Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L'analyse des aliments est une préoccupation majeure dans la vie d'une société
donnée car elle permet d'établir leur composition en macro et micronutriments. Cette
composition (table) constitue une base fondamentale pour le nutritionniste pour quantifier
les apports alimentaires et les besoins nutritionnels exigibles dans un statut équilibré d'un
est intimement lié à la promotion de la santé et la préservation de ce capital vital (vie) qui
pour une qualité de vie saine et sécurisée. En outre, elle permet la certification des
fraudes, la composition des aliments au coté des normes de produits et des exigences de
la réglementation en la matière constitue des outils de base pour les services d'inspection
et de contrôle pour établir la conformité des produits avant leur mise à la consommation
par les producteurs afin de satisfaire les attentes du consommateur en matière de qualité
et de sécurité.
habilités sur la base de ces données d'assurer et de garantir que les produits
des fraudes.
1
II.1. Le matériel
doit être fonctionnel c'est à dire en bon état de marche. L'appareillage ou les instruments
de mesures ne peuvent être utilisés que par un personnel qualifié dûment formé à son
usage afin d'assurer la qualité et la fiabilité des résultats des analyses. Selon les bonnes
pratiques de laboratoires, pour tout matériel il est impératif d'indiquer par la personne en
fonctionnement qui doivent être transcrites (enregistrées) sur le registre des interventions.
distillateur, extracteurs.
qualité des résultats est certain tels que les balances, les pH mètres, les
documents.
Le choix des méthodes d'analyse des aliments ou tout autre matrice est assujetti à
2
reproductibilité, sensibilité) pour une application donnée. Les autorités réglementaires, les
II.3. Echantillonnage
L'échantillonnage est une activité qui consiste à sélection et à prélever parmi un lot donné
connu ou supposé être produit dans des conditions uniformes un nombre donné en poids
et en nature à des fins d'analyses. Pour lever et dissiper toute ambiguïté (confusion)
terminologique, un échantillon est décrit comme étant une infime ou petite partie d'une
quantité ou d'un volume plus important d'un produit alimentaire qui est collectée puis
activité est totalement indépendante et doit avec le laboratoire dresser en commun un plan
d'échantillonnage. Les échantillons une fois collectés, ils sont envoyés au laboratoire
3
enregistrement codifié en tant que matrice ou substrat à analyser sur des registres
enlèvement, que leur composition chimique n'est pas altérée ou modifiée. De ce fait, il
est extrêmement important de stocker ces substances si elles ne sont analysées dans
l'échantillon initial. Au cas contraire, toute détérioration de ces substances durant cette
période invalide les résultats de l'analyse. Les aliments s'altèrent de différentes manières
telles que l'oxydation des huiles, la décomposition des fruits et légumes, la fermentation
des produits laitiers et dérivés (yaourts et fromages), l'infection des viandes qui sont à
analyser doit être adapté à chaque type d'aliment. Pour les aliments secs non périssables
(céréales, pâtes, couscous, plomb, lentille pois chiche) ou en boites (conserves) tels que
tomate, confitures, fruits, leur entreposage se fait à température ambiante dans une salle
réfrigérateur à basse température entre 0 et 4°C et leur analyse doit intervenir dans les 36
heures suivantes après le prélèvement sinon ils sont congelés. La congélation à basse
été établies au préalable par l'analyste deviennent des prises d'essais. Une fois la prise
Parfois, le laboratoire d'origine peut être amené à envoyer des substances à analyser à un
4
regard de ses compétences (CRAPC), dans ce cas là, il doit être clairement indiqué sur le
compte rendu de l'analyse remis au demandeur (client). Enfin et à toute fin utile, il est
La teneur en eau est la partie réelle totale et dosable d'eau dans les aliments. C'est
conservation et permet en outre de contrôler leur composition exigible par les bonnes
les tentations frauduleuses (0,1% pour la matière grasse laitière anhydre, 5% pour le lait
farine de blé dur, 16% pour le beurre, 36% pour le fromage à pâte extra-dure à râper). En
d'autre terme la teneur en eau est une forme d'expression de l'extrait ou de la matière
peuvent être mises en œuvres basées sur des propriétés physiques ou chimiques.
