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ACTIVITÉ COMMERCIALE ET VIOLENCE AU NIGERIA : DES

INTERACTIONS COMPLEXES

Marjolaine Paris

La Découverte | « Hérodote »

2015/4 n° 159 | pages 126 à 141


ISSN 0338-487X
ISBN 9782707188076
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Activité commerciale et violence au Nigeria :
des interactions complexes

Marjolaine Paris 1

Depuis la mise à jour de sa base statistique en prenant 2010 comme année de


référence, le Nigeria est désormais la première économie d’Afrique subsaharienne
avec un PIB nominal estimé à 510 milliards USD, bien supérieur aux 352 milliards
USD de l’Afrique du Sud [Barungi, 2014]. Cette performance ne doit cependant
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pas occulter d’importantes disparités internes, comme l’illustre la carte suivante.
Contrairement au niveau national, les données des États de la Fédération n’avaient
d’ailleurs pas encore été publiées et recalculées selon la nouvelle base de 2010
au moment de la rédaction de cet article [National Bureau of Statistics, 2014a
et 2014b].
La carte montre en l’occurrence qu’en 2010 (sur des données de 1990) l’État
de Lagos, à la fois riche en ressources naturelles, abritant la capitale économique
et le port le plus important du pays ainsi que des entreprises essentiellement
industrielles et tertiaires, attractif pour les investisseurs étrangers comme pour les
populations de l’ensemble du pays, domine largement l’économie nationale avec

Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.


un PIB de loin supérieur à celui des autres régions. L’État de Rivers, situé dans
le delta du Niger et principal fournisseur d’hydrocarbures, se distingue ensuite.
Globalement, on constate la plus grande richesse du Sud côtier par rapport au
reste du pays, quelques États se détachant toutefois dans le Centre et le Nord.
Le tableau montre également qu’en raison d’importantes disparités de peuplement
certains États contribuant faiblement à la production nationale ont un PIB par tête
plus important que les régions riches comme Lagos ou le delta du Niger. C’est le

1. Docteure en sociologie, chercheuse associée à l’Unité de recherche migrations et sociétés


(IRD, CNRS, université Paris-Diderot).

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ACTIVITÉ COMMERCIALE ET VIOLENCE AU NIGERIA : DES INTERACTIONS COMPLEXES

cas notamment du Territoire de la capitale fédérale, du Plateau et de l’Adamawa,


situés dans le centre du pays et peu densément peuplés. La suite du classement
permet par ailleurs de mesurer toute l’importance économique de la contribution
de la diaspora, qui est essentiellement établie aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Pour ce qui est des échanges internationaux, les statistiques nigérianes restent
peu fiables, en particulier concernant la mesure des importations [DG Trésor,
2014]. Les sources extérieures convergent quant à elles pour indiquer une balance
commerciale excédentaire et des échanges dynamiques avec l’extérieur. Le lien
économique avec l’ancien colonisateur s’avère beaucoup moins prégnant qu’entre
la France et la plupart de ses anciennes colonies en Afrique subsaharienne [Paris,
2013]. Diversifiée dès avant l’indépendance en 1960 [Bonin, 2001], la palette de
partenaires est actuellement marquée par le poids de plus en plus fort des pays
émergents : la Chine, le Brésil, la Corée du Sud, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud
ou encore l’Inde figurent désormais parmi les premiers partenaires extérieurs, aux
côtés des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne.
Le dynamisme économique du Nigeria est cependant contrecarré par des
violences récurrentes que symbolisent aujourd’hui les exactions très médiati-
sées du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du pays. Conjugués à ces
troubles d’ordre religieux et identitaire, la destruction des facteurs de production et
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le manque de structures étatiques fortes ne favorisent pas les investissements natio-
naux ou étrangers, en particulier dans les États du Nord et du Centre. Une analyse
détaillée de l’organisation des échanges franco-nigérians [Paris, 2013] démontre
toutefois qu’il n’existe pas de lien de cause à effet systématique entre la violence
et le dynamisme de l’échange économique, pas plus qu’entre ce dynamisme
économique et une diminution des niveaux de violence comme le voudraient les
mécanismes du « doux commerce » de Montesquieu [1973 (1748)]. Dans les États
du Sud et du delta du Niger, par exemple, un dynamisme économique puissant est
observable, parallèlement à la persistance de violences d’ordre urbain, socioéco-
nomique, ethnique et religieux tout à la fois. Les liens entre violence et activité
Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.

