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UNIVERSITE HASSAN II AIN CHOCK – CASABLANCA

Ecole Nationale Supérieure d’Electricité et de Mécanique


Département Génie Electrique

CONVERTISSEURS
MAGNETIQUES

Pr. A. SAAD
Univ. Hassan II – ENSEM Département
G.E.

CONVERTISSEURS MAGNETIQUES
Sommaire

CH I – Rappels et compléments sur les transformateurs monophasés


I – Circuits magnétiques
II – Inductances d’une bobine à noyau de fer
III – Bobine à noyau de fer en régime harmonique
IV – Transformateur monophasé
1 – Mise en équation
2 – Transformateur réel
V – Etude énergétique du transformateur monophasé
VI – Essais des transformateurs
VII – Grandeurs nominales et grandeurs réduites d’un transformateur
VIII – Fonctionnement en parallèle de transformateurs
IX – Mise sous tension d’un transformateur monophasé : Courant transitoire d’enclenchement

CH II – Transformateurs triphases
Introduction
I - Etude de bobines triphasées :
1- Constitution
2 - Inductances propres, mutuelles et cycliques
3 - Inductances homopolaires
I - Description du transformateur triphasé
1 - Constitution
2 - Couplage des enroulements
a - Remarques concernant les trois groupements
b - Choix des couplage, couplages usuels
3 - Rapport de transformation , indice horaire
III - Fonctionnement d’un transformateur triphasé en régime équilibré
IV - Etude du fonctionnement en régime déséquilibré.
1 - Schémas équivalents pour les systèmes direct et inverse.
2 - Schéma équivalent pour le système homopolaire
a - Influence du couplage des phases primaire et secondaire.
b - Influence du circuit magnétique
c - Présentation du schéma équivalent en régime homopolaire
3 -Exemples de régimes désiquilibrés
a - Fonctionnement désiquilibré phase-neutre

CH III – Transformateurs spéciaux


I - Transformateurs de mesure :
1 - Généralités
2 - Transformateur d’intensité
3 - Transformateur de tension
II - Autotransformateur
1- Définitions
2 - Propriétés d’un autotransformateur monophasé parfait
III - Amplificateur magnétique
1 - Bobine à noyau de fer saturable
2 - Transducteur magnétique simple
3 - Applications
IV - Régulateur à induction
1 - Principe
2 - Applications

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CH I Rappels sur les transformateurs monophasés

I - Circuits magnétiques :

i
n Supposons l >> S
l
⇒ circuit filiforme de longueur l

S
Circuit magnétique constitué d’une substance de perméabilité µ ff µ0 ( Air )
En négligeant le phénomène d’hystérisis et en supposant que l’induction ne varie pas trop de
façon à rester dans la zone linéaire de la caractéristique B(H), on a:
l
B = µH et ni = Hl = φ
µs
l
Ce qui permet de définir R = : réluctance du circuit magnétique ( Analogue à la
µs
résistance d’un circuit électrique ).
l µs
P = = s’appelle la perméance du circuit magnétique .
R l
Association de circuits magnétiques :

1 1 2
R1
R2 R = R1 + R2

P1
P2

Exemple : circuit magnétique comportant un entrefer :P = P1 + P2

l l e
i R = RFer + Rentrefer = +
e n µs µ 0S
µ ≈ 10 à10 µ 0 ⇒c' est l' entrefer qui définit pratiquement
3 4

la réluctance globale du circuit


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e l l
Dans les transformateurs est l’ordre de et beaucoup plus grand que dans les
µ0 µ µ
machines (entrefer rotor-stator )

II – Inductances d’une bobine à noyau de fer :

φ1
i1
φf1
n2
n1 φ 1′

Le flux φ 1′ crée par la fmm (n1 i1 ) se compose du flux principal φ 1 qui traverse le circuit
magnétique et d’un flux de fuite du aux lignes de champ qui se referment dans l’air
φf1
⇒ tout se passe comme si on a 2 circuits magnétiques en parallèle :

ε = n1i1 = R f φ f = R1φ 1
1 1
n1i1 Rf1
Ordre de grandeur : R f 1 = 10 à10 R1 ⇒ φ 1 = 10 à10 φf
3 4 3 4 R1
1

