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Accueil >> Cours de Procédure civile au Maroc>> Procédure civile marocaine

 Procédure civile marocaine

Par cour sd edroit dans Cour s d e Pro cédur e civile au M aro c le 18 Juillet 2017 à 23:37

Droit Marocain : cours de procédure civile au Maroc


:
La procédure civile marocaine est la procédure suivie en matière civile,
commerciale, rurale et sociale devant les juridictions marocaines de l'ordre
judiciaires.

o Introductio à la procédure civile du MAROC

o Titre I : L’action en justice en droit marocain

o Chapitre I : Conditions de recevabilité de l’action en droit marocain

o Section I : Les conditions relatives à la personne qui agit.


o I- L’intérêt
o 1- L’intérêt doit être légitime et juridique
o 2- L’intérêt doit être direct et personnel
o 3- L’intérêt doit être né et actuel
o II- La qualité
o 1- Cas de représentation en justice
o 2- Conditions de représentation en justice
o 3- Les effets de la représentation en justice
o III- La capacité
o
o Section II : Sanctions des conditions de recevabilité en droit marocain

o Chapitre II : Les différentes formes d’action en justice


o Section I : La demande en justice au Maroc

o A- Différentes catégories de demande


o 1- Les cas de représentation en justice
o 2- Les demandes incidentes
o B- Les effets de la demande en justice
o 1- Les effets à l’égard du juge
o 2- Les effets à l’égard des parties
o Section II : Les défenses
o A- La défense au fond
o B- L’exception
o C- La fin de non recevoir
o Chapitre III : Classification des actions en droit marocain

o Section I : Action réelle, personnelle et mixte


o A- Définition :
o B- Intérêt de la distinction
o Section II : Action mobilière et immobilière
o Section III : Action pétitoire et action possessoire
o Titre II : Les décisions de justice
o Chapitre I : Les principes directeurs de la procédure
o Section I : Les principes du contradictoire
o Section II : Les principes de la publicité des débats
o Section III : Rôle des parties et du juge
o Chapitre II : Les actes et les délais de procédure
o Section I : Les actes de procédure
o A- Les divers actes écrits
o B- Notification des actes
o 1- Les procédés de notification
o 2- Le destinataire de la notification
o Section II : Sanctions des actes et délais de procédures
o Chapitre III : Le déroulement et la fin des procès civils
o Section I : Les procédures devant les juridictions communales et d’arrondissement
o Section II : Procédure devant le TPI
o A- le Déroulement proprement dit du procès civil
o 1- Introduction de la demande et saisine d’un tribunal
o 2- L’instruction de la demande
o 3- L’audience
o 4- Les procédures particulières
o a- Les procédures en cas d’urgence
o b- Les procédures spéciales
o B- Les incidents de procédure
o 1- Les causes de suspension et d’interruption de l’instance
o a- Les causes de suspension de l’instance
o b- Les causes d’interruption de l’instance
o 2- Les causes d’extinction de l’instance
o a- Le désistement
o b- L’acquiescement
o c- La péremption de l’instance
o C- Les jugements
o 1- Différentes sortes de jugement
o a- Les jugements définitifs et les jugements avant dire droit
o b- Les jugements ordinaires et les jugements d’expédiant
o 2- Formes des jugements
o 3- Les effets des jugements
o a- Dessaisissement
o b- Création ou renforcement du droit
o c- L’autorité de la chose jugée
o 4- Exécution des jugements
o a- Notification du jugement
o b- Exécution du jugement
o D- Les frais de justice
o 1- Principaux frais de justice
o 2- Les dépens
o 3- L’assistance judiciaire
o Titre III : Les voies de recours
o Section I : Les voies de recours ordinaires
o A- L’opposition
o 1- Les conditions de l’opposition
o 2- Les effets de l’opposition
o B- L’appel
o 1- Les conditions d’appel
o 2- Les effets de l’appel
o C- L’instance d’appel
o 1- La procédure devant la cour d’appel
o 2- La procédure devant le 1er président de la cour d’appel
o Section II : Les voies de recours extraordinaires
o A- La tierce opposition
o B- Le recours en rétractation
o 1- Cas d’ouverture
o 2- Conditions d’exercice
o 3- La procédure et les effets
o C- Le pourvoi en cassation
o . 1- Les causes d’ouverture du pourvoi en cassation
o 2- Les conditions du pourvoi en cassation
o 3- Procédure et effets

