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Université Claude Bernard – Lyon 1

INSTITUT DE SCIENCE FINANCIERE ET D'ASSURANCES

Mémoire présenté
devant l’Institut de Science Financière et d’Assurances
pour l’obtention du diplôme d’Actuaire de l’Université de
Lyon

le _____________________

Par : Melle Camille MOSSE


Titre : Construction d’un indicateur de maintien en arrêt de travail - Apport des simulations
à la tarification et à la décision

Confidentialité : Non

Membre du jury I.A. Entreprise :


WINTER & Associés

Membres du jury I.S.F.A.


M. AUGROS Jean-Claude
M. BIENVENÜE Alexis Directeur de mémoire :
M. LAURENT Jean-Paul Mme Mylène FAVRE
M. LEBOISNE Nicolas
M. LOISEL Stéphane
M. QUITTARD-PINON François
Mme REY-FOURNIER Béatrice
M. RULLIERE Didier
M. SERANT Daniel Secrétariat :
Mme GARCIA Marie-José
Mme BARTHELEMY Diane
Invité : Mme BRUNET Marie-Christine
Mme MOUCHON Marie-Claude

Bibliothèque :
Mme SONNIER Michèle

50 Avenue Tony Garnier


69366 Lyon Cedex 07
RÉSUMÉ

L’objet de ce mémoire est de présenter une méthode d’approche de la charge de prestation


d’une garantie incapacité basée sur la simulation des arrêts de travail. Si la législation est
très rigide en matière de provisionnement et cela dans l’objectif de protéger les assurés, il
n’en est pas de même pour la tarification où aucune méthode n’est imposée.
Une tarification est construite sur la base de l’observation de la sinistralité d’un portefeuille
d’individus. Dans notre cas, une table d’expérience de maintien en arrêt de travail a pu être
construite grâce à la communication d’un portefeuille d’arrêts de travail constitué sur plus de
5 ans. Ce portefeuille d’observations regroupe plus de 50 000 arrêts de travail.
La table de maintien n’a pas la contrainte d’être certifiée : c’est un indicateur qui sera utilisé
pour la construction du tarif.
Une première étape a été de définir le cadre de l’étude des arrêts de travail tant à travers la
description de l’état du marché de la prévoyance que via un état des lieux des différents
textes législatifs applicables.
Dans le cadre de la construction de la loi de maintien en arrêt de travail, l’estimateur de
Kaplan Meier a été utilisé pour construire une table brute. Les taux obtenus ont ensuite été
lissés par la méthode de Whittaker-Henderson. L’utilisation des intervalles de confiance,
calculés grâce à la variance de Greenwood, nous a permis de constater que l’utilisation des
données d’expérience ne se justifiait que sur la première année d’arrêt de travail. Notre table
de maintien d’expérience sur 12 mois a donc été raccordée à une table de maintien
réglementaire du BCAC afin d’obtenir une table sur 36 mois.
Une fois la table de maintien en arrêt de travail construite, la méthode d’estimation de la
charge de prestation d’une garantie incapacité a été décrite. Cette méthode alternative
s’appuie sur la simulation des arrêts de travail permettant ainsi la construction d’un
échantillon de charge de prestation. L’ approche de la charge de prestation par simulation
s’étend facilement à de nombreux problèmes actuariels et trouve un large éventail
d’application.
Nous avons choisi de l’appliquer au cadre de la réassurance. Du point de vue du réassureur,
cette méthode permet d’obtenir de nombreux indicateurs pertinents sur la charge de
prestation tels que la moyenne, les intervalles de confiance, la variance mais encore les
quantiles de la distribution de la charge du traité : c’est une aide indispensable à la
tarification. Du point de vue de l’assureur, l’utilisation des simulations fournit des outils et
des chiffrages extrêmement pertinents pour arbitrer sur la souscription éventuelle d’un traité
de réassurance.

Mots-clefs : Arrêt de travail, incapacité, Kaplan Meier, Whittaker-Henderson, tarification,


simulation, réassurance.

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ABSTRACT

This paper aims at introducing a way to set the rate of a disability guarante based on
simulation of stoppage. If the law is inflexible in terms of provision in order to protect the
policy holders, it’s not the same for rating where no methods are imposed to insurers.
The construction of a price is built on the observation of the damage of a proper population.
In our case, an experience disablement table has been built thanks to the data stoppage
observed on more than 5 years. Data portfolio gather more than 50 000 data.
We’ve to notice that the object of this paper isn’t to certify the experience disablement table
in stoppage : we want to build an indicator which will be used to rate the guarantee.
The first part of the paper has been devoted to the description of disability environment,
both in terms of the social market description and in terms of laws which manage their
functioning.
In the way to build the experience disablement table, Kaplan Meier estimator has been used
to compute the raw table. Afterwards, raw rates have been smooth out thanks to Whittaker-
Henderson method. Confidence intervals, obtained with Greenwood variance, lead us to
notice that the use of experience data justify itself for duration disablement shorter than 1
year. Our experience table on one year has been joined up to a statutory disablement table
in order to get a table on 3 years.
Once the experience disablement table built, we’ve describe the method to set the rate of
the disability guarantee, and applied it to our population under the risk. This method use
simulation of stoppage. Thanks to simulation we’ve built a large sample of service charge.
The use of simulation is easily extented to lot of actuarial matters and has numerous
applications.
We decided to apply this way of rate to the scope of life reinsurance. Thanks to this
methode, reinsurers are able to get various interesting indicators such as confidence
intervals, variance but also the quantil of the charge distribution of the treaty to rate : this
method is an essential assistance to rate the treaty. Il the point of vue of insurers, the use of
simulation gives judicious tools and results to arbitrate between the subscription of a
reinsurance treaty.

Key words : Stoppage, disability, Kaplan Meier, Whittaker-Henderson, set the rate,
reinsurance.

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REMERCIEMENTS

Je remercie tout d’abord Norbert GAUTRON de m’avoir accueilli au sein de son équipe au
Cabinet WINTER & Associés. Je le remercie de m’avoir confié ce sujet de mémoire qui m’a
appris et intéressé énormément.

Je remercie Mylène FAVRE de m’avoir guidé dans mes travaux. Je lui suis extrêmement
reconnaissante de me faire bénéficier de sa riche expérience dans le domaine de la
prévoyance que ce soit pour mon mémoire ou pour les missions que nous partageons au
quotidien.

Je remercie très vivement Pierre THEROND pour sa grande disponibilité et ses nombreux
conseils tant pratiques que théoriques. Il a été une aide indispensable dans mes travaux.

Enfin, je remercie Frédéric PLANCHET, Nicolas LEBOISNE et Daniel SERANT pour leurs
relectures et conseils avisés.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION............................................................................................................................................................................... 7
PARTIE 1 . INTRODUCTION A L’INCAPACITE ET A L’INVALIDITE ................................................................................. 8
CHAPITRE 1 . LE SECTEUR DE LA PREVOYANCE EN FRANCE ................................................................................................................. 8
Section 1.1 Opérations de prévoyance .......................................................................................................................................... 8
Section 1.2 Contrat d’assurance en cas de maladie ou d’accident ............................................................................................... 9
Section 1.3 La garantie arrêt de travail ........................................................................................................................................ 9
CHAPITRE 2 . L’INCAPACITE ET L’INVALIDITE ................................................................................................................................... 10
Section 2.1 Définitions de la Sécurité Sociale ............................................................................................................................. 10
Section 2.2 Autres définitions...................................................................................................................................................... 11
CHAPITRE 3 . LE CADRE LEGISLATIF DE L’INCAPACITE ET DE L’INVALIDITE ........................................................................................ 13
Section 3.1 La loi Evin du 31 décembre 1989 ............................................................................................................................. 13
Section 3.2 Décret du 17 juillet 2001 .......................................................................................................................................... 13
Section 3.3 Article 83 du code général des impôts ...................................................................................................................... 13
Section 3.4 Loi du 8 août 1994.................................................................................................................................................... 14
Section 3.5 Accord des cadres de 1947 ....................................................................................................................................... 15
Section 3.6 Loi de mensualisation du 19 janvier 1978 ................................................................................................................ 15
CHAPITRE 4 . INTERVENTION DE LA SECURITE SOCIALE EN MATIERE D’ARRET DE TRAVAIL ................................................................ 16
Section 4.1 Différents régimes de Sécurité Sociale ..................................................................................................................... 16
Section 4.2 Prestations en cas d’arrêt de travail......................................................................................................................... 16
CHAPITRE 5 . INDEMNISATION A LA CHARGE DE L’EMPLOYEUR EN CAS D’ARRET DE TRAVAIL............................................................. 23
Section 5.1 Indemnisations relevant du code de la Sécurité Sociale ........................................................................................... 23
Section 5.2 Maintien de salaire et loi sur la mensualisation de 1978 ......................................................................................... 23
Section 5.3 Convention collective................................................................................................................................................ 24
CHAPITRE 6 . RÉGIME DE PRÉVOYANCE COMPLÉMENTAIRE................................................................................................................ 25
Section 6.1 Différents types d’organismes assureurs .................................................................................................................. 25
Section 6.2 Prestations de l’organisme assureur ........................................................................................................................ 27
PARTIE 2 . ETUDES PRELIMINAIRES ...................................................................................................................................... 28
CHAPITRE 1 . LE CONTEXTE CONTRACTUEL ....................................................................................................................................... 28
CHAPITRE 2 . LES DONNEES .............................................................................................................................................................. 30
Section 2.1 Présentation des données.......................................................................................................................................... 30
Section 2.2 Contrôle des données arrêts de travail ..................................................................................................................... 32
Section 2.3 Agrégation des arrêts de travail ............................................................................................................................... 33
CHAPITRE 3 . LA PERIODE D’OBSERVATION ....................................................................................................................................... 35
Section 3.1 Date de début d’observation..................................................................................................................................... 35
Section 3.2 Date de fin d’observation ......................................................................................................................................... 35
Section 3.3 Période d’observation .............................................................................................................................................. 35
Section 3.4 Arrêts tronqués ou censurés ..................................................................................................................................... 36
CHAPITRE 4 . ETUDE STATISTIQUE .................................................................................................................................................... 37
Section 4.1 Statistiques démographiques .................................................................................................................................... 37
Section 4.2 Description des arrêts de travail .............................................................................................................................. 40
PARTIE 3 . CONSTRUCTION DE LA LOI DE MAINTIEN ...................................................................................................... 45
CHAPITRE 1 . PRESENTATION DES TABLES DE MAINTIEN EN ARRET DE TRAVAIL ................................................................................. 45
Section 1.1 Article A-331-22 du Code des Assurances................................................................................................................ 45
Section 1.2 Les tables du BCAC .................................................................................................................................................. 45
Section 1.3 Les tables d’expérience............................................................................................................................................. 46
CHAPITRE 2 . CONSTRUCTION DE LA TABLE ....................................................................................................................................... 48
Section 2.1 Hypothèses de travail ............................................................................................................................................... 48
Section 2.2 Estimation des taux de sortie .................................................................................................................................... 49
Section 2.3 Table brute de maintien en arrêt de travail .............................................................................................................. 52
Section 2.4 Lissage de la table par une méthode paramétrique .................................................................................................. 55
Section 2.5 Raccordement de la table à une table réglementaire................................................................................................ 58
PARTIE 4 . TARIFICATION ET SIMULATION DE LA CHARGE DE PRESTATION ........................................................ 63
CHAPITRE 1 . TARIFICATION DE LA GARANTIE INCAPACITE ................................................................................................................ 63
Section 1.1 Hypothèses de calcul ................................................................................................................................................ 63
Section 1.2 Tarification de la garantie incapacité ...................................................................................................................... 64
CHAPITRE 2 . LA CHARGE SINISTRE COMME VARIABLE ALEATOIRE .................................................................................................... 66
Section 2.1 Présentation de la méthodologie adoptée ................................................................................................................. 66
Section 2.2 Modélisations des arrêts de travail........................................................................................................................... 67
Section 2.3 Estimation de la charge de prestation - une approche alternative : les simulations................................................. 70
CHAPITRE 3 . UN CAS D’APPLICATION DES SIMULATIONS : LA REASSURANCE ..................................................................................... 74
Section 3.1 Le marché de la réassurance vie............................................................................................................................... 74
Section 3.2 Différentes formes de réassurance............................................................................................................................ 74
Section 3.3 Tarification en réassurance ...................................................................................................................................... 76
Section 3.4 Apport des simulations à la tarification et à la décision........................................................................................... 77
CONCLUSION.................................................................................................................................................................................. 82
ANNEXE 1 – LOI DE MAINTIEN EN ARRET DE TRAVAIL BRUTE.................................................................................... 84
ANNEXE 2 – TAUX DE SORTIE D’ARRET DE TRAVAIL BRUTS ........................................................................................ 85
ANNEXE 3 – LISSAGE DE LA TABLE PAR UNE METHODE PARAMETRIQUE .............................................................. 86
ANNEXE 4 – UTILISATION DES TABLES DE MORTALITE - REGLEMENTATION ....................................................... 89
ANNEXE 5 – TAUX D’ENTREE ANNUEL EN ARRET DE TRAVAIL PAR AGE ................................................................. 91
ANNEXE 6 - LOI DISCRETE DE DUREE D’ARRET................................................................................................................. 92
ANNEXE 7 – ESTIMATEURS ........................................................................................................................................................ 93
LES MOMENTS ............................................................................................................................................................................... 93
FONCTION DE REPARTITION ET QUANTILES D’ORDRE P .............................................................................................. 95
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................................................................ 96

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INTRODUCTION

En matière de prévoyance, les prestations versées par la Sécurité Sociale se révèlent être
insuffisantes pour le salarié. Dans ce contexte, les prestations versées par les organismes
assureurs aux titres de ces garanties prévoyance sont en nette augmentation : le marché privé de
l’assurance des dommages corporels aussi bien à titre personnel que via les contrats de
prévoyance collective est en pleine expansion.
La tarification par l’assureur du contrat garantissant l’arrêt de travail, est une étape primordiale
dans la mise en place d’un régime prévoyance, sa juste évaluation garantissant la pérennité de
l’équilibre du régime. La tarification doit donc se baser sur des éléments statistiques reflétant le
plus fidèlement possible le comportement de la population sous risque.
Pour la tarification, l’assureur dispose de tables de maintien proposées par le Bureau Commun des
Assurances Collectives (BCAC), datant de 1996 et élaborées d’après le portefeuille de différentes
compagnies d’assurance. Si la population couverte est significativement différente de la population
sur laquelle est basée la construction des tables réglementaires et si l’assureur dispose d’un
portefeuille de données de taille suffisamment importante, alors l’assureur doit logiquement établir
des tables d’expérience, basées sur ses propres observations de sinistralité.
La méthode de tarification la plus classique est la méthode de tarification déterministe : le tarif
calculé est alors la moyenne de l’ensemble des tarifs individuels. L’idée développée dans ce
mémoire est d’introduire de l’aléa sur la charge de prestation : cette dernière est alors vue comme
une variable aléatoire. Par cette méthode, l’assureur est en mesure d’obtenir toutes sortes
d’indicateurs intéressants sur la charge de sinistre (moyenne, intervalles de confiance, variance ou
encore quantiles de la distribution).
Dans ce contexte, nous allons établir une table d’expérience de maintien en arrêt de travail basée
sur la sinistralité de la population salariée de l’entreprise cherchant à faire assurer son régime arrêt
de travail. Une fois l’indicateur de maintien établi, nous estimerons la charge de prestation de la
garantie incapacité et nous l’appliquerons au cas particulier d’un traité de réassurance.

Ce mémoire sera divisé en quatre parties. La première présentera le marché de la prévoyance


complémentaire en France. La seconde traitera des données disponibles pour la construction de la
loi de maintien, décrira le portefeuille d’arrêt ainsi que la population sous risque. La troisième
partie sera consacrée à l’élaboration proprement dite de la table d’expérience. La dernière partie
enfin portera sur la méthode d’estimation de la charge de prestation proposée et sur son
application au cas particulier de la réassurance. Nous étudierons ce que la simulation des arrêts de
travail apporte à la tarification et à la prise de décision lors de la souscription d’un traité de
réassurance.

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Partie 1 . INTRODUCTION A L’INCAPACITE ET A L’INVALIDITE

Cette première partie a pour objectif de fixer le cadre de l’étude des arrêts de travail. Dans cette
perspective, nous nous attacherons à décrire le marché de la prévoyance en France ainsi que les
différents textes législatifs mis en place régissant son fonctionnement. Nous détaillerons enfin les
principales garanties dont peut bénéficier un assuré en situation d’arrêt.

Chapitre 1 . LE SECTEUR DE LA PREVOYANCE EN FRANCE

La garantie arrêt de travail fait partie des garanties offertes dans le cadre des opérations de
prévoyance.

Section 1.1 Opérations de prévoyance

Les opérations de prévoyance regroupent l’ensemble des contrats d’assurance de personnes offrant
des garanties de versement de prestations en cas de survenance de maladie, du risque décès,
d’une incapacité de travail ou encore d’une invalidité.

Ces contrats sont regroupés en deux branches d’assurance :


o les assurances en cas de décès ;
o les assurances en cas de maladie ou d'accident corporel.

La FFSA ([2006] - Etude de marché : Assurances de personnes) indique que le montant des
cotisations recueillies en affaires directes par les sociétés d’assurances au titre des opérations de
prévoyance atteint 19,6 milliards d’euros en 2005 (en hausse de 10 % par rapport à 2003). Les
cotisations pour la prévoyance représentent alors 17 % du total des cotisations en assurances de
personnes, soit 115,3 milliards d’euros.
Comme le montre le graphique ci-dessous, nous notons ces dernières années une nette
augmentation des prestations versées par les organismes assureurs au titre des garanties
prévoyance. Cette forte croissance de l’activité des organismes complémentaires s’explique en
grande partie par le désengagement de la Sécurité Sociale en matière de Frais de Santé.
1
Figure 1 - Prestations versées au titre de la protection sociale par les sociétés d’assurance

5 000
Montant (en millions d'euros)

4 000

3 000

2 000

1 000
1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

Frais de soins Incapacité-invalidité Décès Retraite

1
Source : FFSA [2006] - Etude de marché : Assurances de personnes

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Section 1.2 Contrat d’assurance en cas de maladie ou d’accident

C’est un contrat d’assurance souscrit individuellement ou par l’intermédiaire d’une entreprise ou


d’une association, garantissant :
o le remboursement de frais de soins généralement en complément des régimes
obligatoires de protection sociale ;
o et/ou le versement d’indemnités en cas d’incapacité de travail, d’invalidité ou de
dépendance ;
o et/ou le versement d’un capital en cas de décès par accident.

Un contrat de prévoyance complémentaire peut être mis en place dans les sociétés de 3 façons :
au moyen d’accord collectif, de référendum ou encore de décision unilatérale.

La FFSA ([2006] - Etude de marché : Assurances de personnes) indique que les cotisations
d’assurances maladie et accidents corporels s’élèvent à 12,4 milliards d’euros en 2005 en affaires
directes, soit un montant supérieur de 11 % à celui de l’année 2004.

Section 1.3 La garantie arrêt de travail

La garantie arrêt de travail est une garantie versant des prestations lorsqu’un salarié est dans
l’impossibilité d’exercer une activité professionnelle : il est dit alors en état d’incapacité de travail.
Il en résulte une diminution de gain ou de salaire à laquelle l’assurance se propose de remédier.

Le terme incapacité de travail regroupe deux notions : l’incapacité temporaire de travail et


l’incapacité permanente de travail ou invalidité.

La garantie arrêt de travail représente presque un quart des prestations globalement versées au
titre de la protection sociale par les organismes assureurs.

Figure 2 – Part des prestations versées par les sociétés d’assurance en 20051

Incapacité-
Retraite invalidité
25% 23%

Frais de soins
Décès 27%
25%

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Chapitre 2 . L’INCAPACITE ET L’INVALIDITE

Suivant l’organisme auquel on s’adresse, nous retrouvons plusieurs types de définitions de


l’incapacité et de l’invalidité. Il existe d’une part les définitions données par la Sécurité Sociale et
suivies par la très grande majorité des organismes assureurs complémentaires. Il existe d’autre
part les définitions basées sur le degré d’invalidité de l’individu utilisées notamment en cas
d’accident et de maladie professionnelle.
Dans tout les cas, à partir d’un certain âge (60 ou 65 ans selon les cas), le statut d’incapable ou
d’invalide n’existe plus : il est remplacé par celui de retraité ou de personne dépendante.

Section 2.1 Définitions de la Sécurité Sociale

I . Incapacité Temporaire

L’article L321-1 du Code de la Sécurité Sociale définit la notion d’Incapacité Temporaire de Travail :
« La personne est considérée en incapacité de travail si, à la suite d’un accident ou d’une maladie,
elle est dans l’impossibilité complète et continue d’exercer sa profession ou de gérer ses affaires.
Cette dernière doit alors suivre le traitement médical qui lui est prescrit et se soumettre au repos
nécessaire à sa guérison ».
L’Incapacité Temporaire et Totale de travail a une durée maximale de 3 ans. Au bout de ce délai, si
l’assuré est toujours dans l’impossibilité absolue d’exercer une activité professionnelle, l’incapacité
peut être transformée en invalidité, sur décision de la Sécurité Sociale (art. L.341-3 du code de la
SS).
Les trois causes de sorties possibles de l’état d’incapacité sont le rétablissement, le décès et le
passage en invalidité.

II . Invalidité Permanente

L’article L341-1 du Code de la Sécurité Social, définit la notion d’Invalidité : « L'assuré est
considéré comme invalide lorsqu'il présente une invalidité réduisant de 2/3 ou plus, sa capacité de
travail ou de gain, c'est-à-dire le mettant hors d'état de se procurer, dans une profession
quelconque, un salaire supérieur à 2/3 de la rémunération normale perçue dans la même région
par des travailleurs de la même catégorie, dans la profession qu'il exerçait avant la date de
l'interruption de travail ».
D’après les articles L341-4 et D241-5-1 du Code de la Sécurité Sociale, les invalides sont regroupés
en 3 catégories suivant la gravité de leur état.

 Invalidité 1ère catégorie


Si l’assuré peut exercer une activité rémunérée malgré son invalidité, alors il est placé en invalidité
1ère catégorie.

 Invalidité 2ème catégorie


Si suite à un accident ou à une maladie, l’assuré est dans l’impossibilité d’exercer une profession
quelconque, alors il est placé en invalidité 2ème catégorie.

 Invalidité 3ème catégorie


Si à la suite d’un accident ou d’une maladie, l’assuré est dans l’impossibilité d’exercer une
profession quelconque et que son état nécessite l’assistance d’une tierce personne pour effectuer
les actes ordinaires de la vie courante, alors l’assuré est placé en invalidité 3ème catégorie.
Il est dit que l’assuré ne peut effectuer les actes ordinaires de la vie courante, lorsqu'il ne peut
accomplir seul, totalement, habituellement et correctement au moins quatre des actes de la grille
nationale (grille nationale annexée au décret nº 97-427 du 28 avril 1997 portant application de
certaines dispositions de la loi nº 97-60 du 24 janvier 1997).

Exemple d’actes ordinaires de la vie courante :


Cohérence, orientation, toilette, habillage, alimentation, élimination, transfert, déplacement
intérieur, déplacement extérieur…

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1
Figure 3 - Répartition du nombre d’invalides en 2005

Part des invalides


3ème catégorie Part des invalides
2% 1ère catégorie
13%

Part des invalides


2ème catégorie
85%

III . Incapacité permanente

Dans le cadre des arrêts de travail résultant d’un accident du travail ou d’une maladie
professionnelle, la Sécurité Sociale définit le taux d’incapacité de l’individu.

L’article L434-2 du Code de la Sécurité Sociale indique que ce dernier est déterminé d'après la
nature de l'infirmité, l'état général, l'âge, les facultés physiques et mentales de la victime ainsi que
d'après ses aptitudes et sa qualification professionnelle. Il est établi par le service médical de la
Caisse d’assurance maladie.

Un assuré en incapacité suite à une maladie ou à un accident professionnel se voit donc attribuer
son taux d’incapacité.

Section 2.2 Autres définitions

Certains contrats d’assurance utilisent des définitions de l’incapacité et de l’invalidité différentes de


celles employées par la Sécurité Sociale.
Le plus souvent elles définissent ces notions à travers le degré d’invalidité de l’individu.

I . Degrés d’invalidité

Lors de l’arrêt de travail, il est demandé à l’assuré de se soumettre à un contrôle médical effectué
par un médecin, désigné ou non par l’assureur. Le médecin évalue alors le taux d’incapacité
professionnel et le taux d’incapacité fonctionnel de l’individu. Le calcul du taux d’invalidité
dépendra soit du taux d’incapacité professionnel uniquement, soit des deux taux.

Voici présenté ci-dessous le calcul du taux d’invalidité d’un assureur de la place dans le cadre d’un
contrat garantissant le versement de prestations en cas d’arrêt de travail.