indirecte, toutes les matières volatiles sont extraites particulièrement l'eau à une
l'obtention d'un poids constant. Dans les méthodes officielles de l'AOAC, il est
recommandé pour les aliments d’origine végétale une température de séchage basse
comprise entre 60 et 70°C afin de réduire la destruction des glucides soit sous vide soit
sous un courant d'air. D'autres méthodes de séchage plus rapides et plus adaptées à des
contrôles de qualité de routine peuvent être utilisées telles que le séchage dans un four à
5
micro ondes qui exige une surveillance continue (problème de carbonisation) ou à l'aide
d'une lampe infra rouge. Toutes les méthodes par dessiccation ne sont pas adaptées aux
aliments riches en composés volatils tel que les huiles essentielles qui sont entraînées
avec l'eau ce qui risque de fausser les résultats de l'humidité. Pour cela, la méthode de
Dean et Stark, approuvée par l'AOAC, est la méthode de choix pour mesurer la teneur en
eau de ce type d'aliments. Dans cette méthode, l'eau est entraînée par distillation en
présence d'un solvant non miscible tel que le toluène, le xylène puis recueillie dans un
tube gradué. La méthode chimique de Karl Fischer est particulièrement utilisée pour des
résonance magnétique nucléaire (RMN) leur utilisation est très limitée car elles
Le dosage des protéines et de leurs acides aminés dans les aliments est d'une
importance cruciale (capitale) du point de vue nutritionnel car elle constituent la masse
enzymes, immunoglobulines) qui lui assurent le bon fonctionnement des divers systèmes
depuis la naissance (lait maternel) en passant par l'enfance et jusqu'à l'age mature et tout
6
de qualité nutritionnelle bien établie et équilibré en acides aminés indispensables d’où
conventionnel (général) ou spécifique. D'une manière générale, l'azote total est mesuré
selon la méthode de Kjeldahl qui est la méthode de référence normalisée. Il existe deux
versions de cette méthode, dans la version macro-Kjeldhal (originale), la prise d'essai est
l'opposé, la version micro-Kjeldhal est plus communément utilisée du fait de son impact
économique car elle exige moins de réactifs et plus protectrice de l'environnement (rejets
moindres).
ammonium (NH4+). Dans une second étape, les ions ammonium du minéralisât acide sont
dans un premier temps alcalinisés à l'aide d'une solution de soude (NaOH) en quantité
suffisante (en excès) pour neutraliser l'acide et obtenir l'ammoniac (NH 3) qui est récupéré
par distillation dans le condensât des vapeur d'eau dans un deuxième temps. La dernière
étape de la méthode consiste à doser l'ammoniac du distillat par titrage selon deux voies
(directe ou indirecte):
- Dans le dosage direct, l'ammoniac est recueilli dans une solution d'acide
borique en excès (H3BO3). L'ammoniac ainsi piégé est neutralisé au fur et à mesure de
la distillation par une solution d'acide chlorhydrique ou sulfurique de titre connu (0,1N) en
7
présence d'un indicateur coloré tel que l'indicateur de Tashiro (mélange de rouge de
méthyle et de bleu de méthylène) jusqu' à son point de virage (Noter le volume de titrage
V1). Le dosage direct peut être aussi effectué, rapidement, sur le distillat à la fin de la
distillation.
- Dans la méthode indirecte, l'ammoniac est recueilli dans un volume et en excès d'une
solution étalon d'acide fort (HCl ou H2SO4). L'excès d'acide est ensuite dosé par une
solution titrée de base forte (NaOH) en présence d'un indicateur coloré (rouge de
Un essai à blanc sans azote (sans la prise d'essai) est réalisé selon le même
protocole en utilisant tous les réactifs du dosage (Noter le volume de titrage V 0).
d'azote total (N total) par un facteur de conversion conventionnel de 6,25 qui représente
16% de l'azote protéique. D'autres facteurs, largement adoptés (FAO/OMS) sont utilisés
(6,38 pour le lait et les produits laitiers, 5,83 pour le blé entier, 5,18 pour les amandes).
En plus du dosage indirect des protéines à travers l'azote total, il existe des
méthodes d'analyse directes qui ont été mises au point pour des aliments spécifiques
basées sur des réactions chimiques entre les groupements fonctionnels caractéristiques
des acides aminés constitutifs et les réactifs révélateurs tel que le Folin, le bleu de
coomassie (colorant). Ce sont les méthodes photométriques les plus utilisées en biochimie
et dans l'industrie laitière dont le principe est basé sur la mesure de l'absorbance (A) des
prises d'essai dans le visible et qui permettent d'estimer la teneur en protéines en utilisant
8
le sérum albumine bovine (SAB) comme étalon selon la loi de Beer-Lambert
(A = ε.L.C.). Dans le même domaine la spectrométrie infra rouge est aussi employée et
matière grasse).
importance sur le plan nutritionnel car toute carence constitue un facteur limitant des
aliments que le nutritionniste doit prendre en considération afin d'équilibrer les apports du
quotidien.
