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Master de Médecine du Sport

Modifications physiologiques et entraînement en


altitude

Prof. Bouhlel Ezzedine


Plan du cours

Définition de l’altitude
Conséquences physiques de l’altitude
Pathologie d’altitude
Adaptations physiologiques à l’hypoxie
Hypoxie aiguë
Ventilation
Circulation
Métabolisme
Hypoxie chronique
Ventilation
Circulation
Métabolisme aérobie
Métabolisme anaérobie
L’entraînement en altitude
Définition de l’altitude

• Classification internationale des niveaux d’altitude


(Dunnwald et al 2019)

– Moderate altitude: 1500-3500 m (effet sur la perf. max)

– High altitude: 3500-5300 m (effet ressenti au repos)

– Extreme altitude: >5300 m (vie permanente impossible (perte du


volume musculaire)
Types d’hypoxie

Hypoxie normobare (inspiration d’un mélange hypoxique,


ex: 12% d’oxygène)
Hypoxie hypobare (caisson hypobare, altitude)

• On distingue aussi:
• Hypoxie aiguë: dure jusqu’à quelques heures à 2-3
jours.
• Hypoxie chronique est l’exposition de plusieurs jours à
plusieurs années à l’altitude.
Conséquences physiques de l’altitude

RELATION ALTITUDE - PRESSION


BAROMETRIQUE
↓ exponentielle
10000 de la PB
9000
ALTITUDE (mètre)

8000
7000 Altitude en
EVEREST : 8840 m
6000 mètres
5000
Mt BLANC: 4800 m
4000
LAPAZ: 3700 m
3000
MEXICO: 2235 m
2000
1000
0

0 200 400 600 800


PRESSION BAROMETRIQUE (mmHg)
Conséquences physiques de l’altitude

• Le froid : ↓ de la t° de 0,25° (air humide) à 1 degré (air


sec) par 100 m d’ascension.

• ↑ du rayonnement solaire en particulier des rayons


ultraviolets (ophtalmie des neiges)

• ↓ de la résistance de l’air, d’où amélioration des records


de vitesse

• Très faible ↓ de la force de pesanteur, sans effets


significatifs sur les performances.
Pathologies d’altitude

Les pathologies liées à l’altitude sont :


– le mal aigu des montagnes,
– l’oedème pulmonaire et
– l’oedème cérébral (MAM sévère).

• Le mal aigu des montagnes (MAM)


• - Céphalées, nausées, insomnies et vertiges. 1 pt
• - Les céphalées les plus résistantes aux antalgiques habituels
entraînent même des vomissements. 2pts
• - Dyspnée de repos et fatigue intense à l’exercice baisse de la
diurèse 3pts.

• Score de Hackett (autoévaluation) :Entre 1 et 3 points, il s’agit d’un


mal léger, de 4 à 6 points d’un mal modéré, et d’un mal sévère au-
delà de 6 points.
Prévention du MAM

-Vitesse de montée est déterminante dans le déclenchement du MAM.

- Si dans les premiers jours passés au delà de 2.500 - 3.000 m, la


différence d'altitude entre deux nuits consécutives est supérieure à
300 - 500 m, le risque de MAM est ↑.

- Un test à l'hypoxie permet de détecter les sujets à risque: adapter la


progression de la montée et prescrire un traitement préventif.

Ne montez pas trop vite trop haut et Montez haut mais dormez bas.
De 3.000 à 5.000 m, il faudrait mettre au total 4 à 6 jours,(300 à 500
m/jour)
Adaptations à l’hypoxie aiguë
Adaptations à l’hypoxie aiguë

• PaO2 ↓

• Réactions de
l’organisme:
• - hyperventilation
selon l’altitude
(hypocapnie et
alcalose respiratoire)

• ↑ de FC

• Début d’↑ de l’EPO


► ↑ des GR
Effet sur la ventilation

VE au repos en fonction de
l’altitude

• Au repos, de 2000 à 3000


m, la ventilation n’est pas
ou peu modifiée.

• Au dessus de 3000 m,
l’hyperventilation apparaît.

• L’hyperventilation causée
par la ↓ de PaO2 est le
plus important des
ajustements à l’hypoxie.
Effet sur la ventilation
VE en fonction de la VO2 selon l’altitude
(Pugh 1964)

Pendant l’exercice

- L’hyperventilation dépend de l’intensité


de l’exercice et de l’hypoxie.

