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7 Thermodynamique – 1er principe 7.

2 Travail (W)

7.1 Introduction Soit un système subissant l’action de forces


extérieures pendant son déplacement dans un
• La thermodynamique traite des propriétés et des
référentiel galiléen. Chacune de ces forces peut
transformations de systèmes macroscopiques (dits
augmenter ou diminuer l’énergie du système.
thermodynamiques) mettant en jeu la température et
la chaleur. B

• Les principes thermodynamiques expriment des Fi
Mi+1
restrictions universelles que la nature impose à ses Mi

transformations ∆li
A
• La thermodynamique est une théorie extrêmement
n
générale applicable à des systèmes possédant des → → ⌠B → →
caractéristiques mécaniques, chimiques ou physiques
W = lim
n→∞ i=1
∑ F i· ∆li = $ F · dl
⌡A
complexes (matériaux, organismes vivants, la Terre,
Dimension, Unité :
l’Univers, …).
• Le travail a la même dimension qu’une énergie
• Tout système fermé peut échanger de l’énergie avec [W] = M L2 T–2
le milieu extérieur. Cela peut se faire directement à • Le travail est exprimé en joule (1 J = 1 N m)
travers la paroi délimitant le système (on parle alors
de "chaleur") ou bien par l’intermédiaire de forces
extérieures agissant sur le système (on parle de
"travail").

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 1/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 2/40
7.2.1 Travail reçu, travail fourni 7.2.2 Travail des forces de pression sur un fluide

• Si la force F ext appliquée à un objet est globalement Le système considéré est un fluide contenu dans une
dans le sens du déplacement de l’objet : enceinte fermée par une paroi mobile de surface S. Le
tout est immergé dans un milieu extérieur constituant

F ext un réservoir de pression Pext susceptible de varier avec
θ
– π/2 < θ < π/2 le temps t.
→ Le milieu extérieur exerce une force sur le piston
dl
mobile :

→ → → F ext
alors dWFext = F ext· dl > 0, le travail de F ext est positif. next

Etat initial
La force a fourni de l’énergie au système, celui-ci a
reçu de l’énergie sous forme de travail moteur.

F ext = Pext· S →
next

• Si la force F ext appliquée à l’objet est globalement
avec →
next : vecteur unitaire normal à la surface et
dans un sens opposé au déplacement de l’objet :
dirigé de l’extérieur vers l’intérieur (n

ext = e x)

→ θ Sous l’’action de cette force, le piston se déplace :


F ext π/2 < θ < 3π/2 →
→ dl
dl

F ext next

Etat final
→ → →
alors dWFext = F ext· dl < 0, le travail de F ext est négatif.
La force a diminué l’énergie du système, celui-ci a | |
cédé de l’énergie sous forme de travail résistant. x x+dx

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 3/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 4/40
Le travail élémentaire de cette force sur le Le travail des forces de pression entre l’état initial et

déplacement dl vaut : l’état final est donc :
→ → →
δW = F ext· dl = F ext· dx →
ex = Pext S dx ⌠Vf
W = – $ Pext dV
⌡Vi
δW = Pext dVext
Remarques :
où dVext est la variation infinitésimale de volume du
• On constate immédiatement que ce travail va
milieu extérieur. Elle est opposée à la variation
dépendre du chemin suivi :
infinitésimale de volume du système :

dV = – dVext P
Pi,Vi,• #1
d’où : Ti • Pf,Vf,
#2 Tf
δW = – Pext dV

δW correspond à l’énergie mécanique fournie au


système par le milieu extérieur :
V
- δW > 0 pour une compression (dV < 0), le milieu
Il apparaît clairement sur ce diagramme (P, V) de
extérieur cède de l’énergie au système. L’énergie
Clapeyron qu’à deux transformations (chemins)
interne de celui-ci s’accroît,
correspondent deux travaux (aires sous la courbe)
- δW < 0 pour une détente/dilatation (dV > 0), le différents
milieu extérieur reçoit de l’énergie du système.
• Pour pouvoir calculer W, il nous faudrait connaître
L’énergie interne de celui-ci diminue.
l’évolution temporelle de Pext et dV. Or, en général
on ne connaît que les caractéristiques des états
initial et final qui sont insuffisantes.

