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BANQUE CENTRALE DU CONGO

PROJET DEVELOPPEMENT
DU MARCHE FINANCIER EN RDC

ETAT DE LIEUX DU PROJET DE DEVELOPPEMENT D’UN


MARCHE FINANCIER EN RDC : CONTRAINTES, PISTES DE
SOLUTION ET PERSPECTIVESRAPPORT D’ACTIVITES
EXERCICE 2020 ET 1er SEMESTRE 2021

A L’attention de Madame la Gouverneure


1

JUILLETMARS 2021
Faisant suite à la publication de l’Ordonnance n°21-036 du 30 juin 2021 portant nomination
d’un Gouverneur, des Vice-Gouverneurs et des Administrateurs de la Banque Centrale du
Congo et

cConformément à l’article 10 de la loi organique n°18/027 du 13 décembre 2018


portant organisation et fonctionnement de cette dernière de la Banque Centrale du
Congo, l’équipe–projet chargée de la promotion et du développement du marché
financier congolais a préparé un état de lieux à a organisé plusieurs activités durant la
période de janvier 2020 à fin juin 2021, dont il importe de rendre compte afin de
permettre à Votre Autorité pour Vous permettre d’d’avoir une lisibilité sur les activités
menées au cours du premier semestre 2021 de l’équipe ad hoc.

Aussi, le présent rapport d’activités reprend (i) l’état d’avancement des activités au cours
de l’année 2020 et au premier semestre 2021, (ii) les activités qui ont émergées à la suite
des demandes extérieures, (iii) les questions transversales, (iv) les difficultés rencontrées
et (v) les perspectives.

1. Diagnostic de la situation actuelle des marchés financiers en RDC Etat d’avancement


des activités planifiées pour l’année 2020

En dépit des affres que la crise de Covid-19 impose à l’économie congolaise depuis
l’année 2020, l’équipe–projet en charge du développement du marché financier a
travaillé pour l’approfondissement du marché des valeurs du Trésor dont le lancement
est intervenu au dernier trimestre 2019 et l’élaboration de la feuille de route en vue de
l’opérationnalisation du marché des titres privés (obligations et actions). Le marché des
capitaux de la RDC est embryonnaire et consiste principalement en l’émission de bons
du Trésor jusqu’à 6 mois. Il n'y a pas de bourse de valeurs mobilières opérant dans le pays,
mais un petit nombre de sociétés de capital-investissement investissent activement dans
l'industrie minière. La base d'investisseurs institutionnels est peu développée, avec
seulement neuf compagnies d'assurance et un fonds de pension public comme participants.

Après près de trente années de suspension, l’Etat a repris en octobre 2019 les émissions de
titres publics en vue de diversifier ses sources de financement limitées jusqu’à alors aux
emprunts extérieurs. Les émissions ont initialement porté sur les Bons de Trésor (BT) à 3
mois vendus 4 fois par mois par adjudication. Les BT à 6 mois ont été introduits en avril 2020
et ont été émis deux fois entre avril et mai 2020.

L'accès au marché primaire est limité aux banques commerciales détenant des comptes
titres auprès de la BCC. Tous les investisseurs, y compris les investisseurs institutionnels et
individuels, doivent soumettre des offres par l'intermédiaire des banques. Les émissions de
la dette publique sont généralement soutenues par 5 banques.

Il n’existe pas de courbe de taux et cette absence de points de repères fiables, rend le
processus de «price discovery » aléatoire. Ceci sape la crédibilité du Trésor, qui est réticent
à émettre à des niveaux jugés supérieurs à ce qu’il estime être des niveaux de marché
appropriés et ne permet pas aux soumissionnaires d’introduire des offres conformes aux
2

rendements du marché. Une différence systématique d’appréciation avec le marché incite


le Trésor à adjuger des montants très inférieurs à ceux qu’il déclare vouloir lever, ce qui
nuit à sa transparence et à sa crédibilité. La préoccupation déclarée du Trésor est de limiter
les coûts du financement et de ne pas chasser les autres émetteurs du marché des capitaux.

Toutefois, la réticence à payer le prix que demandent les marchés fait douter de la volonté
affichée de jouer le jeu des marchés financiers. Avant d’adhérer totalement aux taux du
marché, le Trésor devrait veiller à ce qu’il y ait une concurrence suffisante de la part des
participants au marché dans ses adjudications. Il est dès lors important de renforcer les
sauvegardes réglementaires empêchant un comportement collusoire sur le marché.

Les possibilités d'emprunt pour les petites et moyennes entreprises (PME) sont limitées. Les
échéances des prêts sont généralement limitées à 3 à 6 mois et les taux d'intérêt oscillent
généralement entre 18% et 25%. La faiblesse du système juridique, la morosité du climat des
affaires et la difficulté à obtenir des financements interbancaires découragent les banques
d'accorder des prêts à long terme bien que le crédit bancaire à l’économie ait augmenté à
8,4 % du PIB en 2019 contre 6,9 % en 2018. Néanmoins, ce niveau demeure faible par rapport
à la moyenne de 26 % pour les pays de l’Afrique subsaharienne.

Les possibilités de financement de grands projets en monnaie nationale, le Franc Congolais


(CDF), sont limitées. L'investissement de portefeuille ne s'est pas encore développé en RDC.
Les participations croisées et les accords d'actionnariat stables ne sont pas non plus
courants.
2. Contraintes et pistes de solution1.1. Approfondissement du marché des valeurs du
Trésor

Le système financier congolais est en croissance mais reste fragile et fonctionne


principalement à travers la BCC. Le secteur financier comprend 16 banques agréées, neuf
compagnies d’assurance nationale d'assurance et l'Institut national de sécurité sociale
(INSS), une banque de développement, SOFIDE (Société financière de développement), 93
institutions et coopératives de microfinance, 69 institutions de transfert d'argent qui sont
concentrés à Kinshasa et dans la province du Katanga, 4 établissements de monnaie
électronique et plus de 24 bureaux de change. Il n'y a pas de marché des actions ni de
marché de la dette.

Le financement bancaire est dominé par la collecte de dépôts, dont près de 90 % sont
libellés en dollars américains et déposés sur des comptes à vue. Les opérations bancaires
sont fortement dollarisées et leur financement dépend fortement des dépôts à vue. Etablis à
7.943,7 milliards de CDF (4 milliards USD), les dépôts à vue ont représenté 75,9 % du volume
en 2019. Cette prédominance des dépôts à vue réduit la capacité des banques dans le
financement de l’économie, lequel nécessite la collecte des ressources stables. Il faut noter
également que près de 95% des prêts sont en dollars, les clients sont principalement des
entreprises qui déposent un fonds de roulement puis contractent des prêts principalement
pour les opérations quotidiennes et les activités d'import / export.

La RDC reste un pays sous bancarisé. Bien qu’en 2020 la RDC ait environ 10.472 milliards de
CDF (5,695 milliards USD) de dépôts dans le système bancaire, on estime que 10 milliards de
dollars d'économies existent en dehors des banques. La plupart des dépôts du système
formel sont libellés en dollars américains.

Le taux de pénétration des banques est d'environ 4,61%, ce qui place le pays parmi les pays
les plus sous-bancarisés du monde. Selon le plan stratégique de la BCC, l'objectif est
d'atteindre plus de 20 millions de comptes bancaires d'ici 2030. Les banques proposent de
plus en plus de comptes d'épargne qui rapportent environ 3 % d'intérêts, mais peu de
Congolais détiennent de l'épargne dans les banques. Sur environ 65 % de la population qui
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épargne, seuls 4,7% le font par l'intermédiaire d'une banque, selon l'Association bancaire du
Congo. La plupart des titulaires de compte retirent leur solde en totalité peu de temps
après le dépôt de leur salaire.

La RDC a adopté une politique de taux de change flottant. En effet, la BCC est en charge
de la réglementation des changes et du commerce. La seule restriction monétaire imposée
aux voyageurs est une limite de 10 000 $ sur le montant qu'une personne peut emporter
lorsqu'elle entre ou sort de la RDC.

L’Etat exige que les exportateurs et importateurs obtiennent une licence de la BCC. Le
marché informel des changes de la RDC est assez vaste et non réglementé et a eu tendance
à offrir des taux de change assez proches du taux officiel même si l’écart entre le cours
indicatif et celui parallèle s’est relativement élargi en 2019, se situant à 3,2 %, alors qu’il
était de 2,4 % en 2018 et 1,5 % en 2017.

En pratique, l’économie du pays reste fortement dollarisée. Les réserves internationales se


sont établies à milliards de USD à fin juin 2021 contre millions au premier semestre 2020,
soit un relèvement de près de millions, suite aux achats effectués lors des échéances
fiscales d’avril et mai 2021. La BCC est en train de faire un effort pour “dédollariser”
l’économie congolaise.

Le 25 septembre 2014, une nouvelle réglementation des changes a été mise en place par la
BCC. Entre autres choses, ces règlements déclaraient le franc congolais (CDF) comme
monnaie principale de toutes les transactions en RDC. Le paiement des frais liés à
l'éducation, aux soins médicaux, à la consommation d'eau et d'électricité, aux loyers
résidentiels et aux taxes fédérales devait être fait en CDF.

La politique budgétaire devrait être marquée par la poursuite des mesures de consolidation
au cours de la période 2021-2023. A cet effet, des réformes sont annoncées pour améliorer
la mobilisation des recettes fiscales, via la dynamisation de la chaine des recettes, couplée
à la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales. Ces réformes devront concourir à
l'élargissement de l'espace budgétaire en fournissant à l'Etat les moyens supplémentaires en
vue de rencontrer d'énormes besoins sociaux de base, de relever le défi de lutte contre la
pauvreté et de développement, notamment la gratuité de l'enseignement de base, la
diversification de l'économie et l'ambitieux projet de réhabilitation des infrastructures de
base.

L’approfondissement du marché des valeurs du Trésor a gravité autour des actions ci-


après :

- élargissement de la base des investisseurs  ; 


- renforcement des capacités des membres du Comité des Titres de la Dette
Publique (CTDPI).

3. Perspectives

Si jamais l’accès de la RDC aux marchés internationaux de capitaux devait être


temporairement limité en raison de la soutenabilité de la dette, l’existence d’un marché
local liquide serait essentiel pour limiter les risques de financement.

En outre, le développement d’une courbe des taux des rendements des titres publics,
laquelle pourrait servir de référence aux émetteurs nationaux, la diversification des risques
et la réduction du coût à long terme de la dette, plaident également en faveur du
développement d’un marché intérieur solide et liquide.
4

Un marché monétaire actif est un prérequis du développement du marché obligataire. Un


marché monétaire efficient permet de valoriser de manière adéquate la liquidité, ce qui
fournit le repère nécessaire pour la valorisation d’actifs à revenu fixe qui diffèrent en
termes de maturité, de liquidité, et d’autres caractéristiques de risque.

Le développement du marché des titres publics pourrait aider à la « dédollarisation » de


l’économie avec l’émission de « dual currency bond ».