économique, très complexes, demandent donc à être analysés plus finement au


niveau local.
L’hypothèse explorée ici est que la violence au Nigeria repose sur une série de
clivages plus ou moins anciens, qui sont en partie retravaillés par la dynamique
globale du commerce international. La question est de savoir en quoi la diversi-
fication de l’économie et la montée en puissance des pays émergents parmi les
partenaires commerciaux du Nigeria interagissent avec le territoire, d’une part,
et les conflits sociaux de type identitaire, ethnique ou religieux, d’autre part.
Une première partie est consacrée aux clivages historiques qui ont pu struc-
turer les différentes formes de violence observées depuis la période coloniale.
La seconde partie traite d’une frontière plus récente, en formation, entre des élites
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CARTES 1 ET 2. – LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
HÉRODOTE

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ACTIVITÉ COMMERCIALE ET VIOLENCE AU NIGERIA : DES INTERACTIONS COMPLEXES

DES 36 ÉTATS DE LA FÉDÉRATION NIGÉRIANE EN 2010


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HÉRODOTE

économiques internationalisées comprenant des hommes d’affaires nigérians et


étrangers, et le reste de la population.

Échanges économiques internationaux et conflits locaux

Le Nigeria, un pays de contrastes, de tensions, de divisions

Pour parties héritées de la colonisation britannique, les frontières des


trente-six États de la Fédération nigériane recoupent parfois des contours linguis-
tiques 2. Mais les conflits d’ordre ethnique n’expliquent pas tout, loin de là. En effet,
la violence au Nigeria repose sur une série de clivages qui s’entrecroisent et se
combinent : inégalités socioéconomiques, divisions identitaires et religieuses, etc.
Le choix politique d’un État fédéral « scissipare », composé d’un nombre croissant
d’États, a également contribué à attiser les conflits plutôt qu’à les atténuer [Bach et
Ricard, 1988].
Des formes de violence très variées ont marqué l’histoire du pays à l’occasion de
la guerre du Biafra (1967-1970) ou des insurrections de la région du delta du Niger
à partir de 1994. D’autres formes de violence sont plus spasmodiques, marquant
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certains lieux à certains moments : émeutes à base confessionnelle et identitaire en
période de fêtes religieuses, ou à base politique en périodes électorales. Il existe
enfin des violences structurelles qui ont transcendé les alternances de régimes mili-
taires ou civils et qui sont liées aux caractéristiques d’un État autoritaire et de villes
hypertrophiées [Fourchard et Soares, 2007 ; Pérouse de Montclos, 2002 ; Fourchard,
2007]. Parmi celles-ci, mentionnons la violence des forces de l’ordre, souvent
gangrenées par la corruption, ou des acteurs privés (milices, vigilantes) qui, préci-
sément, se substituent à des forces de sécurité n’ayant pas les moyens de pacifier
certains territoires
Un tel contexte a évidemment des effets économiques. Les entretiens menés

Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.


avec des investisseurs nigérians ou étrangers évoquent tous de manière récurrente
le problème de l’insécurité [Paris, 2013]. En effet, la violence peut pénaliser les
activités économiques, comme dans la zone du delta, où de nombreux barils de
pétrole sont perdus chaque année, ou dans le Nord, où l’insurrection de Boko
Haram ruine le commerce et dissuade les investissements. Mais il est rare qu’elle
bloque entièrement les échanges et les liens commerciaux très dynamiques avec
l’extérieur. Dans tous les cas, elle n’a pas empêché la diversification de l’économie
avec une diminution de la part des hydrocarbures au profit du secteur tertiaire.

2. Voir les articles de Vincent Hiribarren et Bernard Caron dans ce numéro.

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ACTIVITÉ COMMERCIALE ET VIOLENCE AU NIGERIA : DES INTERACTIONS COMPLEXES

La diversification de l’économie et ses effets sur les clivages anciens

La diversification du PIB nigérian est illustrée par le tableau suivant. Celui-ci


est à lire avec les précautions méthodologiques qui s’imposent dans la mesure
où la comparabilité entre les données de 2008 et celles de 2013 n’est encore que
partielle en raison de la modification de la structure des bases de calcul du PIB en
2014 [National Bureau of Statistics, 2014b]. Il apparaît néanmoins que le secteur
pétrolier, encore prépondérant il y a une dizaine d’années, s’est considérablement
affaibli au profit des secteurs de la finance, du commerce, des services et des
nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). À son
apogée avant le boom pétrolier des années 1970, le secteur agricole continue quant
à lui de décliner légèrement en dépit des efforts du président Obasanjo pour le
relancer après la fin de la dictature militaire en 1999.