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 5/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 6/40
Quelques situations particulières rendent le calcul du • T = Text s’il y a échange de chaleur à travers une
travail possible. paroi
• P = Pext s’il y a échange de travail à travers une
7.2.3 Transformation quasi-statique paroi déformable (ou mobile)

Sous l’effet d’une action extérieure, un système passe


par une succession d’états internes le conduisant d’un Conséquence pour l’exemple précédent :
état (i) vers un état (f). En général, les états Comme P = Pext, l’expression du travail devient :
intermédiaires sont dits "hors équilibre". δW = – Pext dV = – P dV
Les grandeurs physiques telles la pression et la
Exemple : transformation isobare
température ne sont alors plus définies.
Le milieu extérieur, réservoir de pression, impose une
On définit un cas idéal pour lequel on considère que le pression constante Pext
0
. La transformation est isobare:
système passe par une succession d’états d’équilibre
P
très proches les uns des autres.

Pext
0
,Vi,• Pext
0
,Vf,•
(i) Ti Tf
(f)
Etats intermédiaires

→ transformation lente au cours de laquelle le V


système a le temps d’atteindre un état d’équilibre à ⌠Vf
chaque état intermédiaire. Les variables d'état (P, V, W = –$ Pext
0
dV = – Pext
0
(Vf – Vi)
⌡Vi
T) du système restent à tout instant définies de façon
uniforme et varient continûment dans le temps et
égales aux valeurs imposées par le milieu extérieur :

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 7/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 8/40
7.3 Chaleur (Q) Remarques :

La chaleur correspond à un échange d’énergie entre le • La chaleur est une quantité algébrique comptée
système et le milieu extérieur. Elle rend compte de positivement si le système reçoit de l’énergie :
l'énergie microscopique transférée au système. Elle o Q > 0 si le système S reçoit de la chaleur du
concerne les mêmes variables que l'énergie interne. milieu extérieur
o Q < 0 si le système S cède de la chaleur au milieu
Un transfert de chaleur correspond à une variation du
extérieur
"désordre" microscopique.
Le transfert de chaleur est directement lié à la • À l’instar de W, la chaleur Q dépend du chemin suivi
température : la chaleur ne peut passer que du (d’où la notation δQ).
système le plus chaud vers le système le plus froid
• Ne pas confondre chaleur et température.
Dimension, Unité : On parle de chaleur échangée par un système S avec
• La chaleur a la même dimension qu’une énergie le milieu extérieur pendant une durée (non nulle),
[W] = M L2 T–2 alors que l’on peut définir la température du
• La chaleur est exprimée en joule (1 J = 1 N m) système S à tout instant.

Elle est transmise essentiellement par trois processus 7.3.1 Capacité calorifique et chaleur spécifique
d'échange thermique :
Un transfert de chaleur vers un système
- rayonnement (Soleil),
s’accompagne généralement d’une modification de sa
- conduction thermique,
température.
- convection
Cette variation de température est, dans certains cas
(transformation à P constante ou à V constant) est
proportionnelle à la quantité de chaleur transférée au
système.

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• Pour une transformation isochore (à V constant) : À température ambiante, pour la plupart des corps
Tf purs solides, la chaleur molaire à volume constant

Q = $ CV(T) dT vérifie la loi de Dulong et Petit :
⌡Ti
cVm = cPm = cm = 3 R R : Cte des G.P.
CV est la capacité calorifique à volume constant.
1,4
• Pour une transformation isobare (à P constante) : y = 24,988/M
1,2 Na
⌠Tf
Q = $ CP(T) dT 1
⌡Ti

cp (J K–1 kg–1)
Al
0,8
CP est la capacité calorifique à pression constante. K S
Si
0,6
Remarques :
Fe
0,4 Cu
• CP et CV correspondent à l’énergie qu’il faut fournir Ge
0,2 Gd
au système pour augmenter sa température de 1 K. U
Pt W
Au
Hg Pb
0
• CP et CV varient en fonction de la température. 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05