L’approfondissement du marché des valeurs du Trésor devrait graviter autour de (i)


l’élargissement de la base des investisseurs, (ii) la consolidation de la transparence du
marché, (iii) la mise en place d’une autorité du marché et (iv) le renforcement des
capacités des membres du personnel impliqué dans cette réforme.

L’approfondissement du marché des valeurs du Trésor a gravité autour des actions ci-après :

- élargissement de la base des investisseurs  ; 


- renforcement des capacités des membres du Comité des Titres de la Dette Publique
(CTDPI).

1.1.21. Encadrement de la relation entre les investisseurs et les participantsActions visant


l’élargissement de la base des investisseurs

Ouvert le 08 octobre 2019, le marché des valeurs du Trésor est demeuré, pendant un certain
temps, captif des banques commerciales en tant principaux investisseurs. Après le
lancement du marché des valeurs du Trésor le 08 octobre 2019, il avait été constaté trois
mois plus tard que seules quelques banques commerciales étaient actives sur ce marché,
bien que certains investisseurs institutionnels montraient un intérêt pour souscrire aux
valeurs du Trésor. Ainsi, tenant compte de l’impérieuse nécessité pour le Trésor de se
financer sur le marché intérieur à un coût soutenable, la BCC a impulsé l’élargissement de
la base d’investisseurs. Par ailleurs, plus la base d’investisseurs devrait s’élargir, plus facile
deviendrait l’élargissement de la maturité des titres émis.

En sus des investisseurs institutionnels, le marché des valeurs du Trésor a été ouvert à un
plus large public à partir du 30 septembre 2020. En effet, l’ouverture dude ce marché des
valeurs du Trésor aux autres investisseurs institutionnels et aux particuliers avait été
retardée dans la mesure où, la BanqueBCC Centrale, en tant qu’autorité de marché, avait
été obligée préalablement à cette ouverture (i) d’évaluer les banques candidates à assumer
l’activité de teneur conservateur des titres pour compte des tiers et (ii) d’identifier les
pratiques de marché pour mieux organiser les relations entre les investisseurs et les banques
agréées en tant que teneurs conservateurs ou intermédiaires en opérations sur valeurs du
Trésor.
 Publication de l’Instruction consacrant l’ouverture du marché à tous les
investisseurs
Ainsi, Aau terme de cette évaluation, l’équipe-projet a permis à la BCC de publiera été
publié l’Instruction n° 46 du 30/09/211020 définissant les principes directeurs de
démarchage, d'ouverture et de tenue des comptes-titres ainsi que de conseil en
investissement, de gestion de portefeuille pour compte de tiers et de prêt de titres. Par avis
au public publié le même jour, la BanqueBCC informait le public de l’ouverture du marché
des valeurs du Trésor à tous les investisseurs, en l’occurrence les investisseurs non-
professionnels.
5

Cette Instruction a pour objectif d’encadrer tous les éléments constitutifs de la relation
contractuelle entre un établissement de crédit éligible et son client, en particulier le client
non professionnel, depuis l’étape du démarchage, en passant par l’ouverture du compte-
titres, jusqu’à l’extinction des engagements des parties. Dans une logique de protection des
clients, elle prévoit en son article 7 une classification de clients en deux catégories : clients
professionnels (investisseurs institutionnels ou autres particuliers expérimentés) et clients
non professionnels. En vue de l’inclusion financière et en l’absence de véhicules de gestion
collective, les clients non professionnels peuvent se constituer en club d’investissement.
Partant de la distinction entre clients et conformément aux pratiques de marché, cette
Instruction comprend trois annexes définissant les conventions types qui organisent les
relations entre :

- L’établissement de crédit et le client professionnel, « convention de tenue de


compte-titres », en postulant que ce dernier dispose des compétences pour prendre
seul ses décisions d’investissement. Il pourra éventuellement bénéficier d’un conseil
éclairé de l’établissement de crédit ;
- L’établissement de crédit et le client non professionnel, dans le cadre « d’un
mandat de gestion pour compte des tiers » qui fait que les décisions sont déléguées à
l’établissement de crédit.
Par ailleurs, le client professionnel peut prêter ses titres à un établissement de crédit. Le
client non professionnel ne peut pas prêter son titre compte tenu des règles de valorisation
qu’il ne pourra suivre. Telle est la pratique constatable sur différentes places de marché à
l’étranger. Toutefois, lorsqu’un mandat de gestion a été conclu, l’établissement de crédit
dispose de la latitude, dans le cadre de la délégation, d’utiliser les titres en comptes et ce,
dans l’intérêt du titulaire.
Les premières participations des investisseurs autres que les banques n’ont été enregistrées
qu’en janvier 2021. La part de marché détenue par ces investisseurs se répartit comme
suit :
Tableau n° 1 : Part de marché détenue par les investisseurs non bancaires en 2021
Investisseur autre nombre Montant souscrit Part de
que les banques marché en %
Investisseur institutionnel 1 5.000.000.000,00 5,78

Investisseur personne physique 2 40.000.000,00 0,05


Encours à fin février 2021 86.540.000.000,00 100,00
Source : DOBM, Banque Centrale du Congo.
1.1. Approfondissement du marché des valeurs du Trésor

L’approfondissement du marché des valeurs du Trésor a gravité autour de quatre actions :

- la formation des investisseurs institutionnels par les Experts membres du Comité des
Titres de Dette Publique Intérieure (CTDPI/BCC) ; 
- l’encadrement de la relation entre les investisseurs et les participants ;
- l’assistance technique fournie par le FMI ;
- l’appui de la BAD dans le développement du marché des valeurs du Trésor.
6

 1.1.1. Formation des investisseurs institutionnels par les membres du CTDPI/BCC

A défaut de procéder à des road shows pour assurer la promotion des valeurs du Trésor, la
BCC a privilégié dAprès le lancement du marché des valeurs du Trésor le 08 octobre 2019, il
avait été constaté trois mois plus tard que seules quelques banques commerciales étaient
actives sur ce marché, bien que certains investisseurs institutionnels montraient un intérêt
pour souscrire aux valeurs du Trésor. Ainsi, tenant compte de l’impérieuse nécessité pour le
Tresor de se financer sur le marché intérieur à un coût soutenable, la BCC a impulsé
l’élargissement de la base d’investisseurs. Par ailleurs, plus la base d’investisseurs devrait
s’élargir, plus facile deviendrait l’élargissement de la maturité des titres émis.

C’est dans cette dynamique que les actions de formation ont été organisées en faveur de 22
agents de certains investisseurs institutionnels dont :
- Caisse Nationale de Sécurité Sociale des Agents Publics de l’Etat (CNSSAP) ;
- Sociétés d’assurance Activa, RAWSUR LIFE, Société Financière Africains ;
- SONAS et SOFIDE.

A la demande du Ministre des Finances par sa lettre réf. :CAB/MIN. FINANCES/BMC/2020/046


du 14 février 2020, outre les fondamentaux de l’organisation et du fonctionnement du
marché des valeurs du Trésor, cette formation a également porté sur l’utilisation de la
plateforme des adjudications gérée par la Banque. En effet, cette session technique était
censée leur permettre une participation directe aux adjudications des valeurs du Trésor,
sans passer par l’intermédiaire d’une banque commerciale. Toutefois, Conformément aux
normes en matière de règlement-livraison, cette participation directe devrait se limiter
uniquement à la passation des ordres, le règlement devant se réaliser dans le compte
espèces d’une banque teneur de compte conservateur dans les livres de la Banque Centrale.

Il sied de relever que le confinement de la commune de la Gombe n’a pas permis


d’organiser les mêmes formations à l’intention des membres du personnel de la BCC
intervenant dans l’organisation du marché des valeurs du Trésor et dans le règlement des
opérations sur valeurs du Trésor.

Ainsi, les premières participations des investisseurs autres que les banques n’ont été
enregistrées qu’en janvier 2021. Toutefois, la part de marché détenue par ces investisseurs
reste encore faible et se répartit comme suit :

Tableau n° 1 : Part de marché détenue par les investisseurs non bancaires en 2021
Investisseur autre nombre Montant souscrit Part de
que les banques marché en %
Investisseur institutionnel 1 5.000.000.000,00 5,78

Investisseur personne physique 2 40.000.000,00 0,05


Encours à fin février 2021 86.540.000.000,00 100,00
Source : DOBM, Banque Centrale du Congo.
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1.1.2. Encadrement de la relation entre les investisseurs et les participants

En sus des investisseurs institutionnels, le marché des valeurs du Trésor a été ouvert à un
plus large public à partir du 30 septembre 2020. En effet, l’ouverture du marché des valeurs
du Trésor aux particuliers avait été retardée dans la mesure où, la Banque Centrale, en tant
qu’autorité de marché, avait été obligée préalablement à cette ouverture (i) d’évaluer les
banques candidates à assumer l’activité de teneur conservateur des titres pour compte des
tiers et (ii) d’identifier les pratiques de marché pour mieux organiser les relations entre les
investisseurs et les banques agréées en tant que teneurs conservateurs ou intermédiaires en
opérations sur valeurs du Trésor.
Au terme de cette évaluation, l’équipe-projet a permis à la BCC de publier l’Instruction n°
46 du 30/0911020 définissant les principes directeurs de démarchage, d'ouverture et de
tenue des comptes-titres ainsi que de conseil en investissement, de gestion de portefeuille
pour compte de tiers et de prêt de titres. Par avis au public publié le même jour, la Banque
informait le public de l’ouverture du marché des valeurs du Trésor à tous les investisseurs,
en l’occurrence les investisseurs non-professionnels.
Cette Instruction a pour objectif d’encadrer tous les éléments constitutifs de la relation
contractuelle entre un établissement de crédit éligible et son client, en particulier le client
non professionnel, depuis l’étape du démarchage, en passant par l’ouverture du compte-
titres, jusqu’à l’extinction des engagements des parties. Dans une logique de protection des
clients, elle prévoit en son article 7 une classification de clients en deux catégories : clients
professionnels (investisseurs institutionnels ou autres particuliers expérimentés) et clients
non professionnels. En vue de l’inclusion financière et en l’absence de véhicules de gestion
collective, les clients non professionnels peuvent se constituer en club d’investissement.
Partant de la distinction entre clients et conformément aux pratiques de marché, cette
Instruction comprend trois annexes définissant les conventions types qui organisent les
relations entre :

- L’établissement de crédit et le client professionnel, « convention de tenue de


compte-titres », en postulant que ce dernier dispose des compétences pour prendre
seul ses décisions d’investissement. Il pourra éventuellement bénéficier d’un conseil
éclairé de l’établissement de crédit ;
- L’établissement de crédit et le client non professionnel, dans le cadre « d’un
mandat de gestion pour compte des tiers » qui fait que les décisions sont déléguées à
l’établissement de crédit.
Par ailleurs, le client professionnel peut prêter ses titres à un établissement de crédit. Le
client non professionnel ne peut pas prêter son titre compte tenu des règles de valorisation
qu’il ne pourra suivre. Telle est la pratique constatable sur différentes places de marché à
l’étranger. Toutefois, lorsqu’un mandat de gestion a été conclu, l’établissement de crédit
dispose de la latitude, dans le cadre de la délégation, d’utiliser les titres en comptes et ce,
dans l’intérêt du titulaire.
Les premières participations des investisseurs autres que les banques n’ont été enregistrées
qu’en janvier 2021. La part de marché détenue par ces investisseurs se répartit comme
suit :
Tableau n° 1 : Part de marché détenue par les investisseurs non bancaires en 2021
Investisseur autre nombre Montant souscrit Part de
que les banques marché en %
8

