Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
------------------- -------------------
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS MINISTRY OF SECONDARY
SECONDAIRES EDUCATION
------------------- -------------------
SECRETARIAT GENERAL SECRETARIAT-GENERAL
------------------- -------------------
PROJET DE CONSTRUCTION ET THE CONSTRUCTION AND EQUIPIPNG OF
D’EQUIPEMENT DU LYCEE SECONDAIRE EKOUNOU PROFESSIONAL SECONDARY
PROFESSIONNEL D’EKOUNOU SCHOOL PROJECT
------------------- -------------------
UNITE GE GESTION MANAGEMENT UNIT
Tél : 222.23.66.56 Tél : 222.23.66.56
Niveau : Technicien
SOMMAIRE
EQUIPE DE PRODUCTION..........................................................................................................3
REMERCIEMENTS........................................................................................................................4
LISTE DES PROFESSIONNELS AYANT PARTICIPE A L’ATELIER D’ANALYSE DE LA
SITUATION DE TRAVAIL...........................................................................................................5
EQUIPE HOMOLOGUE DU MINESEC.......................................................................................6
SIGLES ET ABBREVIATIONS.....................................................................................................7
LISTE DES TABLEAUX...............................................................................................................8
GLOSSAIRE...................................................................................................................................9
INTRODUCTION.........................................................................................................................13
I. DESCRIPTION GÉNÉRALE DE LA PROFESSION.......................................................15
II. DESCRIPTION DU TRAVAIL..........................................................................................28
III. SUGGESTIONS CONCERNANT LA FORMATION......................................................46
RÉFÉRENCES..............................................................................................................................47
ANNEXES.....................................................................................................................................49
Expert Financier,
1 Dr. TCHOMGOUO NZALLI Gédéon Directeur de projet Analyste financier et
gestion des entreprises
Expert Socio-
3 TAMO MBOUYOU Éric Stève Expert 2
Économiste
La mission adresse aussi ses remerciements à toutes les structures publiques et privées
qui ont bien voulu accueillir ses équipes au cours des descentes de terrain.
9 Composant Équipement
EDOUBE KONDA WALTER
10 MBENTI NSOUNGUI Roger jean IPR
19 IPN
BENJAMIN NKWANUI
Les définitions apportées aux termes ci-après, sont inspirées de l’ensemble des
documents d’ingénierie de formation professionnelle, des documents de gestion des
ressources humaines et des normes liées à la formation professionnelle.
Mot ou
Définition
expression
Notions et des concepts relatifs aux sciences, aux arts ainsi qu’aux
Connaissances législations, technologies et techniques nécessaires dans
l’exercice d’un métier.
Exigences de
Exigences établies pour qu’une tâche soit réalisée de façon
réalisation de la
satisfaisante.
tâche
Habiletés
Stratégies intellectuelles utilisées dans l’exercice d’un métier.
cognitives
Habiletés
Exécution et contrôle de gestes et de mouvements lors de
motrices et
l’exécution d’une tâche.
kinesthésiques
Niveaux
d’exercice du Degrés de complexité dans l’exercice d’un métier.
métier
Résultat de
Produit, un service ou une décision.
travail
Dans l’exercice d’un métier, qu’il s’agisse d’un produit, d’un service
ou d’une décision, le résultat d’une tâche doit présenter une utilité
particulière et significative.
Ainsi, l’ingénierie pédagogique de l’APC prend donc le marché du travail à la fois comme source de la
planification du développement des filières de formation et comme destinataire des lauréats de la
formation. La recherche d’adéquation entre l’offre de formation et les besoins du système productif
guide les quatre phases de la démarche de réalisation de l’Approche par Compétences en
Développement des Compétences Techniques et Professionnelles (DCTP).
D’un autre côté, des études antérieures réalisées d’une part par le Cabinet TECSULT – EDUPLUS en 2002
sur « les potentialités du marché du travail et la définition des niches pour la formation technique et
professionnelle au Cameroun » à la demande du Gouvernement camerounais, et d’autre part par
SHOBHANA SOSALE et KIRSTEN MAJGARD en 2016 sur le thème « Renforcer les compétences au
Cameroun : Développement de la main d’œuvre , compétitivité et croissance » à la demande de la
Banque Mondiale, ont fait apparaître un besoin qualitatif et quantitatif en main d’œuvre qualifiée dans
des secteurs porteurs de l’économie nationale.
Face à ces défis majeurs, le Gouvernement de la République du Cameroun a sollicité et obtenu du Fonds
Koweitien de Développement Economique Arabe (FKDEA), un prêt d’un montant de 5,25 milliards FCFA
en vue de la construction et l’équipement du Lycée Professionnel des métiers du Bâtiment et des
Travaux Publics d’EKOUNOU dans le Département du MFOUNDI, Région du Centre. Une partie de ces
fonds sera consacrée à l’élaboration des curricula de formation.
En effet, les experts sont unanimes pour reconnaître que l’élaboration des curricula de formation
appropriés à la demande du marché de l’emploi constitue l’une des principales solutions au défi du
renforcement de la croissance économique, lequel passe par le développement du secteur des
Infrastructures, notamment des BTP.
C’est dans cette optique que le MINESEC, dans le cadre du Projet de construction et d’équipement du
Lycée Professionnel des métiers du Bâtiment et des Travaux Publics d’Ekounou, a sollicité dans le cadre
d’un marché, l’expertise d’un Cabinet pour élaborer les curricula de formation dans vingt (20) métiers du
Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) suivant l’APC.
De façon générale, l’objectif de la mission est de développer des curricula de formation dans les métiers
du bâtiment et des travaux publics des Lycées Professionnels, selon l’APC.
- Actualiser les études sectorielles (dossier d’opportunités) du secteur du bâtiment et des travaux
publics et soumettre le portrait de ce secteur à la validation technique relativement aux
spécialités à développer ;
Pour ce faire, l’approche méthodologique utilisée s’est appuyée d’abord sur une revue documentaire,
ensuite sur les données recueillies lors des Focus Groups organisés à Yaoundé et Douala au mois de mai
2020, et quelques fois sur des entrevues avec les professionnels exerçant quotidiennement le métier.
