la situation de chaque DAS dans la matrice. Une
précision forte importante : c’est que la matrice McKinsey ne se base pas sur des critères
scientifiques purs et durs, mais il s’agit des éléments qui sont en réalité qualitatifs, et à la suite de
l’expertise des différents intervenants dans l’organisation, ils les rendent quantitatifs.
Le taux représente l’importance des composants par rapport au secteur, il varie entre 0% et
100%. Le total doit être 100% afin de juger la justesse des notes, ainsi si le total est supérieur ou
inférieur à 100%, l'évaluation doit être revue. Cela permet d’ouvrir un débat entre les managers de
l’organisation pour qu’ils se concertent sur les performances de l’organisation, il s’agit en fait
d’évaluer les critères de jugement par consensus. Ce pourcentage est proposé par des experts, c'est
une réponse subjective.
La note décrit l’importance des éléments par rapport à l’organisation, elle varie de 1 à 4.
La variation de la note signifie le degré de la performance du critère c’est à dire. 1 pour une
position faible et 2-3 pour une position moyenne et 4 pour une position forte. Pour pouvoir
donner une note, on fait appel à l’expertise des managers pour quantifier ce qui est de caractère
qualitatif.
La note pondérée représente le poids de chaque élément / composant des attraits et des
atouts sur le DAS. Comme le taux et la note fournissent une appréciation à titre individuelle des
composantes, la pondération permet de mesurer conjointement l’effet du taux et de la note.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Chaque segment d’activité de l’organisation est positionné sur la matrice en utilisant les
coordonnées issues des matrices primaires. Le diamètre de chaque segment est représentatif du
volume (CA) qu’il génère.
Fort III
Position
IV V VI
concurrentielle
Moyen
IX
Attrait du marché
Interprétation
D'après les coordonnées issues des matrices primaires, les segments d'activités positionnés
comme suit :
Le DAS 1 (Agroalimentaire)est dans le quadrant I.
Le DAS 2 (Distribution)est dans le quadrant II
Le DAS 3 (Immobilier)doit être dans le quadrant IX
• Pour le DAS 1 et 2 : l’organisation devrait maintenir sa position et consolider son
développement en renforçant davantage ses compétences ;
• Pour le DAS 3 : l’organisation est censée limiter les investissements et se focaliser
sur l’abandon immédiat ou progressif du DAS.
Limites
L'agrégation des indicateurs est difficile.
Les Cœurs de Compétences ne sont pas représentés.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Les Interactions entre les Unité d'Affaires Stratégiques ne sont pas considérées.
La matrice McKinsey peut apparaitre utile mais elle reste plus lourde et complexe vue la difficulté
de faire sortir les dimensions, cela peut être géré par la matrice ADL qui est considéré plus
qualitative en vue de la flexibilité de ses dimensions.
7.2.3.1 Définition
La matrice ADL est un outil d’analyse stratégique développé par le cabinet d’Arthur D. Little
C’est un cabinet international de consultants fondé en 1886 par Arthur Doo Little Elle a été
inventée par la firme Arthur D Little dans les années 1970. En outre, « elle permet d’anticiper le
développement des activités d’une organisation sur un marché en évolution ».
Sans aller plus dans le détail, la matrice du cabinet de consulting ADL, adoptant toujours le même
principe, croise plutôt le cycle de vie du secteur avec la position concurrentielle. Elle se présente
comme suit :
PART DE MARCHÉ
Le rôle
La matrice ADL permet d’analyser les conséquences du positionnement concurrentiel de
l’organisation et de les exprimer en termes de rentabilité ou de risque de modification des positions
concurrentielles, et de définir les orientations stratégiques en fonction de l’analyse des résultats de
cette matrice.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
degré de maturité de l'activité qui est fondé sur le cycle de vie du marché (Démarrage -
Croissance– Maturité – Déclin).
Maturité du secteur
Pour arriver à positionner chaque segment stratégique sur cet axe, il faut procéder de la façon
suivante :
Définir le degré de maturité du secteur ;
Lister les différents critères permettant de définir la position concurrentielle :
Donner à chacun d’eux, si nécessaire, un poids relatif par rapport aux autres ;
Donner une note à l’organisation quant à sa maîtrise de ce critère par rapport à ses
principaux concurrents ;
Faire la moyenne des notes obtenues ce qui permet de positionner le segment par rapport à
l’axe vertical.
7.2.3.3 Les prescriptions stratégiques de ADL
Les prescriptions stratégiques sont moins tranchées que pour le BCG et correspondent à l’intensité
de la remise en cause de l’activité considérée au sein de l’organisation.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Interprétation :
1. Taux de croissance :
Niveau de taux de croissance Marché pour l’année en cours Marché dans les 3 à 5 ans
2. Indice concurrentiel :
Niveau de l’indice Concurrentiel Situation concurrentielle Évaluation dans les 3-5 ans
De 2 à 1 Favorable Tenable
Le tableau représente l’ensemble des situations concurrentielles et des évaluations pour chaque
niveau d’indice concurrentiel.
3. Taille de diamètre :
A 2 0.23 cm
B 4 0.32 cm
C 3 0.27 cm
Total 100 -
Tableau 7 9Représentation de la situation concurrentielle
DAS c DAS B
Croissance
Dominante
Forte
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Favorable
Tenable
Faible
Tableau 7 10Représentation graphique des DAS de l’organisation
Interprétation du graphique :
• Nous avons une présentation graphique de la matriceADL ; les DASA et C sont en phase
de Croissance, en bonne situation tandis que le DASB se trouve en état embryonnaire, dans une
mauvaise situation.
• Le taux de croissance du DAS A étant de 15%, le marché pour l’année en cours devrait
être en croissance. L’organisation est sensée trouver une niche et la protéger
• Le taux de croissance du DAS B est de 25%, il devrait donc être embryonnaire. L’indice
concurrentiel est de 0.2 c’est à dire en faible position. L’organisation doit améliorer sa position.
• Le taux de croissance du DAS C est de 20%, dans une situation concurrentielle favorable.
L’organisation doit se diversifier pour maintenir sa position.
Limites
• Il est très difficile d'évaluer objectivement les variables du modèle ADL. C'est généralement
le cas des indicateurs de position concurrentielle. En d'autres termes, la difficulté est que certains
facteurs sont de nature qualitative et qu'il existe un grand risque de biais dans l'utilisation.
BCG, MCKINESY etADLce sont des matrices classiques de portefeuille qui ont pour objet
d’identifier les choix stratégiques de l’organisation multi-activités gérant un portefeuille de
domaines d’activité stratégiques (DAS).
266
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
7.3.1 Définition
La matrice des GS estun outil d’aide à la décision qui permet de déterminer quelle est la
meilleure stratégie de croissance, compte tenu de ses marchés et produits. En croisant l'offre avec
ses marchés actuels ou futurs, elle envisage l'ensemble des possibilités. L’élaboration de cette
matrice nécessite la construction des matrices EFE et EFI.
Quadrant II Quadrant I
267
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
La matrice GS est basée sur la matrice d’Évaluation des Facteurs Externes (EFE) et sur celle
d’Évaluation des Facteurs Internes (EFI).
Le total des Facteurs Externes est de 2.485(1,375 pour les opportunités et 1,11 pour les
menaces) ;
Le total des Facteurs Internes est de 2,52 (1,52 pour les forces et 1 pour les faiblesses).
Ces nombres sont utilisés comme données pour l’équation de la matrice des Grandes
Stratégies. L’équation sera donc :
(∑ (Forces – faiblesses) / 2 ; ∑ (opportunités – menaces) /2)
= ((1,52-1) / 2 ; (1,375-1,11) / 2)) = (0.26 ; 0.1325) / 2
268
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Interprétation du graphique :
D'après la représentation graphique, l'organisation est située au niveau du quadrant I, on peut
constater que cette dernière a une excellente position stratégique, en effet, les stratégies à adopter
sont : soit la stratégie du développement du Marché ou du produit, soit la stratégie de
consolidation, la stratégie d'intégration verticale ou horizontale, ou bien la stratégie de
diversification concentrique.
