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Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’Agadir

Filière : Economie et Gestion

GESTION FINANCIERE

Professeur : Saïd AHROUCH

Année universitaire 2020-2021


Sommaire

Introduction générale ............................................................................................................... 2

Chapitre 1. La performance financière .................................................................................... 4

Section 1 : Quelques indicateurs de la performance ...................................................... 4

Section 2 : La maitrise des risques financiers ................................................................ 10

Chapitre 2. Choix et décision d’investissement....................................................................... 16

Section 1. La délimitation de la notion d’investissement ............................................. 16

Section 2. L’évaluation des projets d'investissement .................................................... 20

Exercices ....................................................................................................................... 27

Corrigé des exercices ..................................................................................................... 30

Chapitre 3. Modalités et choix de financement ....................................................................... 34

Section 1. Les modalités de financement ............................................................................... 34

Section 2. Les choix de financement ...................................................................................... 40

Section 3. Le plan financier ..................................................................................................... 43

Références ............................................................................................................................... 44

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 1
Introduction générale

La gestion financière est la partie des sciences de gestion consacrée à l’étude des mécanismes
financiers dans les entreprises en relation avec leur environnement. Elle s’inspire de la théorie
économique et de la théorie des organisations dans un sens large, mais particulièrement elle est
liée aux techniques comptables, à la stratégie et à la planification ou politique financière. Elle
procède en deux étapes. La première porte sur l’état des lieux à un moment donnée. Il s’agit d’une
analyse financière de l’entreprise ou d’un diagnostic financier. La deuxième étape traite la
politique financière qui vise à préparer et prendre les décisions financières engageant l’avenir et
influencent les valeurs de l’actif et du passif, les résultats et la valeur globale de l’entreprise.
En référence à la dimension temps, on parle de la gestion financière à court terme et la
gestion financière à long terme. La première traite, en plus de l’analyse des états comptables,
l’analyse du besoin en fond de roulement et la gestion de trésorerie. Quant à la gestion financière à
long terme, elle traite les investissements (choix, rentabilité, financement, …..).

L’entreprise est un acteur économique dont l’activité principale est la production des biens
et/ou des services qui sont destinés à l’échange. Elle établit des relations économiques, financières
et sociales avec d’autres agents économiques. Pour exercer son activité, l’entreprise achète des
biens et des services auprès de ses fournisseurs (flux physiques d’entrée et flux financiers de
sortie), les transforme et les revend aux clients (flux physiques de sortie et flux financiers
d’entrée). Ainsi, à travers ces opérations, l’entreprise entre en relations avec un ensemble
d’acteurs économiques et sociaux d’où l’importance d’analyser ces flux et leurs impacts
notamment financiers.

Le circuit financier d’une entreprise


L’entreprise se dote d'un certain nombre d'actifs utilisables sur une longue période appelés
actifs immobilisés (emplois stables) dont le financement doit être effectué par des ressources
détenues sur une longue période (ressources stables). Mais aussi elle a besoin de certains actifs liés
à ses activités courantes : Stocks et créances. Il s’agit des actifs circulants. Le financement de cette
catégorie d’actifs suppose que l’entreprise dispose des ressources financières mobilisables pendant
une période relativement courte. En plus, certaines ressources financières doivent être
mobilisables immédiatement pour financer les dépenses quotidiennes (dépenses de
fonctionnement) : besoins de trésorerie.

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La trésorerie correspond à la part des ressources financières dont dispose l'entreprise qui n'a été
utilisée ni à l'acquisition d'immobilisations, ni au financement des actifs circulants.

Objectif et objet de la gestion financière


Selon l’approche capitaliste néolibérale l’objectif principal de la gestion financière est la
maximisation de la valeur de l'entreprise par l’accumulation du capital financier. Cette valeur ne
peut être seulement appréciée par rapport au patrimoine ou à la richesse présents accumulés par
l'entreprise, mais elle doit également être analysée par référence aux projets et activités futures
dans lesquels le patrimoine sera engagé. Il s’agit des résultats attendus dans le futur, grâce à la
mise en œuvre du patrimoine accumulé. La valeur de l'entreprise est donc une valeur actuelle, c'est
à dire l'équivalent présent des résultats futurs attendus. Ainsi, deux éléments sont à bien noter :
• la valeur n'est pas une grandeur figée d'un stock de richesse statique, mais c'est une
grandeur dynamique inséparable du processus de mise en valeur du patrimoine. Elle est
donc sensible à tous les risques perçus comme susceptibles d'affecter le niveau et la
stabilité futurs des résultats attendus. Ces risques peuvent être liés soit à des
caractéristiques propres à l'entreprise, soit à des évolutions de l'environnement
• La perception d'une aggravation du risque se traduit par une dépréciation de la valeur de
l’entreprise concernée.
La maximisation de la valeur de l'entreprise est tributaire du niveau des performances assurées par
les activités de l'entreprise et de la maîtrise des risques financiers. Ainsi, toute entreprise doit
appliquer la théorie et la pratique de la gestion financière dès qu’elle s’insère dans une économie
de marché afin de tirer profit des opportunités offertes et de confronter les contraintes des marchés
financiers. Mais aussi, la maximisation de la valeur implique sa protection et sa conservation.
D’ailleurs, la gestion financière a comme mission de préserver le patrimoine de l’entreprise et
d’éviter la faillite en maintenant l'équilibre financier, la solvabilité et la maitrise des risques
financiers.
Ce cours est consacré principalement à la gestion financière à long terme, mais un rappel est
nécessaire sur certains éléments de l’analyse financière (relevant du programme du semestre 4),
notamment le tableau de financement, l’analyse du besoin en fond de roulement et la gestion de
trésorerie.

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Chapitre 1

La performance financière

La performance est un concept très vaste et fait l’objet de large discussion dans la communauté
scientifique et en sciences de gestion notamment en ce qui concerne ses indicateurs de mesure.
Toutefois, en retient généralement trois types de références. La première est exprimée par le
rapport entre les ressources mises en œuvre et les résultats obtenus (efficience), la deuxième
traduit le degré de réalisation des objectifs par rapport aux résultats obtenus (efficacité). Quant à la
troisième, elle traduit le niveau d’adéquation entre les objectifs affichés et le contexte dans lequel,
l’entreprise se trouve (pertinence).

Section 1. Quelques indicateurs de la performance

On traite à ce propos uniquement la performance globale et la performance financière.

1. La performance globale
• La performance est définie « comme la réalisation des objectifs organisationnels, quelles
que soient la nature et la variété de ces objectifs. Cette réalisation peut se comprendre au
sens strict (résultat, aboutissement) ou au sens large du processus qui mène au résultat
(action)…. ».
• On ne peut parler de performance que si on peut la mesurer et que cette mesure puisse être
comparée aux résultats escomptés ou à des références bien connues.
La notion de performance fait appel aux notions d’efficacité, d’efficience et de pertinence.
• L’efficacité
La performance consiste à obtenir un certain résultat conformément à un objectif donné. Celui-
ci doit être :
– en cohérence avec la finalité de l’entreprise ;
– préalablement défini et mesurable ;
– accompagné du résultat attendu.
• L’efficience
Les moyens utilisés pour mener une action à son terme ont été exploités avec un souci
d’économie (moindre coût)

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Une action sera donc considérée comme efficiente si elle permet d’obtenir les résultats
attendus au moindre coût. La performance est un résultat optimal obtenu par l’utilisation la plus
efficiente possible des ressources mises en œuvre.
• La pertinence
L’adéquation entre les moyens, les objectifs et l’environnement dans lequel l’entreprise
évolue.

2. Les ratios de la performance financière


En économie de marché du système capitaliste, la performance est souvent réduite à une
performance financière qui est mesurée par des indicateurs financiers tels que le rendement de
l’actif, le rendement des fonds propres, la rentabilité commerciale, la rentabilité économique, la
rentabilité financière, etc.

• Rendement de l’actif : RN / Actif total

Rapport entre le résultat net et le total de l’actif. Appelé aussi le taux de rendement de l'actif
investi. Il traduit la capacité de l'entreprise à valoriser ses actifs sur l'ensemble de ses activités

• Rendement des fonds propres : RN / CP.

Rapport entre le résultat net et les capitaux propres. Appelé aussi taux de retour sur
capitaux propres ou taux de rendement des capitaux propres. Il mesure la rentabilité
financière de l'entreprise quant aux propriétaires qui ont apporté les capitaux propres.

• Rentabilité commerciale

Elle est mesuré par :

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- le rapport entre la marge commerciale et le chiffre d’affaires (hors taxes) dans les
entreprises commerciales. Il traduit la politique de marge pratiquée par l'entreprise sur son
activité de distribution.
- le rapport entre le résultat d’exploitation et le chiffre d’affaires (hors taxes) dans les
entreprises industrielles. Il traduit la politique de marge pratiquée par l'entreprise et
l'efficacité de son activité d'exploitation

• Rentabilité économique
Il s’agit d’une comparaison entre le résultat économique et l’ensemble des moyens mis en
œuvre pour l’obtenir.