- Cette augmentation de ventilation


entraîne une hypocapnie.
Effet sur la ventilation

VE – Puissance en hypoxie
aiguë pour des exercices avec
différentes masses musculaires
(Shephard et al, 1988).

• Exercice maximal:
l’hypoxie a un effet
sur VE qui dépend
de la masse
musculaire active
Effet sur VO2max

VO2max (%) ↓ de VO2max d’environ 10% à


100 2000m (Buskirk et al. 1967),
baisse d’environ 30% à 5000 m

70

40
760 600 400 P.B (mm Hg)

0 2000 5000 Altitude (m)


Effet sur VO2max
VO2max en normoxie et rapport
VO2max-Hypoxie / VO2max normoxie
(Shephard et al., 1988).
• Les sujets ayant une
VO2max élevée
présentent une ↓ plus
importante de leur
VO2max en hypoxie.

• ► hyperventilation
compensatrice
insuffisante (Dempsey et
al., 1986).
Effet sur VO2max

Relation VO2max-vol musculaire en


normoxie et en hypoxie pour 4 types
d’exercice (Shephard et al 1988)

• La ↓ de VO2max est
plus importante lors
des exercices
réalisés avec des
masses musculaires
importantes
Effet sur VO2max

Hypothèses:
• Hyperventilation insuffisante (volume courant limité,
Chapman et al. 1998; insensibilité des chémorécepteurs
périphériques, Dempsey et al 1986)

• Limitation de la diffusion (temps de transit court à cause


d’un débit cardiaque élevé) (Powers et Williams 1987)

• Effet shunt veino-artériel


Relation SaO2-VO2max

↓ de SaO2 est plus accentuée


chez le sujet entraîné à
l’endurance (Williams et al
1986, Powers et al. 1989)

Différences de SaO2 au
cours de l’ex° entre les 2
groupes sauf au repos
(Harms et Stager 1995)
Relation débit sanguin pulmonaire-Intensité de l’ex° et temps de transit
pulmonaire

• Pour un volume capillaire


donné, le temps de transit
pulmonaire est d’autant plus
court que le débit pulmonaire
est élevé (débit cardiaque
aussi) (Dempsey 1986).

• ► plus grande désaturation


chez le sujet à VO2max élevée.
Transfert alvéolo-capillaire: Facteur limitant essentiel
VO2max en hypoxie

• ↓ FiO2

• ↓ PAO2

↓ PaO2 et CaO2

• ► ↓ du transfert alvéolo-capillaire de l’O2 et donc une


↓ de SaO2

• La désaturation est liée en grande partie à la ↓ du


transfert de l’O2 au niveau des poumons (Dufour et al
2006)
Effet sur la fréquence cardiaque
Repos et ex° sous-maximal

• FC et le débit cardiaque sont plus élevés en hypoxie


aiguë qu’en normoxie (Stenberg et al., 1966, Margaria, 1967).
• Ceci compenserait ↓ de CaO2 provoquée par l’hypoxie.

• ► VO2 au cours d’un exercice sous-maximal en hypoxie


aiguë est sensiblement similaire à celle observée au
niveau de la mer (Flandrois et Lacour, 1971).
Effet la fréquence cardiaque
Exercice maximal

Baisse de SaO2++
chez sujet entraîné
(barres noires)

• ↓ de FCmax apparaît dès 1000


m (Mollard et al 2007).

• ► effet direct de l’hypoxie sur le


muscle cardiaque et sur le
système parasympathique.
Effet la fréquence cardiaque

↓VO2max++ chez
l’entrainé (barres
noires)

L’effet de l’hypoxie
sur VO2max
s’explique par une ↓
de SaO2 et de
FCmax (Mollard et al
2007).

►↓ du débit cardiaque maximal en hypoxie


serait liée à l’effet combiné de la ↓de FCmax et
du VES.
Effet sur la fréquence cardiaque

FCmax en fonction du % de puissance


deux jambes durant différents types
d’exercice (Shephard et al, 1988).

• Dépend de la
masse musculaire
active
Effet sur le lactate

LA, mM
• Pour une VO2 donnée, Le LA est 4000m 2300m N
20
+ élevé en hypoxie qu’en
normoxie (Shephard et al, 1988).

• ► effet combiné de l’↑ de la


glycolyse anaérobie et de la ↓ de
la PC (Katz et Sahlin, 1987).

