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BIA - CAEA

Le corps et ses contraintes

Dr Jean-Marc Duvivier, CAEA


Médecin Aéro Classes 2 et 3
Les Facteurs Humains

I . Environnement
II . Organes des sens
III . Activités particulières
IV . Conclusion
Les Facteurs Humains

I . Environnement
II . Organes des sens
III . Activités particulières
IV . Conclusion
I . Environnement
1. Pratique et population concernée
2. L’altitude
3. Effets physiologiques de l’altitude
I . Environnement
1. Pratique et population concernée
2. L’altitude
3. Effets physiologiques de l’altitude
1 . Pratique et population concernée
• Activité de loisir : occasionnelle
• Vigilance permanente : stress, fatigue
• Altitude : soleil, hypoxie, froid
• Activité physique : facteur de charge
• On évite les contraintes : matériel et
réglementation
Aptitude médicale
• ULM : certificat médical par le médecin
traitant
• Avion, planeur, ballon … : certificat médical
par un médecin aéronautique
• Parachutisme : certificat médical par un
médecin agréé parachutisme
I . Environnement
1. Pratique et population concernée
2. L’altitude
3. Effets physiologiques de l’altitude
2 . L’altitude
• Définie par l’ hypobarie : Diminution de la
pression barométrique
• Composition constante jusqu’à 30 km alt.
• Loi de Dalton : dans un mélange chaque
gaz se comporte comme s’il était seul
• Variation de la température
• Aussi variation de l’hygrométrie et de la
charge radiante
Historique
• 1590 : José de Acosta (jésuite), conquête
des hauts plateaux andins
• 1643 : Evangelista Torricelli découvrit le
baromètre à mercure
• 18ème siècle : Karl-Wilhelm Sheele,
apothicaire suédois découvrit que l'air est
composé de 2 gaz.
• 1774-1775 : Antoine-Laurent Lavoisier,
chimiste proposa le nom oxygène pour le
nouveau gaz isolé.
Historique

• 1er décembre 1783 : Jacques Charles et


Nicolas Robert effectuèrent un vol en
ballon à hydrogène et atteignirent l'altitude
de 2700m. Charles fut le premier humain à
souffrir d'une otite barométrique.

• 3 août 1787 : Horace-Bénédict de


Saussure participa à la première
expédition scientifique au sommet du
Mont-Blanc. Manque d’oxygène.
La composition chimique de l’atmosphère
dans la basse atmosphère jusqu’à 30 km
Gaz Symbole Fraction

Azote N2 78 %
Oxygène O2 21 %
Gaz rares 1%

Argon
Dioxyde de carbone
Néon
Hélium
Méthane
Krypton
Ozone
Altitude
(mètres)
(pieds)
Diminution pression barométrique
16 100
52800

11700
Courbe Pression-Altitude
38500
10 300
33 800
5 500
18 500
2 500
8 000
PB
PB0/10 PB0/ 4 PB0/2 PB0 = 1013 hPa
PB0/5 760 mmHg
PB0=3/4
Diminution température :

• Diminution de 6,5°C / 1 000 m


ou 2°C / 1 000 ft
• 15°C au niveau de la mer (atm. standard)
• 0°C à 2 000 m
• -10°C à 4 000 m
• -25°C à 6 000 m
• -56°C à 11 000 m
I . Environnement
1. Pratique et population concernée
2. L’altitude
3. Effets physiologiques de l’altitude
3 . Effets physiologiques de l’altitude

• L’hypoxie
• La maladie de décompression ou
aéroembolisme
• L’ébullisme
• Les barotraumatismes
• Le froid
3 . Effets physiologiques de l’altitude

• L’hypoxie
• La maladie de décompression ou
aéroembolisme
• L’ébullisme
• Les barotraumatismes
• Le froid
Rappels de physiologie respiratoire:
Plusieurs zones d’altitude

• Zone indifférente: 0 à 1 500 m


• Compensation complète: 1 500 à 3 500 m
• Compensation incomplète: 3 500 à 5 500 m
• Zone critique: au dessus de 5 500 – 6 000 m
Effets de l’hypoxie

• Hypoxie subaiguë : capacités physiques et


intellectuelles diminuées, fatigue
augmentée
• Hypoxie aiguë : risque de PCI
• Dépend de la vitesse de montée, de la
durée du vol, de l’état de santé et de
fatigue du pilote
3 . Effets physiologiques de l’altitude

• L’hypoxie
• La maladie de décompression ou
aéroembolisme
• L’ébullisme
• Les barotraumatismes
• Le froid
La maladie de décompression
ou aéroembolisme
• Loi de Henry
• Une partie de l’azote dissout dans
l’organisme devient gazeux et entraîne
des troubles pathologiques dus à cet
excès de gaz métaboliquement inertes
• L’azote est environ 5 fois plus soluble
dans la graisse humaine que dans l’eau
• La diffusion est lente : intervalle de 24h00
entre la plongée et un vol
3 . Effets physiologiques de l’altitude