1
Source : www.ameli.fr

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Tableau 1 – Calcul d’un taux d’invalidité

Taux d'incapacité fonctionnel


20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
10% - - - 29,2% 33,0% 36,6% 40,0% 43,3% 46,4%
Taux d'incapacité professionnelle

20% - - 31,8% 36,9% 41,6% 46,1% 50,4% 54,5% 58,5%


30% - 30% 36,3% 42,2% 47,6% 52,8% 57,7% 62,4% 66,9%
40% 25,2% 33,0% 40% 46,4% 52,4% 58,1% 63,5% 68,7% 73,7%
50% 27,1% 35,6% 43,1% 50% 54,5% 62,6% 68,4% 74,0% 79,4%
60% 28,9% 37,8% 45,8% 53,1% 60% 66,5% 72,7% 78,6% 84,3%
70% 30,4% 39,8% 48,2% 55,9% 63,2% 70% 76,5% 82,8% 88,8%
80% 31,8% 41,6% 50,4% 58,5% 66,0% 73,2% 80% 86,5% 92,8%
90% 33,0% 43,3% 52,4% 60,8% 68,7% 76,1% 83,2% 90% 96,6%
100% 34,2% 44,8% 54,3% 63,0% 71,1% 78,8% 86,2% 93,2% 100%

II . Définition de l’invalidité

L’assuré est considéré en invalidité totale si son degré d’invalidité calculé est supérieur à un seuil
fixé contractuellement.
L’assuré est considéré en invalidité partielle si son degré d’invalidité est compris entre le seuil
d’invalidité partiel et le seuil d’invalidité totale fixés contractuellement.

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Chapitre 3 . LE CADRE LEGISLATIF DE L’INCAPACITE ET DE L’INVALIDITE

Un certain nombre de textes régissent le fonctionnement de la garantie arrêt de travail. Tout


organisme assureur offrant cette garantie est soumis à une réglementation stricte qui permet entre
autre de limiter les risques de faillite et donc de protéger les assurés. Par ailleurs, les entreprises
sont contraintes de mettre en place et/ou financer un certain nombre de garanties prévoyance au
bénéfice de leurs employés. Voici présentés les principaux textes instaurant ces éléments.

Section 3.1 La loi Evin du 31 décembre 1989

Avec la loi Evin du 31 décembre 1989, le législateur cherche à protéger et à sécuriser les
opérations de prévoyance notamment par l’intermédiaire de règles exigeantes en matière de
provisionnement du risque incapacité / invalidité.
Les principaux sujets abordés par cette loi sont :
o l’évaluation des provisions techniques ;
o la reprise des encours ;
o le maintien des garanties décès aux invalides et aux incapables (décret du 17 juillet
2001) ;
o l’établissement des comptes de résultats.
La loi Evin oblige tout organisme assureur, à savoir les institutions de prévoyance, les mutuelles et
les sociétés d’assurance, à provisionner les sinistres en cours pour les couvertures du risque décès,
des risques portant atteinte à l'intégrité physique de la personne ou liés à la maternité, des risques
d'incapacité de travail, d'invalidité et du risque chômage.
Par ailleurs, l’article 7 rend obligatoire la reprise des sinistres en cours pour toute nouvelle
convention et organise la revalorisation des rentes pour les risques assurés.

Section 3.2 Décret du 17 juillet 2001

C’est ce décret qui a introduit l’article 7.1 de la loi Evin sur le maintien des garanties
décès : « Lorsque les assurés sont garantis collectivement dans le cadre d’un ou plusieurs contrats,
conventions ou bulletins d’adhésions à un règlement comportant la couverture des risques décès,
incapacité de travail et invalidité, la couverture du risque décès doit inclure une clause de maintien
des garanties décès en cas d’incapacité de travail ou d’invalidité. La résiliation ou le non
renouvellement du contrat sont sans effet sur les prestations à naître au titre du maintien de
garantie décès ».

Par ailleurs cette loi complète la définition des accidents de travail de l’article L 411-1 du Code de
la Sécurité Sociale de la façon suivante : « est considéré comme accident du travail, quelle qu'en
soit la cause, l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail à toute personne salariée ou
travaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou
chefs d'entreprise », en y incluant désormais les accidents survenant à l’occasion d’un trajet
d'aller-retour, entre :
o la résidence principale, une résidence secondaire et le lieu de travail ;
o le restaurant ou la cantine et le lieu du travail.

Section 3.3 Article 83 du code général des impôts

 Disponible fiscal, ancienne version


L’article 83 du code général des impôts ouvre sous certaines conditions un droit à l’exonération
pour les cotisations salariales et patronales. Auparavant, le disponible fiscal s’évaluait de la façon
suivante :
o limite de l’exonération Prévoyance (cotisations salariales et patronales prévoyance)
= 3%*8*PASS
o limite de l’exonération globale (cotisations salariales et patronales Retraite et
Prévoyance) = 19%*8*PASS.
Ainsi, le disponible fiscal mêlait la prévoyance et la retraite dans le deuxième point, le premier
point ne concernant que la prévoyance.

13/96
 Disponible fiscal, nouvelle version
La loi Fillon du 21 août 2003 est venue modifier les conditions et les limites d’exonération relatives
aux cotisations des contrats collectifs de prévoyance et de retraite supplémentaire. Désormais,
concernant la partie prévoyance, l’article 83 du code général des impôts ouvre un droit à
l’exonération pour les cotisations salariales et patronales dans la limite de Minimum (7% PASS +
3% Revenu Annuel Brut ; 3% x 8 PASS).

 Conditions d’éligibilité aux exonérations


Pour bénéficier de l’exonération fiscale des cotisations, le régime doit respecter un certain nombre
de conditions présentées ci-dessous.
o Les prestations doivent être versées par un organisme habilité (IP, IRS, IGRS,
Mutuelle, compagnie d’assurance).
o Le régime doit être collectif c’est-à-dire bénéficier de façon générale et
impersonnelle à l’ensemble des salariés ou à certaines catégories objectives de
personnel.
A noter :
- les critères CDI/CDD, âge ou ancienneté ne sont pas valables (sauf
condition ancienneté ne pouvant excéder 12 mois) ;
- la contribution doit être fixée à un taux ou à un montant uniforme pour
tous les salariés d’une catégorie (possibilité de taux variables fonction des
tranches de rémunération) ;
- pour le risque santé, la participation de l’employeur peut dépendre de la
situation de famille.
o Mise en place du régime par accord collectif, referendum ou décision unilatérale.
o Le régime doit être obligatoire.
A noter :
- l’adhésion peut-être facultative pour les ayants-droit ;
- possibilité de dispenser d’affiliation les salariés couverts par la CMU (pour la
durée de couverture par la CMU) ;
- l’adhésion peut être facultative pour les CDD, les saisonniers ou personnes
couvertes par un autre contrat obligatoire (multi-employeurs) ;
- possibilité de dispositions spécifiques et d’adaptation de garanties pour les
salariés ayant déjà une couverture complémentaire obligatoire lors de la
mise en place du régime (non valable pour les nouveaux salariés) ;
- la participation du CE s’analyse comme une contribution de l’employeur.
o En Frais de santé, le contrat doit être responsable.

Section 3.4 Loi du 8 août 1994

Cette loi a pour objet de mettre la législation française en conformité avec les directives
européennes. Elle s’articule autour de trois points principaux.

Le premier traite des dispositions générales relatives à la protection sociale complémentaire des
salariés. Désormais, les règles de mise en place, la modification ou la remise en cause des régimes
de retraite ou de prévoyance sont identiques pour toutes les entreprises, quel que soit le type
d’organisme assureur.

Le deuxième traite plus particulièrement des dispositions relatives aux institutions de retraite et de
prévoyance. Trois types d’institutions sont désormais distingués et ont leur réglementation
spécifique.

Enfin, lorsque la convention, l'accord ou la décision unilatérale prévoit la couverture, sous forme de
rentes, de l'incapacité de travail ou de l'invalidité, ils organisent également, en cas de changement
d'organisme assureur, la poursuite de la revalorisation des rentes en cours de service. Lorsque le
décès est couvert par ces mêmes conventions, accords ou décisions, ceux-ci organisent le maintien
de cette garantie pour les bénéficiaires de rentes d'incapacité de travail et d'invalidité en cas de
changement d'organisme assureur. Dans ce dernier cas, la revalorisation des bases de calcul des
différentes prestations relatives à la couverture du risque décès est au moins égale à celle
déterminée par le contrat de l'organisme assureur qui a fait l'objet d'une résiliation.

14/96
Section 3.5 Accord des cadres de 1947

La Convention collective nationale de mars 1947 est une convention catégorielle relative aux
cadres. Concernant le domaine de la prévoyance, cet accord crée une obligation de cotisation de la
part de l’employeur à hauteur de 1,50% de la tranche A du salaire au minimum, portant
majoritairement sur le décès.

Section 3.6 Loi de mensualisation du 19 janvier 1978

La loi du 19 janvier 1978 prévoit le paiement chaque mois d'une rémunération déterminée, et cela
indépendamment du nombre de jours que comporte le mois. Une des conséquences de cette loi de
mensualisation est le droit au maintien du salaire en cas de maladie ou d'accident du travail.

Le salarié en arrêt de travail perçoit effectivement des indemnités journalières de la part de la


Sécurité Sociale. À ces indemnités, peut s'ajouter un complément de salaire versé par l'employeur
notamment si le salarié justifie de trois ans d'ancienneté dans l'entreprise ou l'établissement. Ce
dernier perçoit 90% puis 66% de la rémunération brute (y compris les indemnités journalières de
la Sécurité sociale) qu'il aurait gagné s'il avait continué à travailler, et ce, pour des durées variant
selon son ancienneté.

15/96
Chapitre 4 . INTERVENTION DE LA SECURITE SOCIALE EN MATIERE D’ARRET DE
TRAVAIL

L’assuré en arrêt de travail va percevoir des prestations de la part de la Sécurité Sociale. Ces
prestations sont fonction du régime auquel l’assuré est rattaché, des causes de l’arrêt (accident du
travail ou non).

Section 4.1 Différents régimes de Sécurité Sociale

Un assuré est affilié à un régime de la Sécurité Sociale particulier suivant la profession qu’il exerce.

 Assurés des régimes des salariés non agricoles

Sont assurés obligatoirement aux assurances sociales du régime général des salariés non-
agricoles, toutes les personnes, quel que soit leur âge, leur nationalité, leur sexe, salariées
travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs et quels
que soient le montant et la nature de leur rémunération, la forme, la nature ou la validité de leur
contrat. (CSS art. L311-2).
Les articles L321-1, R313-3, R314-4, R323-1 du Code de la Sécurité Sociale, précisent que ces
personnes bénéficient ainsi entre autres, de l'assurance accidents du travail - maladies
professionnelles et ce, dès leur embauche.
Le champ d'application de la législation est étendu à certaines catégories de personnes, ne
présentant pas l'ensemble des critères qui caractérisent un travailleur non indépendant tel que le
lien de subordination ou un contrat de travail (aides bénévoles, travailleurs au noir…).

 Assurés des régimes des non-salariés non-agricoles

Les personnes actives relevant pour l’assurance vieillesse des professions artisanales, des
professions industrielles et commerciales, y compris débitants de tabac et des professions libérales
sont assurées obligatoirement au régime maladie-maternité des travailleurs non-salariés non-
agricoles (CSS art. L615-1).

 Assurés des régimes de l’agriculture

Relèvent de ce régime, les salariés agricoles et les non-salariés agricoles (Code rural art. 1024 &
1234).

Par la suite, nous nous intéresserons plus particulièrement au cas des assurés relevant du régime
des salariés non-agricoles. En effet, le personnel de la société que nous allons étudier rentre dans
ce cadre là.

Section 4.2 Prestations en cas d’arrêt de travail

La garantie accordée en cas d’arrêt de travail a pour objet d’accorder à l’assuré une pension en
compensation de la perte de salaire qui résulte de la réduction de sa capacité de travail. Elle ne
peut être versée qu’à l’assuré lui-même et cela à l’exclusion de tout ayant droit. L’indemnité est au
bénéfice de l’assuré mais l’entreprise peut être subrogée.

Les arrêts de travail sont regroupés en deux grandes classes :


o ceux résultants de maladies professionnelles ou d’accidents du travail ;
o ceux résultants d’événements totalement indépendants de l’activité professionnelle
du salarié.

Suivant la cause de l’arrêt de travail (professionnelle ou non), le montant des indemnités versées
par la Sécurité Sociale est différent.

16/96
I . L'arrêt ne résulte pas d'une maladie professionnelle ou d'un accident du
travail

Il faut distinguer les prestations versées en cas d’incapacité de l’assuré, des prestations versées en
cas d’invalidité.

I.1. Incapacité Temporaire et Totale

En cas d'incapacité temporaire et totale de travail, la prestation est attribuée sous la forme d'une
indemnité journalière. Cette indemnité n’est attribuée qu’après un délai de carence de 3 jours (y
compris les samedis, dimanches et jours fériés). Le délai de carence est en principe appliqué pour
chaque arrêt de travail cependant, si la reprise d’activité entre deux arrêts de travail successifs ne
dépasse pas une durée de 48 heures le délai de carence n’est pas appliqué pour le second arrêt.
L’introduction de cette franchise a été instaurée dans le but de limiter les arrêts de travail non
justifiés médicalement. En effet, si une franchise nulle était en vigueur, alors cela conforterait
probablement les gens peu scrupuleux à abuser d’arrêts de complaisance.

Dans son article Les indemnités journalières versées au titre des arrêts maladie par le régime
général : état des lieux et déterminants1, l’assurance maladie indique que depuis le milieu des
années 70 et jusqu’en 1997, les dépenses en indemnités journalières suivaient une courbe
descendante. La tendance s’inverse à partir de 1997 avec une forte accélération du montant des IJ
maladie versées par le régime général : 46 % d’augmentation sur la période 1997-2002. Le
montant moyen des IJ évoluant à peu près comme le salaire moyen sous plafond, l’évolution
significative est donc celle du volume de prescription, soit 35,5 % d’augmentation sur 5 ans.

1er cas : Si l’arrêt de travail est inférieur à 6 mois

 Conditions d’obtention des indemnités


D’ après les articles L341-1 et L341-2 du Code de la Sécurité Sociale, pour percevoir des
prestations, le bénéficiaire doit :
o avoir cotisé sur une base d’au moins 1 015 fois le SMIC horaire pendant les six
mois civils précédant l'arrêt de travail ;
o ou bien avoir travaillé 200 heures (travail salarié ou assimilé) au cours des trois
mois civils précédant l'arrêt de travail.

 Base de calcul de l’indemnité


Le salaire journalier servant de base au calcul de l'indemnité journalière est établit sur la moyenne
des salaires des 3 mois précédant l'arrêt. C’est le salaire soumis à cotisations sociales pris en
compte dans la limite du plafond mensuel de la sécurité sociale qui est utilisé dans le calcul de
l’assiette de prestation.

 Montant de l’indemnité
D’ après les articles R323-1 et R323-5 du Code de la Sécurité Sociale, l'indemnité journalière
maladie est égale à 50 % du salaire journalier de base sous plafond.
Montant maximum (au 1e janvier 2007) de l'indemnité journalière maladie : 44,7 € / jour.

 Revalorisation
Lorsque l’arrêt de travail se prolonge au-delà de 3 mois, l’indemnité journalière maladie peut être
revalorisée en cas d’augmentation générale des salaires.

 Majoration pour charge de famille


Si l’assuré a au moins 3 enfants à charge, l'indemnité journalière maladie est majorée à partir du
31e jour d'arrêt de travail : elle est égale à 66,66 % du salaire journalier de base.
Montant maximum (au 1e janvier 2007) de l'indemnité journalière maladie majorée pour charge de
famille : 59,6 € / jour.

1 Revue Médicale de l’Assurance Maladie volume 36 n° 3 / juillet-septembre 2005

17/96
2ème cas : Si l’arrêt de travail est supérieur à 6 mois
La revalorisation à partir du 7ème mois d'arrêt a été supprimée au 1er janvier 2006. Les montants
qui suivent concernent donc les personnes qui avaient déjà atteint, à cette date, le 7ème mois
d'indemnisation et dont l'arrêt de travail pour maladie a été prolongé depuis, sans interruption.

 Conditions d’obtention des indemnités


D’ après les articles L341-1 et L341-2 du Code de la Sécurité Sociale, pour percevoir des
prestations, le bénéficiaire doit :
o être immatriculé à la sécurité sociale depuis 12 mois au moins à la date d'arrêt de
travail ;
o avoir cotisé sur une base d’au moins 2 030 fois le SMIC horaire pendant les douze
mois civils précédant l'arrêt de travail ;
o ou bien avoir travaillé 800 heures (travail salarié ou assimilé) au cours des douze
mois civils précédant l'arrêt de travail.

 Base de calcul de l’indemnité


Le salaire journalier servant de base au calcul de l'indemnité journalière est calculé sur la moyenne
des salaires des 3 mois précédant l'arrêt. C’est le salaire soumis à cotisations sociales, pris en
compte dans la limite du plafond mensuel de la sécurité sociale qui est utilisé dans le calcul de
l’assiette de prestation.

 Montant de l’indemnité
D’ après les articles R323-1 et R323-5 du Code de la Sécurité Sociale, l'indemnité journalière
maladie est relevée à 51,49 % du salaire journalier de base, pris en compte dans la limite du
plafond de la sécurité sociale, et cela à partir du 1e jour du 7e mois d’arrêt de travail.
Montant maximum (au 1e janvier 2007) de l'indemnité journalière maladie : 45,97 € par jour.

 Revalorisation
L’indemnité journalière maladie peut être revalorisée en cas d’augmentation générale des salaires.

 Majoration pour charge de famille


Si l’assuré a au moins 3 enfants à charge, l’indemnité journalière est majorée : elle est égale à
68,66 % du salaire journalier de base.
Montant maximum (au 1e janvier 2007) de l’indemnité journalière maladie majorée pour charge de
famille : 61,3 € / jour.

 Prélèvements sociaux, impôts


Quelle que soit la durée de l’arrêt de travail (supérieure ou non à 6 mois), le taux de la CSG sur les
indemnités journalières est de 6,2 %, et le taux de la CRDS est de 0,5 %.
Les indemnités journalières maladie sont soumises à l'impôt sur le revenu.
Les décomptes d'indemnités journalières valident les droits à la retraite.

I.2. Invalidité Permanente et Totale

En cas d'invalidité permanente et totale, la prestation est attribuée sous la forme d'une rente.

 Conditions d’obtention de la rente


D’ après les articles L341-1 et L341-2 du Code de la Sécurité Sociale, pour percevoir des
prestations, le bénéficiaire doit :
o être âgé de moins de 60 ans ;
o avec une capacité de travail ou de gain réduite des deux tiers du fait de la maladie
ou d'un accident non professionnel ;
o être immatriculé à la sécurité sociale depuis 12 mois au moins à la date d'arrêt de
travail suivi d'invalidité ou à la date de constatation médicale de l'invalidité ;
o avoir cotisé sur une base d’au moins 2 030 fois le SMIC horaire pendant les douze
mois civils précédant l'arrêt de travail ;
o ou bien avoir travaillé 800 heures (travail salarié ou assimilé) au cours des douze
mois civils précédant l'arrêt de travail.

18/96
 Base de calcul de la rente
Le salaire annuel servant de base au calcul de la pension invalidité est calculé sur la moyenne des
10 meilleures années de la carrière précédant l'arrêt. C’est le salaire soumis à cotisations
sociales, pris en compte dans la limite du plafond mensuel de la sécurité sociale qui est utilisé dans
le calcul de l’assiette de prestation.

 Montant de la pension d’invalidité


D’ après les articles L341-3 à L341-6 et R341-2 à R341-7 du Code de la Sécurité Sociale, le
montant de l’indemnité versée par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie est fonction de la
catégorie d’invalidité de l’assuré.

Tableau 2 – Pension d’invalidité versée par la Sécurité Sociale au 01/01/2007

Montant mensuel Montant mensuel


Catégorie d’invalidité Montant
minimum (1) maximum
1e catégorie 30 % du salaire de base 255 € 805 €
2e catégorie 50 % du salaire de base 255 € 1 341 €
3e catégorie 50 % du salaire de base (2) 1 255 € 2 341 €

(1) D’après l’article L341-5 du Code de la Sécurité Sociale, le montant minimum de la pension
d'invalidité ne peut être inférieur au montant de l'allocation aux vieux travailleurs salariés.
(2) Plus une allocation tierce personne de 982,15 € par mois au 01/01/2007.

 Prélèvements sociaux, impôts


Le montant de la pension d'invalidité est réduit de 0,5 % au titre de la CRDS et de 6,6 % au titre
de la CSG.
Les pensions d'invalidité sont soumises à l'impôt sur le revenu. La majoration pour tierce personne
n'est pas imposable.

 Revalorisation
Les pensions d’invalidité sont revalorisées au 1er janvier de chaque année.

II . L'arrêt résulte d'une maladie professionnelle ou d'un accident du travail

Contrairement aux arrêts de travail pour maladie, les indemnités versées dans ce cadre de
maladies professionnelles ou d’accident du travail le sont sans délai de carence, à partir du 1er jour
suivant l’arrêt de travail.
Dans sa revue Les chiffres clés 2005 de la branche accidents du travail et maladies
professionnelles, l’ Assurance Maladie indique qu’entre 2002 et 2005, le nombre d’accidents du
travail a baissé de 8%, le nombre d’accidents du trajet a diminué de 7% tandis que le nombre de
maladies professionnelles a connu une progression à la hausse de 31% ( + 393 % sur une période
de 10 ans). L’Assurance Maladie souligne que l'évolution du nombre de maladies professionnelles
n'est pas directement imputable à la conjoncture économique mais traduit plutôt une meilleure
reconnaissance juridique des droits des travailleurs ainsi qu'une plus grande sensibilisation du
corps médical à l'origine potentiellement professionnelle de certaines pathologies.
1
Tableau 3 - Statistiques accidents du travail et maladies professionnelles 2005

Nombre de sinistres
Durée moyenne
"reconnus"
Accidents du travail 1 139 836 46 j.
Accidents de trajet 116 995 60 j.
Maladies professionnelles 50 872 227 j.

1
Les chiffres clés 2005 de la branche "accidents du travail et maladies professionnelles"

19/96
Dans le cas d’un accident de travail résultant de maladie ou d’accident professionnel, il est
nécessaire de distinguer les prestations versées en cas d’incapacité temporaire et totale de
l’assuré, des prestations versées en cas d’invalidité permanente et totale.

II.1. Incapacité Temporaire et Totale

 Base de calcul de l’indemnité journalière


L’article R433-5 du Code de la Sécurité Sociale précise la façon dont est calculé le salaire journalier
servant de base au calcul de l'indemnité journalière. Ce dernier est déterminé comme suit :
o 1/30 du montant de la ou des deux dernières payes antérieures à la date de l'arrêt
de travail, si le salaire est réglé mensuellement ou deux fois par mois ;
o 1/28 du montant des deux ou des quatre dernières payes antérieures à la date de
l'arrêt de travail, si le salaire est réglé toutes les deux semaines ou chaque
semaine ;
o 1/30 du montant des payes afférentes au mois antérieur à la date de l'arrêt de
travail, si le salaire est réglé journellement ou à intervalles réguliers, au début ou à
la fin d'un travail ;
o 1/90 du montant du salaire des trois mois antérieurs à la date d'arrêt du travail, si
ce salaire n'est pas réglé au moins une fois par mois, mais l'est au moins une fois
par trimestre ;
o 1/360 du montant du salaire des douze mois antérieurs à la date de l'arrêt de
travail, lorsque l'activité de l'entreprise n'est pas continue ou présente un caractère
saisonnier ou lorsque la victime exerce une profession de manière discontinue.
Le salaire journalier de base n’est pris en compte que dans la limite de 0,834 % du plafond annuel
de la sécurité sociale soit 268,41 € au 1er janvier 2007.

 Montant de l’indemnité journalière


Les articles R433-2, R433-4 et R323-5 du Code de la Sécurité Sociale précisent que pendant les 28
premiers jours d'arrêt de travail, l'indemnité journalière est égale à 60 % du salaire journalier de
base.
Le montant maximum des indemnités s’élève à 161,04 € par jour au 1er janvier 2007.
A compter du 29e jour d'arrêt de travail, l'indemnité journalière est majorée : elle est portée à
80 % du salaire journalier de base.
Le montant maximum des indemnités s’élève à 214,72 € par jour au 1er janvier 2007.
L’indemnité est accordée pendant une durée maximum de 3 ans.

 Plafond de l’indemnité
D’après l’article R433-1 du Code de la Sécurité Sociale, le montant total de l'indemnité maintenue
et du salaire ne peut dépasser le salaire normal des travailleurs de la même catégorie
professionnelle.

 Revalorisation
En cas d'augmentation générale des salaires postérieure à l’accident, si l'arrêt de travail se
prolonge au-delà de 3 mois, l'indemnité journalière versée par la Sécurité Sociale peut être
revalorisée.

 Prélèvements sociaux, impôts, retraite


Le montant de l'indemnité journalière est réduit de 0,5 % au titre de la CRDS et de 6,2 % au titre
de la CSG.
Les indemnités journalières ne sont pas soumises à l'impôt sur le revenu.
Les décomptes d'indemnités journalières valident les droits à la retraite.

II.2. Invalidité Permanente et Totale

Les articles L434-1 et L434-2 du Code de la Sécurité Sociale précisent la façon dont sont
indemnisés les assurés en invalidité permanente suite à un accident du travail ou à une maladie
professionnelle. La victime pourra percevoir, soit une indemnité forfaitaire en capital si son taux
d'invalidité est inférieur à 10 %, soit une rente viagère si son taux d’invalidité est supérieur ou égal
à 10 %.

20/96
1er cas : Taux d’invalidité inférieur à 10%

L’article D434-1 du Code de la Sécurité Sociale indique le montant du capital versé à l’assuré en
fonction de son taux d'incapacité.

