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Jean Rancourt
Jean-Jacques Rondeau
Bibliothécaires
Comité communication scientifique et libre-accès
1
1
1
Plan de la présentation
2
Les revues « prédatrices »
• Exploitent le modèle auteur-payeur du libre accès (voie dorée), mais sans fournir
de services de qualité, afin de s’enrichir (75 M$ US de profit en 2015) (Umlauf et
Mochizuki, 2018)
– révision par les pairs déficiente ou absente, etc.
– taux d’acceptation très élevé
• Adoptent des comportements non éthiques (tromperies de toutes sortes, sollicitations
abusives par courriels, plagiat, etc.)
Un procès impliquant le groupe OMICS, l'un des plus grands éditeurs « prédateurs »,
s'est soldé avec une amende de 50,1 M$ US aux États-Unis (Hinchliffe, 2019).
3
Les revues « prédatrices »
3
Ligne de démarcation fine entre revues « honorables » et douteuses
Des revues de qualité discutable, qualifiées de « prédatrices » par certains, se
retrouvent même chez les grands groupes de l'édition scientifique (Taylor & Francis,
Elsevier, Springer, Wiley, Sage, etc.), ceux-ci acceptant de publier des articles ayant
été refusés par des revues plus prestigieuses appartenant à ces mêmes groupes et
en retirant ainsi des profits financiers (Gingras et al., 2018; Huneman, 2018).
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Vers le milieu des années 90 Émergence d’Internet
Revues « prédatrices »
Sensibilisation au
Pression accrue pour publier problème en 2012
(« publier ou périr ») par Jeffrey Beall
Gingras, Y. (2018). Les transformations de la production du savoir : de l’unité de connaissance à l’unité comptable. Zilsel, 4(2), 139-152.
doi: 10.3917/zil.004.0139
Image: Anderson, R. (2019, 1 mai). Cabell’s Predatory Journal Blacklist: An Updated Review [Blogue]. Récupéré de The Scholarly Kitchen
https://scholarlykitchen.sspnet.org/2019/05/01/cabells-predatory-journal-blacklist-an-updated-review/?informz=1
5
Augmentation du nombre de revues et d’éditeurs « prédateurs »
Surtout localisés dans les pays en voie
de développement (Memon, 2018)
Kisely, S. (2019). Predatory journals and dubious publishers: How to avoid being their prey.
BJPsych Advances, 25(2), 113-119. doi: 10.1192/bja.2018.56
Cabells Journal Blacklist hits 12,000 Mark. (2019, 2 octobre). Dans STM Publishing News. Shen, C. et Björk, B.-C. (2015). ‘Predatory’ open access: a longitudinal study of article volumes
Récupéré de http://www.stm-publishing.com/cabells-journal-blacklist-hits-12000-mark/ and market characteristics. BMC Medicine, 13(1), 230. doi: 10.1186/s12916-015-0469-2
6
Distribution des revues « prédatrices » en fonction des disciplines1
1McLeod, A., Savage, A. et Simkin, M. G. (2018). The Ethics of Predatory Journals. Journal of Business Ethics, 153(1), 121-131.
doi: 10.1007/s10551-016-3419-9. Note: données de 2015.