• Ceretelli (1967) : En hypoxie


aiguë, le LA commence à
s’accumuler aux basses
puissances de travail
• → une ↓ du seuil anaérobie.
25 50 75 100
%VO2max
Relation LA - %VO2max
Effet sur le lactate
LAmax en fonction du % de
puissance deux jambes durant
différents types d’exercice
(Shephard et al, 1988).
• Exercice maximal : ↓ du
LA

• ► ↓ de la durée et/ou de
la puissance maximale de
l’ex°
Résumé

• En hypoxie aiguë
• VE
• ↑ au repos à une altitude > à 2500m
• VE ↑ à l’exercice sous maximal, mais ↓ à l’exercice max.

• Circulation
• FC et débit cardiaque ↑ au repos et à l’exercice sous
max, mais FCmax diminue
• Même tendance pour le LA.
• ↓VO2max surtout à cause de la baisse de SaO2 et de
FCmax.
• Début de polyglobulie (2-3j)
Adaptations à l’hypoxie chronique
Adaptations à l’hypoxie chronique

Ventilation

• VE ↑ progressivement au repos même aux moyennes


altitudes (>1800 m) (Pugh 1964)

• L’hyperventilation de l’exercice est encore plus


importante.

• - La VE continue à ↑ pendant le séjour (phénomène


d’acclimatation ventilatoire).
Effet de l’altitude sur la FC

• Pendant l’exercice maximal,


FCmax diminue surtout chez
les caucasiens (cercles
pleins) (Marconi et al 1998).

• Au repos, les valeurs de FC


sont assez similaires à celles
observées au niveau de la
mer pour des altitudes
<5000m, au delà
augmentation (caucasiens
cercles vides)
Effet de l’altitude sur le débit cardiaque

• Au repos, comme à
l’exercice maximal, le
débit cardiaque ↓ en
altitude (Marconi et al
1998)
Effet de l’hypoxie sur l’érythropoïétine (EPO)

• ↑ de la sécrétion d’érythropoïétine (EPO) puissant stimulant


hormonal de la production de globule rouge (GR)

• Evolution de la concentration sérique d’EPO et de GR au cours d’un


séjour à 4500 m (Richalet 1999).

EPO
GR

Jours
2 7
Effet de l’hypoxie sur l’hématocrite et l’hémoglobine
Evolution de l’Hb, de GR et de Ht au
cours d’une exposition à 4500 m (à G) et
à différentes altitudes (à D).
(Ceretelli 2002)

↑ d’EPO est accompagnée


d’↑ de GR, Ht et Hb

Plateau à 2mois

↑ des GR, Ht et de Hb
dépend de l’altitude et de
la durée de l’exposition.
Effet de l’hypoxie sur l’hématocrite et l’hémoglobine
• Mais, attention

Hb > à 18 g/100 ml de sang a un effet négatif (↑ viscosité sanguine)


(valeurs trop élevées sont souvent liées à la déshydratation)

• Une Viscosité accrue (microthrombose et hémoconcentration)

• Réponse est variable selon les sujets (faibles et forts répondeurs)

– Athlètes avec allèle spécifique ↑135% EPO après 24h à 2800 m


– Athlètes sans allèle spécifique ↑ 78 % EPO (Witkowski et al
2002)
Effet de l’hypoxie sur la 2,3-DPG

• ↑ 2-3 DPG
érythrocytaire

• Courbe décalée
vers la D en
hypoxie signifiant
une ↑ de la
libération de l’O2
vers les tissus.
Résumé

• Hypoxie chronique
• Ventilation
• ↑ au repos et à l’exercice sous max
• VEmax ↓

• Circulation
• FC repos proche des valeurs en normoxie (tendance à
l’augmentation chez les caucasiens acclimatés)

• FCmax, Qs max, Qc max, LAmax ↓


• ↑++GR, Hb, Ht.
Métabolisme aérobie
Effet de l’hypoxie sur VO2max

• ↓ de VO2max en aiguë et
en chronique

• ↓ plus marquée en aiguë


• Avec légère correction

• Malgré l’↑ de Ht, VO2max


reste en dessous des
valeurs en normoxie
(Bouissou et al1987)
Effet sur VO2max

Evolution de la VO2max en
fonction de la durée d’exposition

• En chronique:
• Légère correction de
VO2max
Effet sur le métabolisme musculaire

• En chronique:
• CLASSIQUEMENT, l’hypoxie chronique induit l’augmentation de la
capacité oxydative chez des natifs d’altitude (Péruviens) :
• 78% de la cytochrome oxydase
• 16% du contenu en myoglobine