• L’hypoxie
• La maladie de décompression ou
aéroembolisme
• L’ébullisme
• Les barotraumatismes
• Le froid
L’ébullisme

• La température d’ébullition de l’eau est


fonction de la pression : l’eau bout à 100 °C
sous une pression de 1 013 hPa
• Si PB = 63 hPa l’eau bout à 37°C
càd quand l’ altitude > 19 200 m (63 000 ft)
• existence d’ébullisme limité aux zones non
protégées de l’organisme (observations en
caissons à dépression)
• Soyouz 11 le 28 juin 1971 (3 morts/3)
Grand caisson d’altitude du LAMAS - Brétigny
3 . Effets physiologiques de l’altitude

• L’hypoxie
• La maladie de décompression ou
aéroembolisme
• L’ébullisme
• Les barotraumatismes
• Le froid
Les barotraumatismes

• Loi de Boyle-Mariotte : P * V = cste


• Troubles ORL : Otites barotraumatiques
Sinusites barotraumatiques
• Aérodontalgies
• Troubles digestifs
Otites barotraumatiques

Oreille Oreille
Oreille
moyenne interne
externe
osselets

Trompe d’Eustache
Otites barotraumatiques

• Douleur surtout à la descente : manœuvre


de Valsalva
• Descente limitée à 500 ft/min
• Pas de vol si problème ORL
Sinusites barotraumatiques

• Douleurs au niveau des sinus


3 . Effets physiologiques de l’altitude

• L’hypoxie
• La maladie de décompression ou
aéroembolisme
• L’ébullisme
• Les barotraumatismes
• Le froid
Le froid

• Échanges thermiques par conduction (K) :


transferts de chaleur par contact avec un
solide
• Conductivité thermique : très élevée pour
les métaux, très faible pour le bois ou l’air
Le froid

• Échanges thermiques par convection (C) :


transferts de chaleur dans des fluides
• Dépend du fluide : dans l’eau, les échanges
par convection sont 26 fois plus élevés que
dans l’air
• Dépend de la vitesse de déplacement : vent,
eau calme ou agitée
Échanges thermiques : aussi

• Échanges thermiques par radiations (R) :


rayonnements solaire et terrestre
• Échanges thermiques par évaporation :
sudation
Les Facteurs Humains

I . Environnement
II . Organes des sens
III . Activités particulières
IV . Conclusion
II . Organes des sens
1. La Vision
2. L’Odorat
3. L’Audition
4. L’Orientation
II . Organes des sens
1. La Vision
2. L’Odorat
3. L’Audition
4. L’Orientation
1 . La Vision
• Acuité visuelle
• Vision des reliefs
• Vision des couleurs
• Le soleil
• Vision de nuit
Perspective - Taille relative
Ombres
Ombres
Ombres
L’œil est sensible à la lumière
Rayonnements électromagnétiques

Rayons X Ondes radios


 400 nm 700 nm

Ultra Infra
Bleu Vert Rouge
Violets Rouges

L’œil n’est sensible qu’à une petite fenêtre


de l’ensemble des rayonnements électromagnétiques

Le monde visible n ’est qu ’une partie du monde


réel.
Mais pourquoi les alarmes sont-elles rouges ?

cônes

bâtonnets

400 700 nm
La nuit : capacités visuelles dégradées

• Cécité centrale. Il faut regarder à côté.


• Faible résolution spatiale. Les détails fins
sont gommés.
• Nécessité d’un temps d’adaptation.
Attention aux lumières.
• Perte des couleurs. La nuit tous les chats
sont gris.
Des performances visuelles très dégradées
II . Organes des sens
1. La Vision
2. L’Odorat
3. L’Audition
4. L’Orientation
2 . L’Odorat
• Sert à détecter une odeur anormale :
début d’incendie, fuite essence …
II . Organes des sens
1. La Vision
2. L’Odorat
3. L’Audition
4. L’Orientation
3 . L’Audition
• Oreille externe et moyenne
• Sert à détecter un bruit anormal
• Utiliser pour estimer le régime moteur
• Permet d’estimer sa vitesse
• Indispensable pour la radio
Anatomie de l’oreille
II . Organes des sens
1. La Vision
2. L’Odorat
3. L’Audition
4. L’Orientation
4 . L’Orientation : l’ oreille interne
Les Facteurs Humains

