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Mise en Place Face Et Cavité Buccale 2012-2013 (Imprimable)
Mise en Place Face Et Cavité Buccale 2012-2013 (Imprimable)
Odontogenèse
UE Spécifique Odontologie ‐ Première Année Commune aux Etudes de Santé
Année 2012‐2013
Chapitre 3 : Mise en place de la face
et de la cavité buccale
Dr Agnès BLOCH‐ZUPAN
Professeur des Universités – Praticien Hospitalier
Collège
National des
Enseignants en
Sciences
Biologiques
Odontologiques
Nous aborderons dans ce cours la mise en place de la face et le développement
de la cavité buccale notamment du palais.
Les objectifs sont les suivants:
‐ décrire la mise en place des bourgeons crâniofaciaux et leur devenir
‐ identifier les structures concernées sur des schémas et être capable de
redessiner les grandes étapes de ce développement
‐ replacer l’origine embryologique de ces structures
‐ connaître la chronologie des évènements.
Les aspects moléculaires liés à la mise en place de ces éléments, et leur devenir
seront évoqués.
1
1. Introduction
1.1. Evolution du développement embryonnaire
1. Introduction
La mise en place de la face et de la cavité buccale s’effectue entre la quatrième
et la dixième semaine du développement chez l’homme et est indissociable
de la formation des arcs pharyngés et de leur colonisation par les cellules
issues des crêtes neurales céphaliques.
1.1. L’évolution du développement embryonnaire chez la souris génétiquement
modifiée présentée sur ces images illustre bien les profonds remaniements
nécessaires à la formation du massif crâniofacial. L’âge de l’embryon est
donné en nombre de somites et ensuite en jour E (la durée de gestation chez
la souris est d’environ 19 jours). Ces souris transgéniques possèdent un
élément de réponse à l’acide rétinoïque lié au lacZ qui permet un crible de
sélection par la coloration bleue (soit ici la construction RARElacZ).
La coloration bleue marque ainsi les zones où l’activité acide rétinoïque est
effective (objectivée par la production d’acide rétinoïque le métabolite actif
de la vitamine A ou rétinol).
Regardez ainsi au jour embryonnaire E9.5 le massif crâniofacial signalé par une
flèche.
L'acide rétinoïque est une molécule indispensable au développement, elle peut
aussi se révéler un puissant tératogène (c’est à dire une substance ou un
procédé qui provoque des malformations chez l’embryon ou le foetus quand
la mère est exposée) affectant en particulier le développement de la face et
du palais.
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1.2. Coupes frontales de souris E10.5
Foxg1‐Cre;ROSA26R
(source M. RHINN, IGBMC)
1.2. Coupes frontales de souris E10.5 Foxg1‐Cre;ROSA26R
Sur ces coupes frontales de souris génétiquement modifiées (par une
construction différente nommée Foxg1‐Cre;ROSA26R) au jour E10.5 du
développement embryonnaire, la coloration bleutée (à la béta‐galactosidase) est
un marqueur, entre autre, des dérivés des crêtes neurales et se retrouve tout
autour de la cavité buccale (voir flèche) en particulier dans les arcs pharyngés.
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2. Mise en place de la face
2.1. La semaine 4
Jour 21/22 Jour 24
Embryon
rectiligne
Neuropore
cranial Bourgeon
frontonasal
1er arc
Somites
2ème arc
Tube
neural Dépression
fermé otique
Saillie
cardiaque
Neuropore
caudal
Au début de la semaine 4 du développement humain les régions
crâniales et cervicales (cou) constituent environ 1/2 de la longueur de
l’embryon. La face en développement est représentée par la région
frontonasale et le premier arc pharyngé.
2. Mise en place de la face
2.1. La semaine 4
Tout commence à la quatrième semaine du développement.
‐ L’embryon mesure entre 2 (début) et 5 (fin) millimètres. Les régions crâniales et
cervicales (cou) constituent environ la moitié de la longueur de l’embryon.