• CP et CV sont directement proportionnels à la masse 1/M (mol g–1)

du système :
•Pour les liquides :
CV = m cV et CP = m cP À T = 14.5°C et à pression atmosphérique, la
cV et cP sont les capacités thermiques massiques (on capacité massique de l’eau vaut 4.185 J g–1 K–1
dit aussi capacités calorifiques ou encore chaleurs 1 calorie = 4.185 J
massiques) du système

• Pour les solides et les liquides, à basse température,


les valeurs de cV et cP sont très proches à cause de
leur faible coefficient de dilatation.

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 11/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 12/40
7.4 Énergie interne d’un système (U) • pour un gaz parfait (isolé, au repos), l’énergie du
système correspond à son énergie interne :
7.4.1 Définition
int i
L’énergie totale d’un système se décompose en : E = U = EC = nRT avec i = 3 ou 5
2
- énergie interne U, liée aux interactions
• pour un solide considéré comme incompressible :
(électrostatiques) entre particules et à l'agitation
U = 3 nRT (loi de Dulong et Petit)
thermique correspondant à l'énergie cinétique
(désordonnée) des particules du système.
int int
U = EP + EC 7.4.2 U : Fonction d’état du système
Elle concerne un aspect microscopique de L’énergie interne U est une fonction dépendant de
l’énergie et on ne peut pas la quantifier variables d’état (n, P, V, T, …) définies en chaque état
directement. d’équilibre du système. À ce titre, U est définie pour
- énergies "externes" dépendant de : tout état d’équilibre du système : c’est une fonction
• sa position dans un champ d’interaction d’état.
(gravitationnelle, électromagnétique, …) : Propriétés
→ énergie potentielle EP
• Dans le cas d’une transformation, U est définie en
• son mouvement : → énergie cinétique EC
particulier à l’état initial (i) et à l’état final (f). Sa
La somme EP + EC représente l’énergie mécanique
variation entre deux états ne dépend pas du chemin
L’énergie totale d’un système est donc :
suivi. Quelle que soit la transformation, il est
E = U + EP + EC
possible de calculer ∆U = Uf – Ui
Exemples :
• Cas d’un cycle : soit une série de transformations
• pour un système isolé immobile dans un référentiel
(quasi-statiques) dont l’état final (A) est identique à
galiléen :
l’état initial :
EP = 0, EC = 0

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P 7.5 Premier principe de la Thermodynamique
A : PA,VA,TA B : PB,VB,TB
• • Le premier principe de la thermodynamique décrit le
bilan des échanges d’énergie d’un système avec son
milieu extérieur.
• •
D : PD,VD,TD 7.5.1 Énoncé
C : PC,VC,TC
V Le premier principe de la thermodynamique exprime
Au cours d’un cycle : la conservation de l'énergie de l'ensemble {système +

∆U = UA – UA = ∆Ucycle = 0 milieu extérieur} pour un système fermé limité par


une surface au travers de laquelle peuvent s'effectuer
• À des variations infinitésimales dP, dV et dT des des échanges énergétiques.
paramètres P, V et T correspond une variation
infinitésimale de U : dU.
Il s'écrit sous forme de bilan où, dans un repère
galiléen, la variation d'énergie totale du système entre
Remarques deux états (i) et (f) est égale à la somme des travaux
• Le travail des forces de pression W et la chaleur Q et chaleurs reçus par le système pendant son
échangée au cours d’une transformation ne sont pas évolution entre ces deux états :
des fonctions d’état. Comme nous l’avons déjà vu, W
dépend du chemin suivi ; il en est de même pour Q. ∆U + ∆EC + ∆EP = W + Q
• On utilise les notations δW et δQ pour définir un
travail et une chaleur élémentaires ∆U = Uf – Ui ; ∆EC = ECf – ECi ; ∆EP = EPf – EPi

Le premier principe exprime l'équivalence entre les


diverses formes d'énergie.