7
Nb de publications parues dans des revues « prédatrices » en fonction des pays1
Demir, S. B. (2018). Predatory journals: Who publishes in them and why? Journal of Informetrics, 12(4), 1296-1311. doi: 10.1016/j.joi.2018.10.008
8
Facteurs possiblement impliqués dans cet accroissement
(Hedding, 2019)
Facteurs possiblement impliqués dans cet accroissement
• Forte pression que subissent les chercheurs pour publier (Gasparyan et al., 2016)
• Délais de publication parfois longs et taux de rejet de manuscrits souvent élevé du
côté des revues légitimes (Alrawadieh, 2018; Salehi et al. 2019)
• Méthodes d'évaluation de la performance réduites à des données bibliométriques
(Gingras, 2018)
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Les éditeurs « prédateurs » comme sujet de recherche
Nombre de documents
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: coûts
• On demande des frais de soumission d'article, plutôt que des frais de publication
(Beall, 2013; Eriksson et Helgesson, 2017)
• Les coûts d'article processing charge (APC) peuvent être très bas (Laccourreye et al.,
2018)
• Des frais additionnels de publication peuvent être cachés (Camacho et Reckley, 2018)
• Proposition de réduction de frais si l'auteur envoie son manuscrit rapidement (Cobey
et al. 2018)
• Les auteurs peuvent débourser des frais auprès de ces revues, sans que leur
article soit publié (Günaydin, 2015)
• Peuvent charger des frais pour un correcteur (language check) et ne pas publier
l’article (Günaydin, 2015)
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: qualité du contenu publié
• Le processus de révision par les pairs est douteux, ou tout simplement inexistant
(rapide!) (Beall, 2013; Berger, 2017)
– Taux élevé d’acceptation des articles (incluant les canulars !)
– Présence de plusieurs articles publiés par numéro et plusieurs numéros par année
– Articles renfermant plusieurs erreurs publiés sans le consentement de l'auteur
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: nom et localisation
• Incluent des termes prestigieux dans le nom de leur revue (Iskandrian, 2018)
– ex.: Canadian International Journal of Science and Technology
Canadian Journal of Pure & Applied Sciences- An International Journal
– Le nom peut ressembler à celui d'une autre revue légitime déjà bien établie (Berger, 2017)
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: nom et localisation
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: équipe éditoriale
• L’éditeur principal occupe la même fonction pour d’autres revues dédiées à des
sujets totalement différents (Berger 2017; Eriksson et Helgesson, 2017)
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Personne
fictive !
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: autres éléments
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: autres éléments
Adresses de
courriel non
professionnelles
Caractéristiques des revues « prédatrices »: autres éléments
• Faux indicateurs (Index Copernicus, View Factor, Global Impact Factor (GIF),
Scientific Journal Impact Factor (SJIF), etc.) et référence à des organismes fictifs
(Beall, 2013)
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: autres éléments
Faux
indicateurs!
Information
manquante
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Caractéristiques des revues « prédatrices »: autres éléments
Indexation
« bidon »
22
Conséquences de publier dans une revue « prédatrice »
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Conséquences de publier dans une revue « prédatrice »
23
Lien
Un de vos articles a été plagié par une revue « prédatrice »? Que faire?
Il existe toutefois peu de chance que vos demandes soient acquiescées, même si vos
droits d’auteur ont été bafoués …
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Vous avez soumis un manuscrit à une revue « prédatrice »? Que faire?
Vous réalisez votre erreur avant que l’article ne soit publié, avez contacté l’éditeur à
plusieurs reprises pour vous rétracter (à condition que vous n’ayez signé aucune
entente de copyright), mais vos nombreuses demandes sont restées sans réponses,
et vous n’avez pas encore payé les frais demandés
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Vous avez publié un article dans une revue « prédatrice » sans le savoir?
• Envoyez aussitôt une lettre à la revue pour lui demander de le retirer de son site
Web (Memon, 2018b)
• En vertu du Digital Millennium Copyright Act (DMCA), vous pouvez demander à
Google de désactiver l’accès à votre article publié, si vous n’avez pas renoncé à
vos droits d’auteur
• Ne citez pas cette publication dans votre CV ou vos autres articles
• Refusez de payer d'éventuels frais de rétractation d’articles, en particulier si vous
n’aviez pas donné votre consentement pour la publication (Memon, 2018b)
• Si vous soumettez le même article à un nouvel éditeur, procédez comme à la
diapo précédente
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Astuces pour éviter de publier dans des revues « prédatrices »
Éléments à considérer Ressources
Indexation Ulrichsweb (accès par BAnQ)
Faux indicateurs Liste de faux indicateurs
Listes blanches DOAJ1; OASPA2; COPE3
(éditeurs et revues reconnus)
Catégories de critères:
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Astuces pour éviter de publier dans des revues « prédatrices »
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Solutions au problème?