• → L’hypoxie améliore la capacité oxydative pour compenser la


baisse de PO2 (Hollozy 1967)

• Ces données ont influencé les physiologistes pour les deux


décennies suivantes.
Effet sur le métabolisme musculaire

REMISE EN CAUSE des données


classiques:

Expositions prolongées à l’hypoxie sévère


(>5500m, Everest)

- ↑ de la densité capillaire (due à une perte


de masse musculaire)
- ↓ le contenu mitochondrial (++sous le
sarcolemme) (Murray & Horscroft 2016)
(Sherpas aussi).

- ↑ de la lipofuscine (Hoppeler et al 2003), Lundby & Jacobs 2016

- ↑ des radicaux libres dans les mito au


cours de la phosphorylation oxydative
Effet sur le métabolisme musculaire

Facteur inductible par l'hypoxie (HIF-1)

- Homéostasie de l’O2 en hypoxie par activation de plusieurs gènes


impliqués dans divers processus cellulaires et physiologiques

- En particulier activation d’une sous-unité (HIF-1α) (chez tibétains et


sujets acclimatés).

- HIF-1α régule l’expression de plusieurs gènes et mécanismes


physiologiques (stimulation de l’angiogenèse, de l’érythropoïèse et de la
glycolyse anaérobie, par exemple) pour compenser le manque
d’oxygène.

- HIF-1 joue un rôle dans le contrôle de l’expression du facteur de


croissance vasculaire (VEGF) et de l’angiogenèse tumorale (Murray &
Horscroft 2016).
Effet sur le métabolisme musculaire

- ALTITUDE MOYENNE (3454m)

- 28 jours d'exposition à 3450 m augmentent la densité du volume


mitochondrial dans le muscle squelettique humain (Jacobs et al 2016).

- Activation de HIF-1 et de ses sous-unités à partir de 2500 m(Bigham &


Lee 2014 , Genes & Development 28:2189–2204).
Effet sur le métabolisme musculaire

• ACTUELLEMENT, consensus sur le plan métabolique

• L’hypoxie chronique SEULE :


1) Ne favorise pas la densité capillaire

2) Les changements du contenu mitochondrial varient en fonction


du niveau d’altitude (++ en moyenne altitude).
Effet de l’hypoxie sur la composition corporelle

- La composition corporelle était améliorée lorsque l'exposition hypoxique


(≥ 1700 m) était utilisée avec entraînement (au moins 3 fois/semaine),
(maintien de la masse maigre)

- Cependant , les altitudes extrêmes (> 5000 m) ont entraîné une perte de
masse musculaire.
Effet de l’hypoxie sur la composition corporelle

composition corporelle

- Les mécanismes considérés comme responsables de ces changements


sont :
- une dépense énergétique accrue résultant d’un métabolisme basal accru et/ou
de niveaux élevés d'activité physique,
- d'un apport énergétique insuffisant,
- d'une perte de liquide
- d'une malabsorption gastro-intestinale (Dunnwald et al 2019).
Métabolisme anaérobie
Métabolisme anaérobie

• Mécanisme alactique

• En aiguë:
• Pas d’effets sur Wmax charge-vitesse à 3700m (Bedu et al 91)

• En chronique:
• Pas d’effet sur Wmax

• Concentrations d’ATP-PC similaires

• Pas d’effet sur LAmax après l’épreuve charge-vitesse (Coudert


1992)

• MAIS, Au-delà de 5 semaines à 5000 m, ↓ Wmax (fonte musculaire)


(Coudert 1992)
Métabolisme anaérobie
• Mécanisme
lactique

En chronique
Baisse de la Puissance
moyenne (Test Wingate)
(Bedu et al 1991) chez des
jeunes acclimatés à 3700m

LAmax ↓ après Wingate à


3700m
(diminue jusqu’à 50% à
5000 m) (Coudert 1992)

↓ de l’aptitude anaérobie
lactique
↓ pouvoir tampon de moitié
à 5350 m
Métabolisme anaérobie

• Mécanisme lactique

Diminution de VO2 lors du Wingate à 3700m chez des sujets


acclimatés (Bedu et al in JAP 1991)
Performances sportives
• J.O de Mexico (2235 m), ↑ t de course
pour les épreuves brèves,
de courtes distances (100
à 800 m), les records Mexico
n’ont pas été altérés

