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Chapitre 2 :

Les opérations du
commerce
international
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

Section 01 : Les opérations d’importation

1.1 Définition et raison d’importer

1.1.1 définition d’importation


C’est acheté des produits à l’étrange, le terme « importation » désigne
communément l’introduction de marchandise dans un territoire douanier ? il
désigne en économie l’ensemble des achats de marchandises à l’extérieur d’un
pays, qu’il s’agisse de bien destinés à la consommation (biens de consommation)
ou de biens destinés ç servir pour l’investissement (biens de capitaux).

1.1.2 Les raisons d’importer


− Le produit est introuvable sur le marché local.

− Le produit se trouve dans le marché mais en volume insuffisant.

− Le produit étrange semble à être de bonne qualité.

− La marque du produit étrange est reconnue.

− Les prix du produit étrange sont moins chers que celui de produit local.

1.2 Le processus d’importation

1.2.1 Le besoin
− Expression du besoin :

Lorsque l’utilisateur manque d’un bien quelconque il émet un besoin, et pour


que ce dernier répondre aux attentes et objectifs fixés, il est indispensable a
l’acheteur de bien définir son besoin avant de passer la commande. Cette étape
détermine le bon déroulement de la procédure achat.

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Les risques en cours si le besoin est mal défini sont nombreux. Les achats réalisés
risquent excessivement coûteux par rapport à leur valeur ajoutée.

− L’élaboration du cahier des charges :

Le cahier des charges se définit comme un acte, un document de référence qui


permet à un dirigeant d’entreprise de préciser les conditions, les règles et les
exigences d’une mission, d’une intervention, d’un travail à accomplir ou d’une
tâche à exécuter par un consultant en management, en vue de résoudre un
problème spécifique ou d’améliorer une situation donnée, tout en déterminant
les résultats attendus.

Le cahier des charges est une demande de service détaillée, élaborée de façon à
protéger les intérêts du dirigeant d’entreprise et à améliorer la qualité de l’offre
présentée par le consultant.

Il permet plus particulièrement :

− De définir précisément le problème ou la situation à améliorer.

− D’identifier clairement les besoins de l’entreprise.

− De préciser les objectifs de l’intervention et les résultats attendus.

− D’établir les règles et les exigences de base pour la réalisation de l’intervention.

− D’obliger la société-conseil et ses conseilleurs à préciser les services à fournir


et les biens livrables.

− De présenter les éléments d’une entente pouvant lier les deux parties.

− De servir de document de référence pour éviter les problèmes d’interprétation


et les outils.

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− De définir les responsabilités et les rôles respectifs des parties engagées dans
l’intervention.

− De déterminer les modalités de règlement en cas de litiges.

− L’élaboration d’un Appel d’Offre :

L’élaboration d’un appel d’offres pour la réalisation d’un projet ou d’un mandat
d’intervention dans une grande organisation est souvent considéré comme un
processus long et pénible, aboutissant souvent à un cahier des charges
volumineux et complexe.

C’est l’inverse cependant qui se produit généralement dans les PME. En effet, le
dirigeant de PME est souvent porté à agir rapidement dans l’identification du
problème et dans le choix du conseiller négligeât de trancher les différentes
étapes nécessaires pour réaliser un appel d’offre pratique et efficace. Il se
contente souvent d’une rencontre informelle avec le conseiller pour expliquer
sa situation sans être suffisamment préparé laissant ainsi à ce dernier l’avantage
de diriger la négociation.

L’appel d’offre constitue la condition préalable à la mise en concurrence des


soumissionnaires, une évaluation des offres clairement compréhensible et
permettant la comparaison.

Idée de base :

Le dossier d’appel d’offre est élaboré à un degré de détail suffisant pour que les
offres puissent être évaluées de manière clairement compréhensible. A cet effet,
les questions relatives aux critères d’évaluation sont consignées dans le
catalogue des critères.

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Le cahier des charges décri les exigences envers les prestations à acheter (biens,
services, etc.).

Ainsi que la procédure d’achat.

Le dossier d’appel d’offres se compose de divers documents, à savoir le cahier


des charges, le catalogue des critères, le projet de contrat le texte de l’appel
d’offres, etc. le catalogue des critères de qualification, les spécifications
techniques, les critères d’adjudication et le modèle d’évaluation.

S’il s’agit d’un appel d’offre public, le dossier d’appel d’offre doit remplir les
exigences formelles prévues par la législation sur les marchés publics.

Les objectifs, exigences envers le système, concepts, études détaillées,


spécifications précises, etc. élabore dans d’autres modules sont intégrés dans le
cahier des charges sous forme de pièces jointes.

Le manque de rigueur dans l’élaboration d’un cahier des charges entraîne un


risque élevé d’échec dans ses relations futures avec le consultant et une grande
insatisfaction.

Les fichiers fournisseurs :

En général puisque l’importateur est une entreprise donc on suppose qu’il y a


une organisation interne. Pour cela, il est recommandé que l’entreprise dispose
dans son service achat d’un fichier fournisseur, ce dernier est un outil de travail
très important, il permet aux responsables concernés de savoir où et comment
acheter.

Le fichier fournisseur comporte des renseignements qui permette de s’informer


ou le matériel ou bien les produits désirés sont trouvés. Ainsi, le fichier
fournisseur comporte au moins les renseignements suivants :

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∙ Le nom de l’entreprise exportatrice.

∙ L’adresse.

∙ La date de création.

∙ Ses clients étrangers.

∙ Le volume des ventes.

∙ Ses chiffres d’affaires.

∙ Ses pratiques commerciales.

∙ Les prix pratiqués.

1.2.2 L’Appel d’Offre International Ouvert


Un appel d’offre est une procédure qui permet de faire le choix de l’entreprise
(le soumissionnaire qui sera le fournisseur) la plus à même de réaliser une
prestation de travaux, fournitures ou services. Le but est de mettre plusieurs
entreprises en concurrence pour fournir un produit ou un service.

Les appels d’offres sont devenus une pratique courante de tous les processus
d’achat dès lors que leur montant est significatif. Ils traduisent le poids des
directions des achats et l’intensité de la concurrence.

Ce qui caractérise l’appel d’offre international c’est sa publicité. Il est publié,


surtout dans la presse et dans des bulletins spécialisés.

Le cahier des charges est mis en vente dans des lieux cités dans le placard
publicitaire, et les fournisseurs peuvent donc retirer le cahier de charges pour
formuler leurs offres ensuite.

