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Information pharmaceutique

Contenu du cours
I. Introduction
II. Sources d’information pour les pharmaciens
III. Médecine factuelle
IV. Controverse
V. Communication et partage par les pharmaciens
VI .Désinformation et infodémie
VII. Conclusion générale
Introduction
• Besoin d’informations scientifiques de la recherche à la délivrance
• Production d’informations par le pharmacien ( recherche )
• Informations scientifiques et techniques ne se périment pas aussi vite
que les données économiques et financières
• Comment gérer cette surabondance d’informations : chercher,
collecter, traiter, exploiter et diffuser.
Sources d’informations pour les pharmaciens
• 1. Périodiques
• 2. Ouvrages, encyclopédies, thèses
• 3. Bases de données bibliographiques
• 4. Internet
• 5.Information officielle
• 6. Consultations spécialisées
• 7. Revue professionnelle
• 8. Revue de vulgarisation
• 9.Mémorandum et communiqué de presse
Sources d’informations pour les pharmaciens
• 10. Fabricant
• 11. Recommandations de bonne pratique
• 12.Autres sources
Périodiques
• Périodiques (revues ,journaux ,magazines ): source indispensable
• Généralement imprimés amis il existe aussi versions électroniques
(internet )
• Seulement en version électronique :les « tout en ligne » ( pure
players)
• Avantage : accès rapide à l’information car temps d’édition plus limité
par rapport aux livres et informations sur un sujet particulier ( livres
ont une portée plus large).
Journaux ou revues scientifiques
• Composés d’articles scientifiques qui sont canaux les plus utilisés pour
diffuser l’information scientifique
• Articles scientifiques: auteur(s) identifiable(s), structure particulière
« IMRD » ,vocab. très précis et spécifique ,citation d’autres articles
• Fonction : faire connaitre des travaux originaux
• Bons journaux : lecture par les pairs contrairement aux journaux
prédateurs
• Critères de sélection des articles: langue du public cible ,existence
d’un comité de lecture et facteur d’impact du journal.
Journaux ou revues scientifiques
• Facteur d’impact d’un journal est un indicateur de fréquence de citation
des articles publiés dans le journal
• Facteur d’impact est plus facteur de notoriété que de qualité .Utile
seulement pour comparer les journaux d’une même spécialité et d’une
même langue
• Autres types d’articles:
.Editorial
.Actes de congrès
.Acte préliminaire
.Lettre à la rédaction
.Article didactique
Ouvrages ,encyclopédies , thèses
• Ouvrages et encyclopédies: utiles pour études approfondies mais
informations pas très récentes ( délai de rédaction et de publication )
• Thèses : documents théoriques et scientifiques des connaissances
approfondies sur un nouveau sujet.
Bases ou banques de données
bibliographiques
• Ensemble de données relatives à un domaine défini de connaissances
et organisé pour être offert aux utilisateurs
• Exemple :Medline
Base mondiale de données de santé la plus fréquemment utilisée
.Choix des bases de données doit couvrir tout le champ étudié
Pages Web (Internet )
• Médias sociaux (sites, blogs et plateformes ): tous les outils permettant
aux internautes de communiquer entre eux
• Internet :intérêts
. Besoins d’une information plus précise ou plus récente
.Information souhaitée non trouvée dans la littérature EBM ou dans
les recommandations de bonne pratique
.Internet : inconvénients :
A .Quantité d’information énorme (milliers liens vers différents sites )
d’où beaucoup de temps pour trouver l’information souhaitée et une
stratégie de recherche pour réduire la masse d’informations
Pages web (internet)
• B. Volatilité de l’information (info évolue en permanence)
• C. Qualité et fiabilité des info très variables :
- Auteur/ propriétaire du site?
-Site non entièrement régulé ( certains sites pas tjs modérés par des professionnels de santé )
-Site récent ? Actualisation des données?
-Références bibliographiques?
-Cible : public / professionnels de santé ?
-Accessibilité ( gratuit/payant )?
-Présence de comité de lecture ?
-Conflit d’intérêt :information biaisée pour promouvoir la vente d’un produit .Les info diffusées sur les
financés par les industriels doivent être considérés comme de la publicité .
N.B. 70% études examinant la qualité de l’info on line sur la santé identifient des problèmes d’information
inexacte, incomplète et biaisée.