Résultat d’exploitation
Re =
Actif total

Le ratio de la rentabilité économique traduit l'aptitude de l'entreprise à valoriser ses


moyens de travail dans le cadre de son activité d'exploitation. On peut le décomposer
comme suit :

Résultat d’exploitation Résultat d’exploitation CA (HT)


= x
Actif total CA (HT) Actif total

Marge d’exploitation x Rotation de l’actif


Le ratio de marge d’exploitation traduit l'efficacité de l'activité d'exploitation
Le ratio de rotation de l’actif traduit l’intensité avec laquelle les actifs sont utilisés

• Rentabilité financière
La rentabilité financière intègre les modalités de financement en faisant intervenir l’effet des
décisions financières. Elle est souvent mesurée par le rapport entre le résultat net et les
capitaux propres.
On peut trouver des liens entre la rentabilité financière et la rentabilité économique selon deux
cas :
• Cas 1 :

Résultat net CA (HT) Résultat net Passif total


Rf = = x x
Capitaux propres Actif total CA (HT) Capitaux propres

Rf = Rotation de l’actif × Marge nette × coefficient d'endettement.

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L'endettement détermine le montant du capital investi par les actionnaires et influence le
bénéfice par la réduction des frais financiers
• Cas 2 :
Recourir à la notion de résultat brut avant charges financières et introduction du coefficient
d'érosion du bénéfice par les charges financières

Rf = (1-t) [Re + (Re – i) (D / CP)]


Avec :
Re = Rentabilité économique
Rf = Rentabilité financière.
t = taux d’imposition (IS)
i = Taux d’intérêt moyen (I/D)
D = Total des dettes
CP = Capitaux propres
I = Charges d’intérêts sous déduction des produits d’intérêts
D / CP : Bras de levier
Cette relation mesure l'effet de l'endettement sur la rentabilité financière lors
l'augmentation de l'actif total par endettement : effet de levier.
Si :
• Re – i > 0 : l’endettement entrainera une amélioration de la rentabilité financière. Donc,
l’endettement est favorable pour l’entreprise. L’effet de levier est positif.
• Re – i < 0 : l’endettement entrainera une dégradation de la rentabilité financière. Donc,
l’endettement est défavorable à l’entreprise. Il dégrade la rentabilité des capitaux propres.
L’effet de levier est négatif.
• Re – i = 0 : l’endettement n’a aucun effet sur la rentabilité financière. L’effet de levier est
nul.

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Exercice 1
Bilans des entreprises X et Y au 31/12/N

ACTIF X Y PASSIF X Y

Actif Immobilisé 2900 2900 Capital 4000 2000

Réserves 400 300

Résultat Net 840 672

Dettes de fin. 0 2000

Actif circulant 3100 3100 Passif circulant 760 1028


Totaux 6000 6000 Totaux 6000 6000

CPC des entreprises X et Y


Charges X Y Produits X Y

Charges d'exploitation Produits d'exploitation

Achats Revendus de Mses 2900 2900 Ventes de Marchandises 10000 10000


Autres charges externes 1140 1140
Impôts et taxes 160 160
Charges de personnel 4200 4200

Dotations d'exploitation 400 400

Charges financières 0 240


Impôt /Résultat 360 288
Résultat net 840 672

Corrigé
En tenant compte d’un impôt sur les sociétés de 30 %

Eléments Formule X Y
Rendement de l’actif R.N / Actif total 0,14 0,112
Rendement des fonds propres RN / CP 0,16 0,22
Rentabilité commerciale RE / CA 0,12 0,12
Rentabilité économique : Re R. E / Tot. Actif 0,2 0,2

Taux d'endettement i I/D 0 0,0792

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Levier (Re - i) 0,2 0,1208
Bras de levier D / CP 0,145 1,0188
(Re - i)* D/CP 0,029 0,123
Re+(Re - i)* D/CP 0,229 0,323

Rf = (1-0,3) [Re+(Re - i)* D/CP] 0,1603 0,2261

Rentabilité financière % 16,03 % 22,61%

Calcul de la rentabilité financière selon la formule de généralisation

• Entreprise X

Rf = 0,7*[0,2+ (0,2-0)*760/5240]

= 0,1603

= 16,03 %

• Entreprise Y

Rf = 0,7*[0,2+ (0,2-0,08)*3028/2972]

= 0,2261

= 22,61 %

Commentaire

• L’entreprise X ne s’endette pas mais elle réalise la même rentabilité économique (20 %)

que l’entreprise Y qui s’endette.

• Toutefois l’entreprise Y, même avec un taux d’endettement moyen de 7,92%) réalise une

rentabilité financière (22,61 %) plus élevée que l’entreprise X (16,03 %). Il s’agit d’un

effet de levier positif puisque le différentiel Re – i est supérieur à zéro (0,1208)

Exercice 2
A l’aide des données suivantes, faites ressortir pour les deux entreprises A et B :
• La rentabilité économique
• Le taux moyen des dettes
• Le levier
• Le bras de levier

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• La rentabilité financière
Quelle conclusion faites-vous ?

Bilans des entreprises A et B au 31/12/N


ACTIF A B PASSIF A B
Actif Immobilisé 3000 3000 Capital 4000 2000
Réserves 600 700
Résultat Net 1400 1120
Dettes de fin. 0 2400
Actif circulant 4000 4000 Passif circulant 2000 1780
Trésorerie Actif 1000 1000
Totaux 8000 8000 Totaux 8000 8000

CPC des entreprises A et B


Charges A B Produits A B

Charges d'exploitation 10000 10000 Produits d'exploitation 12000 12000

Charges financières 0 400


Impôt /Résultat 600 480
Résultat net 1400 1120

Corrigé
Eléments Formule A B
Rentabilité économique : Re R.E / Tot. Act 0,25 0,25
Taux d'endettement i I/D 0 0,0956
Levier (Re - i) 0,25 0,1544
Bras de levier D/CP 0,3333 1,0942
(Re - i)* D/CP 0,0833 0,1689
Re+(Re - i)* D/CP 0,3333 0,4189

Rf = 0,7*[Re+(Re - i)* D/CP] 0,2333 0,2933


Rf en % 23,33 % 29,33 %

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Section 2 : La maitrise du risque financier
La prise de risques fait partie intégrante de l’acte d’entreprendre. Cela impose en fait à la gestion
financière la maîtrise des risques financiers qu’ils soient liés à un actif ou à un ensemble d'actifs
ou même à toute l’entrepris. Certes, les risques et la volatilité des performances financières dans le
cadre de la libéralisation financière sont devenus de mise.

1. La notion de risque

Définitions
• « Possibilité, probabilité d’un fait, d’un événement considéré comme un mal ou un
dommage ; Danger, inconvénient auquel on est plus ou moins exposé ; Fait de s’engager
dans une action qui pourrait apporter un avantage, mais qui comporte l’éventualité d’un
danger ; Préjudice, sinistre éventuel que les compagnies d’assurance garantissent
moyennant le paiement d’une prime » (Larousse)
• La combinaison de la probabilité d’un dommage et de sa gravité (cindynique)
• Une situation où les possibilités de l'avenir (aléas) sont connues et probabilisables. Il s’agit
d’un risque mesurable (Frank Knight). Il est important de distinguer entre le risque et
l’incertitude où les possibilités de l'avenir (aléas) ne sont pas connues ni probabilisables.
• Danger auquel on est involontairement exposé, il s’agit des risques accidentels (Risque
statique) ou volontairement exposé, en l’attente d’un avantage ; il s’agit des risques
spéculatifs (Risque dynamique (John Bates Clark)
La mesure du risque
Le risque met en relation trois éléments :
• un événement ou aléa
• sa probabilité d’occurrence
• et ses conséquences
Evénement Probabilité Conséquence
E1 P1 C1
E1 P2 C2
…… ……. …….
En Pn Cn
R = P1C1 + P2.C2 +……+ Pn.Cn = Σ Pi.Ci
Σ Pi.Ci = Valeur de l’aléa i

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2. La typologie des risques financiers
La typologie retenue est la suivante :

• Le risque de change : Risque sur les variations des cours des monnaies entre elles. Risque
sensiblement lié au facteur temps.

• Le risque de contrepartie : Risque que la partie avec laquelle un contrat a été conclu ne
tienne pas ses engagements (livraison, paiement, remboursement)

• Le risque de taux : c'est le risque des prêts-emprunts. C'est le risque que les taux de crédit
évoluent défavorablement. Ainsi si vous êtes emprunteur à taux variable, vous êtes en
risque de taux lorsque les taux augmentent car vous payerez plus cher. À l'inverse, si vous
êtes prêteur, vous êtes en risque de taux lorsque les taux baissent car vous perdez des
revenus.

• Le risque de liquidité : risque sur la facilité à acheter ou à revendre un actif. Si un marché


n'est pas liquide, vous risquez de ne pas trouver d'acheteur quand vous le voulez ou de ne
pas trouver de vendeur quand vous en avez absolument besoin. En effet, il est facile
d'acheter ou de vendre un produit courant à une contrepartie de confiance, mais plus
difficile avec un produit très spécialisé. C'est la liquidité de ce produit.