Définitions:
n1φ 1′ n2
L1 = = 1 ( R1T = R / / R f 1 ) inductance totale
i1 R1T
n 1φ 1 n2
L1 = = 1 in d u c ta n c e p rin c ip a le
i1 R1
n1φ f 1 n12
l1 p = = inductance de fuites partielles
i1 R f1
R f 1 = 10 3 à 10 4 R 1 ⇒ l1 ≈ 10 − 4 à 10 − 3 L 1

III - Bobine à noyau de fer en régime harmonique :

Le circuit magnétique précédent est alimenté sous tension i1


sinusoïdale de valeur efficace U1 et de pulsation ω
r
L’équation électrique de la bobine est U1 + e1 = ri1
u1 e1
dφ dφ dφ f 1 dφ di
e1 = − n1 1t = −n1 1 − n1 = − n1 1 − l1 1
dt dt dt dt dt

Forme d’ordre du courant i1 :

Si l’on suppose que le flux φ 1 est une fonction sinusoïdale du temps, à cause du phénomène
d’hystérisis et de la saturation du circuit magnétique , le courant i1 est périodique mais non
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dφ 1
sinusoïdal ( Supposition justifiée car n1 diffère peu de u1 qui est une tension sinusoïdale
dt
)
La figure ci-dessous montre u1 (t ) , φ 1 (i1 ) desquels on déduit i1 (t ) par construction
graphique :

φ1 φ1

i1
ωt o

o i1

π e1
2
Π

wt
i1 (ωt + π ) = −i1 (ωt ) ⇒ i1 (t ) ne renferme que des harmoniques impaires. L’harmonique 3
prédominant est d’autant plus important que le fer est plus saturé
π
Le cycle d’hystérisis engendre un déphasage entre i1 et e1 inférieur à , il y a
2
consommation d’énergie active qui correspond aux pertes par hystérsis .

Pour tenir compte de cet effet, on remplace le courant i1 , par un courant sinusoïdal équivalent
(Même bilan énergétique ):

i1 → I 1 = I 1r + I 1a Ι1a : en phase / e1 , Ι1r en quadrature / e1

Ι1a
E1

α α : angle hystérétique
Ι1r

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Par ailleurs un circuit magnétique soumis à un flux variable est le siège de courants de
r r
rr ∂B r r rr 1 ∂B
Foucault ( En effet rot E = − etE = ρ j ⇒ rot j = − ) ⇒ α comprend en
∂t ρ ∂t
réalité les 2 contributions et caractérise les pertes fer

⇒ Schéma équivalent de la bobine :

i1
r l1 i1a
i1r
U1 Rf

Rf représente la résistance qui « dissipe les pertes fer »

Rappel :

L’énergie dissipée par hystérisis au cours d’un cycle est :


Wh = ∫ HdB = Aire du cycle
cycle hyst
Cette formule est difficilement exploitable, d’où le recours à des formules approchées telles :

Formule de steinmetz : Ρ h = η v f ( B m )1,6

Formule de Richter : Ρh = avfBm + bvf ( Bm ) 2

v: volume du matériau , f : fréquence, Bm : induction maximum η,a et b constantes


dépendant de la nature du matériau .

Quant aux pertes par courants de Foucault elles s’expriment sous la forme:

ΡFoucault = Kvf 2 Bm2


( K : Coefficient fonction de la nature du matériau ).

D’où une formule approchée des pertes fer :


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⇒ ΡFer = avfBm + bvf ( Βm ) 2 + kvf 2 ( Bm ) 2


Lorsque la bobine est alimentée par une tension sinusoïdale on a vu que le champ maximal
U1
s’exprime par Bm = d’où l’expression des pertes fer totales :
4,44 n1 fs
U12 1
ΡFer = a v cU1 + b v c 2
+ K v c2 U12 avec c=
f 4 ,4 4 n 1 s

Ainsi contrairement à ce qu’a l’air de prédire l’avant dernière formule, une bobine à
noyau de fer alimentée par une tension sinusoïdale voit ses pertes ferromagnétiques diminuer
lorsque la fréquence de travail augmente.
En pratique les constructeurs indiquent les pertes des tôles ferromagnétiques pm par
unité de masse ( en W/Kg ) à la fréquence f 0 = 50hz et pour une inductance
maximale B0 = 1T .