‐ Au début de la 4ème semaine, l’embryon est encore rectiligne. Les somites forment
des saillies nettement visibles à sa surface (le 1er somite est apparu au 20ème jour).
Leur nombre sert à exprimer l’âge de l’embryon jusqu’à la fin de la 4ème semaine qui
correspond au stade de développement 28 somites. Le tube neural est fermé en regard
des somites mais est ouvert au niveau des neuropores.
‐ Les plis limitant céphalique et caudal apparaissent respectivement au 22ème et au
23ème jours.
‐ Au 24ème jour, le neuropore crânial se ferme. A ce moment les 2 premiers arcs
branchiaux sont visibles. Le cœur constitue une volumineuse saillie sous l’embryon.
‐ Au jour 26, le neuropore postérieur se ferme. Trois arcs branchiaux sont visibles. Il y a
apparition au niveau de l’encéphale, des courbures mésencéphalique et cervicale.
L’ébauche du membre supérieur apparaît, les fossettes auditives (dépression otique)
sont visibles.
‐ Au jour 28, quatre paires d’arcs pharyngés sont visibles ainsi que les bourgeons des
membres inférieurs et les placodes ectoblastiques cristalliniennes à l’origine du cristallin
(développement de l’œil). La paroi ventrale est pratiquement achevée.
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2.2. Les semaines 4/5
Bourgeon
frontonasal
Bourgeon
maxillaire
Bourgeon
mandibulaire
2ème arc
2.2. Les semaines 4/5
La face en développement est représentée par la région frontonasale (en vert)
et le premier arc pharyngé (en orangé) scindé en bourgeons maxillaires et
mandibulaires. Elle est mise en place au cours du deuxième mois par le
développement et la fusion de 5 bourgeons : le bourgeon frontal ou frontonasal
(en vert), les deux bourgeons maxillaires, les deux bourgeons mandibulaires.
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2.3. La semaine 6
Bourgeon frontonasal
Bourgeon nasal médial ou
médian
Bourgeon nasal latéral
Depression nasale
Bourgeon maxillaire
Bourgeon mandibulaire
2ème arc
2.3. La semaine 6
Au cours de la cinquième semaine deux épaississements ectoblastiques ou
placodes olfactives ou nasales apparaissent sur les aspects latéraux du bourgeon
frontonasal. A la semaine 6 l’ectoblaste au centre de chaque placode nasale
s’invagine pour former une dépression nasale ce qui divise le bord surélevé de la
placode en bourgeons nasaux latéraux (externes, en bleu) et médiaux (internes,
en jaune).
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2.4. Les semaines 6/7 ‐ semaines 7/8
Oeil
Bourgeon frontonasal
Bourgeon nasal médial
Bourgeon nasal latéral
Oeil
Gouttière
Bourgeon nasal latéral
naso‐lacrymale
Gouttière
Bourgeon maxillaire
naso‐lacrymale
Bourgeon
Bourgeon maxillaire
mandibulaire
Bourgeon mandibulaire
2ème arc
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2.5. Visage et nez
semaine 7‐ semaine 10
Aile du nez
Dos du nez ‐Pointe du nez
Joue
Philtrum de la lèvre supérieure
Bourgeon nasal latéral
Bourgeon nasal médial
Processus intermaxillaire
Bourgeon maxillaire
Bourgeon mandibulaire
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2.6. Formation des cavités nasales
Semaine 6
1 2
Fosse nasale primitive
Processus intermaxillaire
Membrane bucconasale
Cavité buccale
3 4
Palais primaire
Palais secondaire
Choane définitif
Fosse nasale
Choane primitif
Palais primaire
Semaine 7 Semaine 9
2.6. Formation des cavités nasales
Quant à la formation de la cavité nasale, les dépressions nasales s’invaginent
(semaines 5‐6) pour former une cavité nasale unique séparée de la cavité
buccale par une cloison épaisse l’aileron nasal (6ème semaine). Cet aileron
s’amincit et forme la membrane bucconasale qui disparait pour constituer le
choane primitif (semaine 7). Le plancher de la cavité nasale est alors limité par le
palais primaire issu du bourgeon intermaxillaire.