• Le risque d’insolvabilité

La solvabilité traduit l'aptitude d'une entreprise à rembourser ses dettes à leurs échéances. Tout
manquement à cette aptitude enrichie le risque d’insolvabilité qui dépend de plusieurs facteurs
notamment la baisse de l’autofinancement, l’augmentation des besoins en fonds de roulement,
l’arrivée à même échéance d’un volume important de dettes à caractère obligatoire. Le risque
d’insolvabilité se manifeste par la cessation de paiement qui pourrait entrainer la perte
d’autonomie de l’entreprise ou sa liquidation. Le risque d’insolvabilité est souvent précédé par
le risque de liquidité.

3. Risques et rendements anticipés des actifs

• Tout actif mis en valeur permet d'espérer des résultats futurs, dégageant un taux de
rentabilité anticipé Rj
• On peut ainsi associer à cet actif une série de taux de rendements anticipés R1, R2, ... Rn
correspondant aux différentes hypothèses susceptibles d'être énoncées à propos de l'avenir
de l'entreprise, de son activité, de son environnement.
• Chacun de ces taux est affecté d'une probabilité subjective Pj

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• Cela conduit à associer à l'ensemble des taux espérés (R1, R2,... Rn) un ensemble de
probabilités (P1, P2,... Pn).
• La distribution des taux de rentabilité espérés permet alors de dégager l'espérance
mathématique correspondant à la moyenne des taux de rendement espérés pondérés par les
probabilités qui leur sont associées.

• La distribution des taux de rentabilité espérés conduit également à faire ressortir


l'instabilité ou la dispersion des résultats attendus en mettant l'accent sur l'ampleur de
l'écart à la moyenne (Rj - R) pour les différents taux attendus.
C'est la variance [σ2(R)] et l'écart-type [σ(R)] qui fournissent l’indication habituellement
proposée pour mesurer cette instabilité ou cette volatilité des rendements attendus.

4. Le risque d’exploitation

Le risque d'exploitation est fonction de la sensibilité du résultat à une variation de


l'activité. En fait, les entreprises évoluent dans un contexte de concurrence. Les chiffres d’affaires
ne sont pas forcément assurés d’une année à l’autre. Les fluctuations possibles du chiffre
d’affaires d’une entreprise représentent un risque pour la survie de celle-ci. C’est pourquoi, on
qualifie ce risque de risque d’exploitation puisqu’il fait directement référence au cycle
d’exploitation de l’entreprise.
Il peut être estimé en utilisant les notions du :
• seuil de rentabilité : permet de calculer deux indicateurs du risque d’exploitation :
- la marge de sécurité
- l’indice de sécurité.

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• levier d'exploitation

a. Le seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité (ou point mort) est le chiffre d’affaires pour lequel l’entreprise ne
réalise ni bénéfice ni perte. Autrement dit c’est le chiffre d’affaires pour lequel la marge sur coûts
variables est égale aux charges fixes.

Formule de calcul

SR = CF/ k

SR : Seuil de rentabilité

CF : Charges fixes

k : Taux de marge sur coûts variables = MCV/ CA

CA : Chiffre d’affaires de la période

Exemple

Au cours de l’exercice 2019, une entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 2 500 000 DH. Elle a
supporté 2 260 000 DH de charges dont 597 000 DH sont fixes.

La valeur du SR

Charges fixes = 597 000

Charges variables = 2 260 000 – 597 000 = 1 663 000

MCV = 2 500 000 – 1 663 000 = 837 000

k = 837 000 / 2 500 000 = 0,3348

SR = 597 000 / 0,3348 = 1 783 154, 12

La date du SR

d = SR * n / CA

Avec n : mesure généralement le nombre de mois d’activité

D = 1 783 154,12 * 12 / 2 500 000 = 8,55 mois

8 mois et 0,55 * 30 = 16,5 jours soit 8 mois et 17 jours

La date est le 17 septembre 2019, c’est-à-dire ce n’est qu’à partir de cette date que
l’entreprise a commencé à réaliser des bénéfices

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b. La marge de sécurité
C’est l’écart entre le chiffre d’affaires réalisé et le seuil de rentabilité. On parle de marge
de sécurité car plus le chiffre d’affaires dépasse le seuil de rentabilité est moins il y a de
risque au niveau de l’activité. Par conséquent, la marge de sécurité représente la baisse du
chiffre d’affaires que peut supporter l’entreprise sans subir de perte.

Marge de Sécurité = Chiffre d’Affaires – Seuil de Rentabilité

MS = 2 500 000 - 1 783 154, 12


= 716 845,88
L’indice de sécurité (IS) : mesure les chances de dépassement du seuil de rentabilité (SR)
CA-SR
IS =
CA

CS = 716 845,88 / 2 500 000


= 0,28

c. Le levier d'exploitation
Le levier d'exploitation (LE) est exprimé par le rapport de la variation relative du résultat
d’exploitation et la variation relative du chiffre d’affaires. Il montre l’augmentation des
bénéfices résultant de l’augmentation des ventes

R
LE =
CA

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Chapitre 2

Choix et décision d’investissement

L’investissement est la décision la plus importante dans la vie d’une entreprise. Il s’agit
d’une décision de nature stratégique pour le développement de toute organisation.
L’investissement est un choix irréversible qui nécessite des fonds substantiels. C’est pourquoi, il
est nécessaire d’utiliser des outils d’aide à la décision afin de permettre une meilleure évaluation
des projets d'investissement. Ces derniers déterminent les conditions de la production future de
l'entreprise, et par conséquent ils conditionnent sa compétitivité, ses résultats et son équilibre
financier dans le temps. Les investissements engagent des ressources financières importantes sur
une longue période. C'est pourquoi les choix effectués en matière d'investissement représentent
des enjeux essentiels de la politique de l'entreprise en général et de sa gestion financière en
particulier et constituent l'un des déterminants majeurs de son développement futur. Un tel choix
en matière d’investissement peut ouvrir des perspectives favorables de croissance de l'entreprise,
en cas de réussite, comme il peut mettre en cause (en cas d’échec) sa compétitivité future, voire sa
survie même. C’est pourquoi les choix et décisions d'investissement exigent la mise en place des
procédures et outils permettant d’assurer un diagnostic efficace sur les investissements précédents
et actuels afin de déterminer et les besoins en investissement pour l’avenir. Il s’agit en fait de
l’utilisation de critères pour l’évaluation de la faisabilité, le classement et la sélection des projets
d’investissement

Section 1. La délimitation de la notion d’investissement

La notion d’investissement recouvre toutes les dépenses visant à augmenter la richesse des
personnes morales ou physiques à long terme. On attend toujours un impact positif des dépenses
engagées. C’est ce qu’on appel retour sur investissement ou ROI « retur of invest » en anglais.

1. Approches et définitions de l’investissement

Selon une approche économique, on qualifie d’investissement, toute décision de dépenses


qui conduit à l'acquisition d'un actif en vue de l'obtention d'un flux de liquidités ultérieur et ayant
pour but d'accroître la richesse de l'acteur. L'investissement s'oppose ainsi à la consommation qui
implique une destruction de richesse et une perte de valeur. L'accroissement de richesse signifie
que la rentabilité de l'investissement est positive, c'est-à-dire la valeur des flux monétaires
entrants est supérieure à la valeur des flux monétaires sortants.

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Selon une approche comptable, on considère comme investissement l’acquisition des actifs
durables relevant de l’actif immobilisé sous forme d’immobilisations incorporelles, corporelles
ou financières. Mais, cette définition reste très restrictive.

Selon une approche financière, on considère comme investissement les engagements


immédiats des moyens matériels et financiers pour générer ultérieurement des ressources
financières sur plusieurs périodes. L’investissement est ainsi constitué non seulement par les actifs
immobilisés mais aussi par les besoins en fonds de roulement d’exploitation. Ainsi, pourront être
considérés comme des investissements, des dépenses susceptibles de dégager des recettes
supplémentaires ou de permettre d’économiser des coûts (publicité, recherche, formation du
personnel...).

2. Typologie des investissements

En comptabilité, les investissements sont classés en fonction de leur destination dans les
immobilisations. Trois catégories sont retenues : investissements incorporels, corporels et
financiers. Toutefois, différentes catégories d’investissements peuvent être distinguées selon leur
nature ou leur objet.

Selon l’objet, on distingue souvent :

• Les investissements de remplacement destinés à renouveler les actifs productifs usés ou


obsolètes afin de maintenir le potentiel productif de l’entreprise.
• Les investissements d’expansion (croissance) permettant à l’entreprise d’accroître la
capacité de production et de commercialisation des produits existants.
• Les investissements de productivité visant à réduire les coûts unitaires ou à augmenter les
niveaux de production. Ils se combinent généralement avec les investissements de
remplacement.
• L’investissement stratégique dont le degré d’incertitude est élevé et le retour sur
investissement (ROI) est difficilement mesurable. Il peut être défensif ou offensif vis-à-vis
de la concurrence et englobe généralement l’investissement d’anticipation (développer de
nouveaux usages, améliorer la position concurrentielle à terme, …) et l’investissement
exploratoire (explorer les niches, imposer des ruptures, …).

Selon la nature on distingue entre autres :

• L’investissement commercial : il comprend tout ce qui concoure au positionnement de


produit ainsi que dans le développement des ventes.