Partant de la méthodologie utilisée, le présent Rapport d’AST est structuré en trois parties principales
qui analysent la situation de travail et suggèrent le profil du programme de formation, les points à
renforcer, les modalités de stage en milieu professionnel. Ces articulations se présentent comme suit :
(i) la description générale de la professionnelle, (ii) la description du métier et (iii) les suggestions
concernant la formation.
L'appellation de ‘’Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics’’ a été retenue lors de l'AST à
la suite d’un consensus des professionnels du secteur, puisqu'il représentait adéquatement la définition
du métier. Pour certains membres du focus group, le terme Mécanicien d’Engins Lourds était
suffisamment évocateur de la réalité du métier.
Le mécanicien d’engins de chantier intervient dans le cadre d’une procédure d’entretien courant ou en
urgence sur une demande expresse. Il assure la maintenance préventive et corrective des engins de
chantiers.
De façon globale, les professionnels se sont accordés sur les principales activités du Mécanicien d’Engins
de Chantier ou de Travaux Publics qui consistent notamment à démonter, contrôler, remplacer,
remonter et régler les organes des engins : pompes, injecteurs, pistons, roulements, embrayages,
suspensions, etc. Il prend connaissance des procédures de démontage et de remises en service de
l’engin à réparer et des consignes de sécurité propres à l’intervention qu’il entreprend. En cas de panne
il effectue un diagnostic en pratiquant des tests et des mesures : détection de vibrations, défaut
électrique, jeu ou manque de jeu dans un rouage…
Lorsque la pièce défaillante est identifiée, le Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux
Publics opère le plus souvent la remise en état par un changement standard de la pièce. Dans le cadre
des contrôles réguliers et programmés par la documentation des constructeurs des engins, le Technicien
Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics règle les organes à l’arrêt (propreté, usure),
mais aussi en fonctionnement (bruit, surchauffe, signal électrique). Pour ce faire, il utilise des
Les préoccupations du Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics sont liées aux impératifs
de sécurité, de qualité technique, de disponibilité, de fiabilité des équipements dans le respect des
instructions, des normes, des délais et des principes liés à un caractère constructif. Il est amené à
travailler sur des équipements lourds anciens et nouveaux, l’utilisation rationnelle de techniques
d’intervention de types variés (traditionnelles ou innovantes), l’intervention dans le cadre du respect de
consignes liées aux temps de travail et aux coûts, au respect des consignes d’hygiène, de sécurité et de
l’environnement, à la participation à la valorisation de l’image du métier et de l’entreprise vis-à-vis des
tiers.
Les activités du Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics requièrent des équipements et
matériels spécifiques et innovants liés : à la sécurité, à la commande hydraulique, à la commande
pneumatique, à la commande électronique, à l’utilisation des fluides hydrauliques et/ou pneumatiques,
à l’utilisation des carburants et lubrifiants, à l’utilisation des appareils modernes de diagnostic, à la
préservation du bien.
Les compétences du Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics s’exercent dans
des conditions optimales de sécurité et de protection de la santé, en environnements intérieurs et
extérieurs et qui nécessitent des précautions particulières liées au travail en pleine forêt, en zone rurale,
dans la poussière, la boue, en temps de soleil comme en temps de pluie.
Le travail est souvent organisé en équipe et comporte des tâches variées en raison de la complexité des
engins à réparer ou à maintenir. L’activité nécessite de maintenir une position couchée, accroupie ou
débout tout en manipulant les outils de démontage et remontage des organes de l’engin dont
l’entretien courant devra être assuré par l’utilisateur. Ce métier peut nécessiter des déplacements
lointains. La nature des opérations réalisées et les caractéristiques de l’environnement (intempéries,
pénibilité du travail, bruit, poussière, température, etc.) imposent de respecter strictement les règles et
les consignes de sécurité.
Le poste occupé par le Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics peut évoluer
rapidement après des formations complémentaires de spécialisation sur des équipements spécifiques,
en l’occurrence la maintenance des matériels de construction et de manutention, la maintenance des
moteurs diesel et de leurs équipements, la maintenance des systèmes embarqués de l'automobile ou
des engins lourds, la maintenance des moteurs diesel, la réalisation de circuits oléo-hydrauliques et
pneumatiques.
Par ailleurs, certains concessionnaires d’équipements de chantier peuvent proposer différents niveaux
de renforcement des capacités sur leurs équipements.
Ces formations favorisent l’évolution vers une prise de responsabilité et de supervision en qualité de
Chef Mécanicien au sein des entreprises du BTP.
Le Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics réalise son travail dans les
secteurs professionnels diversifiés :
Génie civil;
Carrières;
Mines;
Voiries;
Travaux de construction spécialisés;
Collecte, traitement et élimination des déchets, récupération;
Autres industries extractives;
Construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels;
Son environnement de travail est varié : atelier, chantier, carrière, forêt, zone urbaine, zone rurale,
bruit, poussière, boue, odeur, forte humidité, chaleur intense, pluie etc. Ce qui nécessite des
précautions particulières en termes de sécurité.
Il doit être prudent, avoir de bons réflexes et beaucoup de perspicacité. Il faut une très bonne technique
pour intervenir sur ces types d'engins. Il faut avoir le bon sens et la rapidité dans l’action, car en cas de
tâtonnement et d’inefficacité, les pertes financières peuvent être énormes et préjudiciables sur le délai
de livraison du chantier. Il doit avoir une bonne connaissance des techniques de diagnostic,
d’organisation, de planification et d’intervention de maintenance préventive et corrective.
A cet effet, les entreprises du BTP sont très exigeantes sur le respect des règles de santé et de sécurité,
de l'environnement de travail, conformément à la Constitution de l'OIT qui établit le principe selon
lequel les travailleurs doivent être protégés contre les maladies en général, les maladies
professionnelles et les accidents qui résultent de leur emploi en particulier. D’autre part, les exigences
du milieu professionnel du Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics font qu’il
est primordial pour lui de respecter scrupuleusement ces règles de santé et de sécurité au travail, tout
en adoptant de manière permanente une attitude écologiquement responsable.
Les conséquences de cette évolution technologique sont donc à considérer pour l'élaboration des
référentiels de métier-compétences et de formation. Les connaissances nécessaires en informatique et
celles liées au type de matériel et technologies présents sur les engins de chantier sont également à
prendre en compte. En somme, les apprenants devront posséder des notions fondamentales qui leur
permettront d'accroître leur employabilité et de réaliser un parcours professionnel intéressant au fur et
à mesure qu'ils acquièrent de l'expérience.