Ainsi une portion de circuit de masse M soumise à une induction sinusoïdale de


fréquence fo de valeur maximale Bm consommera :
Βm 2
ΡFer = M ( ) Ρm
Βo

IV- Transformateur monophasé

1 - Mise en équation φ
i1
Conventions : i2
u2
• On choisit un sens positif pour les lignes u1 e1 n1 n2 e2
d’induction
• On en déduit d’après la règle du
tire-bouchon le sens positif des courants
primaire et secondaire
• Les fem induites e1 et e2 sont orientées dans le même sens que les courants qui font
circuler φ
dφ 1 dφ dφ f 1
e1 = −n1 = − n1 − n1
dt dt dt ⎧⎪n1i1 → φ 1 p + φ f 1 ⎫⎪

dφ f 2 ⎨ ⎬ φ = φ 1p + φ 2 p
dφ 2 dφ ⎪⎩n 2 i 2 → φ 2 p + φ f 2 ⎪⎭
e2 = −n2 = − n2 = n1
dt dt dt
le primaire est parcouru par φ r1 = φ 1 + φ 2 p = φ + φ f 1
le 2aire est parcouru par φ r = φ 2 + φ1 p = φ + φ f 2
2

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T P I2 rt2 jxt2
dφ r1 dφ r2
e1 = − n1 et e2 = − n2 −mU 1 I2 Zt 2
dt dt U1 I1 U2
-m
⎧ dφ di1
⎪⎪ u1 = n1 + l1 + r1i1
dt dt u1 u2 Z2

⎪u = − n dφ − l di 2 − r i
⎪⎩ 2 2
dt
2
dt
2 2 -m

Equation des At : n1i1 + n1i2 = Rφ

Fonctionnement à vide =
⎧ d φ 10 d i1 0
⎪⎪ u 1 = n 1 + l 1
dt dt

⎪ u = − n d φ 10 , n 1i1 0 = ℜ φ
⎪⎩ 2 2
dt
10

dφ 10
φ et φ 10 sont à peu près identiques puisque : - A vide u1 ≈ n1
dt

- En charge u1 ≈ n1
dt
Fonctionnement en charge :

En écriture complexe les équations précédentes deviennent :

U 1 = E 1 + jl1ω I 1 + r1 I 1 ⎧ dφ
⎪⎪ 1e = n 1
dt
U 2 = E 2 − jl2 ω I 2 − r2 I 2 avec ⎨
⎪ e2 = − n 2 d φ
n1 I 1 + n 2 I 2 ≈ n1 I 10 ⎪⎩ dt

a - Transformateur parfait :
I1 I2
C’est un transformateur sans pertes ni fuites et de
circuit magnétique de perméabilité infinie U1 U2
( r, l et R tendent vers 0 ), D’où :
-m
⎧⎪U 1 = E 1 ou
⎨ I1 I2
⎪⎩U 2 = E 2 n1 I 1 + n2 I 2 = 0
U1
U2 I1 n
= = − 2 = − m Rapport de transformation du transformateur
U1 I2 n1 TP ( -m )

Impédance ramenée au primaire ou au secondaire :

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Considérons le transformateur parfait( TF ) suivant


dont le secondaire alimente une impédance Z2 :


U 2 = Z2 I 2⎪ ⎧ Z2
⎪⎪ ⎪ − mU 1 = − I1
⎪ m
I 1 = − mI 2 ⎬ ⇒ ⎨
⎪ ⎪⇔ U = Z 2 I
U2
= −m ⎪ ⎪⎩ 1 1
m2
U1 ⎪⎭ ⇔
I1 I1 = 0
Z2
Une impédance Z 2 au secondaire est équivalente à 2
m Z2
au primaire . u1 Z1 = 2
m
Réciproquement une impédance Z 1 au primaire devient k 2 Z1 au secondaire, en effet :

2
Z1 m Z 1 I1

u1 Z 2 ⇔ u1
mU 1 Z2

U2
U 1 = Z 1I 1 − = − Z1mI 2 ⇒ −mU = (m 2 Z 1 + Z 2) I 2
Z2
- I 22 1
2 - Transformateur
m réel m

a - Equations

On ne traite que les transformateurs travaillant à fréquence industrielle ( 50 à ∼ 400 hz )