Introduction :
Le sens étymologique du terme « procédure civile » revêt deux sens : au
sens large il désigne l’ensemble des formalités devant être suivies pour l’obtention
d’un certain résultat (il y a une procédure à suivre pour s’inscrire au barreau). Dans
un sens plus restreint il indique quelles sont les formalités à accomplir pour saisir
valablement telle ou telle juridiction. Ainsi la procédure civile est l’ensemble des
règles qui régit l’organisation et le fonctionnement de la justice, en ce qui concerne
les rapports entre les particuliers, elle permet à ceux-ci de s’adresser aux tribunaux
pour obtenir le respect de leur droit, les moyens d’assurer l’exécution forcée des
obligations de leur débiteur, ainsi que les sanctions appropriées.
La finalité de la procédure civile étant d’éviter que les particuliers ne se
fassent justice à eux-mêmes.
La procédure civile est déterminée par trois séries de règles :
-Elle détermine d’abord quelles sont les ordres de juridiction devant lesquelles les
justiciables sont habilités à faire valoir leur droit et quel est le statut des membres
siégeant à la tête de ses juridictions, ainsi que celui des auxiliaires de justice : ce
sont les règles de l’organisation judiciaire.
-Elle détermine les attributions de chacune des juridictions et quelle est en
conséquence la juridiction à laquelle le justiciable devra s’adresser, ce sont les
règles de compétence.
-Elle fixe enfin les règles selon lesquelles les tribunaux sont saisis, la façon dont
elles instruisent les procès et rendent leur jugement qui feront l’objet d’une
exécution forcée : ce sont les règles de procédure proprement dite.
De ce qui précède, la procédure civile comprend des règles de forme et des
règles de fond. Les premiers visent à déterminer quelles sont les formalités qu’il
convient d’observer et d’accomplir pour la recevabilité de la requête (notion à
faire figurer dans les actes et les délais qu’il convient d’observer). Les secondes
sont primordiales et on peut en citer quelques unes : les conditions d’exercice de
l’action en justice, les principes directeurs de la procédure, et les effets des voies
de recours.
Titre I : L’action en justice
C’est le droit pour toute personne d’agir en justice (article 1 du nouveau code
de la procédure civile) « ne peuvent ester en justice que ceux qui ont qualité,
capacité et intérêt pour faire valoir leur droit. » Ce droit a un caractère légal car il
est garantit par la loi, mais il est aussi facultatif en ce qu’une personne n’est pas
forcée d’agir en justice. L’action en justice constitue l’acte de procédure qui
exprime la décision de passer de la faculté d’agir à la volonté d’engager une
instance précise et déterminée. C’est pourquoi le plaideur devra accomplir
certaines conditions pour intenter une action en justice au moyen d’une
demande.
Précisons qu’à l’appui de ses demandes, il peut y avoir un abus de droit d’ester
en justice, il s’agira alors d’une faute génératrice qui donnera lieu à des
dommages et intérêts, si cet abus de droit constitue un acte de malice ou une
erreur grossière équipollente au dol (article 5 du code de procédure civile) « tout
plaideur est tenu d’agir de bonne foi » (c’est le cas du créancier qui pour une
créance minime saisit des immeubles très importants de son débiteur.)
Chapitre I : Conditions de recevabilité de l’action
Les conditions nécessaires à la recevabilité de l’action en justice de décline
autour de trois axes.
Section I : Les conditions relatives à la personne du sujet qui
agit
I- L’intérêt :
Pour exercer valablement une action en justice, il faut avoir un intérêt à agir
car à défaut : « pas d’intérêt, pas d’action ». En effet celui qui agit en justice doit
justifier que l’action qu’il exerce est susceptible de lui procurer un avantage.
1- L’intérêt doit être légitime et juridique :
Il est nécessaire que la partie qui agit en justice fasse état d’un intérêt
protégé, cet intérêt juridique peut être pécuniaire (réclamer le paiement d’une
créance) ou morale, si la personne demande en plus du préjudice matériel, la
réparation d’un préjudice qu’il éprouve suite à une atteinte à sa réputation ou aux
mœurs.
L’intérêt doit être légitime : le titulaire de l’action doit justifier d’un droit
reconnu par la loi dont il a été lésé. Ainsi la concubine ne peut réclamer la
réparation du préjudice à la suite du décès du concubin, car le concubinage est,
au Maroc, une situation de fait non reconnue par la loi.
2- L’intérêt doit être direct et personnel :
La personne qui agit doit prouver qu’elle a subi une atteinte à un droit qui lui
est propre. L’action ne pouvant être effectivement intenté que par le titulaire du
droit allégué. Il n’est pas permit d’agir dans l’intérêt d’autrui pour faire respecter
la loi (nul ne peut plaider par procureur). Cette condition ne soulève d’aucune
difficulté s’agissant des personnes physiques, mais la question revêt à tout autre
intérêt lorsqu’il s’agit d’apprécier ce caractère direct et personnel, dans le cadre
des groupements dotés de la personnalité morale. Il est évident qu’un
groupement peut agir en justice pour la défense de ses intérêts mais cette action
sociale se distingue de l’action individuelle qui appartient à chaque membre du
groupement pour défendre ses intérêts. La question qui se pose est de savoir si
le groupement peut se substituer à l’un de ses membres pour exercer une action
individuelle lorsqu’il ya atteinte de l’intérêt collectif du groupement.
S’agissant des syndicats, la violation des droits de l’un des membres porte
atteinte à l’intérêt de la profession. Ex : Si une personne se livre à l’exercice
illégal de la médecine, elle porte atteinte aux intérêts du corps médical qui ne
saurait tolérer l’usage des voyers de la profession réservées aux titulaires
diplômés.
Quant aux associations, elles ne sont pas en mesure de se substituer à leur
adhérent pour défendre les intérêts individuels de ceux-ci.
Ceci s’explique par le fait que les pouvoirs publics ont une certaine méfiance
à l’égard des associations car il est à craindre qu’elle ne s’arroge la fonction de
défenseur de l’ordre et portant atteinte au rôle du ministère public, seul le juge a
l’opportunité de poursuite.
3- L’intérêt doit être né et actuel :
Il faut que l’atteinte au droit allégué soit certaine au moment où la demande
est formée : un intérêt éventuel ou futur ne peut servir de base à une action en
justice. On ne peut pas saisir un tribunal à titre préventif s’il n’existe pas un
préjudice réel et avéré car le rôle du juge est de trancher les litiges déjà nés,
l’exigence d’un intérêt né est d’éviter que les guerres préventives ne viennent à
engorger les tribunaux : une certaine moralisation rejoint la régulation des faits
judiciaires et le manque de magistrats.
II- La qualité :
C’est le titre juridique en vertu duquel une personne a le pouvoir de figurer
dans une procédure lorsque l’action est intentée par le titulaire du droit lui-même.
Ont qualité pour agir, le titulaire du droit litigieux ainsi que ces héritiers et ayant
cause universel, le mandataire légal ou conventionnel (le premier ministre pour
l’état, ou le trésorier général pour le trésor).
En tout cas, les personnes ayant qualité pour représenter les plaideurs ne peuvent le
faire que dans certaines situations et en respectant certaines conditions.
les cas de représentation en justice :
Le mandat conféré par une personne à une autre en vue d’agir en son nom et
pour son compte est parfaitement licite : c’est un mandat ad litem c ad un mandat de
représentation en vue d’un procès.
La représentation est obligatoire, constitution d’avocat devant certaines
juridictions (cour d’appel, cour suprême) sauf autorisation expresse d’agir en justice
pour soi même accordé par le chef de la juridiction saisi du litige. Il en va de même
devant le TPI en cas de procédure écrite.
A préciser qu’exceptionnellement, la représentation en justice n’est pas
admise lorsque le tribunal ordonne la comparution des personnes des parties : par
exemple, quand il s’agit des mesures d’instructions supposant la présence des
parties (expertise).
2- Conditions de représentation en justice :
-Toute personne capable peut être mandataire en justice.
-Les pouvoirs du représentant sont déterminés par la loi (mandataire légal
pour les administrations publiques) par le juge (mandataire judiciaire : pour le mineur
il sera représenté par le tuteur autorisé par le juge) ou par la volonté des parties
(mandataire conventionnel).
-Le représentant doit justifier de son pouvoir par acte authentique ou sous
seing privé dûment légalisé soit par la déclaration verbale de la partie comparaissant
avec lui devant le juge. A noter que le mandat doit être spécial à telle affaire
déterminée.
-La procuration doit être écrite, le nom du mandant devant figurer à côté de
celui du mandataire. Cette obligation s’impose en vertu de la règle, nul ne plaide par
procureur.
3- Les effets de la représentation en justice :
Ce n’est pas le mandataire mais le représenté qui est partie en procès, ainsi
la notification d’une décision de justice doit être faite à l’adresse du plaideur, plutôt
qu’à celle de son avocat.
III- La capacité :
Pour être recevable, l’action en justice doit être exercée par une personne
ayant la capacité d’agir en justice, on distingue deux types de capacités : la capacité
de jouissance qui est le droit d’agir en justice : en principe toute personne physique
ou morale a ce droit.
Quand à la capacité d’exercice, elle correspond à l’exercice du droit d’agir en justice
de sorte que les personnes qui sont frappées d’incapacité ne peuvent agir que par
l’intermédiaire de leur représentant légal.
Section II : Sanctions des conditions de recevabilité

Le juge relève d’office le défaut de qualité, de capacité ou d’intérêt. Il mettra


ainsi en demeure la partie de régulariser la situation dans un délai qu’il fixe, et si la
régularisation intervient, l’action est considérée comme valablement engagée.
Dans le cas contraire, le juge va déclarer l’action irrecevable. Les parties intéressées
peuvent également relever l’absence d’une condition de recevabilité. En effet, le
juge, même si la loi l’y oblige, n’en a pas seul le monopole pour relever l’absence de
qualité, d’intérêt ou de capacité. Il est à noter que le juge ne peut jamais prononcer
l’irrecevabilité de la demande s’il n’a pas d’abord mis en demeure la partie de
régulariser la situation.
La régularisation concerne en premier lieu le défaut de capacité ou d’autorisation. En
effet le défaut de qualité ou d’intérêt pouvant l’être difficilement. En effet l’incapable
peut devenir capable ou se faire représenter par la personne ayant qualité pour la
défense de ses intérêts.
Chapitre 2 : Différentes formes d’action en justice
Considéré du côté de celui qui s’adresse le premier au juge, l’action s’appelle
la demande en justice. Elle prend le nom de défense quand elle est envisagée du
côté de celui contre qui le demandeur agit : il s’agit du défendeur.
Section I : la demande en justice
C’est l’acte par lequel une personne saisit un tribunal d’une prétention.
A- Différentes catégories de demande :
1- Les cas de représentation en justice :
Ce sont celles qui commencent un procès et elles sont également
dénommées : demandes initiales, elles introduisent l’instance et cette requête prend
la forme d’une requête écrite, et parfois d’une déclaration verbale faite auprès du
greffe du tribunal compétent.
2- Les demandes incidentes :
Ce sont celles qui sont formées au cours d’un procès déjà engagé, ces
demandes se subdivisent en trois groupes selon qu’elles émanent du demandeur,
défendeur ou mettent en jeu les intérêts du tiers :
- Demande incidente émanant du demandeur appelée demande additionnelle :
ce sont celles par lesquelles le demandeur modifie sa demande, la tend ou la
réduit à condition que ces demandes se rattachent aux prétentions originaires
par un lien suffisant (pour une demande de paiement de loyer, le demandeur
peut, le jour ou l’affaire sera jugée, former une demande additionnelle pour
obtenir le paiement des loyers échus depuis l’introduction de la demande
principale.
- Demande incidente émanant du défendeur ou demande reconventionnelle :
le défendeur peut se contenter de résister à la demande, il va se défendre en
prouvant qu’il ne doit rien au demandeur.
- Demande incidente émanent du tiers : un tiers se joint au procès auquel il
n’est pas partie pour faire valoir ses droits qui peuvent être compromis par le
jugement à intervenir entre les plaideurs primitifs : c’est ce qu’on appelle
l’intervention volontaire.
Demande incidente formée contre un tiers appelée demande en intervention
forcée, l’une des parties au procès appelle à l’instance un tiers pour que le
jugement rendu lui soit opposable. Par exemple l’une des parties (le vendeur)
appelle au procès un tiers (le fabricant) pour le forcer à l’indemniser des
condamnations qui seront prononcées contre lui. Aussi le vendeur en mettant en
cause ce tiers fabricant va se garantir des condamnations susceptibles d’être
prononcées contre lui par décision judiciaire rendue au profit de l’acheteur.
B- Effets de la demande en justice :
Par la demande, l’instance se trouve engagée et donc un rapport de droit va
donc se former duquel les parties et le juge vont participer.
1- Les effets à l’égard du juge :
Le juge saisi doit examiner la demande et statuer sur les demandes des
parties, mais il ne peut jamais accorder plus que ce qui a été demandé.
Le juge doit statuer utra petita c a d à répondre à tous les points soulevés par la
demande et ne pas accorder plus de ce qui est demandé. En effet, il n’a pas à
modifier d’office ni l’objet, ni la cause de ses demandes.
Par ailleurs, pour apprécier la demande, le juge doit donc se placer au moment
ou la demande est introduite, il n’a pas à tenir compte de ce qui a pu modifier les
droits des parties, par ex : les lois nouvelles.