Limites
Il est possible de la confondre avec une matrice de stratégies de DAS ou produits, cependant, cet
outil n'est utile qu'aux organisations de certains secteurs. En outre, la taille d'une organisation n’est
pas prise en considération, ce qui rend difficile la détermination de la force et de la position d'une
organisation dans son secteur, en particulier s'il s'agit d'une petite organisation sur un grand
marché.
269
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
7.4.1 Définition
La matrice SPACEest un outil qui met l’accent sur la formulation de la stratégie et en particulier la
position concurrentielle d’une organisation. La matrice SPACEest une méthode utile pour
analyser la position concurrentielleen utilisant des dimensions internes et externes.
270
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Force Financière (FF)elle est influencée par les indicateurs suivants : retour sur
investissement, liquidité, ratio d'endettement, capital disponible par rapport au capital
requis, flux de trésorerie, rotation des stocks
Avantage Concurrentiel (AC)il est influencé par les facteurs suivants : part de marché,
qualité du produit, cycle de vie du produit, cycle d'innovation, fidélisation de la clientèle,
intégration verticale
Dimensions stratégiques externes : L'analyse décrit l'environnement externe à l'aide de deux
critères :
Stabilité Environnementale (SE) : elle est influencée par les sous-facteurs suivants :
changement technologique, taux d'inflation, volatilité de la demande, gamme de prix des
produits compétitifs, élasticité-prix de la demande, pression des substituts.
Force du Secteur (FS) elle est influencée par les sous-facteurs suivants : potentiel de
croissance, potentiel de profit, stabilité financière, utilisation des ressources, complexité de
l'entrée dans l'industrie, productivité du travail, utilisation des capacités, pouvoir de
négociation des fabricants.
FS
FF
Position conservatrice Position agressive
SE
271
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Un ensemble de variables est sélectionné qui doit être lié à la solidité financière, la force de
l'industrie, la stabilité environnementale et l'avantage concurrentiel.
Toutes ces variables qui constituent les dimensions de la solidité financière et de la solidité
de l'industrie reçoivent une certaine valeur numérique comprise entre +1 (pire) et +6
(meilleur). D'autre part, toutes ces variables qui font des dimensions de la stabilité
environnementale et de l'avantage concurrentiel, sont attribuées par une valeur numérique
comprise entre -1 (meilleur) et -6 (pire).
Dans la troisième étape, le score moyen est déterminé en divisant le nombre de variables.
Les scores moyens sont représentés dans la matrice SPACE
Deux scores sont ajoutés sur l'axe des x et les points résultants sont tracés sur le X. De
même, deux scores sont ajoutés sur l'axe des y et les points résultants sont tracés sur le Y.
Le nouveau point d'intersection du XY est tracé.
À l'origine de la matrice SPACE, un vecteur directionnel est dessiné qui passe par le
nouveau point d'intersection. Le vecteur dans ce graphique représente la catégorie
efficace de stratégies pour l'organisation que peut n'importe qui parmi les agressifs,
défensifs, compétitifs ou conservateurs.
272
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
une organisation financièrement stable. Elle doit protéger la compétitivité de ses DAS ou
produit tout en développant d’autres nouveaux et réfléchir aux possibilités de pénétration
dans le secteur plus attrayants et réduire les coûts.
Position défensive : c’est-à-dire un secteur peu attrayant, l'organisation manque de DAS
ou de produits compétitifs et de ressources financières. L'organisation doit réduire ses
coûts, réduire ses investissements et envisager de quitter le secteur.
273
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Interprétation
D'après cet exemple, l’organisation a atteint au niveau de l’axe des X :
Un score de : -2.00 : (-1-1-3-3) /4=-2 pour l’Avantage Compétitif ;
Un score de +5.00 : 6+5+4+5/4= 5 pour la Force du Secteur.
Ce qui donne une moyenne de +3.00 : (-2+5=3). Donc x (-2 ; 5).
Pour l’axe des Y :
La Force Financière a atteint un score de +5.00 :(5+4+6+5) /4=5 ;
La Stabilité de l’Environnement a atteint un score de-2.50 : (-2-1-4-3) /4= -2.50.
Ce qui dégage une moyenne de +2.50 :(5-2.5=2.5). Donc y (5 ; -2.5).
Grâce aux scores obtenus par chaque facteur, la matrice SPACEse présente comme suit :
Interprétation :
D’après la matrice, il est clair que l’organisation se trouve dans une position agressive qui est celle
d’un secteur attrayant avec peu de turbulences et d’instabilité dans l’environnement. Elle profite
des avantages compétitifs certains, tout en étant appuyée par une très bonne situation financière.
Alors qu’elle doit profiter au maximum de toutes les occasions qui se présentent pour maintenir ou
renforcer sa position stratégique.
274
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
275
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Tableau 7 13Représentation des facteurs pour élaborer les axes de la matrice SPACE
Conclusion du septième
276
chapitre
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
La finalité des outils de la démarche stratégique a pour objectif l’élaboration de la stratégie. Chaque
outil permet de générer quatre à cinq stratégies. En général, ce sont les mêmes stratégies qui
reviennent avec chaque outil mais une ou deux peuvent surgir.
Il faut essayer d’utiliser tous les outils pour s’assurer de leur maîtrise et bien élaborer les
stratégies.Chaqueoutil d’analyse stratégique trouve son utilité dansdes contextes et des
problématiques bienidentifiées.
Une matrice n’est jamais qu’un outil. Elle ne peut pas fournir des réponses toutes faites et
systématiques aux questions soulevées parles dirigeants de l’organisation. Elle a commeprincipal
objectif d’aider les managers à élaborer des stratégies en tentant compte de représenter le
portefeuille d’activité selonuncritèredecompétitivité. Une matrice permet parla suite d’affecter de
manièreoptimalesesressourcesverslessecteursles plus rentables, c’est-à-dire étant porteurs plus tard
d’un accroissement de sesressources.
En dépit de leurslimites, les matrices stratégiques restent des outils largement utilisés dans
l’élaboration de la stratégie. Elles constituent, aujourd’hui, un outil puissant pour inciter la
direction générale de n’importe quelle organisation à réfléchir et à préparer la prise de décision
stratégique et sa mise enœuvre.
Leader du Transport Routier au Maroc, la CTM est une société anonyme au capital de 122,7
millions de dirhams. Considérée en tant qu’une société de transport en commun, et la première
organisation privatisée en 1993, date de son introduction en bourse. Cette organisation a réalisé un
chiffre d’affaires consolidé en fin septembre 2020 s’établit à 272 MMAD en baisse de 42,6% par
rapport au 3ème trimestre 2019 à causes des circonstances de la pandémie du COVID 19.
La Compagnie de Transports au Maroc (CTM) fut créée en 1919 et apparut au grand public en
1932 avec le lancement de sa grande campagne publicitaire. En 1969, L'Etat voulait promouvoir le
transport routier alors LN (Lignes nationales), société à Tétouan qui assurait le transport routier au
Nord du Maroc, a été fusionnée avec la CTM pour devenir ainsi la CTM-LN. Ces deux
organisations fusionnées étaient contrôlées à 56% par l’ONCF, à 23,5% par la CDG et à 20,5% par
des investisseurs privés. En 1975, des difficultés financières dévoilées, ce qui a poussé l'Etat à
augmenter sa part dans la compagnie de plus de 8 millions de dirhams mais avec l'augmentation du
capital de la CTM-LN. Par conséquent, elle a été obligée de rehausser sa participation de 66% à
80,7% en 1986. La CTM a accordé 2,6% de son capital aux salariés et 18,46% aux personnes
physiques résidentes à l'étranger en 1995, et ceci après son introduction à la bourse des valeurs de
Casablanca en 1993. En vue de rester l'opérateur majeur du transport routier dans un secteur
fortement atomisé et qui frise souvent l'informel, la CTM s'appuie sur la modernisation et le
rajeunissement de son parc d'autocars en adoptant un système d'Identité Visuelle (LOGO) en 1998.