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Remarques Reprenons l’exemple du paragraphe 6.2.2 :

• En Mécanique, on néglige généralement les effets P


thermiques (∆U et Q n’apparaissent pas), le 1er Pi,Vi,• #1
principe s’écrit alors : Ti • Pf,Vf,
→ #2 Tf
∆EM = ∆EC + ∆EP = W(F ext)
Théorème de l’énergie mécanique

• Tous les systèmes que nous étudierons dans le cadre


V
de ce cours sont supposés au repos dans le
référentiel galiléen : → ∆EC + ∆EP = 0 Le premier principe impose que :
Le 1er principe se résume alors à : ∆U = Uf – Ui = W1 + Q1 (transformation #1)
∆U = Uf – Ui = W + Q ∆U = Uf – Ui = W2 + Q2 (transformation #2)

• Pour une transformation infinitésimale où le d’où :


système passe d’un état (P, V, T) à un état décrit par W1 + Q1 = W2 + Q2
(P + dP, V + dV, T + dT) en recevant (au sens Comme W1 ≠ W2, alors Q1 ≠ Q2,
algébrique) les quantités élémentaires de chaleur δQ
et de travail δW, le premier principe s’écrit :

dU = δQ + δW
• L’énergie interne U est une fonction d’état (qui ne
dépend pas du chemin suivi) bien qu’elle soit la
somme de deux grandeurs qui ne sont pas des
fonctions d’état.

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7.6 Transformations remarquables d’un G.P. • Quel est le lien entre les variables P et T ?
Seules les variables P et T varient, la température et
Examinons, à l’aide du premier principe de la
la pression du gaz augmentent :
thermodynamique, la variation d’énergie interne et
P Pf Pi nR
les échanges de chaleur et de travail dans quelques = = = = Cte (Loi de Gay-Lussac)
T Tf Ti V
transformations simples.
• Travail
Soit un système S constitué de n moles d’un gaz, Comme le volume est constant, le travail des forces de
supposé parfait, enfermé dans une enceinte de volume pression extérieures est nul :
V au repos.
⌠Vf
W = – $ P dV = 0 (l’aire sous la courbe est nulle)
Les variables P, V et T étant liées par l’équation ⌡Vi
d’état, seules 2 variables parmi 3 sont nécessaires
pour décrire la variation de U.
• Variation d’énergie interne
Le système passe d’un état (i) à un état (f) en
échangeant de la chaleur ; d’après le 1er principe :
7.6.1 Transformation isochore d’un G.P. ∆U = Uf – Ui = QV
(à volume constant) La variation d’énergie interne est due au transfert de
chaleur entre le système et le milieu extérieur.
P
Il y a une relation de proportionnalité entre la
• Pf,Vi,Tf
variation d’énergie interne et la variation de
température (1ère loi de Joule) :
∆U = Uf – Ui = CV Tf – CV Ti = CV· ∆T
• Pi,Vi,Ti i
où : CV = nR avec i = 3 ou 5
2
V selon que le gaz est monoatomique ou diatomique

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 19/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 20/40
• CV est appelée capacité calorifique à volume constant • Variation d’énergie interne
et définie par : Le système passe d’un état (i) à un état (f) en
*∂U- échangeant de la chaleur et du travail :
• ∆U = CV· ∆T • CV = )) ,,
( ∂T +V
∆U = Uf – Ui = W + Q
7.6.2 Transformations isobare d’un G.P.
(à pression constante) • Chaleur échangée
P D’après l’équation précédente :

Q = Uf – Ui + P (Vf – Vi) = (Uf + P Vf) – (Ui + P Vi)


Pi,Vi,• • Pi,Vf,
Ti Tf On définit ainsi une nouvelle fonction d’état,
l’enthalpie : H(U, P, V) :