Investisseur institutionnel 1 5.000.000.000,00 5,78

Investisseur personne physique 2 40.000.000,00 0,05


Encours à fin février 2021 86.540.000.000,00 100,00
Source : DOBM, Banque Centrale du Congo.
1.1.32. Renforcement des capacités des membres du CTDPAssistance technique fournie
par le FMI

A la suite des requêtes formulées par le Ministre des Finances au FMI/AFRITAC Centre et à la
signature d’une aide-mémoire entre la BCC et la BAD, les représentants de la BCC, sous la
direction du DG/PM&OB, ont pris part à une série de réunions regroupant les membres du
Cabinet du Ministre des Finances ainsi que les experts de la DGDP et de la DTO.
Ces réunions ont essentiellement porté sur :
- l’évaluation du marché des valeurs du Trésor après trois mois de fonctionnement ;
- les options de financement qui pourraient permettre d’atténuer le risque de liquidité
l’Etat sur le marché des titres publics.  ;
-

 1.1.3.1. Evaluation du marché des valeurs du Trésor par le FMI (Afritac Centre)

Après trois mois de fonctionnement, le Comité des Titres Publics de la Dette Intérieure
(CTDPI) piloté par le Ministère des Finances a effectué, du 10 au 24 janvier 2020, une
évaluation des opérations, avec l’appui technique d’AFRITAC Centre.
Tout en félicitant les efforts fournis par les autorités congolaises pour le retour du pays sur
le marché financier domestique, Cette évaluation avait relevé quelques dysfonctionnements
dans le processus d’adjudication tant au niveau du Ministère des Finances qu’à la Banque
parmi lesquels :
- forte variabilité en termes de respect de la date d’annonce de l’adjudication et des
plages horaires le jour de l’adjudication ;
- faible fréquence des offres non compétitives avec comme conséquence une faible
incitation pour la participation des banques commerciales ;
- absence d’un dispositif complet pour la tenue des comptes-titres ;
- absence d’un manuel des procédures.
La première faiblesse est liée essentiellement à l’absence d’une complète informatisation
du processus d’adjudication. En effet, la plateforme d’organisation des adjudications gérée
par la Banque permet une informatisation de bout en bout de la procédure d’annonce des
adjudications jusqu’à l’adjudication par le Ministre des Finances ou son délégué. En outre,
l’automatisation permettrait de transmettre en temps réel l’information au système de
gestion de la dette publique, SYGADE, sous la responsabilité de la DGDPDirection Générale
de Gestion de la Dette (DGDP). Ainsi, l’absence d’une informatisation du processus
d’adjudication ne permet pas de disposer d’un manuel de procédures en raison de l’écart
existant entre les textes et la pratique actuelle.
Quant au dispositif de tenue des comptes-titres, il est désormais quasi-complet avec la
publication de l’Instruction n° 46 du 30/09/112020 définissant les principes directeurs de
démarchage, d'ouverture et de tenue des comptes-titres ainsi que de conseil en
investissement, de gestion de portefeuille pour compte de tiers et de prêt de titres. Il sera
entièrement complet avec la publication, part le Ministre des Finances, de l’arrêté qui
organise la comptabilité des titres financiers.
9

En ce qui concerne la fréquence des Offres Non Compétitives, il se constate qu’elle reste
toujours faible alors qu’il s’agit de l’unique mécanisme mis en place pour rémunérer les
banques commerciales actives dans le marché des valeurs du Trésor. Mais, aucune relation
de cause à effet n’a été établie entre la faible participation des banques commerciales et la
fréquence des offres non compétitives.
En revanche etfin, l’évaluation a mis en exergue les raisons de la réticence de certaines
banques commerciales et de certains investisseurs à participer au marché des valeurs du
Trésor. Il s’agit notamment :
- du risque de change : ce risque vient en premier ordre, de sorte que le rendement
des valeurs du Trésor sont comparés à ceux des dépôts à terme en USD de même
maturité ;
- du risque de contrepartie : certains investisseurs évoquent la qualité de signature du
Trésor au regard des expériences passées et de la tendance à privilégier le
remboursement de la dette publique extérieure aux dépens de la dette intérieure ;
- du manque de transparence du marché : certains investisseurs citent la collusion
possible entre les agents de la Banque CentraleBCC et les trésoriers de certaines
banques pour leur permettre de gagner le marché ;
- du risque de conformité lié à l’absence d’un dispositif de lutte contre le blanchiment
de capitaux. A cet effet, certaines banques ont reçu de leur maison-mère
l’interdiction de participer de peur de s’exposer à ce risque.
Il s’en suit que la participation au marché des valeurs du Trésor de certaines banques
commerciales, leurs clients et certains investisseurs institutionnels résidents est tributaire
de la réponse que le marché apportera sur le dispositif de gestion mis en place tant par le
Ministre des Finances que par la Banque CentraleBCC.
Le risque de change est essentiellement sous la responsabilité du Ministre des Finances en sa
qualité d’émetteur et, incidemment, sous la responsabilité de la BanqueBCC, dans le cadre
de la conduite de la politique monétaire. La gestion de ce risque, qui appelle une
coordination des politique budgétaire et monétaire, fera l’objet du point 1.1.3.2 ci-dessous,
via le mécanisme d’indexation.
Quant aux autres risques, il y lieu de relever qu’ils sont partagés entre le Ministre des
Finances et la BCC. Ils sont essentiellement basés sur (i) la faiblesse de la stratégie de
communication active de l’émetteur, (ii) l’état des sites internet de la Banque Centrale et
de la DGDP pour la diffusion des informations du marché et (iii) l’absence d’un tiers de
confiance, en l’occurrence une autorité de marché conformément à la convention entre le
Ministère des Finances et la Banque CentraleBCC, conformément au consensus initialement
retenu est consacré dans la convention liant le Ministère des Finances et la BCC du 07
novembre 2018.
Pour prendre en compte les deux premiers risques, une stratégie de gestion de la relation
avec les investisseurs a été élaborée par l’équipe CTDPI/BCC. Une fois adoptée, cette
stratégie devrait notamment conduire à la refonte des sites internes de la DGDP et de la
BanqueBCC, lesquels ne permettent pas une relation soutenue avec les investisseurs et ne
correspondent pas aux critères universellement adoptés en la matière.
La question de la transparence du marché est en partie résolu avec l’utilisation de la
plateforme d’adjudication et la responsabilité confiée au Service Middle Office de la
Direction des Opérations Bancaires et des Marchés d’assurer la publication des données
financiers. Du point de vue de la Banque uniquement, il conviendra de lancerLes capacités
de la BCC dans ce domaine ont été renforcées avec l’acquisition l’exploitation du système
d’informations financières, All Quotes, acquis auprès de Bloomberg. Toutefois, Lla pleine
utilisation de ce système pour publier les données du marché des valeurs du Trésor est liée à
la finalisation du processus d’adhésion de la Banque, en tant qu’agence nationale de
10

codification, à l’Association des Agences Nationales de Codification. Ce point sera examiné


plus loin.
Enfin, en ce qui concerne le blanchiment de capitaux, plusieurs décisions démontrent la
volonté de la Banque de se conformer aux normes en matière de lutte contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme :
- l’Instruction n°15 instituant les normes relatives à la lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme ;
- l’Instruction n°37 bis du 26 septembre 2018 relative aux systèmes de conservation et de
règlement-titres gérés par la Banque Centrale qui permet l’identification des détenteurs
effectifs des titres financiers et de limiter les transactions en valeurs mobilières de ceux-
ci en cas de sanctions ;
- l’Ordre de Service n° 297/19 du 27 septembre 2019 portant organisation et
fonctionnement du marché des valeurs du Trésor avait mis en place un cadre collaboratif
entre les différents organes de la Banque intervenant directement ou indirectement dans
la prise en charge des différentes fonctions assumées par la Banque dans les marchés
primaire et secondaire des valeurs du Trésor.
- l’Instruction n°46 du 30/09 novembre 2020 définissant les principes directeurs de
démarchage, d'ouverture et de tenue des comptes-titres ainsi que de conseil en
investissement, de gestion de portefeuille pour compte de tiers et de prêt de titres ;
- la désignation, par Ordre de Service n° 001/20 du 03 janvier 2020, d’un Auditeur senior
en tant que Responsable de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement
du terrorisme.
Tous ces textes devraient notamment faciliter l’intégration de la problématique de la lutte
contre le blanchiment de capitaux dans la préservation de l’intégrité des marchés sur
valeurs mobilières. Il est à noter que la Banque devrait davantage communiquer sur ce
dispositif pour démontrer au marché, principalement les investisseurs non-résidents, qu’elle
a mis en place un cadre de lutte contre le blanchiment de capitaux sur l’ensemble de
composantes du système financier. Une certification de ce cadre devrait être un des
objectifs déclarés à moyen terme dans le sens du renforcement de l’intégrité des opérations
de la Banque Centrale et des marchés qu’elle supervise.
Tableau n°2 : Part du marché des titres publics détenue par banques

BANQUES
1. ACCESS BANK
2. FBN BANK
3. STANDARD BANK
4. ECOBANK
5. TMB
TOTAL

Source : Banque Centrale du Congo.

 1.1.3.2. Options de financement pour l’atténuation du risque de liquidité de l’Etat

A la suite des effets négatifs de la crise sanitaire sur le marché des valeurs du Trésor en
2020, une série de travaux de réflexion a été initiée au niveau de l’équipe-projet en vue
11

d’identifier les options de financement de l’Etat à même de permettre de résorber le risque


de refinancement de la dette issue des émissions des bons du Trésor à échoir.

Tableau 3. Evolution des émissions des titres publics de 2019 à 2021


(en milliards de CDF)

Evolution des émissions des Bons du Trésor en 2020


En milliards de CDF

Oct-19 Nov-19 Dec-19 Cumul -19 Jan-20 Feb-20 Mar-20 Apr-20 May-20 Jun-20 Jul-20 Aug-20 Sep-20 Oct-20 Nov-20 Dec-20 Cumul-20 Jan-21 Feb-21
Source : DOBM, Banque Centrale du Congo.