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 17
• L’investissement financier : concerne l’acquisition des titres financiers afin d’obtenir un
revenu.
• L’investissement immatériel : comprend essentiellement les dépenses en capital humain et
les dépenses liées à la recherche et au développement.

3. Les paramètres d’un projet d’investissement

La décision en matière d’investissement vise à sélectionner des projets en comparant le coût


de l’investissement et ses gains futurs espérés. La connaissance de ces flux est indispensable à la
préparation de la décision concernant le projet à choisir. Les paramètres utilisés sont au nombre de
quatre :

a. Le montant du capital investi

Le capital investi englobe l’ensemble des dépenses nécessaires à la réalisation du projet. Il


contient :
- le prix d’acquisition des biens incorporels, corporels ou financiers
- les frais accessoires d’achat, de transport, de douane, de manutention, d’installation...
- l’augmentation des besoins en fonds de roulement d’exploitation (BFRE).
L’investissement initial est engagé au début de la première période alors que les BFRE peuvent
être engagés au début de la première période ou au cours des périodes ultérieures. A la fin du
projet, les BFRE seront récupérés grâce à la liquidation des stocks et la récupération des créances.

b. Le Cash-flow ou solde des flux de trésorerie induits par le projet

Il s’agit du surplus monétaire créé par le projet d’investissement. Conventionnellement, il


est mesuré année par année bien que les flux de trésorerie se génèrent d’une manière continue. Ce
surplus est mesuré sur la durée de vie du projet. Il est égal à la différence entre les recettes et les
dépenses induites par le projet.
Les cash-flows sont le résultat de prévisions de chiffres d’affaires, des différents coûts
d’exploitation et des impôts. Ils sont dégagés de façon continue tout au long d’un exercice. Afin
de simplifier les calculs, on considérera qu’ils sont dégagés en fin d’exercice.

Cash-flow = Recettes induites du projet – Dépenses induites du projet


= Produits encaissables - Charges décaissables
= capacité d’autofinancement d’exploitation (CAFE)
Comme on peut écrire aussi :

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CAFE = résultat net + Dotations d’exploitation (amortissements)
On aura donc :
Cash-flow = Résultat net + Dotations aux amortissements

Exemple

Un projet d’investissement porte sur l’acquisition d’une machine pour 200 000 DH (HT)
amortissable sur 5 ans. La TVA est totalement récupérable. Les prévisions d’exploitation relatives
à ce projet sont comme suit (en milliers de DH) :

Année 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 180 225 275 200 190
Charges variables 110 115 125 90 70

Les charges fixes hors amortissement sont de 50 000 DH. Impôt sur les Sociétés (IS) 30 %.

Calcul des cash-flows

Année 1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 180 225 275 200 190
Charges variables 110 115 125 90 70
Charges fixes 10 10 10 10 10
Amortissements 40 40 40 40 40
Résultat brut 20 60 100 60 70
IS 6 18 30 18 21
Résultat Net 14 42 70 42 49
Cash-flows 54 82 110 82 89

c. La durée de vie du projet

Un projet a une durée de vie qui conditionnera l’échéancier des cash-flows. Généralement, la
durée de vie économique d’un projet excède la durée d’amortissement fiscal.

d. La valeur résiduelle

A la fin de chaque projet, les biens acquis ont souvent une valeur résiduelle positive. Il faut donc
prendre en compte cette valeur dans l’évaluation du projet en l’ajoutant au cash-flow de la
dernière année.

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Section 2. L’évaluation des projets d'investissement

L’évaluation des projets d'investissement est d’une grande importance pour le développement de
l'entreprise puisque ces projets engagent des ressources financières importantes sur une longue
durée et génèrent des risques majeurs. C'est pourquoi le choix des projets à exécuter doit être
étudié et évalué avec beaucoup de rigueur en tenant compte de l’incidence en termes de risques et
en utilisant des critères d’appréciation de la faisabilité de tout projet. L’objectif est d’arriver à la
sélection des projets les plus avantageux pour l’entreprise ou au moins de les classer par ordre de
préférence.

1. L'incidence en termes de risque des projets d'investissement

Les projets d'investissement envisagés par l'entreprise peuvent avoir une incidence sur le niveau
de risque qu'elle supporte et sur son équilibre financier. Cela peut être constaté à trois niveaux :
• au niveau de la trésorerie : la charge de financement additionnelle supportée peut menacer la
solvabilité de l'entreprise qui sera exposée à un risque de solvabilité (appelé aussi risque
défaillance ou de faillite) ;
• au niveau d’exploitation : l'investissement accroît l'incertitude relative à l'activité et aux
résultats et suscite ainsi une aggravation du risque d'exploitation. Ce dernier est lié à la
variabilité ou à l'instabilité des résultats futurs (cash-flows) ;
• au niveau du financement : le financement additionnel, éventuellement mis en place pour
couvrir les besoins induits par un projet, expose l'entreprise à un risque financier dont l'ampleur
dépend du rapport entre le taux de rendement des actifs investis et le coût des ressources mises
en œuvre.

2. Les critères d’évaluation des projets d'investissement

L'évaluation financière des projets d'investissement poursuit généralement deux objectifs liés à
la nature de la décision à prendre :
• Assurer une comparaison entre des projets concurrents entre lesquels il faut exprimer un
ordre de priorité : on parle alors de décision de classement/sélection
• Formuler une appréciation sur la valeur intrinsèque d'un projet : on parle alors de décision
d'acceptation-rejet.

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On présentera à ce propos quatre critères de choix d’investissement : la valeur actuelle nette
(VAN), le taux interne de rentabilité (TIR), le délai de récupération du capital investi (DRC) et
l’indice de profitabilité (IP).
a. La valeur actuelle nette (VAN)

C’est la différence entre les flux nets de trésorerie actualisés sur la durée de vie de
l’investissement et le montant du capital investi.
VAN = Cash-flows actualisés – Investissement initial
Si les CF sont variables :
n
VAN = -I + Σ CF (1+t)-i
i=1

Si les CF sont identiques :


CF*[1-(1+t)-n]
VAN = - I +
t

1
Remarque : (1+t)-n =
(1+t)n
Avec :
I : l’investissement initial ;
CF : cash-flow
n : durée de vie économique du projet
t : taux d’actualisation.
La VAN est un critère de :
- Rejet : tout projet dont la VAN est négative
- Sélection : entre plusieurs projets, on retient celui dont la VAN est la plus élevée

Exemple
Pour augmenter sa capacité de production, une entreprise dispose de deux possibilités :
Projet 1 : Extension des usines existantes
Projet 2 : construction d’une nouvelle usine
Les deux projets sont envisageables sur 5 ans
Le taux d’actualisation exigé est de 10 %
Les montants des investissements et des cash-flows sont fournis dans les tableaux suivants :

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Projet 1
Montant d’investissement : 7 580 K DH
Années 1 2 3 4 5
Cash-flows 1458 1524 2053 3054 3289

Projet 2
Montant d’investissement : 8 032 K DH
Années 1 2 3 4 5
Cash-flows 2456 2934 3605 1125 756

Quel est le projet à choisir selon la VAN ?

Actualisation à 10 %
(1,1)-1 (1,1)-2 (1,1)-3 (1,1)-4 (1,1)-5
0,90909091 0,826446281 0,751314801 0,683013455 0,620921323

Calcul de la VAN du projet 1


Années 0 1 2 3 4 5
Cash-flows -7580 1458 1524 2053 3054 3289
Cf actualisés à 10 % -7580 1325,45455 1259,50413 1542,449286 2085,923093 2042,210232
VAN annuelle -7580 -6254,54545 -4995,04132 -3452,59204 -1366,66894 675,54129

VAN = (1325,45455 + 1259,50413 + 1542,449286 + 2085,923093 + 2042,210232) – 7580


= + 675,54

Calcul de la VAN du projet 2

Années 0 1 2 3 4 5
Cash-flows -8032 2456 2934 3605 1125 756
Cf actualisés à 10 % -8032 2232,72727 2424,79339 2708,48986 768,390137 469,41652
VAN annuelle -8032 -5799,27273 -3374,47934 -665,98948 102,40066 571,81718

VAN = (2232,72727+2424,79339+2708,48986+768,390137+469,41652) - 8032


= + 571,81

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Conclusion : les 2 projets sont rentables (donc faisables) mais le projet 1 est préférable au
projet 2 selon le critère de la valeur actuelle nette.

b. Le taux interne de rentabilité

Le taux interne de rentabilité (TIR) est le taux pour lequel la valeur actuelle nette est nulle.
Autrement dit, c’est le taux qui rend égaux le montant de l’investissement (I) et les cash-flows
induits par le même projet.
n
I = Σ CF (1+TIR)-i
i=1

Pour retrouver le TIR, on calcul la VAN en choisissant au hasard des taux d’actualisation
(tâtonnement) afin de trouver une VAN nulle. Mais il est difficile de trouver le taux recherché.
C’est pourquoi au lieu de rechercher le TIR directement, il faut le cerner entre deux taux pour l’un
la VAN est positive et pour l’autre la VAN est négative ; puis on fait l’interpolation linéaire.