Extraites du tableau 4 des tâches et opérations, les opérations susceptibles d’être influencées par les
innovations technologiques sont les suivantes:
4.2 Planifier le travail;
4.3 Effectuer les contrôles définis par la procédure;
4.5 Effectuer la maintenance préventive telle que préconisée par le constructeur;
4.6 Effectuer la mise à jour des indicateurs de maintenance;
5.4 Effectuer les contrôles, mesures et relever les écarts par rapport aux données du
constructeur ou de l’équipementier;
5.5 Analyser le système en dysfonctionnement et interpréter les contrôles er mesures;
5.6 Compléter si nécessaire le diagnostic avec l’aide de la plateforme d’assistance;
7.7 Paramétrer et configurer l’engin;
8.3 Réaliser des actions d’accompagnement technique.
Le secteur du BTP et la perspective de mise en exploitation des gisements miniers au Cameroun suscite
un fort engouement au sein de la population camerounaise en raison des considérations suivantes :
Le secteur renferme un fort potentiel d’emplois pour les jeunes;
Le secteur est très porteur car le BTP est en pleine émergence au Cameroun et le potentiel
minier camerounais est énorme. En conséquence, les activités de construction de bâtiments et
Il apparait tout de même, au regard des propos des experts du métier, que les conditions exigeantes
de travail, le déplacement souvent hors du lieu de résidence du travailleur et l’irrégularité des horaires
de travail et de paiement des prestations sont des éléments qui peuvent provoquer un désintérêt
envers la profession malgré tout le potentiel qu’elle présente. En fait, outre les connaissances et les
compétences acquises lors de la formation et par l'expérience en milieu de travail, l'accessibilité à la
profession demeure régulée en premier lieu par les habiletés et attitudes personnelles.
Après les échanges avec les professionnels du secteur, il ressort qu’au Cameroun, nous pouvons relever
les appellations suivantes pour l’activité :
- Mécanicien d’engins lourds;
- Mécanicien d’engins de BTP et carrière;
- Mécanicien réparateur d’engins de chantier;
- Mécanicien d’entretien et de maintenance d’engins de chantier et de travaux publics;
- Technicien de maintenance en matériel BTP;
- Mécanicien-réparateur d’engins de levage et de manutention;
- Mécanicien de machines lourdes.
Les informations recueillies lors de l’AST démontrent l’importance du cheminement professionnel dans
la sphère de la mécanique d’engins de BTP et carrières. Le titulaire du diplôme de Brevet Professionnel
en Mécanique d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics est employé comme Technicien Mécanicien
d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics. Il sera pleinement opérationnel après quelques mois
d’expérience en entreprise. En fonction de son projet professionnel, de ses aptitudes, après une
expérience professionnelle significative et selon ses compétences techniques, il peut évoluer à partir de
formations complémentaires en entreprise pour devenir :
Chef d’atelier ;
Contremaître ;
Chef de garage.
Plus généralement, il peut créer sa propre entreprise.
Ce métier est toutefois peu ouvert aux activités entrepreneuriales spécialisées en mécanique d’engins
spécifiques de chantier et de manutention. Généralement, les emplois sont offerts par des entreprises
qui œuvrent dans le secteur du BTP, des carrières et des mines et qui recrutent les Technicien
Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics. Les activités de nature entrepreneuriale
nécessitent des habilités raffermies par une expérience professionnelle et surtout de lourds
investissements, inaccessibles pour la plupart de personnes.
Le métier est ouvert aux personnes des deux sexes titulaires d’un Certificat de Qualification
Professionnelle dans le domaine. Toutefois, peuvent également être recrutées en qualité de Technicien
Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics, les personnes titulaires du CAP Mécanique de
Réparation Automobile-Diesel, Brevet de Technicien Mécanique Automobile, DQP Mécanique
Automobile, DQP Mécanique d’Engins Lourds et justifiant d’une expérience avérée dans la profession.
Quant aux horaires de travail, ils sont régis par la règlementation. Généralement sous la supervision
d’un Conducteur des Travaux, d’un Chef de chantier, d’un Chef d’Atelier Mécanique d’Engins, d’un
Ingénieur de Génie Civil, le Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics,
éventuellement Chef d’une équipe d’Aide-Mécaniciens d’Engins de Chantier ou d’ouvriers locaux,
travaille en fonction du calendrier préétabli lors de la détermination des paramètres de réalisation du
chantier. Le travail se déroule donc selon un horaire qui vise avant tout à achever la tâche dans les délais
prescrits. En effet, les horaires peuvent être décalés. Généralement des dépassements sont réguliers et
cette donne doit être intégrée par le travailleur.
1.7 Accessibilité des femmes au métier de Conducteur d’Engins de Travaux Publics, Bâtiment et
Carrières
Dans le contexte actuel, l’appellation du métier n’est pas féminisée, aussi dira-t-on « Technicien
Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics » pour désigner un travailleur, qu’il soit de sexe
masculin ou féminin.
Cependant, l’insertion socioprofessionnelle de la femme est une préoccupation majeure des autorités
camerounaises qui relèvent que la question d’emploi présente des signes discriminatoires à l’égard de la
femme. Les membres du focus group ont mené la réflexion sur l’accessibilité des femmes au métier de
Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics, afin d’en analyser les constats, les
causes de la situation actuelle et les opportunités.
D’entrée de jeu, les professionnels composant le focus group ont clairement dit qu’il n’y avait, pour eux,
aucune réticence à embaucher des femmes à titre de Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou
de Travaux Publics tant qu’elles présentaient des dispositions et compétences à exercer ce métier.
L’ouverture des employeurs semble donc effective et ne pourrait pas être la barrière première à la faible
présence des femmes dans le métier.