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L’ouverture des plis :

L’ouverture des plis par la commission d’ouverture des plis (COP), doit se
dérouler au lieu et à la date fixée par la structure contractante dans l’avis d’appel
d’offres, les soumissionnaires seront invités à y assister.

Tout soumissionnaire peut désigner une personne dûment mandatée pour les
représenter à la séance d’ouverture des plis.

Pour le processus en une seule étape, les plis contenant les offres techniques et
les offres financières seront ouverts en séance par la commission d’ouverture
des plis (COP).

1.2.3 Le choix du soumissionnaire à retenir


Dans le cadre de la sélection de l’offre étrangère, la procédure devrait se
terminer par le choix d’un seul soumissionnaire. Ainsi après avoir examiné toutes
les rubriques du tableau comparatif des soumissionnaires, on arrive donc à
l’ultime étape.

Généralement le comité d’étude des offres peut se pencher sur le choix


d’entreprise étrangère à retenir. D’abord le premier réflexe c’est de voir le côté
financier, ici on voit le montant total de chaque offre (pour une bonne
comparaison) cependant, chaque montant total étant exprimé dans une devise
convertible, cette dernière est relative au pays du soumissionnaire, ce qui fait,
pour avoir une idée sur l’importance du montant on convertit toutes les devises
annoncées dans la monnaie locale.

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Pour faire ce choix on peut se baser sur des 3 modes suivants :

− Le moine-disant : on retient l’offre la moins chère.

− Le mieux-disant : le montant total aux yeux de l’importateur n’est ni trop cher


ni moins chère (acceptable), cependant l’importateur a rajouté deux ou trois
rubriques qui lui tiennent à cœur.

− Le moine-disant conforme : c’est l’offre la moins chère mais le soumissionnaire


a accepté toutes les conditions même les plus difficile.

Les motifs de ces choix peuvent découler de la politique de l’entreprise en


matière d’achat à l’importation, ainsi la direction générale de l’entreprise peut
établir des modes de sélection.

La conséquence à partir de ce moment le soumissionnaire change de statut, il


devient le partenaire, donc il a remporté l’affaire et il va signer le contrat.

1.2.4 Exécution du contrat


Une fois le contrat rédigé et signé par les deux parties il faut l’exécuter, cela
correspond à la concrétisation de l’affaire, en fait chaque partie va faire ce sur
quoi s’est engagé dans le contrat pour arriver à une bonne fin. (5)

1.3 formalités préliminaires


L'exercice de l'activité d'importation nécessite l'immatriculation au registre du
commerce. Cette immatriculation s'effectue auprès du tribunal de première
instance du lieu de situation de l'établissement principal du commerçant ou du
siège de la société. Le numéro analytique du registre du commerce doit être
porté sur les titres d'importation.

(5) : https://docs.google.com/document/d/1B3jlryDycD7KHLCuFgUerqXtqvGDtUXmZRocA1KZJ_I/edit

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1.4- Modalités d'importation

1.4.1- Marchandises libres à l'importation :


En application des dispositions de l'article 1er de la loi n° 13-89 relative au
commerce extérieur, telle qu'elle a été modifiée et complétée, les marchandises
sont libres à l'importation sous réserve des limites prévues par ladite loi ou par
toute autre législation en vigueur lorsqu'il s'agit de sauvegarder la moralité, la
sécurité et l'ordre public, la santé des personnes ou de protéger la faune et la
flore , le patrimoine historique, archéologique et artistique national ou de
préserver la position financière du pays.

Les restrictions quantitatives à l'importation concernent uniquement les


poudres et explosifs, les pneumatiques rechapés ou usagés, la friperie et certains
dérivés halogénés des hydrocarbures (CFC), les équipements frigorifiques
utilisant les dérivés halogénés, châssis usagers de véhicules automobiles et roues
équipées de pneus rechapés ou de pneus usagés et ce conformément aux
dispositions de l'arrêté n° 1308-94 du 19 Avril 1994 fixant la liste des
marchandises faisant l'objet des mesures de restrictions quantitatives à
l'importation et à l'exportation tel qu'il a été modifié et complété.

A l'exception des produits précités, toutes les autres marchandises sont libres
à l'importation.

Pour les marchandises libres à l'importation, l’opérateur souscrit un engagement


d'importation sur le formulaire intitulé "Engagement d'importation, Licence
d'importation, Déclaration Préalable d'Importation" L'Engagement
d'Importation est établi en 5 exemplaires et doit être accompagné d'une facture
pro forma en 5 exemplaires précisant :

• le prix unitaire exprimé en valeur départ usine, FOB, FAS ;

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• la quantité exprimée en unités de mesures adéquates ;

• la désignation commerciale de la marchandise.

L'Engagement d'importation est présenté pour domiciliation auprès d'une


banque agréée choisie par l'importateur. Après domiciliation, la banque remet à
l'importateur l'exemplaire qui lui est destiné et deux exemplaires, sous pli fermé,
destinés au bureau douanier.

La durée de validité de l'Engagement d'Importation est de 6 mois. Ce délai


commence à courir à compter de la date de sa domiciliation.

L'Engagement d'importation permet le passage en douane et le règlement


financier de la marchandise.

Sont dispensés de l’Engagement d'Importation les opérations d'importation


sans paiement (dons sans caractère commercial, marchandises donnant lieu à
des règlements par des avoirs constitués légalement à l'étranger, remplacement
au titre de la garantie, etc.…)

2.2.2- Marchandises soumises à Licence d'importation :


Seuls les poudres et explosifs, les pneumatiques rechapés ou usagés, la friperie
et certains dérivés halogénés des hydrocarbures (CFC), les équipements
frigorifiques utilisant les dérivés halogénés, châssis usagers de véhicules
automobiles et roues équipées de pneus rechapés ou de pneus usagés sont
soumis à Licence d'importation conformément aux dispositions de l'arrêté du
ministre du commerce extérieur, des investissements extérieurs et de l'artisanat
n° 1308-94 susvisé tel qu'il a été modifié et complété.

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La Licence d'importation est établie en 6 exemplaires sur le formulaire intitulé


"Engagement d'Importation, Licence d'importation, Déclaration Préalable
d'importation".

Elle est accompagnée d'une facture pro forma en 5 exemplaires précisant :

• le prix unitaire exprimé en valeur départ usine, FOB, FAS ;

• la quantité exprimée en unités de mesures adéquates ;

• la désignation commerciale de la marchandise.