La crise sanitaire, ayant ajourné la possibilité d’étendre la maturité des valeurs du Trésor, a
aggravé le risque de refinancement. Deux schémas de financement ont été examinés en vue
d’atténuer le risque de liquidité de l’Etat sur le marché des valeurs du Trésor :
- la mise en place par la BCC d’une facilité de swap de change pour permettre aux
banques commerciales d’échanger leurs dollars contre CDF en vue d’augmenter leurs
capacités de placement dans les bons du Trésor ;
- l’introduction d’émission d’obligations du Trésor indexées au cours de change
CDF/USD.
Les participants ont également examiné le rôle que pourrait jouer la libération par la BCC
d’une partie de la réserve obligatoire dans l’amélioration des conditions de liquidité en CDF.
a) La mise en place par la BCC d’une facilité de swap des changes

Au regard de la structure des dépôts bancaires, essentielles en USD et à vue, Lle swap des
changes était censé permettre aux banques commerciales d’obtenir des ressources en CDF
en vue de leur placement dans les valeurs du Trésor en couvrant leur risque de change. Cet
instrument éliminera le risque de taux de change pour les investisseurs au regard de la
dollarisation de l’économie congolaise.
Le règlement de cet instrument devrait se faire en CDF, mais les montants en intérêt et en
principal à l’échéance devraient tenir compte de la dépréciation ou de l’appréciation du
CDF vis-à-vis du dollar entre la date d’émission du titre et celle du paiement de l’intérêt ou
du principal.
Bien que les banques commerciales aient été largement favorables à la mise en place d’une
facilité de swap par la Banque BCC pour soutenir les émissions de bons du Trésor, cet
instrument, d’ores et déjà utilisé par la BCCBanque, a été mis de côtéen veilleuse dans la
mesure où les conditions ne sont pas encore réunies pour une utilisation appropriée du swap
de monnaies. En effet, il a été constaté qu’il n’était pas possible d’estimer correctement
faute d’une correcte estimation le du cours de change à terme du fait du sous-
développement du marché monétaire local. D’une part, l’utilisation de cours de change à
terme « mal évalué » dans les contrats de swap pourrait créer des distorsions sur le marché
de changes au comptant et freiner le développement du marché monétaire local. D’autre
part, l’injection de la liquidité en franc congolaisCDF via les swaps pourrait aussi interférer
avec les cibles de liquidité de la BanqueBCC.
12

b) La révision de la gestion de la réserve obligatoire

Une autre voie retenue pour améliorer les conditions de liquidité en CDF a été la révision de
la gestion de la réserve obligatoire. Selon l’hypothèse avancée, la Banque pourrait laisser
les banques constituer une partie de leur réserve obligatoire dans la monnaie des dépôts.
Cette modification contribuerait à l’injection de la liquidité additionnelle en franc congolais
sur le marché. De ce fait, les banques commerciales se serviraient de cette liquidité pour
investir dans les valeurs du Trésor. Cette proposition est en cours d’examen.
c) L’émission des valeurs du Trésor indexées au taux de change CDF/USD

L’émission titres indexées a été retenue comme l’une des solutions idoines pour corriger les
faiblesses du marché des valeurs du Trésor en CDF à la suite du choc lié à la crise sanitaire.
Un autre avantage identifié est qu’elle a des effets identiques, du point de vue de
l’investisseur, à une émission d’un emprunt synthétique en USD.

L’option levée est que ces émissions ne devraient commencer qu’en 2021, non seulement
pour de raison de leur prise en compte préalable dans la loi de finances, mais aussi pour
permettre : (i) une communication soutenue avec les investisseurs et les familiariser avec
l’approche de détermination du coût de l’instrument et (ii) aux investisseurs d’obtenir les
autorisations administratives nécessaires leur permettant d’inclure ces instruments dans
leur stratégie d'investissement.

La réforme essentielle à retenir est le consensus sur le calcul du coefficient d’indexation


permettant d’éviter une manipulation du taux de change notamment à l’échéance. Ainsi, le
cours de change moyen des 10 derniers jours a été préféré comme mécanisme d’indexation
au cours de référence du jour afin de réduire l’effet de manipulation potentielle des cours
de change avant les dates de paiement de coupon ou du principal.

Il reste que cette approche de calcul des cours de change n’offre pas aux investisseurs une
couverture totale du risque de change du fait du décalage qui existera avec le cours du jour.
Du moins, ce décalage reflète le compromis entre le souhait de lisser la volatilité
potentielle de cours de change autour des dates de paiement et la volonté d’offrir aux
investisseurs une couverture efficace de risque de taux de change.

La formule d’indexation a été retenu tant pour les obligations que les bons du Trésor en
considération des anticipations très marquées du risque de change dans le chef des banques
commerciales et de certains investisseurs. Mais il s’agit uniquement des bons du Trésor à six
mois.

 1.1.4. L’appui de la Banque Africaine de Développement

La BAD a accueilli favorablement la reprise des émissions des valeurs du Trésor. Ainsi, dès le
lancement, elle a demandé que lui soit communiquéesa été établi un mécanisme de
communication d’ les informations du sur les opérations du marché des valeurs du Trésor
dont le programme annuel d’émission et, chaque fois, les données du marché.
Conformément à sa politique, elle peut contribuer à l’approfondissement des marchés de la
dette souveraine en Afrique, soit en tant qu’investisseur, soit en tant que pourvoyeur
d’assistance technique. Dans ce cadre, les équipes de la BCC et du Département des marchés
financiers de la BAD ont eu à identifier les axes d’assistance technique permettant à cette
dernière d’apporter son concours à l’édification du marché financier congolais.

Le cadre de cette collaboration a été fixé par l’Aide-mémoire signé le 31 décembre 2020 par la
Banque. Outre le renforcement des capacités de l’équipe-projet BCC, les principaux points
retenus dans le cadre de cette collaboration sont les suivants :

- l’évaluation et le renforcement de la stratégie des émissions des titres publics ;


13

- l’évaluation de la base d’investisseurs et l’identification des réformes nécessaires dans


la structuration des relations avec les investisseurs , et ;
- l’évaluation et l’enrichissement de la feuille de route du développement des marchés
des actions et des marchés obligataires.

Pour ce faire, la BAD a recruté un consultant dont le mandat, de six mois, s’est, en principe,
clôturé court du 15 janvier au 15 j le 15 juin 2021. Le travail lui assigné se s’est réaliseréaliséra
en deux phases. Dans une phase exploratoire, il a travaille travaillé avec la Banque BCC pour
identifier les différents axes de développement du marché des valeurs du Trésor nécessitant
une assistance technique de la BAD. Cette phase exploratoire devra a aboutir à l’élaboration
d’un projet d’assistance technique en bonne et due forme sous financement BAD. Une fois ce
projet adopté par les autorités de la BAD et de la RDC, débutera une assistance de longue durée
avec possibilité de résidence du consultant en RDC.

La Banque BCC pourrait aussi souhaiter revoir son cadre de mise en œuvre de la politique
monétaire pour s’assurer de la pertinence des instruments actuels avec les objectifs de
politique monétaire. Elle a également échangé avec cinq banques commerciales, deux fonds
de pension et une compagnie d’assurance pour recueillir leur avis sur le fonctionnement du
marché des titres publics et les options de financement discutées avec les autorités. Au
stade actuel, les activités d’ores et déjà réalisées par le consultant sont :
- la présentation d’un rapport préliminaire ;
- les échanges avec les banques commerciales et certains investisseurs institutionnels ;
- l’examen de la problématique de mise en place d’un corps de spécialistes en valeurs
du Trésor pour animer le marché des valeurs du Trésor ;
- la récolte des besoins en renforcement de capacités dans l’organisation et le
fonctionnement du marché de la dette souveraine.
Par ailleurs, l’équipe BCC a participé à une visioconférence organisée par le consultant
recruté par la BAD dans le cadre du développement du marché financier congolais. Ces
échanges ont concerné principalement la stratégie à mettre en place pour développer le
marché congolais des titres publics. Le consultant a rappelé que le succès de tout marché
est fonction de la confiance considérée comme une règle d’or. En effet, celle-ci devrait
être attestée par la transparence et la construction de la courbe de taux, lesquelles
permettent aux investisseurs d’avoir une idée notamment sur la valorisation des titres et les
besoins de financement réels de l’Etat.
Concernant les prochaines étapes, il a été proposé deux schémas, à savoir :
- à long terme, travailler sur le statut de Spécialiste en Valeur du Trésor (SVT) en
élaborant un cahier des charges à cet effet et créer des organes de régulation pour
développer le marché secondaire, et ;
- à court terme, aider le pays à développer le marché primaire en mettant en place
une stratégie d’émission basée sur les maturités et la construction de la courbe de
taux pour rassurer les investisseurs.
Pour ce faire, le consultant a promis d’organiserla BAD et la BCC ont organisé, en avril 202&,
d des sessions de formation en faveur de toutes les parties prenantes (BCC, Ministère des
Finances, DGDP, DTO et les banques) en vue d’une mise à niveau de toutes les structures
participantes. Sur ce, le calendrier des travaux sera soumis à Votre Autorité pour orientations
éventuelles.
L’objectif principal étant l’élaboration d’une courbe de taux dans le contexte actuel du
marché des valeurs du Trésor.
14

1.2. Activités liées à l’opérationnalisation du marché des titres privés

1.2.1. La stratégie d’opérationnalisation

L’année 2020 a débuté avec les travaux relatifs à l’opérationnalisation du marché des titres
privés, avec l’appui technique des cabinets « Bourse Consult » et « Genesis Analytics »,
recrutés par l’agence anglaise FSD Africa, laquelle accompagne la Banque BCC dans ces
processus. Ces travaux, organisés du 06 au 23 janvier 2020, ont eu pour objectif de dégager
au préalable, entre toutes les parties prenantes congolaises, une vision commune du
processus de mise en place d’un marché des titrés privés et de développement, à terme,
d’un marché financier complet.

Les travaux organisés par la BCC ont connu la participation des représentants de la
Présidence de la République et de la Primature ainsi que des experts désignés par les
institutions et organisations ci-après :

- Commissions ECOFIN de l’Assemblée Nationale et du Sénat ;


- ANEP ; ACB ; SOFIDE; SOFIDE ; ARCA ; FEC ; FPI ; CNSS ; CNSSAP ; Université de
Kinshasa ; Université Protestante du Congo ; Al Legacy ; EMI Consulting ;

A l’issue de ces échanges, le modèle économique proposé par les experts de la BCC a été
adopté et validé par Bourse Consult » et « Genesis Analytics ».

