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Le financement du projet 

:
Le financement d’un projet professionnel ne doit pas reposer sur une seule source de financement.
En effet, pour qu’un projet soit cohérent, il est important de réussir à combiner plusieurs types de
ressources.

Pour financer un projet professionnel, l’entrepreneur doit, dans un premier temps, s’appuyer sur ses
fonds propres, puis lorsque cela n’est pas suffisant, il peut se tourner vers des sources de
financement extérieures.

1- Moyens de financement d’un projet :

1.1- Les fonds propres de l’entrepreneur

1.1.1- Auto financement :

La première source de financement d’un projet professionnel repose toujours sur les apports
personnels de l’entrepreneur, c’est-à-dire sur les économies personnelles qu’il souhaite investir dans
son entreprise. Evidemment, plus il y a d’associés d’entreprise investis dans le projet, plus l’apport de
départ sera important.

1.1.2- L’entourage du porteur de projet « Love money » :

Il arrive que l’entourage de l’entrepreneur souhaite donner un petit coup de pouce au projet sous la
forme d’un don ou d’un prêt. Les sommes ainsi récoltées, désignées sous le terme de “love money”
permettent de renforcer l’apport de l’entrepreneur pour démarrer et développer son projet.

1.2-La recherche de financement externe

Lorsque ses fonds propres ne suffisent pas à couvrir les dépenses nécessaires au lancement de son
projet, l’entrepreneur peut se tourner vers :

1.2.1- Un établissement bancaire :

L’emprunt bancaire (ou prêt professionnel) est l’une des méthodes de financement les plus
recherchées lorsqu’il s’agit de lancer un projet professionnel. Grâce à cela, l’entrepreneur peut
disposer rapidement de la somme d’argent nécessaire à la construction de son projet. Il est toutefois
important de rappeler que le recours à l’emprunt bancaire n’est jamais gratuit, à chaque échéance
de remboursement, l’entrepreneur est tenu de payer des intérêts d’emprunt.

Le secteur bancaire marocain met à la disposition des entrepreneurs des produits de financement
des investissements nécessaires au développement de leur projet. Il propose ainsi:

✓des crédits à moyen et long terme pour la réalisation de projets de création, d’extension ou de
modernisation d’entreprise.

✓des crédits d’investissement en leasing pour permettre l’acquisition en location des biens
meubles ou immeubles pour l’entreprise.
1.2.2- Un ensemble de contributeurs :

le financement participatif, souvent désigné sous le terme de crowdfunding, est une méthode de
financement qui permet à l’entrepreneur de faire financer une partie de son projet professionnel par
des particuliers ou des entreprises qui s’intéressent à son projet. Le financement participatif peut
prendre la forme d’un don, avec ou sans contrepartie, ou d’un prêt gratuit ou rémunéré.

Le financement participatif peut être sous forme d’un :

 Capital-investissement :

Le terme « capital-investissement » concerne plutôt l'investissement dans des sociétés non cotées en
bourse, et donc les projets concernés doivent être innovants, à fort potentiel de croissance, cette
activité consiste pour un investisseur à apporter des fonds propres à une société qui n'est pas encore
cotée, en échange d'une participation dans son capital.

 Associations et fonds de soutiens et financement des projets :

Ce sont des établissements qui aident les porteurs de projets à concrétiser leurs projets de création
d'entreprises. Ces entrepreneurs bénéficieront d’un soutien financier, d’un accompagnement dans
les différentes phases de réalisation de leur projet et d’un suivi pour assurer la pérennité de leur
entreprise.

Au Maroc plusieurs associations et fonds adoptent et réalisent cette activités à savoir :

Réseau Entreprendre Maroc Fonds de garantie de la caisse centrale de garantie (2006), Fonds Hassan
II (2000), Association Maroc Télécom pour la création et la promotion de l'emploi (2005), Fonds
d’appui au financement de l’entrepreneuriat (2020) … .

2- Les étapes d’obtenir un financement de projet :

Étape 1 - Construire un business plan :

Avant de partir à la recherche de financement, l’entrepreneur doit mettre au point son projet. Pour
cela, rien de tel que de construire un business plan complet et cohérent. Ce document permet de
mettre à plat le projet afin de pouvoir le présenter aux potentiels investisseurs. Lors de la rédaction
de ce document, le porteur de projet doit être le plus convaincant possible pour rassurer les
investisseurs de l’intérêt et de la rentabilité de son projet.