La licence d'importation est déposée, contre récépissé, au Ministère chargé du


commerce extérieur ; elle est délivrée par ce département, après avis du
ministère intéressé.

La décision d'octroi ou de refus de la Licence d'importation est notifiée à


l'intéressé par le Ministère chargé du commerce extérieur dans un délai
n'excédant pas 30 jours à compter de la date de dépôt de la demande. Tout rejet
de demande d'obtention d'une licence d'importation doit être motivé.

La durée de validité de la licence d'importation est de 6 mois au maximum. Ce


délai commence à courir à partir de la date du visa du Ministère Chargé du
Commerce Extérieur.

La licence d'importation permet le passage en douane et le règlement financier


de la marchandise.

1.4.2- Marchandises soumises à Déclaration Préalable d'Importation :


Les importations de marchandises qui causent ou menacent de causer un
préjudice grave à la production nationale peuvent être soumises à Déclaration
Préalable d'Importation, comme mesure de surveillance des importations, dans

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

les conditions fixées par la loi n° 13-89 relative au commerce extérieur susvisée
et les textes pris pour son application. C'est le cas notamment d'importations
massives, d'importations de produits subventionnés par le pays exportateur ou
importés en prix de dumping.

La Déclaration Préalable d'Importation est instituée soit d’office, soit à la


demande des intéressés, à titre conservatoire, en attendant la mise en
application des mesures définitives (majoration des droits de douane, droit
compensateur, droit antidumping).

La Déclaration Préalable d'Importation est instituée par décision conjointe du


Ministre chargé du commerce extérieur et du (ou des) Ministre (s) intéressé (s).
Elle est établie en 6 exemplaires sur le formulaire intitulé "Engagement
d'importation, Licence d'importation, Déclaration Préalable d'Importation",
accompagnée d'une facture pro forma en 5 exemplaires précisant :

• le prix unitaire exprimé en valeur départ usine, FOB, FAS ;

• la quantité exprimée en unités de mesures adéquates ;

• la désignation commerciale de la marchandise.

La "Déclaration Préalable d'Importation" est déposée au Ministère chargé du


commerce extérieur et instruite par ce département pendant un délai maximum
de 10 jours. Elle peut également être soumise au Ministre intéressé pour avis
préalable. Dans ce dernier cas, le délai d'instruction est porté à 20 jours.

La durée pendant laquelle il est fait recours à la Déclaration Préalable


d'Importation est de 9 mois renouvelable une seule fois. Ce délai commence à
courir à compter de la date de la décision conjointe du Ministre chargé du
commerce extérieur et du (ou des) Ministre (s) intéressé (s). La durée de validité

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de la Déclaration Préalable d'Importation est de 3 mois, elle permet le passage


en douane et le règlement financier de la marchandise.

1.4.3- Marchandises soumises à la Demande de Franchise Douanière :


La Demande de Franchise Douanière est requise pour l'importation des
marchandises libres à l'importation admises en franchise de droits de douane
dans le cadre des Conventions et Accords commerciaux et tarifaires conclus
entre le Maroc et certains pays, les produits faisant l’objet de contingents
tarifaires prévus par les Accords d’Association et de Libre Echange conclus entre
le Maroc et la Communauté Européenne et le Maroc et les Etats de l’Association
Européenne de Libre Echange (AELE), et les produits soumis à contingents
tarifaires prévus par les Accords multilatéraux.

La ‘’Demande de Franchise Douanière’’ est présentée à la Direction de la


Politique Commerciale Extérieure au Ministère chargé du commerce extérieur
(Division des Importations) par les importateurs désirant bénéficier de la
franchise douanière au titre de ces Accords.

Elle est établie en 4 exemplaires sur le formulaire intitulé "Demande de Franchise


Douanière" et accompagnée d'une facture pro forma en 3 exemplaires, précisant
:

• le prix unitaire exprimé en valeur départ usine, FOB, FAS ;

• la quantité exprimée en unités de mesures adéquates ;

• la désignation commerciale de la marchandise.

La Demande de Franchise Douanière est déposée au Ministère chargé du


commerce extérieur ; elle est délivrée par ce département après avis du
Ministère intéressé.

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

La décision d'octroi ou de refus de la franchise douanière est notifiée à l'intéressé


par le Ministère Chargé du Commerce Extérieur.

La durée de validité de la franchise douanière est de 6 mois au maximum. Ce


délai commence à courir à partir de la date du visa du Ministère chargé du
commerce extérieur.

1.4.4- Rectifications et Tolérances :


La modification des conditions initiales (valeur, quantité, pays d'origine ou de
provenance, validité, etc.…) de la Licence d'importation, de la Déclaration
préalable d'importation et de la demande de franchise douanière doit faire
l'objet d'une nouvelle demande. Cette nouvelle demande n'est pas nécessaire
lorsqu'il s'agit du changement du nom du fournisseur d'un même pays ou du
bureau douanier.

Par ailleurs, un dépassement du poids total initial ou du montant initial, repris


sur les engagements d'importation est admis dans la limite de 10%.

Pour les licences d'importation et les déclarations préalables d'importation, il est


admis :

• un dépassement de 10% du montant initial autorisé, à condition que ce


dépassement résulte d'une augmentation du prix unitaire ne dépassant pas 10%.

• un dépassement de 10% du poids total initial, à condition que ce dépassement


résulte :

- d'une majoration de la valeur totale de la marchandise,

- d'une majoration du nombre d’unités ;

- d'une minoration du prix unitaire de la marchandise.

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1.4.5- Contrôle de la qualité à l’importation :


le contrôle de la qualité est institué à l’importation des produits industriels dont
les normes sont rendues d’application obligatoire et ce, conformément aux
dispositions des lois et textes relatifs à la normalisation (Dahir n° 1-70.157 du 30
Juillet 1970 - BO n° 3024 du 14 Octobre 1970) tel qu’il a été modifié et complété.

En ce qui concerne les produits agroalimentaires et pharmaceutiques, ils sont


régis respectivement par la loi n° 13-83 relative à la répression des fraudes et le
décret n° 2-76-266 du 6 Mai 1977 relatif à l’agrément, à l’autorisation de débit
de spécialités pharmaceutiques tel qu’il a été modifié et complété.

L’importation et l’enlèvement des produits industriels dont les normes sont


rendues d’application obligatoire, sont subordonnés à la présentation d’une
Attestation de conformité aux normes délivrées par le ministère chargé de
l’industrie.