Ainsi, à l’unanimité, les participants ont estimé que l’opérationnalisation du marché des
titres privés ne peut plus être ajournée. A cet effet, les recommandations ci-après ont été
retenues et reprises dans l’étude de faisabilité présentée par les consultants :

- la construction du marché des titres privés va reposer sur le cadre existant et


l’opérationnalisation devra être confiée à la BCC compte tenu de son expérience et
de son infrastructure de marché ;
- le développement du marché des titres privés ne devra pas être lié à une loi générale
sur les opérations du marché financier, parce qu’avec l’OHADA une partie importante
du cadre juridique sur le marché financier est disponible ;
- ce processus devra se baser sur une logique de croissance organique et
d’amélioration continue, à l’instar du processus adopté par certains marchés
financiers de la sous-région ;
- le développement du marché des titres privés devra bénéficier du portage des plus
hautes autorités du pays. A cet effet, les représentants de la Présidence de la
République et de la Primature ont relevé que ce projet bénéficie d’ores et déjà de
l’accord de principe des plus hautes autorités dans la mesure où il vient, à point
nommé, soutenir notamment le financement du PNSD, adopté par le Gouvernement
le 23 décembre 2019 à ZongoPlan national stratégique de développement (PNSD) ;
- la masse critique des intervenants sur ce marché (émetteurs, intermédiaires et
investisseurs) devra être identifiée le plus tôt possible. A cet effet, l’équipe BCC, les
consultants et les représentants FSD Africa ont organisé des échanges avec certaines
entreprises qui s’étaient manifestées comme pilote dont Congo Airways, Advans
Bank, Fonds de promotion de la microfinance, King Kuba Capital, General Electrics,
World Token Issuing Alliance, Leogold SARL, etc. ;
- un cadre de concertation (comité de place) intégrant toutes les parties prenantes
devrait être rapidement mis en place comme c’est le cas partout ailleurs pour
accompagner le processus ;
- les infrastructures de marché et les structures centrales (autorité de marché,
Dépositaires centraux de titres et entreprises de marché) devront être mutualisées
pour réaliser des économies et de gamme ;
- la dollarisation ne devrait pas être un obstacle à l’émission des titres privés en CDF
car les études actuarielles menées par la CNSSAP et la bourse de Casablanca ont
15

démontré que les placements en USD ont un rendement faible par rapport à ceux en
CDF.

D’autres questions devraient être examinées plus en profondeur dans le processus du


développement du marché. Il s’agit principalement des questions en rapport avec :

- la mise en place d’une centrale de publication des informations financières et


économiques ;
- la fiscalité applicable directement ou indirectement aux opérations du marché ;
- l’agrément des agences de notation, lesquelles doivent exister avant les émissions des
titres de la dette pour la notation du risque de crédit.

En raison de la participation de General Electric dans les consultations, l’attaché


économique de l’ambassade des Etats-Unis s’est intéressé aux travaux et, dans ce cadre, a
émis des observations sur la stratégie arrêtée :

- la stratégie de développement du marché des titres privés devra être actualisé en


considérant la donne « Covid-19 » ;
- cette stratégie devra également provoquer, dans une perspective de leur croissance,
l’inclusion sur le marché financier de petites et moyennes entreprises des congolais,
généralement des sous-traitants, en articulation avec la loi n°17/001 du 08 février
2017 fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé, grâce à
des outils de financement long adaptés à leur situation ;
- compte tenu de la recommandation du Rapport final d’intégrer des critères
«Environnement, Social & Gouvernance » dans la stratégie de promotion du marché
financier congolais vis-à-vis des investisseurs étrangers, l’ambassade des Etats-Unis
pourrait sur ce point apporter un appui technique.

Pour information, les critères « ESG » ou Blended Finance consistent dans l'utilisation
stratégique de financement du développement et des fonds philanthropiques pour mobiliser
les flux de capitaux privés vers les marchés émergents, engendrant des externalités
positives pour les investisseurs et les communautés touchées.

1.2.2. La feuille de route sur le développement du marché des titres privés

La feuille de route sur le développement du marché des titres privés a reçu une première
validation le 24 janvier 2020 de la part de la Haute Direction de la Banque. Une réunion de
validation impliquant toutes les parties prenantes avait été prévue en mars 2020.
Cependant, en raison de la crise sanitaire de Covid-19, elle n’a pas pu être organisée et les
échanges se sont poursuivis en ligne avec toutes les parties prenantes.

En substance, cette feuille de route, fondée sur l’opérationnalisation du marché des titres
privés à partir du cadre légal existant et la mutualisation des infrastructures de marché,
comprend trois phases :

1. La première phase comportera principalement les activités suivantes :

- L’élaboration l’élaboration et la publication du règlement général du marché,


lequel devra intégrer les activités de capital-investissement en particulier pour
fournir aux entreprises constituées par des nationaux – des sous-traitants pour la
plupart - qui ne réunissent pas les conditions d’émission des titres de dette ou de
participation, un accès à des financements longs ;
- l’évaluation et la mise à jour du dispositif de surveillance ;
- l’amélioration de la transparence du marché sur toute la chaîne des opérations ;
16

- le développement du marché secondaire pour l’ensemble des titres financiers,


en ce compris les titres publics, sur base d’une négociation de gré à gré ;
- l’évaluation du cadre juridique conformément aux principes directeurs de
l’Organisation Internationale des Commissions des Valeurs mobilières (OICV) et le
Comité des Systèmes de Paiement et de Règlement (CSPR) de la BRI.

2. La deuxième phase portera sur :

- la mise en place d’une plateforme de négociation multilatérale ;


- l’adaptation du cadre juridique à la lumière des résultats de l’évaluation ;
- l’adaptation de l’organisation de la Banque pour mieux prendre en compte les
contraintes liées aux différentes fonctions qu’elle devra assumer avant leur
transfert à des structures indépendantes (autorité de marché, entreprise de
marché) ;
- l’amélioration de la transparence avec le développement des capacités de
publier des informations pré-négociation.

3. La troisième étape sera consacrée à la promulgation et la mise en œuvre de la loi


organisant les marchés financiers en RDC. L’apport essentiel de cette loi serait
d’instituer une autorité de marché indépendante du Ministère des Finances et de la
Banque Centrale. Une évaluation de l’architecture des marchés financiers pourrait
également intervenir, notamment en ce qui concerne la nécessité d’externalisation
de la mission de Dépositaire Central de Titres, actuellement assumée par la Banque.

La version finale de la feuille de route intégrant les recommandations pertinentes de toutes


les parties prenantes sera présentée, pour une validation finale, en 2021.

2. Activités ayant émergé à la suite des demandes extérieures à fin juin 2021

Deux activités ont émergé à la suite des lettres de la RAWBANK SA et du Premier Ministre en
rapport respectivement avec l’émission du papier commercial et la mise en place d’un
règlement général des marchés boursiers des produits miniers. En lien avec le
développement du marché des titres de créance négociables, il a été amorcé les travaux de
constitution d’une base de données recueillant les informations financières sur les
entreprises.
2.1. Développement du marché des titres de créance négociables

Le développement du marché des titres de créance négociables figure dans le Plan d’actions
relatif à la mise en œuvre de la loi organique de la Banque centrale du Congo. En effet,
conformément à l’article 23 de la loi susdite, la Banque est chargée de réglementer, par
voie d'instructions, les opérations sur les marchés monétaires. A cet effet, elle est habilitée
à déterminer les entités autorisées à émettre des instruments financiers sur ce marché et à
fixer les règles régissant les marchés primaires relatifs à ces instruments. L’article 23
susmentionné est donc en lien avec le projet de réforme des cadres analytique et
opérationnel de la politique monétaire, car en diversifiant les instruments financiers
négociables sur le marché monétaire, il permet d’organiser des opérations d’open market.
Pour cette raison, la lettre réf. : DG/NA/CKM/Sto-n°162 du 05 novembre 2020 de la
Rawbank sollicitant l’autorisation de commercialisation de Commercial paper ou titres de
créance négociables (TCN) a été favorablement accueillie.
A cet effet, il a été publié l’Instruction n° 50 du 17 décembre 2020 fixant les conditions
d’émission des titres de créance négociables sur le marché monétaire.
17

2.2. Mise en place d’une base des données financières sur les entreprises

Aux termes des dispositions des articles 10 et 31 de la loi organique de la Banque, cette
dernière peut tenir également un registre qui centralise les informations sur les entreprises.
La mise en place et la gestion d’un tel registre est nécessaire pour la conduite de la
politique monétaire, principalement dans l’organisation des opérations d’open market et
pour la surveillance prudentielle. Dans ce dernier cas, l’analyse financière permet d’évaluer
le risque de crédit d’un emprunteur et le risque global d’un secteur financier cas de crise.

En dehors de toute opération d’open market, l’article 12, point 4, oblige la Banque Centrale
à effectuer des opérations de crédit uniquement avec des établissements de crédit
détenteurs de garanties appropriées. L’Instruction n°4 aux banques relative aux opérations
du marché monétaire et l’Instruction n° 6, aux établissements de crédit, relative aux effets
éligibles aux opérations de refinancement de la Banque indiquent que les informations
collectées sur les entreprises permettent à la Banque de dégager le risque de crédit que ces
entreprises représentent vis-à-vis de leurs prêteurs et, par ricochet, le risque de
contrepartie qui découle des titres financiers émis par ces entreprises et reçus comme
collatéraux aux opérations de refinancement.

En l’état actuel, non seulement que les bases des données sur les entreprises sont disparates
et caractérisées généralement par l’indisponibilité en temps réel des données ; mais aussi,
leur gestion est lourde du fait de l’utilisation du support papier, la redondance de certaines
données et le retard dans la mise à jour. Par ailleurs, certaines données sur les sûretés
(mobilières, foncières ou minières) sont actuellement peu fiables et non consultables en
temps réel. Il n’est donc pas possible d’apprécier de manière objective la solvabilité des
entreprises dont les effets ou les titres sont reçus comme collatéraux dans la mesure où la
Banque n’a pas accès à l’information sur les suretés qu’ils ont fournies à des tiers ou sur des
suretés qu’ils ont reçues des tiers.

Face à cette situation, l’informatisation constitue un moyen sûr de remédier à ces


dysfonctionnements qui permettra de rationaliser la gestion des données relatives aux
entreprises, tout en facilitant l’accès aux personnes éligibles à l’ensemble de ces
informations. Elle implique, en outre, l’interopérabilité des différentes bases de données
satellites gérées par le CPCC, le GUCE, l’ARCA, le CAMI, etc.

La constitution d’un fichier qui centralise les informations sur les entreprises oblige la
Banque Centrale à maitriser toutes les sources d’informations sur les entreprises, qu’il
s’agisse des informations financières (états financiers périodiques ou d’autres informations
infra-annuelles) et des informations non financières, dites qualitatives. La collecte des
données sur les entreprises est facilitée par l’existence des dispositions dans les statuts
respectifs de gestionnaires des bases des données en amont, d’échanger des informations
sur les personnes assujetties à d’autres institutions publiques dont la Banque.

Pour la concrétisation de ce projet, la Banque a organisé des échanges avec toutes les
parties intéressées, lesquels ont abouti à la signature du procès-verbal portant validation de
la note conceptuelle permettant de mutualiser leurs efforts. Les projets de convention sur
l’échange d’informations entre la BCC et les autres institutions sont en élaboration et le
programme ESSOR apportera une assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’interopérabilité des
bases de données impliquées.

PARTIES PRENANTES AU PROJET

CPCC Les états financiers certifiés des entreprises

BCC (Direction de la Les informations communiquées par les établissements


Surveillance des de crédit via l’applicatif Bank Supervision Application
18

Intermédiaires Financiers et la (BSA), informations sur les incidents de paiement et sur


Direction des Systèmes de les instruments de paiement irréguliers
Paiement)

ARCA Toute autre information financière qui n’est pas


transmise par l’entreprise assujettie au CPCC et détenue
par l’ARCA conformément au Code des assurances. Le
principe d’une communication ponctuelle sur support
physique prévue à l’article 5 du mémorandum d’entente
entre la BCC et l’ARCA devra être revu en conséquence.