On s’aperçoit expérimentalement que :

I2 1
- =− est vraie avec une erreur de 1 à 5% selon la taille du transformateur
I1 m
( Plus elle est grande plus c’est précis )
U2
- = − m avec une erreur de 5 à 15 % ( Plus grande pour les transformateurs puissants )
U1
L’hypothèse de de Kapp consiste à négliger I10 :

n1 I 1 + n 2 I 2 = 0 ⎫
⎪⎪
U 1 = E 1 + ( jl1ω + r1 ) I 1 ⎬ ⇒ − m U 1 = U 2 + z t 2 I 2 avec z t 2 = z 2 + m 2 z1

U 2 = E 2 − ( jl 2 ω + r2 ) I 2 ⎪⎭

z1 = r1 + l1ω
z2 = r2 + jl2ω
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−mU 1 C

A jxt2 I2
O U2 x
ϕ2 H M
rt 2 I 2
I2 b - Chute de tension : B

La chute de tension est par définition la différence numérique des tensions secondaires à vide
et en charge soit ∆U 2 = U 20 − U 2 . C’est le segment AM sur la figure ci-dessus, M étant
l’intersection de l’arc de cercle de centre 0 et de rayon OC et l’axe 0x .
Dans un transformateur normal, même à pleine charge la chute de tension est faible devant
U 2 ( Le triangle de Kapp ABC est petit ) si bien qu’on peut confondre M et la projection H
sur Ox de C

⇒ ∆U 2 = AM # AH = ( rt 2 cos ϕ 2 + xt 2 sin ϕ 2 ) I 2

V- Etude énergétique du transformateur monophasé :

La puissance absorbée par un transformateur est Pa = U1I1 cosϕ 1 , elle se compose de la


puissance fournie à la charge par le secondaire soit U 2 I 2 cosϕ 2 et de la consommation du
transformateur qui se compose des pertes Joule dans les enroulements et les pertes fer.

Soit Pa = U 2 I 2 cosϕ 2 + r1I 1 + r2 I 2 + Pfer Pu = U 2 I 2 cosϕ 2 représente la puissance utile


2 2
On a vu que l’induction maximale a une valeur imposée par celle de la tension d’alimentation
Pfer = avfBmbvBm2
⇒ la puissance perdue dans le circuit magnétique n’est fonction que de la fréquence et de la
tension d’alimentation.

L’expression du rendement est donc :

U 2 I 2 cosϕ 2
η=
U 2 I 2 cosϕ 2 + Pfer + PJ
où PJ = r1 I12 + r2 I 22 = rt2 I 22

Cette expression suggère les remarques suivantes :


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• A intensité du courant et tension secondaire constantes, le rendement est maximum lorsque


le facteur de puissance cosϕ 2 est égal à l’unité.
• A facteur de puissance et tension secondaire constants un transformateur travaille au
rendement maximum pour un courant I 2 réalisant la condition : Pfer = Pjoule

η ϕ2 = 0
ϕ2
'

η = f ( I 2) pour U2 = cte
f = cte
ϕ"2 >ϕ2' ϕ2 = cte

I2
Le rendement est maximumI pour I2 = I 2 e
2e

Pfer
I 2 e est donné par Pfer = rt 2 I 22e Soit : I 2e =
rt 2

I 2 e s’appelle la charge économique


En pratique on s’arrange de telle sorte que le fonctionnement optimal se produise lorsque
l’intensité du courant secondaire prend sa valeur de travail ( I 2 n pour un matériel à service
2
permanent nominal , de I 2 n environ pour un transformateur à service variable )
3

VI - Essais des transformateurs

But des essais : Déterminer ou vérifier les caractéristiques du transformateur

Deux manières possibles de procéder :

* Essais en charge réelle.


* Esais à puissance utile nulle.