• A partir de 800 m, ↓ de la
performance surtout pour
les courses de longue
durée
• Le marathon couru en 2 h
9 min 37 sec au niveau
de la mer, a été réalisé
en 2 h 20 min 26 sec à 800 m 10 000 m
Mexico (18 min 20 s de
plus)
In Monod et Flandrois 2000
L’entraînement en altitude •
Intérêt de l’entraînement en altitude

Intérêt pour l’entraînement en altitude depuis


les JO d’été de Mexico en 1968 (à 2300 m)

Pendant ces JO, de nombreux records


mondiaux de sprint et de sauts (100, 200,
400, 4x100, 4x400, 400 haies, triple saut….
record de Bob Beamon 8,90 en saut
longueur)

Mais altération des performances de longue


durée.
Intérêt de l’entraînement en altitude

- Préciser les facteurs limitant la perf en hypoxie

- Connaître les risques et bénéfices éventuels pour la santé

- Des adaptations physio vont dans le sens d’une amélioration


de la perf aérobie . Des athlètes issus de basse altitude
(Kénians et Ethiopiens) ont gagné un % élevé de médailles en
moyenne et longue distance.
Intérêt de l’entraînement en altitude

Stimule les
stimule l’EPO et améliore le centres
transport d’O2
Hypoxie respiratoires et
augmente VE

Active le SNA et augmente la Modifie le


vascularisation? métabolisme
musculaire
Intérêt de l’entraînement en altitude

Mais
L’hypoxie induit une réduction des performances aérobies

- 10% à 2000m
- 30% à 3000m
- 80% à 8848m

Ainsi, l’entraînement hypoxique nécessite une période


d’adaptation.
L’entraînement en altitude ou en hypoxie

• L’entraînement en hypoxie est pratiqué en général en


moyenne altitude entre 2000 et 2500 m

• L’entraînement en hypoxie hypobare (respiration dans un caisson


hypobare ou altitude réelle )
PaO2 et
SaO2 ↓

est très utilisé pour 2 raisons:

– Plusieurs compétitions se déroulent entre 1500 et 2000 m


– Des athlètes africains, s’entraînant à 1500-2000 m d’altitude,
sont performants surtout dans les courses de longue durée
Mais aussi!

• Hypoxie normobare: inspiration d’un mélange hypoxique


avec une pression barométrique normale (par exemple
12% d’oxygène, FIO2 ↓)
Méthodes d’entraînement

• 1. Entraînement: 1800 – 2500 m (centres


d’entraînement)

• 2. Living high - training low (2500-3500 m - <1200 m)

• 3. Living low – training high


L’entraînement en hypoxie

• Plusieurs travaux mais les résultats sont controversés

– Faulkner et al (1968): 1 mois d’entraînement à 2300 et 4300 m: ↓


de VO2max

– Dill et Adams (1971): légère ↑ de VO2max (4,2%)

– Klausen et al (1991): valeurs similaires de VO2max

► ≠ méthodo (niveau d’altitude, durée du séjour, niveau


des sujets etc).
Entraînement en hypoxie

Entraînement entre 1800-2500 m (méthode 1)

• Le manque d’↑ ou même la ↓ de la PMA pourrait être


liée, chez le sujet entraîné, à la réduction de la charge
de travail pendant l’entraînement en hypoxie (Dempsey
1986, Mizuno et al (1990, Burtsher et al 1996).

• L’↑ légère de la PMA est essentiellement liée à la


polyglobulie et ↑ 2,3-DPG après entraînement de 2
semaines à 2200 m (Boning et al 1982).
Entraînement en hypoxie
Living high- training low (méthode 2)

• Levine et Stray-Gundersen (1997): 3 groupes de coureurs à pied de


haut niveau (n=22): high: 2500m, low=1200m
– LL (living low, training low (vivant et entraîné à basse altitude)),
– HL (living high, training low)
– HH (living high, training high)

• ► HL, HH: ↑ Hb, VO2max

• ► Mais, la méthode living high-training low (LH-TL) plus efficace


• Altitude modérée (2500m) combinée avec un entraînement (4 sem)
à 1200m induit une amélioration de la performance aérobie (3000m,
VO2max), associée à ↑ de Ht et Hb.