Pendant que se forme le palais secondaire, le septum nasal médian formé à
partir du bourgeon frontonasal et des bourgeons nasaux médiaux s’allonge vers
le bas pour fusionner avec la face supérieure du palais primaire et ensuite
secondaire, séparant les fosses nasales droites et gauches.
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3. Formation et ouverture de la
cavité buccale
Sillon
intermaxillaire
Stomodeum
3. Formation et ouverture de la cavité buccale
Comment se forme plus spécifiquement la cavité buccale?
Lors de la formation du mésoderme (3ème semaine du développement embryonnaire), il
persiste deux zones circulaires d’accolement de l’ectoderme et de l’endoderme. La membrane
du côté céphalique est appelée membrane buccopharyngée, celle du côté caudal est appelée
membrane cloacale. Ces membranes deviendront les 2 extrémités de l'intestin primitif.
A la fin du 1er mois, l’ébauche de la face est centrée par le stomodeum, ou cavité buccale
primitive, qui est limitée :
‐ En haut par l'extrémité du bourgeon frontonasal qui renferme l'extrémité antérieure du tube
neural et forme le plafond du stomodeum. Plus tard, la cavité buccale sera limitée dans sa partie
supérieure par le palais.
‐ Latéralement par les bourgeons maxillaires.
‐ En bas par les bourgeons mandibulaires qui ont fusionné dès la quatrième semaine et qui
forment le plancher du stomodeum. A l'endroit où ils se rejoignent se trouve sur leur partie
inférieure une fissure médiane ventrale qui disparaîtra durant la 5ème semaine pour donner la
lèvre inférieure. Les bourgeons mandibulaires sont séparés des bourgeons maxillaires par les
sillons intermaxillaires.
Au début du 2ème mois, la cavité buccale a l'aspect d'une fente élargie. Au cours du deuxième
mois, les portions latérales des bourgeons maxillaires et mandibulaires, jusque‐là séparées par
les sillons intermaxillaires, fusionnent pour former les joues qui délimitent définitivement la
cavité buccale.
La membrane bucco‐pharyngée se rompt aux environs du 24ème jour et fait communiquer la
cavité buccale primitive avec la partie antérieure (pharyngée) de l'intestin primitif.
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4. – 4.1. Aspects moléculaires du
développement de la face
Souris Poulet
Brugmann et al, Am J Med Genet 2006
Reproduit avec la permission de Wiley & Sons, Inc.
4. Aspects moléculaires du développement de la face
4.1. Nous allons aborder quelques aspects moléculaires du développement de la
face en examinant les travaux de Brugmann et collaborateurs.
Sur ces vues de différents stades de développement de la face de la souris à
gauche et du poulet à droite il est possible de repérer le devenir de structures
issues du bourgeon frontonasal et leur participation respective à la formation du
museau ou du bec. Les stades précoces du développement sont relativement
superposables.
Looking different: understanding diversity in facial form. Brugmann SA, Kim J,
Helms JA. Am J Med Genet A. 2006 Dec 1;140(23):2521‐9. Reproduit avec la
permission de Wiley & Sons, Inc.
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• Poulet
4.2.
• Caille
• Canard
Brugmann et al, Am J Med Genet 2006
Reproduit avec la permission de Wiley & Sons, Inc.
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5. Formation du palais
Chez les mammifères,
le palais secondaire
Nez participe à…
• l’alimentation
Bouche • la succion/déglutition
• la phonation
5. Formation du palais
Nous allons maintenant aborder plus en détails la formation du palais véritable
toit de la cavité buccale et plancher des cavités nasales. Chez les mammifères il
participe à l’alimentation, la succion/déglutition et la phonation.