Pages Web
• Certification des sites de santé :HON Code (Health On the Net )
Présence du logo HON indique que le site adhère aux principes du
code de conduite. de
.Objectifs du code de déontologie HON :
-Améliorer la transparence de l’info (sources de financement)
-Améliorer la qualité de l’info (qualification des rédacteurs, info est
un complément mais ne remplace pas la relation patient- médecin,
sources d’info publiées,…)
N.B. Site non certifié HON ne sera pas forcément de mauvaise qualité.
Information officielle ou documents officiels
• Document officiel est un document produit par l’administration ou les
pouvoirs publics
Consultations spécialisées

• Exemple :Centre anti-poison


• Ce site renferme plusieurs articles concernant les principales
intoxications recensées au sein du centre
Revue professionnelle
• Auteurs : professionnels , experts
• Type de public : travailleurs passionnés d’un domaine particulier sans
forcément être spécialistes
• Sujets traités : sujets liés à des domaines professionnels ou
techniques particuliers
Revue de vulgarisation
• Auteurs : journalistes et professionnels
• Type de public : grand public souvent non spécialisé
• Sujets traités : sujets scientifiques rendus compréhensibles pour un
grand nombre de personnes
Mémorandums et communiqués de presse
• Le mémorandum est une note de synthèse rapportant les éléments
principaux d’une étude à un décideur.
• Le communiqué de presse est un document qui fournit à la presse,de
manière succincte mais précise, toute l’information dont le public a
besoin concernant un étude et ses implications.
• Les 2 types doivent être rédigés dans un langage simple et clair,
accessible au non technicien.
Fabricant
• Communiqués de presse , réglementation concernant
l’enregistrement d’un médicament
• Les info sur les actions des médcs diffusées par des industriels doivent
être considérés comme de la publicité ( marketing )
• La publicité sur les MNSP doit être considérée avec circonspection .En
effet ,toutes les info contenues dans une publicité relative aux medcs
non soumis à prescription devraient exactes .
• Influence sur le médecin : prescription non rationnelle par le biais des
visiteurs médicaux ,du parrainage des cercles et associations
pharmaceutiques
• Délégués phaceut. proposent des études vantant leurs produits.
Recommandations de bonne pratique
• Ce sont des propositions (directives) destinées à optimiser les soins
qui sont fondées sur une revue systématique de la littérature
(syntheses << fondées sur les preuves >> ou médecine fondée sur les
preuves) et sur une évaluation des avantages et des inconvénients de
différentes options de soins.
• Mais processus d’élaborations des recommandations est assez long: il
existe un certain délai entre les AMM de nouveaux medcs et la
publication de recommandations.
Autres sources
• Normes : plutôt dans le<< règlementaire et juridique>> , importance pour
les sujets majeurs de propriété industrielle
• Les congrès
• Les colloques
• La littérature grise, non conventionnelle ou souterraine: l’ensemble des
études non publiées sur un support indexé dans des bases de données
• La littérature dite primaire: c’est le premier lieu de la publication des
résultats de recherche mais il est impossible d’analyser toute la littérature
(demande beaucoup de temps) et est en perpétuelle évolution.
Conclusions sur sources d’information
• Nécessité d’une information indépendante sur les médcs: Il y a
beaucoup de sources d’info et beaucoup trop d’info non fiables,
biaisées
• Trier l’info selon trois critères: la fiabilité, la pertinence pour les
praticiens et les patients et l’accessibilité (facile à trouver,
comprendre, cout?)
• En bref, pour reconnaitre une info de qualité, il y a lieu de porter un
œil critique sur ce qui y est dit, sur la façon dont il a été rédigé.
Conclusions sur sources d’information
• Quelques pistes:
- Auteur de publication?
- Date de publication: l’article est-il récent?
- Y a t-il conflit d’intérêt? L’article est-il très objectif, n’y a t-il pas de but
commercial? Qui a financé?
- L’article a t-il été revu par des experts??
- Méthodologie? Analyse statistique?
- Quelles sont les références bibliographiques?
Définition de la médecine factuelle/ médecine
fondée sur la preuve
• Médecine factuelle( médecine par les faits)  EBM (evidence based medecine)
médecine fondée sur les preuves
• C’est une démarche qui passe en revue la bibliographie sur un sujet de manière à voir
avec quel niveau de preuves une affirmation peut être considérée comme
exacte(analyse critique de littérature)
• Il ne suffit pas de dire:<< j’ai essayé tel nouveau traitement et je peux attester qu’il
marche>> D’une manière un peu caricaturale on pourrait définir la médecine factuelle
par une expression du genre de celle-ci<<pas d’opinion: des faits, rien que des faits>>
• Une définition plus moderne de la médecine fondée sur les faits propose une vision
plus proche de la pratique clinique, dans laquelle une part plus importante est
donnée à l’expérience du praticien et aux valeurs (préférences , attentes ) du patient,
pour aboutir à une meilleure décision.
