Vous êtes sur la page 1sur 57

PREVENTION DES ACCIDENTS

DE PLONGEE

Commission médicale

SAR 2008 j p Barbera


Définition FFESSM
•LA PLONGEE: activité à risque ou
sport à haute technicité?
•LE PLONGEUR (définition perso)

Complexe psychosomatique avec


équipement
dans un milieu contraignant
• LE MILIEU et ses contraintes:
l’eau, le froid, la pression…
STATISTIQUES
source Cross
• Sur ~ 370 000 plongées en France 340 plongeurs secourus en 2007
7,5% de DC (scaphandre), 19% de DC (apnée),en augmentation

Le plongeur: un homme(79%), entre 30 et 50 ans(51%)

La plongée: site éloigné de la côte ( le +svt à plus de 30 mn)

profondeur au delà de 30m ( 77%) entre 30 et 50m

1ere plongée de la journée( 84%), entre 10h et 12h


(70%) remontée anormale ( paliers, vitesse…)ou plongée yo-yo
Svt panne d’air en fin de plongée (50%)

L’alerte au CROSS (VHF+GSM) 61%


1er secours: O2 (90%), aspirine (50%), pas de réhydratation ou mal(
75%)
Évacuation: durée totale moyenne évacuation = 1h 24 mn
Avant la plongée

• Le plongeur et son aptitude

• La préparation de la plongée

• Le matériel: le gaz respiré


le détendeur
les tables et ordinateurs
Le plongeur et son aptitude

• Facteurs biologiques: age,morphologie(IMC)

• Hygiène de vie: alimentaire, eau,


boissons,tabac
sommeil,fatigue,surmenage

• Condition physique: aptitude aérobie

• Etat psychologique
Les contre indications
• Orl
• Pulmonaires
• Cardio vasculaires
• Neurologiques
• Métaboliques
• Grossesse
• Médicaments
• Etc…..
Le matériel

• Le détendeur
• Le gaz respiré
• Les instruments : les tables de plongées,
l’ordinateur
Le détendeur
Le détendeur
• Sa fonction: fournir au plongeur un mélange gazeux à une
pression la + proche possible de la pression hydrostatique
• et avec un débit suffisant…
il doit permettre de respirer sans effort

• des Normes adoptées par les instances internationales


• Les résistances au passage du courant gazeux doivent être
les plus faibles possible ( elles s’ajoutent en effet aux résistances
respiratoires du plongeur en immersion)
Elles vont s’élever avec la densité du mélange gazeux qui évolue
avec la profondeur
Le gaz respiré

• L’air respiré ne doit présenter que


des traces de CO2 , de CO

doit être exempt de vapeur d’eau

de poussières

de vapeurs d’huiles ou d’hydrocarbures

Pb des allergènes?
« Les instruments »
D’aide à la gestion de la plongée

L’ordinateur
Les tables de décompression
L’ordinateur de plongée
• L’ordinateur de plongée:appareil électronique d’aide à
la décision.Il fournit en permanence ,au plongeur des indications sur:

la profondeur, le temps, laV de remontée,

la décompression, les violations de procédures

La gestion d’air…
les plus récents sont réglables: durcissement du protocole de décompression ( méforme,
profonde)
gaz utilisé: air , nitrox

L’ordinateur approche la plongée, au plus prés de son profil réel pour


optimiser la phase de décompression( analyse de la plongée en tranches de qq sec)
calculs effectués en fonction d’un modèle (US Navy Spencer, Buhlmann, Comex)

En cela ,il se distingue des tables qui considèrent un « profil carré »


Tables et ordinateurs de plongée
• Les tables de décompression(fédérales)MN 90
limites d’utilisation: plongée à l’air, au niveau de la mer(0 à 300m)
Profondeur maximale : 60m
Effort physique modéré
Vitesse de remontée de 15 à 17 m/mn,
6m/mn entre les paliers
30s du dernier palier à la surface
2 plongées maximum par 24h
Plongée à l’aide des tables de plongée:
profil de plongée dit ’’ carré ’’

en imposant une procédure de décompression plus sévère que les


ordinateurs, elles procurent une marge de sécurité supplémentaire
Plongée à l’aide d’ ordinateurs:
intégration du ‘‘ profil variable’
Ils permettent d’optimiser le temps de plongée en limitant les paliers :
(Optimisation de la phase de décompression)
Ils réactualisent les calculs en considérant une désaturation progressive et continue
Préparation de la plongée
• Le Briefing: la planification de la plongée est un élément essentiel
définition des caractéristiques de la plongée
prof, temps, lieu, déroulement de la plongée

définition du protocole de décompression: doit tenir compte

des moyens de decompression de chacun(tables , ordinateur…)


des plongées précédentes
du niveau de compétences des plongeurs
Pendant la plongée