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5.1. Palais primaire et secondaire
Palais
* primaire
Palais secondaire
•Palais dur (2/3)
•Palais mou (1/3)
* Foramen incisif
5.1. Palais primaire et secondaire
Ce palais se compose de deux parties: le palais primaire en avant du foramen
incisif contenant les quatre incisives maxillaires et le palais secondaire subdivisé
en palais dur parcouru de reliefs, les rugae, et palais mou ou voile du palais dans
sa partie la plus postérieure. Sur le bord postérieur du palais mou se trouve la
luette qui lorsque le palais est relâché repose sur la langue.
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5.2. Origine embryologique du palais
Semaine 7 Semaine 10
Palais primaire
Palais secondaire
Semaine 7
5.2. Origine embryologique du palais
Rappelons tout d’abord l’origine embryologique
‐ du palais primaire à savoir le bourgeon frontonasal via les bourgeons nasaux
médiaux ou internes et le processus intermaxillaire
‐ du palais secondaire via le premier arc pharyngé et les bourgeons maxillaires.
La formation du palais représente un évènement majeur du développement
crâniofacial. Elle résulte de la confluence dans une suture en forme de Y de trois
bourgeons: le bourgeon prémaxillaire ou palais primaire dérivant du bourgeon
frontonasal et les deux processus ou bourgeons palatins, émanations des
bourgeons maxillaires. Ce processus morphogénétique aboutit au
cloisonnement du stomodeum, ou cavité buccale primitive, en cavité buccale
définitive et fosses nasales. La fusion de ces bourgeons implique une jonction
(suture) locale de leurs épithélia de recouvrement suivie de la dispersion de
cette barrière épithéliale aboutissant à la continuité du mésenchyme. Des
perturbations de ces évènements complexes sont à la base d’une des anomalies
congénitales les plus fréquentes: les fentes palatines. Ces fentes palatines et/ou
labiales peuvent être diagnostiquées in utero ou à la naissance. Une fente sous
muqueuse peut être plus difficile à mettre en évidence.
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5.3. Développement du palais secondaire
Mésenchyme
N
d L bp
E13
Section frontale Epithelium
Nasal
Epithélium future jonction médiane (MEE)
5.3. Développement du palais secondaire
Sur cette coupe histologique frontale de la tête d’un embryon de souris du jour
E13 du développement il est possible de repérer la langue (L), les cavités nasales
(N), les bourgeons dentaires (d) et les bourgeons palatins (bp). A partir des
bourgeons maxillaires s’individualisent les bourgeons palatins qui se
développent verticalement et parallèlement aux faces latérales de la langue. Le
gros plan montre que ces bourgeons palatins sont composés d’un corps de
mésenchyme et recouvert d’un épithélium. Cet épithélium peut être divisé en
partie nasale (en vert), en épithélium de la future jonction médiane
correspondant à l’extrémité du bourgeon palatin) (MEE medial edge epithelium
en anglais; en rouge) et en épithélium buccal (en bleu).
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5.3.1. Développement du palais
secondaire ‐ Chronologie
semaine 7 semaine 9 semaine 12
Max Processus
palatin
Palais
2ndaire
Bourgeon
Palatin
http://embryology.med.unsw.edu.au/
5.3.1. Développement du palais secondaire ‐ Chronologie
La formation du palais qui est très rapide chez la souris soit environ 4 jours s’étale de la sixième à
la douzième semaine du développement embryonnaire chez l’homme.
Elle peut être divisée en différents stades:
L’élévation et la juxtaposition: Les bourgeons palatins (bp) d’abord verticaux de part et d’autre
de la langue (L) se développent, s’élèvent, changent d’orientation en devenant horizontaux et
viennent au contact sur la ligne médiane.
L’adhésion: Les deux épithélia de recouvrement des bourgeons palatins (MEE medial edge
epithelium) adhèrent, s’intriquent et forment l’épithélium médian de jonction ou MES (medial
epithelial seam en anglais).
La dispersion/fusion: pour assurer la fusion et la continuité des mésenchymes, les cellules
épithéliales doivent se disperser et disparaître.