• Selon certains, l’évaluation ouverte par les pairs permettrait de contrecarrer les
éditeurs « prédateurs » (Dobusch et Heimstädt, 2019)
• Mise en place par les universités et les bailleurs de fonds de politiques concernant
les chercheurs publiant à répétition dans les revues « prédatrices » (Eriksson et
Helgesson, 2017)
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Les conférences « prédatrices »
Les conférences « prédatrices répondent à trois critères (McCrostie, 2018):
1. Leur but caché est de faire de l'argent et non de faire avancer les
connaissances;
2. La qualité des présentations est extrêmement variable car il n'y a pas de
révision scientifique réelle. Elles acceptent tout;
3. L'organisation repose sur le mensonge: faux comité éditorial, buts lucratifs
cachés, utilisation frauduleuse de l'identité de vrais chercheurs...
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Caractéristiques des conférences « prédatrices »
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Caractéristiques des conférences « prédatrices »
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Caractéristiques des conférences « prédatrices »
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Caractéristiques des conférences « prédatrices »
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Caractéristiques des conférences « prédatrices »
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Caractéristiques des conférences « prédatrices »
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Conséquences de présenter dans une conférence « prédatrice »
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Étalonnons d'abord notre œil avec le site d'une vraie conférence
https://www.ascb.org/2019ascbembo/
EXEMPLES DE CONFÉRENCES
« PRÉDATRICES »
Description des conférences
On y trouve:
Généralités / banalités ;
Peu de termes spécialisés…
https://neuroscience.magnuscorpus.com/
Des évidences qui font partie de la définition même d'une
conférence :
Magnus Corpus
?
43
D'autres évidences, un langage emphatique et un anglais
approximatif:
https://www.scientificfederation.com/nutritional-science-2020/
44
(Analyse sur le texte complet)
Pages criardes de type « infopub/casino »: EuroSciCon
(acquis par OMICS)
45
https://web.archive.org/web/20190703130522/https://psychology.euroscicon.com/
Pages criardes de type «infopub/casino »: conferenceseries
Logo qui
clignote!
Logo qui
clignote!
Halo qui
change de
couleur!
https://neuro.pharmaceuticalconferences.com/speaker/2017/harish-c-pant-national-
institutes-of-health-usa-922118700 46
Les gros organisateurs de conférences « prédatrices »
sont généralement très éclectiques…
https://www.euroscicon.com/
48
… et ont parfois des listes qui se ressemblent étrangement:
https://nutritionalscience.euroscicon.com/organizing-committee
50
Les photos utilisées proviennent généralement du Web, par
exemple de la page du labo du/de la conférencier.e
Photo de Harish C. Pant sur le site de l'International
Conference on Neurology & Neuroscience 2020
https://neuroscience.magnuscorpus.com/
51
Certaines conférences prédatrices sont organisées
par une revue ou font la promotion de revues en
lien ou non avec la conférence sur son site. Il y a
fort à parier que les revues seront, elles aussi,
prédatrices:
https://neuro.pharmaceuticalconferences.com/speaker/2017/h
arish-c-pant-national-institutes-of-health-usa-922118700
https://www.coreconferences.com/pubjournals.html 62
Si les vérifications sur la conférence sont plus ou moins
concluantes et que le site annonce des revues savantes, vérifiez si
celles-ci sont prédatrices:
https://probiotika.conferenceseries.com/
55
Pour Probiotika 2019, aucun site Web pour les deux
premières, mais il y a un lien sur la page vers les
« actes » de la conférence 2018 (3 pages!)
https://probiotika.conferenceseries.com/
scientific-program
56
La conférence « prédatrice » peut délibérément entretenir une certain flou
pour faire croire qu'elle fait partie d'une série bien établie. Ici, noms
multiples et séquence non respectée…
57
Chercher le nom du propriétaire du site peut parfois être très révélateur.
