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CONVERTISSEURS
MAGNETIQUES
Pr. A. SAAD
Univ. Hassan II – ENSEM Département
G.E.
CONVERTISSEURS MAGNETIQUES
Sommaire
CH II – Transformateurs triphases
Introduction
I - Etude de bobines triphasées :
1- Constitution
2 - Inductances propres, mutuelles et cycliques
3 - Inductances homopolaires
I - Description du transformateur triphasé
1 - Constitution
2 - Couplage des enroulements
a - Remarques concernant les trois groupements
b - Choix des couplage, couplages usuels
3 - Rapport de transformation , indice horaire
III - Fonctionnement d’un transformateur triphasé en régime équilibré
IV - Etude du fonctionnement en régime déséquilibré.
1 - Schémas équivalents pour les systèmes direct et inverse.
2 - Schéma équivalent pour le système homopolaire
a - Influence du couplage des phases primaire et secondaire.
b - Influence du circuit magnétique
c - Présentation du schéma équivalent en régime homopolaire
3 -Exemples de régimes désiquilibrés
a - Fonctionnement désiquilibré phase-neutre
I - Circuits magnétiques :
i
n Supposons l >> S
l
⇒ circuit filiforme de longueur l
S
Circuit magnétique constitué d’une substance de perméabilité µ ff µ0 ( Air )
En négligeant le phénomène d’hystérisis et en supposant que l’induction ne varie pas trop de
façon à rester dans la zone linéaire de la caractéristique B(H), on a:
l
B = µH et ni = Hl = φ
µs
l
Ce qui permet de définir R = : réluctance du circuit magnétique ( Analogue à la
µs
résistance d’un circuit électrique ).
l µs
P = = s’appelle la perméance du circuit magnétique .
R l
Association de circuits magnétiques :
1 1 2
R1
R2 R = R1 + R2
P1
P2
l l e
i R = RFer + Rentrefer = +
e n µs µ 0S
µ ≈ 10 à10 µ 0 ⇒c' est l' entrefer qui définit pratiquement
3 4
e l l
Dans les transformateurs est l’ordre de et beaucoup plus grand que dans les
µ0 µ µ
machines (entrefer rotor-stator )
φ1
i1
φf1
n2
n1 φ 1′
Le flux φ 1′ crée par la fmm (n1 i1 ) se compose du flux principal φ 1 qui traverse le circuit
magnétique et d’un flux de fuite du aux lignes de champ qui se referment dans l’air
φf1
⇒ tout se passe comme si on a 2 circuits magnétiques en parallèle :
ε = n1i1 = R f φ f = R1φ 1
1 1
n1i1 Rf1
Ordre de grandeur : R f 1 = 10 à10 R1 ⇒ φ 1 = 10 à10 φf
3 4 3 4 R1
1
Définitions:
n1φ 1′ n2
L1 = = 1 ( R1T = R / / R f 1 ) inductance totale
i1 R1T
n 1φ 1 n2
L1 = = 1 in d u c ta n c e p rin c ip a le
i1 R1
n1φ f 1 n12
l1 p = = inductance de fuites partielles
i1 R f1
R f 1 = 10 3 à 10 4 R 1 ⇒ l1 ≈ 10 − 4 à 10 − 3 L 1
Si l’on suppose que le flux φ 1 est une fonction sinusoïdale du temps, à cause du phénomène
d’hystérisis et de la saturation du circuit magnétique , le courant i1 est périodique mais non
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dφ 1
sinusoïdal ( Supposition justifiée car n1 diffère peu de u1 qui est une tension sinusoïdale
dt
)
La figure ci-dessous montre u1 (t ) , φ 1 (i1 ) desquels on déduit i1 (t ) par construction
graphique :
φ1 φ1
i1
ωt o
o i1
π e1
2
Π
wt
i1 (ωt + π ) = −i1 (ωt ) ⇒ i1 (t ) ne renferme que des harmoniques impaires. L’harmonique 3
prédominant est d’autant plus important que le fer est plus saturé
π
Le cycle d’hystérisis engendre un déphasage entre i1 et e1 inférieur à , il y a
2
consommation d’énergie active qui correspond aux pertes par hystérsis .