TABLEAU 1. – ÉVOLUTION DU PIB PAR SECTEUR ENTRE 2008 ET 2013,


EN POURCENTAGE DU PIB
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2008 2009
Agriculture, chasse, foresterie et pêche 32,9 22
dont pêche 1 0,5
Mines 37,6 14,5
dont pétrole 37,4 14,4
Manufactures 2,4 6,8
Electricité, gaz et eau 0,2 1,3
Construction 1,3 3,1
Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.

Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants 14,8 17,5


dont hôtels et restaurants 0,4 0,5
Transports, entreposage et communications 3 12,2
Finance, immobilier et services aux entreprises 6 14,6
Services des administrations publiques 0,7 3,6
Autres services 1,2 4,4
Produit intérieur brut aux prix de base/au coût des
100 100
facteurs
Source : Barungi [2014] basé sur des données des administrations nationales.

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HÉRODOTE

Au niveau des échanges internationaux, en 2013, le secteur pétrolier a continué


d’occuper la première place des exportations et importations de marchandises
[Barungi, 2014]. Mais les dix produits les plus exportés en 2012 comprennent
également des denrées agricoles. C’est au niveau des importations que la diver-
sification se repère le plus : les véhicules divers, les transformateurs électriques
et le matériel électrique lié à la téléphonie occupent une large place parmi les
dix produits les plus importés, les produits pétroliers raffinés n’arrivant qu’en
seconde position.
Cette diversification offre aux Nigérians une palette plus large d’opportunités
professionnelles à deux niveaux. Les quelques pistes qui suivent constituent des
scénarios possibles basés sur des observations de terrain. Elles ont un caractère
prospectif.
Sur le plan du territoire, d’abord, les zones non pétrolières sont susceptibles
de voir leur dynamisme augmenter avec la multiplication des secteurs d’activité
impliqués dans l’économie nationale. En particulier, des zones fortement urba-
nisées, déjà dynamiques et bien dotées en infrastructures pourraient continuer
à monter en puissance avec le développement du commerce et des services. Par
le jeu des mécanismes de diversification de l’économie, les Nigérians pourraient
aussi trouver de nouvelles sources de revenus au sein d’activités mieux réparties
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sur le territoire (ce qui ne signifie pas mécaniquement, nous le verrons, moins
d’inégalités sociales). Cela permettrait potentiellement de limiter des rivalités
identitaires aujourd’hui fortement attisées par les inégalités économiques entre les
États et entre leurs habitants. L’exode rural et la migration économique de la popu-
lation de certains États vers d’autres, qui génèrent d’importants conflits liés à des
droits constitutionnels plus protecteurs pour les populations « autochtones » [Bach,
2006], pourraient s’en trouver davantage maîtrisés si des richesses plus importantes
étaient générées au sein de ce type d’État et pouvaient se trouver plus facilement
partagées sans que certaines catégories de population (autochtones ou non autoch-
tones) s’en trouvent lésées.

Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.


Ensuite, au niveau des débouchés professionnels, une diversification de l’éco-
nomie pourrait renouveler l’offre d’emploi proposée par le jeu des transferts de
technologies. Des secteurs aujourd’hui émergents comme les NTIC et la banque
pourraient ainsi se mettre à employer davantage, les métiers du pétrole n’étant
plus les seuls susceptibles d’assurer des débouchés professionnels. Cette évolution
permettrait, une fois encore, de limiter les rivalités basées sur des inégalités socioéco-
nomiques entre les différentes catégories de population. Cela serait particulièrement
bénéfique pour limiter les tensions et rivalités au sein même des zones pétrolières, ou
dans de grandes villes marquées par de forts contrastes socioéconomiques.
Une condition à ces évolutions positives serait la consolidation d’un système
éducatif de bonne qualité mais encore fragile sur l’ensemble du territoire. D’ores
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ACTIVITÉ COMMERCIALE ET VIOLENCE AU NIGERIA : DES INTERACTIONS COMPLEXES