Les opérateurs qui s’approvisionnent chez les mêmes fournisseurs sont autorisés
à importer lesdits produits en dispense du contrôle de conformité aux normes
rendues d’application obligatoire au vu d’un document intitulé " Autorisation
d’admission de produits en dispense du contrôle de conformité aux normes
rendues d’application obligatoire " délivré par le Ministère chargé de l’Industrie
et dont la validité est fixée pour une année

En cas de changement de fournisseurs, la présentation des documents de


conformité ou de l’autorisation précitée est requise.

Pour les produits industriels soumis à attestation de conformité aux normes,


l’opérateur doit aviser les services du Ministère chargé de l’Industrie de chaque
arrivage de ces produits aux bureaux douaniers aux fins de contrôle de
conformité.

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Dans le cas du prélèvement d’échantillons, un procès-verbal d’échantillonnage


est établi en conséquence. Ces échantillons sont transmis par les services du
Ministère chargé de l’Industrie au laboratoire concerné pour réaliser les essais
nécessaires.

En cas de conformité des produits industriels concernés, l’attestation de


conformité dont une copie est transmise au bureau d’importation, est délivrée
à l’opérateur.

En cas de non-conformité, les résultats des essais sont notifiés par les services
du Ministère chargé de l’Industrie, tant qu'au service douanier qu'à l’opérateur.
En cas de contestation, ce dernier dispose d’un délai de 8 jours pour demander
une seconde analyse portant sur le même échantillon.

Si, à l’expiration du délai de huit jours, la seconde analyse n’a pas été demandée
ou si les résultats de la seconde analyse concordent avec les résultats des
premiers essais, le produit en cause doit être réexporté En cas de refus de
réexportation, les dispositions de la loi n° 13.83 relatives à la répression des
fraudes sur les marchandises demeurent applicables.

Dans le cas où la seconde analyse infirme les résultats des premiers essais, une
attestation de conformité est délivrée à l’opérateur.

1.4.6- Contrôle sanitaire vétérinaire et phytosanitaire :

a- Contrôle sanitaire vétérinaire :


En application de la loi n° 24-89 du 10 Septembre 1993 -( B.O. n° 4225 du 20
Octobre 1993), édictant des mesures de police sanitaire vétérinaire,
l’importation d’animaux vivants, de denrées animales, de produits d’origine
animale, de produits de multiplication animale et de produits de la mer et d’eau

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

douce, est soumise, aux frais de l’opérateur, à une inspection sanitaire et


qualitative.

Ces animaux et produits sont interdits à l’importation lorsque le pays d’origine


ou de provenance est non reconnu indemne de maladies contagieuses.
Toutefois, peuvent être admis à l’importation certains de ces produits ou
denrées ayant été soumis à des traitements spécifiques avant leur importation
dans les conditions sanitaires et ne présentant plus de danger de contagion.

Ces animaux et produits ne sont admis à l’importation que s’ils sont


accompagnés de documents sanitaires délivrés par les autorités sanitaires
officielles ou dûment habilitées du pays d’origine et le cas échéant, du ou des
pays de transit.

L’inspection sanitaire vétérinaire est effectuée par les inspecteurs vétérinaires


responsables du ou des postes frontaliers ouverts à l’importation des animaux
et produits précités. Les animaux sont soumis au régime de la quarantaine.

Pour les produits animaux, l’inspection consiste en une ou plusieurs des


opérations suivantes en fonction de la recherche envisagée :

• examen documentaire

• contrôle physique du produit

• prélèvement d’échantillons pour analyse

Au vu des résultats de l’inspection, un certificat sanitaire est délivré à l’opérateur


et donne lieu soit à l’admission, soit au refoulement du produit concerné.

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

Les produits et denrées reconnues impropres à la consommation humaine ou


animale peuvent être, à la demande de l’importateur soit détruites, soit
incinérés

b- Contrôle phytosanitaire :
En application du Dahir du 20 Septembre 1927 et les textes pris pour son
application notamment l’arrêté du Ministère de l’Agriculture et de la Réforme
Agraire n° 1306-85 du 22 Décembre 1986, l’importation des végétaux et produits
végétaux définis dans l’article 5 du Dahir précité est soumise à un contrôle
phytosanitaire systématique et obligatoire.

L’importation de ces produits ou de certains d’entre eux provenant de pays ou


régions déterminés peut être interdite.

Toutefois sont dispensés du contrôle sanitaire, les plantes séchées (article 12 du


Dahir et 5 de l’arrêté précités).

Les services concernés peuvent ordonner :

• soit la désinfection ou la fumigation des produits végétaux

• soit le refoulement ou la destruction de ces produits.

L’importation de ces produits n’est autorisée par les services douaniers qu’après
production d’un Certificat d’inspection phytosanitaire délivrée par le service de
la protection des végétaux.

1.4.7- Procédures d’importation de produits pharmaceutiques :


Les produits pharmaceutiques sont régis par :

• Le Dahir n° 1-59-367 du 19 Février 1960 portant réglementation de l’exercice


des professions de médecin, pharmacien, chirurgien, dentiste, herboriste et

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

sagefemme, tel qu’il a été modifié et complété par le Dahir portant loi n° 1-76-
432 du 15 Février 1977.

• Le Dahir n° 1-80-340 du 25 Décembre 1980 portant promulgation de la loi n°


21-80 relative à l’exercice à titre privé de la médecine, de la chirurgie et de la
pharmacie vétérinaire.

L’importation des spécialités pharmaceutiques est soumise à l’agrément du


Ministère de la Santé Publique.

Cet agrément est donné sous forme d’un enregistrement préalable dans les
conditions fixées dans le titre premier du décret n° 2-76-266 du 6 mai 1977 relatif
à l’agrément à l’autorisation de débit des spécialités pharmaceutiques et à la
publicité des médicaments spécialisés à l’officine et des spécialités
pharmaceutiques, pris pour l’application du Dahir n° 1-59-367 précité.

Pour l’importation des spécialités pharmaceutiques, deux conditions sont


exigées, à savoir :

• L’autorisation d’exercer en qualité de pharmacien, fabricant ou importateur,


délivrée par le Secrétariat Général du Gouvernement ;

• L’agrément de la spécialité pharmaceutique octroyé par le Ministère de la


Santé Publique.

Cette autorisation comporte :

• Le nom de la spécialité ;

• La forme de présentation ;

• Le fabricant étranger ;

• Le laboratoire importateur (autorisation d’exercer)

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

• La composition du produit.