2- Les effets à l’égard des parties :


- La demande en justice interrompt la prescription (il s’agit du délai pour agir).
- Elle entraine une mise en demeure du débiteur avec toutes ses
conséquences (on avise le débiteur qu’il sera contraint d’exécuter ses
obligations).
- La demande n’est pas transmissible aux héritiers, certaines actions à
caractère personnel, lorsqu’elles ont été formées par le dé cujus avant son
décès. C’est le cas par ex de l’action en DI pour diffamation qui est transmissible
aux héritiers à condition que l’action ait été introduite du vivant du dé cujus.
En revanche, certaines actions personnelles même exercées par leur auteur de
leur vivant sont intransmissibles aux héritiers.
Section II : Les défenses
C’est l’ensemble des moyens mis à la disposition du défendeur pour résister
à l’attaque quand il est l’objet de la part du demandeur.
A- La défense au fond :
Le défendeur va s’attaquer au droit du demandeur et soutenir que ce droit n’a
jamais existé ou qu’il est éteint. Par ex : le défendeur poursuivi pour le paiement
d’une dette soutient qu’il a déjà payé.
B- L’exception :
Il s’agit de tout moyen invoqué par le défendeur pour paralyser
momentanément la demande en déclarant la procédure irrégulière ou en désirant
en suspendre le cours.
-Les exceptions d’incompétences par lesquelles une partie prétend que la
juridiction saisie est incompétente.
-Exception de litis pendance suppose que le même litige entre les mêmes parties
se trouve soumis à deux juridictions distinctes, ou de connexité, c’est lorsqu’il
existe entre deux litiges portant devant deux juridictions différentes un lien étroit
tel que la solution du premier pourra directement influer sur celle du second.
-Les exceptions dilatoires par lesquelles il est demandé au juge de suspendre
l’instance ex : une caution qui se prévaut du bénéfice de discussion pourra sur la
base de celui-ci exiger du créancier qu’il exerce d’abord ses poursuites contre le
débiteur.
-Les exceptions de nullité par lesquelles une partie invoque la nullité de
procédure (non respect des délais, mentions insuffisantes sur la requête...
En conclusion, par le biais des exceptions, le défendeur met un obstacle
temporaire à l’examen du fond de la demande ce qui explique que les exceptions
doivent être nécessairement invoquées in limine litis c a d au seuil de l’instance
avant tout débat au fond.
C- La fin de non recevoir :
Le défendeur va soutenir qu’il manque une condition de recevabilité de
l’action. Par exemple, il va invoquer le défaut d’intérêt ou de qualité ou se
prévaloir de la prescription. Le défendeur ne conteste pas la demande au fond
mais seulement le droit à l’exercice de l’action.
Si la fin de non recevoir est accueillie par le juge elle aboutit à l’échec définitif de
la demande.
D- Les demandes reconventionnelles :
Elle est une demande incidente formée par le défendeur dans le but de
neutraliser la condamnation réclamée à son encontre, soit l’atténuer, soit obtenir
la condamnation du demandeur. Cette demande a pour effet d’élargir la saisie
initiale du tribunal en lui faisant trancher deux demandes distinctes, celle du
demandeur initial et celle reconventionnelle du défendeur.
Sont considérées comme demande reconventionnelle :
-Celles qui servent de défense à l’action principale : le défendeur auquel on
réclame l’exécution d’un droit pourra par voie reconventionnelle demander la
nullité ou la résolution de ce droit parce que l’action s’avère être présente. Cette
demande tend le rejet de la demande principale.
- Les demandes en DI fondées exclusivement sur la demande principale : si le
défendeur estime que l’action qui est introduite contre lui est abusive, il peut
former une demande reconventionnelle en DI à raison du préjudice qu’il subit du
fait de l’action principale (ex : diffamation).
Les demandes reconventionnelles permettent de gagner du temps et de l’argent
en faisant trancher deux procès à la fois et en faisant l’économie d’une autre
procédure. Toutefois les demandes reconventionnelles peuvent constituer un
frein et ralentir le cours de la justice, car d’une part le jugement de la demande
principale va être retardé par l’examen de la demande reconventionnelle, et
d’autre part il est à craindre que ces demandes ne soient utilisées à titre dilatoire
pour retarder la solution du litige.
Chapitre III : Classification des actions
Section I : Action réelle, personnelle et mixte
A- Définition :
Protège les droits réels c’est par exemple le cas de l’action en revendication
sanctionnant le droit de propriété et grâce à laquelle un propriétaire réclame la
restitution d’un bien à titre de propriétaire. Quand aux actions personnelles ; elles
sont destinées à protéger un droit de créance dit aussi personnel, c’est le cas ou
le créancier réclame le paiement d’une somme due par son débiteur.
Action mixte ; mettant en présence un droit réel et un droit personnel ; on les
range dans deux catégories :
-Les actions tendant à obtenir l’exécution d’un acte qui a transféré ou créée un
droit réel immobilier en même temps qu’il a fait naître un droit de créance.
Exemple ; une personne achète un immeuble et agit en délivrance de cet
immeuble cette action est mixte car d’une part le vendeur doit livrer la chose.
L’acheteur est donc créancier de la livraison et à ce titre l’action est personnelle.
D’autre part, l’acheteur devenant propriétaire dès le jour ou l’inscription de l’acte
de vente à la conservation foncière et à ce titre, cette action est réelle.
Les actions qui tendent à l’annulation, la résolution ou la révocation d’un acte
translatif de propriété. C’est le cas du vendeur qui va demander la résolution de
la vente d’un immeuble. Son action est mixte car elle tend à obtenir la résolution
du contrat d’où son caractère personnel et à lui redonner la propriété de
l’immeuble d’où son caractère réel.
B- Intérêt de la distinction :
S’agissant de la procédure l’action personnelle ne peut être exercée que par
le créancier et contre la personne même qui est obligée, alors que l’action réelle
peut l’être par toute personne qui émet une prétention sur le droit litigieux et
contre tout détenteur du bien en question, ainsi le créancier hypothécaire par
exemple s’il n’est pas payé, pourra exercer son droit de suite à l’encontre de
toute personne détentrice de l’immeuble.
Section II : Action mobilière et immobilière :
Si le droit porte sur un meuble, l’action est dite mobilière et s’il porte sur un
immeuble l’action est dite immobilière. Les actions mobilières sont celles qui
tendent à sanctionner un droit de créance.
Section III : Action pétitoire et action possessoire :
Les actions pétitoires tendent à faire juger le fond du droit par exemple : le
droit de propriété sur un immeuble. Quant aux actions possessoires, elles
tendent à protéger non pas la propriété mais la possession ou la détention du
droit réel d’immobilier. Exemple : la dénonciation de nouvelles œuvres qui est
une action préventive destinée à faire cesser les travaux effectués par un voisin
dont l’achèvement provoquerait un trouble grave. Cette action est introduite s’il
ya une crainte d’un trouble éventuel.
La réintégrande c’est une action donné à une victime d’une voie de fait
accompagnée ou non d’une violence. Elle sanctionne la dépossession brutale et
réprime une atteinte à l’ordre public.
Titre II : Les décisions de justice
L’instance se définit comme une suite d’actes de procédure allant de la
demande en justice jusqu’au jugement.
Chapitre I : Les principes directeurs de la
procédure
Section I : Le principe du contradictoire :
La procédure est contradictoire en ce sens qu’une partie ne peut pas être
jugée sans avoir été entendue ou appelée. Ce principe consacre la liberté de la
défense. Il s’impose aux parties et au juge, en effet, les parties doivent faire
connaître en temps utile les moyens de fait sur lesquelles elles fondent leur
prétention, les éléments de preuves qu’elles produisent, les moyens de droit
qu’elles invoquent afin que chacun soit à même d’organiser sa défense.
Les règles de notification et autre acte de procédure, veille au respect des
échanges des informations entre parties adverses en vue de faire respecter le
principe du contradictoire. Quant au juge, il ne peut retenir dans sa décision que
les moyens et documents invoquées ou produites par les parties que celles-ci ont
été en mesure d’en débattre contradictoirement.
Section II : Le principe de la publicité des débats
Les débats sont généralement publics à moins que la loi n’en décide
autrement. C’est une garantie de bonne administration de la justice et cette
publicité s’applique à l’audience et au jugement et elle a pour corollaire la
publicité des débats et des décisions judiciaires notamment par voie de presse.
Toutefois dans certains cas, la loi peut décider que les débats auront lieu à huit
clos s’il doit résulter de la publicité une atteinte à l’intimité de la vie privée ou s’il
survient des désordres de nature à troubler la sérénité de la justice.
Section III : Rôle des parties et des juges :
En principe, seul les parties introduisent l’instance et ont la liberté d’y mettre
fin. Donc seul les parties déterminent l’objet du litige et le juge ne peut se
prononcer que sur ce qui est demandé, ce sont également les prétentions des
parties qui déterminent l’objet du litige en ce sens, la procédure accusatoire.
Toutefois, la procédure civile en certains points relève du droit public puisqu’elles
comportent des règles impératives relatives à l’organisation et au fonctionnement
de la justice. A ce titre, le juge n’a pas un rôle passif puisqu’il veille au bon
déroulement de l’instance, il a le pouvoir d’impartir des délais et d’ordonner toute
mesure d’instruction qu’il juge nécessaire (inviter les parties à fournir des
explications de droit et de fait qu’il estime nécessaire à la solution du litige.) en ce
sens, la procédure est dite inquisitoriale.
Chapitre II : Les actes et les délais de
procédure

