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20/01/2023

Adaptations à l’altitude
Pr Abdoulaye BA
Laboratoire de Physiologie
Faculté de Médecine - UCAD

INTRODUCTION

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Définitions
• L’adaptation à l’altitude se définit comme
l’ensemble des transformations du corps
en réaction à une exposition aiguë

• L’acclimatation à l’altitude regroupe


l’ensemble des modifications observées
au niveau du corps en cas de séjour
prolongé

Intérêts
• Du fait des changements des
caractéristiques physiques par rapport au
niveau de la mer, l’altitude impose des
adaptations à l’organisme
• L’exercice physique en altitude obéira
donc à des exigences nouvelles
• La symptomatologie possible et déjà
assez riche au repos peut s’aggraver dans
ces circonstances

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CARACTERISTIQUES
PHYSIQUES
DE L’ALTITUDE

La pression barométrique
• Elle décroît avec la distance au dessus de la
surface terrestre d’une manière presque
exponentielle
• La pression barométrique (PB) = 760 mmHg au
niveau de la mer
• La pression partielle de vapeur d’eau (PH2O) =
47 mmHg à la température du corps
• A 5500 m d’altitude
 la PB est divisée par 2
 Dans les voies respiratoires (air humide), PB devient
= (760/2) – 47 = 333 mmHg
 Alors la PO2 = 333 x 0,21 ≈ 70 mmHg

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La pression en vapeur d’eau


• Elle se réduit en altitude
• A 2235 m (Mexico), elle n’est que de 60%
de sa valeur du niveau de la mer
• Il en résulte une évaporation importante
accentuée par l’effet du vent, exposant à
la déshydratation

Autres caractéristiques
• La température: refroidissement de 0,6 °C tous
les 100 m
• Le rayonnement ultraviolet s’accroît avec
l’altitude: risque accru de coup de soleil et
d’éblouissement par la neige
• La densité de l’air diminue. De 1,2 g/L au niveau
de la mer, elle est 2,5 fois moins à 8000 m
• La gravité diminue du fait de la réduction de
l’attraction terrestre. Le travail à fournir diminue
par réduction du poids du corps

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Pourcentage de diminution de la pression atmosphérique,de la pression


partielle de l’oxygène, de la densité de l’air et de la pression de saturation
en vapeur d’eau en fonction de la progression en altitude

REACTIONS
PHYSIOLOGIQUES EN
ALTITUDE

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Adaptations respiratoires: la
ventilation pulmonaire
• Moins de 3000 m d’altitude
La ventilation pulmonaire ne s’altère pas
immédiatement à l’arrivée
• Au-delà de 3000 m
Hyperventilation tout de suite par
augmentation du volume courant
La FR n’augmente de façon significative qu’à
partir de 6000 m

Modifications sanguines
• Survenue d’une polyglobulie vraie
 Augmentation du volume total des globules rouges
suite à une production d’érythropoïétine
 Elévation proportionnelle du taux d’hémoglobine et de
l’hématocrite
• Conséquences
 Amélioration de la capacité de transport de l’oxygène
malgré la baisse de PaO2 et de SaO2
 Augmentation de la viscosité sanguine: risque
d’accident thromboembolique

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Modifications sanguines
• L’hypocapnie résultante de l’hyperventilation
déplace la courbe de Barcroft vers la gauche
Mais la production rapide de 2,3 DPG inverse la
tendance ☞ ce qui favorise l’extraction
d’oxygène au niveau des tissus

Adaptations circulatoires
• Le volume plasmatique tend à diminuer pour se
stabiliser en quelques semaines
• Le débit cardiaque
 augmente dès l’arrivée en altitude
 L’augmentation du débit cardiaque est au début
modérée et se fait surtout par augmentation de la
fréquence cardiaque car le Volume d’éjection
systolique baisse suite à la baisse du volume
plasmatique
 L’acclimatation les ramène progressivement à des
valeurs proches de celles de la mer
• La pression artérielle systémique reste en
général dans les limites de la normale même si
la diastolique tend à s’élever

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Adaptations circulatoires
• La pression artérielle pulmonaire
S’élève en raison d’une vasoconstriction
pulmonaire
Il en résulte une augmentation du travail du
ventricule droit; travail majoré par la viscosité
sanguine plus importante
Des signes d’hypertrophie ventriculaire droite
peuvent être enregistrés

Modifications au niveau des


muscles squelettiques
• Le maintien d’une activité physique en
altitude
Augmente le nombre de capillaires
musculaires
Augmente la myoglobine
Donc la diffusion de l’oxygène s’améliore
• L’inactivité physique a les effets opposés

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Conséquences sur le métabolisme


énergétique
• L’aptitude anaérobie
est inchangée
Pour une même puissance, la production de
lactates sanguins est plus élevée en cas
d’exposition aiguë à la haute altitude comparé
au niveau de la mer

Conséquences sur le métabolisme


énergétique
• Le métabolisme aérobie
 La VO2 max est diminuée: 1,5 à 3,5% de diminution
par 300 m d’élévation
 Toutes choses étant égales par ailleurs, la VO2max
des autochtones de haute altitude est supérieure à
celle des sujets issus du niveau de la mer, même
après un long séjour
 Avec l’acclimatation:
La capacité d’endurance augmente beaucoup plus que ne le
fait la VO2max
La lactatémie de fin d’exercice maximal diminue en raison
d’une amélioration du rendement musculaire

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INFLUENCE DE L’ALTITUDE
SUR LA PERFORMANCE
PHYSIQUE

• Course:
 Courtes distances: La performance n’est pas altérée
entre 100 et 400 m
 Longues distances:
Plus la distance s’accroît plus la contrainte exercée par
l’hypoxie allonge le temps de course
La VO2max et la capacité aérobie sont diminuées
 Les vitesses sur vélo peuvent être améliorées du fait
de la diminution de la résistance de l’air
• Lancer et saut
 L’énergie nécessaire est explosive et n’est pas
influencée par l’altitude
 La diminution de la densité de l’air et de la pesanteur
peut être favorable

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ACCIDENTS LIES A
L’ALTITUDE

Le mal aigu des montagnes (MAM)


• Signes neuropsychiques
 Céphalées, vertiges, bourdonnements d’oreille, troubles visuels
 Troubles de la mémoire, du jugement
 Insomnie
• Troubles digestifs
 Anorexie
 Nausées, vomissements
• Signes respiratoires
 Dyspnée de repos et d’effort
• La prise en charge du MAM passe par une
oxygénothérapie et une descente de quelques centaines
de mètres

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L’œdème pulmonaire de haute


altitude (OPHA)
• Survient 6 H au moins après l’arrivée surtout la
nuit
• Signes
Toux
Expectoration mousseuse, hémoptoïque
Tachycardie
Hypertension artérielle pulmonaire sévère
• Prise en charge de l’OPHA:
Inhalation d’O2 pur
Descente

L’œdème cérébral de haute altitude


(OCHA)
• Débute souvent par des signes de MAM
• Signes propres
 Obnubilation
 Hallucinations
 Parfois crise épileptiforme
 Examen du fond d’œil perturbé
• Prise en charge de l’OCHA
 Descente
 Oxygénothérapie
 Perfusion de solutés hyperosmotiques
 Diurétiques, corticoïdes

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CONCLUSION

• L’organisme humain a des capacités


d’adaptations lui permettant d’évoluer
dans des environnements inhabituels voire
hostiles tels que la haute altitude
• Ces capacités sont cependant limitées
• ☞ Conditions et précautions à respecter

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