2.2.9- Déclaration Unique des Marchandises :


L'importation des marchandises est soumise, en plus de la facture, du titre
d'importation et, le cas échéant des autres documents exigibles selon la nature
des produits, à la présentation au bureau douanier dans un délai de 60 jours à
compter du dépôt de la déclaration sommaire, d'une déclaration en détail sur le
formulaire intitulé "Déclaration Unique de Marchandise" -DUM- (accompagnée
des documents cités plus haut.

Les marchandises qui n’ont pas fait l’objet de cette déclaration dans le détail
susmentionné sont considérée comme abandonnées en douane.

Sont également considérées comme abandonnées en douane, les marchandises


pour lesquelles une déclaration en détail a été déposée mais non enlevées dans
un délai de 3 mois à compter de la date d’enregistrement de ladite déclaration
et pour lesquelles les droits et taxes n’ont pas été payés ou garanties.

Les bureaux de dédouanement ouverts à l’importation et à l’exportation des


marchandises déclarées sous tout régime de dédouanement sont fixés par
l’arrêté du ministre des finances et des investissements extérieurs n° 1609-95 du
13 mars 1995 modifiant l’arrêté du ministre des finances n° 1312-77 du 31
octobre 1977 fixant la liste des bureaux des douanes et impôts indirects, leurs
compétences et désignant ceux par lesquels doivent s’effectuer obligatoirement
certaines opérations de dédouanement tel qu’il a été modifié et complété par
l’arrêté du ministre des finances et des investissements extérieurs n° 1609-95 du
13 mars 1995, B.O 4320 du 16 août 1995 et l’Arrêté du Ministre de l’économie,
des finances, de la privatisation N° 1666-01 du 07 septembre 2001 (B.O N° 4940
du 04–10 -2001).

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

Circuit de la déclaration en détail des marchandises dans les bureaux


informatisés :

1- Etablissement de la déclaration par l’importateur ou son mandataire

2- Dépôt de la déclaration : transmission informatique des énonciations de la


déclaration :

-la déclaration en détail doit être déposée dans un délai de 60 jours à compter
de la date du dépôt de la déclaration sommaire en cas de transport aérien ou
maritime et de la date de l’arrivée des marchandises au bureau de douane en
cas de transport terrestre.

-possibilité de dépôt de la déclaration par anticipation pour les marchandises


périssables, dangereuses ou inflammables avant l’arrivée des dites
marchandises au bureau des douanes.

3- Enregistrement de la déclaration :

Le numéro et la date d’enregistrement sont affichés sur le terminal utilisé par le


déclarant et reproduits automatiquement.

4- dépôt de la copie écrite de la déclaration :

La copie écrite de la déclaration doit être déposée au bureau de douane


concerné, au plus tard le :

• 5ème jour ouvrable suivant celui de l’enregistrement pour les déclarations


sous régimes économiques en douane ;

• 15ème jour ouvrable suivant celui de l’enregistrement pour les déclarations de


cession sous régimes économiques en douane ;

• le jour suivant celui de l’enregistrement pour les autres déclarations

5- Vérification documentaire de la déclaration

Rectification des déclarations :

- Rectification des éléments quantitatifs (valeur, quantités nombre) de la


déclaration en détail le même jour de dépôt et avant la vérification physique des
marchandises ;

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

- Rectification de la déclaration par anticipation au jour de l’arrivée de la


marchandise et avant la vérification physique des marchandises.

6 Détermination de la valeur en douane

7 Visite et vérification physique des marchandises

8 Paiement des droits et taxes :

Acquittement des droits et taxes contre quittance soit au comptant, soit par
crédit d’enlèvement soit par remise d’obligation cautionnée

9 Enlèvement de la marchandise :

Délivrance de l’autorisation d’enlèvement ; l’exemplaire " Bon à Enlever " de la


déclaration est annoté de cette autorisation. (6)

(6) : https://www.douane.gov.dz/spip.php?article454

52
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

Section 02 : Les opérations d’exportation

2.1 Opération d'exportation

Pour réaliser une opération d’exportation il faudrait rassembler les conditions


propices permettant une sortie de marchandises et le rapatriement de fonds.

2.1.1Le contrat commercial

Tout en étant un document justifiant une vente de marchandises à l’étranger


il peut prendre plusieurs formes :

• Un contrat contracté entre l’acheteur et l’exportateur.

• Une facture pro forma ou définitive.

• Un bon ou lettre de commande.

• La confirmation définitive d’achat ou de vente.

Chaque document doit indiquer :

• les noms des parties contractantes.

• Le pays de destination.

• La nature et la qualité de marchandises ( poids, qualité, description).

• Le prix unitaire et la valeur globale.

• La monnaie de facturation.

• La date d’exigibilité du paiement.

• La nature du contrat.

• Le taux de commission revenant à l’agent étranger.

La monnaie de facturation peut être fixée :

• En dirhams.

• En l’une des devises cotées par BANK AL MAGHRIB.

53
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

• En l’une des monnaies prévues par un accord de paiement particulier si


l’importateur est ressortissant d’un pays avec lequel le Maroc est lié un tel
accord.

2.1.2Le délai de paiement

Ce délai ne doit guère dépasser 150 jours à compter de la date de


l’embarquement de la marchandise ou d’imputation douanière à l’exception
faite d’une prolongation sur accord de l’Office des Changes. Il est vivement
conseillé de mentionner le mode de règlement (mention toutefois non
obligatoire) est-il à vue ou à échéance, par virement ou par crédit documentaire.

2.1.3La souscription au titre d'exportation

L’exportation ne peut se faire que sous couvert d’un titre d’exportation. Ce


document doit être sous la forme d’un engagement de change (marchandises
libres à l’exportation ou d’un certificat d’exportation (marchandises soumises à
une autorisation préalable).

Il est à noter que l’engagement de change se présente sous forme d’un jeu de
quatre exemplaires (1 blanc, 1 rouge, 1 bleu et 1 vert).

Il est à signaler que les exportations temporaires, les exportations dans le cadre
du trafic de perfectionnement à l’étranger, les exportations sans caractère
commercial d’une valeur de 3 000 DH, les exportations d’échantillons sans
paiement d’une valeur maximale de 10 000 DH, les exportations de
marchandises sans limitation de montant, réalisées par le touriste lui-même lors
de son départ du Maroc, les exportations réalisées par un commerçant marocain
pour le compte d’un touriste de passage au Maroc pour une valeur maximale de
50 000 DH sont dispensées de l’établissement d’un titre d’exportation.