Section I : Les actes de procédure


A- les divers actes écrits :
Si les débats peuvent se dérouler oralement, la forme écrite s’impose
toutefois pour un grand nombre d’actes, pour conserver la preuve de ce qu’elles
contiennent. On groupe les actes de procédure en deux catégories :
- Les actes des tribunaux : les jugements, les arrêts, les ordonnances...
- Les actes accomplis par les avocats, les officiers ministériels (huissiers de
justice, notaires...) ou par les fonctionnaires (les greffiers) au nom et pour le
compte des parties, ces actes doivent être écrits, contenir certaines mentions et
être notifiées aux parties.
B- Notification des actes :
Il faut distinguer la citation ou l’assignation (comparution) de la signification
(notification).
L’assignation est l’acte par lequel le demandeur cite son adversaire à
comparaitre devant le juge.
La signification concerne la décision de justice.
1- Les procédés de notification :
La notification est directe lorsqu’elle s’opère par l’un des agents de greffe soit
à la partie elle-même soit à son mandataire. Ensuite lorsque la notification par le
greffe est demeurée infructueuse, la partie diligente peut requérir au juge la
notification par voie postale (lettre recommandée avec accusé de réception).
Enfin, le juge peut ordonner de son propre chef, qu’une notification soit effectuée
par voie administrative en l’occurrence par les agents de l’administration (forces
publiques).
2- Le destinataire de la notification :
La notification est considérée comme valablement effectuée si la décision de
justice est remise au destinataire en personne, soit à domicile entre les mains de
parents, serviteurs ou toute autre personne habitant avec le destinataire.
A défaut de domicile, la notification sera valablement faite à la résidence
secondaire dans les mêmes conditions.
S’agissant de la computation des délais : si le délai est exprimé en jours, celui de
l’acte, de l’événement ou de la notification qui le fait courir ainsi que celui du jour
de l’échéance ne compte pas.
En effet, on ne compte pas le jour à partir duquel court le délai, de plus tous les
délais sont francs c a d que le jour vers lequel tend le délai ne compte pas (ainsi,
un délai de 8 jours n’expire que le 9ème jour). D’autre part, si le dernier jour est un
jour férié, le délai est prolongé jusqu’au premier jour non férié.
Cette computation du délai s’explique par la volonté du législateur, parfois de
tenir compte du domicile de la personne par rapport au lieu ou doit être accompli
l’acte de procédure.
Ainsi, des délais de distances sont prévus qui s’ajoutent aux délais normaux. Par
exemple si l’intéressé réside à l’étranger, les délais de comparution sont
augmentés de deux mois pour les personnes qui demeurent en Tunisie, en
Algérie ou dans un état d’Europe ; de trois mois pour les personnes qui
demeurent dans un autre pays africain, en Asie ou en Amérique. Enfin de quatre
mois pour les personnes qui demeurent en Océanie.
Etant des règles impératives, les non respect des actes et des délais de
procédure entrainent des sanctions.
Section II : Sanctions des actes et délais de procédure
Divers sanctions sont prévues en cas de non respect des règles applicables
aux actes et délais de procédure : Déchéance, nullité et amende.
Concernant la déchéance, si l’acte de procédure n’a pas été accompli de façon
régulière dans les délais fixés par la loi, on ne peut plus le refaire valablement.
La nullité s’applique, si on n’a pas observé pour un acte, les formalités imposées
par le législateur, la nullité interviendra à la demande des intéressés.
Enfin, il peut y avoir également des amendes civiles ou des dommages et
intérêts auxquelles les parties ne pourront être condamnées.
Chapitre III : Le déroulement et la fin des procès
civils
Section I : La procédure devant les juridictions communales
et d’arrondissement
La procédure est essentiellement orale et gratuite et ceux au regard de la
considération sociale des plaideurs qui sont souvent des petites gens ignorants
et illettrés et de la situation économique qui permet de déterminer la valeur
matérielle du litige à 1000 Dhs ou plus et exceptionnellement par accord écrits
des parties à 2000 Dhs. Même si la procédure est orale, le juge peut être saisi
par une requête écrite et dès que la demande est présentée et que le défendeur
est présent, le juge va exposer à son dernier le contenu de la demande et
procède à la conciliation des parties.
En cas d’échec de la conciliation constatée par écrit, le juge rend immédiatement
son jugement.
Le juge va rendre son jugement et si les parties sont présentes au moment ou la
sentence est prononcée, la décision n’a pas à être notifiée et doit être exécutée
après l’expiration d’un délai de trois jours. Si la partie condamnée est absente au
moment ou le jugement est prononcé, le juge va ordonner la notification et les
procédés à l’exécution dans les trois jours qui suivent la notification.
A noter que les décisions des juges des communes et arrondissements ne sont
susceptible d’aucun recours ordinaire ou extraordinaire, mais elles peuvent dans
certains cas être déférées devant le président du TPI qui doit statuer dans la
quinzaine et sa décision n’est susceptible d’aucun recours. Le recours contre les
décisions des JCA n’est ouvert que dans quatre cas limitativement déterminés
par la loi (article 21 du CPC) :
- Le juge n’a pas respecté sa compétence.
- Le juge a statué alors que l’une des parties l’avait récusé de bon droit.
- Le juge a statué sans s’être au préalable assuré de l’identité des parties.
- Le juge a condamné le défendeur sans avoir la preuve qu’il avait été touché
par la notification ou la convocation.
Section II : Procédure devant le TPI
A- Le déroulement proprement dit du procès civil :
1- Introduction de la demande et saisine d’un tribunal :
La requête doit être obligatoirement écrite mais la demande en justice peut
être également introduite sous forme de déclaration verbale. Toutefois, avec la
réintroduction de la formation collégiale et la généralisation de la procédure écrite
en première instance, c’est également la requête écrite qui prévaut. La requête
écrite est signée par le demandeur ou par son mandataire et doit comporter les
noms, prénoms, qualité et profession domicile ou résidence des parties, ainsi
que, le cas échéant, nom, qualité et domicile du mandataire.
Si l’une ou l’autre des parties est une société, le requérant doit indiquer la
dénomination sociale, la nature de la société et le siège social. L’objet de la
demande doit être énoncé dans la requête, les faits et moyens invoqués, et les
pièces dont le demandeur entend éventuellement se servir doivent être annexées
à la demande.
Ces indications ou ces mentions sont pour la plupart impératives et leur non
respect entraine donc l’irrecevabilité de la demande. En outre, le demandeur est
tenu de s’acquitter, lors du dépôt de la requête introductive d’instance, de la
cause judiciaire.
2- L’instruction de la demande :
L’instruction de la demande est confiée d’abord à un juge rapporteur, dont le
rôle est de superviser et contrôler toutes les phases de la procédure en faisant
respecter les règles régissant les actes et les délais de la procédure. Il veille
également à la garantie des droits de la défense des parties, notamment lors de
la mise en œuvre de mesure d’instruction destinées essentiellement à
l’administration de la preuve.
Enfin, le juge rapporteur dresse, lorsque l’affaire est en état d’être jugée, un
rapport écrit qui relate les incidents de procédure, et l’accomplissement des
formalités légales analysant les faits et les moyens des parties, en énonçant les
points juridiques à trancher sans donner son avis.
L’administration judiciaire de la preuve peut être faite au moyen des exceptions,
des visites sur les lieus, enquête, preuve testimoniale ou serment...
Donc le juge rapporteur manifeste par ces différentes mesures d’instructions
sans besoin d’être éclairé sur les éléments du procès aussi lorsqu’il l’est, il va
rendre une ordonnance de dessaisissement. Quant au juge unique, il décide de
mettre l’affaire en délibéré lorsqu’il estime que celle-ci est en état d’être jugée, on
constate donc d’importants pouvoirs de direction du procès.
3- L’audience :
Après avoir fixé le jour de l’audience, les parties comparaissent en personne
ou par leur mandataire et elles sont, suivant le cas, invitées à échanger leur
conclusion écrites, remettre éventuellement des pièces au juge, voire plaider
directement leur affaire.
Les parties sont tenues de s’expliquer avec modération, faute de quoi elles
s’exposent à une amende (outrage à magistrat) ce magistrat peut également, en
cas de trouble ou de scandale ordonner l’expulsion tant d’une partie ou de son
mandataire.
4- Les procédures particulières :
a- Les procédures en cas d’urgence :