et déjà, les universités proposent de plus en plus de formations techniques et


commerciales, tandis qu’une business school a ouvert ses portes à Lagos. Qui
plus est, les couches aisées de la population, très tournées vers l’international,
ont, pour certaines, fait leurs études dans le domaine commercial ou en sciences
de l’ingénieur à l’étranger dans des universités d’envergure internationale, géné-
ralement en Angleterre ou aux États-Unis. La démocratisation et l’amélioration
de l’éducation primaire sont également une tendance à souligner. Néanmoins,
ces dernières restent insuffisantes : une majorité d’élèves quitte l’école avec un
niveau d’études insuffisant pour prétendre à un métier qualifié, mais suffisant pour
refuser un travail agricole. Au Nigeria, cela a pour conséquence un exode rural
et la formation de poches de populations pauvres et souvent désœuvrées dans les
villes. Ces populations se retrouvent souvent occupées au moins partiellement
dans des activités informelles, voire illicites. C’est donc essentiellement au niveau
de la formation initiale que se situent les principaux enjeux. Au niveau de l’édu-
cation supérieure, la diversité des formations serait à adapter aux évolutions de
l’économie afin de pourvoir l’ensemble des secteurs en main-d’œuvre qualifiée.
Mais ce possible élargissement des opportunités d’un point de vue géogra-
phique et sectoriel peut aussi avoir pour effet une radicalisation d’autant plus forte
des mécanismes d’exclusion pour ceux qui ne profiteraient pas de la diversifica-
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tion. C’est la tendance qui semble se dessiner, avec des inégalités croissantes et
une augmentation du coefficient de Gini 3 de 34 en 2003 à 43 en 2010 [Banque
mondiale, 2015 ; Clementi et al., 2014].

L’émergence d’élites commerciales internationalisées, génératrice de nouveaux


clivages socioéconomiques et identitaires

Dans ce contexte incertain émerge néanmoins une couche de population


internationalisée et en prise sur le commerce mondial. L’évolution des princi-
Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.

paux partenaires commerciaux du Nigeria entre 2008 et 2013, présentée dans


le tableau 2, confirme par ailleurs la montée en puissance des pays émergents,
parallèlement au maintien de partenaires plus traditionnels tels que l’Union euro-
péenne et les États-Unis. À l’échelle de la CEDEAO, seule la Côte d’Ivoire est un

3. Le coefficient de Gini est basé sur la courbe de Lorenz qui décrit la distribution des
richesses d’un pays en fonction du nombre de foyers. La valeur 0 correspond à une répartition
parfaitement égalitaire des revenus, 100 à une répartition parfaitement inégalitaire. Le pays
ayant le plus bas coefficient en 2010 est le Monténégro avec 24,3, celui ayant le plus élevé, la
Namibie avec 59,7.

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HÉRODOTE

partenaire important en volume. Les flux, du moins formels et enregistrés, avec les
autres partenaires de la zone sont nettement moindres [CEDEAO, 2003].

TABLEAU 2. – PRINCIPAUX PARTENAIRES COMMERCIAUX DU NIGERIA EN 2008 ET 2013

Rang 2008 2013


1 États-Unis UE à 28
2 UE à 27 États-Unis
3 Brésil Inde
4 Chine Chine
5 Corée du Sud Brésil
6 Côte d’Ivoire Afrique du Sud
7 Afrique du Sud Japon
8 Inde Corée du Sud
9 Ghana Côte d’Ivoire
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10 Japon Indonésie
Sources : délégation de la Commission européenne à Abuja et Direction générale du commerce de la
Commission européenne, 2014, sur la base de statistiques Eurostat et FMI.

Une variété de partenaires commerciaux échangeant des quantités de biens


importantes sur un territoire donné implique une concurrence économique serrée
entre entreprises et, au niveau des relations sociales qui se nouent dans le pays,
l’émergence de milieux d’affaires internationaux dans lesquels existent à la fois
des logiques de solidarité et de rivalité. Ces milieux d’affaires sont localisés prin-
cipalement dans les grandes villes où se joue l’activité économique : Lagos, Abuja,

Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.


Port Harcourt et, dans une moindre mesure, Kano et Kaduna au nord. Outre les
Américains et les Européens (Anglais principalement), les ressortissants étrangers
non africains présents au Nigeria sont surtout les Libanais : ils seraient plus de
25 000, essentiellement dans les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et des
grandes surfaces [Rantrua, 2006]. Les Asiatiques (Chinois, Indiens et Pakistanais),
quant à eux, sont également présents dans le pétrole, l’agriculture, les hautes tech-
nologies et le bâtiment.