I . Environnement
II . Organes des sens
III . Activités particulières
IV . Conclusion
III . Activités particulières
1. Le vol à haute altitude
2. La voltige
3. Le vol sans visibilité : VSV
4. Le survol maritime
III . Activités particulières
1. Le vol à haute altitude
2. La voltige
3. Le vol sans visibilité : VSV
4. Le survol maritime
1 . Le vol à haute altitude
• Vol à voile : Planeur
• Vol en montagne
La réglementation
• Arrêtés du 24 juillet 1991
• Oxygène au dessus du FL125 soit 3 800m
• Altitude max VFR: FL195 soit 5 800m
• Systèmes d’inhalation avec bouteille et
masque à débit continu ou à la demande
Systèmes inhalateurs d’oxygène

• Systèmes homologués
• Systèmes non homologués
Masque inhalation
EDS: Electronic Delivery System
Type d’activité
• Vols en montagne avec les thermiques
mais surtout vols d’onde
• Souvent entre 3 000 et 5 000 m
• Souvent vol de longue durée : fatigue
• Peu fréquents : pb froid et durée du vol
• Essentiellement épreuves de performance
Connaissance des limites

• Les systèmes actuels sont efficaces


jusqu’à des altitudes > FL 195
• Les pilotes pensent connaître et maîtriser
les signes d’hypoxie
• Ils n’ont pas conscience des effets
sournois de l’hypoxie
• « Ils n’ont pas la notion » que la fatigue
entraîne un risque de suraccident
III . Activités particulières
1. Le vol à haute altitude
2. La voltige
3. Le vol sans visibilité : VSV
4. Le survol maritime
2 . La voltige
• L’Homme n’est sensible ni au déplacement ni à
la vitesse. Il n’est sensible qu’à la variation de
la vitesse, c’est-à-dire l’accélération.
Classification des accélérations selon l’axe
Accélération +GZ
Inertie -GZ
Accélération -GY
Inertie +GY

Accélération +GX
Accélération -GX Inertie -GX
Inertie +GX
Bien remarquer :
Accélération +GY l’accélération et la force
Inertie -GY d’inertie correspondante
Accélération -GZ sont des vecteurs de sens
Inertie +GZ opposé.
Globe oculaire et
circulation rétinienne

Voiles gris et noir :

Lorsque le facteur de charge revient à 1,


les voiles gris et noir régressent immédiatement
i.e. la vision redevient instantanément normale
(intensité lumineuse, couleur, acuité…)
Globe oculaire et
circulation rétinienne

Perte de conscience :
Mécanisme :
Abolition de la circulation cérébrale
Symptômes :
- Perte de conscience inaugurale ou après
voile gris ou noir
- amnésie totale possible
- souvenirs hallucinatoires possibles
(visuels et auditifs)
- mouvements cloniques possibles des membres
supérieurs et de la tête
Accélérations de longue durée : risque de perte de conscience

Le risque de perte de conscience sous accélérations +Gz

- Association accélération +GZ - chaleur - digestion


- Perte de conscience inaugurale
- Perte de conscience au cours des enchaînements -GZ/+GZ
(effet push-pull)
- Perte de conscience retardée après une accélération
brève et intense (G-pulse)
- Quasi-perte de conscience
Tolérance aux accélérations
(sujets en état de relâchement musculaire)

Perte de
Voile gris Voile noir
conscience
Valeurs moyennes 4,1 4,7 5,4
écart-type 0,7 0,8 0,9

Minimum 2,2 2,7 3,0

Maximum 7,1 7,8 8,4


III . Activités particulières
1. Le vol à haute altitude
2. La voltige
3. Le vol sans visibilité : VSV
4. Le survol maritime
3 . Le vol sans visibilité : VSV
• Qualification IFR ( Instrumental Flight Rules)
+ avion IFR + pilote entraîné !!!
• Risque de désorientation temporo-spatiale,
due à une discordance entre les informations:
- visuelles
- vestibulaires
- proprioceptives
Visualisations et codage coloré
Conséquence des seuils
vestibulaires

Inclinaison
infra-liminaire

Correction
supra-liminaire
III . Activités particulières
1. Le vol à haute altitude
2. La voltige
3. Le vol sans visibilité : VSV
4. Le survol maritime
4 . Le survol maritime
• Le but du canot de sauvetage n’est pas
d’empêcher le naufragé de se noyer (c’est le
rôle du gilet de sauvetage), c’est de le sortir
de l’eau pour l’empêcher de mourir de froid.
• Pratiquement aucune chance de survie au-
delà de 2h à 5°C et de 4h à 10°C
CONCLUSION
• Connaître ses limites, ne pas surestimer
ses capacités
• Tenir compte du milieu environnant
• Toujours rester vigilant

Ne pas hésiter à écourter


ou annuler un vol
FIN
FIN

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