Les opérations réalisées sans paiement d’une valeur supérieure à 3 000 DH, les
exportations d’échantillons sans paiement d’une valeur supérieur à 10 000 DH,
Les exportations en vue de la vente en consignation de produits autres
qu’agricoles au artisanaux, les exportations dont la date de règlement est
supérieure à l’échéance fixée par la réglementation des changes exigent un visa
préalable délivré par l’Office des Changes.

54
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

Le titre d’exportation doit contenir des renseignements obligatoires telles les


coordonnées de l’exportateur, la quantité et la valeur de la marchandise. La
monnaie de facturation et le mode de paiement doivent être conformes aux
dispositions de la réglementation des changes.

2.1.4La sortie des marchandises

Avant le passage en douane de la marchandise on doit procéder à la réunion de


certains documents à savoir la facture définitive, les documents commerciaux,
les documents d’expédition et de contrat d’assurance transport.

2.1.5 facture définitive

Ce document doit être établi en tenant compte des prescriptions de la


réglementation des changes et doit être conforme aux caractéristiques de
l’expédition car il servira de base de calcul des droits de douane qui seront
supportés par le client étranger.

2.1.6Les documents commerciaux

Ces documents ne seront réunis que si votre client vous en fait la commande. Ils
sont sous la forme de :

Note de poids et de colisage qui indique le nombre de colis, le détail et le poids


de la marchandise.

Certificat d’origine il y’a lieu d’en distinguer deux catégories :

Les certificats d’origines permettant l’application de tarifs préférentiels à nos


produits sur certains marchés étrangers de ce par le biais du certificat EUR 1
(C.E.E) ou de la formule A (système généralisé des préférences) établis par les
services des douanes. Certificats d’origines délivrés par les Chambres de
Commerce, d’Industrie et de Services et les Chambres d’Artisanat sont les
documents qui justifient l’origine de la marchandise.

Les certificats sanitaires ou d’analyse : qui attestent de la salubrité des produits


exportés ou de leur conformité avec les normes spécifiées dans le contrat
commercial.

55
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

2.1.7Les documents d'expédition

Ces documents varient avec le type de transport retenu pour la marchandise.


Pour la voie aérienne on retient la lettre de transport aérien ou L.T.A (Air Ways
bill of lading), pour la voix maritime on a le Bill of lading et pour la voie ferrée on
a la lettre de voiture Rail road bill of lading et pou(E)r la voix routière on a la
lettre de voiture Truck bill of lading.

2.1.8Le contrat d’assurance transport

Comme son nom l’indique c’est une assurance qui devra couvrir les risques liés
au transport de la marchandise. Cette assurance si elle est contractée au Maroc
devrait être incluse dans le prix de revient.

2.1.9Le passage en douane

Avant tout passage de marchandise en douanes on devrait au préalable procéder


à certaines démarches à savoir la déclaration de l’exportation connue
généralement sous le nom de DUM « Déclaration Unique des Marchandises » et
la réunion de document. La déclaration d’exportation est établie au minimum en
6 exemplaires et comprend, en autres, le nom et l’adresse du déclarant, le mode
de transport retenu, la désignation, le poids et le numéro de la nomenclature
douanière de la marchandise susceptible d’être l’objet de l’exportation, la valeur
F.O.B . et éventuellement le nom et l’adresse du soumissionnaire et de sa
caution. Ensuite on devrait présenter aux services des douanes du lieu
d’exportation les documents suivants :

• La déclaration d’exportation.

• Deux exemplaires de la facture définitive au minimum.

• Les exemplaires rayés rouge et bleu du titre d’exportation.

• Un avis d’exportation pour bénéficier du remboursement, le cas échéant, de


TVA.

Un certificat d’origine dûment rempli délivré par les instances Concernées.

• Un bon de mise à quai pour les marchandises en container ou en remorque ou


bien un bulletin de réception délivré par l’Office d’Exploitation des Ports ou

56
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

encore une déclaration d’expédition délivrée par la compagnie aérienne qui


assurerait le transport de la marchandise.

• Une note de poids de colisage.

Une fois ces documents présentés aux services de douanes ces derniers
procéderont à l’enregistrement de la déclaration d’exportation DUM «
Déclaration Unique des Marchandises » , au contrôle de la marchandise , et à
l’imputation des exemplaires bleu et rouge du titre d’exportation et remettront
alors un bon à changer, un bob à embarquer pour le transporteur, l’exemplaire
bleu du titre d’exportation destiné à l’Office des Changes, un exemplaire de la
facture définitive, un avis d’exportation, la note de poids et de colisage et enfin
le certificat d’origine.(7)

(7) : https://www.rabat.cci.ma/fr/rubrique/operation-d-exportation

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

Section 03 : Les moyen de paiements

Le choix du moyen de paiement dans le contrat de vente est d’autant plus


important dans les relations commerciales internationales que les risques de
non-paiement sont décuplés du fait de l’éloignement des entreprises.
Différentes techniques sont à la disposition des entreprises. Cette note en fait
un résumé.

3.1 Les instruments de paiement

Les instruments de paiement désignent la forme matérielle servant de support


au paiement.

3.1.1 Le chèque
Il faut distinguer deux sortes de chèques :

- le chèque d’entreprise (check) émis par le titulaire du compte (l’acheteur


importateur) appelé « tireur » sur une banque appelée « tirée » au profit du «
bénéficiaire » (le vendeur, l’exportateur).

Il peut, pour offrir plus de garantie, être certifié c’est-à-dire que la banque
appose sur le chèque un visa attestant qu’il existe une provision suffisante sur le
compte bancaire lors de son émission et qu’elle bloque cette provision jusqu’à
l’expiration du délai légal de présentation.

- le chèque de banque (bank draft) émis par une banque, à la demande de


l’acheteur et qui représente donc un engagement direct de paiement de celle-
ci.

On remarque que le chèque est un instrument peu utilisé dans la pratique du


commerce international car malgré sa simplicité d’utilisation, il présente certains
inconvénients peu attractifs. En effet, outre le fait que son statut juridique et la

58
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

possibilité d’y faire opposition varient fortement d’un pays à l’autre, le risque
politique subsiste ainsi que les risques de perte, vol et falsification. De plus, les
délais d’encaissement peuvent être longs (envoi par la poste, intervention de
plusieurs banques) et les frais importants.