Les essais à puissance utile nulle sont non coûteux et permettent l’obtention du schéma
équivalent néssaire à la prédétermination des caractéristiques en charge. Ils comportent deux
essais :

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L’essai à vide :
A w
Transfo
U1 v U20
v

U 20
- On mesure le rapport de transformation m =
U1

- Le Wattmètre donne les pertes à vide P10 composées essentiellement des pertes fer

en effet I10 ~ 1 à 5% I m → r1 I10


2
~ 10−4 à 10 −3 Pj nominales
Ainsi : P10 ≈ Pfer

Essai en court-circuit

I1CC
TI
Transfo
I2CC
A W v
P1cc

Cet essai est réalisé à l’aide d’une tension réduite fournie par un autotransformateur
( La tension nécessaire pour que le courant de court-circuit ne dépasse pas le courant nominal
est de l’ordre de 5% U n ) . La puissance absorbée se réduit pratiquement aux pertes Joule

P1cc # rt1I12cc = rt 2 I 22cc

Par ailleurs l’équation U2 =−mU1 −zt2I2 devient mU1cc = zt2I2cc

⇒ mU1cc = rt22 + xt22 I2cc ou mU1cc = rt21 + xt21 I1cc

Cet essai fournit donc les paramètres du diagramme de Kapp .

Avec les deux essais à puissance utile nulle on peut prédéterminer les caractéristiques
en charge ( Chute de tension , rendement ,....) du transformateur.

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VII - Grandeurs nominales et grandeurs réduites d’un transformateur

Toute machine électrique est caractérisée par un ensemble de grandeurs nominales


( Ex : tension nominale un ) : Ce sont les limites fixées par le constructeur, au delà
desquelles le bon fonctionnement de l’appareil n’est pas garanti.

Ex : Pour un transformateur, le constructeur donne :

f n = 50Hz , U1n , U 2 n , I 1n , I 2 n
ou f n , U1n , U 2 n , Sn = U 2 n I 2 n

Afin de comparer des machines de puissances et tensions différentes, on utilise des


paramètres dimensionnels obtenus en divisant les grandeurs physiques telles que puissance ,
tension, courant, impédance ,... par des grandeurs de référence issues des caractéristiques
nominales.

Ces valeurs réduites ou adimensionnelles exprimées en p.u ( per unit ) sont représentées par
des lettres minuscules ( p ,u , i , z ,.... )

Les grandeurs de référence de base sont :

* La tension nominale U1
* Le courant nominal In

Ainsi la tension et le courant primaire d’un transformateur valent en pu :

U1 I1 I2 U2
u1 = , i1 = , i2 = , u2 =
U1n I1n I 2n mU1n

Une impédance Z1 au primaire est exprimable en p.u . ainsi :

Z1 U1n
z1 = Z1n = impédance de référence du primaire
U I1n
( 2n I )
1n
Il en est de façon similaire pour le secondaire

Equation de Kapp en p.u. :

U2 U1 Zt2
U 2 = − m U 1 − Zt2 I 2 ⇒ = −m − I2
m U 1n m U 1n m U 1n
U 2n
U 1n I2n
⇒ u2 = − m u1 − zt 2 i 2n ⇒ u 2 = − u 1 − zt 2 i 2
m U fn U 2n

conséquences : * U1cc = zt 2 ( i 2 cc = i 2 n = 1)
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La tension relative de court-circuit et l’impédance de court-circuit en p.u. s’expriment par le


même nombre
zt1 = zt 2 = u1cc = u2 cc ,......

VIII - Fonctionnement en parallèle de transformateurs

Lorsque la puissance consommée par un utilisateur augmente et que le transformateur qui


l’alimente arrive à sa limite ,il suffit pour accroître la capacité de transfert d’énergie de
coupler en parallèle un second transformateur
D’autre part, en distribution , au lieu d’un transformateur calculé pour transmettre la pointe
maximale de consommation , donc souvent très en dessous de son fonctionnement nominal
avec un rendement médiocre, on préfère disposer de plusieurs transformateurs de moindre
puissance fonctionnant au voisinage de leurs conditions nominales et couplés en parallèle ( au
fur et à mesure que les besoins ↑ )
La mise en parallèle doit être effectuée au primaire et au secondaire . Les conditions requises
pour un fonctionnement correct
en parallèle sont :

* Même tensions primaires et secondaires


* Identité des indices horaires ( pour les
transformateurs triphasés )
* Même tension de court-circuit U CC en pu
Le fonctionnement devient idéal si aux
conditions précédentes on ajoute :
* Même augment lcc de l’impédance de court-circuit