Tableau 4 – Indemnités versées par la Sécurité Sociale pour un taux d’invalidité inférieur à 10%
au 01/01/2007

Taux d'incapacité
Indemnités
permanent
1% 374 €
2% 608 €
3% 889 €
4% 1 403 €
5% 1 777 €
6% 2 197 €
7% 2 665 €
8% 3 179 €
9% 3 740 €

2ème cas : Taux d’invalidité supérieur ou égal à 10 %

 Base de calcul de la rente


La rente est calculée sur la base du salaire des 12 derniers mois précédant l'arrêt de travail. Le
salaire annuel ainsi calculé est limité par le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale.

 Montant de la rente
D'après l'article R434-2 du Code de la Sécurité Sociale, la rente est égale au salaire annuel
multiplié par le taux d'incapacité préalablement réduit de moitié pour la partie de taux ne
dépassant pas 50 % et augmenté de moitié pour la partie supérieure à 50 %.

 Allocation tierce personne


Les articles L434-2 et R434-3 du Code de la Sécurité Sociale, indiquent que pour les invalides de 3e
catégorie, c’est-à-dire les personnes dont l'incapacité temporaire est supérieure ou égale à 80 % et
ayant recours à l'assistance d'une tierce personne, le montant de la rente est majoré de 40 %.

 Modification du montant de la rente


Le montant de la rente est susceptible d’être réévalué dans deux situations: une due à des motifs
économiques et l’autre résultant d'une modification de l'état d'incapacité de la victime, aboutissant,
soit au maintien de la rente, soit à la suppression de celle-ci, soit enfin à la modification de son
taux.

 Prélèvements sociaux, impôts


Que le taux d’invalidité soit supérieur ou non à 10 %, l’indemnité versée est exonérée de CSG et
de CRDS, et n’est pas imposable.

 Revalorisation
Leur montant est revalorisé au 1er janvier de chaque année.

III . Cotisation à la Sécurité Sociale

 Assiette
L’assiette de la cotisation à la Sécurité Sociale est égale à la totalité du salaire. Il faut comprendre
par-là toutes les sommes versées aux salariés en contrepartie du travail effectué, en particulier les
salaires, les indemnités de congés payés, les primes ou autres avantages en nature sont exclus de
l’assiette (CSS art. L242-1). Les remboursements pour frais professionnels ainsi que les

21/96
contributions de l’employeur aux régimes de retraite et de prévoyance complémentaires sous
certaines conditions.

 Taux
Les taux de cotisation à la Sécurité Sociale pour les assurances maladie, maternité, invalidité,
décès et veuvage sont répartis entre l’employeur et le salarié de la façon présentée ci-dessous.

Tableau 5 – Ventilation de la cotisation à la Sécurité Sociale

Garantie Taux employeur Taux salarié Taux global


Assurances maladie,
12,8% 6,8% 19,6%
maternité, invalidité, décès

Les cotisations sociales ainsi recueillies représentent plus de la moitié des recettes de l’Assurance
maladie.
1
Figure 4 - Principales recettes de l’Assurance maladie en 2005

Autres
contributions
financières
8%
Contributions de
l'Etat
7%

Cotisations
sociales
52%
CSG, impôts,
taxes
33%

1
L’Assurance Maladie : chiffres et repères, janvier 2005

22/96
Chapitre 5 . INDEMNISATION A LA CHARGE DE L’EMPLOYEUR EN CAS D’ARRET DE
TRAVAIL

Si l’assuré exerce une activité professionnelle à la date de son arrêt de travail alors l’employeur a
l’obligation dans certains cas, de lui fournir des indemnités minima légales.

La couverture minimale de la Sécurité sociale décrite dans le chapitre précédent est en effet
améliorée par deux dispositions : par la loi de mensualisation qui prévoit le maintien partiel du
salaire sur une durée qui dépend de l'ancienneté et éventuellement par les dispositions de la
convention collective applicable améliorant le niveau du maintien de salaire.

Section 5.1 Indemnisations relevant du code de la Sécurité Sociale

D’après l’article L433-1 du Code de la Sécurité Sociale, en cas d’accident du travail, la journée de
travail au cours de laquelle l'accident s'est produit est intégralement à la charge de l'employeur.

Section 5.2 Maintien de salaire et loi sur la mensualisation de 1978

La loi sur la mensualisation du 19 janvier 1978 prévoit que les indemnités de la Sécurité Sociale
soient, sous certaines conditions, complétées par l’employeur. Il s’agit de maintenir le salaire de
l’employé à un taux donné, pendant une durée donnée dépendant de l’ancienneté du salarié dans
l’entreprise.

 Conditions d’obtention des indemnités

Pour percevoir ces prestations complémentaires obligatoires, le bénéficiaire doit avoir plus de 3 ans
d'ancienneté dans l'entreprise au premier jour de l'absence.

 Point de départ du versement des indemnités

o Si l’arrêt ne résulte pas d'une maladie professionnelle ou d'un accident du travail :

Le maintien de salaire n'intervient qu’à compter du 11e jour de l’absence. Dès lors, l'employeur ne
doit verser aucune indemnité complémentaire si l'absence du salarié dure moins de 11 jours, sauf
disposition conventionnelle plus favorable.

o Si l’arrêt résulte d'une maladie professionnelle ou d'un accident du travail :

L’employeur doit verser l’indemnité complémentaire au salarié dès le premier jour de l’absence
(sauf en cas d’absence suite à un accident de trajet, où l’indemnité complémentaire n’est à verser
qu’à compter du 11e jour de l’arrêt).

 Montant des indemnités

Le montant de l’indemnité complémentaire est :


o pendant les 30 premiers jours : 90 % du salaire brut que le salarié aurait perçu s’il
avait continué à travailler (ce pourcentage comprend les indemnités journalières
versées par la Sécurité sociale) ;
o pendant les 30 jours suivants : 66,66 % de ce même salaire.

Par ailleurs, la durée du versement de cette indemnité complémentaire est augmentée de 10 jours
par tranche de 5 ans d’ancienneté, dans la limite de 90 jours.

23/96
Tableau 6 – Niveau de maintien de salaire

Ancienneté du salarié 90 % du salaire brut 66,66 % du salaire brut


de 3 à 8 ans 30 j. 30 j.
de 8 à 13 ans 40 j. 40 j.
de 13 à 18 ans 50 j. 50 j.
de 18 à 23 ans 60 j. 60 j.
de 23 à 28 ans 70 j. 70 j.
de 28 ans à 33 ans 80 j. 80 j.
Dès 33 ans 90 j. (maximum) 90 j. (maximum)

 Maintien de salaire et IAS 19

Depuis le 1er janvier 2005, toutes les sociétés européennes cotées ou faisant appel public à
l’épargne doivent présenter leurs comptes selon les normes IAS (International Accounting
Standards).

L’objectif de cette norme comptable est de prescrire le mode de comptabilisation et de présentation


des avantages du personnel. Il faut entendre par avantage du personnel « toutes formes de
contrepartie donnée par une entreprise au titre des services rendus par son personnel ». Cela
inclut notamment, les indemnités de fin de carrière, les médailles du travail etc….
Ainsi, alors que les anciennes dispositions réglementaires françaises obligeaient seulement les
entreprises à signaler dans les annexes au bilan leurs engagements, ces derniers doivent
désormais être provisionnés dans les comptes.

Si le régime de prévoyance est externalisé chez un organisme assureur, ce qui représente plus de
90% des cas, alors l’entreprise n’a pas d’engagement envers le salarié : son engagement réside
dans le fait de verser à l’assureur la cotisation couvrant le risque.

Si le régime n’est pas externalisé mais est géré en interne, alors l’entreprise se doit de provisionner
le maintien de salaire conformément à la norme IAS 19.

Section 5.3 Convention collective

Une convention collective a force de loi pour le périmètre la concernant. Cependant elle ne peut
déroger au droit du travail.

Les conventions collectives instaurent un certain nombre de droits pour les salariés auxquels la
convention est applicable. Dans certains cas, la convention collective peut prévoir des dispositions
plus avantageuses pour le salarié que les dispositions de la loi sur la mensualisation.

Il arrive que certaines prévoient le paiement des 3 premiers jours d’arrêt de travail, non
indemnisés par le régime général de la Sécurité Sociale.

24/96
Chapitre 6 . RÉGIME DE PRÉVOYANCE COMPLÉMENTAIRE

Un contrat de prévoyance complémentaire est régulièrement mis en place dans les sociétés au
moyen d’accord collectif, de référendum ou encore de décision unilatérale. Le mode de mise en
place du régime définit alors la répartition du financement entre employeur, salarié, et
éventuellement comité d’entreprise. La FFSA1 indique qu’avec plus de 3 626 millions d’euros de
cotisations en affaires directes, les contrats collectifs représentent en 2005 plus de la moitié des
cotisations reçues pour la garantie incapacité-invalidité.
Les contrats collectifs sont de plus en plus prisés par les entreprises notamment en raison des
souplesses fiscales dont ils bénéficient (E.FRANCK [2004] La prévoyance outil de motivation - Les
échos).

Figure 5 - Cotisations (affaires directes) de la garantie incapacité-invalidité1

11%
10%
Variation des cotisations

9%
8%
7%
reçues

6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
2001 2002 2003 2004 2005

Cotisations des contrat à adhésion individuelle


Cotisations des contrats collectifs

Section 6.1 Différents types d’organismes assureurs

Seuls sont habilités à faire des opérations de prévoyance :


o les sociétés d’assurance ;
o les institutions de prévoyance ;
o les mutuelles.

I . Les sociétés d’assurance

Elles sont régies par le code des assurances tant pour leur fonctionnement que pour les contrats
qu’elles émettent. Elles sont soumises à une obligation de spécificité : elles ne peuvent avoir
d’autre objet que celui de pratiquer des opérations d’assurance (C. ass. art. R322-2). Elles ne
peuvent pas pratiquer en même temps de la vie et de la non-vie (C. ass. art. L321 - 1). Une
société d’assurance peut prendre deux formes :
o soit la forme d’une société anonyme, société commerciale contrôlée par les
actionnaires (société de capitaux à but lucratif), qui en désignent les dirigeants en
fonction de jeux d’intérêts ;
o soit la forme de société d’assurance mutuelle gérée par leurs sociétaires par le biais
d’élections, et qui revendiquent des valeurs mutualistes ainsi que des buts non
lucratifs.

Leur activité relève de tous les domaines de l’assurance : prévoyance santé, prévoyance lourde,
assurance de biens ou encore retraite.
En versant en 1999 plus de 24% des indemnités globales incapacité, invalidité et décès, les
sociétés d’assurance se révèlent être les leaders sur ce secteur de la prévoyance complémentaire.

1
Source : FFSA - [2006] - Etude de marché : Assurances de personnes

25/96
1
Figure 6 - Versements d’indemnités incapacité, invalidité et décès
22 milliards d’euros en 2005

Assurances
24%

Mutuelles
2%

Institutions de
Régime prévoyance
obligatoire 9%
65%

II . Les institutions de prévoyance

Les institutions de prévoyance sont régies par le Livre IX du Code de la Sécurité Sociale.
Ce sont des personnes morales de droit privé ayant un but non lucratif. Elles sont administrées
paritairement par des membres adhérents et des membres participants (CSS art. L931-1).
L’essentiel de leur activité relève de la prévoyance collective : les Institutions de Prévoyance n’ont
le droit de faire de l’individuel que sous certaines conditions.

Leur implication dans le secteur de la prévoyance et plus particulièrement dans celui de l’incapacité
de travail tant à croître au cours des années.

Figure 7 - Part des Institutions de prévoyance


dans le financement global des indemnités incapacité, invalidité et décès 1

9,5%

9,0%

8,5%

8,0%

7,5%

7,0%
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

III . Les mutuelles

Les Mutuelles sont régies par le code de la Mutualité.


Elles sont définies comme des groupements à but non lucratif qui, essentiellement grâce aux
cotisations des membres, mènent une action de prévoyance. Elles sont contrôlées par les
adhérents, qui disposent chacun d'une voix dans le cadre des élections en assemblée générale. Les
Mutuelles assurent notamment la prévention des risques sociaux liés à la personne et la réparation
de leurs conséquences. Elles ne peuvent assurer ni les biens, ni la responsabilité.

En pratique, l’essentiel de leur activité réside dans la santé individuelle. Les contrats sont en
majeure partie traités directement avec les clients. Elles ne touchent que très peu au domaine de
la prévoyance lourde (moins de 2% des prestations globalement versées en 1999).

1
Source : FFSA - [2006] - Etude de marché : Assurances de personnes

26/96
Section 6.2 Prestations de l’organisme assureur

Nous avons pu noter que les prestations versées par la Sécurité Sociale étaient très faibles en cas
d’arrêt de travail, en particulier pour les salariés dont le salaire est supérieur au plafond mensuel
de la sécurité sociale. Le recours à des organismes complémentaires est donc indispensable pour
maintenir un niveau de vie correct en cas d’arrêt de travail.

Ces prestations complémentaires peuvent varier d’un contrat à un autre. Cependant il est stipulé
dans tous les contrats que l’assuré doit à la date d’arrêt de travail, exercer une activité
professionnelle fiscalement déclarée lui procurant des rémunérations ou des bénéfices pour
bénéficier des prestations.

I . Conditions de versement

Le versement des indemnités est quasiment toujours soumis à la condition que l’assuré soit
indemnisé par la Sécurité Sociale.

Les contrats d’assurance introduisent la majeure partie du temps un délai de franchise ferme
(variant généralement de 3 à 90 jours suivant les contrats). Dans certains contrats, la franchise
peut cependant être à effet rétroactif et/ou discontinue.
Le paiement des garanties cesse dans les cas suivants :
o reprise totale ou partielle du travail ;
o liquidation de la retraite ;
o parfois en cas de non-paiement des cotisations ;
o évolution du taux d’incapacité, celui-ci passant sous le seuil garanti.

II . Garanties

Les garanties sont généralement exprimées en pourcentage du salaire en distinguant la partie de la


rémunération inférieure au plafond de la sécurité sociale (Tranche A du salaire) et la partie
supérieure (Tranches B et suivantes).

En cas d’invalidité, le niveau des prestations dépend généralement de la catégorie d’invalidité. De


plus en plus souvent, le contrat précise que l’indemnisation de l’assureur est limitée de telle sorte
que le total des indemnisations perçues par l’assuré (sécurité sociale + assureur + employeur) soit
au maximum égal à la rémunération nette qu’il percevait lorsqu’il était en activité.

Le paiement des garanties cesse dans les cas suivants :


o reprise totale ou partielle du travail (en cas de reprise partielle, une indemnisation
peut être maintenue) ;
o liquidation de la retraite ;
o parfois en cas de non-paiement des cotisations.

27/96
Partie 2 . ETUDES PRELIMINAIRES

Dans le premier chapitre, nous allons examiner les principales caractéristiques de la garantie
complémentaire arrêt de travail à tarifer.
Nous détaillerons les données fournies par le client pour l’étude ainsi que les différents
retraitements qu’elles ont nécessité.
Un chapitre exposera le choix qui a été fait pour la période d’observation des arrêts de travail.
Un travail statistique sera enfin réalisé sur les données pour mieux connaître les caractéristiques de
la population et des arrêts étudiés.

Chapitre 1 . LE CONTEXTE CONTRACTUEL

Le contrat de prévoyance complémentaire à tarifer assure la garantie arrêt de travail. Il a pour


objet de garantir à l’employé, en complément des prestations du régime de base, le service des
prestations suivantes :
o indemnités journalières en cas d’incapacité totale ou partielle de travail ;
o rente temporaire d’invalidité, en cas d’invalidité totale ou partielle.

 Assiette des prestations

Le salaire servant de base au calcul des prestations est le salaire annuel brut soumis à charges
sociales.

 Revalorisation des prestations

En cas d’incapacité temporaire, les revalorisations des indemnités journalières tiennent compte des
augmentations collectives applicables dans l’entreprise. Pour les salariés travaillant à temps partiel
au moment de l’arrêt, ces augmentations s’appliquent en pourcentage du salaire correspondant au
temps partiel.
En cas d’invalidité, le montant des rentes est revalorisé une fois par an au 1er juillet. Le taux de
revalorisation est fixé par l’Institution de Prévoyance. Il est fonction des résultats de l’Institution et
de l’évolution des prix.

 Résiliation

En cas de résiliation du contrat, les prestations d’incapacité de travail ou d’invalidité en cours de


service continueront d’être servies et revalorisées.

 Définition et montant des prestations

o Les indemnités journalières

Tout employé cessant son travail par suite de maladie ou d’un accident bénéficie d’indemnités
10%TA + 40%(TB + TC) 1
journalières à hauteur de .
360
Cette indemnité journalière est accordée à compter du 91ème jour d’arrêt de travail continu.
Le versement des indemnités journalières cesse au jour où la pension vieillesse Sécurité Sociale de
l’employé est liquidée ou à sa reprise d’activité.

1
TA : Partie du salaire inférieure au PMSS
TB : Partie du salaire comprise entre 1 PMSS et 4 PMSS
TC : Partie du salaire comprise entre 4 PMSS et 8 PMSS
TD : Partie du salaire supérieure à 8 PMSS

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o La rente invalidité

Tout employé déclaré en invalidité 1ère, 2ème ou 3ème catégorie par la Sécurité Sociale, bénéficie
d’une rente complémentaire fonction de sa catégorie d’invalidité. Le montant annuel de cette rente,
exprimée sous déduction de la pension versée par la Sécurité Sociale, est le suivant :
o invalidité 1ère catégorie : 54% . (TA + TB + TC)
o invalidité 2ère catégorie : 90% . (TA + TB + TC)
o invalidité 3ère catégorie : 90% . (TA + TB + TC) ainsi qu’une allocation
supplémentaire égale à 40% . (TA + TB + TC).

Le versement de la rente invalidité cesse au jour où la pension vieillesse Sécurité Sociale de


l’employé est liquidée et au plus tard à son 60ème anniversaire.

 Dispositions applicables en cas d’accident de travail ou de maladie


professionnelle

En cas d’incapacité permanente résultant d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle,
les mêmes dispositions s’appliquent dans les conditions suivantes :
o un taux d’incapacité supérieur ou égal à 53,34% et inférieur à 66,66% est assimilé
à une invalidité de 1ère catégorie du régime de base ;
o un taux d’incapacité supérieur ou égal à 66 ,66%, est assimilé à une invalidité de
2ème catégorie du régime de base.

La perception d’une allocation de tierce personne du régime de base entraîne l’assimilation à une
invalidité de 3ème catégorie du régime de base.

 Exemple

Soit le cas d’un salarié entrant en arrêt de travail. La cause est une maladie non professionnelle.
Ce dernier a acquis au moment de l’arrêt de travail 10 ans d’ancienneté dans la société étudiée.

Les différentes indemnités qu’il va recevoir durant sa période d’incapacité sont donc les suivantes :
o 3 premiers jours : aucune indemnité. Son arrêt n’est pas dû à un accident ou à
une maladie professionnelle, et la convention collective ne prévoit pas le paiement
des 3 jours de carence de la Sécurité Sociale ;
o 4 j. : début de versement des indemnités de la Sécurité Sociale ;
o 11 j. : début de la période de maintien de salaire à hauteur de 90% par
l’employeur (durant 40 j.);
o 51 j. : début de la période de maintien de salaire à hauteur de 66,66% par
l’employeur (durant 40 j.) ;
o 91 j. : intervention du régime de prévoyance ;
o 1095 j. (3 ans) : passage en invalidité.

100%
90%
80% Perte de salaire
70%
60% Maintien de
50% salaire : Assureur : Passage en
40% 90% puis 66,6% 10% TA + 40% (TB+TC) invalidité
30%
20% Sécurité Sociale :
10% 50% TA
0%
3 j.11 j. 51 j. 91 j. 1095 j.

29/96
Chapitre 2 . LES DONNEES

Les données fournies par le client sont des données brutes issues de son système de gestion
interne.
Avant de commencer tout travail basé sur ces données brutes, il convient d’en vérifier la validité
pour disposer d’une base de travail utilisable.

Section 2.1 Présentation des données

Les données fournies par le groupe sont des listes établies sous Excel couvrant quatre périodes :
o la période de 1998 à 2000 ;
o l’année 2001 ;
o l’année 2005 ;
o le premier trimestre de l’année 2006.
1ères 2èmes 3ème 4ème
données données données données

Données manquantes
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Les données concernant les années 2002, 2003 et 2004 ne sont pas disponibles.

Le groupe que nous étudions est constitué de différentes entités. Chaque entité a établi et nous a
communiqué pour les quatre périodes définies ci-dessus ses propres données. Les listes établies ne
sont donc pas sous un format harmonisé.

I . Liste des salaries du groupe

Pour les périodes de 2005 et du premier trimestre de 2006, nous disposons de la liste des salariés
du groupe présents au moins un jour au cours de la période. Pour chacun d’entre eux, il est fourni
des renseignements d’ordre général les concernant. Les données se présentent de la façon
suivante :

Numéro Date de Catégorie Date Date de Salaire


Matricule Sexe Société
SS naissance prof. d'embauche sortie annuel brut
… … … … … … … … …
… … … … … … … … …

II . Listes d’arrêt de travail

Concernant la liste des arrêts de travail, les entités du groupe ont fourni pour chaque période citée
ci-dessus, des fichiers de ce type :

Motif Date de Date de fin


Matricule Société
absence début d’arrêt d’arrêt

… … … … …
… … … … …

La date de début d’arrêt est la date de début d’arrêt réelle: ce n’est pas la date de début à l’issue
de la période de franchise.

Ces fichiers ne sont pas forcément tous identiques : le périmètre des arrêts recensés varie.
Etudions donc préalablement pour chaque période le périmètre des arrêts communiqués.

30/96
 La période de 1998 à 2000
Les données arrêts de travail des entités du groupe s’étalent sur la période allant de 1998 à 2000
sont fournies sous la forme de trois fichiers d’arrêt. Ces trois fichiers ne sont pas définis suivant le
même périmètre temporel :
o le 1er fichier contient les arrêts débutant entre 1998 et 2000, et arrête les données
au 31/12/2000 ;
o le 2ème fichier contient les arrêts débutant entre 1998 et 2000, mais n’arrête pas
ses données au 31/12/2000 ;
o enfin, le 3ème contient les arrêts se déroulant entre 1998 et 2000 : il inclut donc les
arrêts débutant entre 1998 et 2000 mais aussi les arrêts ayant débuté avant 1998
et se terminant entre 1998 et 2000. Les données sont arrêtées au 31/12/2000.

1er fichier :
Arrêt A Arrêt B

Pas de données Arrêt des données


1997 1998 1999 2000 2001

2ème fichier :
Arrêt A Arrêt B

Pas de données
1997 1998 1999 2000 2001

3ème fichier :
Arrêt A Arrêt B

Arrêt des données


1997 1998 1999 2000 2001

 L’année 2001
Les données du groupe sur l’année 2001 sont fournies sous la forme de quatre listes définies
suivant le même périmètre : chacune contient les arrêts de travail se déroulant courant 2001. Cela
inclut donc les arrêts débutant en 2001 mais aussi les arrêts ayant débuté avant 2001 et se
terminant en 2001. Par ailleurs, les données ne sont pas arrêtées donc certaines dates d’arrêt
s’étalent après le 31/12/2001.

Arrêt A Arrêt B

2000 2001 2002

 L’année 2005
Au 01/01/2005, le groupe étudié est formé de six entités distinctes. Pour cinq des six entités, les
arrêts recensés sont les arrêts de travail se déroulant en 2005 : cela inclut les arrêts débutant en
2005 mais aussi ceux ayant débutés en 2004 et se prolongeant en 2005. Les données ne sont pas
arrêtées au 31/12/2005.

31/96
La sixième entité liste également les arrêts se déroulant en 2005 mais par contre arrête ses
données au 31/12/2005.

Arrêts des 5 premières entités :

Arrêt A Arrêt B

2004 2005 2006

Arrêts de la 6ème entité :

Arrêt A Arrêt B

Arrêt des données


2004 2005 2006

 Le 1er trimestre 2006


Dans les six fichiers des arrêts du premier trimestre 2006, les arrêts listés sont les arrêts de travail
se déroulant durant le 1er trimestre de l’année 2006. De la même façon, une partie de ces derniers
a débuté au cours du premier trimestre de l’année 2006 et une autre partie a débuté en 2005. Les
données ne sont pas arrêtées au 31/03/2006.

Arrêt A Arrêt B

1er trimestre 2ème trimestre 3ème trimestre 4ème trimestre


1er trimestre 2ème trimestre 3ème trimestre 4ème trimestre
2005 2007
2006

Nous recensons par ailleurs 80 arrêts de travail ayant débuté après le 31/03/2006. Ces arrêts de
travail n’ont aucune raison d’être listé dans le fichier et sont donc supprimés.

Section 2.2 Contrôle des données arrêts de travail

Nous rassemblons l’ensemble des données arrêts de travail des entités du groupe dans un seul et
unique fichier de travail Excel. La base de travail contient désormais 50 507 lignes d’arrêt observés
sur les périodes [1998 ;2001] puis [2005 ;1er trimestre 2006].

Avant d’effectuer le moindre calcul sur ces données, il convient d’en vérifier préalablement la
validité. Il s’agit essentiellement dans ce paragraphe de détecter les données non ou mal
renseignées. Différents tests ont été effectués pour mettre en évidence d’éventuelles valeurs
aberrantes. Les différents points pris en compte pour exploiter le fichier sont listés ci-dessous.

 Doublons
Les lignes d’arrêt de travail rigoureusement identiques sont recherchées. Nous détectons de cette
façon 319 lignes Excel : ces doublons sont supprimés.