Définition de la médecine factuelle
• Chaque décision doit être prise sur des arguments explicites .Le
professionnel de santé doit être capable ,en cas d’incertitude, de
rechercher et d’évaluer les informations scientifiques permettant de
résoudre le problème clinique ou de santé publique posé.
• Etudes cliniques systématiques = données les plus probantes ou «
preuves »
• !!! « Preuves » complètent la pratique médicale mais ne peuvent
remplacer jugement ou l’expérience d’un médecin.
Médecine factuelle et sources d’information
pour le pharmacien
• Pharmacien = source d’informations de qualité en vue de résoudre les
PLMS et de promouvoir le bon usage des médicaments
• Intérêt
Résoudre les PLMS et conseiller efficacement en évaluant de façon
critique l’information avant de l’intégrer à sa pratique .D’ ou
amélioration de la qualité des soins apportés aux patients en
améliorant la qualité des jugements cliniques . Ainsi, le pharmacien, en
tant que professionnel de santé ,apporte sa valeur ajoutée.
Médecine factuelle et sources d’information
pour le pharmacien
Médecine factuelle et sources d’information pour le pharmacien
Patient souffrant de rhinite allergique ,sur quelles bases lui
conseiller un medc plutôt qu’un autre?
Comment appliquer une démarche EBM?
• 1.Transformer les besoins d’information concernant un patient donné
en une question précise
• 2.Rechercher de manière efficace les articles les plus pertinents.
• 3.Evaluer de manière critique la validité et l’intéret des résultats et
extraire les preuves qui sont à la base des décisions cliniques.
• 4.Déduire la conduite à tenir pour le patient.
Evaluation critique de la littérature
• 1.Lecture rapide : titre et résumé
-Intérêt de l’article vs objectif de la recherche?
• 2.Article « revu par les pairs » ?
-Révision de l’article par des experts avant la publication
. 3.Date de publication
.4.Conflit d’intérêt ?
.5.Type d’étude?
.6.Niveau de preuve ?
Fonction de :
-Qualité de l’étude : méthodologie, biais.
-Qualité de l’analyse statistique
Evaluation critique de la littérature
• 7.Références bibliographiques ?
• N.B. Les points 5,6 et 7 permettent d’évaluer la qualité d’une étude
clinique.
Choix du type d’étude
• -Choix final des articles dépend du niveau de preuve correspondant à
chaque type d’étude
• -L’ordre croissant du niveau de preuve:
• .Etude de cas
• .Etudes transversales
• .Etudes des cas témoins
• .Etudes de cohortes
• .Essais contrôlés randomisés
• .Méta -analyses
Méta-analyses
• -Les données bibliographiques de type EBM (fournies par les bases de données ) sont
des synthèses présentées sous forme de revues systématiques sur différents sujets.
• -Une revue systématique consiste à identifier, évaluer et synthétiser toutes les études,
publiées ou non, traitant d’un sujet donné. Son objectif est de répondre à une question
précise dans le domaine de la santé.
• -Si les résultats quantitatifs des études peuvent être combinés, on peut calculer une
mesure statistique de l’effet global de l’intervention évaluée. On parlera alors de méta-
analyse.
• -Donc, la méta-analyse est un type de publication ( étude ) qui consiste à rassembler les
données quantitatives issues d’études comparables et à les analyser au moyen d’outils
statistiques adéquats pour apporter une réponse globale ( un résultat unique ) de
manière critique et quantitative.
Essai contrôlé randomisé
• -Etude expérimentale où les patients sélectionnés pour une intervention
thérapeutique sont répartis de manière aléatoire en 2 groupes: le 1er groupe reçoit
le traitement, tandis que le 2ème reçoit généralement un placebo (ou un autre
traitement ).
• -Sur le plan méthodologique, l’étude de référence pour l’évaluation thérapeutique
est l’essai contrôlé randomisé en double aveugle. Les sujets reçoivent soit le
traitement potentiellement actif soit le placebo mais la nature de ce qu’ils ont reçu
ne leur sera révélée qu’à la fin de l’étude.
• -Ce type d’étude permet de limiter le risque de biais et correspond au niveau de
preuve scientifique le plus élevé .En effet, il permet de constituer des groupes
comparables en tout point et de maintenir cette comparabilité initiale pendant
toute la durée de l’étude. De ce fait ,toute différence observée entre les deux
groupes ne pourra etre attribuable qu’au traitement évalué.
