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SEMESTRE 3
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4) Conséquences de l’industrialisation :
- Dans les industries extractives ces gains ont été plutôt modestes.
- Dans les industries manufacturières ces gains furent très élevés, avec de fortes
différences selon les secteurs.
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- Mouvements de capitaux, de marchandises, de technologies et des hommes (flux
migratoires importants).
- La libéralisation des échanges s’inscrit dans un contexte de protectionnisme national
régulateur du commerce extérieur et du développement économique à l’abri de la
concurrence extérieure.
Exemple : de 1800 à 1860 le commerce extérieur a été multiplié par 6, il en a été de même
pour la gamme des produits faisant l’objet du commerce entre le monde occidental et le reste
du monde (cacao, café, sucre, épices…)
L’effet combiné de tous ces progrès aussi bien agricoles, qu’industriels, va conduire à une
modification dans la structure économique et sociale de la vie des populations, et à une très
forte augmentation de leur niveau de vie.
Dans le domaine de l’industrie, les progrès ont été encore plus marqués, notamment en ce qui
concerne la consommation puisqu’en matière alimentaire la saturation est assez vite atteinte.
- Sur le plan mondial, la construction de fer par habitant était de l’ordre de 1 à 2 kg dans
les sociétés préindustrielles ; vers 1860 elle dépassait les 50 kg dans les pays les plus
industrialisés.
- La mécanisation de la filature a permis un bond de la productivité et un accroissement
de la consommation de biens textiles encouragée par la croissance démographique et
l’augmentation du niveau de vie (la consommation de coton brut a été multipliée par
200 environ).
- En GB, le PNB/ habitant est 3 fois plus élevé que la période d’avant la RI, et dans les
autres pays qui vont suivre (1/2 siècle plus tard) le niveau de vie était déjà le double
de la moyenne antérieure.
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- Sur le plan de la santé.
Il convient de mettre l’accent sur l’essor des sciences et de la médecine qui a permis un
élargissement de la recherche scientifique et de l’éducation.
Les progrès de la médecine ont permis de réduire fortement les taux de mortalité aussi bien
générale qu’infantile : une place importante est occupée par la vaccination contre la variole et
la contribution des progrès d’hygiène.
Entre 1861 et 1870 la mortalité infantile en Angleterre a baissé à 54%, ces progrès vont
permettre une augmentation de l’espérance de vie :
- au 18°s elle se situe autour de 33 ans
- vers 1860 elle dépassait les 40 ans
- à la fin du 19°s elle atteint les 50 ans.
-L’éducation.
Le véritable démarrage des progrès en matière d’éducation se place après 1850 et même après
1870.
En effet, la technique de la 1ère révolution industrielle pouvait se satisfaire d’une main
d’œuvre peu formée voir analphabète, en ce qui concerne la majorité des ouvriers.
Mais ceci ne veut pas dire qu’aucun progrès n’ait été réalisé auparavant.
En 1870 on compte 0.3 million d’élèves comparé à 20.4 million dans le primaire (moins d’un
élève sur 60 passait au secondaire et presque uniquement les garçons).
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Malgré ces chiffres, et grâce à l’extension de l’alphabétisation, et des progrès techniques
enregistrés dans l’imprimerie et la fabrication du papier, on va assister à un accroissement très
important de la publication de livres.
L’étape décisive se place en 1811 quand Frederik Koenig un allemand, dépose son brevet
pour une machine à imprimer mécanique ; machine qui va pouvoir imprimer 1100 feuilles à
l’heure en 1814, 2000 feuilles en 1819 et 7000 en 1827, alors que les machines à bras les plus
performantes de l’époque n’arrivaient qu’à 250.
Ces progrès techniques vont entraîner une forte baisse du prix du livre ; celle-ci, combinée à
l’augmentation du niveau de vie et de l’éducation va conduire à une explosion de la
production et de la consommation du « livre » qui va être multipliée par 80 à 100 à la fin du
19ème s.
C’est le passif du bilan, représenté par les coûts humains et sociaux de la RI. Les mutations
technologiques vont faire apparaître la nouvelle classe ouvrière « le prolétariat ».
Celle-ci se recrutait parmi les couches les plus pauvres de la paysannerie chassée de ses terres
(mouvement des enclosures) et parmi les artisans ruinés par la mécanisation. Le
développement de la grande industrie mécanique va entraîner la généralisation de l’emploi
d’une main-d’œuvre salariée, avec de nouvelles conditions de travail qui vont se traduire par
un accroissement du degré d’exploitation de la force de travail.