 Date de naissance
Cette date est parfois manquante ce qui pose un réel problème puisque l’âge de l’assuré à la
survenance de l’arrêt joue un rôle essentiel dans l’étude de la sinistralité et dans l’élaboration des
tables. Nous trouvons 380 arrêts pour lesquels la date de naissance de l’assuré est manquante.

32/96
Ces 380 arrêts correspondent en pratique à 160 salariés différents. Ces données sont inutilisables
pour la construction de la table de maintien en arrêt de travail. Nous décidons donc de les
supprimer.

 Date de début d’arrêt


Nous vérifions que la date de début d’arrêt qui a été saisie dans le fichier est bien antérieure à la
date de fin d’arrêt. Une inversion entre les dates de l’arrêt au moment de la saisie est toujours
possible. Nous ne trouvons ici aucune erreur concernant la chronologie des dates.

 Date de fin d’arrêt


Nous trouvons 8 arrêts avec une date de fin d’arrêt modifiée dans le fichier de l’année postérieure.
Il s’agit des personnes dont l’arrêt a été prolongé. Pour chacune d’elle, nous ne gardons qu’une
seule ligne avec la date de fin d’arrêt corrigée.

 Durée
Lorsque la durée de l’arrêt a été renseignée, il est vérifié qu’elle correspond bien à la différence
entre la date d’entrée et la date de sortie de l’arrêt de travail. Nous trouvons ainsi 3 erreurs de
cohérence. Elles peuvent correspondre soit à une erreur sur une des deux dates qui a été mal
renseignée, soit à une erreur de saisie sur la durée. Nous choisissons arbitrairement de conserver
les données des dates et de corriger la durée manuellement.
Nous calculons par ailleurs les durées des arrêts qui n’ont pas été renseignées.

Au final, après traitement, le fichier est constitué de 49 808 lignes Excel d’arrêt de travail.

 Récapitulatif des traitements réalisés sur le fichier


Les corrections apportées aux données initiales permettent d’obtenir une base plus saine pour
notre étude. Il faut cependant garder à l’esprit que notre travail portera dans une certaine
proportion sur des observations retraitées.

Tableau 7 – Synthèse des traitements

Volume par rapport


Nombre de données
au volume initial

Nombre de lignes initiales 50 507 .

Doublons supprimés 319 0,63%


Dates de naissances
380 0,75%
manquantes

Nombre de lignes finales 49 808 98,62%

Section 2.3 Agrégation des arrêts de travail

Avant de commencer la construction de la table de maintien en arrêt de travail, il convient


d’agréger les données. Deux types d’agrégation sont à réaliser.

 1er type d’agrégation

Il faut agréger les arrêts du fichier 1998 à 2000 avec les arrêts du fichier de 2001. Il s’agit en effet,
pour les entités qui ont arrêté les données au 31/12/2000, de retrouver l’arrêt tronqué

33/96
correspondant dans le fichier 2001, puis de les agréger afin qu’ils ne constituent plus qu’un seul et
unique arrêt de travail.

La même opération est à réaliser pour les arrêts du fichier 2005 se prolongeant par des arrêts du
1er trimestre 2006.

 2ème type d’agrégation

Si pour un même employé, moins de 48 heures séparent deux arrêts de travail, alors l’arrêt de
travail est dit prolongé. Ainsi, plusieurs lignes de notre fichier peuvent correspondre à un arrêt
unique. Il a donc été convenu avec la société, que les arrêts de travail séparés de 2 jours et moins
pour un même salarié, seraient agrégés en un seul et unique arrêt de travail.

Une fois les arrêts agrégés, le fichier de données du groupe étudié est constitué de 40 921 arrêts
de travail.

Tableau 8 – Synthèse des traitements d’agrégation

Volume par rapport


Nombre de données
au volume initial

Nombre de lignes initiales 50 507 -

Nombre de lignes après


49 808 98,62%
retraitement
Nombre d'arrêts après
40 921 81,02%
agrégation

34/96
Chapitre 3 . LA PERIODE D’OBSERVATION

La période d’observation est un choix extrêmement important lors de l’élaboration de loi de


maintien en arrêt de travail. Elle joue en effet un rôle capital car la proportion de censures et de
troncatures en dépend. La durée d’observation fixée doit réaliser le meilleur compromis possible
entre une durée assez longue pour disposer d’une quantité importante de données, mais aussi être
relativement courte pour assurer l’homogénéité des conditions d’observations. En effet, si des
observations trop éloignées dans le temps sont prises en compte dans notre étude, alors ces
données ne sont pas réellement comparables aux autres: la sinistralité a pu changer au cours de
ces années notamment en raison des évolutions médicales, des conditions sociales….

Nous disposons des données agrégées d’arrêt de travail sur 2 périodes :


o de 1998 à fin 2001 ;
o de 2005 à la fin du premier trimestre 2006.

Pour la première période, nous avons vu précédemment que le fichier d’arrêt de travail contenait 4
types d’arrêts représentés sur le schéma suivant :
o les arrêts de type A : arrêts ayant débutés avant le 01/01/1998 et se terminant
entre 1998 et 2001 ;
o les arrêts de type B : arrêts débutant et finissant entre le 01/01/1998 et le
31/12/2001 ;
o les arrêts de type C : arrêts débutant entre le 01/01/1998 et le 31/12/2001 et
arrêtés au 31/12/2001 ;
o les arrêts de type D : arrêts débutant entre le 01/01/1998 et le 31/12/2001 et non
arrêtés au 31/12/2001.

Arrêt A Arrêt B Arrêt C Arrêt D

1997 1998 1999 2000 2001 2002

Il en est exactement de même pour la deuxième période d’observation.

Section 3.1 Date de début d’observation

Les arrêts débutant après le 01/01/1998 (arrêts de « type B ») sont tous recensés dans les
données fournies par le client. Aucune question ne se pose donc pour eux. Ils convient d’examiner
cependant le cas des arrêts de « type A ». Si l’observation débute au 21/12/1997, date de début
d’arrêt la plus ancienne, alors tous les arrêts recensés dans notre fichier sont bien inclus dans la
période d’observation. Cependant les arrêts se déroulant entre le 21/12/1997 et le 31/12/1997,
sont inconnus. Nos calculs seraient basés sur des données incomplètes. Cela n’est pas
envisageable.
Nous faisons donc débuter notre période d’observation au 01/01/1998 pour la première période.

Section 3.2 Date de fin d’observation

Concernant la date de fin d’observation, il convient d’examiner le cas des arrêts de « type C ». Si
l’observation était clôturée au 18/12/2002, date de fin d’arrêt la plus éloignée, alors tous les arrêts
recensés dans les données seraient bien inclus dans la période d’observation. Cependant les arrêts
se déroulant entre le 31/12/2001 et le 31/12/2002 seraient basés sur des données incomplètes.
Encore une fois, cela n’est pas envisageable.
Nous clôturons donc notre période d’observation au 31/12/2001.

Section 3.3 Période d’observation

Concernant la deuxième période d’observation, le raisonnement est en tout point identique.


En conclusion la période d’observation retenue pour l’étude est la période s’étalant du 01/01/1998
au 31/12/2001, puis du 01/01/2005 au 31/03/2006.

35/96
Section 3.4 Arrêts tronqués ou censurés

La période d’observation étant fixée, nous devons maintenant modifier certaines données.

I . Censures et troncatures

Estimer une loi de maintien en arrêt de travail nécessite d'observer les individus d'un échantillon
pendant la durée complète ou partielle de l’arrêt de travail.

Pour un certains nombre de salariés de notre étude, nous observons uniquement la durée de l’arrêt
incluse dans la période d’observation. Pour ces individus toute l'information n'est pas observable :
nous parlons de censures ou de troncatures suivant le cas.

Soit (X1,…,Xn) notre échantillon de durée d’arrêt de travail.

I.1. Censure de type 1 : censure fixe

On dit qu’il y a censure à droite pour notre échantillon, si au lieu d’observer directement les durées
d’arrêts de travail (X1,…,Xn), nous observons (T1,D1),…,(Tn,Dn) avec :
Ti = min ( Xi , C ) et Di = 1 si Xi ≤ C,
0 sinon.

Nous observons donc la fin de la durée de l’arrêt de travail uniquement s’il a lieu avant la date C.

Les arrêts de « type D » sont donc des arrêts censurés à droite puisque nous ne les observons pas
au-delà du 31/12/2001 ou du 31/03/2006. Nous dénombrons au total 380 arrêts censurés de ce
type dans notre fichier d’étude, ce qui représente 0.9% des arrêts de travail.

I.2. Troncature

On dit qu’il y a troncature à gauche lorsque la variable étudiée n’est pas observable lorsqu’elle est
inférieure à un seuil c.

La troncature est différente de censure, dans le sens où lorsqu’une variable est tronquée, nous
perdons complètement l’information en dehors de la période d’observation. Dans le cas de la
censure au contraire, nous savons qu’il y a une information, mais nous ne connaissons pas sa
valeur précise.
Les arrêts de « type A » sont donc des arrêts qui sont tronqués car nous ne les observons pas
avant le 01/01/1998 ou le 01/01/2005. Nous dénombrons au total 682 arrêts tronqués de ce type
dans notre fichier d’étude, ce qui représente 1.7% des arrêts de travail.

I.3. Modification de la durée des arrêts

Les durées renseignées dans les données fournies par le client ne sont pas restreintes à la période
d’observation. Il convient donc pour les arrêts censurés et pour les arrêts tronqués, de ramener la
durée renseignée dans le fichier client à la durée effectivement observable.

Nous supprimons par ailleurs les 80 arrêts de travail ayant débuté après le 31/03/2006. Ces arrêts
de travail ne figurent pas dans la période d’observation.

Le fichier de travail contient donc désormais 40 841 arrêts de travail, avec 0.5% d’arrêts censurés
et 1.7% d’arrêts tronqués.

36/96
Chapitre 4 . ETUDE STATISTIQUE

Cette partie sera consacrée à l’étude statistique de la population du groupe ainsi qu’à l’étude du
portefeuille d’arrêt de travail fourni. Cette évaluation est nécessaire pour savoir dans quel cas et
sous quelles conditions la table construite pourra être utilisée ultérieurement. Un premier aperçu
des arrêts des assurés permettra également d’orienter la segmentation des tables par la suite.

Section 4.1 Statistiques démographiques

Etudions les principales caractéristiques démographiques des salariés du groupe. Ces


caractéristiques permettront par la suite de savoir si la table de maintien en arrêt de travail est
applicable à la population salariée future ou s’il existe un risque de biais dû à son évolution. Nous
disposons de données détaillées sur la population des salariés du groupe uniquement pour la
période du 1er janvier 2005 au 31/03/2006.

I . Répartition Homme / Femme

Tableau 9 - Répartition de la population par sexe au 31/03/2006

Homme 73,05%
Femme 26,95%

Globalement, la population au 31/03/2006 est composée au trois quart d’homme environ et un


quart de femme. Ce chiffrage établi au 31/12/2005 sur la base des données individuelles fournies
par le groupe. La répartition par sexe nous a par ailleurs été communiquée au 31/12/2004.

Figure 8 – Répartition de la population par sexe

100%
90%
80%
Part des salariés

70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
2004 2005 2006
Année d'observation

31/12/2004 31/12/2005 31/03/2006


Femme 25,85% 26,59% 26,95%
Homme 74,15% 73,41% 73,05%

Si la tendance est à une légère augmentation de l’importance des femmes, la répartition Homme /
Femme de la population du groupe n’a relativement pas évoluée depuis le 01/01/2004.

Tableau 10 - Evolution de la répartition de la population par sexe

31/12/2004 31/12/2005 31/03/2006


Homme s.o. -1,0% -0,5%
Femme s.o. 2,9% 1,4%

37/96
II . Répartition Cadre / Non Cadre

Tableau 11 - Répartition de la population par catégorie professionnelle au 31/03/2006

Cadre 40,16%
Non Cadre 59,84%

Au 31/03/2006, plus de la moitié de la population du groupe est non-cadre.

Ce chiffrage est également établi au 31/12/2005. La répartition Cadre / Non Cadre nous a par
ailleurs été communiquée au 31/12/2004.

Figure 9 – Répartition de la population par CSP

100%
90%
80%
Part des salariés

70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
2004 2005 2006
Année d'observation

31/12/2004 31/12/2005 31/03/2006


Non Cadre 60,25% 59,54% 59,84%
Cadre 39,75% 40,46% 40,16%

La répartition Cadre / Non Cadre de la population du groupe est restée globalement stable entre le
31/12/2004 et le 31/03/2006.

Tableau 12 - Evolution de la répartition de la population par CSP

31/12/2004 31/12/2005 31/03/2006


Cadre s.o. 1,8% -0,7%
Non Cadre s.o. -1,2% 0,5%

III . Répartition par année de naissance

L’essentiel des salariés du groupe est né dans les années 1950 à 1959 : cette classe d’âge
représente 33,9% des salariés au 31/03/2006.

La répartition des salariés par âge ne semble pas être un critère pertinent à retenir pour
déterminer si la table de maintien est applicable à la population du groupe : l’âge des salariés n’est
pas un paramètre fixe dans le temps mais évolue d’année en année.

38/96
Figure 10 – Répartition de la population par année de naissance au 31/03/2006

18%

16%

14%

12%
Part des salariés

10%

8%

6%

4%

2%

0%
0

4
[

[
44

49

54

59

64

69

74

79

84
4

8
19

19
9

9
;1

;1

;1

;1

;1

;1

;1

;1

;1
<

>
40

45

50

55

60

65

70

75

80
9

9
[1

[1

[1

[1

[1

[1

[1

[1

[1
Année de naissance

IV . Répartition par age à l’embauche

L’âge à l’embauche est un paramètre qui doit être relativement stable dans le temps. La répartition
des effectifs en fonction de cet indicateur peut donc servir de critère discriminant lors de la
validation de la table de maintien.

Voici présenté ci-dessous le graphique représentant la répartition de la population par âge au


moment de l’embauche au 31/03/2006.

Figure 11 – Répartition de la population par âge à l’embauche au 31/03/2006

50%
45%
40%
35%
Part des salariés

30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
9[

4[

9[

4[

9[

4[

9[

4[

9[
15

59
;1

;2

;2

;3

;3

;4

;4

;5

;5

>
<

5
[1

[2

[2

[3

[3

[4

[4

[5

[5

Ag e à l'e mb a u ch e

Nous pouvons également établir cette répartition au 31/12/2004. Observons ensuite l’évolution de
cette répartition entre le 31/12/2004 et le 31/03/2006.

39/96
Figure 12 – Evolution entre le 31/12/2004 et le 31/03/2006 des effectifs par âge à l’embauche

20%

15%

10%
Evolution

5%

0%

-5%
15

9[

4[

9[

4[

9[

4[

9[

4[

9[

59
;1

;2

;2

;3

;3

;4

;4

;5

;5

>
<

5
[1

[2

[2

[3

[3

[4

[4

[5

[5
Age à l'e mba uche

Contrairement au sexe et à la catégorie socioprofessionnelle, la répartition des effectifs par âge à


l’embauche évolue de façon plus nette entre le 31/12/2004 et le 31/03/2006 : nous notons
notamment sur les tranches d’âge supérieures à 45 ans, des évolutions supérieures à 8%.
Cependant les tranches d’âge à l’embauche évoluant le plus fortement correspondent en pratique à
une partie infime de la population. La tranche d’âge regroupant le plus d’effectif est celle des
salariés embauchés entre 20 et 24 ans : cette tranche n’a varié que de 0,7 point en plus d’un an.

Nous pouvons donc considérer que l’âge à l’embauche est un critère relativement stable dans le
temps et qu’il peut donc être retenu comme critère discriminant lors de la validation de l’utilisation
de la table de maintien.

V . Conclusion

Nos données d’arrêts de travail ont donc été établies sur la base d’une population composée de
73% d’homme et pour laquelle près de 60% des salariés sont non-cadres. Nous disposons par
ailleurs de la répartition des salariés par âge au moment de l’embauche.
L’ensemble de ces caractéristiques démographiques est stable au cours de la période d’observation
et caractérise fortement la table de maintien en arrêt de travail que nous allons construire.

Il conviendra par la suite, lors de toute utilisation de l’indicateur de maintien en arrêt de travail, de
vérifier la conformité de ces indices aux paramètres des populations étudiées. Par ailleurs, nous
devons tout de même garder à l’esprit que ces indicateurs ont été observés sur la période de 2005
et 2006 et donc que la composition de la population de 1998 à 2001 est inconnue.

Section 4.2 Description des arrêts de travail

Le sexe et la date de naissance du salarié en arrêt de travail sont à rechercher dans le fichier des
données individuelles de la population de l’entité. Les études statistiques des arrêts de travail par
sexe et par âge à la survenance se baseront donc uniquement sur les arrêts de survenance 2005 et
1er trimestre 2006.

I . Entrée en arrêt de travail

I.1. Taux d’entrée

Le taux d’entrée annuel en arrêt de travail représente la probabilité de rentrer en arrêt de travail
pour un salarié au cours d’une année. Il est égal au nombre d’arrêt survenus dans l’année rapporté
à l’effectif présent au moins un jour dans l’entreprise. Le taux d’entrée est de 55,1% pour l’année

40/96
2005. Nous observons que les femmes s’arrêtent en moyenne deux fois plus régulièrement que les
hommes.
Tableau 13 - Taux d’entrée annuel en arrêt de travail en 2005

Taux d’entrée en
Nombre d’arrêts Effectifs 2005
arrêt
Femme 4 459 4 941 90,2%
Homme 5 776 13 641 42,3%
Global 10 235 18 582 55,1%

Le taux d’entrée varie largement en fonction de l’âge du salarié comme nous le constatons sur le
graphe présenté ci-dessous.

Figure 13 – Taux d’entrée annuel en arrêt de travail par âge 2005

100%

90%

80%

70%
Taux d'entrée

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64
Age

I.2. Age à la survenance de l’arrêt

Etudions pour chaque sexe la répartition des arrêts de travail survenus en 2005 par âge à la
survenance de l’arrêt.

Figure 14 – Répartition des arrêts survenus en 2005 effectués par les hommes
5,0%

4,5%

4,0%

3,5%
Part des arrêts

3,0%

2,5%

2,0%

1,5%

1,0%

0,5%

0,0%
18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64
Age à la survenance

41/96
Figure 15 – Répartition des arrêts survenus en 2005 effectués par des femmes

5,0%

4,5%

4,0%

3,5%
Part des arrêts

3,0%

2,5%

2,0%

1,5%

1,0%

0,5%

0,0%
18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64
Age à la survenance

Chez l’homme nous observons deux âges autours desquels se concentre fortement la survenance
des arrêts de travail. Les arrêts survenus entre 45 et 55 ans représentent en effet près de 45% des
arrêts effectués par les hommes.

Chez la femme nous constatons que la distribution des arrêts par âge à la survenance a
approximativement la même allure que chez l’homme : la survenance des arrêts de travail parait
se concentrer aux alentours de 30 et de 50 ans. Il est cependant à noter que le deuxième pic est
moins marqué chez les hommes.

A la vue des deux graphiques ci-dessus, il semble que la distribution des arrêts par âge à la
survenance soit relativement homogène entre les deux sexes.

II . Durée des arrêts de travail

Même s’ils sont peu nombreux, les arrêts censurés ou tronqués s’ils sont conservés faussent les
statistiques établies sur la durée des arrêts. Les calculs qui suivent seront donc basés uniquement
sur les arrêts totalement observables (ni tronqués, ni censurés).

II.1. Durée moyenne d’arrêt

Voici présentée ci-dessous la durée moyenne annuelle des arrêts de travail survenus en 2005.
Nous appelons « durée moyenne d’arrêt », la durée cumulée des arrêts survenus en 2005,
rapportée à l’effectif sous risque présent au moins un jour dans l’entreprise.

Tableau 14 – Durée moyenne des arrêts 2005

Durée cumulée des Durée moyenne par


Effectifs 2005
arrêts effectif
Femme 81 783 j. 4 941 16,5 j.
Homme 89 937 j. 13 641 6,5 j.
Global 17 1721 j. 18 582 9,2 j.

Les femmes s’arrêtent donc en moyenne 16,5 jours par an alors que les hommes ne s’arrêtent que
6,5 jours.

42/96
II.2. Durée moyenne d’arrêt par âge à la survenance

Voici présentée ci-dessous la durée moyenne annuelle des arrêts de travail survenus en 2005, par
âge à la survenance de l’arrêt.

Figure 16 – Durée moyenne des arrêts survenus en 2005 par âge au moment de l’arrêt

200

180

160
Durée moyenne en jours

140

120

100

80

60

40

20

0
18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63
Ag e à la s u rve n a n ce

F e mme H o mme Glo b a l

Nous observons chez l’homme et la femme un pic dans la durée des arrêts de travail vers 60 ans.
Avant 60 ans, les hommes et les femmes ont des durées moyennes d’arrêt par âge à la survenance
plus faibles.

II.3. Répartition des arrêts de travail par tranche de durée d’arrêt

Voici présentée ci-dessous la répartition du nombre d’arrêts de travail survenus au cours de la


période d’observation par tranche de durée d’arrêt.

Tableau 15 - Répartition des arrêts de travail survenus sur la période d’observation par durée
d’arrêt

Nombre Durée de Nombre


Durée de l'arrêt Part Part
d'arrêts l'arrêt d'arrêts
moins de 1 mois 36 885 90,31% 18 à 19 mois 7 0,02%
1 à 2 mois 1969 4,82% 19 à 20 mois 5 0,01%
2 à 3 mois 598 1,46% 20 à 21 mois 8 0,02%
3 à 4 mois 523 1,28% 21 à 22 mois 6 0,01%
4 à 5 mois 235 0,58% 22 à 23 mois 1 0,00%
5 à 6 mois 122 0,30% 23 à 24 mois 3 0,01%
6 à 7 mois 99 0,24% 24 à 25 mois 2 0,00%
7 à 8 mois 66 0,16% 25 à 26 mois 5 0,01%
8 à 9 mois 61 0,15% 26 à 27 mois 1 0,00%
9 à 10 mois 55 0,13% 27 à 28 mois 2 0,00%
10 à 11 mois 31 0,08% 28 à 29 mois 1 0,00%
11 à 12 mois 37 0,09% 29 à 30 mois 1 0,00%
12 à 13 mois 45 0,11% 30 à 31 mois 0 0,00%
13 à 14 mois 17 0,04% 31 à 32 mois 0 0,00%
14 à 15 mois 17 0,04% 32 à 33 mois 0 0,00%
15 à 16 mois 19 0,05% 33 à 34 mois 0 0,00%
16 à 17 mois 12 0,03% 34 à 35 mois 0 0,00%
17 à 18 mois 6 0,01% 35 à 36 mois 2 0,00%

43/96
Plus de 90% des sinistres ont donc une durée inférieure à 1 mois. Examinons donc plus
précisément la répartition de ces derniers.

Figure 17 – Répartition des arrêts de moins d’un mois par durée d’arrêt

18%

16%

14%

12%
Part des arrêts

10%

8%

6%

4%

2%

0%
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29
Durée (en jours)

Les arrêts de durée inférieure ou égale à 3 jours (délai de carence de la Sécurité Sociale)
représentent près de 42% du nombre total d’arrêts de travail.

III . Saisonnalité des arrêts de travail

Figure 18 – Répartition des arrêts par mois de survenance

16%

14%

12%
Part des arrêts

10%

8%

6%

4%

2%

0%
r s ril i in t e e
vie Ma
r
Av Ma Ju ille br
e
br br
an Ju em cto e m
J pt O v
S e No

Mois de survenance

La saisonnalité a un fort impact sur le nombre d’arrêt de travail. Alors que près de 40% des
sinistres surviennent au cours du 1er trimestre de l’année, seulement 16% sont déclarés durant le
3ème trimestre : les arrêts surviennent majoritairement pendant les saisons froides. Cela est
cependant à tempérer par le fait que les assurés ne doivent pas déclarer leur arrêt de travail
lorsqu'ils sont déjà en congé et donc en été.

44/96
Partie 3 . CONSTRUCTION DE LA LOI DE MAINTIEN

Chapitre 1 . PRESENTATION DES TABLES DE MAINTIEN EN ARRET DE TRAVAIL


Avant de commencer la construction de la loi de maintien en arrêt de travail, examinons dans quel
contexte ces dernières peuvent être utilisées ainsi que les deux grandes catégories de tables qui
coexistent sur le marché.

Section 1.1 Article A-331-22 du Code des Assurances

L’article A 331-22 du Code de la Sécurité Sociale indique que « le calcul des provisions techniques
de prestations d'incapacité de travail et d'invalidité est effectué à partir des lois de maintien en
incapacité de travail et en invalidité du BCAC1. Toutefois, il est possible pour une entreprise
d'assurances d'utiliser une loi de maintien établie par ses soins et certifiée par un actuaire
indépendant de cette entreprise, agréé à cet effet par l'une des associations d'actuaires reconnues
par l'Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles ». Cet article indique donc désormais
clairement la méthode à adopter pour évaluer les provisions en matière d’incapacité et d’invalidité.
Les calculs doivent désormais se fonder soit :
o sur les tables officielles de maintien en incapacité de travail et invalidité éditées par
le BCAC1;
o soit sur une loi de maintien certifiée.
Si la législation est très rigide en matière de provisionnement, et cela dans l’objectif de protéger les
assurés, il n’en est pas de même pour la tarification ou aucune méthode n’est imposée.

Section 1.2 Les tables du BCAC

A deux reprises, le BCAC a fourni des lois de maintien en incapacité et en invalidité ainsi que des
coefficients de provisionnement. Ces barèmes ont été proposés au Pouvoir Public et ont été la base
d’arrêtés obligeant les compagnies d’assurance à les utiliser pour effectuer leurs calculs de
provisions. Ces tables sont basées sur des portefeuilles d’assurances collectives des principales
compagnies françaises d’assurance.