Afin d’étayer le rapport, un questionnaire fut présenté aux professionnels du métier. Les réponses
obtenues sont présentées à l’annexe 1 de ce rapport.
a) Constats
Les femmes travaillent dans d’autres branches d’activités du secteur du BTP et Mines en qualité
d’Assistant Architecte, d’Architecte, de Technicienne Supérieure de Génie Civil, d’Ingénieure de
Génie Civil, d’Assistante de Direction, de Responsable des Ressources Humaines, de Comptable,
d’Ingénieure en Électricité, de Cuisinière, de Femme de Ménage, de Manager/Chef de Chantier
Décoration d’Intérieur, de Cadre ou Agent Administratif, de Chef d’Unité et d’Intendant de
Chantier;
La présence des femmes dans le métier est très faible voire inexistante ;
Les femmes ne s’y orientent pas naturellement, d’où la forte présence des hommes;
Néanmoins quelques signes positifs ont été observés ces dernières années avec une présence de
plus en plus marquée de femmes dans les structures de formation au métier de Technicien
Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics. Cette nouvelle donne aboutira
certainement à la présence remarquable des femmes dans les ateliers de réparation des engins de
chantier et contribuera à changer la perception que le grand public a de ce métier, comme réservé
aux seuls hommes.
b) Causes
Les pesanteurs socioculturelles toujours présentes en raison d’un long héritage laissant croire que
ce métier est réservé aux hommes;
Les conditions difficiles d’exécution qui nécessitent de longues absences du foyer conjugal ou
familial, une endurance physique et un environnement de bruit, de poussière ou de boue et de
saletés diverses;
L’utilisation de nouvelles technologies faisant appel à la géolocalisation, aux systèmes embarqués,
au système de gestion opérationnelle, aux outils de diagnostic électronique des pannes et à
l’utilisation d’outils de communication modernes est d’introduction très récente sur les chantiers au
Cameroun.
Les structures de formation dédiées au métier de Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou
de Travaux Publics sont d’installation et de mise en place récente, exception faite de celle du
MATGENIE. Au Cameroun, on n’en dénombre qu’une demi-douzaine en moyenne disposant d’un
agrément du MINEFOP pour l’exercice de la formation professionnelle qui proposent entre autres
spécialités une formation en Conduite d’Engins de Travaux Publics et une autre en Réparation
d’Engins Lourds de Travaux Publics. Toutefois, des formations ponctuelles sont offertes par
quelques entreprises de BTP.
Le métier de Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics se pratique
souvent dans les zones d’accès difficile (en zones forestières et dans les zones rurales), dans un
environnement naturel souvent hostile (risques de piqûres et de morsures des animaux et
insectes), pendant de longues durées de travail (plusieurs mois).
c) Opportunités
1.8 Impact du métier de Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics au niveau
de l’environnement
De façon globale, les experts du secteur reconnaissent que le principal impact sur le plan
environnemental est celui lié à la forte activité de terrassement et d’exploitation des carrières en
général, avec des fuites d’huile, des gaz d’échappement rejetés dans la nature, l’encombrement des
voies par les engins en panne ou en réparation, la dégradation du sol etc. Généralement, l'impact des
travaux du BTP est associé d’une part à la destruction des végétaux (réalisation de terrassements, de
fouilles et de base-vie), et provoquent d’autre part la perturbation de l’ambiance habituelle des
populations et des animaux (occupation des terres arables, bruits et odeurs des hommes, de la
poussière, des gaz d’échappement et des machines, etc…).
En outre, il importe de rappeler que les dispositions réglementaires prescrivent aux entreprises de BTP
la préservation de l’environnement au cours de l’exercice de leurs activités, ainsi que le développement
des plans de gestion environnementale et sociale au profit des communautés riveraines dont les
localités sont traversées les travaux, le développement des infrastructures de base à l’instar des écoles,
des centres de santé et des routes.
Il s’agit notamment :
Bien plus, en s’appuyant sur les dispositions réglementaires qui prescrivent le transfert de compétences
et de technologies aux nationaux, les participants au focus group ont affirmé que les entreprises sont
favorables et disponibles à recevoir des apprenants dans le cadre de la formation en alternance et de
stages professionnels. Ils ont également relevé, pour le saluer, les relations qui existent entre les
entreprises de BTP et les communautés où se déroulent les chantiers de réalisation d’ouvrages à travers
lesquelles les meilleurs élèves desdites communautés ont l’opportunité de se familiariser avec les
petites tâches de construction à l’occasion des stages de vacances.
Ils ont par ailleurs recommandé d’une part, que des partenariats dans le sens de l’intégration des
nationaux se créent entre les instituts de formation académique, professionnelle ou universitaire et les
entreprises du secteur du BTP, d’autre part, que les structures d’enseignement et de formation de
référence dans le domaine du BTP soient créées dans les chefs-lieux de région où se développent les
activités de grands travaux de construction et travaux miniers, à l’instar des régions de l’Est et de
l’Adamaoua, à l’effet de réduire les craintes et les peurs pouvant surgir du fait de l’éloignement de ces
zones par rapport aux centres urbains les plus fréquentés que sont Douala et Yaoundé.
Dans cette deuxième partie du rapport, sont présentés le processus de travail, les tâches et opérations,
les conditions de réalisation et les critères de performance rattachés à la fonction de travail de
Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics.
2.1. Définitions
Quelques définitions sont consignées dans cette partie pour faciliter la compréhension des aspects ci-
dessus évoqués.
Les tâches :
sont les principales activités qu’une personne doit mener dans l’exercice de sa profession;
sont les différents types de travaux qui sont exécutés de façon régulière ou ponctuelle ;
correspondent à un ensemble d’actions permettant d’obtenir un résultat précis, un service ou
un produit particulier.
Les opérations :
correspondent aux étapes à franchir pour remplir une tâche donnée;
décrivent de quelle manière est exécutée une tâche.
Le processus de travail suivant est recommandé pour le métier de Technicien Mécanicien d’Engins de
Chantier ou de Travaux Publics, en raison des tâches retenues et de leur ordonnancement par les
participants au focus group. Le processus présenté est assez générique pour coller aux différentes
situations de travail des diverses fonctions du domaine :
Prendre connaissance du travail à réaliser
Planifier le travail
Exécuter l’intervention
Vérifier le fonctionnement du système
Remettre en état le poste de travail.
Les tâches sont les actions qui correspondent aux principales activités de l’exercice du métier analysé.