Si les transformateurs satisfont à toutes ces conditions, leurs diagrammes vectoriels de


fonctionnement en charge, construits en p.u. se superposent .Chaque transformateur reçoit une
charge proportionnelle à la puissance nominale et les courants de charge s’additionnent
arithmétiquement :
( Remarque : I 2t = ∑ I 2 i n ' im p liq u e p a s i 2 t = ∑ i 2i )
zt2i
i2i

−U 1 U2
ucci = z t 2 i = uccj = z t 2 j = z t 2

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n n n
1 1
I 2t = ∑ I 2i = ( −mU 1 − U 2 )∑ Z t2i
= ( − mU 1 − U 2 ) ∑
i =1 i =1 i =1 z t 2 i
U 2 ni
I 2 ni
− mU 1 − U 2 1 n
=
zt2 U 2n
∑ I 2ni
i =1

mU 1 − U 2 − mU 1 − U 2 − mU 1 − U 2 1
I2j = − = I 2 nj = I 2 nj
Zt 2 j zt2U 2n zt 2 U 2n

U 2 I2 j U 2 n I 2 nj Sj Snj Snj
⇒ = n
⇔ = n
=
U 2 I2t S Sn
U 2 n ∑ I 2 ni ∑ Snj
i =1 i =1
Ainsi la contribution de chaque transformateur est proportionnelle à sa puissance nominale.

Influence d’un écart sur le rapport de transformation

Tout en étant bobinés pour les mêmes tensions primaires et secondaires, pour des raisons
technologiques ( Disposition des spires et des galettes constituant les enroulements ),
les transformateurs destinés à fonctionner en parallèle peuvent présenter des rapports de
transformation non rigoureusement identiques.

Soient 2 transformateurs en parallèles A et B tels que mA < mB


ZA A la mise sous tension du primaire.
K étant ouvert :
U1 −mAU 1 K

ZB U 20 A = mA U 1 < U 20B = mB U 2

U1 −mBU 1 I 2C

Lorsque K est fermé , il y a circulation dans les secondaires d’un courant I 2 c


−mBU1 + mAU1 U1 −mAU1 mB
Ι2c = = (mA − mB ) = ( − 1)
Z A + ZB Z A + ZB Z A + Z B mA
A. N. :

On suppose les 2 transformateurs A et B de même puissance, de même impédance de court-


circuit zcc = 0,05 p. u. , de même argument ϕ cc , de rapports de transformation mA et mA tels
m
que : B = 1,05 Calculer i 2 c
mA

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Ι2c mAU1 mB Ζ m 1 m
i2 c = = ( − 1) = 2 n ( B − 1) = ( B − 1)
Ι 2n 2 ZecΙ 2 n mA 2Ζ ec m2 2 zec mA
1
i2 c = (1,05 − 1) = 0,5 p. u.
0,1

Ce courant qui apparaît au primaire et au secondaire est inadmissible . En pratique on ne


tolère pas écart des rapports de transformations supérieur à 0,5 -1%

Influence d’un écart sur les tensions de court-circuit

Le courant secondaire total et le courant délivré par le transformateur j sont donnés par :

n n
− mU 1 − U 2 − mU 1 − U 2
I 2t = ∑ I 2i = ∑ Z t2i
, I2j =
Z t2 j
i =1 i =1
1
Ι2 j Ζ
D’ou = n T2J
Ι2t 1
∑Ζ
i =1 t 2i

En supposant les arguments des différentes impédances de court-circuit identiques :


Z t 2 i = Z t 2 i e jϕ cc = Z cci e jϕ cc

I 2 jU 2 1
= n
, d’où :
I 2 tU 2 1
Zccj ∑
i =1 Zcci
Sj 1 1
n
= =
Un 1 z ccj
∑ Si z ccj
I nj
∑ Un I n jU

1
1
i=1 z cci n z cci
I ni U n I ni
1 S S nj
= ⇒ Sj =
U S ni S ni
ccj
Snj ∑ U cci
∑ U cci
U ccj

La puissance qui transite par le transformateur j est donc :

n
∑ Si Snj
i =1
Sj = n

S U ccj
∑ U ni
i =1 cci

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A.N : 3 transformateurs ayant les caractéristiques suivantes fonctionnent en parallèle :

S n1 = 630KVA U ec1 = 5,5%


S n 2 = 400KVA U ee2 = 5,7%
S n 3 = 160KVA U ee3 = 4,8%
L’utilisateur désire un transfert de puissance maximale égal à
(630+400+160)kVA=1190kVA
Comment se répartit cette puissance entre les différents transformateurs ?