I . Ancien BCAC

Les lois dites de l’Ancien BCAC ont été établies en 1968 d’après une étude de Mr Wetzel sur le
personnel des compagnies d’assurance. La définition de l’incapacité utilisée était la suivante : lors
de la première année de l’arrêt de travail, les assurés étaient considérés en incapacité. A la fin de
la première année, les assurés passaient de l’état d’incapable à celui d’invalide.

II . Nouveau BCAC

Les barèmes du BCAC ont été mis à jour en 1996 par Mr Wolfrum. Elles ont conduit à une
majoration importante des niveaux de couverture (en moyenne 15 à 20%). Désormais, le
classement en incapacité ou en invalidité est celui de la Sécurité Sociale. Ainsi, au cours des trois
premières années de l’arrêt de travail, l’assuré est considéré en incapacité, sauf si un médecin de
la Sécurité Sociale le déclare en invalidité. Tous les assurés encore en arrêt de travail au bout de
trois ans passent automatiquement de l’incapacité à l’invalidité. Le BCAC a donc établi trois tables :
o table de maintien en incapacité (de 0 à 36 mois) ;
o table de maintien en invalidité (au-delà de 36 mois) ;
o table de passage de l’incapacité à l’invalidité (de 0 à 36 mois).
Le BCAC a également établi trois types de coefficient de provisionnement utilisés dans les calculs :
o des provisions correspondant aux prestations d’incapacité ;

1
Bureau Commun des Assurances Collectives

45/96
o des provisions relatives aux rentes d’invalidité susceptibles d’intervenir
ultérieurement au titre des sinistres incapacité en cours (invalidité en attente) ;
o des provisions correspondant aux prestations d’invalidité.
Ces tables et coefficients réglementaires sont applicables dans tous les cas, et par toutes les
institutions.

Section 1.3 Les tables d’expérience

Les tables d’expérience sont des tables basées sur les propres données en portefeuille des sociétés.
Avant d’être utilisées dans le cadre du provisionnement, elles doivent nécessairement être
certifiées par un actuaire indépendant.

I . Certificateurs et ligne de conduite

La procédure d’habilitation des certificateurs est définie par l’Institut des actuaires en accord avec
la Commission de Contrôle des assurances et la Commission de Contrôle des mutuelles et
institutions de prévoyance. Ce dernier met en place la Commission d’Agrément, organe totalement
indépendant et souverain dans les missions d’habilitation des certificateurs de tables. Seuls les
personnes habilitées par cette Commission d’Agrément sont habilitées à certifier les tables
d’expérience. Ces certificateurs doivent être nécessairement des membres de l’Institut des
Actuaires qualifiés en activité. Ils doivent disposer d’un niveau de qualification dans le domaine
statistique appliqué à la construction des tables de mortalité ou des lois de maintien en incapacité
et en invalidité.
L’actuaire certificateur ne peut pas à la fois construire et certifier une même table. Dans le but de
rester totalement indépendant, il ne peut certifier une table établie par une personne avec laquelle
il en entretiendrait des liens de travail permanent ou fréquent de nature à affecter son
indépendance. Il doit émettre sur la table un jugement objectif, raisonné et fondé sur une expertise
technique.

II . Validité des tables d’expérience

Le suivi des tables d’expérience par un actuaire certifié doit être annuel. En l'absence de suivi, la
validité des tables et des lois de maintien cesse 2 ans après leur certification. La validité des tables
de mortalité est limitée à 5 ans, celle des lois de maintien en incapacité-invalidité à 4 ans.

III . Intérêt des tables d’expérience

L’utilisation des tables d’expérience se justifie principalement dans un contexte où la population


couverte est significativement différente de la population sur laquelle est basée la construction des
tables du BCAC. Les principaux critères à retenir pour juger de la similitude entre la population
assurée et la population utilisée par le BCAC, sont l’âge, le sexe ou encore la catégorie
socioprofessionnelle des assurés. Pour garantir la protection des assurés et la bonne gestion de
l’organisme, des tables basées sur des populations les plus proches possible des populations
assurées sont vitales. Il est nécessaire de ne pas se retrouver en situation de sous-
provisionnement en utilisant les tables réglementaires non adaptées.
L’utilisation des tables d’expérience peut aussi se justifier si la définition de l’arrêt de travail du
contrat n’est pas la définition retenue par le BCAC.

IV . Structure d’une table de maintien en arrêt de travail

Une table de maintien en arrêt de travail se présente en général sous la forme d’un tableau à
double entrée. Les deux entrées sont :
o l’âge d’entrée en arrêt ;
o l’ancienneté dans l’état.

Dans ce tableau sont renseignés les lx,t qui sont le nombre de personnes entrées en arrêt de travail
à l’âge x et qui sont encore dans ce même état au bout de t périodes. Ces tables sont exprimées
en terme de population restante : nous avons 10 000 personnes pour l’ancienneté 0 par convention
(ou 100 000), puis de moins en moins de personnes lorsque l’ancienneté dans l’état croit : les gens
sortent avec le temps de l’état d’arrêt de travail.

46/96
Figure 19 - Structure d’une table de maintien en arrêt de travail

Nombre de période
écoulées en arrêt de travail

âge \ ancienneté 0 1 2 … … n-1 n


25 ans 10 000 9 858 7 987 … … 505 498
Age 26 ans 10 000 9 652 8 010 … … 608 599
d'entrée en 27 ans 10 000 9 798 7 951 … … 721 719
arrêt de … … … … … … … …
travail … … … … … … … …
… … … … … …
64 ans 10 000 9 985 9 585 … … 854 823

47/96
Chapitre 2 . CONSTRUCTION DE LA TABLE

Section 2.1 Hypothèses de travail

I . Table par sexe

Comme nous avons pu observer dans les études statistiques présentées dans la deuxième partie
de l’étude, les femmes entre 25 et 40 ans s’arrêtent plus longtemps que les hommes.
Cependant, nous disposons du sexe de la personne arrêtée, uniquement pour les arrêts situés sur
la période du 1er janvier 2005 au 31/03/2006. Cela représente à peine 20% des arrêts. Construire
une table par sexe nous conduirait à supprimer la majeure partie des données : cela n’est pas
envisageable.
Nous allons donc établir une unique table de maintien utilisable pour les deux sexes. Si nous avions
disposé de plus de données, il aurait été intéressant d’effectuer une table de maintien Homme et
une table de maintien Femme.

II . Age à la survenance

Nous allons tacher d’établir une table de maintien par classe d’âge. Une table unique, sans prise en
compte de l’âge à la survenance de l’arrêt, sera également construite. Afin de construire des
classes d’âge équivalentes en nombre d’observations, nous choisissons les classes définies ci-
dessous.

Tableau 16 – Classes d’âge

Tranche d'âge Nombre d'arrêts


< 25 ans 2 122
[25;30 ans[ 4 052
[30;35 ans[ 4 566
[35;40 ans[ 5 131
[40;45 ans[ 5 919
[45;50 ans[ 7 680
[50;55 ans[ 8 701
55 ans et plus 2 670

Comme nous avons pu le constater dans les statistiques établies sur les arrêts de travail, la durée
moyenne d’arrêt ne varie pas de façon excessive avec l’âge à la survenance de l’assuré. Par soucis
de simplification et de façon à conserver le maximum de données et d’obtenir des résultats le plus
précis possible, nous déciderons au final d’établir une unique loi de maintien générale utilisable
pour tous les âges d’entrée en arrêt.

III . Durée de la table et fractionnement

Nous allons établir une table de maintien en arrêt de travail fractionnée par mois : l’avancement de
l’ancienneté dans l’état arrêt de travail sera mesuré en mois.
Nous rappelons par ailleurs que la durée d’arrêt de travail fournie par la société est la durée réelle
d’arrêt : il n’y a pas de période de franchise à prendre en considération dans notre construction de
table.
Par ailleurs la garantie à tarifer est la garantie incapacité. Cette dernière à une durée maximale de
3 ans. Nous construirons donc une table de maintien s’étalant de 0 à 36 mois.

IV . Risque étudié

Les données dont nous disposons ne nous permettent pas de distinguer les arrêts de travail pour
incapacité, des arrêts de travail pour invalidité.
Nous allons donc établir une loi de maintien en arrêt de travail au sens large regroupant les arrêts
pour incapacité mais également les arrêts pour invalidité.

48/96
V . Choix de l’estimateur des taux bruts

Les estimateurs des taux bruts de sortie se regroupent en deux grandes familles :
o les estimateurs paramétriques ;
o les estimateurs non paramétriques.
La méthode paramétrique repose sur une hypothèse de distribution de loi d’arrêt de travail : il est
supposé que la loi d’arrêt, variable aléatoire de durée, suit un modèle dont la forme est connue.
L’avantage des méthodes paramétriques est de permettre la spécification de la loi avec un petit
nombre de paramètres qui peuvent être estimés à partir d’un nombre restreint de données
observées.
La méthode non paramétrique ne fait pas d’hypothèse a priori sur la forme de la loi d’arrêt : on
cherche directement à estimer cette fonction dans un espace de dimension infinie.
L’estimation des taux bruts par la méthode de Kaplan-Meier classique reste à ce jour la méthode la
plus robuste pour déterminer les taux bruts de sortie de l’état d’arrêt de travail (PLANCHET F.,
THEROND P. (2006) Modèles de durée - Applications actuarielles, Economica).

Section 2.2 Estimation des taux de sortie

Pour établir une table de maintien en arrêt de travail, nous déterminons tout d’abord les taux de
sortie de l’état d’arrêt de travail. Nous appliquons ensuite les taux de sortie calculés à une
population fictive initiale de 10 000 (ou 100 000) personnes.

I . Références

En juin 1958, E.Kaplan et P.Meier introduisent l’estimateur de la fonction de survie dans un article
intitulé « Non Parametric estimation from incomplete observations » publié dans le journal de
l’American Statistical Association. Ils y définissent l’estimateur « PL »1 de la fonction de survie. Cet
estimateur est non-paramétrique : il répond à la volonté de ne faire aucune hypothèse sur la forme
analytique de la loi de maintien.

II . Conditions d’application de Kaplan Meier

L’application de Kaplan Meier suppose que les arrêts de travail observés suivent la même loi de
durée de maintien.

Voici représenté ci-dessous, la probabilité de présence des salariés après un mois d’ arrêt de
travail. La probabilité de présence est calculé pour chaque âge à l’entrée.

Figure 20 – Probabilité de présence après un mois d’arrêt de travail

18%
16%
Proba de présence après 1

14%
12%
mois d'arrêt

10%
8%
6%
4%
2%
0%
18 22 26 30 34 38 42 46 50 54 58 62
Age à la survenance

1
PL pour Produit Limite ainsi nommé car il s’agit d’un cas limite des estimateurs actuariels

49/96
Au vu du graphique ci-dessus, nous observons manifestement que les arrêts de travail ne suivent
pas tous la même loi de maintien.

Afin de déterminer les tables de maintien d’expérience par tranche d’âge, nous devons donc faire
l’hypothèse suivante : « les arrêts de travail d’une même classe d’âge suivent tous la même loi de
maintien ». Les échantillons par classe dont nous disposons est donc iid.

Pour déterminer la table de maintien générale, c’est à dire sans prise en compte de l’âge à la
survenance, nous supposerons que l’ensemble des arrêts de travail suit la même loi de maintien.

III . Calcul

Notations

o S x (t ) : loi discrète modélisant l’arrêt de travail pour un individu d’âge x. S x (t ) est de


la forme {(ai,si) ;i=1,…,m}, les ai étant les dates connues et les si les valeurs prises par
Sx en ai
o x : âge entier
o Tx : durée d’arrêt résiduelle d’un individu conditionnellement au fait qu’il soit en arrêt à
l’âge x, ie T = [T − x/T > x]
x
o qi : probabilité de sortir de l’arrêt de travail en ai
o pi : probabilité d’être en arrêt de travail en ai
o ni : nombre d’individus en arrêt de travail en ai
o di-1 : nombre de personnes sorties de l’arrêt en ai
o ci-1 : nombre de personnes censurées sur ]ai-1, ai]
o ti-1 : nombre de personnes tronquées (c’est-à-dire censurés à gauche) sur ]ai-1, ai]

Calculs

Fixons un âge x. L’estimateur de Kaplan-Meier est un estimateur de la fonction de survie. Nous

cherchons à estimer S x (t ) .

L’estimateur de Kaplan–Meier de la fonction de survie S x


(t )
est construit comme un produit dont
chaque terme peut être appréhender comme estimateur de la probabilité conditionnelle de rester
en arrêt de travail au-delà de t, sachant que l’individu était en arrêt juste avant t.

L’estimateur de Kaplan-Meier s’appuie en effet sur la remarque suivante : la probabilité pour un


individu d’âge x d’être en arrêt au-delà de t > s peut s’écrire :
S (t ) = P(T > t / T > s ) P(T > s ) = P(T > t / T > s )S ( s )

Nous pouvons renouveler l’opération : cela fait apparaître des produits de termes en
P(T > t / T > s ) .

Si nous choisissons alors comme instants de conditionnement les instants où se produit un


événement (sortie ou censure), le problème se ramène à estimer des probabilités de la forme :
p = P(T > T / T > T )
i i i −1

^ d
Un estimateur naturel de q i = 1 − p i ∀i ∈ [1; m] est q = i . Donc en tout point, l’estimateur
i n
i
^
de Kaplan-Meier de la loi de maintien en arrêt de travail S (t ) , est :
x

50/96
^ d
S (t ) = i
∀t ∈ [0; a ]
m x ∏ (1 − )
i/a < t n
i
i
^
L’estimateur de Kaplan-Meier q i est donc calculé âge par âge par la formule suivante :
S x ( a i + 1)
q = 1− p = 1−
i i
S x (a i )
avec ni = ni-1 - di-1 - ci-1 + ti-1

En théorie, nous ne sommes pas confrontés à des problèmes d’ex æquo car la probabilité que deux
personnes sortent exactement au même moment est nulle presque sûrement. En pratique
pourtant, vu que le décompte des arrêts est fait en jours, on est confronté à la présence d’ex
æquo.

Variance
La littérature présente généralement l’estimateur de Greenwood pour estimer la variance
^
asymptotique de S (t ) .
x
^ ^ d
Reprenons l’expression de S (t )
x suivante : S x (t ) = ∏
i / a <t
(1 − i ) .
n
Cette dernière permet
i i
d’écrire :
^ d ^
ln S (t ) =
x ∑ ln(1 − i ) = ∑ ln(1 − q i )
i/a < t n
i i/a < t
i i
^ ^
Supposons que les variables ln(1 − q i ) sont indépendantes. La loi de n i * p i est binomiale de
^
paramètres ( n i , p i ) . Nous avons donc par la méthode delta :
2 ^
^ ^ d ^ qi
Var (ln p i ) ≈ Var ( p i ) *  ln p i  =
 dp  ^
ni * (1 − q i)
^
^ ^ qi di
Nous déduisons ainsi Var (ln S (t )) = ∑ = ∑
x ^
i/a < t i/a < t
i ni * (1 − q i ) i n i * (n i − d i )
Soit µ+σZ avec σ petit et Z variable aléatoire centrée réduite, le développement limité d’une
df
fonction f régulière donne f ( µ + σZ ) ≈ f ( µ ) + σZ (µ ) . La méthode Delta conduit donc à
dx
remarquer pour une fonction X proche de µ+σZ :
 df  df
Var ( f ( X )) ≈ Var  f (µ ) + σZ (µ )  = σ 2 (µ )2
 dx  dx
En appliquant la formule ci-dessus à la fonction logarithmique, nous obtenons au final :

51/96
^
 ^  ^ 2 d (T )
 
Var S (t ) = S (t ) . ∑ i


x 

x (
i / a < t n(Ti ) n(Ti ) − d (Ti )
i
)
Contexte d’utilisation
L’estimateur de Kaplan-Meier est non paramétrique. Il permet d’approcher la forme empirique prise
par le risque de sortie de l’état d’arrêt de travail sans adopter une quelconque spécification de loi.
Cet estimateur nécessite de connaître exactement toutes les dates d’entrée et de sortie du
portefeuille. Cela peut être un inconvénient dans le cas où le fichier serait mal renseigné.
Cette méthode est pertinente si chaque intervalle de temps considéré est « petit » relativement à
la vitesse de variation de la fonction de survie. Il s’agit en effet de s’assurer que la discrétisation ne
génère pas de biais important sur l’estimation.
Cet estimateur ne peut prendre en considération l’effet des caractéristiques individuelles qu’en
décomposant la population étudiée en sous-populations suffisamment homogènes par rapport à ces
caractéristiques. Ce procédé limite donc la possibilité de considérer un nombre important de
variables explicatives.

Section 2.3 Table brute de maintien en arrêt de travail

I . Taux de sortie bruts et loi de maintien brute

D’après les hypothèses de travail faites précédemment, nous calculons les taux de sortie de l’état
d’arrêt de travail par la méthode de Kaplan-Meier desquels nous déduisons les tables de maintien
par classe d’âge et la table de maintien sans prise en compte de l’âge à la survenance.

La table de maintien brute et les taux bruts de sortie de la table sans prise en compte de l’âge à la
survenance, sont respectivement présentés en annexes 1 et 2 de ce mémoire.

II . Comparaison avec les tables du BCAC

Aucune table réglementaire de maintien en arrêt de travail ne mesure le maintien en incapacité et


en invalidité combinés sur 1 an.

Nous comparons donc les taux bruts de sortie sur la première année aux taux de sortie de la table
de maintien en incapacité du BCAC tout en gardant à l’esprit que le risque étudié n’est pas le
même.

L’âge d’entrée en incapacité choisi pour la table du BCAC est de 42,6 ans (âge moyen d’entrée en
arrêt de la population sous risque de notre étude).

52/96
Figure 20 – Taux bruts de sortie et taux de sortie du BCAC

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

30- 35 40- 45 50- 55 Global BCAC

Au niveau du taux de sortie durant le premier mois d’arrêt, l’écart constaté entre les lois brutes et
la loi du BCAC est relativement important.

Même s’il faut garder à l’esprit que les deux risques mesurés ne sont pas les même (le BCAC
mesure le maintien en incapacité alors que notre loi d’expérience mesure l’incapacité et l’invalidité
combinés), nous constatons que l’utilisation d’une table d’expérience parait justifiée.

Notre population sous risque a un comportement nettement différent de la population observée


pour établir les tables réglementaires du BCAC.

53/96
III . Intervalle de confiance

Nous avons effectué l’estimation ponctuelle des taux bruts de sortie de l’état d’arrêt de travail. Il
convient convient maintenant de mesurer la précision de nos calculs et d’établir dans quelle
mesure ces derniers sont fiables. Dans cet objectif nous construisons les intervalles de confiance
sur les taux bruts de sortie.

Les taux de sortie ont été obtenus grâce à l’estimateur de Kaplan Meier. Par ailleurs la variance de
Greenwood donne une estimation de la variance de la fonction de survie, point par point.
^
 ^  ^ 2 d (Ti )
Var  S x (t )  = S x (t ) .
 

i / ai <t n(Ti ) n(Ti ) − d (Ti ) ( )
Nous utilisons donc la formule présentée ci-dessous pour estimer une fonction de survie majorante
et une fonction de survie minorante pour un α compris entre 0 et 1.

^
 ^ 
S x (t ) ± α Var  S x (t ) 
 
Nous choisissons de calculer les bornes majorantes et minorantes à 95%, donc α=95%. Nous
obtenons des intervalles de confiance point par point.

Figure 21 – Largeur relative de l’intervalle de confiance sur les taux bruts de sortie

35%

30%

25%
Largeur relative de l'IDC-95%

20%

15%

10%

5%

0%
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36
Ancienneté de l'arrêt (en mois)

30-35 40-45 50-55 Global

Les largeurs relatives des intervalles de confiance augmentent avec l’ancienneté de l’arrêt, reflétant
ainsi la précision décroissante des estimations : les arrêts courts sont plus nombreux.
Intuitivement, plus nous disposons de données, meilleure est la précision de l’estimation effectuée.
Plus les arrêts sont longs, moins bonne est l’estimation.

54/96
A la vue de ces résultats, deux décisions s’imposent :
o l’idée d’une table par classe d’âge est abandonnée : de façon à conserver le
maximum de données et d’obtenir des résultats le plus précis possible, nous
décidons d’établir une unique loi de maintien générale utilisable pour tous les âges
d’entrée en arrêt ;
o la durée de la table d’expérience est réduite à un an : au-delà, même si une table
unique est établie, les valeurs des taux brutes fournis ne sont plus suffisamment
fiables.

Section 2.4 Lissage de la table par une méthode paramétrique

Les valeurs obtenues pour les taux bruts de sortie ne reflètent pas exactement le phénomène sous-
jacent que l’on cherche à mesurer. Des fluctuations d’échantillonnage induisent une variabilité, non
représentative de la durée de l’arrêt de travail que nous allons chercher à supprimer. La table est
ajustée pour représenter le plus fidèlement possible la durée de l’arrêt de travail. En pratique, le
lissage d’une table consiste à faire un arbitrage entre la fidélité aux observations et la régularité
des taux. Nous recherchons les taux de sortie d’arrêt de travail les plus réguliers possibles, tout en
gardant à l’esprit qu’ils doivent être proches des taux bruts déterminés précédemment.
Les techniques de lissage des tables se regroupent en deux grandes familles :
o les techniques paramétriques ;
o les techniques non paramétriques.

La méthode paramétrique repose sur une hypothèse de distribution de loi : les taux bruts sont
ajustés à une certaine distribution définie par des paramètres.

La méthode non paramétrique ne fait pas d’hypothèse a priori sur la forme de la loi d’arrêt : les
données sont lissées sans ajustement à une loi.

Le modèle le plus fréquemment rencontré lors de la construction des modèles de durée, dans le
cadre des lissages paramétriques est le modèle de Gompertz-Makeham. Modèle de référence en
matière de table de mortalité, il est cependant un peu moins efficace en arrêt de travail. Il a donc
été choisi de le présenter en annexe de ce mémoire. Ainsi, l’annexe 3 présente le lissage de la
table de maintien par cette méthode ainsi que le test d’adéquation qui est réalisé. L’aboutissement
de cette étude est le rejet de cette méthode.

Les deux méthodes de lissage non-paramétrique les plus répandues sont la méthode de la
moyenne mobile ainsi que la méthode de Whittaker-Henderson. La méthode de Whittaker-
Henderson est un lissage classique lorsque les données sont unidimensionnelles: c’est la méthode
utilisée par le Bureau Commun des Assurances Collectives pour le lissage des barèmes de
provisions mathématiques en incapacité/invalidité. Cette méthode consiste à combiner un critère
de fidélité aux données brutes et un critère de régularité des données lissées grâce à 2 paramètres
h et z entiers positifs.

Notations
o U : matrice colonne de dimension n contenant les valeurs à lisser U=(u1,…,un) ;
o V : matrice colonne de dimension n contenant les valeurs lissées V=(v1,…,vn) ;
o wi : poids accordé au taux de sortie après i mois d’arrêt de travail ;
o W : matrice de dimension n*n contenant les poids W=(w1,…,wn) sur la diagonale ;
o M = F+h.S ;
z
o Kz.V= (∆ z (vi )) , i allant de 1 à n-z, avec ∆ z (vi ) = ∑ C kz . ( −1) z − k . vi + k . Nous
k=0
pouvons montrer que Kz est la matrice à n-z lignes et n colonnes contenant les
coefficients d’ordre z affectés de leur signe.

Les critères utilisés sont les suivants :


n
- Critère pour la fidélité : F = ∑ wi (vi − ui )2 ;
i =1

55/96
n−z
S = ∑ ( ∆ z ( vi )) , où ∆ z est la différence d’ordre z entre les
- Critère pour la régularité :
2
i =1
valeurs de V.

Calculs

Nous introduisons les poids notés wi afin de donner des importances variables aux différentes
observations.
Nous cherchons à minimiser la somme des deux critères cités pour obtenir le lissage des données.
Pour cela, nous posons :
M=F+h.S
Nous cherchons donc à déterminer V*=(v*1,…,v*n) qui minimisent M.
Or M= t(V-U).W.(V-U)+h.tV.(tKz.Kz).V.
Nous complétons le carré de façon à avoir M=t(V-X).(W+h.(tKz.Kz).(V-X)+expression indépendante
de V
Si nous développons les deux expressions de M et que nous supprimons ce qui est indépendant de
V, puis que nous égalisons les expressions obtenues, nous obtenons W.U=(W+h.(tKz.Kz)).X, donc
X=(W+h.(tKz.Kz))-1.W.U. Or M est maximal si V-X=0.
Nous obtenons donc la solution du problème de lissage V*=(W+h.(tKz.Kz))-1.W.U
Il reste maintenant à déterminer les valeurs des paramètres h et z.