GUCE  Toute information non financière qui n’est pas transmise


par l’entreprise assujettie au CPCC et détenue par le
GUCE en vertu des dispositions du décret n° 14/014 08
mai 2014 : les informations sur les dirigeants, les
inscriptions complémentaires au registre de commerce et
du crédit mobilier, l’ouverture des procédures
collectives, les sûretés mobilières et le crédit-bail ;

Cadastre Minier les informations sur les suretés minières et les contrats
d’amodiation, qu’il détient en vertu de la loi n°
007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier, telle
que modifiée et complétée par la loi n°18/001 du 09
mars 2018

Banques commerciales
- le chiffre d’affaires des entreprises bénéficiaires des
crédits bancaires suivant une périodicité arrêtée ou
toutes autres informations pertinentes à définir ne se
trouvant pas dans BSA
- les informations sur le secteur d’activités de chaque
entreprise
Emetteurs des titres les données relatives au chiffre d'affaires et au résultat
financiers semestriels ainsi que des événements marquants : perte
du capital, perte d’un actif important, retrait d’un
associé, ouverture d’une procédure collective

Greffe du tribunal de les informations judiciaires dont les jugements non échus


commerce ou sanctions prononcées en RDC à l'encontre d’une
entreprise ou d’un dirigeant d’une entreprise. Pour
chaque décision, sont indiqués le type et la date du
jugement ou de la sanction ainsi que, le cas échéant, la
juridiction compétente 
19

Schéma n°1 : Alimentation de la base des données des entreprises

2.3. Marchés boursiers des produits miniers

Par la lettre n°CAB/PM/DIRCABA/TID/KK/Mbe/2020/2314 du 16 novembre 2020, le Premier


Ministre a invité le Ministère des Mines et la Banque Centrale à élaborer conjointement le
Règlement général relatif aux bourses des substances minérales de production artisanale.
L’un des effets positifs attendus de ce règlement général est la réduction des exportations
illicites des produits miniers issus de la production artisanale.

Sur le plan juridique, la responsabilité de la Banque est basée sur l’article 128 du Code
minier et sur les articles 266 et 267 du Règlement Minier. Il sied d’y ajouter les dispositions
de la loi organique n°18/027 du 13 décembre 2018 de la BCC qui lui permet d’intervenir sur
les marchés des métaux précieux (art. 12, points 6 et 9) et lui demande d’apporter son
concours au développement des marchés financiers (art. 24).

L’Equipe BCC chargée du développement du marché financier congolais a entrepris, d’ores


et déjà, le processus d’élaboration du projet de Règlement général des marchés boursiers
des produits miniers. Selon le planning retenu, la première version dudit Règlement pourra
être soumise, à la validation du Comité d'Agrément des Marchés Boursiers des produits
miniers institué par l’Ordre de Service n°327/18 bis du 05 octobre 2018, au plus tard à fin
avril 2021. Conformément à la pratique, toutes les parties prenantes (Présidence,
Primature, Ministère de Commerce Extérieur, Ministère de l’Industrie, CENAREF, FEC, ACB,
coopératives minières, comptoirs, négociants, et autres) devront être consultées pour
enrichissement éventuel.

Après consultation de diverses parties prenantes et à la lumière des échanges, l’examen de


ce dossier à mis en exergue la nécessité d’organiser au préalable un forum sur le
fonctionnement et la régulation des marchés des matières premières.

Ce forum devrait offrir une tribune aux experts qualifiés pour aborder notamment, à
l’intention des autorités, les problématiques liées à la traçabilité des produits miniers, à la
20

chaîne logistique, aux coûts des transactions, à la conformité des opérations vis-à-vis de
certaines régulations internationales et aux implications des marchés locaux des métaux
précieux sur la stratégie de gestion des réserves de change. Un tel cadre permettra
d’adopter une stratégie cohérente de développement des marchés boursiers des produits
miniers et de doter lesdits marchés d’un Règlement général susceptible de répondre aux
attentes du Gouvernement dans l’assainissement de l’exploitation artisanale des métaux
précieux et d’autres substances minérales d’intérêt stratégique.

2.4. Dossier YA BISO

Consécutivement à l’annonce faite par l’homme d’affaires Dan GERTLER, le 16 novembre


2020, du projet de constitution d’une société minière par appel public à l’épargne ouvert
uniquement aux personnes physiques congolaises en vue de tirer profit des avantages liés
aux redevances achetées de la Gécamines dans le cadre de la joint-venture METALKOL RTR,
l’Equipe BCC chargée du développement des marchés financiers s’est vue obligée de cerner
les opportunités et les risques que représente un tel projet. De l’examen de ce dossier et en
terme d’opportunité, il s’est dégagé que ce projet s’inscrit dans la stratégie du
développement de la place financière de Kinshasa. Cependant, de par son initiateur, le
projet était est porteur des risques de réputation tant pour les autorités de régulation que
pour le marché et la protection des investisseurs.

3. Questions transversales

Les questions transversales ont trait aux activités qui touchent l’ensemble des segments du
marché financier congolais. Il s’agit des infrastructures de marché, de la conformité du
marché financier aux normes internationales, de la mise en place du cadre comptable sur
les titres financiers et la participation aux travaux du Sous-comité des marchés financiers de
la SADC.

3.1. Infrastructures de marché

La Banque dispose d’un portefeuille quasi-complet des infrastructures de marché couvrant


l’ensemble des segments du marché financier national, développées en interne ou acquises
auprès de deux firmes américaines Montran (déjà opérationnelles) et de Bloomberg (en
phase d’intégration dans le système d’information de la Banque).

Schéma n° 3 : Cartographie des infrastructures de marché


21

Le développement de différents segments des marchés financiers a nécessité les adaptations


des infrastructures acquises auprès de Montran, principalement le CSD. Les demandes
d’adaptations ont essentiellement porté sur :

- l’implémentation du nouveau guichet de refinancement dans le CSD « Prêt spécial » ;


- l’intégration dans le CSD des instruments « Bons du Trésor indexés » et « Obligation
du Trésor indexé » sur le taux de change ;
- la codification de l'instrument « Bon BCC» ;
- la prise ou la mise en pension des titres financiers.

L’existence des infrastructures de marché provenant de plusieurs fournisseurs nécessite un


travail minutieux pour leur interopérabilité. Avant d’y arriver, il conviendra d’intégrer au
préalable dans le système d’information de la Banque les infrastructures acquises auprès de
Bloomberg Finance LP, tout en prenant en considération les contraintes d’utilisation de ces
infrastructures par les autres membres du marché. Sur ce point, Bloomberg Finance LP
propose 2 approches.

- Selon la première approche, l’intégration se fait au niveau de chaque acteur de


marché. Auquel cas, chaque intermédiaire devrait recevoir des tickets de trading
conclu dans Bloomberg, qu’il peut intégrer dans son système de gestion. Il lui
reviendra ensuite, à travers son back office, d’initier des transactions vers le
système de règlement de la Banque Centrale ;

- Selon la deuxième approche, la Banque Centrale, en sa qualité d’agent de


règlement, peut directement intégrer son système de règlement (RTGS) avec la
plateforme Bloomberg.

Il sera question, suivant une analyse coût-bénéfice, d’apprécier l’approche la mieux


indiquée pour la Banque et l’ensemble du système financier. Cette question pourra être
examinée au moment de validation de la version finale de la feuille de route à présenter par
le Directeur Général de FSD Africa.

3.2. La conformité du marché financier aux normes internationales

3.2.1. L’adhésion de la Banque à l’ANNA


22

Par la lettre réf. D.21/Gouv.n° du 26 mars 2019, la Banque BCC avait saisi l’Association
Internationale des Agences Nationales de Codification, ANNA en sigle, pour obtenir
l’autorisation d’utiliser le code ISIN. Cette démarche vise à hisser le marché national sur les
places financières reconnues mondialement.

Par son message électronique du 06 mai 2020, le Secrétariat de l’ANNA avait demandé tous
les documents organisant le marché des valeurs du Trésor, préalablement traduits en
anglais, permettant de prouver le statut d’agence nationale de codification confiée à la
Banque par le Gouvernement. A la suite de l’examen de ces documents, par mail du 29
septembre 2020, le Directeur Exécutif de l’ANNA a informé la BanqueBB qu’elle pourra être
agréée en tant qu’agence nationale de codification, au cours de l’Assemblée générale qui se
tiendra du 1 au 3 décembre au Guatemalaplus tard en mai ou juin 2021. Pour ce faire, une
documentation supplémentaire, comprenant notamment le descriptif de génération du code
ISIN appliqué, devra êtrea été communiquée en prévision de l’Assemblée générale du 19
novembre 20202021, au cours de laquelle sera prise la décision de principe pour l’agrément
sollicitée..

La Banque a transmis dans le délai cette documentation, selon le modèle lui communiquée.

Il sied de relever que l’affiliation à l’ANNA permettra à la Banque non seulement de se


conformer aux meilleures pratiques en matière de codification des instruments financiers
mais elle offrira également une large visibilité aux instruments financiers nationaux et
favorisera la participation des investisseurs étrangers aux marchés de titres congolais.

3.2.2. L’adhésion de la Banque à l’OICV

Par sa lettre référencée D.21/Gouv.n° du 26 mars 2019, la Banque avait saisi l’Organisation
Internationale des Commissions des Valeurs Mobilières, OICV en sigle, pour obtenir le statut
de membre associé. Par sa lettre réf. :2019/O/PA/GS/BCC/58 du 30 mai 2019, le Secrétaire
Général de l’OICV a informé la Banque que pour devenir membre, il lui est requis de signer
le Membership Memorandum of Understanding Concerning Consultation and Cooperation and
Information Sharing (MMoU).

Ainsi, il a invité la Banque BCC à prendre contact avec les membres de l’équipe chargée de
l’agrément des membres pour la mise en route du processus devant aboutir à la signature du
MMoU.

La procédure comprend une phase d’évaluation préalable de l’environnement du demandeur


par rapport à la méthodologie d’évaluation de la mise en œuvre des objectifs et principes
de la régulation financière de l’OICV. Partant de cette évaluation, le demandeur devra
décliner un plan d’actions pour se conformer aux objectifs et principes de la régulation
financière de l’OICV. Une fois le plan d’actions validé par l’OICV, le requérant devra
s’acquitter des frais de participation sur base d’une facture ad hoc. En ce qui la concerne,
la Banque a transmis le questionnaire d’évaluation et le plan d’actions le 17 décembre 2020.

Ce processus d’adhésion devra être mené jusqu’à terme au regard des évaluations en
matière de conformité menée chaque année par le sous-comité des Marchés Financiers du
Comité de Gouverneur des banques centrales de la SADC.