- La procédure d’ordonnance sur requête : décision de justice rendue sous


forme d’ordonnance ; deux conditions sont généralement exigées pour qu’une
telle ordonnance soit prononcée : il faut que la mesure sollicitée soit urgente et
qu’elle ne préjudicie pas au principal, c’est le cas en matière de constat,
sommation et autre mesure d’urgence en quelque matière que ce soit. Ainsi
les de courants sont les ordonnances au sein des saisies arrêts ou
ordonnance au sein de saisie conservatoire mobilière ou immobilière, la
compétence est attribuée exclusivement au président du TPI. Une fois la requête
enregistrée et la taxe judiciaire acquittée, le président du tribunal ou son délégué
répondra hors de la présence des parties favorablement à la requête.
L’ordonnance rendue est susceptible d’appel dans un délai de 15 jours de son
prononcé, et elle est immédiatement exécutoire.
- La procédure des référés : ici aussi, la décision qu’elle comporte ne statue
qu’au provisoire et sans préjudice de ce qui sera décidé sur le fond, les
conditions de mise en œuvre sont l’urgence et la nécessité de statuer au
provisoire. L’urgence doit s’apprécier en raison de la nature de l’affaire et des
conséquences parfois graves ou irréparables qu’un retard peut entrainer si une
décision n’est pas prise immédiatement ; quant à la seconde condition, le juge
des référés ne doit jamais trancher une question touchant au fond du litige à
moins que la loi ne l’y autorise. Le référé ne peut avoir lieu qu’en matière de
saisie conservatoire ou en cas de nécessité d’une expertise, le recours est
également possible en cas de difficulté relative à l’exécution d’un jugement ou
d’un titre exécutoire, 2 conditions sont exigées : il faut un titre exécutoire qui est
un acte authentique revêtu de la forme exécutoire et donc susceptible de donner
lieu à une exécution forcée. Quant à la nature des difficultés d’exécution, il s’agit
généralement de contestation sur des réclamations émanant des tiers (il peut
s’agir d’extinction de la créance par paiement ou par compensation, ou il peut
s’agir également de la demande d’un délai de grâce).
La procédure étant la matière orale et contradictoire et l’ordonnance rendue ne
statue qu’au provisoire et sans préjudice de ce qui sera décidé sur le fond. De ce
fait, elles ne s’imposent donc pas au juge du fond qui peut statuer différemment
sans être lié par l’autorité de la chose jugée de cette décision, seul l’appel est
autorisé pour les ordonnances de référé et le délai d’appel est de 15 jours à
compter de la date de notification ou du prononcé si les parties sont présentes à
l’audience.
- La procédure d’injonction de payer : cette procédure est essentiellement utilisée
par le recouvrement de créance, en l’occurrence pour toute demande de
paiement d’une somme d’argent supérieure à 1000 DH. La créance doit être due
en vertu d’un titre ou d’une promesse reconnue, c’est le cas du règlement d’une
traite. Cette procédure est donc utilisée seulement lorsqu’il s’agit d’une somme
d’argent c a d une créance liquide et non une obligation de faire. Cette procédure
n’est pas applicable au cas ou le débiteur réside à l’étranger ou n’a pas de
domicile au Maroc, elle est de la compétence exclusive du juge président du
TPI.
b- Les procédures spéciales :
- Les offres de paiement et de consignation : généralement un débiteur est
tenu de s’acquitter de son obligation sinon le créancier met en jeu toutes les
voies de droit qui lui sont reconnues pour récupérer sa créance, pourtant il arrive
parfois que le créancier refuse l’exécution par le débiteur d’une obligation
devenue exigible. Dans ce cas, le débiteur peut faire somation au créancier
d’avoir à recevoir sa créance. C’est par exemple le cas en matière de loyer. Ces
offres doivent porter sur la totalité de la somme exigible. Un procès verbal d’offre
sera dressé à cet effet et si le créancier refuse les offres, le débiteur peut, pour
se libérer, consigner la somme ou la chose offerte.
- Les procédures en matière de statut personnel : par exemple ; en attendant
qu’il soit statué sur le fond de la demande relative au divorce et donc à l’octroi de
la pension alimentaire, le juge peut dans le délai d’un mois à compter de la date
de cette demande, ordonner l’attribution acquis de droit épouse et ou enfants
d’une pension alimentaire provisoire en tenant compte du bien fondé de la
demande et des preuves fournies à son appui. (Voir procédure judiciaire
concernant l’état civil).
- La procédure par défaut : il faut distinguer le défaut du demandeur et celui
du défendeur. S’agissant du premier, si le demandeur ou son mandataire
régulièrement convoqué, ne comparait pas à la date fixée, deux situations sont
nécessaires pour la radiation définitive de l’instance : Dans un premier temps, et
il s’agit de la radiation de l’affaire du rôle de l’audience c ad que le tribunal peut
en l’absence d’éléments lui permettant de statuer sur cette demande, décider la
radiation de l’affaire du rôle de l’audience. Dans un second temps, si au cours
des deux mois suivant la radiation du rôle, le demandeur ne sollicite pas la
poursuite de l’examen de l’affaire, le tribunal ordonne la radiation de l’instance en
l’état. Autrement dit, ce n’est qu’en l’absence d’acte de procédure en ce sens,
interprété comme une manifestation négative du demandeur que le juge peut
prononcer la radiation de l’instance.
Quant au défaut du défendeur, si après avoir comparu, une partie s’abstient
d’accomplir les actes de procédure, le juge statue par jugement contradictoire. Le
juge rend en outre, un jugement réputé contradictoire si le défendeur a été
touché à personne et n’a pas comparu, en définitive, si le défendeur et son
mandataire régulièrement convoqués ne comparaissent au jour fixé, il est statué
par défaut à moins qu’il n’a été touché à personne et que le jugement soit
susceptible d’appel auquel cas il est réputé contradictoire à l’égard des parties
défaillantes.
B- Les incidents de procédure :
Un procès ne se déroule jamais aussi simplement qu’il vient d’être décrit, il
est parfois l’occasion d’incidents qui ralentissent ou qui alourdissent son cours
normal.
1- Les causes de suspension et d’interruption de
l’instance :
a- Causes de suspension de l’instance :
Les causes de suspension sont des événements qui arrêtent le cours de
l’instance momentanément pour la laisser se continuer ensuite quand la cause
disparaît. C’est le juge qui va statuer sur la recevabilité de ces causes, parmi ces
événements, on peut citer le sursis à statuer par exemple à la suite d’une
poursuite criminelle (la radiation en cas de défaut de diligence d’une partie).
b- Causes d’interruption de l’instance :
Les causes d’interruption de l’instance se rattachent à une modification dans
la situation des parties ou de leur représentant ; ex : le décès de l’une des
parties. L’instance interrompue ne reprend qu’après les formalités de reprise
d’instance : Reprise volontaire par la partie (Art 118 du CPC) ; Reprise forcée par
voie de citation émanant du juge ou de la partie adverse (Art 115 du CPC).
En tout cas, le décès ou la modification dans la capacité des parties ne peuvent
retarder le jugement de l’affaire si celle-ci est en état d’être jugée.
2- Les causes d’extinction de l’instance :
L’instance se termine normalement par le jugement mais les parties peuvent
mettre fin à l’instance par le désistement ou l’acquiescement et en vertu de la loi,
la péremption met fin à l’instance.
a- Le désistement :
Il se produit quand le demandeur renonce à l’instance actuellement engagé
sans renoncer pour autant à sa prétention ; il y a intérêt par exemple si l’instance
a été engagée devant un tribunal incompétent. En d’autres termes, le
désistement d’instance n’entraîne pas la renonciation de la partie au fond du
droit. A côté de ce premier type de désistement appelé désistement d’un acte, on
distingue le désistement d’action qui est bien plus grave puisque le demandeur
dans ce cas d’espèce renonce non pas à l’instance mais à l’action elle-même
donc au droit agir lui-même.
b- L’acquiescement :
C’est le fait de la part d’un plaideur (le défendeur) de se soumettre aux
prétentions de l’autre, on distingue deux sortes d’acquiescement :
- L’acquiescement à la demande : le défendeur se soumet alors à toutes les
prétentions du demandeur.
L’acquiescement au jugement : qui emporte renonciation aux voies de recours et
soumission à tous les chefs du jugement.
c- La péremption de l’instance :
C’est l’extinction de l’instance par suite de l’inaction des parties pendant un
certain délai. La péremption n’est cependant pas réglementée par le CPC, elle
peut être considérée seulement comme une pratique consacrée par la
jurisprudence mais aucune disposition légale ne fixe le délai de péremption (qui
est de deux ans en France).
A noter que ce délai de péremption peut être interrompu par l’acte de procédure.
C- Les jugements :
Il s’agit de toute décision émanant d’une juridiction. Rappelons d’abord que
les jugements sont rendus en audience publique au nom de sa majesté le Roi et