Le dosage des acides aminés nécessité au préalable leur libération des protéines
par hydrolyse qui constitue l'étape la plus critique de la procédure. La plupart des acides
aminés sont totalement libérés par hydrolyse acide à l'aide de HCl 6M en absence
d'oxygène. Dans ces conditions le tryptophane est complètement dégradé alors que la
thréonine, la sérine et les acides aminés soufrés (méthionine) sont aussi dégradés mais
partiellement. Des conditions alternatives d'hydrolyse doivent être mises en œuvre pour
les mesurer. Le tryptophane est mesuré après hydrolyse alcaline à l'aide de KOH ou
Ba(OH)2 . Les acides aminés soufrés sont au préalable oxydés à l'aide de l'acide
de haute performance (CLHP) est la méthode de choix pour analyser les acides aminés
avantages au niveau des limites de détection qui peuvent atteindre le picomole (10 -12
mole) tout en réduisant le temps de l'analyse. La CLHP sur des phases stationnaires de
sur une phase stationnaire inverse octyl (C8) ou octadecyl (C18) ou avec une
9
dérivatisation pré-colonne à l'aide de d'o-phathaldialhyde (OPA) ou phénylisothicyanate
(PITC) constituent des méthodes de séparation de très grandes valeurs car elles
minutes à l'exception du tryptophane qui peut être déterminé par CLHP sans
dérivatisation.
Les lipides des aliments constituent la fraction insoluble dans l'eau et soluble et
extractible par les solvants organiques dont la détermination est une exigence normative
qui doit être mentionnée sur l'étiquetage et exigible aussi par les autorités réglementaires
continue des lipides, la prise d'essai de l'échantillon sec est préalablement introduite dans
une cartouche cellulosique perméable à l'analyte ou soluté (lipides) qui entraîné par
percolation du solvant d'extraction tel que l'éther de pétrole ou l'hexane (à son point
d'ébullition) dans un extracteur Soxkhlet durant un temps plus ou moins long. L'estimation
ou l'évaluation de la teneur des lipides dans l'aliment est mesurée par gravimétrie (par
principal de cette méthode est que l'extraction est incomplète pour beaucoup d'aliments
que les protéines (lipoprotéines). Dans ces cas, il s'avère nécessaire d'effectuer au
préalable une désagrégation (désintégration) avant l'extraction soit par voie acide ou
alcaline. Dans l'hydrolyse acide, la désintégration des composés non lipidiques de la prise
est réalisée au moyen de l'acide chlorhydrique 25% et à chaud qui sont séparés du
mélange par filtration puis extraits au Soxkhlet comme précédemment. Dans le cas de la
10
désagrégation (dégradation) alcaline ou méthode de Röse-Gottlieb, utilisée pour les
extraite à l'éther de pétrole. Les méthodes d'extraction acide et alcaline fournissent des
résultats fiables et sont reconnues comme méthodes officielles par les organismes
normatifs et d'analyses chimiques (AOAC). Cependant, les extraits obtenus par ces
traitements ne conviennent pas pour l'analyse des acides gras du fait de leur oxydation et
de Gerber est la plus utilisée dans cette filière du fait de sa simplicité et maniabilité. Dans
un premier temps, la prise d'essai est désagrégée à chaud à l'aide de l'acide sulfurique à
temps, permet la dissolution du gras sous forme de couches bien séparées et une
lecture du butyromètre (tube particulier) gradué. Par ailleurs, il est bien connu que
d'obtenir des extraits complets contenant pratiquement tous les lipides de la plupart des
diffusion de l'alcool dans les tissus en plus du pouvoir dissolvant du chloroforme pour les
lipides d'autre part. Cette méthode d'extraction est la plus appropriée, lorsque l'extrait est
utilisé pour mesurer les acides gras et les stérols. La méthode est aussi efficace pour les
spectroscopie proche infra rouge (SPIR) constituent une méthode alternative aux
méthodes d'extraction chimiques pour certains aliments tel que les céréales et les produits
laitier. En effet, les lipides présentent dans ce domaine spectral de fortes bandes
dont l'efficacité est dépendante de l'étalonnage réalisé sur des matrices (produits)
11