H = U + PV

V • L’enthalpie peut être considérée comme la somme


• Quel est le lien entre les variables V et T ? de l’énergie interne et du travail mécanique contre
Seules les variables V et T varient : la température et la pression extérieure fourni ou reçu par un système
le volume du gaz augmentent. pour occuper son volume.
V Vf Vi nR
= = = = Cte (Loi de Charles) • À pression constante, la chaleur mise en jeu, qui
T Tf Ti P
n’est pas une fonction d’état, devient égale à la
• Travail
variation de la fonction d’état enthalpie H :
Le travail des forces de pression extérieures vaut :
∆H = Hf – Hi = QP
⌠Vf
W = – $ Pi dV = – Pi (Vf – Vi)
⌡Vi • Cette fonction d’état joue, pour les transformations à
pression constante, le rôle que joue l'énergie interne
W > 0 pour une compression, W < 0 pour une détente
pour les transformations à volume constant (§ 7.6.1)

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 21/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 22/40
• La variation de cette fonction ne dépend que de • On définit la capacité calorifique à pression constante
l’état final et de l’état initial du système et est CP par :
*i + 2-
indépendante du chemin suivi au cours de la CP = )) , nR
,
(en J K-1)
( 2 +
transformation.
avec i = 3 (monoatomique) ou 5 (gaz diatomique)
• L’enthalpie est une fonction d’état intervenant dans
d’où la variation d’enthalpie pour un gaz parfait :
les cas très courants de transformations effectuées à
l’air libre, à pression atmosphérique constante (ne ∆H = CP ∆T
concerne pas seulement les gaz parfaits mais aussi
et surtout les solides). Remarques :
*∂H-
• En général, l'enthalpie H d'un système n'est pas • CP = )) ,,
( ∂T +P
connue de façon absolue car elle dépend de l'énergie
interne dont la valeur ne peut être déterminée.
CP
→ on a accès aux variations d’enthalpie. • on définit γ = toujours > 1 (gaz réels)
CV
• Pour un volume de gaz parfait contenant N atomes,
l’enthalpie est : • CP et CV sont reliés par les relations :
kB T *i + 2-
CP – CV = n R (relation de Mayer pour un G.P.)
H = U + PV = N i + N kBT = )) , N kB T
,
2 ( 2 +
CP *)i + 2-,
et =
avec i = 3 (monoatomique) ou 5 (gaz diatomique) CV )( i ,+

En introduisant la constante molaire des GP :


*i + 2- R
H = )) , nRT
,
rappel :kB =
( 2 + NA

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 23/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 24/40
7.6.3 Transformations isotherme d’un G.P.
P
(à température constante)

Représentation d’une isotherme sur un diagramme de •Pi, Vi


Clapeyron (P,V) :
Sur le graphe P(V), les isothermes apparaissent sous T2
forme d’hyperboles relatives aux fonctions • Pf, Vf T1
nRT
P(V) =
V V

P (Pa) • Quel est le lien entre les variables P et V ?


Seules les variables P et V varient : si P augmente, V
diminue et vice versa
500 K P V = Pi Vi = Pf Vf = n R T = Cte
400 K (Loi de Boyle-Mariotte)
300 K

200 K

100 K
• Variation d’énergie interne
50 K
Pour un gaz parfait, l’énergie interne est fonction de
la température :
V (m3) i
U = nRT avec i = 3 ou 5 (loi de Joule)
2
Remarque : plus on s’éloigne de l’origine, plus la Si T est constante, alors U est constante ⇒ ∆U = 0
température est élevée.
• Travail et chaleur échangés
∆U = Uf – Ui = W + Q = 0