Pour tenir compte de cet effet, on remplace le courant i1 , par un courant sinusoïdal équivalent
(Même bilan énergétique ):
Ι1a
E1
α α : angle hystérétique
Ι1r
Par ailleurs un circuit magnétique soumis à un flux variable est le siège de courants de
r r
rr ∂B r r rr 1 ∂B
Foucault ( En effet rot E = − etE = ρ j ⇒ rot j = − ) ⇒ α comprend en
∂t ρ ∂t
réalité les 2 contributions et caractérise les pertes fer
i1
r l1 i1a
i1r
U1 Rf
Rappel :
Quant aux pertes par courants de Foucault elles s’expriment sous la forme:
Ainsi contrairement à ce qu’a l’air de prédire l’avant dernière formule, une bobine à
noyau de fer alimentée par une tension sinusoïdale voit ses pertes ferromagnétiques diminuer
lorsque la fréquence de travail augmente.
En pratique les constructeurs indiquent les pertes des tôles ferromagnétiques pm par
unité de masse ( en W/Kg ) à la fréquence f 0 = 50hz et pour une inductance
maximale B0 = 1T .
1 - Mise en équation φ
i1
Conventions : i2
u2
• On choisit un sens positif pour les lignes u1 e1 n1 n2 e2
d’induction
• On en déduit d’après la règle du
tire-bouchon le sens positif des courants
primaire et secondaire
• Les fem induites e1 et e2 sont orientées dans le même sens que les courants qui font
circuler φ
dφ 1 dφ dφ f 1
e1 = −n1 = − n1 − n1
dt dt dt ⎧⎪n1i1 → φ 1 p + φ f 1 ⎫⎪
•
dφ f 2 ⎨ ⎬ φ = φ 1p + φ 2 p
dφ 2 dφ ⎪⎩n 2 i 2 → φ 2 p + φ f 2 ⎪⎭
e2 = −n2 = − n2 = n1
dt dt dt
le primaire est parcouru par φ r1 = φ 1 + φ 2 p = φ + φ f 1
le 2aire est parcouru par φ r = φ 2 + φ1 p = φ + φ f 2
2
Fonctionnement à vide =
⎧ d φ 10 d i1 0
⎪⎪ u 1 = n 1 + l 1
dt dt
⎨
⎪ u = − n d φ 10 , n 1i1 0 = ℜ φ
⎪⎩ 2 2
dt
10
dφ 10
φ et φ 10 sont à peu près identiques puisque : - A vide u1 ≈ n1
dt
dφ
- En charge u1 ≈ n1
dt
Fonctionnement en charge :
U 1 = E 1 + jl1ω I 1 + r1 I 1 ⎧ dφ
⎪⎪ 1e = n 1
dt
U 2 = E 2 − jl2 ω I 2 − r2 I 2 avec ⎨
⎪ e2 = − n 2 d φ
n1 I 1 + n 2 I 2 ≈ n1 I 10 ⎪⎩ dt
a - Transformateur parfait :
I1 I2
C’est un transformateur sans pertes ni fuites et de
circuit magnétique de perméabilité infinie U1 U2
( r, l et R tendent vers 0 ), D’où :
-m
⎧⎪U 1 = E 1 ou
⎨ I1 I2
⎪⎩U 2 = E 2 n1 I 1 + n2 I 2 = 0
U1
U2 I1 n
= = − 2 = − m Rapport de transformation du transformateur
U1 I2 n1 TP ( -m )
⎫
U 2 = Z2 I 2⎪ ⎧ Z2
⎪⎪ ⎪ − mU 1 = − I1
⎪ m
I 1 = − mI 2 ⎬ ⇒ ⎨
⎪ ⎪⇔ U = Z 2 I
U2
= −m ⎪ ⎪⎩ 1 1
m2
U1 ⎪⎭ ⇔
I1 I1 = 0
Z2
Une impédance Z 2 au secondaire est équivalente à 2
m Z2
au primaire . u1 Z1 = 2
m
Réciproquement une impédance Z 1 au primaire devient k 2 Z1 au secondaire, en effet :
2
Z1 m Z 1 I1
u1 Z 2 ⇔ u1
mU 1 Z2
U2
U 1 = Z 1I 1 − = − Z1mI 2 ⇒ −mU = (m 2 Z 1 + Z 2) I 2
Z2
- I 22 1
2 - Transformateur
m réel m
a - Equations
I2 1
- =− est vraie avec une erreur de 1 à 5% selon la taille du transformateur
I1 m
( Plus elle est grande plus c’est précis )
U2
- = − m avec une erreur de 5 à 15 % ( Plus grande pour les transformateurs puissants )
U1
L’hypothèse de de Kapp consiste à négliger I10 :
n1 I 1 + n 2 I 2 = 0 ⎫
⎪⎪
U 1 = E 1 + ( jl1ω + r1 ) I 1 ⎬ ⇒ − m U 1 = U 2 + z t 2 I 2 avec z t 2 = z 2 + m 2 z1
⎪
U 2 = E 2 − ( jl 2 ω + r2 ) I 2 ⎪⎭
z1 = r1 + l1ω
z2 = r2 + jl2ω
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−mU 1 C
A jxt2 I2
O U2 x
ϕ2 H M
rt 2 I 2
I2 b - Chute de tension : B
La chute de tension est par définition la différence numérique des tensions secondaires à vide
et en charge soit ∆U 2 = U 20 − U 2 . C’est le segment AM sur la figure ci-dessus, M étant
l’intersection de l’arc de cercle de centre 0 et de rayon OC et l’axe 0x .