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ACTIVITÉ COMMERCIALE ET VIOLENCE AU NIGERIA : DES INTERACTIONS COMPLEXES

Les liens entre « élites économiques internationales » au Nigeria

Dans les milieux d’affaires internationaux, la nécessité de générer des bénéfices


agit d’abord comme une « force centrifuge ». Mais elle fédère aussi l’ensemble des
étapes, des fonctions et des organisations de la relation commerciale. En dépit de
leur hétérogénéité, les acteurs du commerce extérieur partagent en effet des codes
et des références autour de valeurs acquises lors de leur formation et de leur socia-
lisation professionnelle. En pratique, leur internationalisation se traduit notamment
par de nombreux voyages d’affaires plusieurs fois par mois dans divers pays du
monde, malgré une certaine difficulté à obtenir des visas : étrangers souhaitant se
rendre au Nigeria, ressortissants du Nigeria ou de pays africains pour se rendre en
Europe ou aux États-Unis. À l’échelle locale, les classes supérieures fréquentent
par ailleurs les mêmes lieux, en particulier à Lagos : clubs sportifs, réceptions
organisées par les ambassades ou les chambres de commerce, dîners mondains,
cérémonies religieuses, messes, etc.
Des pratiques distinctives vis-à-vis du reste de la population caractérisent ainsi
l’ensemble des acteurs économiques nigérians et étrangers commerçant ensemble.
L’« exceptionnalité sociale » se concrétise, pour les Nigérians, essentiellement par
leur haut niveau d’études, et par un rapport actif au religieux et au politique leur
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permettant d’asseoir des positions de pouvoir que leur seule richesse économique
ne suffirait peut-être pas à rendre aussi prégnantes. En témoigne le cas du milliar-
daire Mike Adenuga (voir l’encadré ci-dessous).

PORTRAIT D’UN ACTEUR GLOBALISÉ : MIKE ADENUGA

Mike Adenuga possède la seconde plus grosse fortune du Nigeria, estimée à plus de
4 milliards de dollars. Son groupe, à l’actionnariat assez opaque, compte environ
8 000 salariés. Il est présenté comme un exemple de self-made man. Né en 1953, il
Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.

a fait ses études secondaires à la grammar school d’Ibadan. Il se rend ensuite aux
États-Unis où il étudie à la North-Western University en Oklahoma, puis à la Pace
University de New York d’où il sort avec un MBA. Il obtient ultérieurement un
doctorat dans une université nigériane. Il travaille comme chauffeur de taxi et agent
de sécurité afin de financer ses études. Ses premiers pas d’entrepreneur ont lieu dans
la distribution de biens de consommation (lacets, Coca-Cola...). Il hérite ensuite de
la scierie familiale. À 26 ans, il obtient ses premiers gros contrats dans la construc-
tion grâce à des connexions bien établies avec le régime d’Ibrahim Babangida
et devient millionnaire. Il arrive ensuite à la tête de l’une des plus importantes
banques du Nigeria, l’Equitorial Trust Bank, qu’il rachète, ainsi qu’une compagnie

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HÉRODOTE

pétrolière, Conoil, qui extrait, raffine et commercialise du pétrole brut. En 1991, son
entreprise est la première compagnie nigériane à découvrir du pétrole brut. Il monte
en 1999 une première compagnie de télécommunications dont la licence est vite
retirée. Sa seconde compagnie, Globacom, obtient alors une nouvelle licence en
2002 lors de la dérégulation du marché et devient le second opérateur national après
l’entreprise nationale NITEL. Elle opère aujourd’hui dans quatre pays d’Afrique de
l’Ouest : le Nigeria, le Ghana, le Bénin et la Côte d’Ivoire. Mike Adenuga continue
en parallèle ses activités bancaires et pétrolières.
Proche de l’ancien vice-président puis président Atiku Abubakar, il est impliqué
dans diverses affaires de corruption, poursuivi par l’Economic and Financial Crimes
Commission (EFCC) et arrêté quelques jours en 2006. Il se réfugie à Londres
durant un an, pour se réinstaller finalement au Nigeria en 2007. Il vit entre Lagos et
Londres. S’il est un personnage admiré et envié par beaucoup de Nigérians, certains
forums révèlent parfois des points de vue critiques, en particulier sur la manière de
traiter ses subordonnés. Des Nigérians lui reprochent en particulier d’« exploiter » le
pays sans contribuer à son développement.
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Frontières avec le reste de la population et effets en termes de violence
La distinction entre ces élites économiques internationales et le reste des
Nigérians (voire des étrangers ne prenant pas part au commerce international, mais
ils sont rares, souvent membres de gouvernements ou d’ONG) repose essentielle-
ment sur un capital social, l’étendue des relations avec les cercles de pouvoir, et
un niveau de richesse et d’éducation proportionnellement élevé par rapport aux
autres strates de la population. De tels clivages se matérialisent géographique-
ment par des frontières très marquées au sein des villes où se joue le commerce
international. L’organisation de l’espace urbain à Lagos et Abuja, extrêmement

Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.


ségréguée, est liée à la fois aux fortes inégalités économiques marquant la ville et
aux pratiques sécuritaires des acteurs qui ont tendance à faire naître des îlots riches
et protégés dans quelques zones très restreintes de la ville, tandis que le reste du
territoire urbain est peu sûr et peuplé de représentants de catégories plus modestes.
Par exemple, l’habitat des riches Nigérians ou étrangers vivant à Lagos est
réparti principalement sur deux « îles », Victoria Island et Ikoyi Island, ainsi que
sur la péninsule de Lekki et la banlieue d’Ikeja, sur le continent. Bien dotés en
infrastructures (voirie, eau, électricité), ces quartiers constituent des centres autour
desquels se déroule une grande partie des activités de la ville 4. Leurs habitants

4. Voir l’article de David Lamoureux dans ce numéro.

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ACTIVITÉ COMMERCIALE ET VIOLENCE AU NIGERIA : DES INTERACTIONS COMPLEXES

sont soit les expatriés des entreprises étrangères qui ont pour consigne de sortir
le moins possible de chez eux, soit de riches Nigérians partageant un mode de
vie similaire. Par crainte des attaques à main armée, tous vivent en effet retran-
chés derrière des barbelés, des murs surélevés et des portails blindés à l’intérieur
d’enceintes dûment gardées par des vigiles privés.
Cette ségrégation est à la fois un reflet et un facteur de violence dans la mesure
où elle rend visibles, voire renforce, les inégalités économiques. En outre, elle
pose la question de la méfiance réciproque entre Nigérians et expatriés qui se
fréquentent très peu dans les espaces de vie quotidiens, au risque d’exacerber les
stéréotypes négatifs sur les uns et les autres. De fait, il existe tout un monde entre
les autochtones et les étrangers venus au Nigeria le temps d’un simple voyage
d’affaires, d’un séjour de quelques mois ou quelques années (suivant les contrats),
voire de toute une vie pour les diasporas commerçantes, à l’exemple des Libanais.

Les clivages internes aux élites économiques internationalisées


et la complexification des rapports de violence

Les rapports entre les membres de ce groupe émergent sont sous-tendus par des
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relations de pouvoir et des inégalités internes.

Entre élites nigérianes et étrangères

Sur le plan réglementaire et politique, l’investissement étranger et la pra-


tique des affaires par des entreprises nigérianes ou des multinationales sont
d’abord régis par les Indigenization Decrees, adoptés l’un en 1972, l’autre
en 1977, et complétés par le Nigerian Enterprises Promotion Decree de 1974.
L’objectif, à long terme, est de placer les secteurs clés de l’économie entre les
Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.

mains d’entreprises exclusivement nigérianes en agissant sur trois leviers prin-


cipaux : création d’opportunités pour les hommes d’affaires nigérians, rétention
maximale des profits générés dans le pays et augmentation de la production des
biens de consommation intermédiaires. Restrictive vis-à-vis des investissements
étrangers, cette politique connaît cependant un tournant à partir de 1986, avec
l’adoption d’un premier plan d’ajustement structurel sous l’égide de la Banque
mondiale. En 1995, le Nigerian Enterprises Promotion Decree est alors abrogé
et remplacé par le Nigerian Investment Promotion Commission Decree n° 16 et
le Foreign Exchange (Monitoring and Miscellaneous Provisions) Decree n° 17,
plus libéraux. Plusieurs mesures continuent néanmoins d’encadrer les possibilités
d’investissement et d’interdire l’importation de certains biens pour encourager
137
HÉRODOTE

la production locale. Ainsi, les entreprises étrangères souhaitant s’implanter au