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⇒ W=–Q 7.6.4 Transformation adiabatique d’un G.P.
état f Vf (sans échange de chaleur)
⌠ ⌠ nRT
⇒ W=–$ P dV = – $ dV
⌡état i ⌡Vi V Une transformation adiabatique est une
* Vi -, * P -
) f , transformation sans échange de chaleur avec le milieu
W = n R T ln)) , = n R T ln)
( Vf + ( Pi +
,
extérieur : Q = 0.
• Ce terme est : > 0 pour une compression Deux possibilités pour réaliser ce type de
< 0 pour une détente transformation :
- la paroi est imperméable à tout transfert de chaleur,
Exemple - la transformation est plus rapide que les transferts
Une masse de 1.29 kg de gaz diatomique, de masse de chaleur
molaire 29 g mol–1 à la pression Pi = 1 atm occupe un
volume Vi = 1 m3 à la température T = 0°C. P
On comprime ce gaz de manière isotherme jusqu’à •Pi,Vi,Ti
obtenir un volume Vf = 0.1 m3.
• Calculer Pf.
Pf = ( Pi Vi)/Vf = 10 atm
• Que valent W et Q échangés au cours de la Ti
transformation ?
•Pf,Vf,Tf Tf
1.29 * 1 - V
W= · 8.314· 273.15· ln)) , = + 232.5 kJ
,
0.029 ( 0.1 +

Q = – 232.5 kJ
• Quel est le lien entre les variables P, V et T ?
On part de l’expression de l’énergie interne
i i
U= nRT = PV
2 2

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 27/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 28/40
En différenciant cette quantité (U : fonction d’état) • Travail
*i - i i D’après le 1er principe :
dU = d)) P V ,, = dP V + P dV
(2 + 2 2
Q=0 ⇒ W = ∆U
D’autre part :
On peut néanmoins recalculer le travail à partir de :
δQ = dU – δW
i i ⌠Vf
= dP V + P dV + P dV W = – $ P dV
2 2
i * i + 2 - ⌡Vi
= dP V + )) ,
P dV
2 2 ,+
⌠Vf
(
γ dV
comme δQ = 0, il vient : W = – $ (PV ) γ
⌡Vi V
* i + 2 -, dV dP
)
+ =0
)
( i ,+ V P γ γ γ
Comme P V = PiV i = PfV f = Cte :
*i + 2-, CP
en remplaçant )
= = γ, l’équation s’intègre :
)
( i ,
+ CV ⌠Vf dV
γ
3 –γ+16Vf
γ 2V
W = – ( P V )$ γ = – ( P V ) 1 –γ+1 4
5
γ ln(V) + ln(P) = Cte ⌡Vi V Vi
γ
⇔ P V = Cte
D’où finalement :
γ–1
⇔ TV = Cte (Lois de Laplace)
–γ+1 –γ+1
γVf γVi
T P (1– )/ = Cte
γ γ
⇔ W = – PfV f + PiV i
–γ+1 –γ+1
• Variation d’énergie interne Pf Vf – Pi Vi
W=
Compte tenu de la 1ère loi de Joule : γ–1
i i i
∆U = 2 n R Tf – 2 n R Ti = 2 n R ( Tf – Ti)
En posant i/2 = (γ – 1) – 1 , on montre facilement que
i **Vi - γ–1 - cette expression de W est égale à celle de ΔU obtenue
= 2 n R Ti )) , – 1,
((Vf + + précédemment.

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 29/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 30/40
7.7 Calorimétrie Etat initial État final

La calorimétrie consiste à mesurer : mech, Tech


- les échanges de chaleur entre deux corps afin d’en
déduire leurs capacités thermiques,
- les chaleurs latentes liées à des changements d’état
ou des réactions chimiques.

meau, Tf
Le dispositif le plus fréquent est le calorimètre de meau
Berthelot constitué : Ti
mech, Tf
- d’une enceinte en matériau isolant (polystyrène –
vase Dewar) limitant les échanges avec le milieu
extérieur de telle sorte que les transformations Quand l’équilibre thermique est atteint, le système
étudiées soient adiabatiques, {calorimètre + eau + échantillon} est à la même
- d'un agitateur permettant d’homogénéiser la température finale Tf.
température par convection forcée,
- d’un thermomètre. Caractéristiques thermodynamiques de l’expérience :

• La transformation est à pression constante (Patm)