Les effets de commerce

Ils se rencontrent sous deux formes :

- la lettre de change ou traite (bill of exchange) est un écrit par lequel le vendeur
(tireur) donne ordre à l’acheteur (tiré) de payer à vue ou à une date déterminée
une certaine somme à lui-même ou à un tiers (bénéficiaire).

- Le billet à ordre (promissory note) est également un écrit mais il est émis par
l’acheteur (appelé « souscripteur ») au profit du vendeur (« bénéficiaire »).
Hormis cette différence essentielle, ce dernier présente les mêmes
caractéristiques que la lettre de change.

La lettre de change est un instrument couramment utilisé dans les relations


internationales car, contrairement au billet à ordre, elle est émise à l’initiative
du vendeur. Elle présente le grand avantage de matérialiser sa créance et de
préciser exactement le délai de paiement accordé. Cependant le risque d’impayé
subsiste (quoiqu’il puisse être pratiquement annulé si le tireur obtient l’aval
d’une banque sur la lettre c’est à dire l’engagement solidaire de payer).
Néanmoins, les risques de perte, vol et falsification et la lenteur de
recouvrement demeurent.

Une traite émise par un exportateur est communiquée à l’importateur par un


intermédiaire (banque ou agent de l’exportateur). A l’échéance, elle sera réglée
par virement.

59
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

3.1.2 Le virement bancaire


Le virement (bank transfer) est un ordre donné par un acheteur étranger à son
banquier de débiter son compte d’une certaine somme pour créditer celui du
vendeur.

Il peut être transmis par courrier, télex ou encore par un réseau de


télécommunications privées gérées par ordinateur : le virement SWIFT (Society
for Wordlwide Interbank Financial Télécommunications) appuyé sur l’EDI
(échanges de données informatisées).

Le virement SWIFT est à privilégier chaque fois que les relations le permettent :
il est le moyen de transmission le plus rapide, le plus souple et il est peu coûteux.

Autres avantages : impossibilité de perte, vol ou falsification puisqu’il n’y a pas


de support papier et impossibilité d’impayé. Un des principaux inconvénients est
qu’il est émis à l’initiative de l’acheteur.

3.2 Les techniques de paiement


Plusieurs techniques de paiement existent pour collecter les instruments de
paiement. Elles offrent une sécurité plus ou moins grande dans le recouvrement
des fonds, les plus sûres étant également les plus coûteuses et les plus difficiles
à mettre en œuvre.
L’exportateur doit collecter différentes informations relatives :
- au risque politique
- aux usages en matière de techniques de paiement dans le pays de l’acheteur
- à la notoriété sur son prospect par le biais de renseignements obtenus auprès
de différents organismes (banques, COFACE, sociétés de renseignements…).

60
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

3.2.1 L’encaissement simple


L’exportateur envoie à son client une facture accompagnée éventuellement
d’une traite lorsqu’un délai de paiement a été consenti. Le client paie en
adressant un chèque ou plus couramment, en donnant ordre à sa banque
d’effectuer un virement.

3.2.2 La remise documentaire


C’est une technique de paiement par laquelle le vendeur exportateur (appelé «
donneur d’ordre ») mandate sa banque (« banque remettante ») pour recueillir,
par l’intermédiaire de sa correspondante (« banque présentatrice »), le
règlement ou l’acceptation de l’acheteur (« tiré ») au moment de la présentation
des documents représentatifs de la marchandise (documents de transport et
d’assurance, facture, certificat d’inspection, certificat d’origine, liste de
colisage…).

Le vendeur expédie donc les marchandises à l’acheteur et fait établir les


documents de transport à l’ordre de sa banque, après accord préalable de celle-
ci, les lui envoie avec la facture, la liste de colisage et autres documents
nécessaires. Cette dernière les remet alors à sa correspondante dans le pays de
l’acheteur ; cette banque « présentatrice » informe ensuite l’acheteur de la
réception des documents et la remise documentaire se réalise selon deux formes
:

- soit la banque ne remet les documents à l’acheteur que contre paiement


immédiat : « documents contre paiement » (documents against payment D/P)

- soit elle ne les lui remet que contre acceptation de la traite jointe à ces derniers
: « documents contre acceptation » (documents against acceptance D/A).

61
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

Contrairement au crédit documentaire (voir ci-après), les banques


n’interviennent que comme mandataires de leurs clients respectifs, elles ne
s’engagent qu’à exécuter les instructions de leurs clients.

La remise documentaire obéit, sauf convention expresse, aux « Règles et


Usances Uniformes relatives aux encaissements » publiées par la Chambre de
Commerce Internationale.

3.2.3 La lettre de crédit stand-by “standby letter of credit” en abrégé SBLC, une
garantie « filet »
La lettre de crédit stand-by n'est utilisée par l'exportateur que si l'acheteur n'a
pas réglé la somme dans les délais. C'est dans cette hypothèse seulement qu'il
réclame le paiement à la banque qui a émis la garantie, en présentant les
documents requis dans le texte de la lettre de crédit stand-by.
Par l'ouverture d'une lettre de crédit stand-by, l'importateur garantit à son
fournisseur que sa banque se substituera à lui s'il est défaillant, à condition que
l'exportateur présente les documents réclamés comme preuve de l'existence de
la créance.
La transaction commerciale est réglée par tout moyen convenu entre acheteur
et vendeur, le plus souvent un simple virement à la date prévue.
Elle fait actuellement l’objet de deux jeux de règles : elle peut être soumise, au
choix des opérateurs :

- soit au RUU 600 relatives aux crédits documentaires (qui ne la citent que dans
ses articles 1 et 2) ; c’est alors une garantie bancaire à première demande
documentaire,
- soit aux Règles et pratiques internationales relatives aux standby «
International standby practices ISP98 » dénommées RPIS 98, mises en vigueur le

62
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

1er janvier 1999 et qui font de la lettre de crédit stand-by non seulement une
garantie mais aussi un instrument de paiement.

La lettre de crédit stand-by soumise aux RUU 600 consiste en l’engagement


irrévocable de la banque d’indemniser le vendeur en cas de défaillance de
l’acheteur.
Lorsque le contrat est signé, l’acheteur demande à sa banque d’émettre une
lettre de crédit stand-by en faveur du vendeur. L’émission est faite directement
par la banque de l’acheteur et peut être confirmée par une banque du pays du
vendeur qui s’engage à payer ce dernier, à première demande, en cas de non-
paiement par l’acheteur. Pour faire jouer cette garantie, le vendeur doit prouver,
par la production de documents déterminés lors de l’émission de la lettre, qu’il
a bien rempli ses obligations. Il s’agit donc d’une garantie documentaire.