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5.3.2. Dispersion de l’épithélium médian de jonction
2. Apoptose
3. Migration cellulaire
4. Rétraction ‐ contraction du feuillet épithélial
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5.3.3. Après la fusion
Jour 1 Postnatal
Différenciation cellulaire après fusion
• Epithélium: Oral, Nasal
• Mésenchyme: Os, Muscle, Nerf, Vaisseau sanguin
5.3.3. Après la fusion
Après la fusion s’observent les différenciations cellulaires épithéliales et
mésenchymateuses en particulier la formation osseuse.
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5.3.4. Eléments osseux du palais secondaire
Souris Homme
CD1 Palais 1o
Palais 2o
Suture palatine
médiane
Processus palatin du
maxillaire
Suture palatine
transverse
Os palatin
Abrahams et al., 1998
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5.4. Anomalies du développement du palais
5.4.1. Fente labio FL et/ou palatine FP
FL/P FL
L’anomalie congénitale la plus fréquente
Prévalence 1:500 à 1:2500
5.4. Anomalies de développement du palais
5.4.1. Les fentes labio FL et/ou palatines FP
L'origine embryologique de la fente palatine diffère de celle de la fente labiale
mais celles‐ci peuvent coexister.
La prévalence des fentes labiales ou labiopalatines varie de 1 sur 500 à 1 sur
2500 naissances, selon l'origine géographique et le groupe ethnique.
On distingue donc les FP isolées sans fente labiale de celles associées à une
fente labiale ou labio‐maxillaire.
‐ Les FP isolées sans fente labiale représentent 25‐30 % des fentes, soit 1 sur
3300 à 1 sur 10 000 naissances. On retrouve 20% de formes héréditaires.
‐ Les FP associées à une fente labiale représentent 45% des fentes, soit 1 sur
2000 à 5000 naissances. La fente palatine met en communication la cavité
buccale avec une seule fosse nasale ou les deux. Environ 70% des fentes
labiopalatines sont des anomalies isolées, non syndromiques.
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5.4.2. Etiologie des fentes palatines
5.4.2.1. Génétique
5.4.2.1.1. Syndromique
– Maladies monogéniques (Mendel)
• OFD1: Syndrome Oro‐facial‐digital type I (OMIM 311200)
• TBX22: FP liée à l’X et ankyloglossie (OMIM 303400)
• Craniosynostoses (Apert‐ FGFR2, Saethre‐Chotzen: TWIST)
• IRF6 syndrome Van der Woude (OMIM 119300)
– Aberrations Chromosomiques
• délétion 22q11
5.4.2.1.2. Non‐syndromique
• Mutations TGF‐beta3 dans certaines populations
(Beaty et al., 2002, Jugessur et al., 2003)
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5.4.2. Etiologies multifactorielles
des fentes palatines
5.4.2.2. Environnement ET Génétiques:
– Tératogènes
• Dioxine (pesticide) • TGF‐beta3
• Phénytoine
• Tabac/ Alcool • TGF‐alpha
– Nutrition • RAR‐alpha
• Vitamine A (excès/ déficience)
• Acide Folique
• Cholestérol
– Infection
5.4.2.2. Environnement ‐ Etiologies multifactorielles
Pour les fentes labiales ou labiopalatines non syndromiques, les causes sont
souvent complexes et mal connues, multifactorielles mais elles impliquent à la
fois les facteurs génétiques (loci TGF‐alpha; TGF‐beta3, RAR‐alpha)
environnementaux et toxiques. En effet, les facteurs environnementaux, tels
que l'exposition à des produits tératogènes pendant le premier trimestre de la
grossesse (alcool, tabac ou médicaments comme la phénytoine un
antiépileptique), peuvent moduler la susceptibilité génétique.