Entraînement en hypoxie
Living high- training low (méthode 2)

Richalet et al. (1999) : Protocole Prémanon sur athlètes de haut niveau


(ski nordique, demi-fond, natation)
• 2 groupes: Groupe hypoxie et 1 groupe normoxie

• Résultats:
• ↑ VO2max (9%) et ↑ du temps limite après entraînement en altitude,
groupe contrôle (4%, NS)
• ↑ de la performance est corrélée à celle des GR
• Bonne adaptation des athlètes
Entraînement en hypoxie

Living high- training low (méthode 2)


Exemple de protocole:
• 2500m, puis 3000m (6 j à 2500/ex et 12j à 3000m)
• 18 à 21 jours
• minimum 12h par 24h
• effet bénéfique possible 15 jours après

• Avantages
• Pas de baisse de l’intensité de l’entraînement
• Diminution des signes du MAM
• Entraînement dans un environnement habituel
• Stimulation nocturne de l’érythropoïèse

• Inconvénients
• Transport entre le lieu de vie et le lieu d’entraînement
Entraînement en hypoxie
Living low- training high (méthode 3)
• 4 groupes d'entraînement (fig)
• Intensité:
• High : intensité au seuil anaérobie (4-6 mM) ;
• Low : intensité 25% en dessous du seuil (2-3 mM)
• Fi O2 : hypoxie-normobare13% (3600m)
• 6 semaines; 5x/sem;
• 30min/session

Vogt et al 2001
Entraînement en hypoxie
Living high- training low (méthode 3)
Entraînement en hypoxie

Living low – training high (méthode 3)

• Inconvénients
• ↓ de la charge de travail en hypoxie surtout pour les
sujets entraînés
• ↓ du volume d’entraînement pourrait avoir des effets
négatifs sur la PMA
• L’entraînement n’est pas réalisé dans l’environnement
habituel
Entraînement en hypoxie

Living low- training high (méthode 3)

• Malgré les adaptations hématologiques (Hb et Htc) et métaboliques

• Préoccupation majeure pour l’entraînement :


• ↓ VO2max à cause ↓ de la charge de travail
Chez des athlètes d’endurance…
- Groupe entraînement hypoxique intense (> au seuil, 20-40min,
2x/sem en plus de l’entraînement habituel) en hypoxie (FiO2 = 14.5%):
↑ VO2max (+5%, P < 0.05), ↑ tlim (35%)

- Groupe entrainé en normoxie (+1% et 10% pour VO2max et tlim, NS)


(Dufour et al 2006, in JAP)

Pensot et al (2006):
Entraînement en hypoxie sur tapis assez intense (vitesse au seuil)
↑ tlim, VO2 au VT2, et VO2max en Hypoxie (+42, +8, et +5%,
respectivement).
→ amélioration de la fonction mitochondriale
Entraînement en ischémie et hypoxie intermittente

Kaijser et al (1990):
1) entraînement 1 jambe ;
2) entraînement 1 jambe + ischémie

La jambe entraînée en condition d’hypoxie ischémique à ↑ sa


capacité de travail plus que l’autre
↑ de l’activité de la citrate synthétase

Terrados et al (1990): entraînement 1j en N et 1j en H


Le temps d’épuisement ↑ plus pour la jambe en hypoxie

► l’hypoxie peut représenter un stimulus additionnel synergique à


l’entraînement.
Entraînement hypoxique et bénéfices cliniques sur les
facteurs de risques cardiométaboliques

- Amélioration de la composition corporelle (baisse de la masse


grasse)?

- Amélioration de la glycémie après exposition de 21j à altitude modérée


(1500-3000m). (Tolérance au glucose diminue à >4000m).

- Amélioration de PAS et PAD au repos après entraînement hypoxique


(1285 m-2 650 m) chez des sujets hypertendus sous traitement
médicamenteux.

- Les effets de l’hypoxie en combinaison avec un entraînement physique


sur les niveaux de cholestérol étaient mitigés. Améliorations du
cholestérol total (-4,2% à -30%) et du LDL (-2,6% à -14,3%), pas
d’effet sur le HDL (Revue de Wee & Climstein 2015).
Conclusion

• L’intérêt de l’entraînement en altitude dans la phase précompétitive


est indiscutable pour éviter le MAM et améliorer la perf dans les
épreuves aérobies.

• La méthode LH-TL est efficace (augmente la performance aérobie) .

• Variations des réponses individuelles à l’hypoxie.

• Perspectives
• Recherches sur la génétique de la perf en hypoxie
• Les bénéfices cliniques de l’hypoxie (ex: effet sur l’obésité).

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