En 2000, la CTM introduit deux filiales CTM Messagerie et CTM Tourisme.
Face à une concurrence sauvage dans le transport interurbain, la compagnie a décidé d'embrayer
sur un plan d'engineering comportant un volet industriel reposant sur l'analyse du réseau
d'exploitation et redimensionnable du parc et un volet commercial pour la restructuration des
grilles d'exploitation. En 2002, cet opérateur a poursuivi l'application de son plan d’engineering en
exploitant une agence de voyage (Odyssée) spécialisée dans les prestations de billetterie aériennes
et maritimes, l'organisation de séminaires et de congrès, la vente de séjour. L’organisation a lancé
l'activité du Transport de Personnel à travers la filiale "ISSAL" implantée à Tanger en 2003 ainsi
que sa certification ISO 9001-2000. La compagnie CTM met en œuvre tous les moyens
nécessaires afin qu’elle optimise la satisfaction de ses clients, une démarche a été consacrée pour
la mise en place d'un système de management de la qualité pour l’ensemble de ses activités
conformes aux normes ISO 9001-2000 en 2007.
En 2012, la CTM assure le lancement du premier site e-marchand qui offre aux clients un système
de réservation fiable, efficace et rapide. Comme elle a annoncé en 2014 le lancement de CTM
Premium, son nouveau service exclusif d'autocars de luxe offrant un niveau de confort encore
élevé et des prestations inédites plaçant le bien être des passagers en tête des priorités. Bien que la
CTM a connue en 2017 le lancement de l’application de CTM et du (confort +), aussi en 2018 le
lancement du programme de divertissement CTM Play.
L’année 2019 a connue en elle-même plusieurs réalisations à savoir le lancement de la gamme
régionale et le lancement du timbre 100 du transport routier.
2020 est une date clé pour l’organisation puisqu’elle est marquée par le lancement du système
billetteries CTM ‘ ISSAL’ et du nouveau site web.
CTM a pour vocation essentielle l'assurance du transport des personnes et des biens en proposant à
ses clients une large palette de services adaptés à leurs besoins par des lignes régulières ou
occasionnelles. Son principal objectif est d'offrir à l'ensemble de ses clients des lignes régulières
sur le territoire national et international ainsi que des autocars spacieux, modernes et confortables,
278
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
et ceux de luxe sont destinés aux professionnels du tourisme, tours opérateurs, croisiéristes ou bien
des agences de voyage.
CTM offre aux organisations des services intégrés de transport du personnel, à noter la définition
et l'optimisation d’itinéraires, la gestion des horaires, la mise à disposition d’autocars de qualité
dédiés. Comme ses clients peuvent bénéficier des autocars d'exception afin qu'ils organisent des
voyages ou des circuits inter villes en contrepartie d'un loyer, la CTM leur propose un service de
messagerie et de transport des marchandises , le leader de la Messagerie Express au Maroc
disposant de plus de 30% de part de marché, reposant sur sa plateforme de tri et sur un système
d’information de dernière génération consistant à gérer la chaîne logistique depuis la collecte
jusqu’à la livraison à domicile, tout en ayant une traçabilité par internet et un service CTM de
paiement et de remboursement.
La CTM se distingue sur le secteur du transport des voyageurs (interurbain, international et
touristique) et sur celui de transport de marchandises (messagerie) par des atouts concurrentiels,
mais souffre aussi de faiblesses qui sont toutefois insurmontables, notamment ses prix élevés et
fixes.
Source : www.ammc.ma
Questions relatives à l’étude de cas :
1) Tracer la matrice SWOT de la CTM. Commenter les résultats.
2) Présenter la matrice BCG et McKinsey de la CTM. Commenter les résultats.
3) En se basant sur les résultats obtenus, déterminer la stratégie à adopter par l'organisation
CTM.
4) Comment l’utilisation de la matrice ADL permet à CTM de remplir sa mission ?
5) Présenter la matrice des GS stratégies en se basant sur la matrice SWOT
6) Comment l’organisation peut-on analyser sa position concurrentielle à l’aide de la
matrice SPACE ?
Questions du septièmechapitre
279
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 7: Élaboration de la stratégie
Questions de réflexion
Questions d’application
1) Admettons une organisation X dispose de 3 DAS à savoir : L’industrie, la
distribution, et l’agro-alimentation. Le premier enregistre une croissance estimée à 20%. Le
deuxième est caractérisé par un taux de croissance qui s’élève à 10%, et le DAS Agro-
alimentation est caractérisé par une croissance faible avec un taux négatif de -10%. Par ailleurs,
l’organisation accapare une grande part de marché sur le secteur de l’agro-alimentation estimé à
80%. Elle occupe cependant une faible part de marché sur le secteur de l’industrie (20%), et la
moitié de celle du secteur de distribution (50%).
a. Expliquez l’intérêt de l’élaboration de la matrice BCG.
2) Tracer la matrice BCG. Commenter le résultat.
3) Tracer la matrice McKinsey de cette organisation.
4) Les CA de l’organisation X sur les DAS industrie, distribution et agro-alimentation
sont respectivement 100KDH, 50KDH, 100KDH.
a. Quelles sont les prescriptions stratégiques obtenues pas la matrice ADL ?
5) En admettant les parts de marché de la question précédente, tracez la matrice ADL
de l’organisation X.
6) Les notes d’IFE et EFE sur le secteur industrie sont respectivement 1.6 et 2.5. Sur le
DAS distribution la note d’IFE est d 3.1 et celle d’EFE est de 1.8, et sur le DAS agro-alimentation
les notes d’IFE et EFE sont respectivement 2.2 et 3.3.
En se basant sur les parts de marché et les montants des CA données précédemment, tracez la
matrice SPACE.
Questions d’éthique :
1) L’impact de dimension éthique sur dans la stratégie de l’organisation ?
2) Quelles sont les normes d’une stratégie éthiques ?
3) Comment une organisation peut tirer profit de ses actions respectant l’éthique dans
l’élaboration de sa stratégie ?
280
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
281
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
282
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Les choix stratégiques sont des décisions importantes, généralement prises par les principaux
acteurs de l’organisation, parfois individuellement, mais le plus souvent collectivement. Ces choix
déterminent la capacité concurrentielle pour la survie et le développement sur le long terme.
Une organisation peut ainsi être confrontée à toute une série d’orientations stratégiques : se
diversifier avec une nouvelle offre, développementd’un nouveau marché à l’international ou
transformer son activité grâce à une innovation radicale. Elle peut prendre des décisions multiples
mais justifiées telles que : acquérir un concurrent déjà actif dans la nouvelle offre ou le nouveau
marché, conclure une alliance ou un partenariat avec des organisations qui détiennent les
ressources ou les compétences adéquates…
Pour effectuer le « bon choix stratégique », il faut manipuler un certain nombre d’outils d'analyse
stratégique dont chacun trouve son utilité dans des contextes et des problématiques bien identifiés.
D’ailleurs, une mauvaise utilisation donnera des résultats faussés. Aussi il est important de bien
connaître les cas d’application de chacun. Une fois maîtrisée, ils se révèlent être très utiles pour
représenter une situation et faciliter les décisions.
Ce chapitre a pour but de détailler les divers outils du choix d’une stratégie en se basant sur les
stratégies dégagées au niveau du chapitre précédent (élaboration des stratégies) afin de déterminer
celles les mieux adaptées à la situation de l’organisation. Ce chapitre est divisé en trois sections.