Le TIR est utilisé comme


• un critère de rejet pour tout projet dont le TIR est inférieur au taux d’actualisation exigé
par l’investisseur.
• un critère de sélection entre deux ou plusieurs projets pour retenir le projet dont le TIR est
le plus élevé.

Application
Reprenons l’exemple précédent et calculons le TIR pour chaque projet :
Projet 1
Années 0 1 2 3 4 5
Cash-flows -7580 1458 1524 2053 3054 3289
Cf actualisés à 12 % -7580 1301,78571 1214,92347 1461,284849 1940,872211 1866,266928
VAN à 12 % -7580 -6278,21429 -5063,29082 -3602,00597 -1661,13376 205,13317
Cf actualisés à 13 % -7580 1290,26549 1193,51555 1422,831983 1873,075394 1785,13743
VAN à 13 % -7580 -6289,73451 -5096,21897 -3673,38698 -1800,31159 -15,17416

VAN à 12 % = 205,13 VAN à 13 % = -15,17

TIR = 12 + (13-12)*(205,13/ (205,13+15,17) = 12,93%

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Interpolation linéaire
Taux d’actualisation % VAN
12 205,13
TIR = T ? 0,00
13 -15,17

12 - T 205,13 – 0,00
12 – 13 205,13 – (-15,17)
On peut écrire
(12 – T)*(205,13+15,17) = (12 – 13)*(205,13)
(12 – T)*(220,3) = (12 – 13)*(205,13)
12 – T = (12 – 13)*(205,13) / 220,3
12 - (12 – 13)*(205,13) / 220,3 = T ou encore
T = 12 + (13 – 12)*(205,13) / 220,3
= 12 + (205,13 / 220,3)
= 12, 93

Projet 2
Années 0 1 2 3 4 5
Cash-flows -8032 2456 2934 3605 1125 756
Cf actualisés à 13 % -8032 2173,45133 2297,75237 2498,44584 689,983569 410,326512
VAN à 13 % -8032 -5858,54867 -3560,79630 -1062,35047 -372,36690 37,95961
Cf actualisés à 14 % -8032 2154,38596 2257,61773 2433,27232 666,090312 392,64271
VAN à 14 % -8032 -5877,61404 -3619,99631 -1186,72399 -520,63368 -127,99097

VAN à 13 % = 37,95 VAN à 14 % = -127,99

TIR = 13 + (14-13)*(37,95) / (37,95+127,99) = 13,22%

Conclusion : selon le critère du taux interne de rentabilité, le projet 2 est préférable au


projet 1.

c. Le délai de récupération du capital investi (DRC)

Le DRC correspond au délai au bout duquel le montant cumulé des cash-flows actualisés est égal
au montant du capital investi ; c’est-à-dire quand la valeur actuelle nette est nulle. Il constitue :
- un critère de rejet pour tout projet dont le DRC est supérieur à la norme fixée par l’entreprise.

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- un critère de sélection : entre deux projets, sera retenu celui dont le DRC est le plus court.
L’utilisation du DRC en tant que critère de sélection n’est valable que pour des projets à durée de
vie identique.

Reprenons l’exemple précédent et calculons le DRC de chaque projet

Projet 1
Années 0 1 2 3 4 5
Cash-flows -7580 1458 1524 2053 3054 3289
Cf actualisés à 10 % -7580 1325,45455 1259,50413 1542,449286 2085,923093 2042,210232
VAN annuelle -7580 -6254,54545 -4995,04132 -3452,59204 -1366,66894 675,54129

On remarque que les CF actualisés à 10 % deviennent positifs au cours de la 4ème année. On peut
donc calculer le DRC par interpolation linéaire de la manière suivante :
CF générés année 5 sont : 1366,66 + 675,54 = 2042,20
Temps nécessaire pour générer un CF de 1366,66 est :
1366,66
x 12 mois = 8,03 mois = 8 mois et 0,91 jour
2042,20

donc le DRC = 4 ans + 8 mois + 1 jour

DRC = 4 ans 8 mois 1 jour

Projet 2

Années 0 1 2 3 4 5
Cash-flows -8032 2456 2934 3605 1125 756
Cf actualisés à 10 % -8032 2232,72727 2424,79339 2708,48986 768,390137 469,41652
VAN annuelle -8032 -5799,27273 -3374,47934 -665,98948 102,40066 571,81718

On remarque que les CF actualisés à 10 % deviennent positifs au cours de la 3ème année. On peut
donc calculer le DRC par interpolation linéaire comme précédemment :
CF générés année 3 sont : 665,98 + 102,40 = 768,38
Temps nécessaire pour générer un CF de 665,98 est :
665,98
x 12 mois = 10,40 mois
768,38

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DRC = 3 ans 10 mois 12 jours

Conclusion : selon le DRC le projet 2 est préférable

d. L’indice de profitabilité

L’indice de profitabilité (IP) mesure le profit induit par une unité monétaire du capital investi. Il
constitue :
- un critère de rejet : tout projet dont l’IP est inférieur à 1.
- un critère de sélection entre projets : on retient celui dont l’IP est le plus élevé.
Il se calcule comme suit :
Σ CF (1+t)-i
IP =
I
Calculons l’IP des 2 projets précédents
Projet 1 :
1325,45455 + 1259,50413 + 1542,449286 + 2085,923093 + 2042,210232
IP = = 1,089
7580

Projet 2 :
2232,72727+2424,79339+2708,48986+768,390137+469,41652
IP = = 1,071
8032

Selon l’IP, le projet 1 est préférable

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EXERCICES

Exercice 1
La société SOPHA envisage la réalisation d’un projet d’investissement de la manière suivante :
• Acquisition d’une machine d’une valeur de 50 000 DH
• L’exploitation de ladite machine est prévue sur 5 ans selon les modalités ci-dessous :
- Recettes et charges d’exploitation
Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Recettes d'exploitation 30000 35000 40000 42000 48000
Charges d'exploitation 10000 12000 12500 14000 13 000
- Amortissement linéaire sur 5 ans
- Valeur résiduelle nette d’IS : 5 000 DH
- Taux d’actualisation 10 %
- Taux d’IS : 30 %
Calculez et interprétez les critères d’évaluation du projet : VAN, TIR, DRC et IP

Exercice 2

La société SOPAP envisage la réalisation d’un projet d’investissement sur 4 ans d’une valeur de
600 000 DH. Ce projet générera des cash-flows de 200 000 DH par an. Taux d’actualisation 12 %

Calculez et interprétez les critères d’évaluation du projet : VAN, TIR, DRC et IP

Exercice 3

La société SOPAP envisage d’augmenter sa capacité de production à travers deux projets :


• Projet 1 : extension des usines existantes
• Projet 2 : construction d’une nouvelle usine
Les projets doivent être rentables sur 5 ans en exigeant un taux d’actualisation minimal de 12 %.
Le taux d’impôt sur les sociétés est 30 %

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5


Investissement 100 000
Excédent brut d'exploitation 20 150 35 000 65 000 74 000 88 000
Projet 1 Dotations aux amortissements 20 000 20 000 20 000 20 000 20 000
Valeur résiduelle 500
Investissement 250 000

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Excédent brut d'exploitation 50500 55600 110000 120500 128500
Projet 2 Dotations aux amortissements 50000 50000 50000 50000 50000
Valeur résiduelle 1000

Calculez et comparez les critères d’évaluation des deux projets : VAN, TIR, DRC et IP

Exercice 4

Une entreprise envisage l’expansion de son activité pour faire face à la concurrence. Elle a le
choix entre deux projets.
Projet 1 : Construction d’une nouvelle usine selon les conditions suivantes :
- Investissement initial 15 000 000 DH
- Exploitation (en milliers de DH)
N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
Chiffre d’affaires (H.T) 8800 9600 11200 13500 16800
Consommation de biens et services 400 800 1000 1100 1200
Charges de personnel 1000 1300 1900 2000 2300

- Besoin en fond de roulement d’exploitation supplémentaire (en milliers de DH)


N N+1 N+2
BFRE 88 96 1120

- Amortissement linéaire sur 5 ans


- Valeur résiduelle nette : 100 000 DH
- Taux d’actualisation 20 %
- Taux d’IS : 30 %
Projet 2 : Acquisition d’une entreprise existante
- Prix d’acquisition 20 000 000 DH
- Exploitation (en milliers de DH)
N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
Chiffre d’affaires (H.T) 9100 10500 12200 13200 15800
Consommation de biens et services 400 700 1100 1200 1300
Charges de personnel 1100 1500 1600 1800 2100
- Amortissement linéaire sur 5 ans
- Valeur résiduelle nette : 160 000 DH

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 28
- Taux d’actualisation 20 %
- Taux d’IS : 30 %

Exercice 5

La société « SUPRA INTER » envisage d’augmenter ses capacités de production en


faisant le choix entre deux possibilités :
Projet 1 : acquisition d’une usine clef en main
Projet 2 : construction d’une nouvelle usine
Sachant que cette entreprise exige un taux d’actualisation de 10 %, dites quel est le projet
préférable, en tenant compte d’un taux de l’IS de 30 %, selon les critères suivants :
✓ La valeur actuelle nette
✓ Le taux interne de rentabilité
✓ Le délai de récupération du capital investi
✓ L’indice de profitabilité