Etude de suivi ou de cohorte
• Etude d’observation le plus souvent prospective dans laquelle un
groupe de sujets, exposé à des facteurs de risque d’une maladie ou à
un traitement particulier, est suivi pendant une période déterminée et
comparé à un groupe contrôle non exposé. Les sujets sont
sélectionnés en fonction de l’exposition et non de l’issue.
Etude des cas témoins (« cohort studies »
• Etude d’observation rétrospective dans laquelle les caractéristiques
des malades sont comparées à celles de sujets indemnes de la
maladie ( les témoins ).Les sujets sont sélectionnés en fonction de
l’issue.
Etude tranversale (« cross-sectional studies »
• Description de la fréquence d’une maladie ,de ses facteurs de risque
ou de ses autres caractéristiques dans une population donnée
pendant un laps de temps déterminé.
Etude de cas
• Individu issu de la population ou du groupe étudié qui présente la
maladie , le trouble ou l’état de santé étudié.
Sources d’erreurs dans les essais cliniques
• I .Erreurs aléatoires:
-Liées aux fluctuations de l’échantillonnage
-Evaluation des études en vérifiant qu’une analyse statistique des
résultats a eu lieu et que les tests utilisés sont adéquats.
Sources d’erreurs dans les essais cliniques
• II. Erreurs systématiques ou biais
.Dépendant de la façon dont est organisée l’étude:
-Biais de sélection
-Biais d’exécution
-Biais dans le suivi de l’échantillon
-Biais de mesure et erreurs d’observation
-Biais de confusion
.Evaluation des études en vérifiant que les biais ont été pris en compte
dans la conception de l’étude, la conduite de l’essai et lors de l’analyse des
résultats : c’est la validité interne.
Grille d’évaluation critique d’un article
traitant de l’efficacité d’un traitement
1. Les groupes étaient-ils comparables au début de l’étude?
Si l’article compare un seul et même groupe de personnes, il n’est pas
valable.
2. La distribution des patients dans les groupes a-t-elle été réalisée de
façon aléatoire ?
3.Les patients, le personnel soignant et le personnel de l’étude étaient-ils
« aveugles » par rapport à l’effet du traitement?
4.En dehors de l’intervention thérapeutique, les groupes ont-ils été
traités de manière identique?
5.Tous les critères cliniques importants ont-ils été mesurés?
Grille d’évaluation critique d’un article
traitant de l’efficacité d’un traitement
• 6.A t-on correctement tenu compte de tous les patients sélectionnés
jusqu’au terme de l’étude?
Le suivi a-t-il été complet?
Les patients ont-ils été analysés indépendamment du groupe dans
lequel ils ont été assignés de manière aléatoire?
• 7.Tous les résultats ont-ils été pris en compte?
• 8.Quelle est la grandeur de l’effet du traitement?
• 9.Quelle est la précision de la mesure de l’effet du traitement ?
• 10.Quelles sont les références bibliographiques?
Intégration des résultats de l’évaluation dans
la pratique clinique courante.
• On intègre dans ce but :
-les possibilités d’extrapolation des résultats issus de la revue de la
littérature au patient (les résultats peuvent –ils être appliqués à mon
patient? );
-la balance bénéfice-risque de l’intervention ( les bénéfices probables dus
au traitement contrebalancent-ils ses risques et ses couts potentiels ? );
-les préférences du patient.
Les préférences du patient englobent ses attentes et ses objectifs
personnels en termes de santé et de qualité de vie ainsi que le poids qu’il
accorde aux bénéfices attendus , aux effets indésirables potentiels ,aux couts
et aux contraintes associées aux différentes options de prise en charge.
Comment s’y retrouver ?
• Page 32 à page 35 ( schéma + exemples sur la vit D et le baclofène )
Niveau de preuve scientifique
• Caractérise la capacité d’une étude ou d’un ensemble d’études à répondre à la
question posée.
• Correspond à la confiance que l’on peut avoir en un résultat ou l’effet d’ une
intervention.
• Différents systèmes d’évaluation ont été proposés par des organisations .Ils
aboutissent régulièrement à des conclusions variables quant au niveau de
preuve scientifique de mêmes études.
Ces systèmes d’évaluation placent tous l’essai contrôlé randomisé comme ayant
le plus haut niveau de preuve scientifique, mais ils comportent tous une part de
subjectivité. Ils ne tiennent en général pas compte de la qualité méthodologique
propre à l’étude ,qui doit pourtant répondre à un certain nombre de critères de
validité interne et externe.