Une tâche est structurée, autonome et observable. Elle a un début déterminé et une fin précise. Dans
l’exercice d’un métier, qu’il s’agisse d’un produit, d’un service ou d’une décision, le résultat d’une tâche
doit présenter une utilité particulière et significative.
Les informations recueillies ont permis de :
- Déterminer les tâches principales qui structurent l’activité de maintenance d’engins de chantier.
- Établir les opérations correspondant à chacune des tâches, c’est-à-dire les actions qu’implique la
réalisation de cette tâche.
- Ordonnancer les tâches et les opérations.
L’exercice de détermination des tâches a permis de proposer ce qui suit :
N° Les tâches
Le tableau des tâches et des opérations présentées ci-après est le résultat d’un consensus des
professionnels du métier. Dans le tableau, les tâches (l’axe vertical), sont numérotées de un à huit. Les
opérations associées à chacune des tâches se trouvent à l’horizontal.
Aux fins de l’exercice, le tableau des tâches et des opérations définit le portrait du métier de Technicien
Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics au moment de l’analyse de la situation de
travail. Le niveau de référence considéré est celui de l’entrée sur le marché de l’emploi.
Suite à l’identification des tâches et des opérations, l’ordonnancement général a été fait par consensus
et proposé pour adoption par consensus. Les discussions avec les professionnels du métier laissent
cependant comprendre que dans la pratique, bon nombre des tâches et opérations sont “dynamiques”.
Elles sont parfois réalisées sans ordonnancement spécifique, au regard de la charge de travail
journalière, des modalités prescrites par le chef d’équipe ou des priorités présentes en termes
d’exécution des travaux.
Les précisions suivantes ont pour objectifs d’expliciter le contenu des opérations et d’apporter quelques
commentaires.
2.1 Collecter auprès du client les informations nécessaires à son intervention, c’est :
2.1.1 Établir le contact avec le client ou l’utilisateur de l’engin;
2.1.2 Mettre en place par des questions judicieuses les conditions nécessaires pour
écouter l’utilisateur de l’engin en vue de collecter le maximum d'informations,
analyser le besoin ou le problème et formuler un diagnostic ou une adaptation;
2.1.3 Collecter les données d'identification du matériel et de ses équipements;
2.1.4 Collecter les données techniques et réglementaires;
2.1.5 Participer au débat pour aboutir à une synthèse;
2.1.6 Tenir compte des souhaits des partenaires/utilisateurs;
2.1.7 Prendre des notes;
2.1.8 S'exprimer avec aisance et rigueur.
2.2 Remplir les informations du client et de l’engin dans une fiche d’identification de l’engin,
c’est :
5.1 Nettoyer l’engin afin d’identifier les éventuelles fuites d’huile, d’eau et de carburant, c’est :
5.1.1 Se procurer les fluides et moyens de nettoyage;
5.1.2 Procéder au nettoyage systématique des parties incriminées.
5.2 Confirmer le dysfonctionnement ressenti et énoncé par le client ou l’utilisateur, c’est :
5.2.1 Procéder aux contrôles adéquats (auditifs, visuels et essais divers).
5.3 Recenser les informations techniques nécessaires aux diagnostics c’est :
Analyse de Situation de Travail (AST)– Mécanicien d’Engins de Chantier et BTP Page 35
5.3.1 Identifier l’engin et ses équipements;
5.3.2 Vérifier et interpréter les indications portées sur l’ordre de réparation (OR);
5.3.3 Définir les critères de recherche associés;
5.3.4 Rechercher les informations (historique engin, notes techniques, logiciel).
5.4 Effectuer les contrôles, mesurer et relever les écarts par rapports aux données du
constructeur et/ou de l’équipementier, c’est :
5.4.1 Choisir les outils de diagnostic adaptés;
5.4.2 Appliquer la procédure recommandée;
5.4.3 Comparer les données relevées aux données du constructeur ou de
l’équipementier.
5.5 Analyser le système en dysfonctionnement et interpréter les contrôles et mesures, c’est :
5.5.1 Formuler et hiérarchiser les hypothèses;
5.5.2 Établir la relation cause-effet entre les symptômes identifiés et la grandeur
mesurée;
5.5.3 Analyser les données recueillies liées au dysfonctionnement;
5.5.4 Établir le diagnostic avec ou sans assistance de la plateforme.
5.6 Compléter si nécessaire le diagnostic avec l’aide de la plateforme d’assistance, c’est :
5.6.1 Contacter une assistance technique au moment opportun et en respectant la
procédure éventuelle;
5.6.2 Restituer à l’assistance technique l’histoire et le pré diagnostic;
5.6.3 Compléter la formulation des hypothèses et établir le diagnostic.
5.7 Réaliser le devis de l’intervention, c’est :
5.7.1 Choisir les processus d’intervention économiquement adaptés;
5.7.2 Définir les pièces de rechanges;
5.7.3 Définir les temps d’intervention avec ou sans barèmes.
TÂCHE 7 : REALISER LA MAINTENANCE CORRECTIVE DES ENGINS, MATERIELS ET OUTILS DE TRAVAIL
TÂCHE 8 : ORGANISER LES ACTIVITES DE MAINTENANCE DES ENGINS, MATERIELS ET OUTILS DE TRAVAIL
La section suivante présente les conditions de réalisation et les critères de performance associés aux
différentes tâches identifiées pour le métier de Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de
Travaux Publics.
Les conditions de réalisation d’une tâche ont généralement trait à l’environnement de travail, aux données ou
aux outils utilisés lors de la réalisation d'une tâche et elles ont été recueillies pour l’ensemble de la tâche et
non par opération. Plus particulièrement, elles renseignent sur des aspects tels que :
- Le degré d'autonomie (travail individuel ou en équipe, travail supervisé ou autonome) ;
- Les références utilisées (manuels des fabricants ou des constructeurs, documents techniques,
formulaires, autres) ;
- Le matériel et équipement utilisés (matières premières, outils et appareils, instruments, équipement,
autres) ;
- Les consignes particulières (précisions techniques, bons de commande, demandes de clientes ou
clients, données ou informations particulières, autres) ;
- Les conditions environnementales (travail à l'intérieur ou à l'extérieur, risques d'accidents, produits
toxiques, autres) ;
- Les activités ou tâches préalables, parallèles ou subséquentes (préalables à la réalisation de la tâche,
en coordination avec d'autres tâches, en lien avec des tâches subséquentes).