Le vecteur des poids W

Nous choisissons comme vecteur des poids, la proportion des effectifs sous risque. Le vecteur W
est donc le suivant :
75,2%
7,5%
3,9%
2,9%
1,9%
1,6%
1,3%
1,2%
1,1%
1,0%
0,9%
0,8%
0,8%
Paramètre z

Les essais réalisés par Whittaker et Henderson ont abouti aux observations suivantes : les
paramètres z=1 et z=2 ne lissent pas suffisamment les irrégularités. Le paramètre z=4 tend lui à
représenter une droite. Nous choisissons donc le paramètre z=3, et cela indépendamment de la
courbe à lisser. La matrice K3 est donc la matrice à 12-3 = 9 lignes et 12 colonnes suivante :

-1 3 -3 1 0 0 0 0 0 0 0 0
0 -1 3 -3 1 0 0 0 0 0 0 0
0 0 -1 3 -3 1 0 0 0 0 0 0
0 0 0 -1 3 -3 1 0 0 0 0 0
0 0 0 0 -1 3 -3 1 0 0 0 0
0 0 0 0 0 -1 3 -3 1 0 0 0
0 0 0 0 0 0 -1 3 -3 1 0 0
0 0 0 0 0 0 0 -1 3 -3 1 0
0 0 0 0 0 0 0 0 -1 3 -3 1

56/96
Paramètre h

Le paramètre h est à fixer selon l’intensité du lissage souhaité : il pondère S qui est le critère de
régularité. Plus h est grand, plus le critère « régularité » a de l’importance par rapport au critère
« fidélité aux données brutes ». Pour fixer la valeur du paramètre h testons successivement
l’impact de la valeur de ce paramètre sur les taux buts de sortie.

Figure 24 – Taux de sortie bruts et lissés suivant différentes valeurs du paramètre h

90%

80%

70%
Taux bruts
60%
Taux de sortie

Taux lissés h=1


50%
Taux lissés h=5
40% Taux lissés h=10

30%

20%

10%

0%
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Ancienneté dans l'état

Le paramètre h=1 lisse particulièrement bien les données tout en restant le plus près possible des
taux bruts. Les taux lissés sont fortement impactés par l’augmentation des petites valeurs du
paramètre h : un écart important sépare les taux lissés avec h=1, des taux lissés avec h=5. Les
deux courbes h=5 et h=10 au contraire sont excessivement proches. Il est donc retenu le
paramètre h=1.

Taux de sortie et table de maintien lissés

L’application du paramètre h=1 à nos données fourni les taux lissés et la table de maintien lissée
présentés ci-dessous.

Tableau 17 - Taux de sortie lissés et loi de maintien lissée

Ancienneté Taux de Ancienneté


Taux lissés Loi brute Loi lissée
dans l'état sortie bruts dans l'état

0 90,30% 90,31% 0 10 000 10 000


1 48,60% 48,57% 1 969 1 071
2 28,30% 28,33% 2 498 427
3 33,50% 33,48% 3 357 262
4 22,20% 22,23% 4 238 199
5 14,50% 14,45% 5 185 169
6 13,50% 13,51% 6 158 152
7 10,20% 10,20% 7 137 140
8 10,30% 10,32% 8 123 130
9 10,30% 10,32% 9 110 119
10 6,40% 6,44% 10 99 108
11 8,10% 8,11% 11 92 95
12 85 82

57/96
Validation de la table lissée
Observons l’allure de l’espérance de la durée résiduelle de maintien en arrêt de travail tronquée à
12 mois, calculée sur la base des taux de sortie bruts. Elle est comparée à la même variable établie
sur la base des taux de sortie lissés avec h=1.

Figure 25 – Espérance de la durée d’arrêt résiduelle brute et lissée (h=1)

30 j

25 j
durée d'arrêtrésiduelle

20 j
Espérance de la

Espérance brute
15 j Espérance lissé (h=1)

10 j

5j

0j
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Ancienneté dans l'arrêt (en mois)

Alors que les taux bruts de sortie fluctuaient autours des taux lissés, les espérances de durée
résiduelle d’arrêt calculées d’après les taux bruts et les taux lissés sont proches.

Section 2.5 Raccordement de la table à une table réglementaire

Une table d’expérience de maintien en arrêt de travail sur 1 an a été établie. Pour les travaux à
effectuer, une table de maintien sur 3 ans est nécessaire. Il convient donc de raccorder la table
d’expérience avec une table réglementaire. Comme vu précédemment, le nouveau BCAC a établi
trois tables :
o une table de maintien en incapacité (de 0 à 36 mois);
o une table de maintien en invalidité (de 0 à 36 mois);
o une table de passage de l’incapacité à l’invalidité (au-delà de 36 mois).

Par ailleurs, la table d’expérience mesure le maintien en arrêt de travail dans sa globalité, c’est-à-
dire les arrêts pour incapacité mais aussi pour invalidité.

Afin de raccorder la table d’expérience à une table réglementaire il convient donc d’établir sur 3
ans une table de maintien en incapacité et en invalidité combinés. Le but de la section est donc de
construire une table de maintien en arrêt de travail (pour incapacité et pour invalidité combinés) à
partir des trois tables du BCAC décrites ci-dessus.

Travail préliminaire

L’échelle de l’ étude est le mois. Il convient donc de ramener la table de maintien en invalidité du
BCAC à l’échelle du mois. Pour réaliser ce travail, il est supposé que le nombre de sortie de l’état
d’invalidité se fait de façon uniforme sur l’année.

Il est ainsi obtenu pour les âges de 42 et de 43 ans des tables de maintien en invalidité
fractionnées en mois. L’âge moyen de survenance de l’arrêt de la population sous risque est de
42,6 ans. Cette table est construite par interpolation linéaire des tables à 42 et 43 ans.

58/96
I . Construction de la loi de maintien combinée

Soit 10 000 individus entrant en incapacité en t = 0. Au cours du temps, une partie de ces
individus va rester en incapacité, une partie va passer en invalidité, et une dernière partie va sortir
de l’état d’arrêt de travail.

Notations
o (Nincap)i : nombre d’individus incapables ayant i mois d’ancienneté dans l’état
d’arrêt de travail ;
o (Ninval)i : nombre d’individus invalides ayant i mois d’ancienneté dans l’état d’arrêt
de travail.

Initialisation
En t = 1, les 10 000 salariés entrants en t = 0 ont évolué de la façon suivante :
o (Nincap)1 = 10 000 * Probabilité d’avoir 1 mois d’ancienneté en incapacité ;
o (Ninval)1 = 10 000 * Probabilité de passer d’incapable à invalide durant le 1er mois
d’incapacité.

Récurrence
En t = 2, les effectifs en incapacité et en invalidité sont les suivants :
o (Nincap)2 = (Nincap)1 à l’instant 1 * Probabilité de maintien en incapacité entre le 1er
et le 2ème mois d’arrêt ;
o (Ninval)2 = (Nincap)1 à l’instant 1 * Probabilité de passer d’incapable à invalide durant
le 2ème mois d’incapacité + (Ninval)1 à l’instant 1 * Probabilité d’avoir 1 mois
d’ancienneté en invalidité.

Après i mois d’arrêt de travail, les effectifs en arrêt se partagent de la façon suivante :
o (Nincap)i = (Nincap)i-1 à l’instant i – 1 * Probabilité de maintien en incapacité entre le
ième - 1 et le ième mois d’arrêt ;
o (Ninval)i = (Nincap)i-1 à l’instant i – 1 * Probabilité de passer d’incapable à invalide
i −1
durant le ième mois d’incapacité + ∑ [  t − 1 à l’instant i – 1. Probabilité de
N 
t =1  inval 
maintien en invalidité entre le i-1ème et le ième mois].

La table de maintien d’incapacité et d’invalidité combinés se construit ainsi de proche en proche.

Figure 26 – Probabilité de présence dans l’état d’arrêt de travail en fonction de l’ancienneté dans
l’arrêt

100%

90%

80%

70%

60%
Probabilité

In ca p in va l co m b in é e s
In ca p
50%
In va l
40%

30%

20%

10%

0%
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36
An cie n n e té d a n s l'é t a t (e n m o is )

59/96
Les taux de sortie au-delà de 12 mois pour un âge de 42,6 ans sont construits par interpolation
linéaire des lois de maintien combinées de 42 et 43 ans. La table de maintien d’expérience établie
sur 12 mois est ainsi prolongée sur 36 mois.

Tableau 18 – Loi de maintien sur 36 mois lissée

Ancienneté dans l'état Ancienneté dans l'état


Loi lissée Loi lissée
(en mois) (en mois)
0 10 000 19 60
1 1 071 20 58
2 427 21 56
3 262 22 54
4 199 23 53
5 169 24 51
6 152 25 50
7 140 26 49
8 130 27 49
9 119 28 47
10 108 29 47
11 95 30 46
12 82 31 45
13 77 32 44
14 73 33 43
15 70 34 43
16 67 35 42
17 64 36 39
18 62

Figure 27 – Loi de maintien en arrêt de travail (10 000 personnes en t=0)

10 000

9 000
Nombre d'individus maintenus en arrêt

8 000

7 000

6 000

5 000

4 000

3 000

2 000

1 000

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10111213141516 1718 1920 212223 24252627 2829 3031 3233343536

Ancienneté dans l'arrêt de travail ( en mois )

60/96
II . Validation du raccordement

Une première validation élémentaire consiste à vérifier la continuité de la loi de maintien


raccordée.
Soit f une fonction réelle à valeurs réelles définie sur une réunion quelconque d'intervalles non
triviaux, et x0 appartenant aux réels à l'intérieur de l'ensemble de définition de la fonction f, noté
Df .

Pour tout h tel que [x0 ; x0+h] inclus dans Df, on appelle taux d'accroissement de f en x0 et avec un
pas de h la quantité :
f ( x 0 + h ) − f ( x0 )
tx ( h) =
o h
Dans le cadre de notre étude, le taux d’accroissement de la loi de maintien est calculé pour les x0
entiers compris entre 0 et 35 mois. Le pas h est de 1 mois.

Figure 28 – Taux d’accroissement de la loi de maintien en arrêt de travail

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 101112131415161718 192021222324252627282930313233343536
-10

-20

-30
Taux d'accroissement

-40

-50

-60

-70

-80

-90

-100
Mois

Le taux d’accroissement de la loi de maintien en arrêt de travail est relativement stable au niveau
du raccordement : la loi de maintien en arrêt construite est régulière.

Une seconde validation du raccordement consiste à comparer les données brutes arrêt de travail
avec la table lissée et raccordée à la table réglementaire combinée.
Plaçons-nous après 12 mois d’arrêt de travail. Il est calculé pour les salariés encore présents à ce
moment là la probabilité de maintien en arrêt de travail entre 13 et 36 mois d’arrêt.

Le calcul sera effectué sur la base des deux tables de maintien suivantes :
o la table brute ;
o la table de maintien lissée et raccordée à une table réglementaire.

A la vue du graphique ci-dessous, il est observé qu’entre 13 et 21 mois d’arrêt de travail, les
probabilités de présence calculées sur la base des taux bruts sont légèrement inférieures aux taux
de la table lissée et raccordée. Les écarts sont au maximum de 4 points.

Au-delà de 21 mois d’arrêt, le nombre d’observations est limité : cela se traduit par une absence
de sortie de l’état d’arrêt et donc une probabilité de maintien en arrêt stable qui ne correspond
aucunement à la réalité de la sinistralité. La table de maintien d’expérience au-delà de 21 mois n’a
réellement aucun sens.

61/96
Figure 29 – Taux de maintien en arrêt des personnes présentes après un an d’arrêt de travail

100%
95%
90%
85%
80% Brut
75% Lissé et raccordé
Taux

70%
65%
60%
55%
50%
45%
40%
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
Ancienneté dans l'arrêt (en mois)

Conclusion

La table d’expérience construite sur 12 mois, prolongée par une table réglementaire sur 36 mois,
est régulière : aucune variation brusque des taux de maintien en arrêt de travail n’est observée
autours du raccordement.

Par ailleurs, sur la deuxième année d’arrêt de travail, les taux de maintien en arrêt établis sur la
base de la table réglementaire combinée, se révèlent être très proches des taux de maintien bruts
constatés : l’utilisation de la table réglementaire pour la deuxième année d’arrêt ne semble donc
pas abusive.

Enfin, pour les arrêts de plus de 2 ans, la quantité de données arrêt de travail disponible est bien
trop faible pour pouvoir espérer bâtir un indicateur d’expérience. La seule alternative possible sur
ce laps de temps paraît être l’utilisation de la table réglementaire combinée.

Au final, le raccordement établis entre la table d’expérience établie sur un an avec la table
réglementaire en arrêt de travail est validé.

62/96
Partie 4 . TARIFICATION ET SIMULATION DE LA CHARGE DE PRESTATION

Chapitre 1 . TARIFICATION DE LA GARANTIE INCAPACITE

Section 1.1 Hypothèses de calcul

I . Taux d’actualisation

Ce taux est choisi normalement en fonction du taux d'intérêt du marché pour une durée
comparable, ou éventuellement du taux d'inflation anticipé, augmenté le cas échéant d'une prime
de risque.

Le taux d’actualisation « i » choisi pour l’évaluation est le taux utilisé pour le provisionnement soit
au maximum 75% du TME moyen sur 6 mois (2,75% à fin 2006).

Le fractionnement de la tarification est mensuel. Il sera donc nécessaire d’utiliser le taux


d’actualisation mensuel, noté i(12) dans les calculs. La conversion s’effectue aisément et abouti à la
formule présentée ci-dessous.
i(12) = (1+i)1/12 - 1

II . Taux de revalorisation des salaires

En cas d’incapacité temporaire de travail, les revalorisations des indemnités journalières tiennent
compte des augmentations collectives applicables dans l’entreprise.

Dans les simulations, il sera donc nécessaire de revaloriser les indemnités journalières versées et
cela dans la même mesure que les évolutions de salaire.

Le taux de revalorisation des indemnités journalières est fixé à 3% par an. Cette revalorisation des
indemnités versées sera effectuée au 1er janvier de chaque année.

III . Taux d’entrée en arrêt de travail

Il a été détaillé dans le chapitre concernant les statistiques descriptives des arrêts de travail, le
taux annuel d’entrée en arrêt de travail par âge. Ces taux sont repris en annexe 3 de ce mémoire.

Le taux d’entrée en arrêt de travail utilisé dans les calculs est fixé au taux d’entrée en arrêt de
travail observé.

IV . Table de mortalité

Le risque que nous devons quantifier par l’intermédiaire de notre table de mortalité est un risque
vie : tant que l’assuré est en vie, l’assurance sera contrainte de verser des indemnités. Nous ferons
par ailleurs une distinction de la probabilité de survie par sexe. Nous utiliserons donc pour notre
étude les tables TH 00-02 et TF 00-02 avec décalage d’âge.

Il est présenté en annexe 4 de ce mémoire, la réglementation relative à l’utilisation des tables de


mortalité.

Le maintien en arrêt de travail est suivi de façon mensuelle. Il convient donc de ramener la table
de mortalité à l’échelle du mois. Pour réaliser ce travail, il est supposé que le nombre de décès se
fait de façon uniforme sur l’année.

63/96
Section 1.2 Tarification de la garantie incapacité

Notations
o i(12) : taux d’actualisation mensuel ;
o v : facteur d’actualisation d’un flux à l’instant k ;
o P : prime mensuelle ;
o x : âge du salarié en t=0 ;
o kpx : probabilité pour un individu d’âge x d’être en vie en k sachant qu’il est en vie en x ;
o kmaintien_incap : probabilité pour un individu de se maintenir en incapacité pendant k
mois ;
o entree_incapx : taux d’entrée mensuel en incapacité pour un individu d’âge x ;
o kIndemnité : Indemnités versées en k ;
o VAP (E) : Valeur actuelle probable de l’ engagement futur E.

A l’instant de la tarification, t = 0, le tarif mensuel P doit vérifier :


VAP(engagement assuré) = VAP(engagement assureur)

VAP (engagement assuré)


L’engagement de l’assuré en t = 0 consiste à verser des primes périodiques mensuelles P de la fin
du mois de mise en place du nouveau tarif, jusqu’à la fin du même mois de l’année suivante. Le
paiement des primes est stoppé en cas de départ à la retraite du salarié ou en cas de décès. Il est
supposé pour la suite, que l’âge de départ à la retraite des salariés est 65 ans.

Figure 30 – Engagement de l’assuré

12
VAP(engagement assuré) = ∑ P . k p x . v k .1 x + k ≤65
k =1  12 

VAP (engagement assureur)


La durée du contrat est de 1 an. L’engagement de l’assureur en t = 0 consiste donc à verser au
salarié les indemnités journalières garanties si ce dernier entre en incapacité au cours de l’année
d’assurance. Dans ce cas, le versement de l’assureur s’effectue à partir du 4ème mois d’arrêt jusqu’à
la fin de l’arrêt de travail (dans la limite de 36 mois d’arrêt). Le versement se fait dans la limite du
départ à la retraite du salarié.

Figure 31 – Engagement de l’assureur

La sortie pour cause de décès est une des causes possibles de sortie de la table de maintien en
arrêt de travail construite. La probabilité que l’assuré soit en vie après k mois d’arrêt de travail est
donc incluse dans kmaintien_incap.

64/96
VAP(engagement assureur) =

12 33 + i k  k
∑ entrée_incap x + (i − 3)/12 ∑ k maintien_inval * v * k Indemnité .1 x +  ≤ 65
i=3 k=i 
 12 

Les calculs sont effectués sous la condition que l’assuré ait moins de 65 ans à l’instant du
versement.

Tarif de la garantie incapacité


Dans le cadre de la méthode de tarification déterministe, le tarif de la garantie incapacité groupe
est la moyenne des tarifs individuels.
L’application des calculs présentés dans cette section fournit un tarif mensuel égal à 0,20% TABC.

65/96
Chapitre 2 . LA CHARGE SINISTRE COMME VARIABLE ALEATOIRE

Dans cette partie, la charge de sinistre est vue comme une variable aléatoire.
Soit C la variable aléatoire représentant la charge de prestations incapacité : C suit une loi de
probabilité inconnue notée L.

Section 2.1 Présentation de la méthodologie adoptée

L’intérêt de la méthode d’estimation de la charge sinistre étudiée dans ce mémoire est d’introduire
de l’aléa : la charge de prestation n’est plus un nombre fixé mais est une variable aléatoire dont
nous cherchons à établir les principales caractéristiques.
La charge de sinistre de la population est étudiée pour l’ensemble des sinistres survenus au cours
d’une année : il s’agit de mesurer le coût pour l’assureur de la garantie incapacité pour l’ensemble
des survenances d’une année donnée. Cela inclura donc :
o l’ensemble des prestations payées l’année n pour une survenance au cours
de l’année n ;
o l’ensemble des prestations qui seront payées dans les prochaines années,
pour des sinistres survenus l’année n.
L’aléa va être introduit à deux niveaux :
o au niveau de l’entrée en incapacité ;
o au niveau du maintien en incapacité.

Entrée en incapacité

Il est supposé que le taux d’entrée annuel en arrêt de travail d’un salarié d’âge x est y%. Il y a
donc pour le salarié considéré, une probabilité de :
o y% d’entrer en arrêt de travail au cours de l’année ;
o 1-y% de ne pas entrer en arrêt de travail au cours de l’année.

La loi d’entrée en arrêt de travail pour un salarié d’un âge x donné est donc une loi de Bernoulli de
paramètre y%.

Maintien en incapacité

Soit lk le nombre d’individus de notre table de maintien, présents après k mois d’arrêt de travail. La
probabilité de maintien en arrêt de travail après k mois est :
kmaintien_incap = P(T>k/T>0)
= lk/l0
Par convention, un arrêt dure k mois, si la durée de l’arrêt est comprise entre k-1 (exclus) et k
mois (inclus). Pour qu’un arrêt de travail ait une durée de k mois strictement, il faut que le salarié
ait été maintenu en arrêt pendant k-1 mois et qu’il sorte entre le (k-1)ème et kème mois. Ainsi :
Probabilité que l’arrêt dure k mois = P(k-1<T≤k/T>0)
= P(k-1<T≤k/T>k-1)/P(T>k-1)
= k-1maintien_incap * (lk-1-lk)/lk-1
= lk/l0 * (lk-1-lk)/lk-1

La loi discrète de probabilité de la durée d’arrêt présentée en annexe 4 de ce mémoire est ainsi
obtenue.

Définition d’un scénario

La charge de prestation que nous cherchons à appréhender est la charge totale de prestation des
17 842 salariés de la société.
Un scenario va contenir une simulation de la situation pour chaque salarié de la société étudiée.
Pour chaque salarié, une loi de Bernoulli est simulée pour déterminer sa présence éventuelle dans
l’état d’arrêt de travail en fonction de son âge. Si la situation d’arrêt de travail est détectée, la loi
de maintien en arrêt définie ci-dessous est simulée pour fixer la durée de l’arrêt.

Au final, il est obtenu pour chaque scenario, un tableau de synthèse de ce type :

66/96
Tableau 19 – Structure d’un scénario

Arrêt de Durée de
Matricule Age IJ garanties travail l'arrêt (en Charge
(Oui/Non) mois)
1 49 ans 52 € Oui 3 mois 4 680 €
2 38 ans 23 € Non s.o. -€
… … … … … …
… … … … … …
… … … … … …
17 842 35 ans 14 € Non s.o. -€

Construction de l’échantillon

Pour chaque scénario élaboré, l’unique valeur stockée est la charge totale de prestation. Une fois la
charge totale d’un scénario obtenue, un second scénario est simulé et ainsi de suite.

Figure 32 – Valeurs prises par la variable aléatoire Charge

Scénario 1 Scénario 2 Scénario n

Matricule Charge Matricule Charge Matricule Charge


1 4 680 € 1 -€ 1 46 891 €
2 -€ 2 8 543 € 2 13 245 €
… … … … … …
… … … … … …
Simulations
… … … … … …
17 842 -€ 17 842 4 465 € 17 842 -€
Total 156 963 € Total 219 744 € Total 189 467 €

Scénario Charge
1 156 963 €
2 219 744 €
… …
… …
… …
n 189 467 €

Section 2.2 Modélisations des arrêts de travail

I . Hypothèses

Un certain nombre d’hypothèses sont faites pour modéliser la charge de prestation de la garantie
incapacité.

Hypothèse 1
La charge de prestation mesurée est la charge des sinistres nés au cours de l’année 2006. La
charge mesurée contient donc :
o les prestations payées en 2006 au titre de l’année de survenance 2006 ;
o les prestations payées postérieurement à 2006 au titre de l’année de
survenance 2006.

67/96
Hypothèse 2
Par souci de simplification, nous ferons des simulations d’arrêt de travail à une échelle annuelle. Le
taux d’entrée en arrêt retenu dans nos calculs est donc le nombre d’arrêt survenu au cours de
l’année 2005, rapporté à l’effectif sous risque. Ainsi, dans les simulations que nous allons effectuer,
le salarié ne peut tomber en arrêt de travail qu’une seule fois par an.
Le taux d’entrée retenu étant un taux annuel, le cas des arrêts pluriannuels ne sera pas pris en
compte. Il est à noter que les arrêts pluriannuels représente 52% des arrêts observés en 2005.

Hypothèse 3
L’instant de l’arrêt n’est pas modélisé : seuls l’entrée en arrêt ainsi que la durée d’arrêt sont
simulés. Par conséquent l’instant d’arrêt est inconnu. Cette hypothèse de travail a deux
conséquences directes :
o il est impossible de détecter l’instant de revalorisation des indemnités
journalières : la charge sera donc calculée sans revalorisation
d’indemnisation ;
o il est également impossible de déterminer l’instant de versement des
prestations : les flux de prestations ne pourront donc pas être actualisés.

II . Simulations

Comme indiqué précédemment, deux éléments sont à simuler :


o l’entrée éventuelle en incapacité ;
o la durée de maintien en incapacité.

II.1. Les générateurs de nombre aléatoire

L’obtention de nombres pseudo-aléatoires est complexe : il s’agit de trouver un générateur


réalisant le meilleur compromis entre un degré d’évolution suffisamment élevé pour rendre les
nombres qu’il fournit aléatoires et une rapidité d’exécution importante.

Il existe différents types de générateurs de nombres aléatoires, on distingue notamment les


générateurs pseudo-aléatoires et les générateurs quasi-aléatoires.

Générateur pseudo-aléatoire
Dans le cas d’un générateur pseudo-aléatoire, les suites de points obtenues ne sont pas
complètement aléatoires dans le sens où la suite de nombres obtenue est déterministe et donc
reproduisible.
Les générateurs pseudo-aléatoires les plus répandus sont les générateurs congruentiels dont la
construction est basée sur la méthode des congruences linéaires.
Ces générateurs sont basés sur une « graine », qui est la première valeur de la suite générée, et
sur une formule récursive de calcul des différentes valeurs de la suite. Changer de graine permet
ainsi d’obtenir une suite différente.

Générateur quasi-aléatoire
Ces méthodes de génération de suites de nombres n’ont pas de graine et sont en fait
complètement déterministes. Ils se basent sur la construction de suites à discrépance faible.

Définition 1
Soient x = (xn)n≥1 une suite de points de [0;1]n, λ n la mesure de Lebesgue sur [0;1]n, A un sous
pavé quelconque de [0;1]n, et P l’ensemble des sous pavés de [0;1]n.
La discrépance d’ordre k de la suite x est la quantité :

D∞
k
(x ) = Sup{ Dk(A,x) tq A ∈P}

Elle mesure la qualité de la répartition des valeurs de la suite x sur son intervalle de définition : elle
est d’autant plus faible que x est bien répartie sur [0,1]n. Ces définitions permettent alors de
définir les suites équiréparties, puis les suites à discrépance faible.

68/96
Définition 2
La suite x est dite équirépartie, ou uniformément distribuée, si et seulement si pour tout pavé A de
P, la limite quand k →+∞ de la discrépance locale d’ordre k selon A est égale à 0.