Étape 2 - Dresser le plan de financement :

Grâce à la rédaction de ce document financier, l’entrepreneur va recenser l’ensemble des sources de


financements sur lesquelles il peut compter. C’est en rédigeant ce document, qu’il va décider sur
quels types de financement son projet va s’appuyer. Le plan de financement lui permet également de
s’assurer de la viabilité de son entreprise. La demande de financement à son tour se déroule en 3
étapes :

1. Produire les états financiers :

Les états financiers fournissent un portrait de la performance de votre entreprise, et vous aident à la
gérer, à planifier son avenir, à chercher du financement et bien plus encore.

Les banques, les investisseurs et d’autres intervenants utilisent également les états financiers pour
évaluer la santé et la liquidité de votre entreprise et prendre des décisions à son égard.

«Les états financiers démontrent la viabilité de votre entreprise et vous permettent de prendre des
décisions financières éclairées pour assurer son succès», explique Grant Godfrey, directeur principal
à BDC.

2. Élaborer votre montage financier :

Le montage financier est une opération courante menée par les entreprises dans le cadre d’un
financement. C’est le processus qui rassemble toutes les actions à mener pour mettre en parallèle les
besoins financiers d’une entreprise et les ressources qu’il est possible de trouver.

Un montage financier amène à la réalisation d’analyses complexes qui nécessitent de faire appel à de
nombreux acteurs, de domaines variés, et en plus de valider préalablement la capacité d’une
entreprise à mener à bien un projet, le montage financier permet également de faire des prévisions
sur sa rapidité d’exécution.

3. Préparer votre demande de financement :

Les demandes de financement bancaire professionnel s’accompagnent généralement de plusieurs


documents et justificatifs. La nature de ces pièces diffère selon le projet envisagé : création
d’entreprise, développement d’activité, etc. Quoiqu’il en soit, les établissements bancaires réclament
généralement un business plan et un business model.

L’entrepreneur doit bien évidement ;

o Rédiger la demande

o Présenter la demande

o L'analyse de la demande et les types de financement appropriés

Le choix d’un statut juridique :


1- Les différents statuts juridiques d’une entreprise

1.1- Entreprise individuelle (EI) ou individuelle à responsabilité limitée (EIRL) :

L'entreprise individuelle est la forme choisie en grande majorité par les créateurs d’entreprise.
L’entreprise individuelle est une forme juridique souple mais la responsabilité de l'entrepreneur peut
être illimitée.

 Associé(s) : L’entrepreneur individuel uniquement (personne physique)

 Responsabilité de l’associé ou des associés : L’associé est responsable sur l’ensemble de ses


biens personnels. Il est possible d’effectuer une déclaration d’insaisissabilité devant notaire
pour les biens fonciers (bâtis ou non bâtis) non affectés à l’usage professionnel. Il est
également possible de choisir l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL), avec
création d’un patrimoine professionnel

 Dirigeant(s) : L’entrepreneur individuel, qui dispose des pleins pouvoirs

 Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale

 Capital social : Aucun

 Régime social : Régime des travailleurs non-salariés

 Imposition des bénéfices : Impôt sur le revenu (bénéfices industriels et commerciaux,


bénéfices non commerciaux ou bénéfices agricoles). En entreprise individuelle à
responsabilité limitée (EIRL), possibilité d'opter pour l’impôt sur les sociétés, sous conditions.

1.2- Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : un statut pour associé
unique

Il s’agit d’une société à responsabilité limitée (SARL) qui ne comporte qu’un associé. Ces deux formes
juridiques partagent donc de nombreuses caractéristiques.

 Associé(s) : Un seul (personne physique ou morale)


 Responsabilité de l’associé ou des associés : Limitée à ses apports, sauf fautes de gestion si
l'associé est aussi gérant de l'entreprise
 Dirigeant(s) : Un ou plusieurs gérants (personnes physiques), dont l’associé peut (ou non)
faire partie
 Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale
 Capital social : Libre, en fonction de la taille et des besoins de l'entreprise
 Régime social : Si le gérant est aussi l’associé unique, il est considéré comme travailleur non-
salarié. Sinon, le gérant est assimilé-salarié
 Imposition des bénéfices : Impôt sur le revenu de l’associé unique s’il s’agit d’une personne
physique (avec possibilité de choisir l’impôt sur les sociétés). Si l’associé est une personne
morale, impôt sur les sociétés.