Méthodes des mélanges :
• Quand l’équilibre thermique est atteint, le système
Mise en œuvre : un échantillon de masse mech de
{calorimètre + eau + échantillon} est à la même
capacité thermique cech initialement à la température
température finale Tf.
Tech est introduit dans le calorimètre contenant une
masse d’eau meau de capacité thermique ceau. • Le rôle du calorimètre est de réduire les échanges
L’ensemble {calorimètre + eau} est initialement à la de chaleur avec l’extérieur
température Ti. → transformation adiabatique

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 31/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 32/40
Le calorimètre ne constitue pas un système 7.8 Moteur thermique
parfaitement isolant et absorbe une partie de la Les moteurs thermiques sont des dispositifs capables
chaleur. On considère alors que l’ensemble {vase + de convertir la chaleur en travail mécanique en
thermomètre + agitateur} se comporte thermiquement fonctionnant selon un cycle de processus répétitif.
Nous verrons dans le chapitre consacré à l’entropie
comme une masse d’eau équivalente appelée la
que les moteurs thermiques capables de convertir la
valeur en eau du calorimètre : µ (en kg).
chaleur en travail mécanique nécessitent deux
sources de chaleur à des températures différentes.
L’application du 1er principe s’écrit : • Cycle de Carnot (Sadi Carnot 1824)
∆Usyst = ∆Ucalorimètre + ∆Ueau + ∆Uéchantillon = 0 Ce cycle idéal présente le meilleur rendement
thermodynamique pour un travail donné et à partir
ou encore :· de deux sources de chaleur. Il comporte 4 processus
réversibles :
µ ceau(Tf – Ti) + meau ceau(Tf – Ti) + mech cech(Tf – Tech) = 0
P A•
d’où la capacité thermique massique de l’échantillon :
(meau + µ)( Tf – Ti)
cech = – ceau
mech(Tf – Tech) T1
Q=0
•B
Une expérience préalable est bien évidemment D• Q=0
T2
nécessaire pour déterminer la valeur en eau du •C
calorimètre (voir T.P. calorimétrie)
V
• une détente isotherme A → B (T1)
• une détente adiabatique réversible B → C
• une compression isotherme C → D (T2)
• une compression adiabatique réversible C → D

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 33/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 34/40
Le cycle est fermé. Il en résulte que l’énergie interne • compression isotherme C → D à T2 : ↓WCD
ne varie pas pour un cycle complet. • ∆UCD = 0 –VC
* VC -,
• WCD = n R T2 ln)) > 0 reçu –VD
Examinons les travaux échangés au cours des ( VD ,+
différentes étapes du cycle : • QCD = – WCD < 0 cédée
• le travail fourni au gaz est converti en totalité
en chaleur transférée à la source froide
↑WAB
• détente isotherme A → B à T1 :
• ∆UAB = 0 • compression adiabatique réversible D → A :
* VA -, –VB
• WAB = n R T1 ln)) < 0 cédée • T : T2 → T1
( VB ,+ –VA
↓WDA
• QDA = 0
• QAB = – WAB > 0 reçue
PAVA – PDVD
→ conversion intégrale de la chaleur issue de la • ∆UDA = WDA = –VD
γ–1 –VA
source chaude en travail
•Du travail est fourni au gaz de telle sorte
que sa température atteigne celle de la source chaude

• détente adiabatique réversible B → C : ↑WBC


P A•
• T : T1 (chaud) → T2 (froid) TC WAB < 0
–VC
• QBC = 0 –VB
QAB > 0
PCVC – PBVB
• ∆UBC = WBC = QDA = 0
γ–1
→ La variation d’énergie interne, associée à la WBC < 0
WDA > 0 •B
variation de température ∆T = T1 – T2 correspond
D• QBC = 0
au travail fourni par le système
QCD < 0 TF •C
WCD > 0 V