Guides de bonne pratique
• Synthèse des données de la littérature scientifique , analyse rigoureuse de
leur validité et conclusion obtenue sur base consensuelle
Proposition de recommandations selon une gradation applicable dans la
pratique courante .
• Comment?
-Récolte et analyse d’articles pertinents
-Utilisation d’échelles de niveaux de preuve des articles, reflétant la validité
et la fiabilité des résultats.
-Attribution d’un score selon leur qualité méthodologique.
-Etablissement de recommandations selon une gradation.
Guides de bonne pratique
• Le grade d’une recommandation est un compromis qui implique un
jugement de valeur prenant en compte les bénéfices d’une
intervention, ses risques, ses couts, les moyens disponibles pour la
mettre en œuvre et la valeur donnée par les patients à cette
intervention.
Différents systèmes de gradation des
recommandations
• Pages 37 et 38
Exemples d’interet de l’EBM pour le
pharmacien
• Pages 39 à 50
Limites de la médecine fondée sur les
preuves
• Données limitées ou inexistantes pour certaines questions
cliniquement pertinentes.
• Recherche clinique de plus en plus orientée par les intérêts des
compagnies pharmaceutiques
D’où la qualité méthodologique et la transparence des études
financées par l’industrie pharmaceutique sont souvent sujettes à
caution.
• Le volume des recommandations disponibles pour la pratique clinique
et la discordance de recommandations publiées sur un même sujet
constituent un obstacle à leur utilisation en pratique quotidienne.
Limites de la médecine fondée sur les
preuves
• Les données issues de la médecine fondée sur les preuves ne
considèrent que très rarement le cas des patients polypathologiques
ou des patients âgés . Appliquer indépendamment les
recommandations ciblant chaque pathologie aboutit rapidement à
des traitements redondants, inefficaces voire dangereux pour le
patient.
• L’utilisation des outils issus de la médecine fondée sur les
preuves( règles de décision clinique, outils d’aide à la décision
informatisées,…) interférait de manière négative avec le temps dédié
à l’examen clinique lors de la consultation.
Controverse
• A. Controverse scientifique
• Définition :Division persistante et publique des scientifiques,
arguments contradictoires mais scientifiquement
valides ,interprétation d’un phénomène donné.
• Intérêt :Nécessaire au dévpt des connaissances.
Malgré les progrès de la médecine factuelle, la médecine n’est
toujours pas et ne sera jamais une science exacte. Les vérités d’un jour
peuvent parfaitement être les erreurs du lendemain. Une théorie
scientifique est considérée comme valide tant qu’elle n’est pas
contredite par les faits. C’est un processus sans fin
Toute nouvelle théorie scientifique est souvent combattue puis
Controverse
• A. Controverse scientifique
La controverse scientifique se limite généralement aux membres de
la communauté scientifique et se régule au sein de celle-ci à travers les
publications ou dans les congrès scientifiques
.
Controverse
• B. Controverse en matière de santé publique
-Pas seulement les scientifiques concernés
-Objet de la controverse a des répercussions sur la vie quotidienne de la population.
-Exemples : affaire du sang contaminé (1985 ), épidémie du Covid
19(2020 )
-Caractéristiques :
° forte médiatisation (  autre dimension )
°possibilité de manipulation sous l’influence des groupes de pression (lobbies)
°mode de gestion : expertise collective car la controverse concentre les interets divergents
d ’acteurs politiques , économiques et sociaux.
°pas de réponse scientifique univoque ,voire pas de réponse de tout ( le risque zéro n’existe
pas et n’est pas démontrable )
Controverse
• C. Place de la science dans la gestion d’une controverse en santé
Les connaissances scientifiques peuvent contribuer à la résolution des
controverses sanitaires selon trois niveaux.(Tableau )
Information du phc au public et à la patientèle
• Introduction
-Avec l’explosion de l’Internet et des médias modernes de communication ,les
moyens de communication pour le phcien de transmettre les résultats des
études en sciences de la santé, informations médico-phceutiques et partager son
expérience semblent illimités (Pages web ,tv , radio , journaux d’information
générale ,journaux scientifiques ,congrès , média sociaux ,etc. )
-Mais l’information en matière des médicaments doit être:
°indépendante
°objective et critique:
.pas seulement des avantages potentiels mais également des
inconvénients possibles; proposer une comparaison avec les alternatives
existantes
Information du phcien au public et à la
patientèle
• Introduction
• Droit du patient d’etre informé sur son état de santé
• Langage clair et adapté au niveau du compréhension du patient
• Un patient bien informé améliore son niveau de compétences en
matière de santé (prévention des maladies par un mode vie sain;
compréhension du traitement proposé : avantages et inconvénients)
d’où l’adhésion au traitement augmente .Il joue donc un rôle plus actif
dans le processus de soins.