Dans un transformateur normal, même à pleine charge la chute de tension est faible devant
U 2 ( Le triangle de Kapp ABC est petit ) si bien qu’on peut confondre M et la projection H
sur Ox de C
⇒ ∆U 2 = AM # AH = ( rt 2 cos ϕ 2 + xt 2 sin ϕ 2 ) I 2
U 2 I 2 cosϕ 2
η=
U 2 I 2 cosϕ 2 + Pfer + PJ
où PJ = r1 I12 + r2 I 22 = rt2 I 22
η ϕ2 = 0
ϕ2
'
η = f ( I 2) pour U2 = cte
f = cte
ϕ"2 >ϕ2' ϕ2 = cte
I2
Le rendement est maximumI pour I2 = I 2 e
2e
Pfer
I 2 e est donné par Pfer = rt 2 I 22e Soit : I 2e =
rt 2
Les essais à puissance utile nulle sont non coûteux et permettent l’obtention du schéma
équivalent néssaire à la prédétermination des caractéristiques en charge. Ils comportent deux
essais :
L’essai à vide :
A w
Transfo
U1 v U20
v
U 20
- On mesure le rapport de transformation m =
U1
- Le Wattmètre donne les pertes à vide P10 composées essentiellement des pertes fer
Essai en court-circuit
I1CC
TI
Transfo
I2CC
A W v
P1cc
Cet essai est réalisé à l’aide d’une tension réduite fournie par un autotransformateur
( La tension nécessaire pour que le courant de court-circuit ne dépasse pas le courant nominal
est de l’ordre de 5% U n ) . La puissance absorbée se réduit pratiquement aux pertes Joule
Avec les deux essais à puissance utile nulle on peut prédéterminer les caractéristiques
en charge ( Chute de tension , rendement ,....) du transformateur.
f n = 50Hz , U1n , U 2 n , I 1n , I 2 n
ou f n , U1n , U 2 n , Sn = U 2 n I 2 n
Ces valeurs réduites ou adimensionnelles exprimées en p.u ( per unit ) sont représentées par
des lettres minuscules ( p ,u , i , z ,.... )
* La tension nominale U1
* Le courant nominal In
U1 I1 I2 U2
u1 = , i1 = , i2 = , u2 =
U1n I1n I 2n mU1n
Z1 U1n
z1 = Z1n = impédance de référence du primaire
U I1n
( 2n I )
1n
Il en est de façon similaire pour le secondaire
U2 U1 Zt2
U 2 = − m U 1 − Zt2 I 2 ⇒ = −m − I2
m U 1n m U 1n m U 1n
U 2n
U 1n I2n
⇒ u2 = − m u1 − zt 2 i 2n ⇒ u 2 = − u 1 − zt 2 i 2
m U fn U 2n
conséquences : * U1cc = zt 2 ( i 2 cc = i 2 n = 1)
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−U 1 U2
ucci = z t 2 i = uccj = z t 2 j = z t 2
n n n
1 1
I 2t = ∑ I 2i = ( −mU 1 − U 2 )∑ Z t2i
= ( − mU 1 − U 2 ) ∑
i =1 i =1 i =1 z t 2 i
U 2 ni
I 2 ni
− mU 1 − U 2 1 n
=
zt2 U 2n
∑ I 2ni
i =1
mU 1 − U 2 − mU 1 − U 2 − mU 1 − U 2 1
I2j = − = I 2 nj = I 2 nj
Zt 2 j zt2U 2n zt 2 U 2n
U 2 I2 j U 2 n I 2 nj Sj Snj Snj
⇒ = n
⇔ = n
=
U 2 I2t S Sn
U 2 n ∑ I 2 ni ∑ Snj
i =1 i =1
Ainsi la contribution de chaque transformateur est proportionnelle à sa puissance nominale.