Données en milliers de DH 1 2 3 4 5

Projet 1
Investissement 5000
BFRE supplémentaire 480 95 145
Excédent Brut d’Exploitation 385 1645 2340 2527 3110
Dotations aux Amortissements 1000 1000 1000 1000 1000
Valeur résiduelle 250

Projet 2
Investissement 8500
BFRE supplémentaire 530 105 210 210
Excédent Brut d’Exploitation 1275 2765 2960 5000 4240
Dotations aux amortissements 1700 1700 1700 1700 1700
Valeur résiduelle 500

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Corrigé des exercices
EXERCICE 1

0 1 2 3 4 5
Recettes d'exp 30000 35000 40000 42000
48000
Dépenses d'exp 10000 12000 12500 14000
13000
Amortissements 10000 10000 10000 10000
10000
RAI 10000 13000 17500 18000
25000
I/R 3000 3900 5250 54007500
RN 7000 9100 12250 12600
17500
valeur résiduelle 5000
CF -50000 17000 19100 22250 22600 32500
CF actualisés à 10 % -50000 15454,5455 15785,124 16716,7543 15436,1041 20179,943
VAN par année -50000 -34545,4545 -18760,3306 -2043,5763 13392,5278 33572,4708

VAN = 83572,4708 - 50000


= 33572,4708
DRC = 3 ans 1 mois 18 jours
TIR = 31,09
IP = 1,67

EXERCICE 2
Puisque les cash-flows sont identiques, on peut appliquer cette formule

VAN = 200 000 * [1-(1,12)-5] / 0,12

= 7 469,86933
Il est aussi possible de faire l’actualisation année par année
0 1 2 3 4
Cash-flows 200000 200000 200000 200000
Cash-flows actu. à 12 % 178571,429 159438,776 142356,05 127103,616
VAN par année -600000 -421428,571 -261989,796 -119633,746 7469,869

VAN = 607 469,869 - 600 000


= 7 469,869
Le reste est simple

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 30
EXERCICE 3
Projet 1

0 Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5


EBE 20150 35000 65000 74000 88000
Amort. 20000 20000 20000 20000 20000
R. Brut 150 15000 45000 54000 68000
IS 45 4500 13500 16200 20400
RN 105 10500 31500 37800 47600
CF 20105 30500 51500 57800 68100
CF actu. à 12 % 17950,8929 24314,4133 36656,6828 36732,9449 38641,7689
VAN par année -100000 -82049,1071 -57734,6939 -21078,0111 15654,9338 54 296,7027

VAN = 154 296,7027 -100 000


= 54 296,7027
DRC = 3 ans 6 mois 27 jours

TIR = 28,096 %

IP = 1,54

Projet 2

0 Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5


EBE 50500 55600 110000 120500 128500
Amortissements 50000 50000 50000 50000 50000
RB 500 5600 60000 70500 78500
IS 150 1680 18000 21150 23550
RN 350 3920 42000 49350 54950
CF 50350 53920 92000 99350 105950
CF actualisés 12 % 44955,3571 42984,6939 65483,7828 63138,7211 60118,8754
VAN par année -250000 -205044,643 -162059,949 -96576,1662 -33437,4451 26681,43027

VAN = 276 681,43027 – 250 000


= 26 681,43027
TIR = 15,66
DRC = 4ans 6 mois 21 jours
IP = 1,106

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EXERCICE 4

Projet 1

N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5


Chiffre d’affaires (H.T) 8800 9600 11200 13500 16800
Consommation de
biens et services 400 800 1000 1100 1200
Charges de personnel 1000 1300 1900 2000 2300
Amortissements 3000 3000 3000 3000 3000
RAI 4400 4500 5300 7400 10300
I/R 1320 1350 1590 2220 3090
RN 3080 3150 3710 5180 7210
CAF d’exploitation 6080 6150 6710 8180 10210
investissement -15000
BFRE -88 -96 -1120
Récupération BFRE 1304
VR 100
cash-flows -15088 5984 5030 6710 8180 11614
Cf actualisés à 20 % -15088 4986,66667 3493,05556 3883,10185 3944,83025 4667,40612
VAN par année -15088 -10101,3333 -6608,27778 -2725,17593 1219,65432 5887,06044

VAN = (4986,66667+3493,05556+3883,10185+3944,83025+4667,40612) – 15088


= 5887,06044
TIR = 34% + (35-34) % [192,96083/(192,96083+115,41882)]
= 34,62 %
DRC = 3ans + (2725,17593/3944,83025)*12 mois
= 3 ans 8 mois 9 jours
IP = 20975,0604 / 15088
= 1,39
Projet 2

N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5


Chiffre d’affaires (H.T) 9100 10500 12200 13200 15800
Consommation de
biens et services 400 700 1100 1200 1300
Charges de personnel 1100 1500 1600 1800 2100
Amortissements 4000 4000 4000 4000 4000
RAI 3600 4300 5500 6200 8400
I/R 1080 1290 1650 1860 2520
RN 2520 3010 3850 4340 5880
VR 160
Cash-flows 6520 7010 7850 8340 10040
CF actualisés à 20 % -20 000 5433,33333 4868,055556 4542,82407 4021,99074 4034,85082
VAN par année -20 000 -14566,6667 -9698,61111 -5155,78704 -1133,79630 2901,05453

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 32
VAN = 2901,05453
DRC = 4 ans 3 mois 12 jours
TIR = 25,96 %
IP = 1,14

EXERCICE 5
Rappel, par hypothèse :
- les BFR sont engagés en début de périodes, alors que les cash-flows sont générés en fin de
périodes
- lorsque le résultat net est négatif, l’impôt sur le résultat est égal à zéro
PROJET 1
N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
(début n+1) (fin) (fin) (fin) (fin) (fin)
EBE 385 1645 2340 2527 3110
Amortissement 1000 1000 1000 1000 1000
RAI -615 645 1340 1527 2110
I/R 0 193,5 402 458,1 633
RN -615 451,5 938 1068,9 1477
CAF d'exploitation 0 385 1451,5 1938 2068,9 2477
investissement -5000
BFRE -480 -95 -145
Récupération BFRE 720
VR 250
Cash-flows -5480 290 1306,5 1938 2068,9 3447
CF actualisés à 10 % -5480 263,636364 1079,75207 1456,04808 1413,08654 2140,3158
VAN = 6 352,83885 – 5 480
= 872,83885
TIR = 14,5988
DRC = 4 ans + [(1267,47695*12)/ 2140,3158] mois = 4 ans + 7,10629869 mois
= 4 ans 7 mois 4 jours
IP = 1,15
Calcul du TIR
cash-flows -5480 290 1306,5 1938 2068,9 3447
CF actualisés à 14% -5480 254,385965 1005,30933 1308,0948 1224,95489 1790,26379
VAN par année -5480 -5225,61404 -4220,30471 -2912,20991 -1687,25502 103,00876
CF actualisés à 15% -5480 252,173913 987,90170 1274,26646 1182,90029 1713,76821
VAN par année -5480 -5227,82609 -4239,92439 -2965,65793 -1782,75764 -68,98943
VAN à 14 % = 103,00876
VAN à 15 % = - 68,98943
TIR = 14 + [103,00876 / (103,00876 + 68,98943)]
= 14,5988

Evaluez le projet 2 en gardant la même logique de calcul. Juste changez les données de base

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 33
Chapitre 3

Modalités et Choix de financement

Le choix du financement est lié au choix de l’investissement. Il s’agit de trouver les


modalités les plus adéquates pour financer les projets d’investissement jugés rentables. Ces
modalités sont largement déterminées par l'environnement financier dans lequel se trouve
l’entreprise mais aussi par sa structure financière. Généralement les entreprises ont le choix en
matière de financement entre trois sources fondamentales : l'autofinancement, les apports en
capitaux propres et assimilés ou le recours à l'endettement. Toutefois, le choix d'une telle
combinaison entre les ressources potentielles constitue un enjeu majeur de la décision financière
du fait que chaque choix a un coût. L’objectif est d’élaborer le meilleur plan de financement :
réalisation des investissements avec de meilleures conditions de coût possibles et de faibles
risques financiers occasionnés par les modalités de financement choisies.

Section 1 : Les modalités de financement

Pour financer ses investissements, l’entreprise a en principe le choix entre l’utilisation de ses
ressources propres qu’elles soient disponibles (autofinancement) ou à se procurer (augmentation
du capital, cessions d’immobilisation, …) ; l’exploitation des ressources quasi-propres ou le
recours aux ressources étrangères (emprunts, crédit-bail, .. ;)

1. Financement par fonds propres

Le financement par des fonds propres permet aux entreprises de financer leurs
investissements sans engagement de remboursement suivant un échéancier précis.

a) L’autofinancement

L’autofinancement représente le surplus monétaire dégagé pendant un exercice et mis à la


disposition de l’entreprise pour financer sa croissance. Il s’agit de la capacité d’autofinancement
déduction faite des bénéfices distribués (dividendes). Sachant que la capacité d’autofinancement
est obtenue de la manière suivante :

CAF = résultat net + dotations durables (autres que celles relatives aux actifs et passifs circulants,
et à la trésorerie) – reprises durables (autres que celles relatives aux actifs et passifs circulants et à

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 34
la trésorerie) + valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées – produits de cession
d’immobilisations.