Définition 3
Soit x = (xn)n≥1 une suite de points sur [0,1]n. La suite x est à discrépance faible si :

 (ln k ) n 
D∞
k
(x ) = Ok → ∞  

 k
 
Choix du générateur
Les générateurs pseudo-aléatoires disposent d’un certain nombre de défauts importants qui
limitent par la même occasion leur utilisation (PLANCHET F. THEROND P. JAQUEMIN J. (2005) Modèles
financiers en assurance, Economica). Pour une utilisation nécessitant une précision extrème, nous
nous tournerons donc en pratique vers la famille des générateurs quasi-aléatoires.
Les générateurs pseudo-aléatoires ont l'avantage de procurer un hasard peu coûteux en temps de
calcul et d’être implantés dans les logiciels de programmation courants : par exemple, la fonction
ALEA() dans EXCEL, la fonction random() en PASCAL.
Nous choisirons donc comme générateur de nombre aléatoire, le générateur ALEA() implémenté
dans Excel.

II.2. Simulation des arrêts de travail

Loi uniforme sur [0;1]


Les générateurs utilisés aujourd’hui fournissent des suites de nombres aléatoires uniformément
distribués entre 0 et Nmax.
La loi uniforme sur [0;1] est la brique de base de la majorité des constructions de loi de
probabilité. Pour engendrer un nombre réel de loi uniforme sur l’intervalle [0;1], la méthode la plus
élémentaire consiste à diviser par Nmax les nombres entiers X1, X2, …. fournis par le générateur.
Ui ← Xi / Nmax
Des nombres aléatoires U1, U2, …. compris entre 0 et 1 sont ainsi obtenus. Plus la valeur de Nmax
est grande, meilleure sera l’approximation réalisée.

Loi discrète quelconque


Nous disposons d’une liste de k valeurs x1,….,xk. Nous souhaitons engendrer une variable aléatoire
que nous noterons X vérifiant
P[X = x i ] = p i 1≤i ≤ k
La simulation va être effectuée par découpage de l’intervalle [0 ;1]. Soit U une variable aléatoire
suivant une loi uniforme sur [0 ;1] et de réalisation ui.

Posons
V ← x1 si 0 ≤ u i < p1
V ← x 2 si p1 ≤ u i < p1 + p 2


V ← xk si p1 + p 2 + ... + p k − 1 ≤ u i < 1

Pour chaque tirage d’un ui, uniformément réparti sur l’intervalle [0 ;1], un vi suivant la loi discrète
définie est obtenue.

69/96
Pour chaque salarié, les arrêts de travail sont simulés de la façon suivante : simulation d’une loi de
Bernoulli pour déterminer sa présence éventuelle dans l’état d’arrêt de travail, puis si la situation
d’arrêt de travail est détectée, simulation de la loi de maintien en arrêt pour fixer la durée dans
l’état.

Entrée en incapacité et loi de Bernoulli


L’entrée en incapacité est fonction de l’âge x du salarié. Pour un âge donné, le taux d’entrée annuel
en arrêt de travail y% est connu.
Ainsi pour un salarié d’âge x donné, la loi d’entrée en arrêt de travail est une loi de Bernoulli de
paramètre y%.
Le processus adopté pour la simulation de l’entrée en incapacité d’un salarié est donc le suivant :
→ calcul de l’âge x du salarié ;
→ recherche du taux d’entrée annuel en incapacité correspondant y% ;
→ tirage au sort d’un ui, uniformément réparti sur l’intervalle [0 ;1] ;
- si ui < y%, alors entrée en arrêt de travail ;
- si ui ≥ 1-y%, alors pas d’arrêt de travail.

Maintien en incapacité et loi discrète quelconque


Pour un salarié donné, si l’entrée en arrêt de travail est détectée, la durée de maintien en arrêt de
travail suit une loi discrète sur {1 ;… ;36}. La loi discrète de probabilité de durée d’arrêt est
présentée en annexe 4 de ce mémoire.
Le processus adopté pour la simulation de la durée d’arrêt d’un salarié est donc le suivant :
→ le salarié rentre-t-il en arrêt de travail (oui/non) ?
- si non : mettre durée d’arrêt = 0
- si oui : tirage au sort d’un ui, uniformément réparti sur l’intervalle 0 ;1] puis :
. si ui < 0,897, alors la durée d’arrêt est de 1 mois,
. si 0,897 ≤ ui < 0,962, alors la durée d’arrêt est de 2 mois,
….
. si 0,999 ≤ ui < 1, alors la durée d’arrêt est de 36 mois.

III . Charge des sinistres nés dans l’année

Pour chaque salarié, les informations disponibles sont donc les suivantes :
→ montant de l’indemnité journalière éventuellement versée,
→ situation dans l’année : entre-t-il ou non en arrêt,
→ durée éventuelle d’arrêt.

La charge des sinistres nés dans l’année est obtenue pour chaque salarié, puis sommée sur
l’ensemble des salariés. Pour chaque scénario, nous disposons donc du montant total de charge
des sinistres nés sur l’année.

Section 2.3 Estimation de la charge de prestation - une approche alternative :


les simulations

Il est construit un échantillon de 50 000 charges de prestations probables au sein de l’entreprise


étudiée. Attachons-nous à étudier les caractéristiques de cette variable aléatoire.

I . Distribution de la charge de prestation

Représentons en fonction du montant de la charge de prestation, le nombre de scenarii de


l’échantillon correspondant.

70/96
Figure 33 – Répartition de la charge de prestation

100
Nombre de scenarii

80

60

40

20

0
1 380 K€

1 480 K€

1 580 K€

1 680 K€

1 780 K€

1 880 K€

1 980 K€

2 080 K€

2 180 K€

2 280 K€

2 380 K€

2 480 K€

2 580 K€

2 680 K€

2 780 K€

2 880 K€

2 980 K€
Charge de prestation

II . Moments de la charge

La charge de prestation incapacité suit la loi inconnue L.

II.1. La moyenne

Comme rappelé en annexe 7, les moments et les moments centrés convergent en probabilité
respectivement vers les moments empiriques et vers les moments empiriques centrés.
Ainsi, le moment empirique d’ordre 1, M1(n) converge en probabilité vers la moyenne µ : c’est un
estimateur sans biais de la moyenne. Nous estimons donc la moyenne de la charge de prestation
par :
^ 1 n
µ = . ∑ Xi
n i =1
La moyenne de la loi de la charge de prestation incapacité est estimée par
^
µ = 2 183 029 €

II.2. Intervalle de confiance sur la moyenne

Il convient maintenant de déterminer la fiabilité de notre estimateur de la moyenne.


Soit (µ,σ²) le couple (moyenne, variance) de la loi L.
D’après le Théorème Central Limite, nous avons la propriété suivante :
n
∑ − nµ
i = 1 X i L
→ N (0 ,1 )
σ n n → ∞
Nous connaissons la variance empirique de notre échantillon. Nous remplaçons donc la variance
théorique σ² par la variance empirique S. Ainsi,

X - µ L
→ N (0 ,1 )
S / n n→ ∞

71/96
Nous fixons la probabilité d’appartenance à l’intervalle de confiance à 95%. Ainsi, nous cherchons
donc
 X − µ 
P
 S /
 ∈

[− 1 . 96 ,1 . 96 ]≥ 95 %
 n 

Donc un intervalle de confiance pour P de niveau asymptotique η est donné par :


 S S 
IDC 95% (µ ) =  X − 1.96. ; X + 1.96. 
 n n

L’intervalle de confiance à 95% sur la moyenne est donc [ 2 180 196 € ; 2 185 862 € ]. Sa largeur
relative est de 0,26%.

II.3. La variance

Comme rappelé en annexe 7, M2’(n).n/n-1 est un estimateur centré, convergent et sans biais de la
variance. Nous estimons donc la variance de la charge de prestation par

^
n

n i =1
X i − M 1 (n )
2
( )
σ² = .
n −1 n
La variance de la loi de la charge de prestation incapacité est estimée par
^
σ ² = 5.1010

III . Fonction de répartition et quantile

III.1. Fonction de répartition

Comme rappelé en annexe 7, la fonction de répartition empirique Fn(x) converge presque sûrement
vers la fonction de répartition F(x).
Nous estimons donc la fonction de répartition de la charge de prestation par la fonction présentée
ci-dessous.

Figure 34 – Estimation de la fonction de répartition de la charge de prestation

100%
90%
80%
Fonction de répartition

70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
1 380 K€

1 480 K€

1 580 K€

1 680 K€

1 780 K€

1 880 K€

1 980 K€

2 080 K€

2 180 K€

2 280 K€

2 380 K€

2 480 K€

2 580 K€

2 680 K€

2 780 K€

2 880 K€

2 980 K€

Charge de prestation

72/96
III.2. Quantile d’ordre p

Comme rappelé en annexe 7, les quantiles empiriques d’ordre p convergent presque sûrement vers
] [
les quantiles théoriques d’ordre p. Nous déduisons les quantiles d’ordre p p ∈ 0;1 par inversion de
la fonction de répartition de la charge de prestation.

Figure 35 – Estimation des quantiles de la charge de prestation

2980 K€

2780 K€

2580 K€

2380 K€
Quantile d'ordre p

2180 K€

1980 K€

1780 K€

1580 K€

1380 K€
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Ordre p

IV . Synthèse

L’approche par simulation permet d’obtenir des réalisations de la variable aléatoire X de loi
inconnue L, représentant la somme des prestations versées par l’assureur au titre des sinistres nés
dans l’année pour l’ensemble de l’effectif sous risque.

Pour n simulations, on obtient donc un n échantillon (X1, X2, …, Xn) de réalisations de X. Les calculs
sur cet échantillon permettent de déterminer un grand nombre d’indicateurs fournissant ainsi une
image précise de la charge de prestation.

La charge de prestation suit une loi centrée autours de la valeur moyenne 2 183 K€.
Pour un échantillon de taille n=50 000, la moyenne estimée est relativement fiable : l’intervalle de
confiance à 95% sur la moyenne est de [ 2 180 K€ ; 2 185 K€ ], soit une largeur relative de
0,26%.

La variance de la charge est estimée à 5.1010 : la distribution de la charge présente un degré de


dispersion autours de la valeur moyenne important.
Il a enfin été estimé la fonction de répartition de la charge qui permet entre autres de déduire les
quantiles de la distribution.

En conclusion, l’utilisation de simulation permet d’obtenir une multitude de résultats concernant la


variable aléatoire charge de prestation : grâce à cette méthode, nous disposons d’une image
relativement claire des montants en jeux.

73/96
Chapitre 3 . UN CAS D’APPLICATION DES SIMULATIONS : LA REASSURANCE

Section 3.1 Le marché de la réassurance vie

Au niveau mondial, les primes d’assurance cumulées sur l’année 2005 représentaient plus de 3 000
milliards d’euros. Ces primes sont alors réparties pour 57% en vie, et pour 43% en non vie1.
Les primes de réassurance représentent pour la même année 175 milliards d’euros, la non-vie
représentant 80% de ces primes1. La réassurance est donc essentiellement présente en non-vie.
Ce déséquilibre entre vie et non-vie s’explique naturellement par la capacité de modélisation des
sinistres. En effet, alors que les risques décès et incapacité sont de mieux en mieux connus et
maîtrisés par les assureurs, les risques sous jacents en assurance non vie sont moins aisément
modélisables (tempêtes, ouragans…). En vie, le risque invalidité est encore mal appréhendé par les
assureurs et constitue donc la majeure partie des marchés de réassurance vie.
Même si le niveau de primes en jeu en réassurance vie est moins élevé qu’en réassurance non-vie,
le marché de la réassurance vie s’étoffe et se perfectionne de jour en jour.

Section 3.2 Différentes formes de réassurance

En assurance vie comme en assurance non-vie, les modes de réassurance peuvent se regrouper en
deux grandes formes : la forme proportionnelle et la forme non-proportionnelle. L’assureur choisit
la forme de traité la plus opportune suivant le risque dont il souhaite se protéger.

I . La réassurance proportionnelle

Elle est nommée ainsi car la prime de réassurance et l’indemnisation des sinistres de la cédante par
le réassureur se calculent selon le même pourcentage. Ainsi, par exemple le réassureur reçoit 20%
de la prime d’un risque et s’engage en contrepartie à couvrir 20% des sinistres affectant ce même
risque.

Les frais de gestion et d’acquisition du portefeuille étant entièrement assumés par la cédante, le
contrat de réassurance proportionnelle prévoit le versement par le réassureur d’une commission de
réassurance visant à couvrir sa part dans les différents frais.

Les deux formes classiques de traités de réassurance proportionnelle sont le quote part et
l’excédent de plein.

I.1. Traité en quote part

Dans un traité en quote part, un taux de cession x% est défini. Dès lors la cédante s’engage à
céder x% de la prime perçue et le réassureur s’engage à verser à la cédante x% des sinistres
qu’elle devra régler.
Par ce type de traité, le réassureur est impliqué dans tous les sinistres, même les plus petits.

I.2. Traité en excédent de plein

On définit le plein de rétention comme le montant maximal que la cédante souhaite payer par
sinistre.

Notations
o Ki : capital assuré ;
o C : capacité de l’excédent de plein (exprimé en général comme un multiple
du plein de rétention ;
o R : plein de rétention ;
o Pi : prime original pour le risque i ;

1
FFSA / APREF (2005) Panorama mondial 2005, La réassurance mondiale en terme de primes, Support de présentation (www.ffsa.fr)

74/96
o xi : taux de cession pour le risque i.

Le calcul du taux de cession se fait selon la formule suivante :


xi = Min (Max((Ki-R)/Ki ;0) ;C/Ki)
Ainsi, si Ki<R, le taux de cession est nul : la cédante conserve les risques dont le capital assuré est
inférieur au plein de rétention.
Pour un risque donné, la cédante paiera au maximum R par sinistre.

I.3. Cession à la prime du risque

C’est une forme de réassurance spécifique à l’assurance vie. Elle est généralement utilisée dans le
cadre d’un traité en excédent de plein. Son objectif est double : lisser les risques extrêmes mais
également limiter les pertes potentielles provenant d’une déviation de la sinistralité.
Dans le cadre de cette méthode, le capital sous risque est défini comme la différence entre le
capital assuré et le montant de la provision mathématique du contrat.

II . La réassurance non proportionnelle

Comme le nom l’indique, il n’y a pas de relation de proportionnalité entre la prime cédée et la
participation du réassureur dans les sinistres : la réassurance intervient sur une base annuelle. Ce
type de réassurance a pour but de protéger la cédante de la survenance d’évènements
catastrophiques.
Contrairement à la réassurance proportionnelle, la réassurance non proportionnelle laisse à la
charge de l’assureur un montant fixé a priori. Il existe deux grands types de contrats en
Réassurance non proportionnelle : l’excédent de sinistres (excess of loss) et l’excédent de perte
annuelle (stop loss).

II.1. Excédent de sinistre (XS)

L’excédent de sinistre par tête a été adopté par de nombreuses compagnies sur le marché français
à partir des années 70 pour la protection de leurs portefeuilles groupes. Ce contrat fonctionne
comme un contrat d’assurance avec franchise déductible. La franchise est appelée alors
« priorité ». Le réassureur s’engage à payer pour tous les sinistres dépassant la priorité le montant
du dépassement. Ces traités font également mention d’une « portée » qui est l’engagement
maximum du réassureur. On appelle « plafond » la somme de la priorité et de la portée.
Ainsi, si l’on note X le montant d’un sinistre couvert par un traité XS, le montant à la charge du
réassureur sera :
o 0 si X ≤ priorité ;
o X – priorité si priorité ≤ X≤ priorité + portée ;
o Portée si priorité + portée ≤ X
Au final,
Charge du réassureur = Min { Max((X-Priorité);0) ; Portée}

II.2. Excédent de perte annuelle (Stop Loss)

Cette couverture protège la cédante relativement à la sinistralité globale des affaires protégées : le
principe du stop loss est le même que celui de l’XS, mis à part qu’il protège le ratio S/P de l’année.
Dans le cas du stop loss, la priorité et la portée sont en général exprimées en pourcentage de la
prime directe.
Ainsi, si l’on note {Xi}i=1 à n les sinistres de la Cédante durant la période de couverture, la charge du
stop loss sera :
Xi
o 0 si ∑ ≤ priorité ;
P
Xi Xi
o (∑ – priorité)*P si priorité ≤ ∑ ≤ priorité + portée ;
P P

75/96
Xi
o P*portée si ∑ > priorité + portée
P

Section 3.3 Tarification en réassurance

Il existe principalement trois grandes méthodes pour la cotation en Réassurance :


o la méthode du Burning Cost ;
o la méthode par exposition ;
o la méthode par simulation.

I . La méthode du Burning Cost

La méthode du Burning Cost détermine le prix du traité de manière empirique. La méthode


consiste à observer sur un nombre d’année fixé le coût du traité et de le rapporter au montant des
primes directes. Le nombre d’année à retenir pour le calcul doit être assez élevé de façon à
disposer de suffisamment de coût de sinistres, mais également le plus bas possible de façon à
établir des statistiques cohérentes. En effet, plus on remonte loin dans le temps, plus les
statistiques sur les portefeuilles de sinistres vont être perturbées (conditions d’assurance
différentes…).
Pour cette méthode de tarification, un travail préliminaire consiste à modifier les données de
sinistralité afin de les rendre comparables. On parle alors de statistiques « as-if ». Ce travail
consiste donc à indexer les sinistres, les primes et à leur appliquer les conditions de réassurance de
l’année de cotation.

Avantages/Inconvénients

L’avantage principal de cette méthode réside dans le fait qu’elle soit à la foi intuitive mais
également simple d’application si les données sont disponibles.
D’un autre côté, l’inconvénient majeur est que cette méthode ne s’applique qu’à des tranches
disposant de suffisamment d’historique de sinistralité. Le réassureur pour utiliser cette méthode
doit donc disposer des arrêts de travail de l’entreprise sur plusieurs années, les arrêts de travail
touchant alors la plus large gamme possible de salaire dans la société.

II . Tarification par exposition

La tarification par exposition est réalisable lorsque les données de la Cédante sont utilisables par le
réassureur. Le réassureur utilise alors un portefeuille de composition similaire à celui devant être
tarifé et pour lequel il dispose de données suffisantes.

La méthode de tarification par exposition est basée sur l’utilisation de courbes d’exposition. Ces
courbes, dont nous n’expliquerons pas la méthode de construction, donne pour l’ensemble des
valeurs possible de la priorité (exprimée en pourcentage du Sinistre Maximum Possible), la
proportion de la prime conservée par l’assureur.
La courbe d’exposition est donc la fonction suivante :
f : x → f(x)
priorité → proportion de la prime conservée
Au final, la prime conservée par le réassureur est f(plafond)-f(priorité).

Avantages/Inconvénients

L’avantage incontestable de cette méthode est sa facilité d’application.


L’inconvénient non négligeable vient de la construction des courbes d’exposition. En effet la
méthode n’est réaliste que si le risque cédé est proche du risque sous jacent de la courbe
d’exposition utilisée. Pendant de nombreuses années, le réassureur n’avait à sa disposition qu’un
nombre limité de courbes, courbes établies dans les années 60 par Swiss Re pour le risque
incendie. De la sorte, il était souvent difficile d’en trouver une qui corresponde parfaitement au
risque à modéliser. En 1997, Stefan Bernegger a effectué une approximation des courbes de Swiss

76/96
Re à l’aide de famille de courbes. Ainsi, même si les travaux effectués tendent vers un
perfectionnement de la méthode, il reste bien souvent difficile de calibrer les courbes d’exposition.

III . Une approche alternative : les simulations

Une méthode alternative de tarification des contrats d’assurance vie peut être l’application directe
de la méthode par simulation présentée dans ce mémoire. Les principales étapes du processus sont
rappelées ci-dessous.

1. Travaux préliminaires

• Entrée en arrêt de travail


Il s’agit d’estimer pour chaque matricule assuré, le taux d’entrée annuel en arrêt de travail. Ce
taux d’entrée peut être estimé sur la base d’observations réalisées sur la population assurée si ces
dernières sont disponibles ou sur la base de données statistiques plus générales (statistiques
nationales…).

• Maintien en arrêt de travail


Pour déterminer la valeur actuelle probable de la charge de prestation, le réassureur doit effectuer
une estimation de la durée d’arrêt du salarié. Cette estimation peut se faire soit sur la base des
données d’expérience de l’entreprise soit sur la base des tables fournies par le BCAC.

2. Modélisation des arrêts de travail


Pour chaque salarié, nous simulons les arrêts de travail de la façon suivante : simulation d’une loi
de Bernoulli pour déterminer sa présence éventuelle dans l’état d’arrêt de travail, puis si la
situation d’arrêt de travail est détectée, simulation de la durée de maintien en arrêt.

3. Calcul de la charge du traité de réassurance


A chaque instant pour lequel un arrêt de travail peut être observable (individu en activité et non
encore parti à la retraite), il s’agit de déterminer le montant à la charge du réassureur.
Pour cela, nous appliquons les garanties proposées par l’assureur au salaire projeté de l’individu.
Nous obtenons le montant des indemnités à payer au salarié. Nous appliquons ensuite au montant
des indemnités obtenues les conditions du traité de réassurance. Les indemnités garanties à la
charge du réassureur sont ensuite actualisées et probabilisées.

4. Résultats
La charge totale d’un scenario est calculée en sommant la totalité des charges de prestation
individuelles.
La simulation est réitérée un grand nombre de fois, de façon à obtenir des intervalles de confiance
raisonnables sur la moyenne notamment.

Avantages/Inconvénients

Par cette méthode nous sommes en mesure d’obtenir toutes sortes d’indicateurs intéressants tels
que les intervalles de confiance, la variance mais encore les quantiles de la distribution de la
charge du traité. Par ailleurs, si le réassureur est en mesure d’établir une loi de maintien
d’expérience en arrêt de travail, alors les estimations se révèleront être d’une grande qualité.

Section 3.4 Apport des simulations à la tarification et à la décision

Appliquons à un cas simple de traité de réassurance non proportionnelle la méthode d’approche de


la charge de prestation décrite dans la partie précédente.

Il sera ensuite étudié en se plaçant du point de vu de l’assureur, la nécessité éventuelle de recourir


à un traité de réassurance donné en fonction de la prime proposée et du niveau de risque souhaité.

77/96
Prenons le cas du traité XS dont la priorité serait fixée à 2 500€ (pas de portée). Pour un sinistre
donné de montant X, la charge de prestation restant à la charge de l’assureur est donc X -
Max((X-2 500);0).

I . Prime pure du traité de réassurance

Créons de la façon explicitée dans la partie précédente, un échantillon de 50 000 observations de


charge de prestation du traité XS.

Figure 36 – Répartition de la charge de l’XS

100
Nombre de scenarii

80

60

40

20

0
978 K€

1 078 K€

1 178 K€

1 278 K€

1 378 K€

1 478 K€

1 578 K€

1 678 K€

1 778 K€

1 878 K€

1 978 K€

2 078 K€

2 178 K€

2 278 K€

2 378 K€

2 478 K€
C harge de prestation

Tableau 20 – Indicateurs de la charge de l’XS

Traité XS
Espérance 1 671 K€
Ecart type 2,12E+5
Coefficient de variation 0,12

La prime pure du traité XS étudié est donc estimée à 1 671 K€.

Le coefficient de variation utilisé dans l'analyse d'une variable numérique est égal au rapport de
l'écart-type par la moyenne. Plus la valeur du coefficient de variation est élevée, plus la dispersion
autour de la moyenne est grande.

II . Charge de l’assureur et réassurance

Supposons qu’il soit proposé à un assureur le traité XS étudié ci-dessus pour un tarif de 1 671 K€.
Si l’assureur décide de se réassurer, alors sa charge totale est la somme des éléments ci-dessous :
o prime pure : 1 671 K€ ;
o charge de prestation : X - Max((X-2 500);0).

Créons un échantillon de 50 000 observations de charge de prestation à la charge de l’assureur et


superposons ces résultas à la charge totale.

78/96
Figure 37 – Répartition des scenarios en fonction de la charge de prestation

700

600

500
Nombre de scenarii

400

300

200

100

0
1 566 K€

1 666 K€

1 766 K€

1 866 K€

1 966 K€

2 066 K€

2 166 K€

2 266 K€

2 366 K€

2 466 K€

2 566 K€

2 666 K€

2 766 K€
Charge de prestation

Charge totale Charge avec XS

Figure 38 – Fonction de répartition de la charge de l’assureur avec et sans traité XS

100%
90%
80%
Fonction de répartition

70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
1 566 K€

1 666 K€

1 766 K€

1 866 K€

1 966 K€

2 066 K€

2 166 K€

2 266 K€

2 366 K€

2 466 K€

2 566 K€

2 666 K€

2 766 K€

Charge de prestation

Charge totale Charge avec XS

La charge de prestation moyenne est identique dans les deux scénarii. Si le tarif du traité de
réassurance est la prime pure alors le coût moyen de l’assureur est équivalent que ce soit avec ou
sans réassurance.

La variabilité du montant à la charge de l’assureur est cependant nettement plus faible dans le
scenario intégrant le traité de réassurance.

79/96
Tableau 20 – Charge de l’assureur avec ou sans traité XS

Charge sans Charge avec


Ecart
traité XS traité XS
Espérance 2 183 K€ 2 183 K€ 0%
Ecart type 2,28E+05 3,17E+04 -86%
Coefficient de variation 0,104 0,014 -86%

Le coefficient de variation de la distribution diminue de près de 90% si le contrat est réassuré : la


charge de prestation probable est plus concentrée autours de la valeur moyenne.