La première est consacrée aux différents outils du choix de la stratégie Corporate, la deuxième
section aux outils du choix de la stratégie Business, quant à la dernière section elle traite les outils
de comparaison entre les stratégies afin de prendre les bonnes décisions.
283
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
8.1.1.1 Définition
La matrice ANSOFF est apparue pour la première fois dans la "Harvard Business Review" en
1957 sous le thème "Diversity Strategy". « Cette matrice permet de choisir une stratégie
diversifiée ou une stratégie spécialisée ».
Stratégie spécialisée : consiste à se concentrer sur un seul domaine d’activité stratégique, dans
lequel l’organisation déploie l’ensemble de ses ressources et de ses compétences.
L’objectif de cette matrice, est de faciliter la prise de décision en présentant de manière simple les
différents choix et voies stratégiques qui s’offrent aux dirigeants au niveau Corporate. Le but est
d’évaluer les différentes possibilités de développement susceptibles de faire croître l’organisation
dans un seul DAS ou de se diversifier (plusieurs DAS).
Actuel Nouveau
Produit Marché
Comme le montre le tableau ci-dessus, cette matrice présente quatre choix stratégiques pour
atteindre cet objectif : pénétration du marché, développement du marché, développement du
produit et diversification.
284
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
augmente les ventes grâce à l’introduction des produits existants sur de nouveaux marchés
(régionaux, nationaux, et internationaux). Elle peut aussi attirer de nouveaux secteurs ou segments
de marché en développant des produits adaptés, en utilisant de nouveaux circuits de distribution ou
en utilisant d’autres formes de communication.
Développement du Produit (ou extension de segments) : produits nouveaux / marchés
existants, l’organisation augmente les ventes grâce au lancement de nouveaux produits sur ses
marchés existants. Elle peut modifier le produit, créer plusieurs versions du produit, développer de
nouveaux modèles et de nouvelles tailles.
Diversification : produits nouveaux / marchés nouveaux, il est possible de se diversifier
concentriquement en introduisant de nouvelles activités dont la technologie est complémentaire à
son métier actuel, de se diversifier horizontalement en introduisant de nouvelles activités
susceptibles de satisfaire la même clientèle et enfin de se diversifier en créant un conglomérat.
Cette matrice permet de déterminer quelle est la meilleure stratégie Corporate à choisir par
l‘organisation, compte tenu de ses marchés et de ses produits.
Marché
Actuel Nouveau
Produit
Face au Covid-19, les consommateurs ont eu MAROC TELECOM a mis en œuvre des plans
tendance à privilégier les circuits digitaux pour d’investissements massifs et de modernisation des
effectuer leurs différents achats (par exemple à nouvelles filiales africaines (en Mauritanie, Gabon,
travers jumia)afin d’éviter les contacts avec Mali Burkina Faso etc.) avec un budget de 20
l’extérieur. milliards de dirhams pour 2020.
Source : www.albayane.press.ma/ Source : http://www.iam.ma
Actuel
En 2020, AswakAssalam lance son premier En 2020, le groupe Saraya Holdingcrée une première
supermarché version urbaine chic, baptisé « AS filiale industrielle alors qu’il opérait exclusivement
fromAswak ». dans les services et dans une moindre mesure dans
Source : media24.com l’agriculture.
Source : challenge.ma
Nouveau
Tableau 8 2Exemple de la matrice ANSOFF 2020
285
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Pour faire face aux crises engendrées par les cinq phases de croissance, l’organisation a besoin de
stratégies et de structures appropriées, et notamment d’adapter le modèle de gestion.
286
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Dans le prolongement de ses travaux initiaux sur l’évolution des organisations. Greiner
Larry E. (1998) a ajoutéune 6ème phase, la phase croissance externe. Selon lui, la 5ème
phase, la croissance par collaboration est susceptible de s’achever après une Crise de
Croissance Interne qui se traduit par la mal gouvernance entre les unités d’organisation au
niveau de réalisation de travail ou prise de décision. La solution passe alors par le
développementde partenariats avec des organisations complémentaires pour le partage des
compétences, expériences et aussi les modes de travail afin de le réaliser avec efficacité et
efficience.
287
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Dans cette situation, le choix de telle ou telle stratégie dépend de la taille et de la maturité
de l’organisation.
288
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
La phase de croissance : Elle désigne la période d’accélération des ventes qui permet de
rentabiliser les investissements réalisés plus tôt.C’est aussi dans cette phase de croissance
que la concurrence se manifeste. La croissance est l’étape la plus stratégique du processus
car c’est à ce moment qu’une organisation peut réellement se démarquer de la concurrence
à travers son image de marque, sa relation clients ou son positionnement.
Exemple du Marché en Croissance : Alimentation Bio
Pendant la pandémie de Covid-19, les marocains ont augmenté leurs achats de produits biologiques,
ce qui a sensibilisé aux bienfaits pour la santé et le système immunitaire d'une alimentation naturelle
et équilibrée. 9 353 ha, dont 1 148 ha de Maroc certifié biologique. En 2020, l'objectif était
d'atteindre une superficie de 40000 ha principalement cultivée par de petits producteurs. La nouvelle
stratégie agricole «Green Power Generation 2020-2030» vise le développement des filières
agricoles à fort potentiel, en particulier la filière des produits biologiques et des plantes aromatiques
et médicinales.
Source: www.agrimaroc.ma
289
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
La phase de Déclin: une quatrième phase marquée par une diminutionde l’activité,une
banalisation duproduit, un processus de concentrationet le développementde produits
desubstitution.
Exemple du Marché en Déclin : Textile
En 2020, le secteur de textile a traversé une mauvaise passe sur la majorité des segments, hormis
certains comme le textile technique dont les opérateurs ont pu tirer leur épingle du jeu. Les
estimations de baisse sont difficiles sur le marché local où une bonne partie de l’activité s'opère
dans l’informel « la baisse dépasse les 50% ». « Les acteurs souffrent d’un surstock, d’une suroffre,
d’une sous-consommation et d’un manque de visibilité ». En comparaison avec la même période en
2019, le mois de juillet a enregistré une baisse de 6%. à la fin du mois d’août, la baisse enregistrée
est de 25%. A l’intérieur de ces chiffres, les segments Textile font des performances différentes.
« Quand le prêt-à-porter féminin enregistre une baisse de 30%, les articles de sport font +17% ».
Source :www.medias24.com
290
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Lancement Croissance Maturité Déclin
Caractéristiques
1. Ventes Faibles Croissance Croissance Déclinant
rapide faible
2. Profits Négligeables Maximaux Décroissants Faibles ou nuls
3. Cash flows Négatif Modéré Fort Faible
4. Clients Innovateurs Marché de Marché de Retardataires
masse masse
5. Concurrents Peu Augmentent Beaucoup de Diminuent
nombreux rivaux
Réponses
1. Stratégie Élargir le Pénétration Défendre la Productivité
marché du marché part de marché
2. Dépenses Fortes Fortes (% Décroissantes Faibles
marketing diminue)
3. Objectif Prise de Préférence de Fidélité à la Sélectif
marketing conscience la marque marque
de l'existence
du produit
4. Distribution Inégale Intensive Intensive Sélective
5. Prix Élevé Moins élevé Minimum À la hausse
6. Produit De base Amélioré Différencié Rationalisme
Un marché de masse : Il s’agit d’un marché qui contient un nombre très consistant
d’activités. Il est alimenté par des produits avec des prix bas et assez bas qui ne tiennent
pas compte des préférences et spécificités des individus qui appartiennent à ce marché
La distribution intensive : C’est une stratégie, qui vise à rendre le produit disponible dans
un maximum de points de vente, notamment en grandes distribution. Elle est peu coûteuse
et permet une pénétration rapide et large du marché́ .