L’autofinancement est souvent analysé en :

- autofinancement de maintien : constitué essentiellement des dotations aux amortissements


et aux provisions durables. Il permet de renouveler le potentiel de production et de faire
face au risque de dépréciation d’actif.

- autofinancement de croissance : constitué essentiellement des bénéfices mis en réserves. Il


permet de couvrir les besoins liés à l’expansion de l’entreprise.

b) L’augmentation du capital

Les opérations portant sur le capital d’une entreprise sont nombreuses et liées aux formes
juridiques et nature des sociétaires. L’augmentation du capital est présentée à ce propos sans tenir
compte des formes juridiques des entreprises concernées (entreprise individuelle, sociétés de
personnes, sociétés de capitaux, sociétés à responsabilité limitée, coopératives, ….). Selon
l’approche comptable, le capital peut être augmenté par trois modalités : nouveaux apports,
incorporation des réserves ou transformation des dettes en capital. Mais ne constituent de véritable
augmentation des capitaux propres, pour financer l’investissement, que les nouveaux apports.

c) Les cessions d’immobilisations

Les cessions d’immobilisations peuvent constituées des sources de financement des


investissements. Mais il ne faut tenir compte que des plus-values dégagées (différence entre prix
de cession et valeur nette d’amortissements).

2. Financement par quasi- fonds propres

Les quasi-fonds propres sont des ressources financières d’origine externe mises à la
disposition de l’entreprise pour une longue durée. Ils ont ainsi certaines caractéristiques des fonds
propres et certaines caractéristiques de dettes. Il s’agit des prêts participatifs, des titres participatifs
et des titres subordonnés. On peut ajouter les subventions d’investissement qui relèvent des
capitaux propres assimilés.

a) Les prêts participatifs

Sur le plan financier, ce sont des créances de dernier rang accordées par les établissements de
crédit essentiellement aux PME qui souhaitent améliorer leur structure de financement et
augmenter leur capacité d’endettement. La rémunération du prêteur est double : elle est fixe

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 35
(comme en cas de dettes de financement) et variable en fonction des résultats de l’entreprise
emprunteuse (comme en cas de participation au capital)

b) Les titres participatifs

Sur le plan financier, ils sont considérés comme des créances de dernier rang. Ils ne sont
remboursables qu’après l’expiration d’une durée assez longue ou la cessation d’activité de
l’entreprise (liquidation). Leur rémunération comporte une partie fixe et une partie variable
en fonction du niveau d’activité ou des résultats de l’entreprise.

c) Les titres subordonnés

Les titres subordonnés sont de deux types :

i. Titres subordonnés à durée indéterminée assimilables à des titres de rente dans la mesure où
leur remboursement n’est pas prévu

ii. Titres subordonnés remboursables assimilables à des obligations remboursables dès que tous
les autres créanciers ont été remboursés (sauf titres et prêts participatifs).

d) Les subventions d’investissement

Les subventions d’investissement reçues par les entreprises auprès des organismes publics ou
privés à titre définitif sont classées parmi les capitaux propres assimilés. Elles contribuent au
financement des investissements puisqu’elles ne sont pas remboursables.

3. Financement par dettes à moyen et long termes

Le recours à l’endettement pour financer les investissements est une pratique courante
notamment en cas d’insuffisance des capitaux propres. On en distingue les emprunts auprès des
établissements de crédit, les emprunts obligataires et le crédit-bail.

a) Les emprunts auprès des établissements de crédit

Il s’agit d’emprunts contractés auprès d’une banque ou de plusieurs banques réunies (pool
bancaire). Ce type d’emprunts est qualifié d’indivis. Ces emprunts peuvent être utilisés
immédiatement et en totalité, comme ils peuvent être mis à la disposition de l’entreprise qui les
utilise en fonction de ses besoins. Ils sont remboursables soit par :
- annuités constantes (donc amortissements variables)
- amortissements constants (donc annuités variables)
- in fine : le principal est remboursé en une seule fois en fin du terme mais les intérêts sont
remboursables par période (généralement l’année)

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 36
Le montant d’annuité se calcule comme suit :
i
annuité = D
1-(1+i)-n
D : montant de l’emprunt (dette)
i : taux d’intérêt annuel
n : durée de remboursement

Exercice

Pour financer un projet d’investissement, une entreprise a emprunté auprès d’une banque
un montant de 400 000 DH remboursables sur 5 ans avec un taux d’intérêt de 5 % l’an.
Dresser le tableau d’amortissement de cet emprunt dans les deux cas suivants :
- remboursement in fine
- remboursement par annuités constantes de fin de périodes

Corrigé

Cas 1 : remboursement in fine (un seul amortissement en fin de période)


Tableau d’amortissement
Restant dû Intérêts (I) Amortissements Annuités (a)
Années
C I = C*0,05 A a=A+I
1 400 000 20 000 0 20 000
2 400 000 20 000 0 20 000
3 400 000 20 000 0 20 000
4 400 000 20 000 0 20 000
5 400 000 20 000 400 000 420 000
Totaux 0 100 000 400 000 500 000

Restant dû de la période N = Restant dû de la période (N-1) moins l’amortissement de la période (N-1)

Cas 2 : remboursement par annuités constantes


Calcul du montant de l’annuité (a)
0,05
a = 400000 = 92 389,9193
-5
1-(1,05)
Calcul des intérêts de l’année 1
I1 = RD1 * i (taux d’intérêt)
= 400 000 * 0,05 = 20 000
Calcul de l’amortissement A1
A1 = a1 – I1
A1 = 92 389,9193 – 20 000 = 72 389,9193

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 37
Calcul du restant dû (RD)
RDn = Restant dû de la période (N-1) moins l’amortissement de la période (N-1)
Exemple : RD2 = 400 000 - 72 390 = 327 610,0807

Tableau d’amortissement

Restant dû Intérêts (I) Annuités (a) Amortissements


Année
RD I = RD*0,05 a A=a-I
1 400 000 20 000 92 389,9193 72 389,9193
2 327 610,0807 16 380,5040 92 389,9193 76 009,4152
3 251 600,6655 12 580,0333 92 389,9193 79 809,8860
4 171 790,7796 8 589,5390 92 389,9193 83 800,3803
5 87 990,3993 4 399,5200 92 389,9193 87 990,3993
Totaux 0 61 949,5963 461 949,5963 400 000

b) Les emprunts obligataires

Il s’agit d’un appel public à l’épargne. L’entreprise n’est pas financée par un seul prêteur mais
par plusieurs préteurs ou investisseurs (appelés souscripteurs) qui achètent les obligations émises
(seulement les sociétés de capitaux qui peuvent émettre des obligations). Les emprunts
obligataires se caractérisent par :
• Une valeur nominale : c’est la valeur de base pour le calcul des intérêts
• Un prix d’émission : c’est le prix payé par le souscripteur. Il peut être égal ou inférieur à la
valeur nominale de l’obligation
• Un taux d’intérêt nominal
• Un prix de remboursement : c’est la somme qui sera remboursée au souscripteur. Il peut
être égal ou supérieur au prix d’émission.
• Prime de remboursement = prix de remboursement – valeur nominale
• Prime d’émission = Valeur nominale – prix d’émission
• Une échéance (durée de remboursement)
Le montant d’annuité se calcule comme suit :
i
annuité = N * VN
1-(1+i)-n
N : nombre d’annuités
VN : valeur nominale d’une obligation
i : taux d’intérêt annuel
n : durée de remboursement

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 38
Exercice

La société Alpha émet un emprunt obligataire selon les caractéristiques suivantes :


• Nombre d’obligations émises : 8 000
• Valeur nominale d’une obligation : 1 000 DH
• Taux d’intérêt annuel : 5,8 %
• Remboursement au pair (prix de remboursement est égal à la valeur nominale)
• Période de remboursement : 8 ans
Travail à faire
• Calculer l’annuité de remboursement
• Présenter le tableau d’amortissement de cet emprunt

Corrigé
Montant d’annuité
0,058
a = 8000 * 1000 = 1 278 108,98
1-(1,058)-8
Tableau d’amortissement
Nombre
Nombre Dette au Intérêt Annuité Amort. Amort. Réel Annuité
d’oblig. à
d’oblig. début de théorique Théorique réelle
Année amortir en
restant l’année N*VN*i
fin d’année
N N*VN (1) (2) (3)=(2)-(1) (5) (6)=(1)+(5)
(4)
1 8 000 8 000 000 464 000 1 278 108,98 814 109 814 814 000 1 278 000
2 7 186 7 186 000 416 788 1 278 128,36 861 340 861 861 000 1 277 788
3 6 325 6 325 000 366 850 1 278 197,14 911 347 911 911 000 1 277 850
4 5 414 5 414 000 314 012 1 278 279,1 964 267 964 964 000 1 278 012
5 4 450 4 450 000 258 100 1 278 355,84 1 020 256 1020 1 020 000 1 278 100
6 3 430 3 430 000 198 940 1 278 451,19 1 079 511 1079 1 079 000 1 277 940
7 2 351 2 351 000 136 358 1 278 729,23 1 142 371 1142 1 142 000 1 278 358
8 1 209 1 209 000 70 122 1 279 122 1 209 000 1209 1 209 000 1 279 122
Totaux 0 0 2 225 170 0 0 8000 8 000 000 10 225 170