Les critères de performance sont des exigences concernant la réalisation de chaque tâche. Ils permettent
d'évaluer, si la tâche est effectuée de façon satisfaisante ou non. Ils sont recueillis pour l’ensemble de la tâche
et non par opération. Ces critères correspondent à un ou des aspects observables et mesurables essentiels à la
réalisation d’une tâche. Ils renseignent sur des aspects tels que :
- La quantité et la qualité du résultat (nombre de pièces, précision du travail, seuil de tolérance,
autres),
- L’application des règles relatives à la santé et sécurité (respect des normes, port d’accessoires et de
vêtements protecteurs, mesures de sécurité et d’hygiène, autres),
- L’autonomie (degré de responsabilité, degré d'initiative, réaction devant les situations imprévues,
autres),
- La rapidité (vitesse de réaction, durée d’exécution, autre).
Conditions environnementales
A l’atelier, sur le chantier, port des équipements de
protection individuelle.
Matériel/moyens
Les EPI;
L’Environnement informatique usuel de la profession;
Les Équipements de l’atelier de mécanique;
Les dispositifs de sécurité de l’engin;
Le chariot de dépannage;
Les huiles et graisses de lubrification;
Les pièces de rechanges;
Les outils de démontage-remontage;
Le téléphone fixe et portable;
Les instruments de mesures et de contrôle;
La plateforme de diagnostic constructeur.
Consignes particulières
À partir de consignes du chef d’atelier, des orientations
du client ou de l’utilisateur.
Conditions environnementales
Au bureau ou à l’atelier.
Matériel/moyens
Les EPI;
L’Environnement informatique usuel de l’entreprise;
Le matériel de bureau et de prise de note;
Le classeur de rangement des dossiers ;
Le mobilier de bureau.
Consignes particulières
À partir de consignes du chef d’atelier, des orientations
du client ou de l’utilisateur.
Discipline et respect des consignes de la hiérarchie.
Conditions environnementales
Au bureau ou à l’atelier.
Matériel/moyens
Les EPI;
L’Environnement informatique usuel de l’entreprise;
Le matériel de bureau et de prise de note;
Le classeur de rangement des dossiers.
Conditions environnementales
Les opérations se font en atelier ou sur site.
Matériel
Caisse à outils;
Élévateurs;
Crics;
Instrument, outillages appropriés;
Huiles, graisses;
Pièces de rechange;
Élingues;
Chariot;
Extincteur;
Consommables divers;
EPI, EPC.
Matériel/moyens
L’environnement informatique usuel de la profession
Les moyens de transport et de levage
Les outils de diagnostic
Les équipements de protection collective et
individuelle
La tenue de travail adaptée
Le poste de travail adapté
L’engin
Les instruments de mesure et de contrôle
Les dispositifs et outils d'aide au diagnostic
Conditions environnementales
Dans l’atelier
Matériel/moyens
Outillage spécialisé
Environnement informatique usuel de la profession
Les outils de communication de l'entreprise
La tenue de travail adaptée
Les outils de saisie des informations.
Consignes particulières
À partir des consignes du Chef d’équipe, du Chef
de chantier ou du responsable QHSE.
Discipline et respect des consignes de sécurité et
d’exécution
Conditions environnementales
Les opérations se font sur site ou en atelier. Les
mesures, vérifications et réparations s’effectuent sur des
postes de travail en atelier ou sur site.
L’environnement est souvent marqué par le bruit, la
poussière, les vibrations
Matériel/moyens
Les EPI, EPC
La tenue de travail adaptée
Le poste de travail adapté
L'outillage standard
L'outillage spécifique
Le chariot de maintenance
Le matériel de levage et de manutention
Les professionnels du secteur présents à l'AST ont évalué la fréquence relative des tâches, leur
importance ainsi que la complexité de chacune d’elles. Les données présentées dans le tableau suivant
correspondent aux moyennes des résultats obtenus pour chacun des éléments identifiés.
IMPORTANCE
L’importance de la tâche est exprimée selon une échelle variant de très important à peu important en
comparant les tâches les unes aux autres. Les données obtenues sont converties en pourcentage selon
l’information reçue des professionnels de façon individuelle.
On constate que les huit tâches énumérées sont toutes très importantes. Cela justifie évidemment leur
choix au sein du métier de Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics. Sachant
que l'importance de la tâche est déterminée par les conséquences plus ou moins fâcheuses que peut
avoir le fait de mal l'exécuter ou de ne pas l'exécuter du tout, il est logique que les tâches relatives à la
Réception d’un engin, à la Maintenance préventive telle que préconisée par le constructeur, au
Diagnostic et à la Maintenance corrective soient celles nettement considérées plus importantes. En fait,
elles sont des tâches qui sont au cœur même de la réparation d’engins lourds, et déterminent les
décisions subséquentes qui seront prises en matière de l’avancement des travaux.
La fréquence de la tâche est habituellement exprimée en pourcentage du temps consacré au travail sur
une période d’une semaine ou d'une durée convenable à la réalisation de l'ensemble des tâches
identifiées pour le métier. Il existe cependant une particularité associée à la fréquence de la tâche pour le
métier de Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics.
En effet, tel que les professionnels l'ont mentionné lors de l'AST, la notion de fréquence est difficilement
associable à l'emploi de Technicien Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics. En fait, le
Technicien Mécanicien d’Engins Lourds ne travaille pas en fonction d’une durée déterminée, mais en
fonction de la mission ou de la durée du chantier qui peut varier dans le temps en fonction des
contingences météorologiques, de la nature des travaux, du contrat de l’entreprise etc. La nature peu
répétitive du travail dans une PME, du fait de la fréquence des marchés gagnés de même que sa
saisonnalité, de l’importance des travaux à effectuer, de la liquidité de la trésorerie de l’entreprise,
viennent donc rendre peu facilement applicable la notion de fréquence des tâches.