3.3. Elaboration de l’arrêté ministériel relatif à la comptabilité des titres


23

Après rédaction et examen du projet d’arrêté ministériel relatif à la comptabilité des titres
par les organes de la BCC, Votre Autorité avait saisi officiellement le CPCC pour avis
technique et organisation de la séance de validation. A cet effet, le fichier soft dudit projet
d’arrêté avait été envoyé au CPCC qui, après lecture, avait demandé d’être davantage
édifié sur le cadre juridique encadrant les titres financiers et le fonctionnement actuel des
infrastructures des marchés opérés par la Banque Centrale. Dans ce cadre, il entend
solliciter, à l’intention de ses Experts, une séance d’adjudication en blanc pour leur
permettre de s’imprégner du processus de bout en bout.

Toutefois, les deux parties estiment nécessaire de doter le pays d’un guide comptable
relatif aux opérations des marchés financiers. Concernant sa matérialisation et compte
tenu de la faible visibilité capacité financière du CPCC, il est indiqué que la BCC, en
tant qu’entreprise de marché, porte ce projet soit au niveau du Gouvernement via le
Ministère des Finances ou des bailleurs de fonds pour obtenir le financement adéquat.

3.4. Participation aux travaux du Sous-comité des marchés financiers de la SADC

Trois membres de l’équipe-projet BCC ont pris part aux travaux du Sous-comité des marchés
financiers de la SADC, qui se sont tenus en ligne, en août 2020. Ces travaux étaient présidés
par la Banque Centrale de Tanzanie, Présidente en exercice du Sous-comité. Ces travaux ont
notamment porté sur :

- le projet d’amélioration des données des marchés financiers des Etats membres, à
collecter sur base d’un fichier Excel ;
- l’évaluation du statut d’adhésion des Etats membres aux normes internationales en
matières des marchés financiers (Fx Code, Principes OICV, ISDA Master agreements,
etc.) ;
- les actions récentes menées par les Etats membres dans le cadre du développement du
marché financier ;
- l’index sur le développement des marchés financiers de la SADC proposé par l’Official
Monetary and Financial Institutions Forum pour mesurer (i) la profondeur du marché, (ii)
l’accès aux devises, (iii) la transparence du marché, la fiscalité et le cadre de
surveillance, (iv) la capacité des investisseurs locaux, (v) la performance
macroéconomique ainsi que (vi) le cadre juridique et l’applicabilité des conventions de
marché ;
- le suivi de la mise en œuvre des stratégies visant des domaines précis dont celles se
rapportant (i) au développement des obligations souveraines de référence, (ii) à la
possibilité d’utilisation du fonds de la BAD dédié au développement des marchés
domestiques de la dette publique, (iii) au développement des indicateurs pour piloter
l’approfondissement et l’intégration des marchés financiers de la SADC ainsi que (iv) à
la conformité aux normes et standards internationaux en matière de marchés financiers.

La BCC a également participé à l’évaluation de la conformité aux normes et standards


internationaux en matière de marchés financiers, édition 2020, en mettant en avant les
procédures ouvertes pour son adhésion à l’OICV et à l’ANNA. Les efforts doivent être fournis
en ce qui concerne les données et la transparence du marché en vue de :

- refondre totalement le site web de la BCC de manière à se conformer aux exigences


de la disponibilité des données du marché pour les Etats membres de la SADC et les
investisseurs ;
- finaliser le projet de mise en place d’une base des données exhaustive sur les
entreprises, en l’occurrence les émetteurs des titres financiers ;
- élargir la base des investisseurs.

3.5. Publication d’un livre sur le développement du marché financier 


24

Après l’accord de Votre Autorité sur le projet de publication d’un document de référence
sur le marché financier congolais, l’équipe a été instruite pour soumettre à Monsieur le DG
PM&OB l’architecture et la répartition des tâches pour observations éventuelles. Sur ce
point, il importe de relever que le draftla première version dudit livre est suffisamment
avancé et bientôt, interviendront les travaux de collationnement.

3.6. Production des textes réglementaires par l’équipe de janvier 20 à mars 2021

- Instruction 46 du 30 septembre 2020 définissant les principes directeurs de démarchage,


d’ouverture et de tenue des comptes-titres ainsi que de conseil en investissement, de
gestion de portefeuille pour compte de tiers et de prêt de titres ;
- Aide-mémoire BAD – BCC relatif à l’assistance technique pour le développement du
marché financier congolais ;
- Nouveau descriptif de codification des titres par la BCC et préparation de la structure
de transmission à l’ANNA des données d’indentification de titres suivant notamment les
standards ISO 6166, 10962, 18774 relatifs respectivement aux codes ISIN, CFI et FSIN
(affiliation à l’ANNA) ;
- Projet d’arrêté ministériel relatif aux principes généraux de tenue de la comptabilité
des titres financiers ;
- Projet d’arrêté ministériel relatif à l’émission et au remboursement des Bons et
Obligations du Trésor indexés au dollar américain ;
- Projet de convention de collaboration BCC – CPCC dans le cadre de la Centrale des
Bilans.

3.7. Formations Assuree assurées Par par L’equipe l’équipe BCC en faveur des parties
prenantes

- Exploitation de la plateforme CSD (banques commerciales) ;


- Utilisation du logiciel CSD et aspects juridiques du marché des valeurs du Trésor
(investisseurs institutionnels) ;
- Organisation des opérations du marché des valeurs du Trésor (investisseurs
institutionnels).

3.8. autresAutres activitesactivités et participation aux travaux specifiquesspécifiques

- Assistance technique BAD pour le développement du marché financier congolais (du


15 janvier au 15 juin 2021) ;
- Séance de travail avec Congo Airways en tant qu’entreprise pilote pour le marché
des titres privés ;
- Séance de travail avec la firme LEOPARD GOLD TRADING SERVICES, spécialisée dans
la promotion de la place boursière, les services d’intermédiation et le courtage ;
- Réunions avec les banques et les sociétés d’assurance pour recueillir leurs points de
vue sur les émissions des valeurs du Trésor ;
- Descente sur terrain auprès des banques pour l’évaluation des préalables en vue de
leur reconnaitre le statut de teneur conservateur des titres dans le cadre de
l’élargissement de la base d’investisseurs ;
- Réunions du sous-comité des marchés financiers de la SADC ;
- Réunions hebdomadaires du Comité des Titres de la Dette Publique Intérieure
(Ministère des Finances) ;
- Réflexion avec les experts du Ministère des Finances, du Ministère de
l’Environnement et du cabinet Philae sur le développement d’un marché de la
finance climatique.
-
25

4. Difficultés rencontrées

Consécutivement à la crise sanitaire de la Covid-19, l’équipe-projet est appelée désormais à


recourir à des consultations par visioconférences et messagerie électronique.

Sur le plan opérationnel, il reste de détails à régler en ce qui concerne la répartition de


responsabilité entre les différents organes pour un meilleur suivi. Ces détails devront être
mieux pris en charge par le manuel des procédures en cours d’élaboration.

5. Perspectives

Après avoir passé en revue la situation des émissions des valeurs du Trésor depuis le
lancement en octobre 2019 et l’évolution des travaux liés au développement d’autres
segments du marché financier congolais, il a été globalement observé, à partir du mois de
mars jusqu’à fin décembre 2020, la tendance baissière de la courbe des soumissions des
banques. Sur base de ce constat et dans le souci de redynamiser le marché des titres publics
et veiller sur la stabilité du cadre macroéconomique, il a été arrêté de :
prendre contact, au plan technique, avec le Cabinet du Ministre des Finances pour la
publication rapide de l’arrêté ministériel relatif aux titres indexés. A cet effet, il importe de
relever que ce projet de texte a d’ores et déjà été analysé et validé par l’équipe ad hoc,
après avoir reçu les observations du Conseiller Résident du FMI/AFRITAC en charge de la
dette. Il en ressort que sa publication devrait rassurer le marché quant aux inquiétudes
observées dans le chef de certains investisseurs sur la stabilité du cadre macroéconomique ;

rappeler au Ministère des Finances l’exigence de publier le programme annuel des émissions
prévues en 2021 et ce, conformément à la loi de finances y relative. En effet, cette
publication contribuera non seulement à renforcer la communication et la transparence du
marché mais permettra aussi aux investisseurs potentiels d’avoir une lisibilité sur leurs choix
de placement au cours de l’année ;

améliorer les canaux de communication notamment (i) la mise à jour du site Web de la BCC
et celui de la DGDP, (ii) l’interfaçage entre la BCC et la DGDP (Logiciel SYGADE) dans le
cadre des échanges d’informations sur le stock et le service de la dette générés par les
émissions. Sur ce point, il a recommandé d’organiser une réunion technique avec la
Direction de l’Informatique pour vider toutes les matières relatives aux aspects de
communication ;

mettre en place un simulateur devant intégrer toutes les informations financières sur un
placement donné de façon à permettre, à tout investisseur potentiel de connaitre en
avance, les montants des intérêts ou des coupons auxquels il devrait s’attendre en
souscrivant aux valeurs du Trésor ;

Proposer au Ministère des Finances d’éviter l’utilisation systématique de nouveaux codes


ISIN en recourant, à la méthode de la réouverture d’une ligne particulièrement lorsque,
pour une adjudication donnée, le taux de couverture a été en deçà du montant annoncé par
le Trésor.
26

Concernant les perspectives à fin juin 2021, les grandes actions retenues se déclinent de la
manière suivante :

ANNEXE Ifinalisation de l’élaboration du manuel des procédures des opérations


d’émission et de remboursement des valeurs du Trésor ;

discussion de la feuille de route pour la mise en place du marché des titres privés ainsi que le
développement du capital-investissement et du financement participatif ;

présentation de la stratégie juridique sur le cadre juridique du marché des titres privés ainsi que sur
les opérations de capital-investissement et de financement participatif ;

mise en œuvre effective de la convention avec Bloomberg ;

adoption du cahier des charges pour la mise en place d’une base des données unique et d’une
interface sur les informations financières et économiques des entreprises.