Tout en étant bobinés pour les mêmes tensions primaires et secondaires, pour des raisons
technologiques ( Disposition des spires et des galettes constituant les enroulements ),
les transformateurs destinés à fonctionner en parallèle peuvent présenter des rapports de
transformation non rigoureusement identiques.
ZB U 20 A = mA U 1 < U 20B = mB U 2
U1 −mBU 1 I 2C
Ι2c mAU1 mB Ζ m 1 m
i2 c = = ( − 1) = 2 n ( B − 1) = ( B − 1)
Ι 2n 2 ZecΙ 2 n mA 2Ζ ec m2 2 zec mA
1
i2 c = (1,05 − 1) = 0,5 p. u.
0,1
Le courant secondaire total et le courant délivré par le transformateur j sont donnés par :
n n
− mU 1 − U 2 − mU 1 − U 2
I 2t = ∑ I 2i = ∑ Z t2i
, I2j =
Z t2 j
i =1 i =1
1
Ι2 j Ζ
D’ou = n T2J
Ι2t 1
∑Ζ
i =1 t 2i
I 2 jU 2 1
= n
, d’où :
I 2 tU 2 1
Zccj ∑
i =1 Zcci
Sj 1 1
n
= =
Un 1 z ccj
∑ Si z ccj
I nj
∑ Un I n jU
∑
1
1
i=1 z cci n z cci
I ni U n I ni
1 S S nj
= ⇒ Sj =
U S ni S ni
ccj
Snj ∑ U cci
∑ U cci
U ccj
n
∑ Si Snj
i =1
Sj = n
⋅
S U ccj
∑ U ni
i =1 cci
3 3
S 630 400 160
∑ Si = 1190kVA , ∑ U ni =
5,5
+
5,7
+
4 ,8
= 218
i =1 i =1 cci
1190 630
S1 = = 0,992 pu
218 5,5
1190 400
S2 = = 0,957 pu
218 5,7
1190 160
S3 = = 1,137 pu
218 4 ,8
On costate que le transformateur numéro 3, présentant la tension de court-circuit la
plus faible est surchargé. En pratique on admet un écart de 10% entre les tensions de court-
circuit extrêmes.
− U1
La figure ci-dessous représente le cas de 2 transfo A et B :
iB
U2
iA itot
n
Le courant total résultant est inférieur à la somme arithmétique des courants : I tot < ∑ I i
i =1
Pour pouvoir exploiter de façon optimale des transformateurs en parallèle , ils doivent
avoir des ϕ cc identiques.
X
En pratique tan ϕ cc = cc varie beaucoup avec la puissance du transformateur :
Rcc
tan ϕ cc < 1 pour les petits transformateurs (≤ 5 KVA) ; et > 10 pour les grands
transformateurs (≥ 50 MVA) ⇒ On évite de mettre en parallèle des transformateurs dont le
rapport des puissance est supérieur à 3.
U 1m
d’où on tire φ 1 0 ( t ) = s in ( ω t + α ) + c te = φ 1 0 m s in ( ω t + α ) + c te
n 1ω
φ10m désigne l’aptitude du flux en régime et établi et cte la constante d’intégration.
La courbe φ (i) du circuit magnétique montre que le courant nécessaire pour produire ce flux
peut prendre une valeur considérable devant i10m :
φ
φr + 2φm
φ 10m
U1 i1m
i
i10(t)
Dans la réalité :
• Pour les pointes de flux, le fer des noyaux se sature et une partie du flux passe dans
l’intervalle entre le noyau et le bobinage ⇒ les pointes de courant sont d’autant moins
importantes que l’enroulement mis sous tension est plus loin du noyau.
• Les pertes dans le fer du circuit magnétique et cuivre de l’enroulement font que le terme
φ r − φ 10m sin α s’amortit. Toutefois le transitoire peut durer un nombre élevé de périodes
suffisant pour provoquer le fonctionnement des protections.