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5.5. Fentes palatines et modèles animaux
• 5.5.1. Rongeurs : Rat et *Souris
– Mammifère
– Etudes, Elevage
– Modèle de développement
– Susceptibilité aux FP
C57BL/6 Swiss‐Webster (CD1)
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5.5. Fentes palatines et modèles animaux
• 5.5.2. Souris Transgénique
– Inactivation (Knock‐out)
– Knockout Conditionnel
– (Gritli‐Linde, 2008)
• Tbx22 Facteur de
transcription T‐box
• Tgf‐beta 3 Transforming Tbx22 knockout (Pauws et al., 2009)
growth factor beta‐3
5.5. Fentes palatines et modèles animaux
5.5.2. Il est possible chez la souris d’inactiver un gène d’intérêt totalement
(knock‐out) ou de manière conditionnelle (par exemple pour différer dans le
temps l’inactivation) afin de reproduire le phénotype clinique rencontré chez
l’homme lorsque le même gène est inactivé. La souris permet ainsi l’étude des
maladies génétiques de l’homme.
Les souris mutantes pour le facteur de transcription T‐box Tbx22‐/Y pour les
males et Tbx22‐/‐ pour les femelles montrent des fentes palatines sous
muqueuses (b2, c2) ou complètes (b3, c3) et une ankyloglossie reproduisant
ainsi le tableau clinique rencontré chez l’homme dans ce contexte particulier de
fente palatine liée au chromosome X et ankyloglossie.
Le frein de la langue est une mince membrane qui relie sa face inférieure au
plancher de la bouche. L'ankyloglossie est une malformation de ce frein lingual,
trop court ou trop rigide, qui entraîne un déficit de mobilité de la langue.
Notez sur l’image de microscopie électronique à balayage et les coupes
histologiques frontales sériées au jour 16.5 du développement embryonnaire
l’absence de fusion du palais secondaire en zone antérieure (a) et postérieure
(d) chez la souris Tgf beta‐3 ‐/‐ (c’est à dire après inactivation complète du gène).
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5.6. Culture organotypique
Palais sur le
lèvre filtre
lèvre
milieu
Bourgeon Bourgeon
palatin palatin
fusion
Boîte de
Petri
Pungchanchaikul et al, 2005
5.6. Culture organotypique
Il est également possible de cultiver en boîte de Petri, sur un milieu
chimiquement défini, des bourgeons palatins des souris disséqués avant la
fusion au jour 13 du développement embryonnaire et d’observer la fusion in
vitro après deux jours de culture.
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5.6.1. FP artificielle ‐ Eloignement des
bourgeons palatins en culture
Contrôle Séparation
bp bp
N N
7dAF 7dAF
E13 = 0hr, fusion = 2 jours en culture
cultivés pour 3, 5 et 7 jours après fusion (dAF)
N: nasal, bp: bourgeon palatin
5.6.1. FP artificielle ‐ Eloignement des bourgeons palatins en culture
Dans ce système de culture il est possible de créer une fente palatine artificielle
mécaniquement en éloignant les bourgeons palatins.
Chez les contrôles, la fusion intervient environ 2 jours après le début de mise en
culture de bourgeons palatins prélevés à E13.5. Ces explants sont cultivés pour
3, 5 et 7 jours après la date de fusion.
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5.6.2. Fusion empêchée chimiquement en culture en
interférant avec la synthèse protéique
5.6.2.1. Le principe des oligonucleotides antisens
transcription traduction
ARNm
T C T
T a u g a a g a…
T A C
Tgf ‐3
t a c t t c t…
DNA
antisens
a t g a a g a… contrôle
sens
5.6.2. Fusion empêchée chimiquement in vitro en interférant avec la synthèse
protéique
Il est également possible de traiter les explants avec des oligonucléotides
antisens dirigés contre Tgf‐beta 3.
5.6.2.1. Oligonucleotides antisens – le principe
Comment cela fonctionne t’il? La séquence oligonucléotidique antisens,
complémentaire d’une séquence spécifique de l’ARN messager, se lie à cette
dernière et inhibe sa traduction en la protéine correspondante. Dans notre cas il
n’existe plus de Tgf‐beta3. La séquence sens est utilisée comme contrôle car elle
ne doit pas perturber la traduction.