• Le groupe doit rester solidaire


. toute plongée solitaire est à proscrire
. Une palanquée effectue une plongée ayant les mêmes
caractéristiques( trajet, durée, profondeur)

. toute plongée en pleine eau sans embarcation en


surface est à proscrire
.un pendeur ou une chaine d’ancre doit être installé
pour la remontée
Les accidents de plongée et
leur prévention
• L’essoufflement

• Les accidents barotraumatiques

• Les accidents de décompression

• Place de l’O2 dans la prévention


L’essoufflement
« tout plongeur est un insuffisant respiratoire en puissance »

• Il représente une réaction de défense de l’organisme face à une


augmentation du taux de CO2 sanguin( hypercapnie)

• Il se caractérise par une de la fréquence respiratoire avec


du volume courant entrainant une hypoventilation alvéolaire

• Cela peut amener à une détresse respiratoire(Insuffisance respiratoire aigue)


• L’essoufflement est le point de départ d’une cascade d’évènements


pouvant aboutir à : un accident de décompression
: une surpression pulmonaire
: une noyade
• Travail musculaire intense Froid Fatigue initiale, anxiété

• Densité des gaz S/ pression Inertie du détendeur

Essoufflement aggravation de l’hypercapnie


par hypoventilation alvéolaire

Hypoxie-hypercapnie balayage de l’espace mort


Respiration superficielle

panique Narcose Respiration superficielle

Blocage inhalation perte de connaissance mauvais dégazage


Glottique d’eau de mer

Surpression pulmonaire Noyade Accident de décompression


Remontée assistance
Prévention de l’essoufflement
.Information et connaissances de ses limites

. Contrôle permanent de la ventilation:


(prendre « le temps » d’expirer)
.Limitation des efforts physiques:
palmage / courant, en sustentation
mise en place du mouillage

.Choix d’un appareil respiratoire( détendeur)


présentant la moindre résistance

. Protection efficace contre le froid


La prévention des barotraumatismes
1) oreilles, sinus, dents…
Anatomie de l’oreille
Les manœuvres d’équilibre des
pressions
. Valsalva
. Frenzel
. Béance tubaire volontaire( de G Delonca)
2) Surpression pulmonaire
le plus grave des accidents de plongée
.plongeur novice,

.profondeur et durée modérée,

.notion de remontée très rapide avec défaut


ventilatoire)
Surpression pulmonaire
Prévention de la surpression pulmonaire

. Respect des CI médicales pulmonaires

. Attention aux exercices dans les zones à


risque( entre-10m et 0m)

. Maîtrise de la V de remontée et de la
respiration à l’approche de la surface
3)Les accidents de décompression
facteurs favorisants

production de bulles et ADD


svt en / avec les conditions de plongée
Accident de décompression
Les conditions d’une bonne décompression
extrait de « plongée plaisir »d’A Foret- P Torres
Une plongée peut devenir potentiellement
dangereuse en cas de:

.Existence de facteurs de risque: fatigue, stress, effort,


froid, déshydratation, médicaments, pathologie(CI)
.Profondeur trop importante (>60m à l’air)
.Durée excessive
.Remontée trop rapide(> 16m/mn)
.Non-respect des paliers de décompression
.Profil de plongée inversé ou de type ascenseur « yo-yo »
.Plongées successives trop nombreuses et/ou trop
rapprochées
.Comportements à risque: Valsalva à la remontée,
effort violent
apnée après la plongée(<6h)
avion ou altitude après une plongée
quelques facteurs de risque
Plongée yo-yo
Plongée à profil inversé
La vitesse de remontée (1)
• La partie la plus délicate de la plongée c’est : la remontée
• Les procédures de décompression se caractérisent par 2 critères
les paliers de décompression
la vitesse de remontée

La V de remontée: grande variabilité selon les concepts et dans le temps

7,5m/mn : US Navy après guerre


20m/mn : 1ere tables MN
18m/mn : tables de L’US Navy, 10m/mn depuis 1990
17m/mn : tables MN90
15m/mn : British Subaqua Club
10m/mn : tables Suisses du Pr Buhlmann
12 à 9m/mn (limites inférieures)tables du ministère du travail

jusqu’aux Vitesses variables de certains ordinateurs


La vitesse de remontée(2)
La V de remontée (3)
• Elle représente la phase initiale de la décompression,
fondamentale pour le dégazage des compartiments à courte période

C’est le palier des tissus « rapides »


(sang, lymphe,LCR, larmes, liquides de l’OR interne,reins, SNC , Moelle…… richement vascularisés)

Tissus fortement impliqués dans les ADD de survenue rapide tels que :
accidents neurologiques et vestibulaires

On réduit considérablement la formation des bulles ….