(2) Annuité théorique : calculée d’après la formule ci-dessus


(3) Amortissement théorique = Annuité théorique moins intérêts
(4) Nombre d’obligation à amortir en fin d’année = Amortissement théorique divisé par le prix de
remboursement (on retient le nombre entier). Exemple 814 109/1000 = 814,109. On retient donc 814
(5) Amortissement réel = Nombre d’obligations à amortir en fin d’année multiplié par le prix de
remboursement

Pr. AHROUCH Said, Cours de Gestion financière – Filière Eco. & Gestion – FSJES d’Agadir – 2020-2021 39
c) Le crédit-bail

Il s’agit d’un contrat de location avec option d’achat (LOA) portant sur un bien meuble ou
immeuble. Au long du contrat, l’entreprise paie des loyers périodiques appelés redevances de
crédit-bail mais en plus de ces loyers, elle doit payer en fin de période un prix (valeur résiduelle)
pour s’approprier le bien objet de location. Le temps qui sépare la date de conclusion du contrat de
la date à laquelle peut être exercée l’option est une période irrévocable (le contrat ne peut être
résilié pendant cette période). Cette période correspond généralement à la durée fiscale
d’amortissement du bien.

Section 2 : Le choix du financement

Dans le cadre du système capitalise, les moyens de financement sont multiples, au moins en
principe, mais l’entreprise doit se demander si ces moyens sont qualitativement adaptés à ses
besoins et sa stratégie mais aussi s’ils sont d'une stabilité suffisante quant à la durée des projets à
réaliser. Ainsi l’entreprise ne doit pas se trouver en situation contraignante dans laquelle elle est
tenue de rembourser des dettes trop élevées avant l’obtention des avances sur projets, surtout en
cas des investissements à longue durée. En outre, les coûts des moyens de financement doivent
être le plus bas possible en tenant compte des résultats escomptés des projets à financer. La norme
de décision exige à ce que les modalités de financement permettent à l'entreprise de se développer
(enrichissement durable) et non pas servir uniquement les bailleurs de fonds (remboursement des
capitaux empruntés). Pratiquement la décision du choix de financement se base sur le taux
actuariel de chaque forme de financement

1. Le coût des capitaux propres

L’estimation du coût des capitaux propres peut être faite par l’actualisation des économies
d’impôt (non décaissement des amortissements) ou le rendement espéré par les actionnaires
compte tenu du niveau de risque attaché à l’entreprise (plusieurs modèles peuvent être utilisés :
Modèles de Fisher, Gordon et Shapiro, MEDAF, …).
Le coût des capitaux propres selon l’actualisation des économies d’impôt est donné par la
formule suivante :
R = Ta * (1 – T)
R : coût des capitaux propres
Ta : taux d’actualisation
T : taux d’imposition des résultats

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Selon le MEDAF (modèle d’équilibre des actifs financiers) le coût des capitaux propres est donné
par la formule suivante :

R = Rf + β (Rm -Rf)

Avec

R : rentabilité espérée ou taux du rendement exigé par les actionnaires (coût des capitaux propres)

Rf = taux d'intérêt ou de rendement des placements sans risque

β = le coefficient de sensibilité au risque du marché. Il mesure la corrélation des actifs (capitaux


propres) par rapport à l’évolution du marché

Rm : rendement moyen du marché ou rentabilité espérée sur le marché

L’application de ce modèle se heurte aux difficultés liées à la disponibilité de ses variables.

2. Le coût des dettes financières

Par dettes financières on entend l’ensemble des capitaux prêtés à l’entreprise en contrepartie
de paiement d’intérêts. Ces derniers, en plus d’autres frais liés à l’octroi de crédit, constituent pour
l’entreprise des charges financières déductibles amenant à la réduction de son résultat. De ce fait,
le calcul du coût des dettes de financement prend en considération les économies d’impôts. Ce
coût n’est rien d’autres que le taux d’actualisation pour lequel il y a une équivalence entre le
capital emprunté et l’ensemble des sommes décaissées lors du remboursement.

Du fait que le remboursement des emprunts se fait par des annuités périodiques, le coût d’un
emprunt résulte du taux actuariel de cet emprunt qui est le taux qui assure l’égalité entre la valeur
actuelle des annuités versées et le montant de l’emprunt obtenu au départ. Il se calcule après
impôt.

Le taux actuariel net d’un emprunt est déduit à partir de la formule suivante :

n Ai + Ii (1-T) n Ri – Ii * T)
C=∑ ou C = ∑
i
i=1
(1 + Ta) i=1
(1 + Ta)i

C : capital emprunté
Ai : amortissements de l’emprunt (fraction du capital remboursée)
Ii : charge d’intérêt (Ii = capital dû au début d’une période multiplié par le taux d’intérêt)
T : taux d’imposition

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Ta : taux actuariel net de l’emprunt
n : durée de vie de l’emprunt.
Ri : annuités de remboursement (Ri = Ai + Ii)
En développant et en simplifiant la formule ci-dessus, le taux actuariel net d’un emprunt (Ta) est :

Ta = Ti * (1 – T)
Ti : taux d’intérêt de l’emprunt
T : taux d’imposition

3. Le coût du crédit-bail

Le crédit-bail est moyen de financement des immobilisations associant le crédit et la


location d’un bien meuble ou immeuble. L’entreprise bénéficiaire paie des loyers périodiques au
long du contrat et peut acheter le bien en question à la fin en payant la valeur résiduelle. Les loyers
sont enregistrés en comptabilité sous forme de redevances de crédit-bail et sont fiscalement
déductibles ce qui permettrait une économie d’impôt. Toutefois, l’entreprise ne peut pas
enregistrer les amortissements du bien en crédit-bail et perd en conséquence des économies
d’impôt liées à ces amortissements.
Le coût de revient du crédit-bail correspond au taux actuariel net annuel pour lequel il y a
équivalence entre la valeur du bien en crédit-bail et les décaissements de ressources qu’il
génère (redevances diminuées de l’économie d’impôt, perte d’économie d’impôt liée à
l’amortissement du bien s’il avait été acquis, prix de levée de l’option). En d’autres termes, c’est
le taux d’actualisation qui assure l’égalité de la valeur actuelle des encaissements et des
décaissements (en tenant compte d’économie d’impôt (liée aux loyers) et de perte d’économie
d’impôt (liée à l’amortissement du bien).
La formule utilisée se présente comme suit :
n Li (1- T) + Ai *T Vr
Mb = ∑ +
i=1 (1 +Ta)i (1+Ta)n

Mb : montant du bien en crédit-bail


Li : loyer de la période i
Ai : amortissement perdu de la période i
Ta : taux actuariel net du crédit-bail
T : taux d’imposition
Vr : valeur résiduelle à payer pour lever l’option d’achat

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Il est possible aussi de trouver le taux actuariel du crédit-bail en utilisant le tableau des flux
nets de trésorerie liés au bien en crédit-bail (encaissements et décaissements)

Section 3 : Le plan financier

Le plan financier appelé aussi plan de financement est un outil prévisionnel de la politique
financière de l’entreprise sur plusieurs années. Il récapitule les différents flux financiers en termes
d’emplois et ressources durables. Il traduit la dimension financière des projets d’investissements
en mettant en évidence les montants prévisionnels des dépenses et ressources financières. Comme
il traduit aussi l’ensemble des décisions programmées dans les plans opérationnels en termes
d'emplois et de ressources ce qui permet de vérifier l'équilibre financier des plans opérationnels.

Le plan de financement se présente généralement comme suit :

Début N N N+1 N+2 N+3

Solde initial (0)


EMPLOIS STABLES
• Acquisition d'immobilisations :
- Incorporelles
- Corporelles
- Financières
• Augmentation du BFR
• Remboursement du capital
• Remboursement des dettes de financement
• Distribution de dividendes
• Autres emplois
Total des emplois (1)
RESSOURCES STABLES
• Capacité d’autofinancement (ou cash-flows)
• Cession d’actifs (Produits de cession)
• Augmentation des dettes de financement
• Augmentation du capital
• Subventions d’investissements
• Récupération des prêts
Total des ressources (2)
Soldes (3) = (2) – (1)
Soldes cumulés (4)= (0)+(3)

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Références bibliographiques complémentaires

BARREAU Jean, DELAHAYE Jacqueline et Florence, Gestion financière, Dunod, 2005


BELKAHIA Rachid, OUDAD Hassan, Finance d’entreprise : analyse et diagnostic financiers,
Edit Consulting, 2007
COILLE Jean Claude, Application et cas de gestion financière & la politique financière, Maxima,
1997
PEYRARD Josette, Analyse financière, Editions Vuibert, 1999
RAMAGE Pierre, Analyse et diagnostic financier, Editions d’Organisation, 2001
TEULIE Jacques, TOPSACALIAN Patrick, Finance, Editions Vuibert, 2005
VERNIMMEN Pierre, Finance d’entreprise, Editions Dalloz, 2005

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