à la fin des débats, on dit l’affaire est mise en délibéré pour une durée
déterminée par le juge ou par la formation collégiale. Ensuite intervient le
prononcé du jugement puisqu’il est assez rare que le jugement soit prononcé sur
le champ.
1- Les différentes sortes de jugement :
a- les jugements définitifs et les jugements avant dire droit :
En ce qui concerne les jugements définitifs, ce sont ceux qui statuent sur le
fond du procès en mettant fin à la protestation ou à un incident de procédure : Ils
ont donc une autorité de la chose jugée.
Quand aux jugements ADD, ils ne statuent pas sur le fond du procès c a d ils ne
disent pas encore droit, ce peut être le cas par exemple des jugements
provisoires tels des saisies conservatoires, et l’intérêt de ces jugements étant
d’assurer à l’une des parties une protection qui lui devient nécessaire en raison
des lenteurs de la justice.
Les autres jugements ADD ordonnent une mesure d’instruction (expertise,
instruction...) pour permettre au tribunal d’être mieux informé lorsqu’il sera amené
à statuer sur le fond.
b- Les jugements ordinaires et les jugements d’expédiant :
Il faut pour cela distinguer les jugements contentieux et les jugements
gracieux.
Les jugements contentieux tranchent une contestation qui oppose des
adversaires, et les seconds sont des décisions rendues en l’absence, parfois, de
tout litige ou adversaire. (Le jugement qui prononce un divorce par consentement
mutuel.)
On peut également faire la distinction entre les jugements déclaratifs et les
jugements constitutifs : les premiers confirment une situation juridique
préexistante. Par exemple : décision qui sanctionne le titre de créance détenu
par le demandeur en condamnant son adversaire à lui en payer le montant).
Les seconds sont ceux qui créent une situation juridique nouvelle.
2- Formes des jugements :
Sous la dictée du juge, le greffier rédige l’original du jugement qu’on appelle
« la minute ». Le jugement doit contenir l’indication de la juridiction dont il émane,
sa date, le nom du ou des juges, le nom du ou des juges, le nom du représentant
du ministère public s’il ya lieu, celui du secrétaire greffier, les noms prénoms et
dénomination des parties, leur domicile ou siège social et le nom des avocats, le
cas échéant.
Le jugement va énoncer la décision sous forme de dispositif, c’est la solution du
litige. L’expédition du jugement est demandée par les parties au greffier ; on dit
que les parties « élèvent le jugement ». La première expédition qui est délivrée à
la partie s’appelle « la grosse », elle est revêtue de la formule exécutoire et tout
jugement revêtu de la formule exécutoire constitue un titre exécutoire.
La sanction des règles de forme des jugements sera la nullité, notamment en cas
de violation des règles prescrivant l’indication du nom des juges et l’obligation de
motiver le jugement.
3- Les effets des jugements :
En principe, les jugements produisent leur effet au jour ou la demande est
formée et non pas le jour ou ils sont rendus, en effet ils rétroagissent au jour de
la demande parce qu’ils ne créent pas le droit ils ne font que le constater et à ce
titre ils sont donc déclaratifs de droit.
a- Dessaisissement :
Le premier effet d’un jugement est de dessaisir le juge puisque une fois la
décision rendue, le juge ne peut plus revenir sur cette décision pour la modifier
ou y ajouter quelque chose. Certaines limites ont été néanmoins apportées à ce
dessaisissement. En effet, le juge peut sur requête réparer certaines erreurs
matérielles. Exemple (l’indication d’une adresse fausse pour la notification).
b- Création ou renforcement du droit :
Le juge crée le droit quand il s’agit d’un jugement constitutif, il le renforce
dans les autres cas à plusieurs points de vue. Par exemple : en procurant au
demandeur qui n’avait pas qu’un titre sous seing privé, un titre
authentique et il communique la force exécutoire au droit dont il reconnaît
l’existence.
c- L’autorité de la chose jugée :
Dès qu’un jugement est rendu, il emporte l’autorité de la chose jugée c a d
l’impossibilité de remettre en question le point...
Cette autorité de la chose jugée a un double aspect : un aspect positif, c a d que
les parties peuvent se prévaloir du droit qui a été reconnu par le jugement et des
avantages qui s’y rattachent. Quant à l’aspect négatif, les parties ne peuvent
évidemment pas remettre en question ce qui a été ainsi jugé devant une autre
juridiction.
En effet, l’autorité de la chose jugée repose sur la considération que les litiges ne
doivent pas s’éterniser et donc la décision rendue est donc revêtue de l’autorité
de la chose jugée, et présomption de vérité.
Parmi les conditions de l’autorité de la chose jugée, cette autorité concerne les
décisions contentieuses et donc un jugement définitif ce qui exclut les jugements
ADD.
4- Exécution des jugements :
Pour que le jugement puisse être exécuté, il faut que l’adversaire ne puisse
être en mesure de l’ignorer d’où la nécessite de procéder à une notification.
a- Notification du jugement :
Les jugements sont notifiés aux parties elles mêmes et plus particulièrement
la partie contre laquelle la décision . La notification du jugement est
nécessaire accompagnée d’une expédition dûment certifiée conforme à ce
jugement. Elle est transmise et remise comme pour les convocations d’audience
(par le greffe ou par la voie postale). L’agent chargé de l’exécution notifie à la
partie condamnée la décision qu’il est chargé d’exécuter en la mettant en
demeure de se libérer sur le champs ou de faire connaître ses intentions.
Au cas où le débiteur sollicite à un délai, l’agent doit en rendre compte au
président qui l’autorise par ordonnance à saisir conservatoirement les biens du
débiteur.
Au cas où le débiteur refuse ou se déclare incapable de le faire, l’agent
d’exécution va utiliser l’une des voies d’exécution prévues par le code de
procédure civile.
b- Exécution du jugement :
Le jugement est exécutoire à partir du moment où il passe en force de chose
jugée. Les décisions de justice sont susceptibles d’être exécutés pendant les 30
années à partir du jour ou elles ont été rendues. Ce délai expiré, les décisions de
justice sont donc périmées. Mais ces règles comportent des exceptions :
- L’exécution provisoire :
L’exécution provisoire est un bénéfice accordé au gagnant et grâce auquel il
pourra exécuter un jugement en premier ressort malgré le délai d’appel ou l’appel
interjeté. Le jugement est dit exécutoire par provision. L’exécution provisoire
n’existe que lorsque le juge la prononce et donc elle peut être subordonnée à la
constitution d’une garantie réelle ou personnelle suffisante pour répondre de
toute réparation ou restitution.
- Cas ou l’exécution d’un jugement peut être retardé :
C’est le cas lorsque des délais de grâce sont accordés.
- Reconnaissance et exéquatur des jugements :
C’est le TPI qui est compétent pour statuer sur les demandes d’exéquatur et ce
quel que soit le degré de la juridiction étrangère qui a rendue la décision.
Il s’agit de toute décision de justice rendue par les juridictions étrangères qui
peuvent faire l’objet d’une telle demande. L’article 432 du CPC ajoute que les
actes passés à l’étranger devant les officiers et fonctionnaires publiques
compétents sont également susceptibles d’exécution au Maroc après que
l’exéquatur lui a été accordé. Cette demande ne peut en tout cas être formée que
par le bénéficiaire de la décision ou de l’acte étranger. D’un point de vue
procédural, la demande d’exéquatur doit être formée en voie de requête et être
accompagnée de documents suivants :
- Expédition authentique de la décision
- L’original de la notification ou de tout autre acte en tenant lieu...
- Un certificat du greffe compétent constatant qu’il n’existe contre la décision ni
opposition, ni appel, ni pourvoi en cassation.
Eventuellement, une traduction complète en langue arabe de pièces énumérées
ci-dessus, certifiées conforme par un traducteur assermenté.
Le TPI devra donc vérifier sur la base des pièces si la décision émane bien d’une
juridiction étrangère régulière.
De même, le TPI devra vérifier la compétence du tribunal émetteur de la
décision, objet de la demande d’exéquatur. Il est également en droit de vérifier si
aucune stipulation de cette décision ne porte atteinte à l’ordre public marocain.
Une fois ces vérifications terminées, le tribunal rend un jugement d’exéquatur en
audience.
C- Les frais de justice :
Le principe est que la justice est gratuite ce qui signifie concrètement que les
plaideurs n’ont pas à payer le juge.
Néanmoins, le recours aux tribunaux donne lieu à de nombreux frais, ceux-ci
sont mis en partie à la charge du plaideur qui perd son procès à une
condamnation aux dépens.
1- Principaux frais de justice :
Les frais de justice comprennent les droits fiscaux, il s’agit du droit de timbre
et d’enregistrement perçus sur les actes de procédure ainsi que sur les actes de
justice à l’occasion du procès.
Les émoluments des offices ministériels, tel l’huissier de justice, les frais