La lettre de crédit stand-by s’avère facile à émettre, souple, elle rend crédible
l’acheteur et rassure le vendeur mais elle est ambiguë : elle entretient une
grande confusion entre paiement et garantie.

1. Acceptation du contrat Acheteur et vendeur se mettent d'accord sur les


termes du contrat commercial.

2. Demande d'émission L'acheteur importateur demande à sa banque – la


banque émettrice – d'émettre une lettre de crédit stand-by en faveur du vendeur
exportateur.

3. Émission de la SBLC La banque émettrice s'engage auprès de la banque du


vendeur exportateur – la banque notificatrice - à régler en faveur du vendeur si
l'acheteur ne payait pas lui-même, contre présentation des documents ou copies
de documents mentionnés dans la lettre de crédit.

63
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

4. Notification La banque notificatrice notifie à l'exportateur les termes de la


lettre de crédit reçue.

La lettre de crédit stand-by ne sera utilisée que si l'acheteur ne remplit pas ses
obligations de paiement. Le règlement normal du contrat commercial, par tout
moyen de paiement prévu au contrat, est indépendant de la lettre de crédit
stand-by qui ne constitue qu'une sûreté.

Elle peut être une alternative au crédit documentaire pour garantir des
opérations récurrentes avec des partenaires commerciaux qui se connaissent.

Il existe des stand-by revolving pour lesquelles l'engagement bancaire se


reconstitue automatiquement. Elles peuvent être prorogées par tacite
reconduction (clause « ever green ») et garantir une vente comportant plusieurs
expéditions, un chiffre d'affaires trimestriel, annuel...

3.2.4 Utilisation (mise en jeu en cas de non-paiement)


En l'absence de paiement dans les conditions prévues au contrat commercial, le
vendeur pourra utiliser la lettre de crédit stand-by en fournissant des documents
conformes à ce qui est indiqué dans l'ouverture de la lettre de crédit.

1. Constat de non-paiement

Le vendeur constate que, bien qu'il ait rempli ses propres obligations, l'acheteur
ne l'a pas réglé dans les conditions convenues.

2. Courrier d'utilisation + remise des copies de documents

Le vendeur se conforme aux indications de la lettre de crédit stand-by et remet


à la banque notificatrice les documents demandés, le plus souvent une

64
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

attestation de non réception du paiement et la copie de documents prouvant la


bonne réalisation du contrat commercial.

3. Envoi des copies de documents

La banque notificatrice fait parvenir les documents à la banque émettrice et


réclame le paiement.

4. Débit de compte

La banque émettrice vérifie que les documents sont conformes et débite un


compte au nom de l'importateur défaillant.

5. Remboursement des fonds

La banque émettrice transmet les sommes dues à la banque notificatrice.

6. Remise des fonds

La banque notificatrice en crédite le compte de l'exportateur.

3.2.5 Les avantages de l’assurance-crédit export par rapport à la lettre de crédit


L’assurance-crédit export offre deux avantages importants par rapport à
l’utilisation de la lettre de crédit : des coûts nettement moins importants et une
procédure beaucoup moins contraignante.

Par ailleurs, l’assurance-crédit permet aux entreprises de :

- développer leurs ventes en toute confiance ventes sans problèmes de crédit,

- offre une protection contre les impayés sur tous les contrats,

- améliore l’efficacité du service interne de crédit d’une entreprise grâce à une


rapidité des demandes de limites de crédit et à la surveillance des acheteurs,

- permet aux exportateurs de sécuriser toutes les transactions à l’étranger,

- augmente les capacités d’emprunt de l’entreprise grâce à la sécurisation des


créances.

65
Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

3.2.6 Le crédit documentaire « documentary credit » « letter of credit »


Le crédit documentaire présente la couverture de risque la plus large : il protège
le vendeur du risque commercial (l’insolvabilité du client), du risque lié au pays
(catastrophique, politique, économique) et de non transfert lorsqu’il est
irrévocable et confirmé.

Il est cependant relativement complexe et minutieux et doit donc être bien


maîtrisé pour être une bonne sécurité de paiement. Il s’avère de plus
relativement coûteux.

Le crédit documentaire est donc :

- l’engagement pris par une banque « banque émettrice », avant même le début
d’exécution du contrat,

- à la demande et pour le compte de son client (l’acheteur étranger « donneur


d’ordre »)

- de régler au vendeur exportateur « bénéficiaire », à vue ou à échéance,

- par l’intermédiaire de sa correspondante, généralement située dans le pays du


vendeur « banque notificatrice »,

- un montant déterminé jusqu’à une date prédéfinie « validité »

- contre remise des documents conformes énumérés dans la demande


d’ouverture de crédit documentaire remplie par l’acheteur étranger.

Le crédit documentaire, indifféremment appelé dans la pratique « lettre de


crédit », est soumis à une codification internationale très précise et
régulièrement mise à jour : Les Règles et Usances relatives aux crédits

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Chapitre 02 : Les opérations du commerce international

documentaires, élaborées par la Chambre de Commerce Internationale,


actuellement en abrégé les « RUU 600 » entrés en vigueur le 1er juillet 2007.

On distingue différents types de crédit documentaire :

- le crédit irrévocable : il ne peut être amendé ou annulé que si toutes les parties
concernées y consentent,

- le crédit documentaire irrévocable et confirmé : en plus de l’engagement


irrévocable de payer de la banque émettrice, le vendeur obtient également celui
d’une banque appelée « banque confirmante » de son propre pays ou d’un
grande banque internationale située dans un pays à risque politique
pratiquement nul.

3.3. Différence entre le crédit documentaire et la remise documentaire


Bien que la remise documentaire soit plus simple, plus rapide et moins chère
que le crédit documentaire, ce dernier tient une place prépondérante et est très
utilisé comme mode de règlement à l’international. Il est en effet le seul à
présenter une sécurité suffisante pour les deux parties. La remise documentaire
rend le vendeur très dépendant de l’acheteur : que fera le vendeur si l’acheteur
ne lève pas les documents ? (8)

(8) : http://cyberdoc.univ-lemans.fr/memoires/2014/Economie/M1/PME-

PMI_Affaires_internationales/M1_ECO_14_TIT.pdf

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