Nigeria ont l’obligation d’enregistrer leurs filiales comme des entités séparées du
reste du groupe. Elles doivent par ailleurs être montées en partenariat avec des
structures nigérianes. Enfin, elles se voient attribuer des quotas d’expatriés qui
limitent l’embauche d’étrangers.
Dans un tel contexte, les interactions entre les hommes d’affaires nigérians et
étrangers sont souvent teintées de pragmatisme. Les Nigérians font bien la distinc-
tion entre les partenaires historiques « naturels » que sont les États-Unis et les
puissances européennes (notamment la Grande-Bretagne et la France), d’une part,
et les pays du Moyen-Orient ou d’Asie (en particulier la Chine), qui sont parfois
décrits comme des prédateurs indésirables mais indispensables d’un point de vue
financier, d’autre part. De leur côté, les hommes d’affaires étrangers, notamment
occidentaux, ont plutôt tendance à fustiger les réglementations restreignant leur
marge de manœuvre.

Entre élites étrangères

Les représentations stéréotypées existent également entre étrangers. Les


milieux d’affaires en provenance des pays développés utilisent souvent des clichés
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guerriers à propos de leurs concurrents des pays en développement, en particulier
dans les secteurs du bâtiment ou des télécommunications. Les relations entre ces
deux pôles (ennemi à abattre/alliés avec qui le combattre) sont décrites comme
extrêmement conflictuelles. Elles le sont effectivement dans le cadre de la lutte
économique pour l’obtention des mêmes contrats avec les mêmes clients. Ces
conflits se traduisent par la tenue, d’un côté comme de l’autre, de discours agres-
sifs, méprisants ou critiques en coulisses, mais ils débouchent rarement sur des
affrontements verbaux ou physiques.
Les différences de capital culturel, social et symbolique jouent également un
rôle. Elles sont en grande partie liées à la situation des acteurs économiques dans

Hérodote, n° 159, La Découverte, 4e trimestre 2015.


leur pays d’origine avant d’arriver au Nigeria. Des frontières subtiles se maté-
rialisent alors entre personnes issues des pays les plus développés et des pays
les moins développés, mais aussi entre les hommes d’affaires issus des classes
supérieures, moyennes et inférieures de chacun de ces pays. Outre la capacité
de développer des réseaux sociaux ou de mener des activités culturelles, les diffé-
rences se mesurent notamment à l’accumulation de capital économique pendant
le séjour en expatriation, certains étant plus dépendants que d’autres du fait de
commercer au Nigeria (et pas ailleurs) pour assurer la subsistance de leur famille
[Goxe et Paris, 2014].

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ACTIVITÉ COMMERCIALE ET VIOLENCE AU NIGERIA : DES INTERACTIONS COMPLEXES

Conclusion
En définitive, cet article a mis en évidence deux types de clivages qui soulignent
les limites du commerce international comme facteur de réduction de la violence.
En premier lieu, il existe des clivages anciens sur lesquels se développe une
violence multiforme, soit structurelle, soit sporadique. Il s’agit ici de lignes de
fracture socioéconomiques, religieuses, identitaires et territoriales, renforcées par
le comportement d’un État central lui-même violent et des choix politiques légiti-
mant constitutionnellement l’existence de droits différents pour les « autochtones »
et les autres types de citoyens nigérians. Dans un tel contexte, la diversification de
l’économie pourrait contribuer à réduire les inégalités sociales, pour peu que le
système éducatif suive et parvienne à adapter son offre de formation. Elle pourrait
également atténuer les disparités régionales en redistribuant plus équitablement les
lieux de production économique en dehors des zones pétrolifères, des gisements
miniers et des terres agricoles les plus riches.
Mais il existe aussi des clivages plus récents dont témoigne l’émergence d’une
couche sociale spécifique et globalisée, composée de membres des milieux d’affaires
nigérians et étrangers. Distincts des autres habitants du pays et retranchés dans des
ghettos privatisés, les acteurs qui en font partie ont développé un mode de vie qui est
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susceptible d’aggraver les inégalités socioéconomiques et les phénomènes d’exclu-
sion urbaine. Elle-même traversée par de nombreuses divisions, cette couche sociale
génère par ailleurs une violence symbolique entre des élites en concurrence. Enfin,
elle nourrit l’affairisme de la classe politique dans un climat de corruption généra-
lisée que le président Buhari, nouvellement élu, aura bien du mal à combattre.

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