Le fossé se creusant de plus en plus entre ouvriers et chefs d’entreprise, la classe ouvrière va
commencer à prendre conscience de ses intérêts propres. C’est l’apparition des contestations
ouvrières et des mouvements syndicalistes.
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- La durée du travail.
Dans le but de rentabiliser les machines et de les faire tourner au maximum de leur capacité
de production, les employeurs vont chercher à accroître la productivité en allongeant la
journée de travail qui pouvait atteindre 15 à 16 heures/ jour.
De plus, le passage à la condition d’ouvrier a accentué l’émigration vers les villes qui
implique une rupture avec le milieu social et communautaire d’origine, une rupture d’autant
plus douloureuse que les nouvelles conditions de logement et de vie étaient très mauvaises.
L’emploi des femmes et des enfants dans l’industrie révèle le caractère inhumain de la RI et
va se traduire par une forte réduction de la main-d’œuvre adulte masculine.
Il en est ainsi du travail des enfants de 6 à 8 ans dans l’industrie du coton et dans les mines ;
ils étaient préférés pour leur souplesse et leur petite taille, pour leur docilité et leurs bas
salaires.
En1834, les enfants de moins de 13 ans représentaient plus de 13% de la main-d’œuvre dans
l’industrie textile avec :
-un horaire trop long de 14 à16 heures /jour.
-des salaires très bas de l’ordre de 1/6 du salaire d’un adulte.
-une baisse de l’importance de l’apprentissage.
-de mauvaises conditions de travail : risques, pénibilité, insalubrité.
- Les salaires.
Au début de la RI, il y a eu une hausse du salaire nominal, mais celle-ci était insuffisante pour
compenser l’augmentation du coût de la vie, d’où une insuffisance du salaire réel.
Le salaire des femmes ne dépassait pas le 1/3 du salaire moyen des hommes. Parfois les
enfants ne recevaient que le logement et la nourriture.
■ Les mutations sociales: passage d’une société rurale à une société urbaine et à une société
de classes.
- Triomphe de la bourgeoisie d’affaires propriétaire des moyens de production, à
pouvoir économique croissant face à l’Etat, à forte emprise sur le pouvoir politique
avec le régime parlementaire.
- Naissance de la classe ouvrière(le prolétariat) issue de l’exode rural.
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Apparition d’une classe moyenne avec la montée du salariat, l’urbanisation, le
développement des services et de la fonction publique: augmentation du nombre d’employés
de bureau, des professions libérales, des techniciens, des ingénieurs (nouvelles classes
salariées). Cette nouvelle classe entre le patronat et les ouvriers est composée de membres qui
« ont à la fois les besoins des riches et les moyens des pauvres »(A Sauvy) mais ont en
commun une volonté d’ascension sociale.
Les sociétés industrielles se transforment en sociétés de consommation ; elles développent un
marché intérieur et orientent la demande vers des biens et services de masse.
Comme l’entrepreneur –innovateur, le consommateur devient un acteur incontournable de la
croissance.
Les causes principales qui expliquent la mise en place des 1ères structures de la RI sont à la
fois d’ordre interne et externe. C’est parce que ces pays avaient une situation intérieure
favorable, que la RI anglaise a pu exercer sur eux un effet d’entraînement.
De plus, c’est grâce à ces facteurs internes et externes qu’on a assisté à l’absence d’une fuite
des effets induits au 19ème s.
Exemple : l’augmentation de la demande de biens textiles découlant de l’augmentation
des ressources agricoles, pouvait conduire dans les autres pays à une augmentation des
importations de biens textiles (puisque l’Angleterre assurait une avance technique
considérable), et non à la création d’une industrie locale.
Mais un certain nombre de facteurs structurels internes et externes vont intervenir et empêcher
cela.
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Si certains pays ont réussi à imiter le modèle anglais, c’est parce qu’il n’y avait pas de
différences sensibles dans la structure économique de ces pays et avec l’Angleterre à la veille
de la RI.
Le décollage était donc intervenu dans les pays qui avaient réalisé des modifications
structurelles à caractère institutionnel, économique et scientifique :
- renforcement de l’état, naissance d’une bourgeoisie dynamique, accumulation du
capital, essor démographique, essor industriel.
- développement de la production industrielle dans le cadre de systèmes de production
ruraux et urbains.
- réalisation de progrès techniques importants, et accélération du rythme de
développement des inventions du 19ème s.
Ainsi la plupart de ces pays étaient donc techniquement et scientifiquement préparés pour
accéder au développement, et réaliser avec plus de succès et de rapidité ce que l’Angleterre
avait réussi à faire.