1.3- Société à responsabilité limitée (SARL) : créer une société avec un apport minimum
flexible

La société à responsabilité limitée (SARL) comprend au minimum 2 associés. Cette forme juridique
est la plus répandue pour les sociétés. En revanche, elle ne peut être choisie pour les professions
juridiques, judiciaires ou de santé (hors pharmaciens).

 Associé(s) : De 2 à 100 (personnes physiques ou morales)

Responsabilité de l’associé ou des associés : Limitée à leur apport, sauf fautes de gestion si les
associés sont aussi gérants de la société.

 Dirigeant(s) : Un ou plusieurs gérants (personnes physiques), qui peuvent être (ou non) les
associés Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale
 Capital social : Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société
 Régime social : Un gérant majoritaire est considéré comme travailleur non salarié, un gérant
égalitaire ou minoritaire est assimilé-salarié
 Imposition des bénéfices : Impôt sur les sociétés, avec possibilité d’opter pour l'impôt sur le
revenu dans certains cas (SARL « de famille » ou certaines SARL de moins de 5 ans).

1.4- Société anonyme (SA) : pour des projets d'envergure avec une responsabilité limitée

Ce type de société permet de réunir beaucoup d’associés (ou « actionnaires ») et beaucoup de


capitaux.

Associé(s) : Au minimum 2 (personnes physiques ou morales). Au minimum 7 pour les sociétés


dont les actions sont admises aux négociations sur un marché réglementé (marché boursier) ou
sur un système multilatéral de négociation

Responsabilité de l’associé ou des associés : Limitée à leur apport


Dirigeant(s) : Un conseil d’administration (de 3 à 18 membres), obligatoirement actionnaires,
avec un président désigné parmi eux (et un éventuel directeur général)

Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale

Capital social : Au minimum 300 000 DH

Régime social : Le président du conseil d’administration est assimilié-salarié, les autres membres
ne sont pas rémunérés et ne relèvent d’aucun régime social

Imposition des bénéfices : Impôt sur les sociétés, avec possibilité de choisir l’impôt sur le revenu
dans certains cas (pour certaines SA de moins de 5 ans).

2.4-Société par actions simplifiée (SAS) ou société par actions simplifiée unipersonnelle
(SASU)

Ce type de société permet une large souplesse au niveau du capital et de la transmission des
actions. En revanche, SAS ou SASU ne peuvent être choisies pour les professions juridiques,
judiciaires ou de santé.

Associé(s) : Au minimum un associé (personne physique ou morale). Quand elle ne comporte


qu’un associé, il s’agit d’une société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)

Responsabilité de l’associé ou des associés : Limitée à leur apport

Dirigeant(s) : Un président (personne physique ou morale), mais avec obligation d’un


représentant légal (qui peut être le président). Les règles d’organisation de la société sont fixées
librement dans les statuts

Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale

Capital social : Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société

Régime social : Le président d’une SAS est assimilé-salarié

Imposition des bénéfices : Impôt sur les sociétés, possibilité de choisir l’impôt sur le revenu dans
certains cas.
2.5- Société en nom collectif (SNC) : pour une responsabilité solidaire et indéfinie des
associés

Moins répandue qu'une SA ou une SARL, la société en nom collectif (SNC) est une société dans
laquelle les associés, qui sont au minimum 2, ont la qualité de commerçants. Ils sont
responsables de manière solidaire et indéfinie des dettes de la société. Cette forme ne peut être
choisie pour les professions juridiques, judiciaires ou de santé (hors pharmaciens).

Associé(s) : Au minimum 2 (personnes physiques ou morales)

Responsabilité de l’associé ou des associés : Les associés sont responsables solidairement, sur
l’ensemble de leurs biens personnels

Dirigeant(s) : Un ou plusieurs gérants (personnes physiques ou morales), dont les associés


peuvent (ou non) faire partie

Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale

Capital social : Libre, en fonction de la taille et des besoins de la société

Régime social : Les associés et le(s) gérant(s) sont considérés comme travailleurs non-salariés

Imposition des bénéfices : Les associés sont imposés sur leur part des bénéfices (impôt sur le
revenu). La société peut opter pour l’impôt sur les sociétés.