Aussi, dans le cadre d'un marché de réalisation d’un ouvrage de petite ou moyenne importance et ne
nécessitant pas l’utilisation de gros engins de travaux publics, la priorité de l’entrepreneur c’est de
recruter d’autres types de personnels pour la réalisation rapide du marché. En conséquence, la tâche de
l’entretien et de la maintenance d’engins lourds n’est pas prépondérante. Bien que les données n'aient
pu être spécifiquement déterminées tel que ce fut le cas pour l'importance et la complexité des tâches,
l'opinion concertée des professionnels du métier au regard de la fréquence des tâches, permet tout de
même de retenir celles qui devraient prendre plus d'importance dans le référentiel de métier-
compétences.
COMPLEXITÉ
Le degré de complexité des tâches est exprimé selon une référence variant de très complexe à peu
complexe en considérant la nature des difficultés, des problèmes ou des situations rencontrés et la
possibilité de les surmonter dans un contexte normal d'exécution.
Cinq des tâches retenues par les professionnels pour le métier de Technicien Mécanicien d’Engins de
Chantier ou de Travaux Publics sont reconnues complexes ou moyennement complexes sur le plan de
leur exécution. Deux le sont particulièrement, à savoir : Effectuer un diagnostic et Réaliser des
opérations de maintenance corrective des engins, matériels et outils de travail. Cette information
permet une fois de plus de cibler les tâches qui devraient prendre plus d'importance lors de l'élaboration
du référentiel de métier-compétences.
Ces éléments d’ordre personnel sont transférables, c’est-à-dire qu’ils sont applicables dans une variété de
situations connexes, mais non identiques. Ils ne sont donc limités, ni à une seule tâche, ni à une seule
fonction de travail, mais sont des éléments auxquels se sont référés les professionnels du métier à de
nombreuses reprises lors du focus group. Le tableau suivant a été utilisé comme outil de collecte des
données et a permis de faire un consensus au sein du groupe.
Ces informations sont congruentes avec la teneur des discussions de l’AST. En fait, les préoccupations
émises au cours des deux journées de travail ont porté plus précisément sur les éléments
comportementaux et les attitudes de la personne qui songe à devenir Technicien Mécanicien d’Engins de
Chantier ou de Travaux Publics, que sur les connaissances en tant que telles. En outre, malgré
l'importance des connaissances et des habiletés à acquérir, la réussite dans l’exercice du métier repose
aussi sur l'adaptabilité et la personnalité du professionnel.
Les participants ont été unanimes pour accorder le plus haut degré d’importance aux attitudes telles que
la prudence, beaucoup d’attention, l’esprit positif et la maîtrise de soi qui permettront de travailler dans
des conditions difficiles, la polyvalence pour pouvoir intervenir sur divers types d’engins, une sensibilité
manuelle, la capacité d'adaptation, l'endurance, la persévérance, le sens de responsabilité, l'intégrité et
l’honnêteté, la capacité à travailler dans diverses postures. Les attitudes telles que la vigilance, de bons
réflexes, le calme, la discipline et la capacité d'assimilation sont considérées comme des attitudes
importantes toujours au regard de la nature particulière du métier et de l'importance des tâches liées à la
réparation d’engins de chantier. Enfin, la créativité, l'esprit d'initiative et l'autonomie sont plutôt
considérées comme des attitudes d'importance moyenne.
De prime abord, la connaissance des techniques de réparation d’engins lourds et des mesures de sécurité
et de santé au travail est incontestable. C’est sur le plan des éléments liés à la connaissance que les
opinions sont plus diversifiées. La connaissance des fondamentaux en Mathématiques, en Physique-
Chimie, en Mécanique Appliquée, en hydraulique, en pneumatique, en électricité et électronique
embarquée est incontestable. Bien plus, d’autres connaissances ont été évoquées et nécessaires à
l’exercice des tâches du technicien en maintenance d’engins lourds, notamment : les mesures de sécurité
et de santé au travail, de secourisme et des règles de survie en milieu difficile. L'environnement de travail
est l'élément qui vient définir cette importance. La lecture de plans et schémas et la maîtrise des
procédures d’entretien d’engins et d’organisation de la maintenance sont tout aussi primordiales. Par
ailleurs, la connaissance des modes d’utilisation et des procédures d’entretien des divers engins et de
diagnostic des défaillances quand elles surviennent est jugée des plus importantes. La connaissance de
l'anglais serait un atout, au regard de la présence des grandes entreprises étrangères dans le secteur du
BTP au Cameroun.
Les professionnels indiquent la nécessité de posséder une excellente dextérité manuelle, une grande
précision, une excellente forme physique et un sens élevé d’organisation pour pouvoir bien identifier les
organes et sous-ensembles défaillants, les démonter, les transporter, les nettoyer, réparer et les
remonter sans pertes de la visserie et autres éléments importants.
Afin de bien exécuter son travail et entendre les sons plus facilement, la personne doit avoir une bonne
ouïe, une bonne acuité visuelle et un bon sens olfactif pour repérer divers signes et symptômes.
Considérant que l’AST est une occasion particulière de rencontrer des intervenants de l’industrie et
qu'ils représentent le marché de l'emploi, des questions concernant la formation leur ont été posées. Ils
ont été invités à faire des suggestions concernant la formation au métier de Technicien Mécanicien
d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics. Le canevas de réflexion s’est orienté sur :
Les modalités de formation (moyens didactiques, activités des apprenants, etc.);
Les stages en entreprise (modalités, durée, fréquence);
Les connaissances fondamentales;
L'évaluation et la reconnaissance des acquis de l’expérience qui est une autre voie d’accès à la
certification;
La formation initiale qui regroupe un contenu de formation obligatoire.
Une formation modulaire notamment pour la portion concernant la conduite de quelques
engins de levage qui pourrait être offerte en option.
La question des changements technologiques a aussi été soulevée comme élément à retenir dans la
formation des Techniciens Mécaniciens d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics. Cependant, les
connaissances de base en informatique et en électronique seraient nécessaires à un Technicien
Mécanicien d’Engins de Chantier ou de Travaux Publics pour l’exercice de son métier, notamment lors
du diagnostic électronique des défaillances.
De même, il a été mentionné que la connaissance de l’anglais ainsi que la capacité de pouvoir lire et
comprendre des documents écrits sont des éléments importants pour exercer le métier, sans oublier les
connaissances fondamentales en Dessin Technique, Mathématiques, Mécanique,
Hydraulique/Pneumatique, Matériaux, Sciences Physiques et Sciences Chimiques, les notions de
secourisme et de premiers soins. Quelques éléments sur l’environnement, notamment les normes et
règles à respecter peuvent également être enseignées au futur Technicien Mécanicien d’Engins de
Chantier ou de Travaux Publics.