Les 1ères phases de développement étaient caractérisées par des coûts très faibles du
capital industriel en raison du niveau peu élevé de la technologie utilisée.
La création d’entreprises industrielles était encore favorisée par la faible taille moyenne de
celles-ci, et surtout par la capacité très limitée des unités techniques de production ; ce
dernier élément expliquant le 1er. .
En effet, la faible capacité de production des machines permettait d’une part, aux
industriels débutants avec une très petite entreprise d’avoir d’emblée une position
concurrentielle ; et d’autre part de réduire les investissements en rendant possible
l’utilisation de hangars et de granges pour l’installation de ces entreprises. Elle facilitait
également une expansion graduelle de la capacité de production des entreprises, tout en
créant des conditions favorables au « recrutement » des dirigeants de l’industrie.
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b) Profits élevés et autofinancement.
Si la faiblesse des capitaux nécessaires pour les investissements a facilité l’accès à l’industrie,
les hauts profits et les politiques d’autofinancement expliquent quant à eux l’ascension
relativement rapide et aisée de cette nouvelle classe capitaliste. .
Dans les premières phases de la RI, le taux de profit par rapport au capital était supérieur à
20% et probablement inférieur à 35 % (ce sont des taux supérieurs à ceux de la période
actuelle).De plus, à cause des faibles capitaux nécessaires, et surtout des profits élevés, l’appel
à l’épargne des non- entrepreneurs était peu fréquent.
Le réinvestissement total des profits a permis une multiplication du capital et d’après certaines
études, c’est l’autofinancement qui a constitué la forme dominante du financement des
entreprises.
La 1ère de ces conditions défectueuses a été l’absence d’un frein à une forte pression en vue
d’une baisse des rémunérations. Cette absence de frein a engendré une grande fluidité dans les
mouvements de la main-d’œuvre, ce qui a accéléré l’urbanisation, encouragé la naissance de
nouveaux secteurs, et facilité la disparition d’anciens secteurs.
L’absence de protection valable du salarié a poussé les entreprises à ne pas partager avec leurs
ouvriers les fruits du progrès de la productivité, ce qui a permis l’accroissement des taux de
profits.
La 2ème de ces conditions défectueuses a été l’emploi abusif des enfants dans l’industrie. Les
conséquences de l’emploi des enfants sont de l’ordre de deux :
- il a permis l’augmentation de la population active.
- par les très faibles salaires des enfants, ce système permettait de faire pression sur le
niveau général des salaires, et d’utiliser des machines peu perfectionnées (l’automatisme
n’étant pas encore développé).
a) Le protectionnisme douanier.
Un système douanier protectionniste a constitué la règle pour tous les pays qui se sont
développés au cours des 18° et 19s°.
L’Angleterre n’a abandonné son protectionnisme qu’un siècle après le début de son
industrialisation (1846) lorsque son avance économique était assurée ; elle y reviendra à partir
de 1901 et le renforcera à partir de 1921.
Les pays « suiveurs » vont également protéger leur industrie naissante contre la concurrence
des produits britanniques.
Les premiers assouplissements de la législation douanière ne datent que de la fin du 19èmes
une fois que l’Europe occidentale eut assurée son indépendance technologique.
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b) Les coûts élevés des transports.
c) La simplicité de la technique.
La diffusion des progrès tient également au fait que les moyens techniques mis en œuvre
étaient simples et peu complexes, ce qui rendait leur importation ou leur reproduction
possible : on constate le peu d’influence des sciences sur la technique.
La construction de machines a pu se réaliser avec le concours d’artisans disposant de
techniques traditionnelles. Bref, les possibilités d’une imitation à l’aide d’une main d’œuvre
non spécialement formée, d’une main-d’œuvre composée d’artisans traditionnels étaient l’une
des caractéristiques essentielles de la technique.
La rupture n’interviendra qu’avec l’introduction des multiples applications de l’électricité et
des moteurs à explosion ; l’électronique et l’énergie nucléaire vont élargir cette rupture entre
la technique traditionnelle et celle issue de la RI.
Il faut signaler aussi que la simplicité de la technique a permis une industrialisation sans
augmentation significative des ressources d’éducation tant techniques que générales :
- En Angleterre 44% de la population était analphabète en 1830.
- Un nombre important de secteurs était totalement dépourvu d’ingénieurs.
- L’industrie textile qui occupait 99.000 actifs n’employait que 13 ingénieurs et
sous- ingénieurs
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