La distribution sélective : l’objectif de cette stratégie, est de distribuer les produits de
consommation spécifiques dans peu de points de vente. Elle renforce l’image et permet de
choisir les magasins en fonction de la concurrence.
Le modèle du cycle de vie de marché permet de réévaluer les stratégies élaborées sur l’ensemble
de ses phases, en agissant sur un certain nombre de facteurs (Client, Prix, Production, Technologie,
Investissement…). En effet il est nécessaire de surveiller l’évolution du marché pour l’adoption
des stratégies appropriées.
291
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
En termes de choix stratégiques au niveau Corporate, les dirigeants et les gestionnaires utilisent
des outils stratégiques qui assurent la définition de la bonne stratégie à appliquer conformément
aux exigences du marché, parmi ces outils stratégiques on trouve :la matrice ANSOFF, le modèle
GREINER et le modèle de Cycle de Vie du Marché. Cependant, après le choix d'une stratégie
Corporate convenable, l'organisation utilise d'autres outils qui assurent le bon choix stratégique au
niveau Business, parmi ces outils on trouve : La Courbe d’Expérience, l’Horloge de BOWMAN et
l'approche de l'Océan Rouge et Océan Bleu.
Tandis que la stratégie Business, est mise en œuvre dans chacun des domaines d’activités
stratégiques choisis, la stratégie Corporate, s’élabore au niveau du top management et aborde les
enjeux stratégiques face à la concurrence.
292
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
293
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
BIM est une enseigne de grande distribution Turque créé en 1995, et présente sur trois Pays ;
Turquie, Égypte et Maroc. Installé au Maroc depuis 2009, le discours Turc n’y réalisait toujours
pas de bénéfice, il poursuit son expansion. En 2020, et après une décennie de présence sur le
marché local, le hard-discounter emploie plus de 2000 personnes et disposer de 534 points de
vente plusieurs villes du pays avec une moyenne d’ouverture de 50 nouveaux magasins par an.
Donc, BIM mise sur l’effet d’expérience pour rentabiliser son activité, plus précisément à travers
les économies d’échelle ou la stratégie de volume ; BIM adopte une stratégie de volume semblable
à celle qu’elle a mise en place en Turquie : plus elle a de points de vente, plus elle écrase ses coûts
logistiques et plus elle augmente ses chances d’être rentable à long terme.
Source :www.bim.ma
294
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
8.2.2.1 Définition
Cette horloge positionne toutes les stratégies concurrentielles, en fonction de la valeur
perçue par le client et du prix par rapport à l'offre de référence qui repose sur un jugement
subjectif des consommateurs basé sur le rapport qualité-prix considéré comme « juste ».
En combinant ces deux dimensions, on obtient un graphe à deux axes qui révèle quatre
catégories de stratégie : les stratégies de différenciation, du Prix Bas, Hybride et de niche.
Au sein de ces catégories, plusieurs stratégies sont possibles.
L’organisation doit donc positionner ses produits ou ses services vis-à-vis de l’offre standard en
matière de valeur perçue et de prix selon quatre options possibles :
• Aligner son offre à l’offre de référence ;
• Améliorer la valeur perçue de son offre ;
• Choisir de réduire cette valeur perçue ;
• Modifier le prix pour pouvoir attirer une partie de la clientèle.
295
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Trajectoire n°6 Galeries Lafayette : Stratégie prix élevé /valeur perçue standard
La mayonnaisedes Galeries Lafayette, une grande chaîne de magasins français, n’a pas pris
auMaroc. Après seulementquatre ans d’exploitation, lafranchise marocaine met la clé sous
laporte le 31 mars 2016.Les dépensesmoyennes des acheteurs marocains en 2012 étaient
del’ordre de 800 dirhams. À titre comparatif les clients françaisdéboursent plus de 100euros en
moyenne, et les visiteurs étrangers jusqu’à 900 euros dansles boutiques en France. L’écart est
considérable et le manque à gagner conséquent pour les Galeries Lafayette, malgré un «
Trajectoire n°7 GAP: Stratégie prix élevé/faible valeur perçue
bon démarrage».
Geekstore est un magasin marocain spécialisé dans la vente et commercialisation des produits et
articles relatifs aux séries, dessins animés,films. Aussi d'anciennes consoles de jeux pour les
fanatiques de jeux classiques. Les prix de ces articles sont élevés par rapport à leurs vraies valeurs,
toutefois la valeur perçue par les clients reste relativement faible.
Trajectoire n°8 SILDA : Stratégie prix standard/faible valeur perçue
La société marocaine d’Industrie de Lait et ses Dérivés d'Agadir (SILDA) est une société à
responsabilité limitée SARL qui a été créée en 1999. Cette dernière opte pour des prix similaires
par rapport à ses concurrents sur le marché marocain296 toutefois la valeur perçue par les clients
reste relativement faible.
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Bref, l'horloge stratégique ou de Bowman décrit les différentes stratégies concurrentielles. Pour
chaque stratégie, l'avantage concurrentiel est basé sur la valeur perçue et le prix d'offre de l'offre
de l'organisation par rapport à l'offre de référence (offre standard).
L’idée principale est de proposer aux organisations de réfléchir à la façon de changer les règles du
jeu dans son secteur pour ouvrir de nouvelles perspectives de positionnement qui n’ont pas encore
été explorées. Dans leur livre, les deux auteurs précisent qu’une organisation a intérêt à tourner le
dos à ses concurrents et aux idées reçues pour consacrer ses ressources à la création d’un océan
bleu vierge de concurrence et apportant un surcroît de valeur vers le client.
8.2.3.1 Définition
297
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
En 2020, l’acquisition de 35% de BIM par le Blue Investment Holding, valorisant la société à plus de 200
millions de dollars. Selon ces chiffres en 2018, marque la première année où le discounter affichera un
résultat opérationnel positif (28,3 millions de DH contre -23,4 millions de DH en 2017) depuis son
lancement.
Marjane, l’enseigne leader de la grande distribution semble tenir une place toute particulière dans les
habitudes de consommation des internautes marocains dans la catégorie des hypermarchés (45% y vont le
plus souvent pour faire leurs courses (9 pts par rapport à la moyenne nationale de l’enquête 2018)), suivi de
la chaîne turc BIM lui gagne 17 points par rapport à 2018 avec un taux de fréquentation de 24%. L’enseigne
française Carrefour vient en 3e position du classement avec un taux de 14% (6 pts par rapport à la moyenne
nationale de l’enquête 2018).
Très loin derrière du classement, on retrouve AswakAssalam (8%), Carrefour Market (4%) et en dernière
position Marjane Market (ex Acima) (3%), et Atacadao (2%); sans une réelle différence avec la moyenne
nationale.
Source : www.BIM.ma
Figure 8 5Représentation
de la grille d’ERAC des 4
actions
298
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Le canevas stratégique est un graphique représenté par deux axes : En abscisse, la liste des critères
qui ont de la valeur pour les clients du marché traditionnel dans lequel évolue l’organisation
actuellement (FCS) ; en ordonnée, les performances de l’offre (traduites en termes de « basses »
près de l’axe des abscisses, jusque « élevées » vers le haut du graphique.
CANEVAS STRATEGIQUE
12
10
8
Degrés de maitrise
0
Rapport qualité prix reseau de notoriété maitrise importance de RD budget publicitaire
distribution technologique
Facteurs clés de succés
Interprétation
D'après l'analyse des différents critères au niveau de canevas stratégique, on constate que
Carrefour et Marjane ont presque la même courbe, cela se justifie par la focalisation de ces
dernières sur les mêmes facteurs clés de succès tels que la notoriété de marque, la maitrise
technologique et l'importance de R&D, concernant Aswaksalam son facteur clé de succès se
caractérise par une bonne maitrise des budgets publicitairescela conduit à créer un espace
stratégique dit océan rouge caractérisé par un aspect concurrentiel omniprésent. Pour BIM il a
réussi de créer un espace stratégique vierge dit Océan Bleu et donc de différencier par rapport à
ces concurrences en se focalisant sur les FCS négligés par les « markets » de l’océan rouge.