Aussi, les entreprises sont disposées à recevoir les apprenants pour des stages d’imprégnation, d’une
durée variant de un (01) à trois (03) mois, en prévoyant des voyages d’études lors de la formation.
Certaines d’entre elles en reçoivent déjà dans le cadre de stages académiques et professionnels.
LE BTP AU CAMEROUN
Portrait du secteur du BTP au Cameroun, 2020
GENRE
République du Cameroun. Document de politique nationale genre (version préliminaire). Yaoundé, 2012,
74 pages.
FORMATION
Banque Mondiale. Evaluation de la pertinence des filières de formation préparant à l'industrie minérale -
Rapport intermédiaire no1. Yaoundé, 2013, 51 pages.
Banque Mondiale. Renforcer les compétences pour favoriser le développement inclusif de la main-
d’œuvre, la compétitivité et la croissance- cadre de travail pour l’action, SHOBHANA SOSALE & KIRSTEN
MAJGAARD, Yaoundé, avril 2015, 155 pages.
EMPLOI
République du Cameroun. Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi. Yaoundé, 2009, 174
pages
République du Cameroun. Document de Stratégie pour la Croissance et pour l’Emploi (DSCE) - Matrice de
suivi des stratégies sectorielles. Yaoundé, Août 2009, 196 pages.
SANTÉ ET SÉCURITÉ
Organisation internationale du Travail (OIT). L'OIT: son origine, son fonctionnement, son action.
Yaoundé, 59 pages.
1. Y a-t-il des femmes au sein de votre entreprise? Si oui, quel est le pourcentage et dans quelles
sortes de travail sont-elles le plus représentées?
- Oui. 12%. Elles travaillent dans les cuisines.
- Oui. 40%. Dans les tâches administratives uniquement.
- Oui. 10%. Comme chef d’unité, sur le site Manager, Chef secteur, Intendants de chantier et
ménagères.
- Oui. Ressources humaines, Ingénieur GC, Comptable, Environnementalistes
2. Y a-t-il une préférence de travailler avec les femmes? Si oui, quelles peuvent en être les raisons?
- La politique de la maison préconise le travail avec les personnes compétentes sans tenir compte
du genre.
- Oui, mais surtout, elles doivent être compétentes. La politique actuelle préconise l’égalité des
chances et des sexes, donc le critère de sélection reste les compétences.
- Non.
3. Y a-t-il des tâches réservées aux femmes? Si oui, lesquelles? Leurs prestations vous semblent-elles
satisfaisantes?
- Non.
- Oui. Les prestations sont satisfaisantes.
- Le travail de secrétariat, de comptabilité, d’assistant administratif et le ménage semblent être
réservés aux femmes. Ça demande des touches particulières.
- Dans le secteur du BTP, une femme peut faire les mêmes tâches qu’un homme lorsqu’elle en a
les compétences. Dans le BTP, les femmes sont présente dans les cabinets d’étude et
d’architecture.
4. Y a-t-il une politique favorisant le recrutement des femmes au sein de votre entreprise? Si non, y
a-t-il un moyen d’améliorer les opportunités de formation et d’emploi des femmes dans le secteur
BTP?
- Non. Former les femmes à la conduite des engins lourds et à la mécanique des engins.
- Oui. Il y a d’abord la sensibilisation, la démystification des travaux de construction (sur le
terrain) et mise en évidence des avantages financiers liés à l’emploi (profession).
- Oui. L’égalité des chances pour les hommes et les femmes. Le critère de sélection est la
compétence.
- Non. La société dispose des valeurs parmi lesquelles l’égalité de genre.
5. Avez-vous un regard particulier envers les femmes qui exercent le métier de Mécanicien d’Engins
Lourds ?
- Oui. Je les admire.
6. Quels défis, à votre avis, existent-ils pour les filles dans les métiers liés au secteur du BTP?
- Seul risque : le cadre de travail dans les zones éloignées, parfois sans eau potable, sans moyen
de transport avec de longues distances à parcourir à pied.
- L’endurance, les longues rotations, le travail dans les milieux reculés.
- Plusieurs ordres : Intéresser les filles aux filières scientifiques, les intéresser à la construction des
bâtiments et des ouvrages, être une bonne gestionnaire. Le métier demandant de s’éloigner
parfois de sa famille, il faudrait « manager » convenablement son métier et sa nature de femme
et de mère.
- Les difficultés du terrain; les difficultés dans l’apprentissage du métier; les sacrifices de soi-
même; beaucoup d’effort et volonté; beaucoup d’assiduité.
- Exécution des tâches sans discrimination de sexe; sans un regard particulier.
- Oui.
- Oui.
- Non, mais notre entreprise dispose d’une unité de formation et de renforcement des capacités
des acteurs du secteur du BTP.
- Oui, un centre de formation-école pour la formation initiale et le renforcement des capacités de
tous les acteurs du secteur de la Conduite d’Engins de Chantier et d’Engins de Levage.
3. Quels autres domaines de formation souhaiteriez-vous voir implanter pour vos travailleurs?
4. Quels sont les profils des formateurs que vous souhaiteriez voir?
- Des formateurs ayant des connaissances et une expérience avérée en matière de conduite et
maintenance de divers engins lourds et de levage.
- Expert en moteur thermique.
- Terrassier.
- Ingénieurs Génie Civil, Technicien chevronné en GC.
- Architect.
- Les ressources humaines gèrent les demandes de formation faites par les employés.
6. Existent-ils des conventions avec d’autres entreprises pour le perfectionnement des travailleurs?
- Pas vraiment. Tout se fait à la demande dans les rares centres de formation existants et surtout
la formation sur le tas par le modèle de l’apprentissage traditionnel aux côtés d’un coach.
- Non.
- Non, pas pour l’instant, mais l’unité de la formation et du renforcement des capacités est en
train de mettre sur pied des conventions avec des institutions qui pourraient aller dans ce sens.
Entreprises
Effectif des
Année de
Nom Type de clients employés
création
permanents
Organisations Professionnelles