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Deuxième partie 

: Les droits subjectifs


Les droits subjectifs sont, comme il a déjà été précisé, des prérogatives reconnues aux personnes. On
déterminera dans cette partie les sujets de droits subjectifs (chapitre 1), les sources de droits
subjectifs (chapitre 2) ainsi que la classification des droits subjectifs (chapitre 3).

Chapitre 1 : Les sujets de droits subjectifs


Le droit s’occupe des personnes, c’est-à-dire des sujets de droit. La loi reconnait à ces personnes
l’aptitude à être titulaires de droits et redevables d’obligations, et ainsi d’avoir la possibilité de jouer
un rôle dans la vie juridique, économique et sociale d’un pays. Cette aptitude constitue la
personnalité juridique.

On distingue deux catégories de personnes juridiques : les personnes physiques et les personnes
morales.

Section 1 : Les personnes physiques

Les personnes physiques sont les êtres humains. Tout individu est une personne juridique dès sa
naissance et même dès le moment de sa conception, à condition toutefois que l’enfant soit né vivant.

Dans ce cadre, il faut distinguer entre la capacité d’exercice (aptitude d’un individu à exercer soi-
même les droits dont il est titulaire) et la capacité de jouissance (aptitude d’une personne à jouir
librement des droits dont elle est titulaire).

La personnalité juridique ne disparait qu’avec la mort de l’individu. Le décès produits de nombreux


effets juridiques notamment l’ouverture et la liquidation de la succession du défunt.

Quels sont les éléments permettant d’identifier les personnes physiques ?

Ces éléments sont : le nom, le domicile, l’état civil et la nationalité.

-Le nom : le nom d’une personne se compose généralement de deux éléments : le prénom et le nom
de famille ou le nom patronymique.

Le premier permet de différencier les individus à l’intérieur d’une même famille. Le deuxième
marque l’appartenance à une famille.

-Le domicile : c’est le lieu du principal établissement, la résidence habituelle de la personne.

Le domicile a un intérêt juridique évident. Il est le lieu où les tiers peuvent adresser leurs courriers,
notifier les actes de procédure…

De même, en cas de litige, le différend est porté devant le tribunal du lieu du domicile du défendeur.

-L’état civil : le régime de l’état civil est prévu par la loi 37-99 relative à l’état civil promulguée par
dahir du 3 octobre 2002.

L’inscription à l’état civil est obligatoire pour tous les marocains. Il en va de même des étrangers au
regard des naissances et des décès sur le territoire national.
La déclaration de naissance ou de décès doit être faite dans un délai de 30 jours à compter de la date
de la naissance ou du décès auprès de l’officier de l’état civil compétent qui en dresse un acte.

-La nationalité : c’est le lien juridique qui unit une personne à un Etat. Elle permet de distinguer les
nationaux des étrangers.

Le régime juridique de la nationalité marocaine fait l’objet du dahir du 6 septembre 1958 portant
code de la nationalité marocaine tel qu’il a été modifié et complété.

Section 2 : Les personnes morales

La personnalité juridique est reconnue à certains groupements ou collectivités organisés, qui sont
considérés par la loi comme des sujets de droit. Ce sont les personnes morales.

Paragraphe 1 : Les catégories de personnes morales

Les personnes morales sont différentes selon leurs objectifs. On distingue deux catégories de
personnes morales :

Les personnes morales de droit public : elles ont des pouvoirs de puissance publique, et sont
constituées de l’Etat, les établissements publics, les collectivités locales…

Les personnes morales de droit privé : il s’agit principalement des sociétés civiles et commerciales,
des associations et des syndicats.

Sociétés : elles sont créées dans un but lucratif par une ou plusieurs personnes. Elles mettent en
commun des biens en vue de partager un bénéfice ou de réaliser une économie tirée d’une activité
économique.

Les sociétés commerciales se répartissent en trois catégories :

Les sociétés de personnes qui se caractérisent par l’importance accordée à la personne de l’associé
(l’intuitu personae), par la responsabilité indéfinie et solidaire des associés, et par le fait que les parts
sociales ne sont pas librement cessibles.

Les principales sociétés de personnes sont les sociétés en nom collectif et les sociétés en
commandite simple.

Les sociétés de capitaux : elles se caractérisent par l’importance accordée au capital. La personne des
associés importe peu. La responsabilité des associés est limitée à leurs apports. Chaque associé peut
céder librement ses actions.

Les principales sociétés de capitaux sont la société anonyme et la société en commandite par actions.

La troisième catégorie est la société à responsabilité limitée. Elle est de nature hybride, c’est-à-dire
qu’elle emprunte ses caractéristiques aux deux autres catégories.

Comme les sociétés de personnes, elle se caractérise par l’intuitu personae. La cession des parts
sociales n’est pas libre.

Comme les sociétés de capitaux, la responsabilité des associés d’une SARL est limitée à leurs apports.

Les associations : elles sont créées dans un but non lucratif. Ce but peut être sportif, artistique,
charitable…
Les syndicats : ils sont créés pour défendre des intérêts professionnels, économiques et sociaux des
salariés.

Paragraphe 2 : Les attributs de la personnalité morale

Au même titre que les personnes physiques, les personnes morales ont des attributs qui permettent
de les identifier.

Ainsi, si l’on prend l’exemple des sociétés commerciales, ces dernières ont un nom, un domicile et
une nationalité.

A- Dénomination sociale

Les sociétés commerciales sont désignées par une dénomination sociale qui peut être choisie selon
l'une des trois formules suivantes : dénomination tirée de l'objet de l'entreprise ; dénomination
comportant le nom d'un associé ; dénomination de fantaisie.

Pour éviter tout risque de confusion, la dénomination sociale est protégée par l'inscription au
registre central.

Les associés doivent consulter les services du registre central pour se procurer un certificat négatif
qui prouve la- non utilisation du même nom par une société.

B- Le siège social

Il s'agit du domicile de la société. C'est le lieu où la société a son principal établissement, celui où se
trouvent les organes de direction et les services administratifs.

C- La nationalité

A l'instar des personnes physiques, la société est juridiquement rattachée à un Etat. Pour déterminer
la nationalité d'une société, on se base généralement sur deux critères : soit sur le critère du siège
social, soit sur le critère du contrôle.

Selon le premier critère, une société a la nationalité du pays où se trouve situé son siège social
effectif.

Suivant le critère du contrôle, la nationalité des sociétés s'apprécie en tenant compte non pas du lieu
du siège social, mais de la nationalité de ceux qui contrôlent la société, c'est-à-dire la nationalité des
associés qui dirigent effectivement la société.

Au Maroc, une société est marocaine dés lors qu'elle a son siège social effectif au Maroc, même si
elle est contrôlée entièrement par des capitaux étrangers.

Signalons que les sociétés commerciales ne se voient reconnaître la personnalité qu’à compter de
leur immatriculation au registre de commerce. Elles perdent la personnalité morale à la dissolution et
plus précisément à la fin des opérations de liquidation. ( Pour plus de détails, se référer à
l’audio n° 6).

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