La stratégie Blue Océan a pour objectif de reprendre les activités sur un marché très concurrentiel
aux perspectives de croissance limitées. À cette fin, il faut renoncer à l'obsession de la
confrontation et de chercher à créer et à capter de nouveaux besoins. En Mer Rouge, la
différenciation n'apportera pas de valeur ajoutée à l'une des deux parties. La stratégie Blue
Océan nous permet de continuer à réduire les coûts et à augmenter la valeur.
299
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Hard
Structure
Stratégie Système
Valeurs
Partagées
Compétences Style
Personnel
Soft
Figure 8
7Représentation des 7S de MCKINSEY
Les aspects hard : L’organisation peut facilement détecter ces éléments et agir directement
dessous :
• Stratégie (Strategy) :les décisions et allocations de ressources sur le long- terme pour
améliorer la compétitivité et la profitabilité de l’organisation ;
• Structure (Structure) :l’organisation des différentes unités (services, filiales, etc.), les
liens existants, et leurs caractéristiques (taille, localisation...) ;
• Système (System) :l’ensemble des procédures et processus d’une organisation qui
reflètent comment la tâche devrait êtreeffectuée ;
Les aspects soft:moins tangibles que les premiers et sont aussi importants. Ils présentent la
particularité d’être plus difficiles à saisir et intègrent un certain nombre d’éléments complexes
300
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Structure : Maroc Télécom est organisé en directions générales autour de ses métiers et
services. A ces structures s’ajoutent les directions chargées des ressources humaines, du
développement à l’international, de la veille et du suivi stratégique des filiales, de la
communication, sponsoring et événementiel, de la qualité et sécurité de l’information et du
contrôle général.
Elle assure une présence sur l’ensemble du territoire national au travers d’une organisation
décentralisée qui compte huit directions régionales à Rabat, Casablanca, Marrakech,
Agadir, Settat, Fès, Tanger et Oujda et qui garantit réactivité et proximité auprès de ses
clients et partenaires.
Pour la distribution de ses produits et services, elle s’appuie sur un large réseau de
distribution direct. En 2020 près de 440 agences commerciales et d’un réseau indirect
comprenant plus de 80000 revendeurs.
301
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Style : Un style de Management qui met l’accent sur le long terme. Selon Maroc Telecom,
« Il ne faut pas oublier que le prochain opérateur n'achètera pas seulement la part du capital
d'une organisation invariable. Mais il veut sûrement s'offrir et s'assurer également d'un
management infaillible. Un style de management que nous avons instauré depuis déjà des
années et qui se projette sûrement dans le long terme.
Staff : Maroc Telecom opte pour une politique de recrutement attrayante et cohérente avec
sa vision Ressources Humaines. Maroc Telecom adapte sa politique de recrutement pour
anticiper les enjeux stratégiques. Il vise à attirer les meilleurs talents et s’engage à
promouvoir la diversité et l’égalité des chances tout en valorisant les compétences et
l’engagement.
Système : Maroc Télécom est organisé en directions générales autour de ses métiers et
services. A ces structures s’ajoutent les directions chargées des ressources humaines, du
développement à l’international, de la veille et du suivi stratégique des filiales, de la
communication, sponsoring et événementiel, de la qualité et sécurité de l’information et du
contrôle général.
Valeurs :Football et d’Athlétisme. Les valeurs véhiculées par le sport, comme l’esprit
d’équipe, la solidarité, la discipline, la persévérance ou la confiance en soi, sont des valeurs
partagées par Maroc Télécom, et prônées au sein de l’organisation.
302
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Source :www.iam.ma
Interprétation
Stratégie : Maroc Telecom (IAM) a renforcé sa compétitivité en se focalisant sur la stratégie de
différenciation à travers une offre qui porte l’usage illimité d’ADSL, en incorporant la
technologie de la fibre optique.
Structure: Maroc Telecom (IAM) adopte une structure divisionnaire par produit qui permet
d’attirer l’attention sur les services de l’organisation, d’ailleurs IAM dispose de 4 directions
générales, et 8 régionales.
Système : Maroc Telecom (IAM) assure la sécurité des systèmes ERP, contrôle l’accès au
long mot de passe et assure la gestion de l’antivirus.
Personnel : Maroc Telecom (IAM) assure un recrutement continu de jeunes et donne la
chance aux nouveaux recrutés sans aucune discrimination d’âge.
Style: Maroc Telecom (IAM) adopte un style participatif, les dirigeants visent à établir et à
garder un dialogue social de qualité, ainsi que la présence de l’organisation syndicale pour
écouter les revendications du personnel et les satisfaire.
Compétences : Maroc Telecom (IAM) cherche l’adaptation des collaborateurs à leurs
emplois ainsi il assure des formations continues aux personnels régulièrement.
Valeurs partagées : Maroc Telecom (IAM) se dirige vers le social, l’environnemental et est
présente dans différentes activités sportives.
Cemodèle est un outil pour comprendre la dynamique d’une organisation. Doncses sept variables
interconnectées, une fois analysées, conditionnent la performance de l'organisation et ses capacités
de changement. Il permet d’analyser la situation actuelle (stratégie 1)et la situation future
proposée (stratégie 2), d’identifier les lacunes et les incohérences entre elles et d’ajuster les
éléments de ce modèle afin d’assurerle bon fonctionnement de l’organisation une fois la nouvelle
stratégie à implémenter.
303
Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
C’est une matrice qui part du principe que toute organisation doit systématiquement évaluer ses
environnements extérieur et intérieur, évaluer les avantages et les inconvénients de chaque
alternative, avant de décider des actions à entreprendre.
La planification d'organisation a été développée par Igor ANSOFF dans les années 1960, à une
période et dans un environnement favorable aux prévisions à long terme. Il l'a inscrite dans un cadre
plus large et dans une démarche continue qu'il a nommé " management stratégique ".
8.3.2.1 Définition
LaMatrice de Planification Stratégique Quantitative (MPSQ) « est un outil analytique
utilisé pour le choix final des stratégies. Elle intervient pendant laphase de conception des
différentes options stratégiques, pour les analyser et les trier. Il s’agit d’un excellent outil pour
assimiler et prioriser les informations clés internes, externes et concurrentielles afin de concevoir
un plan stratégiqueefficace »
Étape 1 : Réaliser une liste des principaux facteurs « opportunités / menaces »externes de
l'organisation et de « forces / faiblesses » internes dans la colonne degauche de la MPSQ. Cette
information devrait être prise directement à partir de la matrice EFE et de la matrice EFI.
Étape 2 : Attribuer des taux à chaque facteur externe et interne clé. Ces tauxsont identiques à
ceux de la matrice EFE et de la matrice EFI.
Étape 4 : Déterminer les Scores d'Attrait (SA), définis comme des valeursnumériques qui
indiquent l'attrait relatif de chaque stratégie choisie dans un ensemble donné des alternatives. La
fourchette des scores d'attraire 1 = pas attrayant, 2 = plutôt attrayant, 3 = raisonnablement
attrayant et 4 = très attrayant.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Étape 5 : Calculerle Score d'Attrait Total (SAT). C’est la multiplication destaux (étape 2) par les
scores d'attrait (étape 4) dans chaque rangée. Les SAT indiquent l'attrait relatif de chaque
stratégie alternative choisie. Plus le SAT est élevée, plus l'alternative stratégique est attrayante.