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5.6.2.2. FP en culture après traitement par
oligonucléotides antisens Tgf‐beta3
contrôle sens antisens
N N N
bp bp bp
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5.6.2.3. Efficacité et contraintes de temps
des oligonucléotides antisens Tgfbeta3
E13
fusion
*
fusion
bloqué
fusion
5dAF
* (Brunet et al., 1995)
30
5.6.2.4. 3 jours après la fusion
contrôle
N
antisens
O
sens
Barre=50µm, N: nasal, O: oral
5.6.2.4. 3 jours après la fusion
Sur des coupes histologiques de bourgeons palatins traités par antisens Tgfbeta3
on remarque bien la persistance de la ligne épithéliale médiane et ceci même 3
jours après la date de fusion. Notez la disparition de cette ligne épithéliale
médiane lorsque les bourgeons sont traités avec des oligonucléotides sens.
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6. Références
• Palate development (Chap 38), Bloch‐Zupan A Oxford Handbook of Applied Dental Sciences C.S. Scully
(Ed), 2002.
• Looking different: understanding diversity in facial form. Brugmann SA, Kim J, Helms JA. Am J Med Genet
A. 2006 Dec 1;140(23):2521‐9.
• Testing candidate genes for non‐syndromic oral clefts using a case‐parent trio design.Beaty TH, Hetmanski
JB, Zeiger JS, Fan YT, Liang KY, VanderKolk CA, McIntosh I.Genet Epidemiol. 2002 Jan;22(1):1‐11.
• Variants of developmental genes (TGFA, TGFB3, and MSX1) and their associations with orofacial clefts: a
case‐parent triad analysis.Jugessur A, Lie RT, Wilcox AJ, Murray JC, Taylor JA, Saugstad OD, Vindenes HA,
Abyholm F.Genet Epidemiol. 2003 Apr;24(3):230‐9.
• Midline fusion in the formation of the secondary palate anticipated by upregulation of keratin K5/6 and
localized expression of vimentin mRNA in medial edge epithelium.Gibbins JR, Manthey A, Tazawa YM,
Scott B, Bloch‐Zupan A, Hunter N.Int J Dev Biol. 1999 May;43(3):237‐44.
• Pathogenesis of cleft palate in TGF‐beta3 knockout mice.Taya Y, O'Kane S, Ferguson MW.Development.
1999 Sep;126(17):3869‐79.
• Tbx22null mice have a submucous cleft palate due to reduced palatal bone formation and also display
ankyloglossia and choanal atresia phenotypes.Pauws E, Hoshino A, Bentley L, Prajapati S, Keller C,
Hammond P, Martinez‐Barbera JP, Moore GE, Stanier P.Hum Mol Genet. 2009 Nov 1;18(21):4171‐9. Epub
2009 Jul 31.
• The etiopathogenesis of cleft lip and cleft palate: usefulness and caveats of mouse models.Gritli‐Linde
A.Curr Top Dev Biol. 2008;84:37‐138. Review.
• Gene expression during palate fusion in vivo and in vitro.Pungchanchaikul P, Gelbier M, Ferretti P, Bloch‐
Zupan A.J Dent Res. 2005 Jun;84(6):526‐31.
• Inhibition of TGF‐beta 3 (but not TGF‐beta 1 or TGF‐beta 2) activity prevents normal mouse embryonic
palate fusion.Brunet CL, Sharpe PM, Ferguson MW.Int J Dev Biol. 1995 Apr;39(2):345‐55.
• Embryologie Humaine ‐ 2ème édition・William‐J Larsen・De Boeck Université (Ed)
6. Références
A titre informatif, je vous propose des références ayant servi de base à la
construction de ce cours.
32
6.1. Références Internet
http://cvirtuel.cochin.univ‐
paris5.fr/Embryologie/AnimEntre/AnimEntre1.html
http://www.embryology.ch/
http://embryology.med.unsw.edu.au/embryo.htm
http://www.visembryo.com/baby/index.html
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/omim/
6.1. Références Internet
Les sites Internet vous permettront d’approfondir et de tester vos connaissances.
33