Etat de la question Actions

I.Marché des Pour diverses raisons, ce marché 1.1.Actualiser la SDMT 2020-2022 et adosser les
valeurs du peine à donner sa pleine émissions de valeurs du Trésor sur la SDMT
Trésor potentialité. Parmi ces raisons, il actualisée. Il faudra en effet résorber
l’incohérence actuelle d’une émission des
sied de relever l’absence d’une
valeurs du Trésor sans programme d’émission
stratégie cohérente de gestion de et déconnectée de la SDMT qui devrait en fixer
la dette à moyen terme, une l’orientation vis-à-vis du marché. Il est
faible transparence dans également question de s’aligner sur la
l’évaluation réelle du besoin de stratégie de la SADC qui demande aux Etats
financement et de refinancement membres d’approfondir leurs marchés
de l’Etat et une faible intérieurs pour éviter le financement
monétaire et réduire la dépendance vis-à-vis
appropriation de la réforme par
de l’aide publique au développement.
les administrations des Ministères 1.2.Doter l’Etat (gouvernement central et
des Finances, Budget et Plan. En gouvernement provinciaux) d’un décret
outre, une évaluation menée par portant plan comptable en partie double
la BCC, puis par la BAD, indique conformément aux dispositions des articles
que la fonction « Relation aux 100, 101, 200 et 201 de la loi n° 11/011 du 13
investisseurs » est très en deçà juillet 2011 relative aux finances publiques.
Une comptabilité d’engagement donnerait une
des normes applicables. Ainsi,
image fidèle de la situation patrimoniale de
certains investisseurs, en ce l’Etat et permettra d’identifier le besoin réel
compris les banques de financement des investissements et de
commerciales, en considération refinancement de la dette publique. La
de leur connaissance du marché finalité sera de contribuer à l’amélioration de
de la dette, seraient peu enclin à la transparence des finances publiques et de la
participer aux émissions des cohérence entre politique budgétaire et
politique monétaire.
valeurs du Trésor.
1.3.Finaliser l’adoption de la loi-cadre sur la dette
publique (un avant-projet élaboré avec le
concours de Debt Relief International et de la
BCC est disponible depuis 2015)
1.4.Améliorer la relation avec les investisseurs (le
cahier des charges y relatif est déjà disponible
depuis 2020) de manière à renforcer les
27

capacités de la DGDP à prendre en charge


cette fonction de manière pérenne.
1.5. finalisation de l’élaboration du manuel des
procédures des opérations d’émission et de
remboursement des valeurs du Trésor
1.6.Organiser le sous-comité Emission du CTDPI
(Min Fin – Min du Budget) pour préparer la
décision sur l’adjudication et systématiser sa
convocation. Selon les dispositions de l’arrêté
ministériel n° 030/CAB/MIN.FINANCES/2018 du
30 août 2018 portant mesures d’application du
décret n° 18/025 du 11 juin 2018 fixant les
modalités d’émission et de remboursement
des Bons du Trésor et Obligations du Trésor,
ce sous-comité pourrait bénéficier d’une plage
d’une heure pour présenter ses conclusions. La
BCC (qui s’occupe du sous-comité
Développement du CTDPI) pourra apporter son
concours pour la mise en place du règlement
intérieur de ce sous-comité.
II. Développem Conformément aux dispositions 2.1. Attirer l’attention du Gouvernement sur les
ent du de l’article 10, pt 7, et 23 de la dysfonctionnements du GUCE, un des piliers
marché loi organique n° 18/027 du 13 de l’amélioration du climat des affaires, afin
monétaire que des ressources conséquentes soient
décembre 2018, la BCC a mis en
allouées au GUCE pour pérenniser son
place le marché des titres de fonctionnement.
créance négociables (Instruction 2.2. Identifier des sources de financement
n° 50) et a lancé le projet alternatives (Banque mondiale ou ressources
PROTIFE. L’objectif visé dans ce internes BCC) pour soutenir la mise en œuvre
projet est d’améliorer la qualité du projet PROTIFE ;
de l’information financière par la 2.3. Organiser, en collaboration avec les banques
désireuses d’y participer, un programme de
consolidation de toutes les
soutien aux entreprises désireuses d’émettre
informations sur les entreprises des TCN de manière à accroitre le nombre
au niveau de la BCC en puisant d’émetteurs des TCN et, à terme, rendre
l’information auprès des bases possible l’organisation des opérations d’open
des données en amont (Guichet market ;
unique des entreprises, Centrale 2.4. Adapter les Instructions de la BCC (marché
nationale des bilans, Fichiers des monétaire et surveillance prudentielle) en
considération des impacts liés à l’émission
sûretés minières et des contrats
des TCN et des bons du Trésor.
d’amodiation). A court terme, ce
projet permettra à la BCC de
mieux évaluer le risque de
contrepartie des entreprises dont
les titres seront éligibles comme
collatéraux au guichet de
refinancement (la fonction
cotation des entreprises sera
renforcée). A long terme, il s’agit
d’ouvrir le marché monétaire à
une fourchette assez grande
d’émetteurs (on pourra penser à
un objectif de 30% sur l’ensemble
des entreprises existantes dans la
base des données) pour rendre
possible les opérations d’open
market. Le projet PROTIFE
pourrait ne pas atteindre ses
28

objectifs à cause de
désengagement de la
Coopération britannique de la
RDC à la suite d’une décision du
Gouvernement britannique de
réorienter les ressources en
interne suite à la pandémie et au
Brexit. Premièrement, ce
désengagement privera à partir
de juillet 2021, le GUCE de frais
de fonctionnement (entre 5 et
10.000 USD mensuel). En effet,
les recettes générées par le
GUCE sont recouvrées par la
DRAD pour compte du Trésor.
Deuxièmement, ce
désengagement privera
également la BCC d’un appui
financier pour l’acquisition des
équipements (serveurs et autres
applications) pour la mise en
place de la base des données
consolidées sur les entreprises.
Le coût de cet investissement
avait été estimé par ESSOR
(programme d’exécution de la
Coopération britannique) à
USD…. La RDC devrait trouver
rapidement des solutions de
contournement au retrait de la
Coopération britannique.

III. Conformité La conformité aux normes III.1. Adopter une stratégie claire d’alignement
du marché internationales est un élément aux normes internationales en se fondant sur
financier important de l’attractivité d’un une analyse coût-bénéfices et assurer sa mise
congolais en œuvre ;
marché financier. Cette
aux normes III.2. Relancer les dossiers en cours auprès de
internationa conformité ouvre également la l’OICV et de Swift ;
les possibilité d’établir des liens III.3. Structurer la fonction d’autorité du marché
avec des infrastructures de en s’inspirant notamment du modèle du
marché exogènes (dépositaires Fonds des rentes (dans sa fonction d’autorité
internationaux, CLS Bank, etc.) de marché de la dette du Gouvernement
Ainsi, dès le lancement des belge) et adopter un plan de son évolution
vers une entité indépendante conformément
émissions des valeurs du Trésor,
au modèle proposé par l’OICV
la BCC avait pris saisi les
organisations internationales
attitrées pour faciliter la mise à
niveau du marché financier
congolais. Cette mise en
conformité est un point
d’attention dans la stratégie de
développement des marchés
financiers des Etats membres de
la SADC.
29

A ce jour, la BCC a saisi


l’Organisation Internationale des
Commissions des Valeurs
(fonction autorité de marché),
l’Association des Agences
Nationales de Codification
(fonction agence nationale de
codification en vue d’utilisation
du code ISIN) et Swift
(codification des marchés
opérationnels en RDC). Seul le
dossier auprès de l’ANNA marque
une certaine évolution et
pourrait aboutir au courant de
cette année. Les autres dossiers
de mise en conformité
n’évoluent, en ce compris
l’engagement d’adhésion au FX
Global Code et à l’ISDA pour
l’implémentation en RDC des
swap master agreement. En fait,
il n’existe pas un engagement
clair d’adhésion aux normes
internationales.

IV. Opérationna Depuis janvier 2020, la BCC IV.1. Lancer le processus d’opérationnalisation
lisation du travaille en collaboration avec du marché des titres privés longs (en publiant
marché des diverses parties prenantes sur par exemple un communiqué ad hoc avec la
titres privés feuille de route) ;
l’opérationnalisation du marché
longs IV.2. Mettre en place une équipe de mise en
des titres privés longs. Cette œuvre multidisciplinaire avec un chargé de
opérationnalisation est tributaire mission ;
du niveau d’atteinte des IV.3. Publier une politique d’accompagnement
objectifs visés aux points I, II et de différents acteurs du marché (sandbox et
III ci-dessus. A ce jour, plusieurs les cahiers des charges pour chaque type
parties prenantes se sont déjà d’acteur (entreprise de marché, émetteur,
intermédiaire en service d’investissement,
prononcé pour divers rôles dans
etc.) ;
ce processus IV.4. Publier l’arrêté sur la comptabilité des
d’opérationnalisation, soit titres financiers ;
comme émetteurs, entreprise de
marché, intermédiaires en
services d’investissement,
fournisseurs d’informations
financières, etc. un projet de
feuille de route existe dans ce
sens depuis juin 2021, avec la
collaboration de la Coopération
britannique via l’agence
d’exécution FSDA. Le
désengagement de la
Coopération britannique ne
devrait donc pas empêcher de
lancer ce processus d’autant plus
que les attentes sont de plus en
30

plus fortes. L’opportunité à


exploiter ici est que le processus
est tiré par le marché et non
poussé par la BCC. En outre, les
infrastructures de marché et le
cadre juridique permettent
l’organisation de ce marché. Il
faudra donc œuvrer dans le sens
de maintenir cet élan.

V. Organisatio Par sa lettre n° V.1. Assainir le cadre de régulation par un décret


n des CAB/PM/DIRCABA/TID/KK/Mbe/2 fixant l’architecture du contrôle des marchés
marchés 020/2314 du 16 novembre 2020, des produits miniers ;
boursiers V.2. Publier la stratégie nationale du
le Premier Ministre a invité le
des produits développement des marchés des produits
miniers Ministère des Mines et la Banque miniers (un projet existe, préparé par la
Centrale à élaborer BCC) ;
conjointement le projet de V.3. Publier le règlement général des marchés des
Règlement Général relatif aux produits miniers ;
bourses des produits miniers
artisanaux.

Cette invitation s’inscrit dans le


cadre de l’article 128 du Code
Minier et des articles 266 et 267
du Règlement Minier qui chargent
les deux institutions sus évoquées
de mettre en place un marché
réglementé des produits miniers
artisanaux. Sur ce point, le Code
minier est en ligne avec la Loi
organique n°18/027 du 13
décembre 2018 portant
organisation et fonctionnement
de la Banque Centrale qui assigne
à celle-ci, la mission de porter
son concours au développement
des marchés financiers.

L’absence d’un marché actif des


produits miniers est de nature à
pénaliser sensiblement le
développement d’une classe
d’entrepreneurs miniers locaux.
Ainsi, l’idéal ne serait pas de se
limiter à un marché pour la
production artisanale mais un
marché de plus grande envergure
pour la croissance des projets
miniers initiés par des congolais.
31

L’atteinte de cet objectif


pourrait toutefois être contrariée
par l’existence de plusieurs
administrations chargées de la
régulation des marchés des
substances minérales (BCC,
Ministère des Mines,
Gouvernements provinciaux et
Autorité de régulation et de
contrôle des marchés des
substances minérales
stratégiques)

VI. Fiscalité des La question de la fiscalité VI.1. Initier une étude sur la fiscalité
opérations applicable aux opérations sur le applicable aux opérations du marché
sur le marché financier congolais. financier congolais et aux revenus des
marché placements ;
L’idéal est que la fiscalité
financier VI.2. Adopter une législation fiscale
congolais applicable ne soit pas spécifique.
confiscatoire, favorise le
développement du marché et ne
crée pas de distorsion entre les
titres publics et les titres privés.

Par ailleurs, la fiscalité peut


constituer une entrave à l’entrée
des capitaux des investisseurs en
portefeuille non-résidents suite
aux taux pratiqués ou au
mécanisme de double imposition
(le Code des investissements
n’accorde des avantages qu’aux
investisseurs directs étrangers).

Pour le Secrétariat

MBULUKU MATONDO MBULA ea LOONDO

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