III . Décision et niveau de risque

Hypothèses

Supposons que l’assureur ai tarifé son contrat. La charge totale de prestation probable à verser a
été estimée à 2 183 K€. L’assureur détermine le niveau de cotisation du contrat de façon à
maintenir un S/P à 97%. Le budget cible dont dispose l’assureur pour garantir l’équilibre de son
régime est donc 2 183 K€.
L’assureur s’interroge sur la nécessité de recourir à un contrat de réassurance. Il lui est proposé le
traité de réassurance étudié précédemment. Le prix proposé par le réassureur pour un tel contrat
s’élève à 1 750 K€.

Risque et prise de décision

Voici représenté la fonction de répartition de la charge de prestation totale ainsi que la fonction de
répartition de la charge dans le cas où le traité de réassurance serait mis en place.

Figure 39 – Fonction de répartition de la charge de l’assureur avec et sans traité XS

100%
90%
Fonction de répartition

80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
1 566 K€

1 666 K€

1 766 K€

1 866 K€

1 966 K€

2 066 K€

2 166 K€

2 266 K€

2 366 K€

2 466 K€

2 566 K€

2 666 K€

2 766 K€

Charge de prestation

Charge totale Charge avec XS

Les flèches rouges correspondent au budget cible de l’assureur (2 183 K€) dans les deux scenarii.

Les informations que nous pouvons tirer de ce graphique et des études précédentes sont reprises
dans le tableau ci-dessous.

80/96
Tableau 21 – Charge de l’assureur avec ou sans traité XS

Charge sans Charge avec


traité XS traité XS
Espérance 2 183 K€ 2 262 K€
P (Charge ∈ [Budget cible ± 3%] ) 22,3% 89,2%
P (Charge ∈ [Budget cible ± 5%] ) 36,5% 99,5%
Coefficient de variation 0,104 0,014

Si l’assureur souscrit le traité de réassurance qui lui est proposé alors sa charge moyenne est
sensiblement plus élevée que dans le scenario sans réassurance.

Cependant, une forte diminution de la variabilité de la distribution est observée entre les deux
scenarii. La charge de prestation avec réassurance est largement concentrée autours de la valeur
moyenne. Alors que dans plus de 99% des cas réassurés, la charge est comprise dans l’intervalle
[budget cible ± 5%], ce cas de figure ne représente que 36,5% des scenarii sans réassurance.

Conclusion

En fonction du tarif du traité de réassurance qui lui est proposé, l’assureur connaît la probabilité de
rentrer dans ses frais ou dans un intervalle de budget souhaité.

Suivant le prix du traité qu’il lui est proposé, il s’agit ensuite d’effectuer un arbitrage entre risque
et dépense : il s’agit de déterminer si le prix proposé vaut la réduction du coût observée.

Conscient du niveau de risque encouru et des montants en jeu, l’assureur a aux travers l’utilisation
des simulations, les outils pour décider de l’utilité d’un système de réassurance.

IV . Synthèse

L’approche par simulation permet d’obtenir des réalisations de la variable aléatoire X de loi
inconnue L, représentant la somme des prestations versées au titre des sinistres nés dans l’année
pour l’ensemble de l’effectif sous risque (avec ou sans réassurance).

Pour n simulations, on obtient donc un n échantillon (X1, X2, …, Xn) de réalisations de X. Les calculs
sur cet échantillon permettent de déterminer un large nombre d’indicateurs fournissant ainsi une
image extrêmement précise de la charge de prestation.

Cette méthode alternative d’approche de la charge par simulation est extrêmement utile en
réassurance : la définition du traité ainsi que la multitude de clauses particulières existantes,
rendent excessivement lourd le calcul théorique direct de la prime. L’approche par simulation
permet de l’estimer plus aisément.

Outre son utilité dans le processus de tarification, les simulations trouvent également de vastes
champs d’applications chez l’assureur. Leurs usages permettent notamment de mesurer le niveau
de risque encouru ainsi que l’utilité éventuelle de recourir à un traité de réassurance donné en
fonction du niveau de risque souhaité.

81/96
CONCLUSION

L’objet de ce mémoire a été de présenter une méthode d’estimation de la charge de prestation


d’une garantie incapacité utilisant la simulation des arrêts de travail.

Une première étape a tout d’abord été l’élaboration d’une table de maintien en arrêt de travail dans
l’objectif d’appréhender au mieux le comportement de la population sous risque.
Pour ce faire, les taux bruts de sortie de l’état d’arrêt ont été calculés par l’estimateur de Kaplan
Meier. Ils ont ensuite été lissés par la méthode de Whittaker-Henderson. La table de maintien
d’expérience sur 12 mois a enfin été raccordée à une table de maintien réglementaire du BCAC
pour d’obtenir une table de maintien sur 36 mois.

Une fois l’indicateur de maintien en arrêt obtenu, il a été simulé un échantillon de charge de
prestation incapacité : chaque scénario reprenant une situation éventuelle d’arrêt de travail pour
chaque salarié de l’entité. Un échantillon de 50 000 charges de prestation a ainsi été construit.

Plusieurs travaux sur l’échantillon ont été conduits de façon à dégager les principales
caractéristiques de la variable « Charge » étudiée. Il a été démontré qu’au travers cette méthode
alternative, toutes sortes d’indicateurs pertinents sur la charge de prestation peuvent être obtenus
(moyenne, intervalles de confiance, variance, quantiles…).

La charge de prestation des sinistres nés dans l’année est une variable dont les spécificités ont été
appréhendées au mieux : une image précise des caractéristiques et des montants en jeu est
fournie.

Une prolongation éventuelle de ces travaux pourrait porter sur l’étude du compte de résultat
Prévoyance dont les principaux postes sont repris ci-dessous.

Tableau 22 – Structure compte de résultat Prévoyance

Débit Crédit

 Prestations …€  Cotisations brutes …€

 Chargements …€  Provisions techniques au 01/01 : …€

 Provisions techniques au 31/12 : - Provisions pour sinistres en cours …€

- Provisions pour sinistres en cours …€ - PSAP …€

- PSAP …€

 Solde …€  Solde …€

Total Débiteur …€ Total Créditeur …€

82/96
La charge de prestation mesurée dans ce mémoire est la charge des sinistres nés au cours de
l’année. Cette charge est donc composée :
o des prestations payées en n au titre de l’année de survenance n ;
o des prestations payées postérieurement à n au titre de l’année de
survenance n.
Il a donc été simulé le montant cumulé des prestations et des provisions pour sinistres en cours au
31/12. Il est trivial d’observer au vu du compte de résultat présenté ci-dessus, que ce montant de
charge a un impact direct sur le résultat du régime.

Maintenons à niveau identique les autres postes du compte, à savoir :


o cotisation ;
o chargement ;
o provisions au 01/01 ;
o PSAP au 31/12.

Il serait intéressant de poursuivre l’étude en se focalisant non pas sur la distribution de la charge
elle-même mais sur son impact du point de vu du compte de résultat. Il conviendrait pour
l’échantillon de charge de prestation construit dans ce mémoire, de créer l’échantillon de « Résultat
Prévoyance » correspondant.

Une étude pourrait ensuite être menée afin d’étudier ses caractéristiques ainsi que sa sensibilité au
niveau de charge puis d’en déduire en fonction du niveau de risque souhaité, le taux de
rectification à apporter au niveau de cotisation. Une projection du compte de résultat pourrait
également être envisagée.

83/96
ANNEXE 1 – LOI DE MAINTIEN EN ARRET DE TRAVAIL BRUTE

Ancienneté dans Table


l’état d'expérience
(en mois) brute
0 10 000
1 969
2 498
3 357
4 238
5 185
6 158
7 137
8 123
9 110
10 99
11 92
12 85
13 76
14 72
15 69
16 65
17 63
18 62
19 61
20 60
21 58
22 57
23 57
24 56
25 56
26 55
27 55
28 54
29 54
30 54
31 54
32 54
33 54
34 54
35 54
36 54

84/96
ANNEXE 2 – TAUX DE SORTIE D’ARRET DE TRAVAIL BRUTS

Ancienneté dans
l’état Taux de sortie
(en mois)
0 90,31%
1 48,57%
2 28,33%
3 33,48%
4 22,23%
5 14,45%
6 13,51%
7 10,20%
8 10,32%
9 10,32%
10 6,44%
11 8,11%
12 10,59%
13 4,44%
14 4,59%
15 5,40%
16 3,58%
17 1,84%
18 2,17%
19 1,57%
20 2,53%
21 1,92%
22 0,32%
23 0,97%
24 0,65%
25 1,62%
26 0,33%
27 0,65%
28 0,33%
29 0,33%
30 0,00%
31 0,00%
32 0,00%
33 0,00%
34 0,00%
35 0,66%

85/96
ANNEXE 3 – LISSAGE DE LA TABLE PAR UNE METHODE PARAMETRIQUE

Le modèle le plus fréquemment rencontré lors de la construction des modèles de durée, dans le
cadre des lissages paramétriques est le modèle de Gompertz-Makeham. Modèle de référence en
matière de table de mortalité, il est cependant un peu moins efficace en arrêt de travail. Ce modèle
suppose que les taux instantanés de sortie d’arrêt de travail sont fonction du temps. Ainsi, il
représente les taux de la façon suivante :

µ(t) = a + b . c t
(a, b et c étant trois paramètres à estimer)

Notations
n : ancienneté de l’arrêt exprimé en mois
µn : taux d’arrêt de travail en n
ln : effectif en arrêt de travail en n
qn : taux de sortie d’arrêt pour la période n, selon la loi lissée
pn : taux de maintien en arrêt pour la période n, selon la loi lissée
Qn: taux de sortie d’arrêt pour la période n, selon la loi brute
Pn: taux de maintien en arrêt pour la période n, selon la loi brute

Calculs
Le modèle de Gompertz-Makeham établi donc µn = a + b.c n. Or,
− dl n n n
b ( c − 1)
µn = , donc l n = l o . exp( − ∫ µ t . dt ) = l o . exp( − a . n − ) pour n≥0
ln o ln( c )
ln +1 b
ln( p n ) = ln(
n
Donc ) = −a − . c .( c − 1 )
ln ln( c )

Nous avons par ailleurs ln(pn) ≈ ln(Pn) car les taux de maintien en arrêt pour la période n des tables
brutes et lissées sont proches.
Les estimations des paramètres a, b et c doivent maximiser la vraisemblance du modèle. Une
méthode de calcul a été mise en place par King et Hardy. Ils posent :
3
A0 = ∑ ln( Pn )
n=0
7
A4 = ∑
n=4
ln( Pn )
11
A8 = ∑
n =8
ln( Pn )

Les valeurs numériques de Ao, A4 et A8 s’obtiennent directement à partir des taux bruts. Si par
ailleurs, on développe leur expression en remplaçant les valeurs de ln(Pn) par celle de ln(pn), on
obtient :
b 4
A0 = −4 a − .( c − 1 )
ln( c )
b 4 4
A4 = −4a − . c .( c − 1 )
ln( c )
b 8 4
A8 = − 4 a − . c .( c − 1 )
ln( c )

Nous pouvons donc tirer de ces trois expressions ayant pour inconnues a, b et c, la forme de ces
derniers :

86/96
1 b 
a = −  A0 + ( c − 1) 
4

4  ln( c ) 

ln( c )
b = (A0 − A 4 )
4
(
c −1
2
)
A 4 − A8
c =
A0 − A4

Application à notre étude


Nous trouvons ainsi les valeurs des paramètres présentées ci-dessous.

a: 0,085
b: 2,215
c: 0,555

Nous en déduisons ensuite la table de maintien en arrêt de travail lissée dont les résultats sont
représentés ci-dessous.

Figure 22 – Tables de maintien en arrêt de travail brute et lissée

10 000

9 000
8 000

7 000
6 000 Table brute
Effectif

5 000 Table lissée

4 000

3 000

2 000

1 000

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Anc ienneté dans l'état (en mois)

Validation graphique du modèle de Makeham

b n
Nous avons établi ci-dessus la relation ln( p n ) = − a − . c .( c − 1 ) ,
ln( c )
 p 
donc ln  n + 1
 p
 n
 = − b . n.

 ln( c )
c c − 1( 2
,
)
 
ln  ln 
p n + 1   
 = n ln (c ) + ln  − b . c − 1 ( )  .
2
Or b et c sont des constantes. Par
  p n   
 ln (c ) 
   
  p 
conséquent, ln  ln  n + 1  est une fonction linéaire de n. Ainsi, si l’on trace le graphique
  p 
  n 

87/96
  p 
représentant ln  ln  n + 1  en fonction de n, et si nos données s’ajustent correctement au
  p 
  n 
modèle de Makeham, nous devons obtenir une droite de pente ln(c).

Figure 23 – Ln[Ln(p(t+1)/p(t))]

-1
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
-1,5

-2

-2,5

-3

-3,5
y = -0,1746x - 1,8174
-4

Les points sont grossièrement alignés sur une droite de pente négative. Ce test ne nous permet
pas d’avoir une certitude quand à la validité de la modélisation de la loi par une loi de Makeham : il
nous a seulement permis de ne pas rejeter la modélisation. Effectuons donc un test d’adéquation
du Khi-deux.

Validation du modèle de Makeham par le test d’adéquation du Khi-deux

Proposé par Fisher en 1924, ce test reste le plus utilisé des tests d’adéquation. Universel, il
s’applique à des lois discrètes ou continues (si on regroupe les échantillons en classes), univariées
ou multivariées. Ce test permet de vérifier que les écarts entre les taux observés et les taux
ajustés sont bien expliqués par le hasard et non par une déformation systématique.

Nous cherchons à tester les hypothèses suivantes:


H0 : « l’ajustement au modèle de Gompertz-Makeham est valable »
contre
H1 : « l’ajustement au modèle de Gompertz-Makeham n’est pas valable »

n (Qi − q i ) 2
Soit S la statistique suivante S = ∑
i =1 q
i

Sous l’hypothèse H0, S suit une loi du χ2 à (n-3-1) degrés de liberté (3 paramètres a, b et c ont été
intégrés).
Soit « a » le quantile à 95% de la loi du χ2 à (n-4) degrés de liberté.

Règle de décision :
Si S > a, alors on rejette H0 ;
Si S ≤ a, alors on accepte H0.

Dans notre cas de validation de modèle sur 12 mois, la région critique pour le seuil de 95% est { S
> 2,73}. Or la valeur de la statistique de test sur notre exemple est de 7,25. Nos données ne
permettent donc pas de valider l’adéquation à une loi de Makeham, nous devons finalement rejeter
cette loi pour l’ajustement.

88/96
ANNEXE 4 – UTILISATION DES TABLES DE MORTALITE - REGLEMENTATION

Il existe deux types de tables de mortalité : les tables de mortalité du moment et les tables de
mortalité par génération.

Une table de mortalité du moment se réalise en constituant une génération fictive englobant une
population rigoureusement définie à un moment précis dans le temps. Cette génération fictive
compte arbitrairement 100 000 individus. Ceux-ci sont ensuite soumis aux conditions de mortalité
qui prévalent au moment choisi.

Une table de mortalité par génération se réalise de la même manière qu’une table de mortalité du
moment à la différence que, au lieu de constituer une génération fictive, la table est construite en
observant les niveaux réels de mortalité d’une génération particulière. Une table de mortalité par
génération a donc l’avantage d’être plus représentative de la réalité mais a comme inconvénient
que l’on doit attendre l’extinction d’une génération avant d’être construite.

Anciennes tables de mortalité


Jusqu’à présent la réglementation prévoyait un tarif unique pour les hommes et les femmes.
Le tarif se basait sur la table de mortalité conduisant au tarif le plus prudent :
o pour les garanties "Vie" (autres que les rentes viagères), la TV88-90 représentant
la mortalité de la population féminine française pour la période d'observation 1988-
1990 était utilisée. Les femmes ont en effet une durée de vie plus longue, il est
donc plus prudent d’utiliser la TV pour un risque vie ;
o pour les garanties "Décès", la TD88-90 représentant la mortalité de la population
masculine française pour la période d'observation 1988-1990 était utilisée. Les
hommes ont en effet une durée de vie plus courte que les femmes, il est donc plus
prudent d’utiliser la TD pour un risque décès.
o pour les rentes viagères, les tables générationnelles TPG représentant la mortalité
de la population féminine française étaient utilisées. Pour simplifier les calculs, les
assureurs ont établi une table de mortalité unique commune à toutes les
générations, dite "TPRV 93" utilisée conjointement avec une table de décalage
d'âge.

Nouvelles tables de mortalité


Les évolutions récentes de la réglementation conduisent les compagnies d’assurance à revoir leurs
pratiques en matière de tarification et de provisionnement. L’arrêté du 25 décembre 2005 a
introduit les nouvelles tables de mortalité INSEE TH00-02 et TF00-02 en remplacement des tables
TD88-90 et TV88-90 pour les tarifs des contrats assurances décès et vie hors rentes viagères.
Désormais :
o « pour les contrats en cas de vie autres que les contrats de rente viagère,
les tables mentionnées à l’arrêté sont utilisées en corrigeant l’âge de
l’assuré conformément aux décalages d’âge » ;
o pour les contrats en cas de décès, les tables s’utilisent sans décalage d’âge.
Les tarifs des contrats d’assurance peuvent désormais être élaborés en fonction du sexe de
l’individu. Ce point ne constitue cependant pas une obligation et les assureurs sont libres de
continuer à élaborer un tarif unique (sans distinction du sexe de l’assuré) à condition de choisir la
table la plus prudente, à savoir :
o la table TF 00-02 pour les risques vie ;
o la table TH 00-02 pour les risques décès.
L’arrêté du 1er août 2006 a complété ce dispositif pour les contrats rentes viagères, en publiant les
tables TGH05 et TGF05. Ces nouvelles tables remplaceront les tables TPG93 et/ou TPRV 93.

Dates d’application
Les tables TH00-02 et TF00-02 sont applicables progressivement à compter du 1er janvier 2006.
Les tables de décalage d’âge sont applicables à compter du 1er juillet 2006.
Les tables TGH-05 et TGF-05 sont destinées à remplacer les tables TPG à compter du 1er janvier
2007.

89/96
Construction de la table avec décalage d’âge
Les décalages d’âge fournis pour la TF00-02 sont présentés dans le décret de la façon suivante.

Tableau 18 – Décalage d’âge

Age Décalage
[16;32] -11
[33;34] -8
[35;50] -6
[51;60] -5
[61;67] -4
[68;77] -3
[78;90] -2
[91;93] -1
94 et plus 0

Ces décalages s’appliquent aux qx. Ainsi, pour chaque âge de la table de mortalité, il s’agit de
rechercher le qx de la table TF00-02 correspondant à l’âge x décalé du nombre d’année renseigné
dans le tableau. Ces qx « décalés » sont ensuite appliqués à une population fictive de 10 000
individus.

90/96
ANNEXE 5 – TAUX D’ENTREE ANNUEL EN ARRET DE TRAVAIL PAR AGE

Age Taux d'entrée

18 40%
19 57%
20 34%
21 65%
22 39%
23 45%
24 48%
25 59%
26 55%
27 66%
28 68%
29 86%
30 91%
31 79%
32 84%
33 75%
34 73%
35 72%
36 58%
37 74%
38 59%
39 51%
40 54%
41 51%
42 50%
43 63%
44 63%
45 75%
46 72%
47 52%
48 57%
49 62%
50 73%
51 62%
52 64%
53 65%
54 58%
55 39%
56 36%
57 21%
58 14%
59 10%
60 20%
61 9%
62 8%
63 15%
64 13%
65 0%

91/96
ANNEXE 6 - LOI DISCRETE DE DUREE D’ARRET

Durée d’arrêt
Probabilité
(en mois)
1 89,73%
2 6,47%
3 1,66%
4 0,63%
5 0,30%
6 0,17%
7 0,13%
8 0,11%
9 0,10%
10 0,09%
11 0,08%
12 0,07%
13 0,06%
14 0,04%
15 0,03%
16 0,03%
17 0,03%
18 0,02%
19 0,02%
20 0,02%
21 0,02%
22 0,02%
23 0,02%
24 0,02%
25 0,01%
26 0,01%
27 0,01%
28 0,01%
29 0,01%
30 0,01%
31 0,01%
32 0,01%
33 0,01%
34 0,01%
35 0,01%
36 0,03%

92/96
ANNEXE 7 – ESTIMATEURS

LES MOMENTS

Définitions

Nous définissons pour la loi L les moments d’ordre k notés µk ainsi que les moments centrés d’ordre
k notés µ’k.

- Moment d’ordre k de la loi L :


µk = E[Ck]
- Moment centré d’ordre k de la loi L :
µ’k = E[(C-E[C])k]

Nous définissons pour une distribution empirique de taille n les moments empiriques d’ordre k
notés Mk ainsi que les moments empiriques centrés d’ordre k notés M’k.

- Moment empirique d’ordre k de la distribution empirique :


n
∑ X ik
M ( n) = i = 1
k n
- Moment empirique centré d’ordre k de la distribution empirique :
n
(
∑ X i − M 1 (n )
k
)
M' (n) = i = 1
k n

Remarque
µ est la moyenne de L, µ’2 est la variance de L.

Convergence
Les moments et les moments centrés convergent en probabilité1 respectivement vers les moments
empiriques et vers les moments empiriques centrés.

Si E[Pk] < ∞, alors :


P
Mk(n) →
n − >∞
µk

P
M’k(n) →
n − >∞
µ’k

Conclusion
Mk est un estimateur de µk convergent en probabilité.
M’k est un estimateur de µ’k convergent en probabilité.

1
Soit X une variable aléatoire. La suite de variable aléatoire (Xn)n≥0 converge en probabilité vers X si et
seulement si ∀ε>0, P(|Xn-X|≥ε)→0.
Soit X une variable aléatoire. La suite de variable aléatoire (Xn)n≥0 converge en loi vers X si et seulement si

P(Xn≤x) → P(X≤x) en tout point de continuité de l’application t→ P(X≤t).


n− >∞
1

93/96
Nature
Il s’agit dans cette partie de déterminer si les estimateurs des moments sont biaisés ou non.

Définition
Un estimateur π du paramètre θ est sans biais si et seulement si
E[π] = θ

Nature des moments


n

k

i =1
Xi
E[Mk(n)] = E[ ]
n
1 n
.∑
k
=
n i =1
E[ Xi ]
1 n
= .∑ µk
n i =1
= µk

Nature des moments centrés


n
(
∑ X i − M 1 (n )
k
)
E[Mk’(n)] = E[
i =1 ]
n
1 n k  k 
= E[ . ∑ ∑   X i j M 1 (n ) k-j
n i = 1 j = 0 j
 
k  k 
= E[ ∑
  M j (n ) M 1 (n )
k-j

j = 0 j

k  k 
= ∑
  E[ M j (n ) M 1 (n ) ]
k-j

j = 0 j
Or
k  k 
µ’k = ∑   µj.µ1k-j
j = 0  j 
Donc E[Mk’(n)] ≠ µ’k

Conclusion
Mk est un estimateur non biaisé de µk.
M’k est un estimateur biaisé de µ’k. En effet,
n
(
∑ X i − M 1 (n )
2
) n −1
E[M’2(n)]=
i =1 = . µ’2(n)
n n
Nous utiliserons donc l’estimateur Mk’(n).n/n-1 comme estimateur des moments centrés. Ce nouvel
estimateur des moments centrés converge vers les moments centrés empiriques en probabilité et
est sans biais.

94/96
FONCTION DE REPARTITION ET QUANTILES D’ORDRE P

Définition de la fonction de répartition empirique


Soit F la fonction de répartition de la variable aléatoire X de loi inconnue L.
Soit un échantillon iid X1,…,Xn. La fonction de répartition empirique d’un échantillon de taille n est
notée Fn(x).
On appelle fonction de répartition empirique :
1 n
F n ( x) = . ∑ 1
n i = 1 ( x i < x)

Convergence de la fonction de répartition


La fonction de répartition empirique Fn(x) converge presque sûrement1 vers la fonction de
répartition théorique F(x).
p .s .
F n (x ) →
n − >∞
F ( x)

Nature de la fonction de répartition


La fonction de répartition empirique Fn(x) est un estimateur non biaisé de la fonction de répartition
théorique F(x).
1 n 
E [F n ( x )] = E  . ∑ 1( x − x )
i
 n i = 1 
1 n
= . ∑ E 1( x − x )
n i =1 i
[ ]
= F ( x)

Définition des quantiles


] [
Pour p ∈ 0;1 , on appelle quantile d’ordre p de la variable aléatoire X, tout nombre noté qp tel que
( )
P X < q p ≤ p et P X ≥ q p ≥ p ( )
Convergence des quantiles empiriques
Soit (X1,...,Xn) un échantillon de loi L de fonction de répartition F.
] [
Si F est continue, alors ∀p ∈ 0;1 on a
p.s.
q n ( p) →
n − >∞
q ( p)
Les quantiles empiriques d’ordre p converge presque sûrement vers les quantiles théoriques
d’ordre p.

1
Soit X une variable aléatoire. La suite de variable aléatoire (Xn)n≥0 converge presque sûrement vers X si et
seulement si
 
P lim X n − X = 0  = 1
 
 n→∞ 

95/96
BIBLIOGRAPHIE

 MEMOIRES D’ACTUARIAT

- GAUMET A. (2001) Construction de tables d’expérience pour l’entrée et le maintien


en incapacité Mémoire ISFA

- WINTER P. (2005) Méthodes bidimensionnelles pour l'ajustement de lois de


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 OUVRAGES

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- BELLOCQ G. (2006) La protection sociale dans l’entreprise, Éditions l’Argus de


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 ARTICLES

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- Assurance Maladie (2005) « Les indemnités journalières versées au titre des arrêts
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- Assurance Maladie (2005) « Les chiffres clés 2005 de la branche accidents du


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