2.6- Société coopérative de production (SCOP) : une société dont les salariés sont associés

La société coopérative de production (SCOP) est une société dans laquelle les salariés sont les
associés majoritaires de l'entreprise. Elle peut avoir un statut juridique de société anonyme (SA),
société par actions simplifiée (SAS) ou société à responsabilité limitée (SARL).

Associé(s) : Au minimum 2 en SAS/SARL et 7 en SA

Responsabilité de l’associé ou des associés : Limité à leur apport en SAS et SA, responsabilité civile
et pénale en SARL

Dirigeant(s) : Un gérant élu par les associés. Le dirigeant ou gérant est assimilé à un salarié s'il est
rémunéré

Responsabilité du ou des dirigeant(s) : Responsabilité civile et pénale.


Capital social : 300 DH minimum en SCOP SARL ou SAS et 180 500 DH pour la SCOP SA

Régime social : Les associés et le(s) gérant(s) sont assimilés à des salariés s'ils sont rémunérés

Imposition des bénéfices : La SCOP est soumise à l'impôt sur les sociétés (IS), assujettie au taux
normal. Le résultat peut être exonéré d'impôt sur les sociétés, s'il est affecté pour une moitié aux
salariés et pour l'autre moitié doté en réserve, suite à un accord de participation.

2- Les critères de choix d’un statut juridique :

Le choix du statut juridique est primordial car il entraine des conséquences fiscales et sociales. Il
détermine également les démarches à effectuer lors de la création de la société ainsi que sa gestion
fiscale, administrative ou sociale.

Le statut juridique est choisi selon nombreuse critères à retenir :

 Le nombre de personnes dans l’entreprise.

• Lorsque le porteur de projet souhaite travailler seul, il pourra opter pour les statuts juridiques
suivants : Autoentrepreneur ; Entreprise individuelle ; SARL AU : Société à Responsabilité Limitée à
Associé Unique.

• Lorsque le porteur de projet souhaite s’associer à d’autres personnes, il devra obligatoirement


opter pour une structure sociétale, dont : Société à Responsabilité Limitée (SARL); Société Anonyme
(SA); Société Anonyme Simplifiée (SAS); Société en Nom Collectif (SNC); Société en Commandite

Simple (SCS); Société en Commandite par Action (SCA)…..

 La taille du projet, le montant d’investissement requis et celui de votre apport


personnel :

Certains statuts ont des plafonds, d’autres pas, afin de mettre à l’abri un patrimoine privé des
aléas de son activité professionnelle, il ne faut pas opter pour une structure dans laquelle les
associés sont responsables indéfiniment et solidairement des dettes de l’entreprise. Dans ce cas,
il faut s’orienter vers d’autres statuts juridique (SA, SARL, SAS…) permettant de limiter la
responsabilité des associés aux montants de leurs apports.

 L’ampleur du projet :
En effet, le dirigeant peut être assimilé salarié ou non salarié, En fonction de la dimension du projet,
certains statuts juridiques s’avèrent plus appropriés que d’autres. En effet, les projets qui nécessitent
des investissements importants sont généralement envisagés au sein de sociétés de capitaux comme
la société anonyme (SA). Ainsi, la SA s’avère particulièrement adaptée aux projets de grande
envergure.

Son organisation permet de regrouper une multiplicité d’actionnaires et d’introduire la société en


bourse.

 Le régime fiscal :

Selon le statut que vous choisirez, votre entreprise ne sera pas soumise au même type d’impôts
et vous non plus.

Et on peut distinguer deux types d’impôts qui sont :

o l’impôt sur le revenu qui concerne l’entreprise individuelle, dans ce cas la déclaration
fiscal prend en compte les revenus personnels du créateur et le bénéfice de l’entreprise.
o l’impôt sur les sociétés (SARL, SA, SAS…) dans ce cas, la déclaration fiscal prend en
compte seuls les bénéfices de l’entreprise.

SOURCES :

https://www.lecoindesentrepreneurs.fr/composition-dossier-demande-financement-professsionnel/

https://www.legalstart.fr/fiches-pratiques/financement/financement-de-projet/#ancre1

https://www.cci-paris-idf.fr/fr/entreprises/creation/choisir-statut-juridique-entreprise#:~:text

Michel Lyonnet du Moutier  « Financement de projet et partenariats public-privé » (2012)

Anne-Marie Toledo, Paul Lignières «  Le financement de projet »( 2002)

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