Information du phcien au public et à la
patientèle
• A. Amélioration de la litératie en santé
• -La litératie en santé est la capacité d’un individu à chercher, comprendre
et utiliser des informations en matière de santé.
• -Les individus à faible niveau de literatie courent un risque multiplié par
1,5 à 3 d’avoir un problème de santé (niveau de compétences faible )
• -Amélioration de la literatie par la communication visuelle par
pictogramme
• La communication visuelle consiste en l’utilisation d’images, dessins ou
de pictogrammes qui ont l’avantage d’etre compris par tous et à tout âge
(langage universel ). De plus ,ce type de communication permet de
surmonter la barrière de langue (message indépendant de la langue )
Information du phcien au public et à la
patientèle
• B. Education thérapeutique du patient
• -Comme le médecin, le pharmacien est informateur et éducateur.Il doit être à
l’écoute du patient et doit l’informer , le conseiller, l’éduquer (prévention des risques ,
utilisation correcte des médcs ) pour la bonne conduite de la thérapeutique établie.
• Un traitement efficace mal suivi n’a en effet aucune chance d’aboutir (inobservance
couteuse parfois dangereuse ).
• L’automédication est svt la forme la plus importante du mauvais du mauvais emploi
des médcs.
• L’information doit donc etre claire, adaptée , simplifiée et surtout concrète.Il est
démontré qu’un message doit etre répété 3 fois pour etre réellement retenu.
• Le suivi pharmaceutique est le suivi de santé du patient assuré par le pharmacien; le
suivi s’intégre de fait dans l’éducation thérapeutique du patient.
Information du phcien au public et à la
patientèle
• C. Education à l’usage de l’Internet
• -Avec l’arrivée d’Internet, il y a infodémie (surabondance d’info
facilement disponible ) d’où il faudrait la compétence :
°pour distinguer les informations fiables de non fiables
°pour trouver des info appropriées et pertinentes en fonction que
vous vous posez
• -Avec l’arrivée d’Internet , l’asymétrie d’information qui caractérise la
relation pharmacien-patient a tendance à s’émousser.
Information du phcien au public et à la
patientèle

• C. Education à l’usage de l’Internet


• N.B. Internet ne remplace pas une consultation d’un médecin ou l’avis d’un pharmacien
-L’Internet est un outil d’information, pas de diagnostic.
-Le pharmacien reste une source fiable d’information.
1.Visitez plusieurs sites ( afin de comparer leurs résultats )
2.Utilisez un portail médical ( pour trouver des info validées )
Exemples:Planète santé ,Medlineplus
3.Utilisez un site consacré à votre maladie
4.Si vous utilisez ( malgré tout ) un moteur de recherche
Utilisez « plusieurs mots-clés médicaux précis ».
5.Français-autres langues
Information du phcien au public et à la
patientèle
• C .Education à l’usage de l’internet
• 6.Méfiez- vous :avoir un esprit critique (valable pour tous les média
• -Qui me parle?
• Une association de malades ,de médecins spécialistes, un site officiel (rattaché aux pouvoirs publics ou à un
diagnostic en ligne; paravent de labo phceutique pour la promotion de ses produits: faudrait distinguer des sources
d’information commerciales et scientifiques )
• -Méfiez-vous des remèdes miracles ,des solutions apportées par une personne et des causes uniques au
problème
• -Distinguez fait et opinion :un fait peut être prouvé, vérifié et ne dépend pas de l’auteur ,alors qu’une opinion
se base sur des idées, est discutable et peut varier d’une personne à l’autre
• -Avec quelle intention?
• Défense d’une cause ( pourquoi pas, mais il faut que cela soit dit ),dialogue, voire échanges
amicaux ,commerce ?
• -D’où vient l’information ?
• Les conseils médicaux viennent-ils d’un médecin , d’une publication scientifique, d’une revue (laquelle ) ou
s’agit –il du point de vue particulier?
Information du phcien au public et à la
patientèle
• 6.Education à l’esprit critique ( valable pour tous les média )
-D’autres indices comme l’orthographe, l’esthétique peu
professionnelle ou l’excès de majuscules et de points d’exclamation,
sont des signaux d’alerte( informations fausses ou trompeuses )
-De quand date l’info ?