Étape 6 : Calculer la somme des SAT. Ajouter des SAT dans chaque colonne desstratégies de la
MPSQ. Cette somme totale révèle quelle stratégie est plus attrayante dans chaque série
d'alternatives.
Exemple de la MPSQ
Une organisation ABC désire augmenter sa part de marché sur le marché XYZ. Pour ce faire, elle a
le choix de deux stratégies : l’acquisition d’un concurrent ou la croissance interne. Étant donné que
chacune de ces stratégies dispose d’avantages et d’inconvénients. L’organisation ABC utilise la
MPSQ pour établir une comparaison.
Concurrent
Commerciale
Menaces
Interprétation :
Dans ce cas, le Score d’Attrait Total le plus élevé de 4,05 est la stratégie 1 celle de l’acquisition d’un
concurrent contre la stratégie 2 celle de la croissance interne qui a obtenu la note de 2,70.
Le but de cette matrice est d'évaluer chaque stratégie pour finalement choisir celle à « implémenter »
et celle à « négliger ». L'ampleur de la différence entre les Scores d’Attrait dans un ensemble donné
d'alternatives stratégiques indique l'opportunité relative d'une stratégie par rapport à une autre.
Après avoirélaboré les stratégies, le top management doit faire le bon choix parmi les stratégies
définies sur labase d’un certain nombre de critères relatifs notamment l’environnement interne ou
externe, le positionnement stratégique… Pour aboutir à ces décisions de choix stratégiques,
uncertain nombre d’outils sont mis à la disposition du top management :des outils affinant les
matrices utilisées au niveau du premier chapitre pourchoisir des stratégies Corporate ou Business,
des outils comparant une stratégie à uneautre…
La matrice d’ANSOFF est une matrice qui sert àfaciliter la prise de décision en présentant
d’une manière simple les différents choix et voies stratégiques qui s’offrent aux dirigeants au
niveau Corporate, ainsi qu’elle permet de choisir une stratégie diversifiée ou une stratégie
spécialiséeet le modèle de GREINER qui stipule que l’organisation passe par un cycle de vie
qui évolue par 5 phases successives de développement, ajoutant que chaque phase se caractérise
par une évolution suivie d’une crise. En effet cette crise utilisée pour commencer une autre
phase de croissance. Le Cycle de Vie du Marché permet de réévaluer les stratégies élaborées sur
l’ensemble de ses phases, en agissant sur un certain nombre de facteurs, ces outils stratégiques
sont utilisés pour le choix de stratégies Corporate. Ils offrent des choix stratégiques qui permettent
à une organisation de croître (des stratégies decroissance).
Les outilsde choix des stratégies Business se résument en : la Courbe d’Expérience qui met
l’accent sur les coûts qui baissent selon la maturité del’organisation. Le Cycle de Viedu Marché
permet de réévaluer les stratégies élaborées sur l’ensemble de ses phases, en agissant sur un
certain nombre defacteurs. L’Horloge de BOWMANoffre une analyse du positionnement
stratégique des produits par rapport à la concurrence etOcéan Rouge/Bleu présenteune nouvelle
perspective d’analyser la capacité concurrentielle d’uneorganisation, Un bilan des stratégies
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
obtenues peut se faire par l’organisation grâce aux : 7Sde MCKINSEY qui est une grille
d’analyse permettant de se poser les bonnes questions en lien avecl'ensemble des 7S. La matrice
MPQS a pour but d'évaluer chaque stratégie pourdéterminer celle à retenir et celle à écarter dans
un ensemble donné d'alternativesstratégiques.
Née de la fusion entre 2 grandes banques marocaines, la BCM et la Wafabank dans le but de créer
un leader national dans le secteur bancaire et servir le développement du pays, Attijariwafa bank est
entrain de tracer son chemin par excellence.La chose qu’elle lui a positionnécomme acteur
primordial pas uniquement sur le marché bancaire, mais également ses diverses filiales spécialisées
entre autres en leasing, crédit immobilier, intermédiation boursière et trading, achève tout de même
une performance atypique. En fait, le Groupe s’appuie sur la complémentarité de ses métiers pour
accompagner une clientèle diversifiée à savoir les particuliers, professionnels, et les entreprises.
Classé par Forbes au premier rang des banques et entreprises marocaines, dans son classement des 2
000 plus grands groupes cotés en bourse dans le monde, affichant une présence dans plus que 25
pays dans le monde, précisément Afrique et Europe avec 467.1 MRDS d’épargne collectée, premier
financeur de l’économie Marocaine 323,8 MRDS de MAD distribués, 4ème banque Africaine et le
plus large réseau des service bancaire en Afrique.
Par ailleurs, Le groupe suit une stratégie d’expansion et de développement si ambitieuse, comme il
s’est internationalisé dans dizaines de pays, et ce, grâce à ses réseaux de succursales s’étendant à
4930 agences. Sur le plan international, il compte 20125 collaborateurs qui tablent vivement sur la
qualité de service, et mettant la gestion de la relation client au cœur de la politique commerciale, ce
qui reflète dans ce sens la signature de la banque « croire en vos forces».
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
place une nouvelle macro organisation effective à partir de 2 mars 2020. La nouvelle réforme de la
structure organisationnelle du groupe se veut comme un pilier majeur pour : « la consolidation de ses
fondamentaux organisationnels à travers l’évolution de ses gouvernances Corporate et
opérationnelle, et la réussite d’une triple transformation internationale, RH et digitale.» indique un
communiqué d’Attijariwafa bank.
En vue de mettre en évidence les orientations du PDG visant à accélérer la transformation digitale,
un nouveau pôle de soutien a été créé et baptisé
TRANSFORMATION,INNOVATION,TECHNOLOGIES ET OPERATIONS surtout pour appuyer
les projets en cours notamment:
• ses canaux de banque à distance permettant aux clients de gérer leurs comptes et effectuer de
nombreuses opérations sans se déplacer en agence (consultation de solde, paiement de
factures, virements, recharge de cartes…) via la banque en ligne (Attijarinet / Attijarinet
Entreprise ou l’application Attijari Mobile / Attijari Entreprises)
• ses espaces de Libre-Service Bancaire, ouverts de 9h à 17 h, 7jours sur 7, ont offert la
possibilité aux clients d’effectuer leurs opérations bancaires sans accéder à l’agence,
notamment le retrait d’espèces, le dépôt d’espèces, le dépôt de chèques, via les guichets
automatiques mis à leur disposition
• Son chatbot, accessible via le site institutionnel du Groupe 24h/24, vise à soulager le CRC et
à améliorer l’expérience-client.
• son Centre de Relation Client (CRC) a renforcé son accessibilité pour répondre aux multiples
sollicitations des clients
Autre que le pôle soutien, le pôleGESTION GLOBALE DES RISQUES GROUPE vient de voir le
jour en vue de maitriser et appliquer une veille stratégique contre les turbulences financières voire
même les mutations émanant de l’environnement économique et géopolitique de ce secteur
d’activité. En fait, les comités de Gouvernance Corporate et Opérationnelle ont été également
ajustés.
Quant au style de management qui règne dans cette compagnie multinationale est le style délégatif,
quoi qu’elle privilégie la consolidation des liens de confiance entre les salariés et leurs managers,
reposant sur l'écoute, la sincérité, la transparence, le professionnalisme et l'éthique dans les échanges.
Contrairement à ce qui était attendu 2020 ce n’est pas l’année des grandes réalisations par
excellence, une crise sanitaire sans précédent à frapper le monde multipliant par zéro tous les plans
et stratégies mise en place, à travers son positionnement de pilier de l’économie Marocaine et son
engagement de servir le développement du pays Attijari wafabank s’est mobilisé pour accompagner
l’ensemble de ses clients, soutenir l’économie nationale et apporter sa contribution pour aider ceux
qui en ont besoin. La banque a commencé la préparation de son dispositif de crise adapté au contexte
Covid-19 dès les premiers jours d’annonce de la pandémie à l’échelle internationale, et a déclenché
son Plan de Continuité d’Activité (PCA) dès début mars 2020. Le Groupe a ainsi capitalisé sur le
dispositif PCA existant de la banque depuis plusieurs années, pour gérer la crise Covid-19 en tenant
compte de sa spécificité en tant que pandémie. Le dit PCA comprend plusieurs dispositions
managériales, organisationnelles, logistiques, fonctionnelles et techniques.