3 3
S 630 400 160
∑ Si = 1190kVA , ∑ U ni =
5,5
+
5,7
+
4 ,8
= 218
i =1 i =1 cci
1190 630
S1 = = 0,992 pu
218 5,5
1190 400
S2 = = 0,957 pu
218 5,7
1190 160
S3 = = 1,137 pu
218 4 ,8
On costate que le transformateur numéro 3, présentant la tension de court-circuit la
plus faible est surchargé. En pratique on admet un écart de 10% entre les tensions de court-
circuit extrêmes.

Influence d’un écart d’argument ϕ cc

Si les transformateurs, tout en ayant la même tension de court-circuit, n’ont pas le


même argument ϕ cc , cela signifie que leurs résistances de court-circuits exprimées en p.u.
sont respectivement différentes et que leurs triangles de Kapp ne sont pas identiques .

− U1
La figure ci-dessous représente le cas de 2 transfo A et B :

iB
U2

iA itot

n
Le courant total résultant est inférieur à la somme arithmétique des courants : I tot < ∑ I i
i =1

Convertisseurs magnétiques 17 Pr. A.


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G.E.

Pour pouvoir exploiter de façon optimale des transformateurs en parallèle , ils doivent
avoir des ϕ cc identiques.
X
En pratique tan ϕ cc = cc varie beaucoup avec la puissance du transformateur :
Rcc
tan ϕ cc < 1 pour les petits transformateurs (≤ 5 KVA) ; et > 10 pour les grands
transformateurs (≥ 50 MVA) ⇒ On évite de mettre en parallèle des transformateurs dont le
rapport des puissance est supérieur à 3.

IX - Mise sous tension d’un transformateur monophasé : Courant transitoire


d’enclenchement

L’alimentation du primaire d’un transformateur dont le secondaire est ouvert ,peut


s’accompagner d’un courant supérieur au courant nominal. Ce régime transitorie ne s’amortit
qu’assez lentement ( plusieurs dizaines de périodes sont parfois nécessaires ) entraînant
parfois l’ouverture des dispositifs de protection.
Pour mettre ce phénomène en évidence, considérons le cas simple d’une bobine sans
résistance comportant n1 spires à laquelle, à t = 0 , on applique une tension
u1 = U1m cos(ωt + α )

Nous avons l’égalité. i1 φ 10


d φ 10
U 1m cos(ω t + α ) = n 1 u1
dt

U 1m
d’où on tire φ 1 0 ( t ) = s in ( ω t + α ) + c te = φ 1 0 m s in ( ω t + α ) + c te
n 1ω
φ10m désigne l’aptitude du flux en régime et établi et cte la constante d’intégration.

A l’instant t = 0 le flux est égal au flux rémanent du circuit magnétique

φ r = φ 10m sin α + cte

d’où φ 10 ( t ) = φ 10m (sin(ωt + α ) − sin α ) + φ r


π
Le cas le plus défavorable correspond à α = ± . Il se présente lorsqu’à la mise sous tension
2
π
u1 est nulle; Avec α = − par exemple, on a φ 10 ( t ) = φ r + φ 10m (1 − cosωt )
2
qui passe par un maximum valant 2φ 10m + φ r

La courbe φ (i) du circuit magnétique montre que le courant nécessaire pour produire ce flux
peut prendre une valeur considérable devant i10m :

Convertisseurs magnétiques 18 Pr. A.


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φ
φr + 2φm

φ 10m
U1 i1m
i

i10(t)

Dans la réalité :

• Pour les pointes de flux, le fer des noyaux se sature et une partie du flux passe dans
l’intervalle entre le noyau et le bobinage ⇒ les pointes de courant sont d’autant moins
importantes que l’enroulement mis sous tension est plus loin du noyau.
• Les pertes dans le fer du circuit magnétique et cuivre de l’enroulement font que le terme
φ r − φ 10m sin α s’amortit. Toutefois le transitoire peut durer un nombre élevé de périodes
suffisant pour provoquer le fonctionnement des protections.

Convertisseurs magnétiques 19 Pr. A.


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