Est –elle actualisée? Certaines données médicales sont durement
valables, d’autres se périment très vite.
-Ne pas se contenter de gros titres: lire l’ensemble de l’article et
rechercher l’info dans d’autres sources (diversifier ses sources )
Information du phcien au public et à la
patientèle
• 6.Education à l’usage de l’Internet
1.Forums de santé
Lieux de discussion et de partage d’expérience .C’est ainsi que se créent
des communautés de patients qui se soutiennent.
Attention .Ces forums sont de qualité très inégale et les dialogues
échangés sur Internet véhiculent le meilleur comme le pire :erreurs
factuelles ,rumeurs et même tentatives de manipulations commerciales
voire sectaires. Certains forums sont modérés par des professionnels de
santé mais la régulation n’est pas systématique. De manière générale, il
faut éviter de faire usage de ces forums pour poser un diagnostic.
Information du phcien au public et à la
patientèle
• 6.Education à l’usage de l’Internet
2.Réseaux sociaux
Arme à double tranchant . Si les réseaux sociaux peuvent etre un outil
précieux pour diffuser rapidement les données EBM mais les rumeurs
risquent d’y prendre des proportions démesurées en très peu de
temps.
Attention. Tout peut être fabriqué: les témoignages, les sources, les
citations, les chiffres , les images sont inventées ou techniquement
modifiées.
Information du phcien au public et à la
patientèle
• D .Vulgarisation scientifique
-Permet de diffuser la culture scientifique au grand public
1.Moyens de communication de vulgarisation scientifique:
°Revues ,livres et articles de revues :les plus fréquemment utilisés
°Emission de tv , radio
°Vidéo disponible en ligne …
2.Caractéristiques des articles et livres de vulgarisation scient.:
°Contenu détaillé , concepts et termes centraux définis
°Détails très spécifiques ( calculs, méthodologies ) rarement développés
°Sujet pas trop pointu mais susceptible d’intéresser un gd nombre de
personnes
°Articles svt accompagnés d’imag. Directement insérées dans le txt
Information du phcien au public et à la
patientèle
• D. Vulgarisation scientifique
3.Rédacteurs des articles de vulg. scient.
°Journalistes spécialisés :journalistes maitrisant certains domaines
scientifiq.
°Chercheurs, doctorants et professeurs formés dans le domaine de la
vulgarisation
4.Style de rédaction
°Style clair ,phrases courtes
°Langage adapté au niveau de compréhension des lecteurs , sans
simplification outrancière de l’info ni sensationnalisme ( sensationnalisme positif
: oui )
Information du phcien au public et à la
patientèle
• E. Notices et dépliants
• -La notice phceutiq. est la première source d’info pour le patient :
conseils de dosage ,effets sec. ,contre-indic. ,conservation
• -Sa présence est obligat. pour tous les médcs AMM et c’est un
imprimé très réglementé dans son contenu et sa forme
• -Dans la notice , les patients s’intéressent surtout aux eff.indes.,
mais ils surestiment fortement le risque d’apparition de ces effets , ce
qui peut être à l’origine d’un manque d’ observance d’où nécessité de
rendre les notices plus pédagogiques.
Information du phcien aux professionnels de
santé et aux autorités publiques
• 1.Communication scientifique
• -Le phcien chercheur ou professionnel expérimenté doit
communiquer les résultats de ses études. Au minimum ,le but d’une
étude est d’améliorer les connaissances ,plus souvent ,les études ont
des retombées pour la pratique clinique ou de santé publique.
• -Toute communication scientif. est essentiellement écrite ou orale ,
même sur internet . La publication d’un article est la meilleure
garantie de validation du contenu des travaux scient.
Information du phcien aux professionnels de
santé et aux autorités publiques
• 2. Pharmacovigilance
-Les professionnels de santé à l’officine sont invités à notifier tout eff. indés.