Ainsi, le Groupe s’est inscrit pleinement dans les mesures étatiques prises dans le cadre du Comité
de Veille Économique et a déployé tous les moyens opérationnels pour faire bénéficier les
entreprises concernées de ces dits programmes. Le Groupe a mobilisé d’une part, son réseau
d’agences, ses filiales et ses entités centrales pour être aux côtés des entreprises qui enregistrent des
difficultés ou un ralentissement d’activité dus à cette crise. Et d’autre part, il a rendu opérationnelles,
en un temps record, toutes les mesures d’accompagnement édictées par l’État relatives aux offres de
crédit Damane Oxygène et Damane Relance.
Questions de réflexion :
1) Le progrès technologique annule l’effet d’expérience dans un marché hautement
concurrentiel,alorsquellestratégiedoit mettreenplacel’organisationpourfairefaceà ce
progrès?
3) Une fois le contexte futur cerné et les choix concurrentiels effectués, en quoi doivent
consister les objectifs stratégiques généraux?
4) Quelestlecontextestratégiquedechacunedesdécisionsavantd’êtreprises?Ladécision prise
modifie-t-elle l’orientation stratégique?
6) Quels sont les segments du marché où la concurrence serait plus acharnée ? Pourquoi et
quels sont les risques liés à ce choix?
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie Chapitre 8: Choix de la stratégie
Questions d’application :
1) Quelles sont les limites d'une stratégie basée sur la courbe d’Expérience?
4) Quelles pourraient être les stratégies utilisées aprèsavoir effectué la matrice ANSOFF
Questions d’éthique :
1) De quelle manière l’organisation pourrait-elle adapter le choix de sa stratégie pour
respecter ses engagements éthiques?
3) Est-cequelechoixdelastratégiepeutprendreen considérationlevoletéthiqueencasde
divergence?
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie
L’élaboration de la stratégie se fait en suivant des démarches bien définies et adaptées à son
contexte. En outre, elle repose sur le résultat des diagnostics interne et externe ainsi que sur la
notion de part de marché relative et les domaines d’activité stratégiques qui joue un rôle clé
enparallèle.
Les outils stratégiques d’aide à la décision sont le fruit de la transformation de l’ensemble des
données qualitatives en données quantitatives et par la suite les structurer sous forme de
matrices à savoir : SWOT, BCG, McKinsey, ADL, SPACE…
Chaque matrice est élaborée sur une logique et répond à une exigence déterminée. Chacune
d’elles a des avantages certes, mais aussi des inconvénients, par exemple : la matrice BCG
permet de placer les DAS de l’organisation sur quatre fenêtres : Vache à lait, Vedette, Etoile
et Poids Mort en fonction du taux de croissance et la part du marché relatif. Elle facilite
l’analyse du portefeuille d’activité de l’organisation, par contre reste quand même floue sur la
délimitation dumarché.
Une fois élaborée, le choix parmi ces stratégies doit être étudié selon plusieurs angles vu son
caractère irréversible ainsi que les ressources financières et humaines importantes engagées à
long terme. De ce fait il est impératif de comprendre l’utilité de chaque outil de choix (matrice
d’ANSOFF, Horloge de Bowman…) et cerner le processus de prise de la décision au sein de
l’organisation.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie
BIMO démarre son activité avec une seule unité de production, basée à AïnSebâa et se
constitue rapidement en leader de l'industrie biscuitière au Maroc. Face à ce succès, le
management décide en 1994 d’augmenter sa capacité de production en créant une deuxième
unité de production. BIMO investit continuellement pour accompagner la croissance soutenue
de son activité. Elle n’engage pas moins de 500 millions de dirhams entre 1988 et 1998 et
garde le même rythme, jusqu’à ce qu’elle atteigne un portefeuille d’investissement de 100
millions de dirhams pour la seule année de 1994. Bimo compte aujourd’hui 12 marques de
biscuits et plusieurs dizaines de références.
Dix-huit ans après sa création, et en dépit de son bon positionnement sur le marché, les
fondateurs décident de céder l’organisation. Le leader a attisé la convoitise de plusieurs
investisseurs étrangers. Mais ces derniers ont préféré laisser leur société à un groupe
marocain. Après quelques mois de négociations, Bimo est vendue le 30 septembre 1999 au
consortium ONA-Danone, qui se partage à parts égales le capital de l’organisation, soit 100
millions de dirhams.
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Partie III : Elaboration et choix de la stratégie
l’international, qui le mène à diviser ses activités en réservant l’identité Kraft Foods au
segment épicerie en Amérique du Nord, et en baptisant Mondelēz International l’entité qui
chapeaute l’activité de production de biscuits, chocolats et chewing-gums au niveau
international. Mondelēz International devient donc le seul maître à bord du navire Bimo. La
stratégie de l’Américain est claire. Il s’agit de renforcer les parts de marché de Bimo à travers
ses produits les plus prisés, tout en écoulant sur le marché marocain les marques
internationales du géant américain. Au-delà du segment biscuiterie, Mondelēz aspire à devenir
le leader au Maroc de toute l’activité Snacking (chocolat, bonbons & chewing-gum et café).
La multinationale justifie de telles ambitions par le taux de consommation assez faible du
biscuit par habitant, preuve de l’énorme opportunité de croissance dont jouit le marché
marocain. En plus, Mondelēz considère Bimo comme un élément-clé de sa future stratégie
dans la région Moyen-Orient etAfrique.
En septembre 2014, Bimo connaît un nouveau changement stratégique. Il s’agit de la
disparition des deux entités juridiques Bimo et Kraft Foods Maroc, filiale directe de Kraft
Foods, pour laisser place à une seule entité, Mondelēz Maroc. Ces deux entités sont intégrées
aujourd’hui à 100% tout en éliminant les doublons dans les structures. Mais le management
marocain de Mondelēz se veut rassurant. Si l’entité juridique va disparaître, la marque Bimo,
quant à elle, continuera à se développer. Il s’agit avant tout d’un choix stratégique, puisque la
marque Bimo constitue l’unique support des produits de la société. Mondelēz Maroc ne cesse
de proposer de nouveaux produits de la marque BIMO notamment ses produits légendaires
qui ont été relookés où enrichis:
La « MERINIDINA », produit phare de BIMO, était dans la phase de croissance, mais au
bout d’un certain temps elle atteint la maturité et pour maintenir cette situation « BIMO » a
envisagé un relookage en matière d’emballage et un renforcement enpublicité…
Le tango classique qui a été enrichi par d’autres produits de la même gamme, TANGO
VANILLE (2012), TANGO SABLITO (2014) et TANGO CHOCO (2016) et TANGO
BALCKITO(2017).
À l’heure actuelle, Mondelēz dit avoir pour priorité le marché marocain, mais n’exclut pas la
possibilité d’opérer une expansion à l’international, en s’attaquant dans un premier temps au
marché africain, qui présente un important potentiel de croissance.
Mondelez Maroc (Tango, Merendina, Tagger, Tonik, Okey, Diafy, Oréo…) est passés de
38% à 31% de parts demarché.
Pendant la même période, son challenger Excelo (Top Cookies, Eyo’o, Momo, Crak’s,
Choc’up, Petit Blé, Sergio, Genova, Silivia, Biggy…) a amélioré sa position en passant de
18% à26%.
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