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 35/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 36/40
Le travail total au cours du cycle est la somme des 4 VC -, *
T2 ln))
( VD +
,
travaux : η=1+ * V -
A
Wcycle = WAB + WBC + WCD + WDA T1 ln)) ,,
V
( B+
* V -
A , PCVC – PBVB
Wcycle = n R T1 ln)) , + Conformément à la loi de Laplace relative aux
( VB + γ–1
* V -
C , PAVA – PDVD transformations adiabatiques B → C et D → A :
+ n R T2 ln)) , +
( VD + γ–1 γ–1 γ–1 γ–1 γ–1
T 1 V B = T2 V C et T2 V D = T1 V A
*VA -, * V -
) C ,
Wcycle = n R T1 ln)) , + n R T2 ln) γ–1 γ–1
V
( B + ( VD +
,
T1 V C VD VA VD
= γ–1 = γ–1 =
PCVC – PBVB + PAVA – PDVD T2 V V VB VC
+ B A
γ–1
T2
Les transformations A→B et C→D étant isothermes, Finalement : η=1–
T1
d’après la loi de Boyle-Mariotte :
PAVA = PBVB et PCVC = PDVD Plus l’écart en T1 et T2 est grand, plus le rendement
sera élevé.
Wcycle se résume ainsi à :
→ rendement = 100% si T2 = 0 K (impossible)
* VA -, * V -
) C ,
Wcycle = n R T1 ln)) , + n R T2 ln)
( VB + ( VD +
,

Le rendement η du moteur est par définition le


rapport entre le travail total fourni Wcycle au cours du
cycle et c.a.d. l’énergie reçue QAB (prise de la source
chaude à T1) :
*VA -, * V -
) C ,
n R T1 ln)) , + n R T2 ln)
W V
( B + ( VD +
,
η = Qcycle = * V -
AB A
n R T1 ln)) ,,
( VB +

1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 37/40 1P003 – Chapitre 7 – Thermodynamique – 1er principe 38/40
Annexe : Justification de la notation δf
• Moteur Diesel (Rudolf Diesel 1897)
On considère la forme différentielle suivante :
* ∂f - * ∂f -
P df = A(x,y) dx + B(x,y) dy = ) , dx + ) , dy
(∂x+ (∂y+
B• •C Cette forme différentielle est une forme différentielle exacte s’il existe une
fonction f telle que df soit sa différentielle.

La forme différentielle df est exacte et intégrable si :


∂A(x,y) ∂B(x,y)
= (théorème de Schwarz)
∂y ∂x
ou encore :
∂ * ∂f - ∂ * ∂f -
•D ) ,= ) ,
∂y (∂x+ ∂x (∂y+
ou, autrement dit, l’ordre de dérivation n’importe pas.

•A Si cette propriété n’est pas vérifiée alors la forme différentielle n’est pas exacte.

V Par exemple, la fonction df = y· dx + x· dy est une forme différentielle exacte (de


la fonction f(x,y) = x y alors que la forme df = y· dx ne l’est pas.

C’est pour cette raison que le travail élémentaire dW = –p dv n’est pas une
différentielle exacte. En effet :
*∂W- *∂W-
) , = A(p,v) = –p et ) , = B(p,v) = 0
( ∂v + ( ∂p +
*∂A- ∂ *∂W- *∂B- ∂ *∂W-
d’où ) ,= ) , = –1 ≠ ) ,= ) ,=0
( ∂p + ∂p ( ∂v + ( ∂v + ∂v ( ∂p +

En thermodynamique, on prend soin de distinguer les différentielles totales


exactes des fonctions d’état (notée avec le symbole "d" : dU, dH, dS dF et dG) des
grandeurs élémentaires δW et δQ qui sont de simples formes différentielles.

Si la forme différentielle est exacte, alors :


⌠B
∆f = $ df = f(B) – f(A) ne dépend pas du chemin suivi, propriété des
⌡A
fonctions d’état.

Voir également les cours de :


• N. Pavloff (http://lptms.u-psud.fr/nicolas_pavloff/enseignement/files/2010/03/cours_thermo.pdf)
• J. Bobroff (http://hebergement.u-psud.fr/rmn/thermo/thermo_pdf/coursThermo2009.pdf)

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