survenu à la prise des médcs aux autorités .Eux même sont doivent encourager les
patients à faire de même ( phcien confident du patient )
-La pharmacovigilance est la discipline ayant pour objet la détection,
l’évaluation , la compréhension et la prévention des risques d’effet indésirable
médicamenteux (EIM )
-Fonctionnement de la phcovigilance:
°Déclaration des observations cliniques , ciblé sur les EI graves ou inattendus
°Analyse de l’imputabilité
°Information des autorités d’enregistrement et du fabriquant
°Regroupement des signaux dans des bases de données internationales
Information du phcien aux professionnels de
santé et aux autorités publiques
• 2.Pharmacovigilance
-Effet indésirable médicamenteux ( EIM )
Tout événement nuisible et non souhaité susceptible d’etre en relation avec les doses
usuelles d’un médc. Ayant été utilisé pour la prophylaxie, le diagnostic ou le tt d’une maladie
ou pour modifier des fonctions physiologiques
-Effet indésirable grave :
°Décès ,état critique
°Hospitalisation ou prolongation de l’hospitalisation
°Séquelles durables (malformations , cancer )
°Grave incapacité transitoire
°Intérêt médical inattendu
-Effet indésirable inattendu
« Un effet indés. dont la nature ou la sévérité ne concorde pas avec les info. de référence
relatives au produit thérapeutique ( p.ex. Brochure de l’investigateur pour un produit
Désinformation
• -La désinformation est l’action délibérée visant à induire en erreur , à influencer l’opinion
d’autrui, à fausser leur jugement ,à les égarer dans leur décision ou action , par le recours à
des informations trompeuses ,fausses ou équivoques ( fakenews en anglais ou infox en
français )
• La désinformation est l’une des techniques pour manipuler des individus à grande échelle.
• -N.B. Distinguer des info. volontairement erronées , destinées à désinformer des simples
erreurs qui découlent par exemple d’un manque de vérification de la source d’info. ou d’une
mauvaise retranscription du contenu initial
• -De nos jours, les infox pullulent sous l’action du numérique. Elles ont 70% de probabilité
d’etre partagées et touchent plus vite un bien plus grand nombre de personnes d’où une
diminution de confiance aux médias traditionnels.
• Donc avant de partager un info., en vue de protéger les autres eu égard aux effets que l’info.
peut produire ,il faudrait préciser si l’info. que vous partagez est une opinion ou un fait.
Désinformation et santé publique
• En cas de flambée épidémique ou de catastrophe , la désinformation
influence svt négativement la santé mentale des individus(escalade de la
peur ) et augmente la réticence aux vaccins ,et peut retarder l’apport de
soins de santé (OMS ).Donc la désinformation rend la lutte contre toute
épidémie plus difficile . Elle entraine une diminution de l’adhésion de la
population aux mesures médico-sanitaires prises par les autorités publiques.
• Exemples de désinformations:
• « le vaccin contre le SRAS-COV 2 provoque la stérilité » , < les vaccins à
ARNm modifient le génome » , < la vaccination de masse entraine
l’apparition de nouvelles variantes » , < les vaccins àARNm sont un leurre
pour implanter des puces ».
Infodémie
• -L’infodémie est la surabondance d’informations,fiables ou non ,
observée notamment au cours d’une épidémie.C’est une véritable
pandémie d’information et de désinformation .
• -Une vigilance de tous les instants s’impose pour s’assurer de la
fiabilité de l’info avant ,éventuellement , de la transférer à d’autres
Parce que même si l’info provient des sources généralement bien
intentionnées ( autorités , sphères académiques ,prestataires des
soins, etc ), il n’est pas exclu qu’elle parvienne à ses destinataires de
façon fragmentée…surtout lorsque des manipulateurs ,sceptiques s’en
mêlent.
Remèdes à la désinformation et aux
inconvénients de l’infodémie
-Elaboration de politiques réglementaires
-Organisation et promotion des campagnes de sensibilisation
-Promotion de meilleurs supports d’informations relatives à la santé dans les mass médias
-Amélioration de la littératie numérique et de la littératie en santé
-Education à l’esprit critique
Elle consiste à vérifier l’exactitude de l’info circulant dans l’espace public . On ne peut pas
considérer n’importe quel article ou message que nous lisons comme la vérité absolue. Par
conséquent , il est toujours nécessaire de vérifier les sources de l’article ,de les recouper . Une
information fiable étant le plus souvent confirmée par plusieurs sources.
-Utilisation des vérificateurs d’info (fact-checker) comme factcheck .org
N.B . Les experts et les professionnels de la santé font partie des personnes les mieux placées
pour désamorcer la désinformation et sont des utilisateurs directs des sources d’informations
fondées sur des bases factuelles.
Information communautaire
• Dans les communautés où l’accès à l’internet est limité ,les autorités
doivent s’efforcer de toucher les communautés dans leur propre
langue et suivant les us et coutumes locaux.
• Les informations de santé publique données par voie de presse
traditionnelle peuvent avoir un effet, mais , dans de nombreux
pays ,la radio est vraisemblablement le moyen le plus efficace de
toucher de larges portions de population. C’est grâce à elle que l’info
peut être répandue en dialecte ou en langue régionale
Conclusions

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