en remontant plus lentement ~~ 9 à 10 m/mn


en réalisant un palier supplémentaire + profond.
Etudes des Italiens Marroni et Zannini(1981),
des Américains R Moon et Peter Benett ( 1995)
Daniel Carturan et Bernard Gardette (1996) Etude pour la COMEX

Lorsque différentes V de remontée coexistent, la plus lente s’impose à tous


Respect des paliers de décompression
Respect des Paliers de Décompression

• Respecter Temps et Profondeur des paliers


• Mais aussi les réaliser dans de bonnes conditions:
ventilation correcte, palmage léger
niveau d’immersion stable

Dans tous les cas l’existence de facteurs de risque (fatigue, froid, effort….)
necessitera: d’éviter les plongées avec paliers(sauf palier de ‘’sécurité’’)
Si des paliers sont nécessaires, augmenter le temps de
décompression
(pour les ordinateurs , augmenter d’au moins 5mn les temps des paliers à 3 ou 6m fournis par
l’instrument: Fructus et Sciarli)
Les comportements à risque
• Au delà du respect des procédures de plongée , le comportement individuel
est un élément clé de la prévention des accidents

.pas d’hyperpression thoracique :Valsalva à la remontée, au


palier
effort violent ( remontée un mouillage)
gonfler une’’ stab’’ à la bouche
vidage de masque au palier
effort de toux
et dans les 2h qui suivent une plongée

. pas d’apnée (moins de 6h après une plongée en scaphandre)


Le palier de ’’défatigation’’ (dit de sécurité)

• Il permet à la respiration de reprendre un rythme et une amplitude


plus physiologique par/ à la vie terrestre

• Il permet la vérification des paramètres de plongée

• Il permet l’observation de la palanquée :le chef de palanquée en profite pour


faire pratiquer des expirations profondes avec augmentation de la freq respiratoire

• Mais prés de la surface: Mvt de l’eau,houle


Pb de lest (respect des 3m?)
position verticale( variation de P aux poumons)

Tous ces facteurs font préférer un palier de 5’ à 5m


Place de l’O2 dans la prévention des
accidents de plongée
• L’O2 a sa place soit: lors de paliers de décompression
(couramment utilisé en plongée professionnelle,militaire, spéléologique

pour la décompression de surface


la respiration d’O2 accélère la décharge en azote , véritable rinçage des alvéoles, elle réduit la durée des
paliers de 33%(mais pour paliers au dessus de 6m). Les bulles disparaissent 10 fois plus vite (étude doppler)
l’avantage de L’O2 en surface : le même que l’O2 aux paliers avec à sec ,limite les phénomènes de lutte contre le
froid.

pour la plongée au Nitrox( mélanges suroxygénés) 2 intérêts:


_ possibilité de rester plus longtemps à une certaine profondeur qu’ en plongée à l’air( prof équivalente inf )
_fournir une marge de sécurité supplémentaire, en conduisant la décompression de la plongée, comme si elle avait
été faite à l’air

Quand proposer l’O2?


dans tous les profils de plongée qui vont bcp charger les tissus en N2
Plongées profondes, successives( encadrants) , plongées à risque(remontées rapides, yo-yo)
aux plongeurs à risque( encadrants, plongeurs’’bulleurs’’)
Tables et O2
Après la plongée

• Pas d’effort( remonter un mouillage)


• Pas d’apnée( pendant au moins 6 h après la sortie de l’eau)
• Pas d’alcool ( mais de l’eau….)
• Pas d’avion , ni déplacement en altitude pdt 24h
Reprise de la plongée après accident ?

• Si l’accident est une erreur lors de la


décompression(paliers ou V)
le plongeur peut replonger s’il n’a pas de séquelles, en essayant de bien
comprendre l’erreur

• Si l’accident est inexpliqué: c’est un sujet ‘’ bulleur’’


-si séquelles> CI, si FOP >CI
-si pas de séquelles> possibilité de replonger, mais avec tables de
décompression +sûres(type Comex) et/ou paliers à l’O2 ou Nitrox

• Si l’accident est compliqué d’une surpression pulmonaire


CI formelle , car risque de rechute+++, de pneumothorax spontané
(tomodensitométrie)
Conclusion: L’utilisation des ordinateurs est prépondérante: pourtant…

les ADD de type neurologique, n’a quasiment pas diminué…

la proportion d’ADD avec respect des procédure est en augmentation

Pourquoi? 2 pistes

Les effets cumulés à+ou- lg Modification des comportements


terme Par utilisation des
ordinateurs(>89%)
écarts de comportement
Plongée plus profondes
Des fact aggravants
plus longues
Des modif physiologiques
avec +de paliers
individuelles
Impression de sécurité
mémoire d’une plongée? Sentiment d’individualisation physiologique
de la décompression
En vous remerciant pour votre attention

Bonnes plongées....

Vous aimerez peut-être aussi