occasionnés par les incidents relatifs à la preuve tels les honoraires d’experts, les
honoraires de consultations et plaidoiries d’avocats...
2- Les dépens :
Les dépens ou les frais de l’une des parties peut mettre à la charge de l’autre
et ne comprennent que les droits fiscaux sur les actes de procédure, les
émoluments des officiers ministériels, les redevances perçues au profit du trésor
...
En revanche, ne sont jamais compris dans les dépens, les honoraires de
consultation et de plaidoiries des avocats.
En principe, c’est la partie perdante qui est condamnée aux dépens, sauf au
tribunal à laisser la totalité ou une fraction des dépens à la charge de l’autre
partie par décision motivée.
3- L’assistance judiciaire :
Elle permet au plaideur qu’il soit demandeur ou défendeur et qui n’a pas de
ressources suffisantes d’exercer ces droits en justice sans avancer aucun frais.
Le concours des avocats est en principe gratuit. L’assistance judiciaire peut être
accordée devant toutes les juridictions du pays aux personnes de nationalité
marocaine que l’insuffisance de leur ressource met dans l’impossibilité d’exercer
leur droit en justice. Les étrangers peuvent également être admis à ce bénéfice à
condition que des conventions judiciaires internationales le prévoient.
D’un point de vue procédural, l’admission à l’assistance judiciaire est prononcée
par des bureaux établis près des juridictions devant lesquels seront portés les
litiges (cour d’appel, TPI).
Le plaideur qui désire bénéficier de l’assistance judiciaire adresse une lettre au
procureur du roi à laquelle il joint une déclaration par laquelle il affirme qu’il est
dans l’impossibilité de faire valoir ses droits en justice en raison de son manque
de moyens.
La demande sera transmise par ce procureur pour y être examiné par un bureau
d’assistance judiciaire qui va accorder cette assistance judicaire lorsqu’il est
établi que la demande est justifiée, dans le cas contraire, la demande sera
refusée.
Par la suite, le secrétaire du bureau de l’assistance judiciaire adresse dans les
trois jours de l’admission à l’assistance judiciaire au président de la juridiction
compétente un extrait de la décision accordant l’assistance en y joignant les
pièces du dossier remis au bureau.
Le président invite le bâtonnier à désigner un avocat qui est tenu de prêter
gratuitement son concours à l’assisté.
Lorsque l’assistance judiciaire est accordée, l’assisté est dispensé de toute
consignation aux frais et de tout paiement de taxes puisque ces frais seront
avancés par le trésor. Cependant cette dispense de payer est provisoire. En effet
deux situations sont à distinguer :
- Au cas où l’assisté gagne son procès, la condamnation aux dépens est
prononcée au profit de l’administration des finances qui ont poursuit sur la partie
succombant.
- Par contre si l’assisté perd son procès, l’administration fiscale a le droit de
recouvrer les sommes avancées si le plaideur venait ultérieurement à procéder
des ressources.
En dernier lieu, le retrait de l’assistance judiciaire est possible dans les cas
suivants :
- S’il survient à l’assisté des ressources suffisantes, lorsqu’il ya transaction
entre les parties intervenues au cours du procès.
- Si l’inaction prolongée de l’assisté laisse présumer qu’il se désintéresse de
la suite de l’instance.
Le retrait peut être demandé soit par le ministère public, soit par le représentant
du ministère des finances soit par la partie adverse.
Le retrait n’est prononcé qu’après que l’intéressé ait été entendu. Lorsque le
retrait prononcé définitivement, l’assisté devra rembourser immédiatement les
frais, honoraires, émoluments et avances dont il a été dispensé.
Titre 3 : Les voies de recours
Les décisions judiciaires peuvent être enclenchées d’erreur ou d’injustice,
aussi les justiciables sont-ils garantis par ce risque grâce aux voies de recours c
a d la possibilité de provoquer un nouvel examen de procès.
Au Maroc, les voies de recours sont au nombre de 5 et on classe ces voies de
recours en voie de réformation et rétractation ou en voies de recours ordinaires
ou extraordinaires.
Les voies de recours de rétractation permettent au justiciable de s’adresser à la
juridiction même qui a rendue la décision en lui demandant de revenir sur sa
décision : il s’agit de l’opposition et dans la plupart des cas de la tierce
opposition.
Quant aux voies de réformation, il s’agit de l’appel et dans certains cas
également de la tierce opposition. Autrement dit, les justiciables s’adressent à
une juridiction hiérarchique supérieure à celle qui a rendu la décision en lui
demandant de réformer le jugement.
Les voies ordinaires sont toujours ouvertes aux plaideurs et il s’agit de l’appel et
de l’opposition, en revanche les voies de recours extraordinaires ne sont
ouvertes que dans des cas limitativement énumérés par la loi et il s’agit du
pourvoi en cassation de la rétractation et de la tierce opposition.
Section I : Les voies de recours ordinaires
A- L’opposition :
1- Les conditions de l’opposition :
Il s’agit d’une voie de recours dirigée contre les jugements par défaut c a d
contre les décisions qui n’a donc pas été en mesure de présenter son
point de vue.
La partie défaillante demande donc à la juridiction qui a rendu la décision par
défaut de se rétracter pour cela une opposition sera formée par une requête
écrite ou par voie de déclaration verbale consignée par établi par le greffe
du tribunal et contenant les moyens de l’opposant.
- Le délai pour faire opposition est de 10 jours.
- 2- Les effets de l’opposition :
-Effet suspensif : Le délai d’opposition et la formation de ce recours suspendent
l’exécution sauf si la décision rendue est assortie de l’exécution provisoire.
Toutefois, si l’opposition suspend l’exécution, elle n’anéantit pas le jugement,
ce qui signifie que si l’opposition est rejetée, les actes qui ont été faits
antérieurement en exécution de ce jugement resteront valables.
Effet de rétractation : Etant une voie de rétractation, l’opposition fait revenir le procès
devant le même tribunal qui a statué. Ce tribunal va donc statuer sur la recevabilité
de l’opposition, et c’est la décision rendue par opposition qui va, soit anéantir le
jugement par défaut ou bien qui va y apporter les modifications jugées nécessaires.
B- L’appel :
C’est une voie de recours ordinaire par laquelle la partie qui a succombé
devant le TPI s’adresse à une juridiction supérieure appelée cour d’appel pour
obtenir la réformation de la décision formée par le juge.
Il faut distinguer l’appel principal, qui est formé le premier par l’appelant (le
demandeur) et l’appel incident qui émane du défendeur à l’appel principal.
1- Les conditions d’appel :
L’appel est le droit dans tous les cas qui ne sont pas exceptés par la loi, car il
est une garantie d’une bonne administration de la justice qui découle de la règle du
double degré de juridiction. Le délai d’appel en cas d’appel principal est de 30 jours,
mais il peut être ramené à 15 jours pour les ordonnances de référés ou les
jugements statuant sur les actions en faillite. Ces délais abrégés le sont en raison de
l’urgence. Le délai d’appel est triplé en faveur des parties qui n’ont ni domicile ni de
résidence au Maroc.
2- Les effets de l’appel :
-Effet suspensif : le délai d’appel et l’appel interjeté dans le délai légal sont
suspensifs sauf si l’exécution provisoire est ordonnée.
-Effet dévolutif : par l’acte d’appel le procès tout entier est porté devant les
juridictions du second degré et tous les points de droit et de fait que le litige comporte
sont soumis à cette juridiction. Les juges d’appel ne peuvent que confirmer ou
infirmer le jugement attaqué, de même, la cour d’appel est essentiellement liée par
l’acte d’appel.
En effet, la cour d’appel est saisie du litige tel que celui-ci avait été soumis au
premier juge, ce qui signifie qu’on ne peut la saisir d’une prétention nouvelle et donc
à chaque fois que le but recherché en appel est en contradiction avec celui soulevé
en 1èreinstance, la demande sera déclarée irrecevable.
Il est donc illogique de modifier les éléments du débat judiciaire en formulant une
prétention nouvelle. Par exemple ; ne sera pas considéré comme demande nouvelle
et comme prétention nouvelle la demande découlant de la demande originale et
tendant aux mêmes fins ; exemple ; les parties peuvent demander à l’appui de la
requête d’appel, des intérêts, des loyers et autres accessoires déchus après le
jugement ou des DI pour le préjudice souffert après le jugement.
-Le droit d’évocation : cela permet au juge saisi de l’appel de s’emparer de
toute l’affaire et de statuer sur le fond c a d sur l’appel et sur le fond du dossier par
une seule et même décision (exemple : loyer échu plus expulsion).
Ainsi, la cour d’appel pourra évoquer les points non jugés par les juges de
1ère instance pour leur donner elle-même une solution définitive. Cela permet de
réaliser ainsi une économie de temps en rendant la procédure plus rapide et moins
coûteuse.
C- L’instance d’appel :