Exemple: pour https://www.conferenceseries.com/, en cherchant
conferenceseries.com sur https://domainbigdata.com/, on trouve:
58
Les hyperactives Core Conferences organisent 16 conférences
« internationales » à l'Université de Tokyo les 3-4 février 2020!
59
https://www.coreconferences.com/
La conférence s'associe parfois à des universités de prestige
(International Conference on Educational and Information Technology)
http://iceit.org/
60
L'ICEIT 2016 s'est tenue avec deux autres conférences « internationales » pour
réunir un nombre raisonnable de participants.
Remarquez de
quelle façon
est fixée la
bannière des
conférences.
61
http://www.iceit.org/iceit2016.html
Deux conférenciers en pleine action devant une salle attentive à
l'ICEIT 2019
http://www.iceit.org/iceit2019.html
62
Attention aux sites annonçant des conférences, même ceux
qui ont bonne réputation
https://www.nature.com/naturecareers/events/event/85395
Vraie évaluation
par les pairs?
On pouvait
soumettre un
résumé jusqu'à
deux semaines
avant la tenue de
la conférence…
… et le comité
éditorial n'a jamais
été affiché.
https://www.octconf.org/conference/EPASP2019/
63
Il y a parfois des
sessions hors thème.
La conférence porte
sur la psychologie de
l'éducation et la
psychologie sociale.
https://www.atiner.gr/abstracts-all
Six conférences internationales
simultanées sur des sujets différents au
Titania Hotel, 10ème étage, dans les mêmes
salles.
Library and Information
Science Abstracts: 6th
Annual International ?
Conference ?
?
?
Sports and Exercise
Sciences Abstracts: 15th
Annual International
Conference
?
Un petit air de déjà vu! ?
?
Branding Abstracts: 7th
Annual International
Colloquium
La tendance se confirme!
Outils pour éviter les conférences « prédatrices »
65
Éditeurs « prédateurs » de livres
et de thèses
Les éditeurs de livres et de thèses « prédateurs » publient des livres :
– en s'appropriant des contenus disponibles en libre accès
– en obtenant d’anciens étudiants les droits de vendre leurs thèses ou
mémoires
Les profits sont rarement versés aux auteurs. Ces derniers leur auront cédé
leurs droits et pourront difficilement publier leur travail par la suite.
68
• Appartiennent au groupe VDM;
(https://fr.wikipedia.org/wiki/VDM_Publishing)
• « Moulin à auteurs » : beaucoup d'auteurs rapportant peu
chacun;
• Écument les dépôts institutionnels et autres sites en libre accès;
• Aucun encadrement offert aux auteurs, aucune révision;
• Aucun travail éditorial, à part reformuler le titre (pour brouiller
les pistes). Exemple:
• Thèse (1998): Climatologie des indices de feux de forêts avec le modèle
local du climat (MLC) et le modèle régional du climat (MRC)
• Livre (2012): Climatologie des indices de feux de forêts avec les modèles
climatiques canadiens (MLC et MRC)
69
• Aucune mise en page: thèse reproduite à l'identique, en noir et
blanc, en format poche et habillée d'une couverture générique;
• Impression sur demande, donc pas d'inventaire à gérer;
• Modèle d'affaire légal;
• Ne favorise nullement l'avancement d'une carrière scientifique
69
Extrait du contrat envoyé par les Presses académiques
francophones à un étudiant de l'UQAM:
71
• Redevances à l'auteur (moyenne sur 12 mois)
– Inférieures à 10 € / mois : VDM les garde;
– Entre 10,01 et 50 € / mois: vous les recevez en
bon d'achat pour d'autres livres de VDM;
– Plus de 50 € / mois : $$$! Vous les recevez en
argent une fois par année!
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• Redevances à l'auteur pour un livre de 50 €
– 12% de 50% de 50 € = 3 € *
– Pour recevoir des redevances en argent, il faudra vendre en
moyenne plus de 16 exemplaires par mois sur un an, soit plus de 192
exemplaires par année !
– Les exemplaires achetés par l'auteur n'entrent pas dans le calcul.
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