1- La procédure devant la cour d’appel :
Elle s’effectue au moyen d’une requête écrite qui doit contenir les noms,
prénoms, qualité ou profession, domicile ou résidence du défendeur ou demandeur
ainsi que les noms, qualité et domicile du mandataire de l’appelant. S’il s’agit d’une
société, il faudra il faudra indiquer la dénomination sociale, la nature et le siège de
cette société, ainsi que l’objet de la demande et les faits et moyens indiqués.
La partie appelante doit produire une copie du jugement attaqué. Le dépôt de la
requête au greffe est constatée sur un registre spécial, et la requête, ainsi que les
pièces qui sont transmises sans frais au greffe de la cour d’appel qui doit statuer,
l’appelant est tenu de payer une taxe judiciaire et de procéder à la constitution d’un
avocat.
S’agissant de l’instruction du procès, le 1er président va désigner la chambre
(formation collégiale) à laquelle l’affaire est attribuée puis l’affaire est instruite par un
conseiller rapporteur qui a pour mission de veiller sur le déroulement loyal de la
procédure c a d à la ponctualité des échanges relatifs aux conclusions et
communication des pièces. Il peut également ordonner toute mesure d’instruction
(expertise, enquête, visite ds lieux...) qui leur paraît utile pour éclairer la religion de la
cour.
Lorsque l’état de l’affaire le permet le conseiller rapporteur prend une ordonnance de
clôture ou de dessaisissement.
Quant à l’arrêt de la cour, il s’agira pour la cour d’appel d’examiner si l’appel est
recevable et si tel est le cas, la cour d’appel va statuer au fond en infirmant ou en
confirmant en tant ou partie la décision des juges de 1ère instance.
2- La procédure devant le 1er président de la cour
d’appel :
Il peut statuer comme juge unique en référé, c'est-à-dire dans tous les cas
d’urgence ordonner en référé au cours de l’instance d’appel toute mesure qui ne se
heurte à aucune contestation sérieuse ou qui justifie l’existence d’un différent
(difficulté d’exécution ou demande de délai de grâce).
Section II : Les voies de recours extraordinaires
A- La tierce opposition :
Elle est ouverte aux personnes qui éprouvent un préjudice par l’effet d’un
jugement auquel elles n’ont été ni parties ni représentées et à l’égard duquel elles
sont tiers. Par exemple ; c’est le cas du vendeur d’un immeuble qui va demander la
résolution de la vente parce que l’acheteur n’a pas payé le prix tout en revendant cet
immeuble à un tiers : ce tiers dont les droits peuvent être compromis par le jugement
qui va annuler la forme pourra donc former une tierce opposition contre cette
décision.
Quant aux conditions de recevabilité, il faut avoir intérêt c'est-à-dire éprouver un
préjudice du fait du jugement ou du moins être menacé de le subir, être tiers c'est-à-
dire ni parties, ni représenté au procès.
La tierce opposition ne suspend pas l’exécution du jugement, mais le juge peut
ordonner le sursis à cette exécution, par ailleurs, si la tierce opposition réussit, le
jugement attaqué est rétracté ou réformé, mais seulement sur les motifs
préjudiciables aux tiers opposants, si la tierce opposition échoue, le jugement
attaqué produira tous ces effets.
B- Le recours en rétractation :
Une partie demande à une juridiction qui a rendue une décision passée en
force de chose jugée de la rétracter parce qu’elle est d’erreur et de statuer
à nouveau en fait et en droit.
1- Cas d’ouverture :
N’est ouvert que dans les cas limitativement énumérés par l’article 402 alinéa
2 du CPC (si depuis la décision, il a été recouvré des pièces décisives qui avaient été
retenues par la partie adverse et que leur rétention est de nature à modifier le
contenu de la décision, si dans le cours de l’instruction de l’affaire, il y a dol tel que
faux témoignages ou faux rapports d’experts et s’il a été jugé sur des pièces
reconnues fausses depuis la décision rendue.
- 2- Conditions d’exercices :
- Le délai pour former une demande en rétractation est de 30 jours à
compter de la notification de la décision attaquée et ce délai peut être triplé en
faveur des parties qui n’ont ni résidence ni domicile au Maroc.
- 3- La procédure et les effets :
- Cette demande en rétractation est portée devant la juridiction qui a
rendue la décision attaquée. Si la rétractation est admise, les parties seront
remises dans l’état ou elles se trouvaient avant le jugement.
-C- Le pourvoi en cassation :
- Ce pourvoi a pour objet de faire annuler par la cour suprême les
décisions rendues en dernier ressort en violation de la loi. La cour suprême
ne juge pas à nouveau l’affaire, mais elle renvoie si elle casse l’arrêt à une
autre juridiction.
- 1- Les causes d’ouvertures du pourvoi en cassation :
-Violation de la loi interne, c'est-à-dire méconnaissance ou fausse application de
la loi marocaine dans le dispositif du jugement.
- Violation d’une règle de procédure ayant causée préjudice à une partie
(absence de notification).
- Incompétence, ce peut être incompétence d’attribution ou territoriale.
- L’excès de pouvoir, c’est le cas lorsque le juge a empiété sur les attributions
du pouvoir exécutif (c’est le cas lorsqu’il porte atteinte au droit et à la liberté
de la défense qui exige que la procédure soit contradictoire.
Le défaut de base légale ou de motif, absence de motivation des décisions rendues ;
en effet, toutes les décisions doivent constituer une application régulière des textes
en vigueur.
2- Les conditions du pourvoi en cassation :
Toutes les décisions de l’ensemble des juridictions peuvent faire l’objet d’un
tel pourvoi si elles sont rendues en dernier ressort, de même lorsque le procureur
général du Roi près de la cour suprême apprend qu’une décision a été rendue en
violation des règles de procédure ou de loi et aucune des parties ne s’est pourvue en
cassation dans les délais il va saisir la cour suprême. S’il y a cassation les parties ne
peuvent s’en prévaloir pour éluder les dispositions de la décision cassée, ce recours
a pour objet d’éviter tout en les sanctionnant les erreurs d’interprétation ou
d’application de la loi qui peuvent être commises par certains juges et ce afin d’éviter
que ne subsistent une jurisprudence contraire au texte en vigueur.
Le ministère public ne peut agir que si les parties ont laissés le délai s’écouler sans
se pourvoir.
D’ailleurs, si le recours aboutit à la cassation, les parties ne peuvent pas s’en
prévaloir et la décision attaquée précédemment rendue par la cour d’appel
conservera à leur égard tous ces effets (on sanctionne ainsi le désintéressement des
parties).
Reste à évoquer le pourvoi pour excès de pouvoir des juges ; exemple : le juge n’est
pas autorisé à prononcer l’annulation d’un acte administratif ou sa suspension. En
effet, dans le cadre de l’expropriation pour cause d’utilité publique, le juge ne peut
que vérifier si les formalités légales d’expropriation ont étés accomplies mais il ne
peut pas se prononcer sur l’opportunité d’une telle mesure. Il ne pourra que
sanctionner ce comportement en prononçant contre l’administration, une
condamnation pécuniaire.
3- Procédure et effets :
En ce qui concerne la procédure, les parties doivent obligatoirement avoir
recours au ministère d’un avocat à la cour suprême. Celui-ci introduit le pourvoi par
une requête qu’il signe et dépose au greffe de la juridiction qui a rendu la décision
attaquée ou directement au greffe de la cour suprême. La requête est accompagnée
en expédition de la décision attaquée. Le demandeur devra s’acquitter de la taxe
judiciaire. Le délai pour saisir la cour est de 30 jours à compter du jour de la
notification de la décision déférée. En tout cas dès la formation du recours et
transmission du dossier de l’affaire par la juridiction , la procédure devant
la cour suprême s’enclenche. Le demandeur constitue un avocat agrée qui est
chargé de déposer la requête et le secrétaire greffier de cette juridiction va notifier le
pourvoi au défendeur. Il en va de même pour la transmission du dossier par le
premier président au président de la chambre compétente qui désigne à son tour un
conseiller rapporteur chargé de la procédure.
Ce magistrat dépose son rapport quand il estime que l’affaire est en état d’être jugée
et le dossier est transmis au procureur général qui le remet à l’avocat général en vue
de préparer ses conclusions.
Quant aux effets du pourvoi, aucun effet suspensif ni dévolutif, car ce n’est pas
l’affaire qui est examinée à nouveau, mais la décision rendue à l’occasion de l’affaire.
La décision de cette cour peut consister en un arrêt de rejet si le pourvoi n’est pas
fondé ou un arrêt de cassation si le pourvoi s’avère fondé.
En cas de cassation, l’affaire est renvoyée devant la juridiction du même ordre que
celle qui avait statuée et si la juridiction de renvoi statue comme la 1ère juridiction dont
la décision a été annulée, s’il y a un nouveau pourvoi pour les mêmes moyens
l’affaire sera portée devant une juridiction spéciale à savoir les chambres réunies ( en
France on parle de l’assemblée....).

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